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Terre des Éléments

Hephaistos

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  1. C'est peut-être (sûrement) une mauvaise compréhension de ma part, mais on parle de créer de nouvelles distinctions pour le tournoi ou d'intégrer celles qui avaient déjà été faites ?
  2. Éraflée par une verte feuille, Frôlée par la douce brise, Éreintée par le morne deuil, Giflée par une main exquise, *** Sonnée par le gong d’une cloche, Asphyxiée par l’air des cimes, Caressée par le pointu d’une broche, Étourdie de contempler l’abîme, *** Soulevée par un étalon fier, Rejetée par un amant amer, Ignorée par un idiot déchu, Oubliée par un illustre inconnu, *** Brûlée par un mordant baiser, Givrée par une haleine glacée, Empestée par un relent acide, Dégoûtée par un étron morbide, *** Étouffée par l’amour de ses pairs, Emmurée dans l’affection de ses frères, Ennoyée dans la tendresse de ses sœurs, Aimée des Au-Delà, à jamais dans leur cœur, *** De mille et une façon, morte fut-elle, Elle aimait le décès, comme une ritournelle, Mais pas cette fois. *** Prise, dans le néant, Annihilée, en un instant, De tout à rien, elle devint, Éteinte par d’autres moins que rien. *** Adieu, Melii.
  3. Juste pour répondre sur le tournoi, oui quand tu passes du temps à s'investir sur une chose, à créer des maps, du contenu, des distinctions, et qu'unilatéralement Matagot décide de mettre un terme à tout ça, appelez-ça comme vous voulez, mais ça me paraît très indécent. Matagot est pourtant sûrement la mieux placée pour le comprendre. Cela étant dit, il faudrait enseigner à certains l'art du second degré. Toutes les évocations que j'ai pu avoir des distinctions, cela a toujours été dans un esprit bon enfant, et parce que je sais que c'est un sujet sensible (mais qui n'a pas à l'être) pour Matagot. Cela me fait plus sourire qu'autre chose dans parler (et d'ailleurs même Tigrrr ça te fait rire tout ça, cf. toi-même sur le chat). Et comme Matagot s'enferme dans son rôle d'admin tyrannique et de martyr absolu, oui, ça m'amuse un peu d'envoyer une petite phrase. Phrase qui n'a pour but ni de l'agresser, ni de la blesser. Et si elle apprenait à être un peu moins crispée ? Tout cela pour dire que si vous pensez réellement qu'on se prend la tête avec ce jeu, c'est une erreur. Nous sommes des adultes matures et responsables, avec d'autres sujets autrement plus importants dans la vie. On aime juste bien jouer gentiment le rôle de vilains sur TDE, il en faut bien dans toute bonne histoire ! Mais quand même, les distinctions, ça arrivera un jour ou pas ??
  4. Bonjour, Comme le vent souffle sur les mornes plaines des messageries privées Discord, je me permets de venir ici en quête d'un endroit où la brise est plus légère. Je souhaiterais avoir le dossier d'accusation et les charges qui pèsent contre chacun des bannis. Phrases, citations, agissements et arguments sous-pesés derrière chacune des sanctions. Je souhaiterais également avoir le compte-rendu de l'assemblée générale qui s'est tenue entre tous les admins pour prendre cette décision, qui j'en suis sûre, a été mûrement réfléchie. Je ne vis pas dans une boucherie-charcuterie, et en ce sens, je ne souhaite pas que l'on me prenne pour un jambon. Cordialement,
  5. Merci Suyvel ! Très jolie image !
  6. Bonjour, L'Amicale se retrouve le week-end prochain pour quelques parties de Scrabble où la guerre fait rage. Merci de ne pas tous nous bannir. Bisous.
