Aller au contenu
Terre des Éléments

Suyvel

Membres
  • Message(s) posté(s)

    1119
  • Inscrit(e) le

  • Dernière visite

Tout ce qui a été posté par Suyvel

  1. Alors que le réveillon de Noí«l battait son plein au village du Souffle d'Eolia, Suyvel ressentit le besoin de s'isoler un peu. Elle sortit sous le ciel obscur de cette belle nuit d'hiver et déambula au hasard dans les rues pour une fois désertées. Désertées, mais pas tout à fait : une guerrière que la magicienne connaissait bien vint la trouver. « Suyvel ? Ca va ? Que fais-tu là toute seule ? » Ysabeau, sa bienveillante générale, s'était aperçue de son absence, et s'en était manifestement inquiétée. Sa sollicitude toucha Suyvel mais elle ne savait trop elle-même ce qui l'avait poussée à sortir ainsi... elle hésita et Ysabeau remarqua son manque d'assurance. La guerrière la connaissait bien. « Ca ne t'embête pas si je te tiens compagnie un moment ? » Et sans attendre de réponse de la magicienne, elle lui prit le bras d'autorité. Suyvel n'osa pas protester. Elles marchèrent en silence quelques minutes, puis Ysabeau revint à la charge : « Alors, qu'est-ce qui te préoccupe ainsi ? - Je ne sais pas... c'est cette fête de Noí«l, je crois... C'est une coutume humaine que j'ai découverte il y a déjà longtemps, mais j'ai l'impression de ne pas y être à ma place... - Ta place est ici, avec nous, et tu le sais bien. - Oui, bien sûr, mais... - Mais Kronan te manque, c'est ça, hein ? » Suyvel se mordit la lèvre. A l'intérieur de sa poitrine, c'était comme si quelque chose venait de se tordre. Le barbare avait quitté ces terres depuis plusieurs mois. Elle avait passé le précédent Noí«l en sa compagnie et cela était resté dans son souvenir le meilleur qu'elle ait vécu. Mais aujourd'hui, il devait être loin... Ysabeau la regarda avec compassion. « Qu'elle est dure, l'absence d'un ami qui vous est cher... Mais je crois connaître le remède idéal. » Suyvel la dévisagea, très intriguée. Les yeux de l'Ignée pétillaient de malice. « Trouve-toi un homme avec qui passer l'hiver, le cœur au chaud. L'amour te fera oublier ton vague à l'âme... - L'amour ? » Suyvel se sentit vaguement piégée. « C'est un sentiment humain que... je ne connais pas. - Oh, allez ! Il y a bien assez d'hommes dans ce village. Il y en a bien un pour lequel tu as un faible, non ? Un pour lequel ton cœur bat un peu plus vite ? - Je... je ne crois pas, non. » Ysabeau en fut quelque peu déboussolée. « Aucun ? Vraiment aucun ? - Je t'assure... je ne pense pas avoir jamais été amoureuse... et ce n'est pas faute de le souhaiter, pourtant... - Si tu le souhaites, tu trouveras l'amour. Tôt ou tard. - Tu crois ? Je ne suis pas humaine, après tout... c'est peut-être normal. - Tu ne vas pas me dire que les elfes noires sont incapables d'aimer ! - Dans la société drow, il n'y a pas de place pour l'amour, non. En aucune manière. Les préceptes de Lloth sont clairs : pas d'union entre hommes et femmes. Les mâles sont des êtres inférieurs auxquels il nous est interdit de nous attacher. La Reine Araignée apprécie d'ailleurs que les femmes lui offrent en sacrifice sanglant leurs anciens amants et concubins... - Quel monde horrible. Mais tu en es sortie ! Et celles qui l'ont quitté comme toi, elles ont certainement trouvé l'amour, elles. - Je ne... C'est possible... En fait, je viens juste de songer à un conte que j'ai lu dans un recueil d'histoire, à notre bibliothèque. - Un conte ? Tu veux bien me le narrer ? - Maintenant ? - Je ne connais pas de meilleur moment que la nuit de Noí«l pour cela. - Alors... d'accord. » Suyvel rassembla ses souvenirs de lecture. * * * * * C'était le jour de la Noí«l, il y a bien longtemps. Dans un long couloir résonnaient les pas des hommes en armure. Ils vinrent s'arrêter devant une lourde porte verrouillée qu'ils ouvrirent. A l'intérieur de la pièce se tenaient plusieurs femmes, qui en entouraient une plus jeune, affairée à un méticuleux travail de broderie sur une robe. Les chevaliers firent sortir les dames de compagnie, qui s'éclipsèrent prestement. Puis l'un d'eux s'avança vers la jeune femme. « Il est l'heure. » La jeune femme leva les yeux de son ouvrage et répondit : « J'ai presque fini. Encore quelques points et je vous suis. » Et une demi-heure plus tard, la troupe fit son entrée dans la cathédrale. Elle encadrait de près la jeune femme, qui avait revêtu la robe sur laquelle elle travaillait : une robe de mariée. Cela paraissait incongru en un jour de Noí«l car les prêtres ne célébraient usuellement aucun mariage ni aucun office autre que celui dédié à ce jour sacré. Mais la jeune femme n'était pas n'importe qui : elle était Tanith, fille du défunt Duc Tanawyn. Et surtout, elle allait épouser le Roi Anislas. Et à quoi bon être Roi, si l'on ne pouvait célébrer son mariage le jour de son choix ? Ce mariage était l'événement de l'année, peut-être de la décennie. Un mariage royal revêtait toujours une portée considérable. Mais celui-là avait fait parler dans tout le royaume, et le moins que l'on pouvait dire était qu'il ne faisait pas l'unanimité. Car Tanith allait épouser le meurtrier de son père. * * * * * « Quoi ? Le roi avait tué le Duc ? Le père de Tanith ? Quand ? Et pourquoi ? » Ysabeau n'avait pu retenir cette exclamation. Suyvel réfléchit un instant et répondit. « Il est vrai que je n'ai pas commencé cette histoire par son début chronologique. J'aurais peut-être dû... En fait, il faut remonter plusieurs siècles en arrière. En un temps où Melrath Zorac faisait partie d'une province dirigée par un grand noble. Une province entourée d'autres fiefs, appartenant à d'autres seigneurs, tous rivaux ou presque. Les guerres de voisinage étaient fréquentes... » * * * * * Ce fut dans ce contexte, en ces temps de combat incessant, qu'il foula ces terres pour la première fois. Tanawyn, l'elfe noir, était un renégat de son peuple. Il ne connaissait rien des conflits qui déchiraient les provinces et de leurs motifs, mais il savait qu'un homme aguerri dans le métier des armes trouverait sans peine à se faire employer. Et Tanawyn était un guerrier expérimenté. Sur les champs de bataille, sa vitesse et sa technique faisaient merveille, éblouissant ses alliés, terrifiant ses ennemis. A tel point qu'il fut bientôt suivi par toute une compagnie d'humains qui souhaitaient combattre à ses côtés. Tanawyn n'avait pas de parti-pris dans ces conflits, aussi se fit-il mercenaire et vendit-il ses services au plus offrant. Ses services et ceux de sa troupe, toujours grandissante. La Compagnie de l'elfe noir se tailla une réputation à la pointe de l'épée. Cependant, Tanawyn commença à se lasser de ses combats sans but. Ce fut alors que son chemin croisa celui de l'homme qui allait changer sa vie. Le Baron Branislas était un jeune chevalier, un de ceux qui guerroyaient