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Terre des Éléments

Suyvel

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Tout ce qui a été posté par Suyvel

  1. Suyvel

    Commentaires PVPv3

    Une question sur le coût des aptitudes... Un mage qui veut acheter les nouvelles aptitudes de sa classe doit se prévoir un budget de... 467.800 PO. C'est pas un peu beaucoup quand même? Je sais que les mages ont sans doute un peu plus d'aptitudes que les autres (à cause des soins), mais il ne faudrait pas qu'on soit obligé de s'endetter sur vingt ans pour soigner les autres... C'est pareil pour les autres classes ou pas?
  2. Les jours avaient passé. L'incident avec Selene était déjà oublié. Il faut dire que les évènements s'étaient précipités. Suyvel était revenue de son expédition en Irliscia, après avoir tenté de faire tomber le campement orque. L'assaut de la garde de Melrath Zorac avait malheureusement échoué... mais il n'avait pas été vain, dans la mesure où les elfes avaient réussi à pratiquer des ouvertures dans les fortifications des orques. Malgré ce succès certes très relatif, l'elfe noire ne pouvait s'empêcher de se sentir déçue et un peu morose. Manifestement, ce ne serait pas demain que les orques seraient rejetés à la mer... Ce jour-là, elle décida sans grand enthousiasme de s'aérer un peu la tête et de consacrer quelques heures à ses récoltes de gaulthérie. Rassemblant rapidement ses affaires, elle boucla son sac et partit pour un endroit qu'elle connaissait bien. Le climat local et surtout l'ensoleillement faisaient de cet endroit le lieu propice à une bonne récolte. Repérant des arbustes bien développés, elle posa ses affaires et entama son ouvrage. Bientôt, elle s'y absorba complètement, laissant de côté les sombres pensées qui l'agitaient. Un léger bruit d'ailes vint la déconcentrer. Tournant la tête de part et d'autre, l'herboriste chercha à en déterminer la source, mais elle ne vit rien. Et le volettement s'était éteint brusquement. Il était pourtant proche. Elle fronça les sourcils. Flap-flap-flap ! Le bruit reprit brusquement. Cette fois aux aguets, Suyvel pivota rapidement sur elle-même, et aperçut un petit animal volant qui disparaissait dans les frondaisons proches. Elle ne put l'identifier, mais son manège l'avait un peu surprise. Quel volatile avait-elle bien pu déranger ? On aurait dit le vol d'une chauve-souris... Elle connaissait bien l'animal et se serait prononcée en faveur de cette hypothèse, s'il n'avait pas fait grand-jour. Le petit chiroptère avait des habitudes nocturnes. Haussant les épaules, Suyvel décida que ce petit mystère était sans grand intérêt et s'en retourna à sa récolte. Ce fut alors qu'elle le vit. L'anneau d'or était enfilé à même une petite branche d'un des arbustes qu'elle taillait. La vision en était déjà surprenante, mais Suyvel aurait juré qu'il n'était pas là il y avait une minute. Avec les rayons du soleil, l'éclat du métal doré n'aurait pas manqué de lui indiquer sa présence. Interdite, Suyvel regarda autour d'elle. Serait-ce une farce ? Un tour que l'on me joue ? Mais elle paraissait seule en ce lieu, et les rayons du soleil lui interdisaient d'user de son infravision pour s'en assurer. Elle prononça alors la formule d'un sort, Perception spatiale, qui ne lui révéla rien de plus. Alors Suyvel en revint à l'anneau, dont elle approcha son regard. C'était un anneau plat, serti d'une gemme. Un motif arachnéen avait été finement gravé autour. Mais ce qui troubla le plus l'elfe noire, c'était que le bijou semblait être de facture drow. Elle tendit machinalement la main pour le prendre, mais se retint au dernier instant. Et si c'était un piège ? Elle opta pour un sort classique de détection des pièges. Rien. Il ne se passera donc rien si je touche cet anneau. Elle enchaîna avec Détection de la magie. Cette fois, le résultat fut très différent. L'anneau recelait un grand pouvoir. Rien qu'à agiter ses doigts autour, Suyvel ressentait des picotements révélateurs. La curiosité la titillait depuis un moment, son attirance pour les babioles enchantées vint renforcer son envie de se saisir de l'objet. Ce qu'elle fit. Comme prévu, rien n'arriva. L'anneau au creux de sa paume, elle l'examina de nouveau. La gemme au milieu de la toile semblait symboliser une araignée. Non, aucun doute, c'était typiquement un bijou drow. Certainement la propriété d'une prêtresse de Lloth. Cette pensée la fit de nouveau s'interroger sur sa présence ici. L'avait-on placé là afin qu'elle le trouve ? Mais qui aurait pu... Helevorn ! Pour la première fois depuis des mois, elle songea de nouveau à l'elfe noir. L'origine drow de l'objet plaidait en faveur de cette hypothèse. Sauf que... le demi-démon avait quitté sa ville natale les mains vides, et n'entretenait plus de relations avec leur peuple. Certes, étant donné ses 'relations' et son statut, il pouvait s'être procuré cet objet. Non... il déteste Lloth et sa clique. A juste titre. Suyvel ne le voyait pas lui offrir ce genre de cadeau. Possible, mais peu probable. A moins qu'un autre elfe noir... ? Yazrain ! Etait-ce un cadeau de son frère de race et de faction ? Si oui, c'était pour le moins inattendu. Et Suyvel n'avait pas reconnu l'aura du nécromant sur l'objet. Décidément, ce dernier semblait devoir conserver son mystère. Par contre, ce qu'elle pouvait tenter d'apprendre, c'étaient les pouvoirs de cet anneau. La tentation fut grande pour la magicienne de le placer à son doigt sans plus attendre. Seulement voilà : si l'objet se révélait aussi puissant qu'il le promettait, avait-elle envie de voir ce bijou à son doigt tous les jours ? A nouveau, elle fixa la gemme au milieu du motif. Vision presque hypnotique, qui la ramena en arrière. Des décennies en arrière. A Menzoberranzan, la Cité des Araignées, où elle était née. Dans une salle d'Arach-Tinilith, l'école de prêtrise de Lloth. Une vaste tenture noire pendait sur le mur du fond. On y avait serti des rubis qui formaient une grande araignée, et des diamants qui dessinaient les lignes de sa toile. L'ensemble valait la rançon d'un roi, mais rien n'était trop beau, trop cher ou trop ostentatoire pour la terrible Reine Araignée, à laquelle les femmes de son peuple vouaient une vie de dévotion aveugle. Pour les elfes noires, le culte de Lloth était la promesse de haut rang et de pouvoir. Deux valeurs qui dominaient la société drow. Des images et des sons se bousculèrent dans sa tête. Le rugissement des flammes d'un brasero. L'odeur de l'encens, lourde et entêtante. Le chant des prêtresses novices. L'éclat d'une lame de couteau, froid. Le dos d'une apprentie, dénudé. L'odeur du sang qui coulait, âcre. Et les louanges à Lloth, encore et toujours. « NON !!! » Suyvel venait de crier ce simple mot. Le son de sa propre voix brisa la transe dans laquelle elle avait sombré. Elle considéra avec horreur l'anneau dans sa main. « Plus jamais, tu entends ?! Plus jamais ! J'en ai terminé avec toi ! » Elle jeta violemment le bijou au sol. Puis elle le piétina. L'objet était trop solide pour être détruit de la sorte, mais cela ne l'empêcha pas de persister. « Maudite ! Maudite ! Maudite ! » Cet accès de rage fut passager mais pas nécessairement salutaire. Lorsque Suyvel leva enfin les yeux de l'anneau qui était désormais enfoncé dans la terre meuble, elle ne se sentait guère soulagée. Elle n'avait même plus envie de terminer sa récolte. En fait, elle ne voulait pas rester ici plus longtemps. Alors elle se saisit brusquement de ses affaires et s'éloigna rapidement, d'une humeur encore plus massacrante qu'à l'aller.
  3. Suyvel