  7. Encore accrochée à ses songes, Moumoula sentit une gêne au niveau de la pointe de ses pieds, ce qui la tira aussitôt de la gadoue onirique dans laquelle elle s’était embourbée. Ses yeux s’ouvrirent rapidement, mais ce sont ses oreilles qui furent immédiatement agressées. Deux énormes ploufs successifs - un pour chaque obus le comprit-elle ensuite – se firent entendre, rapidement suivis d’une volée d’eau crasse sur sa personne. Pas aussi crasse qu’elle cela dit, ce qui eut plutôt l’agréable effet de l’assainir un peu. Détournant son regard vers les eaux croupies, elle reconnut immédiatement la silhouette disgracieuse de la folle de la fontaine. En moins de temps qu’il ne lui en fallut pour faire pivoter sa nuque, le missile doublement armé gisait déjà au fond des eaux des égouts, lâchant par la même une bulle nauséabonde qui éclata à l’air libre sans rien perdre de sa saveur, les volutes glissant déjà ici et là le long des parois de l’endroit, rampant sur les pavés comme un lézard éventail, et empestant l’air avec une facilité déconcertante. Elle ne se sentit pas même un peu coupable d’avoir laissé traîner son pied sur la pierre. Elle n’était une perte pour personne. Toutefois, Moumoula ne voulait certainement pas payer pour cette morte abjecte, et l’accuser serait bien facile, surtout après l’altercation qui s’était tenue aux yeux de tous à la fontaine un peu plus tôt. Elle entreprit de se relever aussitôt. Nul doute que les ploufs avaient dû réveiller l’un ou l’autre des gardes de la prison, et si ce n’était pas le cas, l’odeur s’en chargerait. Ou la montée des eaux. Se remettant difficilement sur ses appuis, Moumoula eut toutefois du mal à supporter les arômes poissonneux qui lui léchaient les narines. L’air en était saturé désormais, et l’oxygène se faisait rare. Elle avait pourtant grandi dans la crasse, et était accoutumée à ces odeurs pestilentielles. Mais là c’en était trop. Son corps ne pouvait pas supporter, en plus de l’ultime boulet gazeux de l’immondice fraîchement décédée, l’odeur naturellement malsaine des égouts de Melrath, et ses propres effluves, qui étaient, au bas mot, désagréables. Il lui fallut une seule seconde. Une seule seconde où elle s’oublia, noyée dans les flots d’airs putrides, pour vaciller, perdre l’équilibre, et laisser son corps choir là où, quelques minutes plus tôt, l’autre gourdasse l’avait précédé. Si sa chute fut moins tonitruante, elle n’en resta pas moins débile. Et hélas pour elle, Moumoula n’avait jamais entretenu une relation passionnée avec l’eau, sous quelque forme que ce soit. La nage lui était donc inconnue. Comme un étron trop lourd, elle se laissa alors couler au fond de l’eau. Elle ne prit pas même la peine d’ouvrir la bouche pour respirer, préférant priver les prochains vagabonds de son haleine fétide. Elle avait accepté son sort. L’histoire raconte que jamais les corps ne furent sortis de l’eau. Trop lourds, trop sales, ou les deux à la fois. Personne ne souhaitait mettre en œuvre de moyens trop importants pour leur donner une digne sépulture. C’était une basse besogne, nul doute. C’est ainsi que Moumoula et Granéné girent côte à côte pour l’éternité. Elles qui ne s’étaient jamais trouvées dans la vie, se retrouvaient ensemble dans la mort. Poétiquement, ironiquement, idiotement, chacune avait causé la mort de l’autre. Et comble de la pitrerie, jamais elles ne surent qui elles étaient l’une pour l’autre. Les années passèrent, les chairs se consumèrent, et sans que l’on sache réellement comment, leurs os se volatilisèrent. Pourtant, de l’endroit même où les deux sœurs avaient achevé leur voyage, émergèrent deux racines verdoyantes, certes ancrées dans la crasse et l’immondice, mais élancées vers la surface en quête de quelques lumières réconfortantes.
  8. Bonjour à tous, Pour se conformer à la réglementation en vigueur, stipulée par l'article L131-4, décret n°26 du 06/07/2021, je souhaite par la présente annoncer la réunion prochaine de l'amicale des Au-Delà. Bien qu'elle se tiendra dans un lieu tenu secret, la liste des conviés est désormais connue. Seront présents : - Hephaistos (et sa teuteu bigleuse Alcane) - Melii (ainsi que l'intréstupide Momo) - Amaranth (connue dans certaines tavernes / bordels sous le nom de Terpsichore) - Yaninho (et son coffre, pour qu'on ne le lui vole pas, ainsi que l'incroyablement nulle Zyther, et l'imposteur Régis) - Le vrai Régis (aussi connu sous le nom germanisant de "Schindler", très populaire dans les ascenseurs pendant la seconde guerre mondiale) - L'inimitable Falatapouet (parfois absurdement contracté en "odri" ???) - Karamelldansen (et sa tripotée de zéros - zéroïnes de guerre, tous souillés par la critique : Blublucur, Kouizinator, et la divine Marceline). - Malgré son inactivité, Bartimeus sera aussi présent (mais il ne parlera pas, rassurez-vous ; le faux-sosie de Régis, Krynn, pourrait même être de la partie). PS : O-Efa n'a pas encore confirmé sa possible apparition en guest-star. Nous vous tiendrons au courant. Ne l'oubliez jamais, merci. Espérant avoir répondu aux attentes, Bien cordialement, L'Amicale des A-D.