sur ces terres disputées. Sa situation était critique : son puissant voisin l'assaillait sans relâche. Alors qu'il était presque acculé à défendre son château familial, il eut vent du passage dans la région de la compagnie de l'elfe noir. Sans hésiter, il chevaucha en personne jusqu'à leur campement et demanda à rencontrer Tanawyn. La négociation fut certainement difficile car Branislas n'avait guère les moyens de payer une troupe de mercenaires réputés. Nul ne sut ce que les deux hommes se dirent ce jour-là... mais lorsque le château du baron fut effectivement menacé, Branislas fit une sortie, et Tanawyn accourut avec sa troupe, qu'il engagea dans la bataille, attaquant l'ennemi sur son flanc. Leur victoire fut si complète que dans la foulée, Branislas put soumettre le fief de son ennemi. Ces mois de combat côte à côte avaient rapproché les deux hommes. Branislas et Tanawyn en étaient venus à s'apprécier mutuellement, et de ce respect mutuel naquit une amitié profonde. Le baron avait beau sembler être un seigneur de guerre parmi d'autres, il était néanmoins animé d'un but différent. Un jour, il confia à l'elfe noir son grand dessein : il souhaitait mettre fin à ces guerres interminables qui ravageaient la contrée, en unifiant tous les seigneurs sous une seule bannière. Et il lui demanda s'il l'accompagnerait. Tanawyn aurait accepté à la condition expresse que cette bannière soit celle de Branislas. Et ce fut ainsi que l'elfe noir fut le premier à jurer fidélité à celui qui allait devenir le roi de cette contrée. Il fallut aux deux hommes près de vingt années de guerre pour parvenir à vaincre tous les seigneurs rivaux et à fonder un royaume unifié. Branislas devint roi, et fit de Tanawyn un de ses barons, puis un duc auquel il confia un riche fief, et enfin le grand connétable du royaume. Tant et si bien que, lorsque Tanawyn épousa l'une des filles de Branislas, nul ne s'en étonna. Il était au faîte de sa puissance et de sa gloire. Mais une telle ascension ne s'était pas faite sans susciter des jalousies parmi les grands du royaume. Surtout s'agissant d'un étranger, qui n'était même pas un humain. Lorsque Branislas mourut, à un âge avancé, les envieux surent qu'ils tenaient là une opportunité à saisir. Stanislas, fils aîné de Branislas, fut couronné. Très vite, une partie de son entourage lui fit remarquer la menace que faisait planer Tanawyn sur son trône. Le Duc Tanawyn était alors le noble le plus puissant du royaume après le jeune roi, et béni de la longue vie accordée aux races elfiques, il était toujours vaillant et encore plus expérimenté dans l'art de la guerre. En outre, s'il n'avait aucun droit au trône, ses fils, issus de son mariage avec une tante du nouveau roi, étaient de fait les cousins du souverain. Si la lignée de ce dernier venait à s'éteindre... alors un demi-elfe noir pourrait prétendre au trône. Les années qui suivirent virent de nouveaux conflits naître avec des royaumes voisins, inquiets de l'apparition d'une nouvelle puissance. Le Roi Stanislas marcha contre les envahisseurs et, à chaque fois, il demanda à Tanawyn de tenir l'avant-garde avec ses troupes. Tant et si bien que la province du Duc paya le plus lourd tribut en vies humaines. Conscient que cela devenait un problème grave pour ses sujets, le Duc conseilla d'autres stratégies au Roi, puis l'implora de faire cas de la vie de ses soldats. Le Roi promit d'y songer et ne fit rien : il voulait affaiblir son puissant vassal. Tout cela prit de telles proportions que le Duc se trouva un jour face à un dilemme terrible, pris au piège entre sa loyauté à la Couronne et ses devoirs envers ses sujets. Ses appels à la raison ayant été ignorés par le Roi, il se résolut à une décision extrême : faire sécession du royaume. Mais hélas, cela fut perçu par le Roi comme la preuve que sa méfiance envers le Duc était justifiée. Il convoqua parmi les pairs du royaume tous ceux qui souhaitaient combattre l'elfe noir et leur ordonna de lever leurs troupes. Les armées royales, impressionnantes en puissance et en nombre, marchèrent contre le Duc, écrasant toute résistance et brûlant tout sur leur passage. Tanawyn, sachant qu'il ne pouvait faire front, opta pour une stratégie de harcèlement permanent et de raids meurtriers. Ce fut néanmoins insuffisant pour briser l'assaut puissant de Stanislas, et bientôt le château ducal fut assiégé. Longtemps, Tanawyn fit tenir ses troupes, déchaînant l'enfer sur la tête des assaillants. Il leur fallut des mois pour seulement enfoncer les portes principales. Alors l'avancée des armées royales fut irrésistible. En quelques jours, la basse ville fut prise. Après quoi, ce fut le tour de l'enceinte de la citadelle. La résistance se regroupa dans le donjon, puis dans la salle d'honneur, où Tanawyn se tenait, aux côtés de sa famille "“ femme, fils et filles, y compris la jeune Tanith. Ce fut le dernier combat de Tanawyn. Il fit preuve de toute la virtuosité de combattant qu'on lui connaissait, semant la mort dans les rangs de ses ennemis, mais c'était sans espoir : submergé sous le nombre, il fut capturé vivant et amené devant le roi Stanislas... * * * * * « Et Tanith ? Elle a donc survécu à cette bataille ? » Ysabeau n'avait pu s'empêcher d'interrompre le cours du récit. Suyvel acquiesça. « La fille du Duc était encore jeune à cette époque. Son père, fidèle à certaines traditions drows, lui avait enseigné les rudiments du métier des armes, mais on n'avait jamais attendu d'elle qu'elle se batte. Elle grandissait dans un milieu très protégé. Lorsque l'assaut final fut lancé, Tanith chercha simplement un abri pour échapper aux soldats du roi. Elle connaissait bien la salle d'honneur et y avait trouvé une cachette qui lui avait maintes fois permis de se soustraire à la vigilance de sa gouvernante et, une fois encore, personne ne la trouva. Mais elle fut le témoin de tout ce qui se passa... » * * * * * Tanith vit son père traîné devant le Roi Stanislas. Celui-ci dégaina son épée, en appliqua la pointe sur la gorge du Duc, puis la tendit à son fils aîné, le Dauphin, Anislas. Il lui ordonna de tuer son ennemi. Or le Prince Anislas ne partageait pas les vues de son père au sujet du Duc. Son enfance avait été bercée par les récits des faits d'armes de Tanawyn et il lui vouait en secret une admiration sincère. Il n'avait jamais vu en lui un ennemi de la Couronne. L'attaquer et le déchoir était déjà injustifié à ses yeux, le tuer alors qu'il était prisonnier lui parut infâme. Il finit néanmoins par faire ce que son père le Roi exigeait de lui. Lorsque la tête de Tanawyn roula au sol, le Roi aurait dit à son fils : « Il est temps pour toi de savoir tout ce qu'implique être roi. » Selon la légende, Anislas serait tombé à genoux devant la dépouille de Tanawyn. Le siège avait duré l'été et tout