    Parrainage

    J'imagine que, certains parrains ayant été retirés de la liste, il est normal que je récupère de nouveaux filleuls, mais là... 19 nouveaux filleuls... Ca fait un peu beaucoup quand même. Après vérification, il semble n'y avoir quasiment que des inactifs, mais est-ce normal que j'aie reçu autant de filleuls??? Les autres parrains en ont-ils reçu autant que moi? Autre point: il n'y a pas que des magiciens dans cette liste... ce serait possible de faire en sorte de ne recevoir, lors des ré-attributions, que les joueurs de la même classe que soi?
  4. Précipitée dans le vide, Suyvel tomba, immédiatement chahutée par les vents cinglants, mordants et glacés des Cimes. Elle aurait voulu hurler de terreur mais elle ne parvint pas à émettre le moindre son. Sa gorge comme bloquée par l'horreur de ce qui lui arrivait. La longue chute qui s'annonçait. La dernière. Celle vers la tombe. Pourquoi ? La question tournait en rond dans son esprit comme un petit animal affolé. Pourquoi a-t-elle fait cela ? Le geste de l'elfe sylvaine la dépassait. D'autant qu'elle s'en était excusée. Cela n'a pas de sens ! Puis elle vit une silhouette qui sautait dans le vide, au dessus d'elle. Elle reconnut aussitôt la guerrière. Un son inattendu parvint à ses oreilles. Elle rit ? Comme une réponse à sa question non formulée, Elfe lui cria une phrase qui s'imprima fortement dans son esprit. « Crois-tu que l'on vive éternellement ?! » Chez les races elfiques, la question valait d'être posée. Certains individus, par la puissance de la magie qui coulait en eux, parvenaient à s'assurer une longue, très longue existence. Ou bien certains érudits, fort de savoirs alchimiques, parvenaient à repousser les ravages du temps. De fait, les elfes étaient réputés immortels. Ils ne l'étaient assurément pas. Surtout les drows, qui finissaient tous assassinés, sacrifiés, empoisonnés par leurs rivaux ou leurs proches "“ qui étaient souvent leurs pires rivaux. Pourtant cette légende perdurait. De fait, même chez les elfes noirs, quelques uns connaissaient une existence bien plus longue que l'espérance de vie elfique ne les y autorisait en principe. Les elfes vivaient parfois sept siècles, mais même les plus anciens n'en comptaient pas huit. Sauf que... La vieille matrone Baenre a vu la naissance et la mort d'un millénaire. Il s'agissait de feu la dirigeante de la Première Maison de Menzoberranzan. Et des exemples comme celui-là, Suyvel en avait plusieurs en tête. Mais en y repensant... l'archiprêtresse de Lloth avait connu une fin violente, face aux nains. Même la jeunesse éternelle ne peut nous garder éloignés de la mort pour toujours. Amer constat. Dur mais nécessaire. Ce fut à ce moment que Suyvel comprit ce qu'Elfe avait vraiment voulu dire. Rien ne peut nous sauver pour toujours. Cette pensée eut un effet libérateur sur elle. La survie n'était pas qu'affaire de force, de puissance, de science ou de vaillance. Elle n'était jamais que temporaire "“ le temps de croiser des circonstances mortelles auxquelles on ne pouvait se soustraire. Et ces circonstances étaient survenues finalement bien plus tôt qu'elle ne l'avait imaginé. Cent douze années de vie... Que cela aura été bref ! Elle partait avec des regrets, bien sûr. Elle avait cru avoir toute la vie devant elle. Et malgré les épreuves qu'elle avait déjà traversées, elle s'y était accrochée bec et ongles. Mais on n'était pas toujours maître des circonstances. On ne pouvait toujours tout prévoir, ni tout maîtriser, toujours dompter les évènements. Au moins n'avait-elle pas à rougir de sa chute. Elle avait dû plier devant bien plus puissant qu'elle, sans pouvoir rien faire pour s'esquiver. Elle partait en sachant qu'elle avait fait son maximum. Qu'elle avait tout tenté. Alors elle se relâcha. Ses muscles se détendirent. Elle donna l'impression de s'endormir dans sa chute sans fin. Et pourtant... Et pourtant au fond d'elle-même, un petit noyau de volonté opiniâtre refusait de capituler. Suyvel avisa des branchages qui passaient sur le bord de son champ de vision. Elle tourna la tête. Des branchages ? Suis-je déjà proche du sol ? En fait, des végétaux poussaient parfois ça et là sur le flanc pierreux de la montagne. Et quelques branches s'élançaient parfois dans le vide. Celles-ci, Suyvel venaient de les rater, mais un coup d'œil vers le bas lui apprit qu'il y en avait d'autres. Hélas, elles étaient hors de portée. Sa volonté de vivre s'accrocha désespérément à cet espoir dérisoire. Si seulement elle pouvait trouver moyen de... Un instant ! Et Elfe ? La guerrière allait passer près des branches qu'elle venait de croiser. Mais elle aussi en serait trop éloignée pour s'en saisir. Peut-être que la magicienne pouvait encore y faire quelque chose... De ses lèvres montèrent les sons d'une incantation. Un sortilège offensif, Souffle de magie blanche, qu'elle lança vers la guerrière. C'était dangereux, bien sûr, mais dans son état d'épuisement, elle doutait de pouvoir faire grand mal à Elfe. De fait, au son du cri étouffé que lâcha la guerrière, le choc fut rude. Mais l'impact était suffisant pour l'envoyer droit sur les branches salvatrices. Suyvel parvint à sourire. Une de sauvée ! Et surtout, elle espérait avoir fait coup double. Le sort produisait un effet de recul qu'elle devait déjà compenser lorsqu'elle le lançait debout sur ses jambes. Là, en plein vol, elle avait escompté que l'effet serait suffisant pour dévier sa propre trajectoire vers la flore située sous elle. Elle jeta un coup d'œil pour jauger de la réussite de sa manœuvre... et s'aperçut avec horreur qu'elle n'avait pas orienté correctement sa chute. Impuissante, elle vit les dernières branches la dépasser à toute vitesse, s'envoler littéralement... avec ses derniers espoirs.
  5. Tranduil, tu peux toujours supprimer un message écrit par toi, s'il est le dernier dans le sujet. Donc, si dans le sujet, il n'y a que des messages venant de toi, tu peux tous les supprimer successivement, en commençant par le dernier en date. Et une fois que tu les as tous supprimés, le sujet est effacé.
  6. Keril s'étant porté volontaire pour assurer l'anonymat des participants, vous pouvez lui adresser vos textes dès que vous le souhaiterez. Il publiera vos réponses dans ce sujet.
  7. Concours 'les Défis de Suyvel' Voici les images à partir desquelles imaginer une histoire. Merci de se reporter à l'autre sujet pour les règles. Note: pour ceux qui auraient rapidement un texte à soumettre, merci d'attendre que l'on fixe la personne qui centralisera les réponses. Je mettrai un message dès que ce sera établi. Merci de ne pas poster dans ce sujet. Que les Muses vous soient favorables!
  8. Suyvel

    Concours RP

    Salaha, je n'ai jamais mis en doute l'impartialité du jury potentiel. Plusieurs personnes étaient favorables à la mise en place de cet anonymat. Dans la mesure où cela peut leur faciliter la tâche, je ne vois pas d'objection à ce système. Si je ne l'avais pas mis en place au départ, c'est bien que j'avais confiance en tout jury potentiel (et en ma propre impartialité). Maintenant, si un admin veut bien se dévouer pour recueillir les réponses et garantir l'anonymat, ce serait encore mieux, oui. Un volontaire?
  9. Suyvel

    Concours RP

    Etant donné que c'est moi qui fixe les règles et propose les images, je me déclare hors-concours. Mais je participerai au jury. Pour moi, ce n'est pas un problème de savoir qui a fait quoi. Par contre, je souhaite que le jury soit composé de plusieurs personnes, ça obligera à la discussion argumentée et ça évitera des choix trop subjectifs.
  10. Suyvel

    production M2

    Oui Kaimi, elles peuvent échouer. Mais là aussi, il y a moyen d'agir sur ce paramètre qu'est le facteur d'échec: - en montant ton savoir-faire, - en montant ta maîtrise de la recette (donc en la réussissant plusieurs fois). Cela dit, en cas d'échec, les ressources ne sont pas nécessairement perdues... c'est possible de tout récupérer, cela dépend de la chance de l'artisan. Seuls les PP investis sont perdus quoi qu'il arrive.
  11. Suyvel