  9. La Manœuvre Hephaistos les avait quittés, tous agglutinés qu’ils étaient, pour accomplir sa mission. Il avait promis de les aider, et il tiendrait sa promesse. Sur le papier, le but à atteindre était simple. La renaissance du Rocchus Originel allait nécessiter de faire fusionner une ribambelle de rocchus, de toutes les variétés possibles, pour ensuite les refondre et les figer en une seule entité. Voire deux, pour assurer la survie de cette nouvelle espèce noire, et ce faisant, de tous les rocchus. La quantité de rocchus nécessaire était cependant considérable. Fidèles à eux-mêmes, les rocchus jaunes avaient très subtilement menti sur cette entreprise. « Un rocchus de chaque » avaient-ils annoncé. La pilule était ainsi plus facile à avaler. Après tout, quelques rocchus sacrifiés, au prix de la création d’autant de rocchus noirs, voilà qui ne choquerait personne, et certainement pas les rocchus (pour ceux qui seraient en capacité mentale de l’être, cela s’entend). Après tout, ce serait toujours moins que leur lot quotidien de rocchus décimés. Hélas non. En fouillant un peu, l’igné avait fini par faire avouer la vérité aux rocchus jaunes (derrière leur apparente rigidité, les rocchus jaunes sont finalement relativement souples quand ils sont exposés au tranchant d’une hache). La légende était limpide, gravée sous quelques antiques remparts de Til’Lunis : De ses pairs colorés, il renaîtra ; De leur montagne sacrifiée, il émergera ; Du feu ardent son âme se rappellera ; Et de la glace, son corps se redessinera ; « De leur montagne sacrifiée », telle était la phrase. Depuis Til Lunis, l’on apercevait le sommet des cimes enneigées, sur lesquelles s’agrippaient furtivement quelques nuages. Si c’était cela, une montagne, alors non, il ne faudrait pas qu’un seul rocchus. Plus probablement des dizaines, des centaines, voire des milliers. Même toute la population rocchus réunie en un seul endroit ne suffirait pas à constituer un monticule digne de ce nom. A la matière vivante, il fallait donc y mêler un liant, permettant d’atteindre des proportions suffisantes. Et ce liant, c’était de la matrice de rocchus mort. On ne tromperait pas les dieux avec un peu de sable du désert ou du gravier (et les dieux savent qu’il en a !). Il était donc désormais clair qu’il fallait d’abord récolter suffisamment de matrice rocchus. Assez pour constituer la fameuse « montagne » de la légende. Des éclats, des perles, des cristaux, tout serait bon à prendre. Les rocchus devraient donc devoir encore payer un lourd tribut avant de se sauver, et il les en avait prévenus. Ils étaient prêts. Ce serait un travail de longue haleine, qu’il ne saurait mener seul. La Terre des Eléménts allait devoir mettre du cœur à l’ouvrage. Le tout étant de les convaincre… Les rocchus n’avaient pas droit à la parole, et lui était le vil mercenaire de l’Au-Delà qui n’inspirait la confiance que de ses frères et sœurs d’armes. Et même parmi ceux-là, certains lui riraient au nez devant l’accomplissement d’une telle pitrerie. Cela ne pouvait donc pas passer par lui non plus. Il se rendit alors dans Melrath Zorac, en fin d’après-midi, et se mit à raconter à quelques gamins en vadrouille l’histoire des rocchus. Il leur décrit les caractères des jaunes, des verts, des rouges, et des bleu-mauves. Rapidement, chacun put s’identifier à l’un ou à l’autre. Il fut surpris de constater la diversité des réactions de ces jeunes âmes. Certains pouvaient être attendris par la simplicité des rocchus bleu-mauves, alors que leurs voisins étaient à l’inverse exécrés par tant d’idiotie. Certains voyaient en les rocchus jaunes des leaders nés, pendant que d’autres jugeaient leur comportement comme le mépris le plus abject qui soit. L’espoir modeste des rocchus verts suscitaient l’admiration des uns et l’agacement des autres. Les rocchus rouges faisaient se lever autant de gestes d’indignation, que de sourires complaisants. Mais quand il fut question de sauver ces petites pierres mal polies de l’annihilation, il n’eut aucun besoin de motiver les troupes. Chacun était bien déterminé à sauver son espèce favorite. Bien évidemment, il garda pour lui la finalité de l’histoire, le rocchus noir. Et c’est ainsi que discrètement, la manœuvre fut lancée. Personne ne se méfierait d’une bande de gamins défendant leur équipe favorite. Bientôt, s’amoncèleraient dans sa réserve secrète des milliers de débris rocchus. Du moins, il l’espérait.