l'automne. Tanawyn périt le jour de Noí«l. Le Roi et ses barons décidèrent de laisser leurs soldats célébrer ce jour à leur guise. Ivres de vin et de vengeance, les soudards des armées royales se livrèrent aux excès les plus atroces : les viols sur les femmes de la ville furent sans nombre, des soldats prisonniers et des civils furent tourmentés, suppliciés, crucifiés, pendus ou encore brûlés vifs. De tout cela, Tanith fut la spectatrice impuissante. La cruauté humaine se révélait à elle dans toute son horreur et elle en fut marquée à jamais. Avant l'aube, elle parvint enfin à se faufiler hors des murs de la cité, sans être repérée, et alla chercher refuge du côté d'un lac qui lui était familier. Au milieu de la matinée, elle en rejoignit la rive. Elle eut la surprise de constater qu'elle n'y était pas seule : un jeune homme en armure fixait l'étendue liquide. Elle eut un choc en reconnaissant l'assassin de son père ! C'était le Prince Anislas qui se tenait là, immobile. Tourmenté par son acte, il avait fui la fête morbide. La fureur que Tanith ressentit alors l'emporta sur la raison : ramassant une pierre, elle se jeta en hurlant comme un démon sur celui qu'elle détestait de toute son âme. Si Anislas fut surpris, il sut néanmoins réagir. Il était passé entre les mains des meilleurs maîtres d'armes du royaume. Et si Tanith n'avait que douze ans, lui en comptait dix-sept. Il déséquilibra la jeune fille et la fit choir, et Tanith se retrouva vite à terre, sur le dos, les bras fermement maintenus au sol et une dague pressée contre sa gorge. Ce fut seulement à cet instant, alors que leurs visages étaient proches, qu'Anislas reconnut son agresseur. Il l'avait déjà vue plus jeune, dans des réceptions à la cour du Roi. Et il avait entendu des hommes de son père dire que le corps d'une des filles du Duc n'avait pas été retrouvé, et qu'elle pouvait donc être encore en vie. Il en manifesta un grand trouble. Au final, il fut incapable de prendre la vie de la jeune fille. Alors il fit une chose extraordinaire : il fourra la garde de la dague dans la main de Tanith puis se releva en la libérant de sa prise. Il lui dit alors : « Ta vengeance est juste. Je n'essaierai pas de m'y soustraire. » Tanith hésita. Etait-ce lié au comportement inattendu du Prince ? A son apparent repentir ? A son regard que l'on disait clair comme l'aube ? Toujours fut-il que Tanith sentit sa colère s'évanouir et ne put se résoudre à frapper celui qui lui offrait sa vie. Puis d'un coup, elle se jeta sur lui et le mordit cruellement au cou. Ensuite elle bondit dans les fourrés alors que des voix d'hommes "“ celles des hommes du Prince "“ se faisaient entendre. L'absence d'Anislas avait fini par être remarquée. Et Tanith s'enfuit, entamant une vie de vagabondage. Il lui fallut apprendre à survivre seule en plein nature, y compris durant l'hiver. Elle dut faire montre de toute sa volonté de vivre, notamment quand elle fut cernée par une bande de loups affamés. Certaines rencontres l'y aidèrent. Quelques personnes la reconnaissaient parfois et, en mémoire de son père le Duc, ils l'aidaient comme ils le pouvaient. Un vieux rôdeur finit par la recueillir et elle apprit beaucoup de lui : la façon de chasser, de trouver sa pitance en pleine nature, de se cacher, d'effacer ses traces... car elle était poursuivie par les hommes de main du Roi Stanislas, désireux d'éteindre la descendance de Tanawyn une fois pour toutes. Sa route fut régulièrement entrecoupée de combats, qu'elle gagna invariablement. Outre sa vigueur physique et sa grande rapidité, elle bénéficiait d'un avantage : les soldats à ses trousses ne voyaient en elle qu'une jeune fille sans défense. Le temps qu'ils réalisent à quel point ils se trompaient, ils étaient généralement déjà morts. A quinze ans, elle était une combattante accomplie et une rôdeuse capable de survivre partout. Elle fit alors une rencontre qui changea radicalement sa triste existence, en la personne d'une vieille veuve. Celle-ci la cacha chez elle et lui donna l'éducation qui convenait à une damoiselle. Ce fut à cette époque qu'elle apprit la broderie. Ces deux années passées aux côtés de la vieille femme furent les plus paisibles de son existence. Mais Tanith devait apprendre qu'il existait pire que les loups : les chiens de guerre. Les hommes du Rois retrouvèrent sa trace et massacrèrent la veuve. Tanith ne put la sauver et dut faire appel à tous ses souvenirs de sa vie passée pour se sortir de ce guêpier. * * * * * « La pauvre ! s'exclama Ysabeau. Le destin s'acharnait sur elle... Et elle a réussi à s'enfuir ? - Mieux que cela : elle a tué tous les soudards. Aucun d'eux n'avait soupçonné à quel point Tanith apprenait vite et bien. C'était sa grande force... Sans cela, elle serait morte très vite. Bien sûr, la mort de la veuve l'a jetée à nouveau sur les routes, où elle reprit son existence de rôdeuse. Elle était sans cesse persécutée par les hommes du Roi et elle en eut vite assez de cette vie... » * * * * * Tanith, à dix-neuf ans, était déjà blasée. La vie lui semblait sans intérêt. Ce fut alors qu'elle se trouva un but : venger son père. Elle s'en sentait capable. Elle se mit donc en quête de retrouver tous ceux qui avaient trempé dans le complot contre Tanawyn. Dès qu'elle eut identifié un baron comme comploteur, elle se mit en quête de le retrouver. Elle s'arrangea pour le coincer alors qu'il était seul dans sa chambre. Elle l'interrogea sur ses complices, lui fit avouer quelques noms et l'égorgea en souvenir de Tanawyn. Elle appliqua la même méthode aux suivants et put ainsi identifier tous les coupables. Elle suivit donc la piste du sang... A vingt-et-un ans, Tanith était l'assassin le plus recherché du royaume. Tous les comploteurs avaient péri. Tous sauf deux : le meurtrier "“ le Prince Anislas "“ et le responsable "“ le Roi Stanislas. Deux cibles qui paraissaient hors de portée de Tanith, à cause de la surveillance de tous les instant dont ces deux-là faisaient l'objet. Pourtant, un jour, le Roi défilait sur son chariot, assis dans un fauteuil à baldaquin, entouré de ses chevaliers, lorsqu'une ombre sauta du toit d'une maison voisine et, en un bond incroyable, atterrit sur le baldaquin pour le transpercer d'un même geste. L'épée trouva le crâne du Roi. Le tout n'avait pas pris plus de quelques secondes. Même les chevaliers du Roi, à quelques pas de lui, n'avaient pu réagir. Néanmoins, lorsque Tanith dégagea sa lame, elle fut assaillie de coups de lance de toute part. Pour en éviter un bien placé, elle dut sacrifier son équilibre et tomba sur les pavés de la route. Aussitôt, elle fut cernée et aurait été mise en pièces si un cri jailli de la foule n'avait pas distrait les chevaliers du Roi de leur colère. « Le Roi est mort ! » A côté du Prince Anislas, qui chevauchait avec la