    Concours RP

    Après réflexion, tout ce qui pourrait aider les membres du jury à garder une plus grande impartialité est évidemment bienvenu. Le principe de participation anonyme va donc être mis en place pour ce concours. Les règles du concours sont modifiées comme suit : Pour participer au concours : Ne publiez pas directement votre texte. Envoyez-le par MP à Suyvel sur le forum (pas dans le jeu, car la mise en forme de votre réponse serait perdue). Suyvel se chargera de publier les réponses, de manière anonyme. L'identité des auteurs sera révélée après la publication des résultats du concours. Bien entendu, cet anonymat repose sur la bonne volonté de chacun de vous. Si vous participez au concours, ne dites pas quel est votre texte. Si vous êtes membre du jury, ne cherchez pas à savoir qui a écrit quoi. Merci d'avance.
  12. Suyvel

    Concours RP

    C'est une suggestion intéressante... je vais étudier cela avec les admins.
  13. Suyvel

    Concours RP

    Rendez-vous le 1er février vers minuit. Apprécier la qualité d'un texte restera toujours subjectif, car nous n'aimons pas tous les mêmes choses. Mais savoir être impartial serait une bonne chose pour le jury, oui. Vous avez le droit au correcteur d'orthographe et de vous faire relire si nécessaire.
  14. Suyvel