  10. Je m'inscris ! Edit Matagot : validé !
  11. Iverness - Iverness ? Pour la première fois, les rocchus jaunes et verts avaient parlé de concert. Ce nom ne leur inspirait pour ainsi dire pas grand-chose, mais les yeux de l’igné s’étaient illuminés comme deux braises. Il prit quelques secondes avant de poursuivre. - Iverness est une arme. Mon arme. Qui m’a été remise par les dieux il y a quelques temps déjà. Elle n’a nul autre pareil, et me ressemble beaucoup. C’est une lave brûlante dans un écrin de glace. Une braise incandescente dans un manteau plus froid que la cendre. C’est une hache, et sa morsure givre vos entrailles, autant qu’elle consume vos chairs. Elle est le feu le plus ardent et le gel le plus glacial auxquels vous puissiez goûter. En un même endroit. Vous vous doutez naturellement qu’une telle prouesse cache quelques sortilèges concoctés par les dieux. Les rocchus frissonnaient en l’écoutant faire l’éloge d’Iverness. : Tueur ! Meurtrier ! Assassin ! Enf… ! : Stop ! Mon confrère d’or exprime sa colère bien légitime. Ce qu’il essaie de traduire en des mots qui ne l’honorent pas, c’est que nous avons goûté à cette arme. Nous avons vus des frères, des sœurs, des pères et des mères rocchus mourir de la pire des manières par cette arme. - Je ne vous ai jamais caché avoir décimé vos populations. : C’est vrai. Disons simplement que cela nous rappelle de manière un peu brutale avec qui nous traitons. Et le fait de lui avoir donné un nom n’est guère pour nous rassurer. C’est un peu… particulier. Pourquoi l’avoir nommé ainsi ? - Je vous rejoins sur l’absurdité de la chose. C’est une des nombreuses absurdités que nous devons à ces dieux qui planent sur nos têtes. Toutefois, si son destin est de sauver votre race, peut-être mérite-t-elle un nom après tout. Vous n’avez d’ailleurs pas de nom, vous autres rocchus ? : Bien sûr que si ! Je me présente, je suis Jaunas, cent trente quatrième du nom. Là-bas, c’est Jauhn. Il y aussi Jauhnathan là-bas. Et à côté, il y a Jauhnny, et Jauhnette. Derrière, ce sont Jaunita et Jaunito. Et puis à côté du tas de sable, il y a… : Ce sont les seuls à faire ça ! l’interrompit le rocchus vert. Ils considèrent être les seuls à être dignes de porter un nom. C’est ridicule. Les trois-quarts oublient leur nom et se renomment chaque jour qui passe. Le quart restant se fait exploser la tronche par des aventuriers comme vous. Ils transmettent leur nom à leur descendance jaune qui, naturellement, crève aussi, ou l’oublie. : Mensonge ! Nos noms resteront gravés dans les livres d’histoire. Pas les vôtres. : Le seul livre qui figure notre espère est le bestiaire. Et il n’est pas élogieux à notre égard. : Brrrrr ! Frrrr ! Brrrrr ! Frrrr ! : Je crois que les bleu-mauves nous ramènent à la raison. Iverness. Où est-elle cette arme pour laquelle vous avez tant d’égard ? - Je n’ai pas tant d’égard envers elle. Elle est somptueuse de par sa nature, c’est indéniable. Mais les dieux n’ont pas été aussi généreux que cela. Sa puissance a été calquée sur l’arme que je maniais à l’époque. J’ai pu donc m’en servir pendant un temps. Mais j’ai fini par progresser, par devenir plus puissant, et rapidement d’autres armes de ces terres, plus communes, se sont révélées être plus puissantes. Les dieux avaient promis d’adapter la puissance de mon arme au gré de mon évolution. Mais c’était là encore un mensonge. Ils ont en tout cas brillé par leur absence. J’ai dû ainsi me résigner à l’entreposer, dans un lieu caché. Parfois, je la dépoussière, pour m’en servir. J’ai toujours eu le sentiment qu’à défaut de dégâts, elle me rendait un peu plus chanceux. Mais cela est tout. : Je vous rejoins, sur ces dieux absents. Nous les avons suffisamment priés. Jamais