garde, le capitaine tira son épée et clama : « Vive le Roi Anislas ! » Et Tanith fut amenée manu militari devant lui pour être jugée. Tous s'attendaient à une sentence de mort "“ avec exécution publique immédiate "“ pourtant, telle ne fut pas la décision d'Anislas. Il fit mettre la prisonnière au cachot et l'y laissa le temps de son couronnement. Puis il vint la trouver en personne et lui fit la plus étrange des propositions. Elle tenait en deux mots. « Epouse-moi. » Et Tanith accepta sa demande. * * * * * Nouvelle exclamation de surprise de la part d'Ysabeau. « Il lui a demandé sa main ? Et elle a accepté ?! » Suyvel eut un léger haussement de sourcils. « Aussi surprenant que cela paraisse... oui. - Le prince estimait peut-être que chacun ayant tué le père de l'autre, il était préférable de tirer un trait sur leur terrible passé et de construire l'avenir ensemble... Mais il est étonnant de penser qu'une demi-elfe noire allait ainsi devenir la mère des futurs princes. - Demi-elfe noire, oui, mais il paraît qu'elle avait plus l'air d'une humaine. A ce qu'on dit, elle avait hérité des traits de sa mère, et du tempérament de son père. A part son teint plus mat et ses oreilles un peu allongées, rien ne la distinguait vraiment... Et selon la légende, c'était une belle jeune femme. - Et elle a dit oui... Elle se souvenait de sa rencontre au bord du lac, certainement... Quelque chose a dû naître entre eux ce jour-là... - Sans doute. Il n'en restait pas moins qu'Anislas dut soustraire sa promise à la vindicte populaire, qui réclamait sa tête pour le meurtre du Roi. Il la fit garder dans une pièce de son palais, sous haute surveillance, par ses chevaliers les plus fidèles, avec pour elle l'interdiction de sortir et de posséder une arme. - Une vie de prisonnière... la pauvre. - Oui mais elle était traitée avec tous les égards. Et elle obtint une faveur spéciale : celle de broder elle-même sa robe de mariée. Dès que les esprits se furent calmés, le Roi fit publier les bans de mariage... » * * * * * Tout le royaume était en effervescence. Le Roi allait épouser celle qui avait tué le Roi son père, et celle-ci accordait sa main à celui qui avait mis fin aux jours du Duc Tanawyn. Les mauvaises langues allaient bon train, disant que ce mariage était maudit. D'autres y voyaient l'expression du plus pur romantisme. Mais tous étaient d'accord sur un point : ils doutaient que le mariage puisse réellement se faire. Pourtant, en ce jour de Noí«l, tous les seigneurs du royaume étaient massés dans la cathédrale pour assister à la messe de mariage. La tension fut à son comble quand la mariée parut au bout de l'allée. Sa robe était superbe, et ceux qui purent la voir de près constatèrent que des scènes y avaient été brodées. Certains comprirent qu'il s'agissait là d'un tableau, retraçant les moments importants de la vie de Tanith, immortalisés par son art. La mort de son père... la rencontre avec Anislas, au lac... sa fuite dans la forêt... son combat avec les loups... la mort de la veuve... celle du Roi Stanislas... tout était là, en un témoignage ouvragé que beaucoup jugèrent déplacé. L'office débuta et survint finalement l'échange des consentements. Lorsque le Roi fut interrogé, il répondit d'une voix haute et claire : « Oui. » La question fut alors posée à Tanith. Celle-ci hésita longuement, laissant un silence de plomb s'abattre sur l'assistance. Certains jugeaient qu'elle abusait, d'autres estimaient que sa réponse n'était pas requise, car si la volonté du Roi était de l'épouser, qui était-elle pour s'y opposer ? Mais Anislas ne dit rien et lui laissa tout le temps nécessaire pour donner sa réponse. Tanith finit par ouvrir les lèvres... « Oui. » Le prêtre les déclara mari et femme. Alors ils se firent face. Discrètement, Tanith tira de la manche de sa robe une grande aiguille de broderie qu'elle avait réussi à dissimuler à ses gardiens. Anislas vit néanmoins son geste mais n'appela pas ni ne se recula. Il la regarda dans les yeux et lui murmura : « Je savais que tu n'abandonnerais pas. C'est aussi pour cela que je t'aime. » Il défit son col pour lui montrer une chose que Tanith devina avant même qu'il l'explique. « Je porte encore la marque de tes dents, depuis notre rencontre au lac. » Puis il écarta largement son col, offrant son cou. « Frappe juste. » Ce fut ce qu'elle fit. L'aiguille s'enfonça dans le côté gauche de son cou, jusqu'aux centres nerveux vitaux. Anislas eut encore la force d'articuler : « Lorsque je serai dans l'autre monde, j'irai trouver ton père... et je lui demanderai son pardon. » Lorsque le corps d'Anislas heurta le sol, il était déjà mort. Tout avait été si vite et si discret que les chevaliers, pourtant aux aguets, n'avaient pu réagir. Et lorsqu'enfin ils se ruèrent vers l'autel, Tanith tourna l'aiguille contre elle et en frappa son sein, perçant son propre cœur. Cette fois, elle ne les laisserait pas la prendre vivante... Son corps s'affaissa sur celui de son mari, dans une débauche de broderies. Nul n'avait compris que sa robe de mariée ne constituait pas le témoignage de son existence, mais son testament... * * * * * « Et voilà, fit Suyvel. Telle est la réalité de ma race : nous sommes plus portés à la vengeance qu'à l'amour. Et une fois celle-ci accomplie, Tanith n'avait plus de raison de vivre. Elle a choisi de mettre fin à son existence sans but... - Ce n'est pas que je viens d'entendre, dit doucement Ysabeau. Tanith a voulu accomplir sa vengeance quoi qu'il lui en coûte, mais elle n'a pu supporter d'être séparée de celui qu'elle aimait. A tel point qu'elle a choisi de le rejoindre dans la mort... - Tu... tu crois... ? - Oui, j'en suis persuadée. Et si une elfe noire aussi implacable que Tanith a pu aimer celui qui avait le sang de son père sur les mains, alors toi aussi tu portes en toi la capacité d'aimer... Il faut juste que tu trouves celui qui s'accordera à ton cœur. » Cette révélation frappa Suyvel. Elle n'avait jamais envisagé cette histoire sous cet angle... Brusquement, quelque chose chavira en elle et elle se retrouva secouée par un gros sanglot, agrippée au cou d'Ysabeau. Des années d'éducation sévère, à réprimer toute forme de sentimentalisme, venaient d'être mises à mal. Sans prévenir, le barrage mental avait cédé devant le flot grandissant de ses émotions. Des larmes roulèrent le long des joues de Suyvel et vinrent se mêler aux flocons de neige sur la cape d'Ysabeau, pour y geler et refléter de mille feux la clarté des lampions de fête. Sur ces terres déchirées, oubliées des dieux et même du Père Noí«l qui les avait désertées, peut-être restait-il malgré tout un peu de la magie de Noí«l "“ suffisamment pour vaincre l'insensibilité d'une elfe noire... FIN.
  2. Niveau 12. Deux nouvelles recettes: élixir de rose et fumerolles nirvaniques.
  3. Suyvel