    Concours RP

    Merci pour le lancement, Keril. Voici donc les informations promises. ********************************************************************************** Concours "˜les défis de Suyvel' Principe : créer une histoire à partir de quelques images. Règles : Une série d'images, sans relation nécessaire entre elles, sera proposée aux participants. Il leur reviendra d'imaginer une histoire donnant un sens à l'ensemble des images. L'histoire devra prendre place dans l'univers de TDE. L'interprétation des photos sera totalement libre : par exemple, il sera possible de dire que telle personne sur une image représente tel joueur, décider que les personnes représentées sur les différentes images sont les mêmes (malgré qu'elles puissent être différentes, mais il reviendra aux participants d'y trouver une explication)... De même, l'ordre dans lequel les images sont présentées n'est pas significatif et n'a pas besoin d'être respecté par l'histoire. Les participants pourront librement mettre en scène des personnages joueurs s'ils le souhaitent. S'agissant d'un concours sans relation avec les évènements du jeu, le récit et le comportement des personnages pourront être complètement HRP si souhaité. Bien entendu, le respect des RP individuels sera bienvenu, mais il restera facultatif, de manière à ne pas brider les participants. La nature et le style du récit sont libres. Histoires drôles ou délirantes bienvenues. Un jury déterminera le(s) vainqueur(s) du concours. Il est possible de postuler pour faire partie du jury, toutefois il ne sera pas permis aux membres du jury de participer au concours. Règles de fonctionnement du jury Les membres du jury s'engagent à lire toutes les réponses, en détail et avec attention. Ils devront faire part de leur préférence avant le 10 mars. Au-delà de cette date, leur vote sera ignoré. Leur vote devra être argumenté. Ils devront prendre en compte dans le choix du lauréat les critères suivants : Critères d'appréciation des histoires (fonctionnement du jury) : Créativité et originalité, Cohérence avec les images proposées, Prise en compte de l'ensemble des images, Intérêt de l'histoire, Qualités de narration (humour, intensité, suspense, etc.), Orthographe et grammaire. Ne seront PAS des critères : Longueur du récit, Respect des RP des personnages éventuellement impliqués dans le récit. Critères de disqualification : Tout propos (y compris RP) jugé agressif ou désagréable envers un joueur. Date de début : 01 février 2013 Date de fin : 21 février 2013 Pour postuler au jury : déposer sa candidature dans ce sujet Pour participer au concours : Ne publiez pas directement votre texte. Envoyez-le par MP à Suyvel sur le forum (pas dans le jeu, car la mise en forme de votre réponse serait perdue). Suyvel se chargera de publier les réponses, de manière anonyme. L'identité des auteurs sera révélée après la publication des résultats du concours. Bien entendu, cet anonymat repose sur la bonne volonté de chacun de vous. Si vous participez au concours, ne dites pas quel est votre texte. Si vous êtes membre du jury, ne cherchez pas à savoir qui a écrit quoi. Un prix sera décerné au vainqueur. ********************************************************************** Si vous avez des questions à propos des règles, vous pouvez les poser dans ce sujet.
  15. Faute de frappe sur Géfin / Gésouaf: "Tu n'as pas choisi de bénéiciaire!" Manque le f.
  16. J'ai offert en taverne 2 plats et une boisson à Swadek, qui me dit les avoir acceptés. J'ai reçu 3 messages disant qu'il avait quitté la taverne sans y toucher. Il doit y avoir un problème, car ce n'est pas la première fois. Cerise sur le gâteau, le double bogue: deux des trois messages n'avaient ni expéditeur ni sujet d'affiché. Je pensais ce problème réglé, mais non.
  17. Suyvel, un instant surprise, risque un bref coup d'œil dans le précipice. Le vide sans fin "“ du moins sans fin visible "“ lui donne le tournis. Sauter ?! Une façon sans doute d'échapper à leurs agresseurs, de leur enlever le plaisir de la mise à mort, d'éviter de recevoir le coup de grâce... comme une ultime bravade, une dernière vexation pour le druide noir qui n'aurait ni l'oiseau ni les deux Aérides. En dépit de tous ses efforts, dont il n'avait pourtant pas été avare. Mais à quel prix ! Pour cela, il lui faudrait affronter la peur naturelle du vide et une longue, très longue, interminable chute... l'angoisse infinie qui y était liée... l'attente insupportable d'une fin qui n'en serait pas moins inéluctable... Et tout ça pour mourir au bout du compte ! Non, décidément, c'était au-dessus de ses forces. Son esprit se révolta à cette idée. Elle lança à Elfe : « Sauter ? Tu as perdu l'esprit ? On ne bouge pas d'ici et on se bat, voilà ce qu'on fait ! On se bat jusqu'à la fin ! » Il lui semblait finalement presque rassurant de mourir sous les coups des élémentaux. Alors elle retourna au combat, redoublant d'efforts et de sorts, fauchant les rangs des créatures minérales. Au moins, ce sera rapide... un bon coup sur la tête et crac ! fini... Evidemment, elle ne se laisserait pas tuer comme cela. Elle dépenserait jusqu'à sa dernière étincelle de mana, son dernier sursaut de volonté, son dernier souffle de vie... En tuer un maximum. Que l'ennemi, lorsqu'il fera ses comptes après la bataille, se dise que sa victoire ne valait pas le prix qu'il l'a payée ! En même temps qu'elle s'accordait cette sombre joie, la drow soupçonnait que celui qui envoyait ainsi les élémentaux à la mort par dizaines ne devait guère se préoccuper des pertes subies...
  18. Essayons de réfléchir ensemble à ce qui peut être fait pour améliorer les salles du temps... A priori, je vois 3 pistes: 1- programmer une routine qui exclut les joueurs présents dans la salle si différents éléments y sont représentés plus d'un certain temps (à déterminer précisément) 2- mettre un surveillant: cela exigerait qu'un admin vienne voir ce qui se passe pendant toute la durée de l'épreuve. Pas super en terme de consommation de temps d'admin... :/ 3- enlever les gains. Je pense que c'est la seule raison pour laquelle certains joueurs font des alliances contre-nature: pour s'assurer de la récompense. Plus de gain, plus de raison de tricher. Voilà, qu'en dites-vous? Avez-vous d'autres propositions?
  19. Les préparatifs avançaient. Orus ayant répondu positivement à la demande de l'organisatrice du mariage, Suyvel avait pu se consacrer à d'autres tâches qui réclamaient son attention. Heureusement, elle n'était pas seule à œuvrer pour que tout soit prêt le jour venu. Sayanel s'était ainsi proposé pour aider Ardycael à trouver sa tenue de cérémonie. Lorsque Suyvel vit ce que le rôdeur lui avait conseillé, elle se demanda si elle avait eu raison de le laisser faire à sa guise... Mais après tout, tout ceci était affaire de goûts, et ceux des humains différaient souvent des siens. Alors elle haussa les épaules et raya ce point de sa liste de préparatifs. De l'autre côté, les filles, Ysabeau, Shorion, Elfe et Malvina en tête, avaient enlevé Emeline pour un tour complet des boutiques de vêtements dans Melrath Zorac. Des journées entières de visite de boutiques, d'essayages et d'âpre négociation avec les couturiers du coin. Autant dire qu'au bout d'un moment, Suyvel envisagea sérieusement de donner l'alerte disparition. Lorsqu'enfin elles se décidèrent à reparaître au village, la drow dut bien admettre qu'elles avaient obtenu un résultat à la hauteur de l'évènement. La robe de mariage choisie par leurs soins était somptueuse. Bien que Suyvel n'ait pu voir Emeline parée de ces élégants atours, elle savait qu'elle serait absolument divine avec. Une chose de faite. Et bien faite. Pour ce qui était du banquet qui suivrait le mariage, Suyvel avait décidé d'auditionner elle-même ceux qui œuvreraient en cuisine. Elle ne voulait que le fin du fin, la crème de la crème, et son palais délicat était encore plus intransigeant qu'elle. Elle multiplia les tests, les recettes, les épreuves... tant et si bien qu'au bout de la sélection, trois générations de chefs et de marmitons furent ainsi décimées. A la fin, elle réunit les personnes qu'elle avait retenues pour un test grandeur nature. Lorsque les plats furent servis, de savoureux fumets vinrent chatouiller agréablement les narines de la drow et elle sut que son travail avait porté ses fruits. La dégustation qui s'ensuivit vint confirmer son excellente impression. En particulier, le gâteau de mariage était un pur chef-d'œuvre. Le regarder était agréable, le déguster était improbable, le dévorer était délectable. En ce qui concernait les vins, elle avait choisi de déléguer cette responsabilité. Le plus grand connaisseur en la matière était indubitablement Tigrrr, mais Suyvel hésita à lui confier cette tâche. Sa réputation de pilier de bar n'était plus à faire, et la magicienne craignait fort qu'il boive la plus grande partie de ce qu'il trouverait pour le mariage. Ce qui ne ferait pas avancer beaucoup les préparatifs, et risquait même de causer quelques retards "“ le temps d'aller présenter des excuses aux cavistes pillés et de régler des notes qui ne pourraient être qu'astronomiques. La drow porta donc son choix sur Gilles de Rais, un autre gosier aride mais dans des proportions moindres. Le mage prit sa mission très à cœur et entreprit de faire rentrer moult caisses, tonneaux et barriques des meilleurs crus de la région, à tel