ils n’ont répondu. Et nous voilà droit devant notre annihilation future. : Ils restent néanmoins nos incroyables créateurs. Respecte-les, ou je me chargerais de te les faire respecter. : Tais-toi, s’il-te-plaît. Ces dieux nous ont abandonnés. Lâchement. Quelque chose résonna, en lui. Eux aussi avaient été abandonnés par des dieux aussi souverains qu’inexistants. Sur le diamant brut qu’ils avaient eux-mêmes poli, ils avaient laissé s’accumuler la poussière et la crasse. De l’éclatante prairie ne subsistait qu’une morne plaine. Ils avaient finalement avec eux plus en commun qu’il ne pensait. - Je vais vous aider. Vous ne disparaîtrez pas. Ou je disparaîtrais avec vous.
  12. La lune et les étoiles. En un instant, tout avait disparu, pour n’y laisser que le noir de ténèbres insondables. Une éclipse aussi soudaine qu’inattendue, alors qu’elle agonisait paisiblement dans la moiteur de sa crasse. Une éclipse douloureuse, réalisa-t-elle après avoir été percutée par un projectile de nature non identifiée. Une éclipse bruyante aussi, quand elle se fit alpaguée. « Hé oh, lève-toi, tu vas tomber ! » Devant elle, une déclaration de guerre. Deux obus lourdement armés, dirigés vers elle. C’était un appel aux armes. Un drapeau blanc incendié. Une colombe carbonisée. Une paix piétinée. Tout indiquait là qu’on lui voulait du mal. Elle ignorait cependant qui, les deux obus dissimulant toute forme humaine. Elle fit néanmoins fonctionner son sens de déduction pour conclure qu’il s’agissait probablement d’une femme. Statistiquement du moins. Elle avait croisé un paquet d’hommes chez qui les seins et le bide se disputaient le point culminant de leur poitrine. La voix était féminine, toutefois. Ce qui réduisait encore un peu plus les probabilités. Toutefois la voix n’avait rien de sensuel, et était aussi charmante qu’un coup de râteau sur une terre aride. - Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée, lui répondit-elle. Je ne voudrais pas relarguer un nouveau nuage de crasse. En même temps, elle avait interrompu sa sieste de manière fort désagréable. Sans réclamer son dû, elle se releva, s’agita suffisamment pour diffuser correctement sa fragrance naturelle, et s’éloigna rapidement. Elle n’avait ni envie de mourir asphyxiée dans deux protubérances de chair, ni de discuter avec cette inconnue très impolie. Sa silhouette monstrueuse masquant le clair de lune lui avait suffi. Elle commençait à connaître la ville et ses recoins. Elle songea d’abord à rejoindre le quartier vert, sorte d’oasis de fraîcheur au cœur de la cité. La végétation y était plus dense qu’ailleurs, et permettait aisément de s’y cacher, surtout la nuit. Et puis, c’était un autre point d’eau pour diluer ses crasses éternelles. Elle se réjouissait d’avance, mais elle déchanta rapidement. Il était là. Le taré. Elle ne distinguait en majeure partie que son ombre, mais la lune argentait son profil. C’était bien lui. Aucun doute. Le barge. Pour ne pas changer, il était encore en plein débat intérieur. C’était la même chose à chaque fois. L’homme disait une chose, avant de se reprendre violemment, et de se contredire. Une merveille de la nature. Un illuminé. Et Moumoula savait très bien ce qu’il cherchait. Elle tenta de reculer d’un pas, pour esquiver sa rencontre. Trop tard, déjà il l’interpellait. « Moumoula ! Veux-tu m’aider à chercher des fleurs d’étoile ? » Elle s’était longtemps retenue de le froisser. Il était complètement atteint après tout, et elle ne voulait pas le mettre en colère. Mais ici, la distance était raisonnable. Elle pouvait se permettre de l’envoyer paître. - Non. Je m’en contrecarre de tes foutus fleurs. Elles n’existent pas de toute façon. Si ta sœur Cécile était vraiment là, tu