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Terre des Éléments

Eyleen

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Tout ce qui a été posté par Eyleen

  1. Pas seulement un écho. Le son vient de partout. Le son vient de l'intérieur de moi. J'ai pilé net, une seconde, puis je suis repartie, dans une autre direction, n'importe laquelle, à travers tout, les branches me cinglant le visage et les bras, et les racines traîtresses qui cherchent à capturer mes bottes... Et la voix s'est élevée encore. Comme si les arbres eux-mêmes appelaient mon nom, tissaient les mots entre eux comme un filet, un piège. Mais je refuse d'entendre. Je refuse d'arrêter de courir, et je refuse de me laisser rattraper par le bruit derrière moi, le bruissement de feuillages qui me poursuit, qui me talonne. Je serre les dents et je fonce. Un fourré trop épais, je change de direction brutalement, un ruisseau, un bond, un arbre mort, un autre bond, le sol sous mes pieds, je me concentre sur le sol, les buissons, les rochers et les arbres. Courir, et oublier pourquoi. Ignorer le bruit derrière, ignorer la voix, et ignorer la moquerie qu'elle recèle... La moquerie fait mal. Plus mal encore que le point de côté qui me vrille les côtes. Si j'ai changé ? Ce que je fuis ? Je n'en sais rien. Et je fuis justement pour ne pas avoir à le découvrir. Croit-il qu'il que je suis ce genre d'adversaire qui bout si on égratigne sa fierté ? Qui se hausse du col et monte sur ses ergots dès qu'on sous-entend qu'il pourrait être lâche ? Je ne suis pas ce genre d'adversaire, et s'il le croit, il fait erreur. Celui qui fuit plus faible que lui est un lâche. Celui qui combat trop fort pour lui est un imbécile. Celui qui s'arrête de courir pour évaluer la situation est un imprudent. En l'occurence, je laisse mon instinct décider. Il a décidé que celui qui me poursuit est une menace. J'ai appris à l'écouter, mon instinct. Récemment, plus encore que... que par le passé. L'intinct ignore la brume, et il sait. Cette voix me rend folle. Je force l'allure. Les poumons me brûlent. Devant, un amas de rochers. Me concentrer sur les appuis, les prises, faut-il grimper, contourner ? Trop haut. Contourner. Sans ralentir, j'oblique à gauche, à travers les fougères. Je vois la souche beaucoup trop tard.
  2. Elle marmonne, babille, elle dilue dans les mots tant d'idées différentes que j'ai du mal à suivre... Je n'arrive pas à savoir de quoi elle parlait avant qu'elle ne passe à un autre sujet, puis à un autre encore, avec une rapidité qui me donne un peu le vertige. Et je reste sans voix de l'entendre énoncer aussi simplement, aussi naturellement, ce qui vient d'arriver, là, dehors. Comme si c'était anodin, comme si ça lui arrivait tous les jours. Je prends le temps de m'asseoir à la table, de regrouper les quelques objets qui la parsèment, pour me donner une contenance. Elle parle de ma vie, comme si c'était la sienne. Comme si elle savait tout. Dérive sur autre chose, que je ne saisis pas. Repart encore dans une autre direction. Et puis finit par une pirouette, et sur une question. Je relève les yeux. Malaise ? Anamaya, tu as vu en une seconde 25 ans de vie. Tout ce que je tenais caché, tout ce que j'essayais d'oublier, des images et des sons qui sont maintenant plus frais à ta mémoire qu'à la mienne. Et tu voudrais que ça ne me gêne pas ? Tu fais allusion étourdiment à des secrets que nous partagerions, mais si j'avais envie, moi, de me faire des secrets à moi-même ? Tu es un miroir impitoyable. Ce que tu as vu, je dois le voir aussi, à présent. Alors oui, malaise, très gros malaise, et double malaise... D'abord, je ne voulais pas de cette proximité, toi non plus, sans doute, mais elle est survenue, et il est en effet trop tard pour y changer quoi que