    Sheelah

    Bienvenue Sheelah. Je suis mage également alors si tu as des questions sur le jeu, n'hésite pas à me contacter. Et meilleurs vœux pour 2013.
  4. Bonne année à vous tous ! Plein de bonnes choses et de bons moments sur le jeu.
  5. Aujourd'hui, pour bien finir l'année 2012... bataille de boules de neige dans la forteresse du Souffle d'Eolia !! J'ai commencé par le tigre des neiges, bien sûr. ^^ Puis j'ai canardé Elfe parce que... ben parce que c'est Elfe, quoi. J'ai rappelé à Gyu qu'il n'était pas encore prêt, le petit scarabée. ^^ Puis j'ai montré à Marinia que les elfes sombres vaincront toujours les elfes de la surface (parce qu'elles attaquent en traître... gnihihihi !!) J'ai terminé par Skelderane, le joli-cœur tout feu tout flamme que j'ai considérablement refroidi. 5 à 0 pour moi!
  6. Joyeux Noí«l à toutes et à tous !
  7. Suyvel

    Commentaires PVPv3

    Quelques commentaires sur des effets qui (à mon sens) risquent de déséquilibrer le jeu: 1) Rapidité: elle diminue la latence de mouvement de 50%, ce qui me paraît inéquitable. La LM a été mise en place pour rééquilibrer la vitesse de déplacement entre les joueurs et déjà, ce n'est pas parfait. Proposer un effet qui vient diminuer cette LM revient à la rendre encore moins efficace. Ceux qui pourront bénéficier de Rapidité auront logiquement les avantages suivants: - grande rapidité de mouvement sur les cartes, - difficulté à être frappés par leurs adversaires (grâce à leur mobilité accrue) - capacité à rendre toute fuite impossible (imaginez un PK THL avec Rapidité, tous les BL qu'il croisera ne pourront rien faire: ni se battre, ni s'enfuir). En plus d'après ce que j'ai vu, seule une classe (nécromant) pourra en bénéficier, et seuls certains guerriers (armes tranchantes) et mages (magie des mots) auront l'effet capable de contrer Rapidité (Lenteur). A moins que j'aie raté quelque chose? Je fais deux propositions pour remédier à cela: - soit toutes les classes peuvent bénéficier de Rapidité, - soit Rapidité est modifié pour produire un effet différent qui n'affecte pas la LM (et dans ce cas, Lenteur sera également à changer, bien sûr). 2) Éblouissement : La vision est entravée, annulé si frappe reçue Je soulève deux objections à cette idée d'annuler l'éblouissement en cas de frappe reçue: - il existe des productions M2 contre l'éblouissement. Si une frappe suffit à y mettre fin, la production M2 devient quasi-inutile. - un mage peut utiliser éblouissement pour se protéger, notamment si deux adversaires lui tombent dessus. Mais avec ce système, il suffit que l'ennemi non ébloui frappe celui qui l'est pour mettre fin au répit du mage. L'aptitude devient inutile dans ces conditions. 3) Equilibre des aptitudes entre magie des mots et magie des objets (chez les mages) Magie des mots bénéficie de l'attaque la plus puissante (faisceau de pureté) et de la boule de feu (brûlure, qui fait des dégâts au fil du temps) Magie des objets n'offre pas d'aptitude équivalente (performante en dégâts). Je suggère donc que boule de feu passe dans la magie des objets et qu'une autre aptitude passe dans la magie des mots (hypnose fragilisante, par exemple).
  8. Sur la carte 'la mine principale', tout est décalé, les obstacles, les flèches de sortie... La navigation y est complètement faussée.
  9. Pour fêter cette victoire durement acquise, Suyvel s'octroya un petit temps de repos. Elle en profita pour ingurgiter une potion destinée à reconstituer ses réserves de mana, puis pour appliquer un sort de soin sur sa jambe blessée dans l'avalanche de pierres. Et aussi pour rabrouer l'inconsciente guerrière qui était encore capable d'autant de triomphalisme déplacé à ses yeux. Bon, c'était sans doute mesquin, mais cela lui faisait du bien. Lorsqu'elle se sentit mieux, elle fit quelques pas pour aller examiner l'éboulis. Le passage par lequel elles étaient arrivées jusqu'ici était totalement obstrué désormais. Des tonnes et des tonnes de roche interdisaient le passage. Même une souris n'aurait sans doute pas pu s'y faufiler. Et aucun des sortilèges dont la magicienne pouvait disposer ne lui permettrait d'en venir à bout. Au moins la situation était-elle claire : il ne leur restait plus qu'à avancer, coûte que coûte. Alors qu'elle allait s'éloigner de l'éboulement rocheux, Suyvel entendit une voix étouffée par l'obstacle. Elle était néanmoins intelligible et désagréablement familière. Celle du druide noir. « Ainsi, vous êtes venues à bout de Gondarmong ? » Machinalement, la drow fit face, même si tout ce qui se dressait devant elle était un chaos de rochers. « Votre élémental était certes puissant, mais une magicienne digne de ce nom sait contrer de telles créatures. - Ravi de l'entendre, ricana le druide noir. Notre affrontement sera finalement plus intéressant que je ne l'avais prévu... - Notre affrontement sera ? Je dirais plutôt : était. Au cas où vous souffririez d'une déficience visuelle, votre élémental a fait tomber la voûte du tunnel. Le combat est donc terminé. - Parce que vous croyez que c'est terminé ? pouffa l'humain. Vous vous imaginez en sécurité, peut-être... ? - Le temps que vous trouviez un autre accès jusqu'à nous, nous serons loin. - Je n'ai nul besoin d'un autre accès. Vous pensez sérieusement être hors de portée ? Pauvres idiotes ! Simples d'esprit ! Je vais vous ramener à la dure réalité des choses, et tout de suite encore ! » Suyvel vit Elfe venir à ses côtés et faire un pied-de-nez à l'éboulis, suivi d'une série de grimaces qui auraient pu être drôles dans d'autres circonstances. « Oh le mauvais joueur ! Tu es emmuré par la faute de ton élémental et t'assumes même pas ! Mauvais perdant ! Mauvais perdant ! Mauvais perdant ! » Suyvel la regarda faire d'un œil surpris, puis finit par lui poser la main sur l'avant-bras. « Arrête. - Quoi ? Pourquoi voudrais-tu que j'arrête ? Il l'a bien mérité, non ? - Si tu le dis... Mais j'ai l'impression d'entendre quelque chose. - Quoi donc ? - Si tu faisais silence un instant, j'aurais peut-être une chance de le comprendre. - Rabat-joie, va. » Suyvel tendit l'oreille, maintenant qu'Elfe avait fait silence. Elle percevait bel et bien quelque chose venant de l'autre côté de l'amoncellement de rocs. La voix du druide, moins forte et plus... chantante ? La drow eut l'intuition d'un danger. « Il est en train de conduire une convocation ! - Quoi ? Il appelle ses hommes ? fit Elfe. - Non, pas ses hommes... des alliés surnaturels ! - De quel genre ? - Je n'en sais rien ! explosa la drow. Va lui demander, si tu veux ! - Hé, ce n'est pas une raison pour me crier dessus ! protesta Elfe. - Il vaut mieux ne pas rester ici. » Alors que Suyvel s'éloignait, elle vit le sol à côté d'elle se bomber. Elle fit un pas de côté et observa le phénomène. Sous son œil incrédule, une tête prenait forme au fur et à mesure qu'elle sortait de la roche. Puis ce furent des épaules, un torse, des bras... L'entité était manifestement de nature minérale. Elle ressemblait à Gondarmong, mais en plus petit. En bien plus petit. Un élémental de terre, mais mineur. Pas une menace aussi terrible que son grand frère, mais un danger à prendre en compte tout de même. Ceux de son acabit étaient parfois appelés "“ à tort "“ gnomes, à cause de leur petite taille. Elle ne les empêchait pas de disposer d'une puissance physique hallucinante. Un de ces "˜gnomes' pouvait soulever des roches d'une tonne. Mais ce n'était pas cela qui interloquait la magicienne. Elle ne comprenait pas ce que le druide avait en tête. Elle avait vaincu un élémental bien plus puissant et maintenant il lui envoyait celui-ci ? Qu'en attendait-il donc ? Qu'espérait-il ? Alors que Suyvel s'apprêtait à prononcer un sort d'attaque pour se débarrasser de l'indésirable, elle entendit Elfe pousser un petit cri. Tournant la tête, elle vit que la guerrière avait sauté prestement lorsque le sol s'était mis à bouger sous ses pas. Un autre élemental s'annonçait. Il y en a deux ! Les élémentaux de terre pouvaient se déplacer à travers la matière minérale, ils étaient donc des alliés précieux dans ce genre de situation, capables de contourner l'obstacle. Et vu leur force, ils pouvaient sans doute déblayer l'éboulement. C'était sans doute à cela aussi que le druide devait penser. - Chacun le sien ! hurla-t-elle à Elfe. Et elle se concentra sur son sort. En fait, il lui en fallut deux pour venir à bout du petit élémental. Bien qu'ils soient sensibles à ses sortilèges, ils étaient endurants pour leur petit gabarit. De son côté, la guerrière finissait d'exploser le sien à coups de masse d'armes. Suyvel sourit. Elfe avait la chance de posséder une arme adaptée à ce type d'adversaires, et magique de surcroît. Des armes tranchantes étaient bien moins efficaces contre de telles créatures, et elles pouvaient même se briser sur leur corps minéral. Sûl'Til ne présentait pas ce genre d'inconvénient. Elfe vint vers elle, un sourire satisfait accroché aux lèvres. « Déjà fini ? Pfff, c'est même pas drôle... - Non, fit Suyvel sur un ton tendu. Ce n'est pas fini. » Car le sol se soulevait de nouveau. En trois endroits, cette fois. Puis quatre. Puis cinq. La magicienne considéra le phénomène d'un œil alarmé. Il est en train de conduire une convocation de masse ? Elle avait entendu parler de tels sorts, permettant à un invocateur d'appeler des créatures mineures par vagues. Par hordes entières, parfois. Mais seuls des mages de haut rang pouvaient comprendre des formules si complexes et réunir les composants nécessaires au sort, sans parler de la quantité proprement astronomique de mana qu'il devait consommer. Par tous les démons ! N'y a-t-il donc pas de limite aux pouvoirs de cet homme ? Les deux Aérides firent face avec vaillance à ce nouveau groupe d'assaillants. Mais de nouveaux élémentaux continuaient d'affluer, remplaçant ceux que les deux aventurières abattaient. A ce rythme, elles ne tiendraient pas bien longtemps. Leurs adversaires revenaient toujours plus nombreux. Suyvel finit par crier : « Je m'occupe de les retenir ! Emmène l'oiseau et va-t'en ! » Pour la seconde fois, elle récita la formule de l'apaisement élémental. Le sort prit bientôt effet et les élémentaux qui se manifestaient se figèrent sur place, certains même pas encore dégagés entièrement du sol. Mais elle sentait que d'autres continuaient à arriver, et elle devait sans cesse puiser dans ses réserves de pouvoir pour les arrêter également. Tôt ou tard, la magicienne atteindrait le point de rupture.
  10. Suyvel