point que Suyvel dut intervenir pour tempérer son zèle "“ elle ne voulait pas que tout le budget du banquet passe dans les alcools. Au moins, elle était sûre que personne ne se plaindrait de la soif. Dans les derniers jours avant le mariage, Suyvel fit rentrer toutes les provisions nécessaires au banquet et notamment les fruits. Elle avait attendu la dernière limite afin que tous les produits soient le plus frais possible. Afin d'éviter d'être livrée en retard, la drow avait promis à tous les fournisseurs mille supplices raffinés et les tourments de l'enfer à ceux qui ne tiendraient pas leurs engagements et notamment les délais. Il semblait qu'elle avait su se montrer convaincante car nul ne fit défaut. Banquet : prêt. Encore une chose de réglée. Restait la décoration de la salle de banquet. Les tisserands de la faction furent mis à contribution pour produire des nappes soyeuses, de délicats napperons, des tentures chatoyantes et des tapis profonds. Quant aux herboristes, sous les ordres de Suyvel et de Céleste la Juste, ils se muèrent en fleuristes et œuvrèrent à une récolte d'élite. Grâce aux nombreuses mains expertes de la cueillette, tout fut ainsi récolté le dernier jour, afin que les fleurs soient parfaitement fraîches. Suyvel porta une attention toute particulière au bouquet de la mariée. Elle désirait qu'il soit réellement irréprochable. Par ailleurs, Ysabeau avait pris en charge de coordonner une autre récolte florale, qui mobilisa tous les chasseurs aguerris de la faction. Car la fleur visée était du genre pas commode. Le rausiet possède des pétales d'une couleur magnifique et d'un parfum enivrant, mais il porte également des épines mortelles et s'en sert à l'envi. Les Souffleux en recueillirent néanmoins une bonne quantité qui serait utilisée le moment venu. Suyvel sourit en humant le produit de la récolte : la surprise qui attendrait les mariés s'annonçait délicieuse. Décorations : parées. Cela fleurait bon la fin. Vinrent les ultimes conciliabules. Un soir, Yazrain et Eudes retrouvèrent Suyvel en sa chaumière et chacun lui tendit un écrin de dimensions réduites. Suyvel ouvrit lentement celui de Yazrain, presque avec hésitation. Et découvrit le produit du labeur du maître nécromant. Plutôt que de faire appel à un joailler, aussi qualifié soit-il, Suyvel avait choisi de faire façonner les alliances des futurs mariés par les artisans de la faction. Tigrrr avait forgé les anneaux et serti des perles dessus. Yazrain, en tant que parrain d'Ardycael, s'était ensuite chargé d'imprégner l'anneau destiné au marié de sa magie noire. La perle de l'anneau avait grossi, nota Suyvel, mais surtout elle était devenue aussi noire que l'aura du nécromant. Quant à l'alliance d'Emeline, Eudes, étant à la fois mage et Igné comme la mariée, avait demandé l'honneur de s'en occuper lui-même. Le résultat était éblouissant. La perle resplendissait d'un feu blanc et pur. L'objectif avait été d'en faire des objets réceptifs à certains sortilèges qui pourraient ainsi y être gravés pour l'éternité. Suyvel avait eu une idée précise en demandant cela aux deux Souffleux qui se tenaient devant elle. Elle leva les deux anneaux et entonna une formule magique, celle d'un dweomer "“ un sortilège drow destiné à enchanter un objet. Deux Anneaux pour les cœurs couronnés, Un pour la Magicienne du Soleil sous son dais de flammes, Dans le Pays d'Ignis où rougeoient les braises, Un pour le Mage des Ténèbres sur son sombre trône Dans le Pays d'Aéris où soufflent les vents. Deux Anneaux pour sceller leur pacte d'amour, Un Anneau pour appeler sa moitié, Un Anneau pour se retrouver toujours et dans leur serment les lier Au Pays de Melrath où grandit leur idylle. Lorsque la formule fut achevée, Suyvel sourit avec satisfaction. Lorsque les futurs mariés prononceraient leurs vœux, le dweomer s'activerait et lierait l'anneau à son porteur, lui permettant à lui et à lui seul d'user de son pouvoir : appeler l'autre anneau. Ainsi, même si par extraordinaire l'un des deux amoureux se trouvait propulsé à l'autre bout du monde, ils se retrouveraient toujours. La Mort elle-même ne les séparerait pas.
  20. Radegonde, je te suggère de relire la proposition d'Orus...
  21. Lorsqu'elle entendit Elfe revenir vers elle, Suyvel fut pour le moins surprise. Elle est encore là ? La magicienne essayait de gagner du temps pour lui permettre de mettre l'oiseau à l'abri, et voilà que la guerrière rappliquait comme si de rien n'était ! Heureusement, après quelques rapides explications, Suyvel comprit le pourquoi de ce retour inattendu. Et réalisa qu'elles étaient désormais dans une position inextricable. Restait un espoir... pour l'oiseau. Si elles parvenaient à le sauver, au moins n'auraient-elles pas fait tout cela en vain. Elles pourraient paraître la tête haute devant leur Déesse, leur devoir accompli... mais pour l'heure, Suyvel avait un problème plus délicat à résoudre. Depuis qu'Elfe était partie "“ même si ce n'était pas longtemps "“ les élémentaux n'avaient cessé d'affluer. Il y en avait désormais une bonne vingtaine qui étaient sous l'emprise de son sort, maintenus inertes temporairement "“ et elle ne voulait pas les libérer. Ou bien le plus tard possible. Mais cela relevait presque du vœu pieux. Déjà, le nombre grandissant de créatures que son sort devait soumettre mettait ses forces à rude épreuve. Elle s'approchait de la limite de ses capacités, et son contrôle allait rompre sous peu. Et la détermination d'Elfe la surprit. Pense-t-elle sérieusement faire face à tant d'adversaires... ? Néanmoins, qu'elle le veuille ou non, elle allait bien devoir prendre le risque. Quand bien même aurait-elle maintenu son sort d'apaisement élémental un peu plus, cela n'aurait pas rendu l'issue moins inéluctable. Alors, puisque la guerrière était résolue à s'interposer et à prendre la relève... Les échos de la formule du sort moururent sur les parois de la galerie. Presqu'aussitôt, les élémentaux s'animèrent progressivement et redevinrent menaçants. Suyvel vit Elfe charger les créatures de pierre. Elle fut tentée d'aller l'aider mais elle n'oubliait pas ce que la guerrière lui avait demandé. L'oiseau ! Vidant rapidement une nouvelle potion de mana, la magicienne courut vers le coude du tunnel et en découvrit l'issue, devant laquelle l'oisillon attendait piteusement. A la façon dont il tenait une de ses ailes, Suyvel n'eut aucun doute : elle était brisée. Elle songea que les braconniers qui l'avaient capturé avaient dû employer la manière forte : avec une aile en moins, l'oiseau n'avait ainsi eu plus aucune chance de leur échapper ! Suyvel grimaça de colère et voulut se saisir de l'aile blessée... mais dès qu'elle y porta la main, l'oisillon se déroba et lui échappa en piaillant. « Non ! Attends... Je ne te veux aucun mal. Je veux t'aider. » Mais les bonnes intentions ne suffisaient pas à calmer l'oiseau. Son aile devait le faire souffrir. Malheureusement, Suyvel avait besoin d'un contact direct pour que ses sorts de soin puissent opérer. Et l'oiseau ne la laisserait manifestement pas porter la main sur lui. Ce n'est pas le moment ! Et pourtant, l'oisillon restait imperméable à toute notion d'urgence. La magicienne allait devoir s'adapter. En soupirant, elle ramassa une plume tombée et recommença le sortilège d'empathie animale. Quelle perte de temps ! Il lui fallut deux bonnes minutes pour calmer l'oiseau et encore une pour le convaincre de la laisser le toucher. Alors elle put enfin prendre l'aile entre ses mains. Ses doigts frôlèrent le plumage avec une infinie délicatesse, cherchant la zone de la lésion... et elle la trouva sans peine. Un os fêlé. Refermant ses mains avec douceur sur la blessure, Suyvel entama la litanie de guérison. L'oisillon la regardait de son œil rond et sombre, manifestant une curiosité évidente pour ce qu'elle était en train de faire, sans songer à se soustraire, fort heureusement. La magie afflua dans l'aile et Suyvel concentra l'énergie sur l'os afin de le reconstituer au mieux. Lorsque le sortilège fut accompli, la magicienne lâcha l'oiseau et se releva tout en l'observant. L'oisillon fit de même. Suyvel inspira. Son sort avait-il fonctionné correctement ? Son patient était-il à nouveau capable de voler ? Le moment de vérité... Elle écarta vivement les bras en criant. « Yaaaaaaah ! » Dans un bref piaillement, l'oiseau étendit ses ailes complètement et sauta sur place. Puis il sembla réaliser que son aile ne lui faisait plus mal. Il agita les deux encore une fois, comme pour s'en assurer... et en sautillant, il se dirigea vers l'extrémité du tunnel. Suyvel l'observait avec angoisse. L'oisillon arriva au bord du gouffre, hésita un instant... et sauta. Il plongea littéralement vers le bas, laissant présager le pire. Suyvel réprima un cri et se rua vers le bord. Aussitôt, l'oiseau reparut à sa vue. Il avait rectifié son vol et avançait désormais droit devant lui, mais sur une trajectoire plus basse que le tunnel. L'elfe noire poussa un gros soupir de soulagement. Leur compagnon à plumes était maintenant tiré d'affaire. Une pensée qui en fit ressurgir une autre. Et Elfe ?! Suyvel rebroussa chemin à vive allure et déboula sur le champ de bataille. La guerrière était toujours vaillante et faisait face à un nombre impressionnant d'élémentaux de terre. Néanmoins, elle commençait à se fatiguer et ses adversaires en profitaient pour tenter de la déborder sur ses côtés et la cerner complètement. Suyvel n'allait pas laisser ceci se produire. Appelant frappe céleste sur frappe céleste, la drow dégagea Elfe du surnombre et vint se positionner à ses côtés. « Devine qui vient te prêter main-forte ? - Te revoilà ! Et l'oiseau ? - Notre petit compagnon a pris son vol et m'envoie te chercher. Il me disait que tu n'allais pas t'en sortir seule... - Très touchée, merci ! Et il n'avait personne d'autre à m'envoyer que toi ? - A vrai dire, ça ne se bousculait pas pour venir sauver ta jolie peau... - Ah ben ça fait plaisir d'être appréciée ! - Tu ne crois pas si bien dire. Tu penses sérieusement que j'imaginais mon dernier combat aux côtés d'une elfe des bois ? » Car il ne s'agissait que d'un ultime baroud. Juste pour l'honneur. Les deux aventurières, coincées au milieu de nulle part, n'avaient plus aucune échappatoire. Ni aucun espoir.