pourrais lui dire. Mais elle n’existe pas non plus. Elle est sûrement morte quand tu étais jeune, et tu as été traumatisé. Va-t’en maintenant, ou va demander à l’autre difformité près de la fontaine. Mais laisse-moi tranquille. » Sans attendre sa réponse, elle lui tourna le dos, contourna le bâtiment de la prison, puis s’y glissa. Direction les égouts. Ici, sa crasse ne dérangerait personne. Elle serait tranquille, au milieu des rats et des eaux croupies. Au calme. Dans ses songes, les obus revinrent à la charge. Toujours pointés sur elle. Ils lui voulaient quelque chose. Mais quoi ? Dans ces mêmes songes, elle se questionna sur celle qui en assumait le poids et la charge. Qui était-elle ? Elle avait passé des jours au pied de cette fontaine, et il n’était plus de visage qui ne lui était pas familier. Peut-être qu’à son réveil, se motiverait-elle à se renseigner sur cette nouvelle venue dans les parages. A condition qu’elle n’ait pas tout oublié.
  13. L’Echange *** « Que faites-vous ici ? ». La phrase s’était silencieusement échappée de son esprit, et sans comprendre comment, il sut qu’il avait été compris. Devenait-il fou ? Il avait suffisamment traversé d’épreuves récemment, et peut-être n’était-ce là que le fruit de sa folie grandissante. : Je me présente, moi, en mon nom, au nom de toute ma communauté, comme Rocchus Jaune, Natif des Roches Dorées, Descendant des Météores d’Or, Frères des Conglomérats du Jaune, Représentant des Guerriers Jaunâtres, et Protecteur de la Jaunisse des Aïeux. Je… : Arrête un peu ces jacasseries, tu es juste un rocchus jaune. Cet homme a tué ceux de ton espèce au moins cent fois. - - Je suis Hephaistos. Vous n’avez pas répondu à ma question. Que faites-vous ici ? : Nous… Disons que… Enfin… Et il explosa. Le guerrier igné était interloqué. - - Que s’est-il passé ? : Disons que les rocchus ne coexistent pas toujours très bien avec leurs lueurs d’esprits. Et quand cela arrive… voilà le résultat. - - Je comprends mieux pourquoi nous récupérons désormais de la poudre dorée quand nous tuons ses congénères. Cela n’arrivait jamais auparavant. : Disons que ce n’est pas exactement cela. Effectivement, nos populations rocchus ont entamé depuis peu une intense réflexion… sur notre avenir notamment. Et de fait, nombre de nos rocchus jaunes, les plus intelligents de notre espèce, ont explosé de la sorte. Et avec ces explosions, une poussière jaune permanente plane au-dessus des populations jaunes, déposant ainsi progressivement une fine pellicule dorée autour de chaque rocchus jaune. C’est cela, que vous récupérez désormais. Vos armes de brutes n’ont autrement pas la finesse requise pour obtenir une poudre si fine. Vous ne gagnez que des éclats à nous décimer. - - Des perles ou des cristaux, parfois, lança l’igné, avec un ton presque moqueur. Je vous sens méfiant à mon égard, et pourtant pas belliqueux. Me trompe-je ? : Vous nous décimez régulièrement. - - Je décime bien plus régulièrement de vulgaires tas de graviers. : Vous, les humains. - - C’est un fait. Nous n’avons que peu de respect pour vous. Mais je dois avouer que cette conversation me surprend favorablement à votre égard. Vous semblez bien plus éduqués que je ne le pensais. Et vous semblez à ce titre d’ailleurs plus intelligent que votre congénère jaune contrairement à ce que vous affirmez. La remarque sembla déstabiliser le rocchus. : Plus intelligent, je ne crois pas. Et éduqués, cela dépend. Vous constaterez bien assez vite que les espèces bleu-mauves et rouges ne sont pas très finaudes. - - Je constate que tous les rocchus rouges se sont carapatés derrière leurs sosies jaunes. Quant aux rocchus bleu-mauves, même s’il reste délicat de lire toute expression faciale… je crois