    Commentaires PVPv3

    J'aime bien l'idée de Shiver... ça donnerait un peu de travail aux hermésistes.
  11. Le coffret a trouvé preneur. Sujet à fermer.
  12. Suyvel désespérait. Malgré son injonction, la guerrière continuait de tenter d'attaquer l'élémental, avec une obstination qui frisait l'aveuglement. La magicienne fit tout ce qu'elle put pour la couvrir, heureusement avec succès, mais elle craignait d'être dépassée d'un instant à l'autre. Et surtout Elfe n'avait même pas encore porté un coup au géant de pierre. Continuer sur cette voie relevait de l'inconscience, voire de la folie pure. Et puis, au bout d'une énième attaque de l'élémental qui rata Elfe de bien peu, celle-ci finit par tourner les talons et revenir en courant sous une pluie de rochers. Suyvel s'appliqua à tous les détourner, l'un après l'autre, pour protéger la guerrière. En même temps, elle réfléchissait rapidement à ce qu'elles pourraient bien faire désormais. L'issue si proche leur était refusée. Elles ne pouvaient plus avancer et, même si elles y étaient parvenues, il leur aurait encore fallu déplacer l'énorme bloc de pierre qui obstruait le bout du tunnel. Autant dire qu'elles n'avaient aucune chance... Si elles ne pouvaient plus aller de l'avant, la voie à suivre s'imposait d'elle-même. « Elfe ! Il faut faire demi-tour. Suis la galerie et tente de trouver un autre chemin vers l'extérieur. Et emmène l'oiseau ! » Suyvel ne regarda même pas du côté de la guerrière, concentré qu'elle était à intercepter les projectiles de la créature. Elle ne bougea pas, continuant à couvrir la retraite d'Elfe jusqu'à ce qu'elle n'entende plus ses pas. Alors elle commença elle-même à reculer. Il n'était que temps. L'élémental avait fini par réaliser l'inanité de ses attaques à distance et se rapprochait de la magicienne pour tenter une autre tactique. Suyvel n'avait aucune envie de savoir laquelle. Lorsqu'elle vit du coin de l'œil qu'elle approchait d'un virage dans le tunnel, elle décrocha et s'enfuit à toutes jambes, laissant son adversaire massif sur place. Une pluie de débris rocheux vint cribler l'endroit où elle s'était tenue l'instant d'avant, la laissant sauve. Une fois hors de vue, elle sut qu'elle disposait d'un petit répit. Elle commença par avaler une potion de mana, histoire de reconstituer ses réserves d'aura qui s'amenuisaient. Ensuite, à coup de souffles de magie blanche, elle fit tomber dans le tunnel tout ce qui pourrait entraver la progression de l'élémental. Le géant de pierre passait à peine dans le tunnel, même à quatre pattes. Tout obstacle le gênerait donc... mais Suyvel savait bien que cela ne lui ferait gagner que peu de temps, étant donné la puissance physique irrésistible de la créature. Elle ne s'attarda donc qu'un minimum de temps et, lorsque son ennemi parut au détour du tunnel, elle détala sans attendre. La drow suivit sans problème la piste de la guerrière. Son infravision lui permettait de détecter les traces thermiques laissées par Elfe et par l'oisillon. Elle poursuivit donc son chemin, franchissant les embranchements sans hésiter et ne s'arrêtant que lorsqu'elle trouvait un moyen de ralentir son ennemi. Les galeries de mine qu'elle arpentait montaient en pente douce. Suyvel se dit que la guerrière devait privilégier cette piste afin de trouver une issue. C'était logique et bien raisonné de sa part. A force de monter, elles allaient bien finir par déboucher à l'air libre ! Alors qu'elle tournait dans un autre tunnel, Suyvel eut la surprise de voir Elfe et l'oiseau plus loin devant elle. Ses yeux s'arrondirent de surprise. Mais qu'est-ce qu'ils font encore là ?! Elle pensait leur avoir laissé le temps de mettre beaucoup de distance entre eux. Et voilà qu'elle les avait rejoints ! Il fallait dire qu'ils ne couraient pas. Ils étaient même à l'arrêt complet. Elfe semblait s'affairer autour de l'oiseau. Quelque chose clochait. Suyvel finit par réaliser ce qui se passait. L'oisillon avait une serre coincée dans une étroite faille au sol. La guerrière s'acharnait pour le décoincer avec la plus grande précaution, ce qui était logique car, si l'oiseau venait à se blesser, il n'irait pas loin. Et elles non plus. Suyvel faillit se porter à leur secours mais les raclements qui provenaient du tunnel derrière elle étaient éloquents : l'élémental approchait. Alors elle choisit de faire confiance à Elfe et se retourna pour faire face. Le géant de pierre apparut en bas de la galerie. La magicienne se décida à agir et entama la formulation d'un sortilège. Cette fois, l'élémental n'essaya même pas de lui lancer quoi que ce soit. Il avança sur elle sans ralentir, arrachant de la tête et des épaules des fragments de roche aux parois trop proches, tel un béhémoth de cauchemar. Devant elle, la drow à la menue silhouette faisait figure d'obstacle dérisoire qui serait broyé instantanément. Lorsqu'il arriva à cinq mètres d'elle, il stoppa sa charge. Il resta immobile un instant, puis se mit à tanguer de bord et d'autre, comme s'il était ivre. Des gouttes de sueur perlaient sur le front de la magicienne, à cause de l'énorme effort de concentration qu'elle devait déployer. Elle avait choisi un sort d'apaisement élémental pour contrer son ennemi. Ce sortilège produisait un champ de plusieurs mètres de rayon dans lequel toute magie issue d'un des quatre éléments se dissipait. Un élémental ne pouvait s'y manifester. L'idée était bonne et semblait fonctionner. Malheureusement, celui-ci était d'une telle puissance que le sort de Suyvel ne suffisait pas à le neutraliser "“ pas entièrement. Alors elle le maintenait, le renforçait, afin de paralyser le géant de pierre aussi longtemps qu'il le faudrait. Suyvel jetait régulièrement des coups d'œil anxieux du côté d'Elfe, se demandant s'il lui faudrait encore longtemps pour libérer l'oiseau. Car à tout moment, l'élémental pouvait fort bien surmonter sa faiblesse et tuer la drow "“ en lui tombant dessus, par exemple. La magicienne savait que cette situation de statu quo était au mieux précaire. Enfin, Elfe parut parvenir à libérer l'oiseau ! Mais Suyvel sentait que son aura se tarissait. Elle ne pourrait pas couvrir leur fuite. Pas sans faire une pause. Et son ennemi ne lui en laisserait pas l'opportunité. Une autre idée surgit à la surface de son esprit. Fébrilement, la magicienne fouilla dans sa poche et en ressortit un petit objet sphérique couleur topaze. Une perle d'air pur. Suyvel l'avait arrachée à un rocchus jaune trop agressif et l'avait conservée précieusement. Une perle d'air pur recelait la puissance de la magie de l'air et constituait donc un composant fort précieux pour certains sorts dans la pratique de l'aéromancie. La magicienne ne connaissait pas de tels sorts mais avait conservé la perle comme un porte-bonheur. Néanmoins, l'heure semblait venue pour elle de s'en séparer, même si cela lui fendait le cœur. Levant le cristal mordoré entre trois doigts, elle le lança sur le géant de pierre. Un tir précis qui propulsa la perle d'air pur droit dans la bouche de la créature. Celle-ci eut un soubresaut, puis gronda de colère et de souffrance. Un élémental de terre était animé par la magie de cet élément. La perle recelait celle d'un autre, l'air. Et ces magies élémentales étaient totalement incompatibles entre elles. Sous l'effet du conflit entre éléments qui s'éveillait en lui, le géant subissait de graves dégâts magiques. Il tenta de percer sa propre poitrine avec son poing pour en extraire ce qui était en train de le tuer, mais ne parvint qu'à se blesser lui-même. Et puis la douleur fut trop forte. En hurlant, il se redressa tout en tendant les bras, pulvérisant le plafond et les parois. Après quoi il s'effondra sur lui-même, suivi de peu par le tunnel. Suyvel se hâta de déguerpir avant d'être ensevelie elle aussi.
  13. Suyvel