  22. Il semble qu'il y ait tout de même un léger souci dans le temps du verbe... 'cliquer sur eux', nan?
  23. Alors que le réveillon de Noí«l battait son plein au village du Souffle d'Eolia, Suyvel ressentit le besoin de s'isoler un peu. Elle sortit sous le ciel obscur de cette belle nuit d'hiver et déambula au hasard dans les rues pour une fois désertées. Désertées, mais pas tout à fait : une guerrière que la magicienne connaissait bien vint la trouver. « Suyvel ? Ca va ? Que fais-tu là toute seule ? » Ysabeau, sa bienveillante générale, s'était aperçue de son absence, et s'en était manifestement inquiétée. Sa sollicitude toucha Suyvel mais elle ne savait trop elle-même ce qui l'avait poussée à sortir ainsi... elle hésita et Ysabeau remarqua son manque d'assurance. La guerrière la connaissait bien. « Ca ne t'embête pas si je te tiens compagnie un moment ? » Et sans attendre de réponse de la magicienne, elle lui prit le bras d'autorité. Suyvel n'osa pas protester. Elles marchèrent en silence quelques minutes, puis Ysabeau revint à la charge : « Alors, qu'est-ce qui te préoccupe ainsi ? - Je ne sais pas... c'est cette fête de Noí«l, je crois... C'est une coutume humaine que j'ai découverte il y a déjà longtemps, mais j'ai l'impression de ne pas y être à ma place... - Ta place est ici, avec nous, et tu le sais bien. - Oui, bien sûr, mais... - Mais Kronan te manque, c'est ça, hein ? » Suyvel se mordit la lèvre. A l'intérieur de sa poitrine, c'était comme si quelque chose venait de se tordre. Le barbare avait quitté ces terres depuis plusieurs mois. Elle avait passé le précédent Noí«l en sa compagnie et cela était resté dans son souvenir le meilleur qu'elle ait vécu. Mais aujourd'hui, il devait être loin... Ysabeau la regarda avec compassion. « Qu'elle est dure, l'absence d'un ami qui vous est cher... Mais je crois connaître le remède idéal. » Suyvel la dévisagea, très intriguée. Les yeux de l'Ignée pétillaient de malice. « Trouve-toi un homme avec qui passer l'hiver, le cœur au chaud. L'amour te fera oublier ton vague à l'âme... - L'amour ? » Suyvel se sentit vaguement piégée. « C'est un sentiment humain que... je ne connais pas. - Oh, allez ! Il y a bien assez d'hommes dans ce village. Il y en a bien un pour lequel tu as un faible, non ? Un pour lequel ton cœur bat un peu plus vite ? - Je... je ne crois pas, non. » Ysabeau en fut quelque peu déboussolée. « Aucun ? Vraiment aucun ? - Je t'assure... je ne pense pas avoir jamais été amoureuse... et ce n'est pas faute de le souhaiter, pourtant... - Si tu le souhaites, tu trouveras l'amour. Tôt ou tard. - Tu crois ? Je ne suis pas humaine, après tout... c'est peut-être normal. - Tu ne vas pas me dire que les elfes noires sont incapables d'aimer ! - Dans la société drow, il n'y a pas de place pour l'amour, non. En aucune manière. Les préceptes de Lloth sont clairs : pas d'union entre hommes et femmes. Les mâles sont des êtres inférieurs auxquels il nous est interdit de nous attacher. La Reine Araignée apprécie d'ailleurs que les femmes lui offrent en sacrifice sanglant leurs anciens amants et concubins... - Quel monde horrible. Mais tu en es sortie ! Et celles qui l'ont quitté comme toi, elles ont certainement trouvé l'amour, elles. - Je ne... C'est possible... En fait, je viens juste de songer à un conte que j'ai lu dans un recueil d'histoire, à notre bibliothèque. - Un conte ? Tu veux bien me le narrer ? - Maintenant ? - Je ne connais pas de meilleur moment que la nuit de Noí«l pour cela. - Alors... d'accord. » Suyvel rassembla ses souvenirs de lecture. * * * * * C'était le jour de la Noí«l, il y a bien longtemps. Dans un long couloir résonnaient les pas des hommes en armure. Ils vinrent s'arrêter devant une lourde porte verrouillée qu'ils ouvrirent. A l'intérieur de la pièce se tenaient plusieurs femmes, qui en entouraient une plus jeune, affairée à un méticuleux travail de broderie sur une robe. Les chevaliers firent sortir les dames de compagnie, qui s'éclipsèrent prestement. Puis l'un d'eux s'avança vers la jeune femme. « Il est l'heure. » La jeune femme leva les yeux de son ouvrage et répondit : « J'ai presque fini. Encore quelques points et je vous suis. » Et une demi-heure plus tard, la troupe fit son entrée dans la cathédrale. Elle encadrait de près la jeune femme, qui avait revêtu la robe sur laquelle elle travaillait : une robe de mariée. Cela paraissait incongru en un jour de Noí«l car les prêtres ne célébraient usuellement aucun mariage ni aucun office autre que celui dédié à ce jour sacré. Mais la jeune femme n'était pas n'importe qui : elle était Tanith, fille du défunt Duc Tanawyn. Et surtout, elle allait épouser le Roi Anislas. Et à quoi bon être Roi, si l'on ne pouvait célébrer son mariage le jour de son choix ? Ce mariage était l'événement de l'année, peut-être de la décennie. Un mariage royal revêtait toujours une portée considérable. Mais celui-là avait fait parler dans tout le royaume, et le moins que l'on pouvait dire était qu'il ne faisait pas l'unanimité. Car Tanith allait épouser le meurtrier de son père. * * * * * « Quoi ? Le roi avait tué le Duc ? Le père de Tanith ? Quand ? Et pourquoi ? » Ysabeau n'avait pu retenir cette exclamation. Suyvel réfléchit un instant et répondit. « Il est vrai que je n'ai pas commencé cette histoire par son début chronologique. J'aurais peut-être dû... En fait, il faut remonter plusieurs siècles en arrière. En un temps où Melrath Zorac faisait partie d'une province dirigée par un grand noble. Une province entourée d'autres fiefs, appartenant à d'autres seigneurs, tous rivaux ou presque. Les guerres de voisinage étaient fréquentes... » * * * * * Ce fut dans ce contexte, en ces temps de combat incessant, qu'il foula ces terres pour la première fois. Tanawyn, l'elfe noir, était un renégat de son peuple. Il ne connaissait rien des conflits qui déchiraient les provinces et de leurs motifs, mais il savait qu'un homme aguerri dans le métier des armes trouverait sans peine à se faire employer. Et Tanawyn était un guerrier expérimenté. Sur les champs de bataille, sa vitesse et sa technique faisaient merveille, éblouissant ses alliés, terrifiant ses ennemis. A tel point qu'il fut bientôt suivi par toute une compagnie d'humains qui souhaitaient combattre à ses côtés. Tanawyn n'avait pas de parti-pris dans ces conflits, aussi se fit-il mercenaire et vendit-il ses services au plus offrant. Ses services et ceux de sa troupe, toujours grandissante. La Compagnie de l'elfe noir se tailla une réputation à la pointe de l'épée. Cependant, Tanawyn commença à se lasser de ses combats sans but. Ce fut alors que son chemin croisa celui de l'homme qui allait changer sa vie. Le Baron Branislas était un jeune chevalier, un de ceux qui guerroyaient sur ces terres disputées. Sa situation était critique : son puissant voisin l'assaillait sans relâche. Alors qu'il était presque acculé à défendre son château familial, il eut vent du passage dans la région de la compagnie de l'elfe noir. Sans hésiter, il chevaucha en personne jusqu'à leur campement et demanda à rencontrer Tanawyn. La négociation fut certainement difficile car Branislas n'avait guère les moyens de payer une troupe de mercenaires réputés. Nul ne sut ce que les deux hommes se dirent ce jour-là... mais lorsque le château du baron fut effectivement menacé, Branislas fit une sortie, et Tanawyn accourut avec sa troupe, qu'il engagea dans la bataille, attaquant l'ennemi sur son flanc. Leur victoire fut si complète que dans la foulée, Branislas put soumettre le fief de son ennemi. Ces mois de combat côte à côte avaient rapproché les deux hommes. Branislas et Tanawyn en étaient venus à s'apprécier mutuellement, et de ce respect mutuel naquit une amitié profonde. Le baron avait beau sembler être un seigneur de guerre parmi d'autres, il était néanmoins animé d'un but différent. Un jour, il confia à l'elfe noir son grand dessein : il souhaitait mettre fin à ces guerres interminables qui ravageaient la contrée, en unifiant tous les seigneurs sous une seule bannière. Et il lui demanda s'il l'accompagnerait. Tanawyn aurait accepté à la condition expresse que cette bannière soit celle de Branislas. Et ce fut ainsi que l'elfe noir fut le premier à jurer fidélité à celui qui allait devenir le roi de cette contrée. Il fallut aux deux hommes près de vingt années de guerre pour parvenir à vaincre tous les seigneurs rivaux et à fonder un royaume unifié. Branislas devint roi, et fit de Tanawyn un de ses barons, puis un duc auquel il confia un riche fief, et enfin le