ce soit. Tu disais ça pour autre chose, je crois... Inutile d'essayer d'oublier. C'est impossible. Ensuite, tu n'imagines pas le gouffre que tes mots ont ouvert sous mes pieds. Et je vais déployer tout ce que je suis capable de mobiliser comme faculté de dissimulation pour que tu ne t'en doutes jamais. Tu parles comme pépient les hirondelles, tu virevoltes et tu danses, légère et véloce. Tu passes d'une pensée à une autre, sans t'arrêter, sans t'étonner de rien, sans rien trouver incongru, insensé, impossible. Or, il y a des choses impossibles. Des choses destructrices. Des choses qui ne devraient pas arriver. Des choses qui sont arrivées quand même. Et ça va me faire très mal, Ana. Ca me fait déjà très mal. Tu n'imagines pas l'effort que je fais pour garder un visage détendu, neutre, et ce demi-sourire niais. L'effort que je fais pour trouver des mots anodins et faciles, légers, des mots qui ne disent rien. Même si je voulais oublier ça, je crois que je n'y arriverais pas... Mais qui sait, dans quelques années je croirai peut-être que je l'ai rêvé. Après tout, ça ressemblait tellement à un rêve. Ce que j'ai vu de ta vie... Ca ne m'appartient pas. Ce n'est pas naturel. On ne reviendra pas en arrière, non... Il me faudra un peu de temps pour admettre que quelqu'un a vu l'intérieur de ma tête. Mais je m'y ferai ! Un sourire, il glisse un peu. J'essaie de le redresser. Après tout, mon histoire est entre de bonnes mains. D'ailleurs la tienne aussi. Un peu bourrue, la voix... Je n'y peux rien, j'ai essayé d'adoucir mais bon, voilà, j'ai pas trop l'habitude... Espérons que ça fait crédible. Espérons que ça masque aussi complètement que je le veux la détresse en-dessous. Celle-là est à moi seule et je la défendrait. C'est ma détresse.
  3. Ca y est. Un seul pas. Léger et souple, mais pas un pas féminin. Décidé. Lent, cependant. Pas quelqu'un qui attaque, et pas quelqu'un qui fuit. Et pas quelqu'un qui contourne non plus, pas un de ces sournois qui s'embusquent. Je garde les yeux fermés. J'entends mieux, plus clairement, je perçois plus nettement les vibrations ténues du sol. Et de toute manière le soleil m'éblouirait. Frisson nerveux le long du dos, froid malgré la chaleur de la roche. J'ai tellement de mal à rester immobile, envie d'essuyer mes paumes moites sur mes cuisses. Je n'arrive pas à déterminer si ce pas est une menace, et pourtant, on dirait que quelque chose a décidé pour moi. Plus le pas s'approche, plus la frayeur sinueuse et glacée se coule dans mes entrailles. Danger, danger, très grand danger. Les remous violents qui agitent la brume, dans ma tête, la brume salvatrice qui ferme l'horizon du passé, et me garde des monstres d'hier. Danger. Tu as déjà rencontré des visages qui déchiraient la brume, l'espace d'un instant. Ce visage-là pourrait la chasser au loin. Je sais, il n'y a aucune raison pour que qui que ce soit ait un tel pouvoir. Aucune raison qu'il soit plus ou moins dangereux que n'importe lequel de tes souvenirs. Aucune raison d'être aussi tendue, aussi angoissée. Il suffit de tuer, ou de partir. Ou les deux. Cette terreur n'a aucun sens, réfléchis. Il se rapproche, réfléchis. Ce pas rythmé, fluide, c'est rare une telle souplesse, chez un homme, une telle maîtrise, chaque mouvement contrôlé, chaque mot, la voix, ne laisse pas le son de la voix te remonter à la mémoire. Fuis. Maintenant. Surtout ne pas le regarder. Le plus vivement possible, me porter sur les genoux, bloquer mes pieds décroisés contre le rocher, et plonger, droit dans les broussailles. Un seul bond, loin. Rouler sur l'épaule en touchant le sol, vive douleur, la branche qui dépassait m'a arraché la peau. Je m'en fous. Rouler jusqu'à reprendre pied, me détendre à nouveau, foncer droit devant moi. Et surtout pas un regard.