qu’ils sont terrifiés par ma présence. : Brrrr, Frrrrr, Brrrrr, Frrrrr. : Ils ne sont pas terrifiés, ils sont contents. La différence est minime entre ces deux sentiments. Ce sont les deux seuls dont ils disposent. - - Ah. Voilà qui est… triste. Et pourquoi sont-ils contents ? : Parce que vous avez fait fuir les rocchus rouges qui n’ont cesse de les pourchasser pour les victimiser. Vous remarquerez qu’ils essaient de se rapprocher de vous. Même si leur capacité de mouvement est extrêmement limitée. : Que c’po vrai, qu’on vict’miz person’. Que les bêbête bleu-mauv’ z’aiment ço qu’on leur tapote l’tête. Hein que j’dis pas faux les jaunes ? : Laisse donc les rocchus mâtures discuter entre eux, veux-tu. Je me permets de prendre la suite de mon frère jaune. Cette conversation doit être menée par les plus hautes instances rocchus, moi en l’occurrence. - - Avec tout le respect que je n’ai pas encore pour vous, je les abats d’un coup de hache, vos hautes instances rocchus. Mon gros orteil suffirait même à assurer cette tâche. Que faites-vous ici ? : Il serait dans votre intérêt de soutenir la cause Rocchus, sans quoi nous… : Vous êtes incroyables, vous les rocchus jaunes. Incroyables de stupidité. Ce qu’il essaie de dire, c’est que nous sommes dans une situation compliquée, et que nous avons besoin de votre aide. Du moins, nous pensons que c’est de votre aide, à vous, dont nous avons besoin. - - Mon aide ? Qu’ai-je à voir avec vos misérables existences dont je n’ai jamais eu cure jusqu’à présent ? : Je l’ignore. Nous ne pensions pas devoir attendre quoi que ce soit de qui que ce soit. Encore moins de la part de ceux qui sont responsables de notre perte à venir. Pourtant le destin vous a mis sur notre route aujourd’hui. Personne d’autre. Vous êtes en train de communiquer avec nous. Aucun humain ne l’a jamais fait auparavant. Et quand bien même un autre humain en serait-il capable, pourquoi s’en donner la peine ? Mais vous, Hephaistos, vous vous êtes donné cette peine. Vous vous êtes arrêté, et vous vous êtes intéressé. Mon discours est, je vous l’accorde, complètement intéressé, car j’aspire à la survie de mon espèce, et que vous paraissez être notre seul espoir. Le discours du rocchus vert atteint le guerrier d’une manière insoupçonnée. C’était un appel à l’aide, d’une population meurtrie. Meurtrie par des êtres comme lui, que seule la destruction intéressait. La survie, il ne la souhaitait que pour lui, et pour ses frères d’armes. Le reste du monde pouvait bien crever qu’il n’en dormirait qu’un peu mieux. Mais il y avait ce rocchus vert, posté devant lui, et qui désirait ardemment la survie de son espèce. Et quelque part, étrangement, cette demande ne le laissait pas indifférent. - - J’entends votre demande. Mais comment pensez-vous que je puisse vous aider ? Je n’ai pas l’intention d’arrêter de vous massacrer, et je ne crois pas pouvoir convaincre qui que ce soit de le faire, quand bien même j’en serais convaincu moi-même. : Nous ne vous demandons pas d’arrêter de nous massacrer. : Enfin, s’ils peuvent épargner quelques jaunes… Nous avons beaucoup souffert récemment et… : Ignorez-le. Nous ne vous demandons pas de convaincre qui que ce soit. Ni d’arrêter de nous massacrer. Je comprends bien qu’il y a par-delà ces terres beaucoup trop de missions qui exigent de s’en prendre à nous. C’est le cas depuis l’aube des terres élémentaires. C’est notre destin. Je comprends aussi que, par nature, vous avez besoin de nous. Sans nous, vous serez privés de nos éclats, de nos perles, et de nos cristaux. Je vous demande de nous aider à survivre, et à pérenniser notre espèce. - - En dépit de tout le respect que je commence à peine à acquérir à votre égard, je pense que vous