grand connétable du royaume. Tant et si bien que, lorsque Tanawyn épousa l'une des filles de Branislas, nul ne s'en étonna. Il était au faîte de sa puissance et de sa gloire. Mais une telle ascension ne s'était pas faite sans susciter des jalousies parmi les grands du royaume. Surtout s'agissant d'un étranger, qui n'était même pas un humain. Lorsque Branislas mourut, à un âge avancé, les envieux surent qu'ils tenaient là une opportunité à saisir. Stanislas, fils aîné de Branislas, fut couronné. Très vite, une partie de son entourage lui fit remarquer la menace que faisait planer Tanawyn sur son trône. Le Duc Tanawyn était alors le noble le plus puissant du royaume après le jeune roi, et béni de la longue vie accordée aux races elfiques, il était toujours vaillant et encore plus expérimenté dans l'art de la guerre. En outre, s'il n'avait aucun droit au trône, ses fils, issus de son mariage avec une tante du nouveau roi, étaient de fait les cousins du souverain. Si la lignée de ce dernier venait à s'éteindre... alors un demi-elfe noir pourrait prétendre au trône. Les années qui suivirent virent de nouveaux conflits naître avec des royaumes voisins, inquiets de l'apparition d'une nouvelle puissance. Le Roi Stanislas marcha contre les envahisseurs et, à chaque fois, il demanda à Tanawyn de tenir l'avant-garde avec ses troupes. Tant et si bien que la province du Duc paya le plus lourd tribut en vies humaines. Conscient que cela devenait un problème grave pour ses sujets, le Duc conseilla d'autres stratégies au Roi, puis l'implora de faire cas de la vie de ses soldats. Le Roi promit d'y songer et ne fit rien : il voulait affaiblir son puissant vassal. Tout cela prit de telles proportions que le Duc se trouva un jour face à un dilemme terrible, pris au piège entre sa loyauté à la Couronne et ses devoirs envers ses sujets. Ses appels à la raison ayant été ignorés par le Roi, il se résolut à une décision extrême : faire sécession du royaume. Mais hélas, cela fut perçu par le Roi comme la preuve que sa méfiance envers le Duc était justifiée. Il convoqua parmi les pairs du royaume tous ceux qui souhaitaient combattre l'elfe noir et leur ordonna de lever leurs troupes. Les armées royales, impressionnantes en puissance et en nombre, marchèrent contre le Duc, écrasant toute résistance et brûlant tout sur leur passage. Tanawyn, sachant qu'il ne pouvait faire front, opta pour une stratégie de harcèlement permanent et de raids meurtriers. Ce fut néanmoins insuffisant pour briser l'assaut puissant de Stanislas, et bientôt le château ducal fut assiégé. Longtemps, Tanawyn fit tenir ses troupes, déchaînant l'enfer sur la tête des assaillants. Il leur fallut des mois pour seulement enfoncer les portes principales. Alors l'avancée des armées royales fut irrésistible. En quelques jours, la basse ville fut prise. Après quoi, ce fut le tour de l'enceinte de la citadelle. La résistance se regroupa dans le donjon, puis dans la salle d'honneur, où Tanawyn se tenait, aux côtés de sa famille "“ femme, fils et filles, y compris la jeune Tanith. Ce fut le dernier combat de Tanawyn. Il fit preuve de toute la virtuosité de combattant qu'on lui connaissait, semant la mort dans les rangs de ses ennemis, mais c'était sans espoir : submergé sous le nombre, il fut capturé vivant et amené devant le roi Stanislas... * * * * * « Et Tanith ? Elle a donc survécu à cette bataille ? » Ysabeau n'avait pu s'empêcher d'interrompre le cours du récit. Suyvel acquiesça. « La fille du Duc était encore jeune à cette époque. Son père, fidèle à certaines traditions drows, lui avait enseigné les rudiments du métier des armes, mais on n'avait jamais attendu d'elle qu'elle se batte. Elle grandissait dans un milieu très protégé. Lorsque l'assaut final fut lancé, Tanith chercha simplement un abri pour échapper aux soldats du roi. Elle connaissait bien la salle d'honneur et y avait trouvé une cachette qui lui avait maintes fois permis de se soustraire à la vigilance de sa gouvernante et, une fois encore, personne ne la trouva. Mais elle fut le témoin de tout ce qui se passa... » * * * * * Tanith vit son père traîné devant le Roi Stanislas. Celui-ci dégaina son épée, en appliqua la pointe sur la gorge du Duc, puis la tendit à son fils aîné, le Dauphin, Anislas. Il lui ordonna de tuer son ennemi. Or le Prince Anislas ne partageait pas les vues de son père au sujet du Duc. Son enfance avait été bercée par les récits des faits d'armes de Tanawyn et il lui vouait en secret une admiration sincère. Il n'avait jamais vu en lui un ennemi de la Couronne. L'attaquer et le déchoir était déjà injustifié à ses yeux, le tuer alors qu'il était prisonnier lui parut infâme. Il finit néanmoins par faire ce que son père le Roi exigeait de lui. Lorsque la tête de Tanawyn roula au sol, le Roi aurait dit à son fils : « Il est temps pour toi de savoir tout ce qu'implique être roi. » Selon la légende, Anislas serait tombé à genoux devant la dépouille de Tanawyn. Le siège avait duré l'été et tout l'automne. Tanawyn périt le jour de Noí«l. Le Roi et ses barons décidèrent de laisser leurs soldats célébrer ce jour à leur guise. Ivres de vin et de vengeance, les soudards des armées royales se livrèrent aux excès les plus atroces : les viols sur les femmes de la ville furent sans nombre, des soldats prisonniers et des civils furent tourmentés, suppliciés, crucifiés, pendus ou encore brûlés vifs. De tout cela, Tanith fut la spectatrice impuissante. La cruauté humaine se révélait à elle dans toute son horreur et elle en fut marquée à jamais. Avant l'aube, elle parvint enfin à se faufiler hors des murs de la cité, sans être repérée, et alla chercher refuge du côté d'un lac qui lui était familier. Au milieu de la matinée, elle en rejoignit la rive. Elle eut la surprise de constater qu'elle n'y était pas seule : un jeune homme en armure fixait l'étendue liquide. Elle eut un choc en reconnaissant l'assassin de son père ! C'était le Prince Anislas qui se tenait là, immobile. Tourmenté par son acte, il avait fui la fête morbide. La fureur que Tanith ressentit alors l'emporta sur la raison : ramassant une pierre, elle se jeta en hurlant comme un démon sur celui qu'elle détestait de toute son âme. Si Anislas fut surpris, il sut néanmoins réagir. Il était passé entre les mains des meilleurs maîtres d'armes du royaume. Et si Tanith n'avait que douze ans, lui en comptait dix-sept. Il déséquilibra la jeune fille et la fit choir, et Tanith se retrouva vite à terre, sur le dos, les bras fermement maintenus au sol et une dague pressée contre sa gorge. Ce fut seulement à cet instant, alors que leurs visages étaient proches, qu'Anislas reconnut son agresseur. Il l'avait déjà vue plus jeune, dans des réceptions à la cour du Roi. Et il avait entendu des hommes de son père dire que le corps d'une des filles du Duc n'avait pas été retrouvé, et qu'elle pouvait donc être encore en vie. Il en manifesta un grand trouble. Au final, il fut incapable de prendre la vie de la jeune fille. Alors il fit une chose extraordinaire : il fourra la garde de la dague dans la main de Tanith puis se releva en la libérant de sa prise. Il lui dit alors : « Ta vengeance est juste. Je n'essaierai pas de m'y soustraire. » Tanith hésita. Etait-ce lié au comportement inattendu du Prince ? A son apparent repentir ? A son regard que l'on disait clair comme l'aube ? Toujours fut-il que Tanith sentit sa colère s'évanouir et ne put se résoudre à frapper celui qui lui offrait sa vie. Puis d'un coup, elle se jeta sur lui et le mordit cruellement au cou. Ensuite elle bondit dans les fourrés alors que des voix d'hommes "“ celles des hommes du Prince "“ se faisaient entendre. L'absence d'Anislas avait fini par être remarquée. Et Tanith s'enfuit, entamant une vie de vagabondage. Il lui fallut apprendre à survivre seule en plein nature, y compris durant l'hiver. Elle dut faire montre de toute sa volonté de vivre, notamment quand elle fut cernée par une bande de loups affamés. Certaines rencontres l'y aidèrent. Quelques personnes la reconnaissaient parfois et, en mémoire de son père le Duc, ils l'aidaient comme ils le pouvaient. Un vieux rôdeur finit par la recueillir et elle apprit beaucoup de lui : la façon de chasser, de trouver sa pitance en pleine nature, de se cacher, d'effacer ses traces... car elle était poursuivie par les hommes de main du Roi Stanislas, désireux d'éteindre la descendance de Tanawyn une fois pour toutes. Sa route fut régulièrement entrecoupée de combats, qu'elle gagna invariablement. Outre sa vigueur physique et sa grande rapidité, elle bénéficiait d'un avantage : les soldats à ses trousses ne voyaient en elle qu'une jeune fille sans défense. Le temps qu'ils réalisent à quel point ils se trompaient, ils étaient généralement déjà morts. A quinze ans, elle était une combattante accomplie et une rôdeuse capable de survivre partout. Elle fit alors une rencontre qui changea radicalement sa triste existence, en la personne d'une vieille veuve. Celle-ci la cacha chez elle et lui donna l'éducation qui convenait à une damoiselle. Ce fut à cette époque qu'elle apprit la broderie. Ces deux années passées aux côtés de la vieille femme furent les plus paisibles de son existence. Mais Tanith devait apprendre qu'il existait pire que les loups : les chiens de guerre. Les hommes du Rois retrouvèrent sa trace et massacrèrent la veuve. Tanith ne put la sauver et dut faire appel