    Commentaires PVPv3

    J'aime bien les changements intervenus sur les noms des compétences de mage. Finie la dégénérescence, c'est mieux. Une petite critique tout de même: plusieurs sorts sont nommés 'de l'Unique'. En soi, cela me va, mais on a l'impression que les mages sont en fait des clercs, usant de la magie divine. Combien de joueurs incarnant des mages ont-ils un RP de prêtre ou de clerc? Bien peu. Il serait préférable à mon sens de ne pas multiplier les sorts de l'Unique et d'en renommer un ou deux. En particulier 'châtiment de l'Unique' qui est un sort de dégâts de zone et qui semble mal correspondre à la vision générale de ce dieu. Je propose quelques noms au passage: - Assoupissement provoqué : Baiser de Morphée (ou Marchand de Sable, j'aime bien aussi) - Hypnose fragilisante : Regard fascinant (ou Fascination du cobra) - Châtiment de l'Unique : Pluie de météores (ça colle bien avec l'icone actuelle)
  14. Lorsque l'on veut déposer un même objet en plusieurs exemplaires, le système actuel est rébarbatif: je clique, j'attends que la page s'actualise, je clique, etc. C'est dissuasif et je pense que ça limite les échanges. Pour un même objet, on devrait au moins pouvoir déposer la quantité voulue en une fois. Ca rendrait le système actuel nettement plus agréable. Le mieux reste la proposition de Salaha: un système de transaction direct de joueur à joueur, sans obligation de poser les objets au sol (une contrainte qui n'a aucune justification RP). La contrepartie pourrait être une latence de quelques secondes, le temps que l'échange se réalise.
  15. Je relance le sujet, j'aimerais bien que d'autres producteurs M2 donnent leur avis sur ma suggestion.
  16. Suyvel

    Commentaires PVPv3

    Ah oui c'est possible, merci Kaimi. Y a tellement de messages, j'oublie des trucs. ^^
  17. Suyvel