surestimez grandement votre importance. Si vous n’existez plus, d’autres prendront votre place. Et je ne crois pas que l’équilibre de ces terres en sera bouleversé. Pour autant, je respecte cet espoir qui vous habite, et je n’ai pas autant de répugnance pour vous que j’en ai pour l’espèce humaine. Je préfèrerai la voir annihiler avant la vôtre. Quelle ironie ce serait là, que les rocchus aient survécu à ces minables hommes et femmes. Mais comme je vous l’ai dit, je ne comprends pas bien comment je pourrais vous aider à atteindre votre but. : C’est là que cela se complique. Je vais d’abord laisser notre jaune suprême reprendre la parole. : Tout commence… Et c’est ainsi que Hephaistos apprit l’existence du Rocchus Originel, noir et puissant. L’idée le séduisait de plus en plus. Un monstre, plus puissant que les autres, pour décimer les aventuriers les moins aguerris. Sous son apparence de rocchus, nul doute que beaucoup s’en approcheraient sans inquiétude, pour finalement prendre conscience de leur terrible erreur. - - Vous avez donc besoin de disposer de la plus intense des flammes, et du froid le plus glacial pour former ce Rocchus Originel ? En un unique endroit ? Est-ce possible ? : Nous l’ignorons. Nous avons mis en commun le peu d’esprit que nous avions, mais nous sommes incapables de trouver une solution. Nous pensions que vous seriez peut-être la clé de cette énigme. - - Cela me laisse perplexe. Je reste une brute qui abat lourdement sa hache pour faire éclabousser le sang et fracturer les os. Cela ne nécessite pas beaucoup d’esprit. Nous sommes un peu les rocchus bleu-mauves des populations humaines, nous autres guerriers. Même si, je vous l’accorde, quelques-uns de nos magiciens ne sont pas les plus vifs d’esprits. Ou de corps d’ailleurs. : Brrrr, Frrrr, Brrr, Frrr. Tous les rocchus bleu-mauves semblaient s’agiter autour du guerrier igné, reprenant en chœur ces curieuses sonorités. : Brrrr, Frrrr, Brrrr, Frrrr. : Z’ont quoi encore ces sales bestioles ? Qu’on a rien fait nous ! Qu’on est pas responsab’ ! Arrêtez don’ un peu de trembler com’ des mauviettes ! Qu’on sait pas trop si vous avez froid ou chaud au derrière ahahahah. : Brrr, Frrr, Brrrr, Frrrrr. : Ils ne font jamais ça d’habitude. Arrêtez s’il vous-plaît, le moment est important. : Vous êtes la honte de notre lignée ! Vous serez notre perte, assurément. : Brrrrr, Frrrr, Brrrrr, Frrrrr. : Ce sont des enfants éduqués malgré tout. Et ils nous respectent, nous les verts. Lorsque nous leur disons d’arrêter, ils le font sans broncher. Ils n’ont aucune capacité de rébellion. Je crois qu’ils essaient d’exprimer quelque chose. : Brrrr, Frrr, Brrrr, Frrrr. - - Attendez un peu. Ce qu’a dit le rocchus rouge n’est pas idiot. C’est comme si les rocchus bleu-mauve exprimaient à la fois le froid et le chaud. Est-ce que ce ne serait pas cela, leur message ? : Il n’y a pourtant là rien de bien nouveau. Oui, nous avons besoin de chaud et de froid. - - Mais c’est vers moi qu’ils dirigent ces sonorités. Les rocchus bleu-mauve, du mieux qu’ils le purent, tentèrent de se réorganiser, de se repositionner. Cela était laborieux, et de longues minutes s’écoulèrent. Les jaunes s’exaspéraient déjà, les verts étaient circonspects, et les rouges se moquaient à gorge non déployée. Hephaistos, lui, les observaient avec la plus grande attention. De leur étrange manège émergea peu à peu une forme grossière aux contours bleus et mauves. Du sable du désert émergeait un message, sous forme de dessin. D’un coup, le guerrier s’illumina. Iverness.
  14. Comme indiqué en pv, ce serait pour mettre à jour les distinctions 750 joutes et 2000 meurtres ! Merci ! Edit Matagot : fait
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