à tous ses souvenirs de sa vie passée pour se sortir de ce guêpier. * * * * * « La pauvre ! s'exclama Ysabeau. Le destin s'acharnait sur elle... Et elle a réussi à s'enfuir ? - Mieux que cela : elle a tué tous les soudards. Aucun d'eux n'avait soupçonné à quel point Tanith apprenait vite et bien. C'était sa grande force... Sans cela, elle serait morte très vite. Bien sûr, la mort de la veuve l'a jetée à nouveau sur les routes, où elle reprit son existence de rôdeuse. Elle était sans cesse persécutée par les hommes du Roi et elle en eut vite assez de cette vie... » * * * * * Tanith, à dix-neuf ans, était déjà blasée. La vie lui semblait sans intérêt. Ce fut alors qu'elle se trouva un but : venger son père. Elle s'en sentait capable. Elle se mit donc en quête de retrouver tous ceux qui avaient trempé dans le complot contre Tanawyn. Dès qu'elle eut identifié un baron comme comploteur, elle se mit en quête de le retrouver. Elle s'arrangea pour le coincer alors qu'il était seul dans sa chambre. Elle l'interrogea sur ses complices, lui fit avouer quelques noms et l'égorgea en souvenir de Tanawyn. Elle appliqua la même méthode aux suivants et put ainsi identifier tous les coupables. Elle suivit donc la piste du sang... A vingt-et-un ans, Tanith était l'assassin le plus recherché du royaume. Tous les comploteurs avaient péri. Tous sauf deux : le meurtrier "“ le Prince Anislas "“ et le responsable "“ le Roi Stanislas. Deux cibles qui paraissaient hors de portée de Tanith, à cause de la surveillance de tous les instant dont ces deux-là faisaient l'objet. Pourtant, un jour, le Roi défilait sur son chariot, assis dans un fauteuil à baldaquin, entouré de ses chevaliers, lorsqu'une ombre sauta du toit d'une maison voisine et, en un bond incroyable, atterrit sur le baldaquin pour le transpercer d'un même geste. L'épée trouva le crâne du Roi. Le tout n'avait pas pris plus de quelques secondes. Même les chevaliers du Roi, à quelques pas de lui, n'avaient pu réagir. Néanmoins, lorsque Tanith dégagea sa lame, elle fut assaillie de coups de lance de toute part. Pour en éviter un bien placé, elle dut sacrifier son équilibre et tomba sur les pavés de la route. Aussitôt, elle fut cernée et aurait été mise en pièces si un cri jailli de la foule n'avait pas distrait les chevaliers du Roi de leur colère. « Le Roi est mort ! » A côté du Prince Anislas, qui chevauchait avec la garde, le capitaine tira son épée et clama : « Vive le Roi Anislas ! » Et Tanith fut amenée manu militari devant lui pour être jugée. Tous s'attendaient à une sentence de mort "“ avec exécution publique immédiate "“ pourtant, telle ne fut pas la décision d'Anislas. Il fit mettre la prisonnière au cachot et l'y laissa le temps de son couronnement. Puis il vint la trouver en personne et lui fit la plus étrange des propositions. Elle tenait en deux mots. « Epouse-moi. » Et Tanith accepta sa demande. * * * * * Nouvelle exclamation de surprise de la part d'Ysabeau. « Il lui a demandé sa main ? Et elle a accepté ?! » Suyvel eut un léger haussement de sourcils. « Aussi surprenant que cela paraisse... oui. - Le prince estimait peut-être que chacun ayant tué le père de l'autre, il était préférable de tirer un trait sur leur terrible passé et de construire l'avenir ensemble... Mais il est étonnant de penser qu'une demi-elfe noire allait ainsi devenir la mère des futurs princes. - Demi-elfe noire, oui, mais il paraît qu'elle avait plus l'air d'une humaine. A ce qu'on dit, elle avait hérité des traits de sa mère, et du tempérament de son père. A part son teint plus mat et ses oreilles un peu allongées, rien ne la distinguait vraiment... Et selon la légende, c'était une belle jeune femme. - Et elle a dit oui... Elle se souvenait de sa rencontre au bord du lac, certainement... Quelque chose a dû naître entre eux ce jour-là... - Sans doute. Il n'en restait pas moins qu'Anislas dut soustraire sa promise à la vindicte populaire, qui réclamait sa tête pour le meurtre du Roi. Il la fit garder dans une pièce de son palais, sous haute surveillance, par ses chevaliers les plus fidèles, avec pour elle l'interdiction de sortir et de posséder une arme. - Une vie de prisonnière... la pauvre. - Oui mais elle était traitée avec tous les égards. Et elle obtint une faveur spéciale : celle de broder elle-même sa robe de mariée. Dès que les esprits se furent calmés, le Roi fit publier les bans de mariage... » * * * * * Tout le royaume était en effervescence. Le Roi allait épouser celle qui avait tué le Roi son père, et celle-ci accordait sa main à celui qui avait mis fin aux jours du Duc Tanawyn. Les mauvaises langues allaient bon train, disant que ce mariage était maudit. D'autres y voyaient l'expression du plus pur romantisme. Mais tous étaient d'accord sur un point : ils doutaient que le mariage puisse réellement se faire. Pourtant, en ce jour de Noí«l, tous les seigneurs du royaume étaient massés dans la cathédrale pour assister à la messe de mariage. La tension fut à son comble quand la mariée parut au bout de l'allée. Sa robe était superbe, et ceux qui purent la voir de près constatèrent que des scènes y avaient été brodées. Certains comprirent qu'il s'agissait là d'un tableau, retraçant les moments importants de la vie de Tanith, immortalisés par son art. La mort de son père... la rencontre avec Anislas, au lac... sa fuite dans la forêt... son combat avec les loups... la mort de la veuve... celle du Roi Stanislas... tout était là, en un témoignage ouvragé que beaucoup jugèrent déplacé. L'office débuta et survint finalement l'échange des consentements. Lorsque le Roi fut interrogé, il répondit d'une voix haute et claire : « Oui. » La question fut alors posée à Tanith. Celle-ci hésita longuement, laissant un silence de plomb s'abattre sur l'assistance. Certains jugeaient qu'elle abusait, d'autres estimaient que sa réponse n'était pas requise, car si la volonté du Roi était de l'épouser, qui était-elle pour s'y opposer ? Mais Anislas ne dit rien et lui laissa tout le temps nécessaire pour donner sa réponse. Tanith finit par ouvrir les lèvres... « Oui. » Le prêtre les déclara mari et femme. Alors ils se firent face. Discrètement, Tanith tira de la manche de sa robe une grande aiguille de broderie qu'elle avait réussi à dissimuler à ses gardiens. Anislas vit néanmoins son geste mais n'appela pas ni ne se recula. Il la regarda dans les yeux et lui murmura : « Je savais que tu n'abandonnerais pas. C'est aussi pour cela que je t'aime. » Il défit son col pour lui montrer une chose que Tanith devina avant même qu'il l'explique. « Je porte encore la marque de tes dents, depuis notre rencontre au lac. » Puis il écarta largement son col, offrant son cou. « Frappe juste. » Ce fut ce qu'elle fit. L'aiguille s'enfonça dans le côté gauche de son cou, jusqu'aux centres nerveux vitaux. Anislas eut encore la force d'articuler : « Lorsque je serai dans l'autre monde, j'irai trouver ton père... et je lui demanderai son pardon. » Lorsque le corps d'Anislas heurta le sol, il était déjà mort. Tout avait été si vite et si discret que les chevaliers, pourtant aux aguets, n'avaient pu réagir. Et lorsqu'enfin ils se ruèrent vers l'autel, Tanith tourna l'aiguille contre elle et en frappa son sein, perçant son propre cœur. Cette fois, elle ne les laisserait pas la prendre vivante... Son corps s'affaissa sur celui de son mari, dans une débauche de broderies. Nul n'avait compris que sa robe de mariée ne constituait pas le témoignage de son existence, mais son testament... * * * * * « Et voilà, fit Suyvel. Telle est la réalité de ma race : nous sommes plus portés à la vengeance qu'à l'amour. Et une fois celle-ci accomplie, Tanith n'avait plus de raison de vivre. Elle a choisi de mettre fin à son existence sans but... - Ce n'est pas que je viens d'entendre, dit doucement Ysabeau. Tanith a voulu accomplir sa vengeance quoi qu'il lui en coûte, mais elle n'a pu supporter d'être séparée de celui qu'elle aimait. A tel point qu'elle a choisi de le rejoindre dans la mort... - Tu... tu crois... ? - Oui, j'en suis persuadée. Et si une elfe noire aussi implacable que Tanith a pu aimer celui qui avait le sang de son père sur les mains, alors toi aussi tu portes en toi la capacité d'aimer... Il faut juste que tu trouves celui qui s'accordera à ton cœur. » Cette révélation frappa Suyvel. Elle n'avait jamais envisagé cette histoire sous cet angle... Brusquement, quelque chose chavira en elle et elle se retrouva secouée par un gros sanglot, agrippée au cou d'Ysabeau. Des années d'éducation sévère, à réprimer toute forme de sentimentalisme, venaient d'être mises à mal. Sans prévenir, le barrage mental avait cédé devant le flot grandissant de ses émotions. Des larmes roulèrent le long des joues de Suyvel et vinrent se mêler aux flocons de neige sur la cape d'Ysabeau, pour y geler et refléter de mille feux la clarté des lampions de fête. Sur ces terres déchirées, oubliées des dieux et même du Père Noí«l qui les avait désertées, peut-être restait-il malgré tout un peu de la magie de Noí«l "“ suffisamment pour vaincre l'insensibilité d'une elfe noire... FIN.
  24. Niveau 12. Deux nouvelles recettes: élixir de rose et fumerolles nirvaniques.
  25. Suyvel

    Sheelah

    Bienvenue Sheelah. Je suis mage également alors si tu as des questions sur le jeu, n'hésite pas à me contacter. Et meilleurs vœux pour 2013.
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