    Commentaires PVPv3

    Sayanel, est-ce que les dégâts élevés que tu as reçus de Shiver ne pourraient pas être dus à un fort bonus d'élément? Je l'ignore mais Shiver peut très bien avoir un gros bonus sur les Aqueux, ce ne serait pas ça la cause de ces dégâts?
  18. Non, on l'obtient par une quête, derrière les sables.
  19. J'ai cet objet à vendre: Coffret antique Si ça peut intéresser quelqu'un? J'accepterais un paiment en or ou en ressources, mais je donnerai la priorité aux offres en ressources.
  20. J'ai bien aimé le poussin piou, merci Melii. Il existe déjà une parodie de cette chanson (même principe mais dans le monde de l'entreprise): http://www.dailymotion.com/video/xvhay2_au-boulot-y-a-un-patron-parodie-officielle-du-poussin-piou_fun?search_algo=2#.UL41Emc8B58
  21. Suyvel suivait le combat avec appréhension. Comme elle le redoutait, le sylvanien, sous l'effet du sort de Bouclier, encaissait aisément les coups de la guerrière. En revanche, celle-ci constituait une proie insaisissable pour l'ent aux gestes lents. La magicienne cherchait désespérément une idée lumineuse pour influer sur le cours des choses, une idée qui ne serait pas aussitôt contrée par les pouvoirs du druide, mais rien ne venait. D'impuissance et de frustration, elle serrait convulsivement les poings. Lorsqu'elle vit l'ent se tourner contre son maître, la magicienne en resta stupéfaite. Elfe, qui n'était pourtant pas magicienne, avait manifestement pris en défaut les pouvoirs du druide. Suyvel ignorait presque tout des accords entre les ents et les elfes sylvains, mais elle se réjouit de leur existence : cela avait conféré à Elfe un levier d'action inattendu. Le druide noir, lui, fulminait. « Idiot ! Tu oses te dresser contre moi ? Subis ma colère ! » Et il entonna une rapide incantation. Des flammes s'allumèrent dans l'air entre ses mains et se mirent à tournoyer, avant de s'assembler en une boule de feu qu'il projeta sur l'être végétal. Un choix logique et parfaitement adapté à l'adversaire. Les sylvaniens, de par leur nature cellulosique, étaient particulièrement vulnérables au feu. Un unique sort de ce genre pouvait les terrasser en peu de temps. L'ent n'avait pas encore attaqué le druide qu'il était déjà mort. Sauf qu'une autre boule de feu vint percuter de plein fouet celle du druide, la faisant exploser avant qu'elle n'atteigne sa cible. Lorsque l'humain tourna un regard rageur vers l'elfe noire, celle-ci souriait d'un air entendu. Pas de ça. Suyvel était très satisfaite d'elle. C'était la première fois qu'elle tentait une telle interception et elle n'était pas peu fière d'avoir réussi son coup... et rendu la monnaie de sa pièce à son adversaire. Le druide avait en même temps perdu l'initiative et du temps. L'ent le mit à profit pour venir au contact et abattit son poing sur l'homme. Suyvel regarda la scène d'un œil intéressé. Elle aimait bien voir ses ennemis s'entredéchirer. Sauf que le coup n'atteignit jamais le druide. Le poing de l'ent fut bloqué par un obstacle invisible, et généra une gerbe d'étincelles bleutées. La magicienne leva un sourcil alarmé. Il dispose d'une sphère de protection ! Ce genre de sortilège défensif pouvait mettre une personne à l'abri de toute attaque, au moins temporairement. Il y avait bien une limite à la capacité d'absorption des dégâts mais Suyvel doutait de connaître un sort suffisamment puissant pour dépasser ce seuil. L'ent, lui, ne connaissait pas ce genre de doute. Grondant sa colère, il frappa de nouveau, puis encore, à chaque fois plus fort. Si la sphère tenait toujours, sa forme semblait s'altérer quelque peu. Et le druide, qui devait garder une concentration permanente pour maintenir le sort actif, parut vaciller passagèrement. Il essayait de prononcer un autre sortilège, mais les coups du sylvanien semblaient nuire à ses capacités. Lorsque ce dernier réunit ses deux poings pour les abattre violemment sur la sphère, celle-ci menaça de se disloquer. Le druide tomba à genoux. Il subissait le contrecoup. Suyvel crut que la partie était jouée. Le druide leva les mains devant lui, achevant la formule qu'il tentait de réciter depuis un moment. Des volutes de vapeurs vertes naquirent de ses mains et vinrent s'enrouler autour de l'ent. Celui-ci les regarda mais ne parut guère s'en soucier. Du moins au début. Car peu après, l'être végétal se mit à geindre alors que son corps émettait des craquements inquiétants. Incrédule, Suyvel vit la forme du sylvanien changer, s'altérer par endroits. L'écorce se gondolait, se fissurait, changeait de couleur ou d'aspect... L'ent hurla. L'instant d'après, il explosait. La magicienne observa pétrifiée les effets du sort. Une telle puissance ne pouvait que la laisser rêveuse... Elle n'avait pas identifié le sortilège en question "“ un sort chaotique de destruction, très certainement "“ mais elle se doutait quel seul un mage de haut rang pouvait avoir recours à de telles formules. Plus elle découvrait les capacités du druide et plus elle s'inquiétait de leurs chances de venir à bout d'un tel adversaire. Ce dernier reprenait son souffle, toujours agenouillé, lorsqu'il leva les yeux sur les deux Aérides. « Désolé, j'ai besoin d'un peu de temps pour récupérer. Mais je vous laisse entre de bonnes mains... » Il arracha un pendentif qu'il portait à son cou et le jeta au sol, plusieurs mètres devant lui. « Apparais, Gondarmong, et détruis mes ennemies ! » Sous le pendentif, le sol se souleva. Il enfla comme si une bulle de gaz allait en crever la surface, mais c'était la roche qui se dressait, se déformait, jusqu'à dessiner une silhouette massive et minérale. Un immense élémental de terre. Il étendit une main titanesque et se saisit d'un rocher qu'il leva au dessus de sa tête, raclant le plafond au passage, sans même y prêter attention. Et il lança le bloc de roche droit sur Elfe ! Prise au dépourvu, celle-ci hésita un instant. Un instant de trop. Suyvel préparait un sort lorsque le géant rocheux déclencha son attaque. La magicienne changea de cible au dernier moment et projeta un souffle de magie blanche sur le rocher. Le coup, puissant, était néanmoins insuffisant pour désintégrer la masse pierreuse du projectile. Mais il le fit dévier suffisamment de sa trajectoire initiale pour qu'il s'écrase à la gauche de la guerrière, avec fracas. Suyvel vit l'élémental chercher un nouveau rocher à lancer. Aussi n'hésita-t-elle pas. Sa sœur d'armes ne tiendrait pas face à une telle puissance de tir. La drow s'époumona : « Cours, Elfe, couuuuuurs ! »
  22. En passant ici, vous vous rendez compte que ce lieu est différent des autres... Et effectivement, vous venez de découvrir un nouveau point d'intérêt : Le palmier ombrageux. Description : L'obligation de le contourner a été maudite (ou bénite bénie) par tant de victimes ou de bourreaux ! Bénite n'est usité que pour l'eau bénite. Le participe passé de bénir est béni, bénie (comme tous les verbes de son groupe). Encore une curiosité de la langue française.
  23. Quête "la feuille protectrice" Notre race à a vécu sans ce se soucier des autres Les miens ont prit pris le parti " - La magie, petite créature (NB tiret en trop) " - " - C'est bien simple (NB guillemets et tirets en trop) Certains d'entre nous possédons possèdent dans notre leur feuillage [...] qui protègent notre leur âme Je relève le défis Plus tard peut être peut-être L'humus généré par toutes les feuilles de mes frères va me permettre de puiser la sève salvatrice à la conception d'une feuille protectrice. » Il faudra que tu répondes à l'ultime question « - Soit Sois vigilant et que mon présent te protège de la folie destructrice de Niue.» (NB le tiret est de trop puisqu'il y a des guilemets)
  24. Encore une carte qui clignote sous FF: A l'intérieur de l'arbre
  25. Lorsque la branche mince et souple vint d'elle-même enserrer son poignet, Suyvel fut si surprise qu'elle se déconcentra un instant, ce qui fut suffisant pour permettre à Selene de briser sa prise et de s'écarter. La Terrane reprit son souffle tout en lui faisant face. Puis elle finit par s'exprimer de nouveau : « Bien tenté! Je vois que ce que j'ai pu dire ne te laisse finalement pas de marbre... » Les mots ne l'émurent guère, surtout dans l'état de colère qui était encore le sien. Mais le petit sourire suffisant que Selene afficha alors suffit à provoquer une nouvelle explosion de rage pure chez la drow. Suyvel voulut se ruer sur l'humaine, prête à chasser définitivement ce sourire, à coups de katar par exemple. Mais la menotte végétale était toujours là, et son étreinte ligneuse était solide. Suyvel fut arrêtée net dans son élan et cria sa frustration. Se tournant alors vers l'arbre, elle leva sa main libre en un geste vengeur et prononça les premières syllabes d'un sortilège d'attaque : Boule de Feu. Elle allait réduire en cendres cet arbre pour le punir de son soutien à celle qui la narguait. A cet instant, une infime parcelle de lucidité résiduelle parvint à se faire entendre dans la tête de la drow. Tu es toujours couverte de ton fluide inflammable ! Instantanément, l'incantation mourut sur les lèvres de Suyvel. Sa colère chuta de plusieurs paliers d'un coup. Elle examina ce qu'elle s'était apprêtée à faire. J'avais presque oublié... Ma colère m'a tant aveuglée que j'aurais pu me... Elle ne termina pas cette phrase, tant l'horreur de cette idée lui était insupportable. Finalement, elle abaissa lentement la main sur la branche autour de son autre poignet, et formula un autre sortilège : Abrogation de la Magie. Le sort de Selene prit ainsi fin, rendant sa forme et sa souplesse initiales à la branche d'arbre, qui libéra Suyvel. Mais elle était toujours d'humeur sombre. Toutefois, c'était davantage à elle-même qu'elle en voulait cette fois. Ma colère a failli me détruire. Si je l'avais écoutée, elle m'aurait menée à ma perte. Puis Suyvel tourna un regard étrange vers la Terrane. Indéfinissable mais exempt de colère. Et elle se mit à marcher dans sa direction. Elle la vit se raidir, s'attendant certainement à un nouvel assaut... qui ne vint jamais. Arrivée à sa hauteur, elle prononça un simple mot. « Merci. » Devant l'expression de totale incompréhension de Selene, Suyvel lui livra quelques explications. « Tu as tendance à réveiller en moi quelques traits de caractère déplaisants, hélas inhérents à ma race, ou au moins à la civilisation qui m'a vue naître... Des penchants funestes qui ont fait de mes semblables le peuple le plus haï de ces terres. Qui ont fait que je n'ai pu supporter de vivre parmi eux bien longtemps. Qui ont fait que j'ai tout abandonné, et surtout leur façon d'être et de se comporter les uns envers les autres. Je me suis juré que plus jamais je ne leur ressemblerai. Parce que je suis persuadée qu'ils courent à leur propre perte. » Selene, manifestement désarçonnée, la regardait d'un air interdit. Profitant de sa confusion, Suyvel s'approcha encore d'elle et vint murmurer à son oreille, comme si elle lui confiait quelque secret : « Il est parfois bon que l'on vienne vous rappeler les raisons d'un engagement. » L'Aéride recula un peu et sourit gentiment. « Encore merci à toi, petite humaine. Notre rencontre m'a été d'une grande aide. » Puis elle se détourna de Selene et s'éloigna vers le village. « Va en paix. » Tels furent ces derniers mots. Suyvel ne pouvait la voir, mais elle imaginait facilement la mine surprise et déconfite de Selene. Elle se rappela les conseils du maître d'armes de la Maison Ayflesh : « Evite de faire ce que ton adversaire s'attend à ce que tu fasses. Privilégie toujours la surprise. » Cette fois, elle ne ferait pas demi-tour, quoi que la Terrane puisse dire. Suyvel avait recouvré sa sérénité. Et ce sentiment de victoire sur elle-même n'était pas désagréable.
×
×
  • Créer...

Important Information

By using this site, you agree to our Terms of Use.