  4. Du silence... Ca soulage. Après le vacarme de l'acier, les cris et les râles, les appels au secours ou au meurtre, un peu de silence, enfin... Un peu de solitude... J'ai la tête qui bourdonne et du sang un peu partout. Le mien, le leur... Ca pue. J'entends le ruisseau qui tintinnabule. De l'eau fraîche, propre. De l'eau pure. La source est proche, je la connais. Remonter un peu le cours rocailleux, et la voilà qui jaillit entre deux rochers. Je plonge les avant-bras dans la petite cascade, le froid me saisit, mais le sang s'écoule... De longues minutes sans bouger, les mains tendues. Puis me jeter de l'eau à la figure, sur les épaules, les jambes. Tout ce rouge me dégoûte. J'ai froid, maintenant... Je dégouline. Là, plus loin, une flaque de soleil entre les frondaisons. Je traverse le ruisseau un peu en aval, puis je gagne le bout de clairière. Je n'aime pas trop le soleil. Mais j'ai trop froid. Il y a un rocher gris, je m'y adosse, jambes croisées, tête baissée. Et j'absorbe. Je silence, la chaleur. J'absorbe, je me vide et je m'emplis à la fois... De choses sans âmes, sans vie, sans mort. De choses qui existent ou disparaissent sans que j'aie rien à y voir. Des choses infiniment plus grandes que moi. La chaleur et le silence. Les yeux clos, le soleil est trop vif. Je le sens qui cuit la peau de mes épaules et de mes bras. Je m'en fous. Cette chaleur-là n'est rien, cette brûlure est bonne, à côté de la chaleur et du feu d'en bas... Et ce silence délicieux... Bruissements de feuilles... Crissements d'insectes... Oiseaux... ... Tiens, non, pas d'oiseaux. C'est étrange. Et cette brise qui sifflote un air de rien. Quelque chose s'éveille. Une sensation qui vient de derrière la tête. Je ne suis pas seule, ici. Il y a quelqu'un d'autre. Un ou plusieurs, je ne sais pas. Hostile ou pas, aucune idée. Rester immobile, sens en alerte. Il finira bien par bouger. Ou elle. Ou eux.
  5. L'eau, plus douce et plus fraîche que le nectar le plus pur, un miracle, une merveille... J'entends à peine la voix toute proche, concentrée sur l'eau, la bienfaisante sensation qui gagne tout mon corps, comme si l'eau fraîche coulait directement dans mon sang. Quand le flux cesse, je gémis une protestation. Mais il m'ignore. La voix résonne à nouveau, sèche, froide. Mon nom encore, et une question qui exige une réponse. La compréhension, lente, qui traverse la migraine et le battement sourd du sang à mes tempes. Ce que je fais, là ? Je bronze, crétin. Mais j'ai oublié que ma maman disait que c'était mauvais pour la santé. Un rire sec. ... soleil... trop chaud. Pas trouvé le... (un geste vague, mou, de la main. Le capuchon. Mais c'est trop long à dire) Et la marque ? Ben quoi, la marque ? J'essaie d'ouvrir les yeux, de le voir un peu mieux, mais la lumière est trop vive et me vrille le fond du cerveau. Ma marque... à moi... Débrouille-toi avec ça. Moi j'en peux plus... L'impression de basculer en arrière, la tête la première, dans le frais, le noir... Juste quelques secondes, c'est tellement bon... Quelque chose en alerte qui essaie de me garder éveillée, mais j'ai pas envie d'entendre... Ca dit "pas rester ici, dangereux". Comme si moi je pouvais y faire quoi que ce soit, cette blague... Allez, un effort, un petit effort... Rouvrir les yeux, juste un peu... Parler, même si j'ai l'impression que ma langue a triplé de volume... ... te raconterai tout... ... mais pas rester ici... Sauf qu'il n'y a rien à raconter. Mais ça tu n'en sais rien évidemment.
  6. C'est autant une tension qui se relâche qu'un vide qui se crée. Une personne de moins dans la caverne, cette caverne qui n'a jamais connu qu'une seule occupante. La lumière est barrée quelques secondes par la forme opaque qui se glisse par l'ouverture. Opaque à plus d'un titre... Trop pour ma tranquillité d'esprit en tout cas... Chasser tout ça de ma tête... Me tordre la cervelle ne rendra rien plus clair. Alors laisser retomber, les eaux redeviendront transparantes, et je verrai bien, au calme, seule... Ana me tire de mes pensées en se levant vivement. Elle va tâter ses vêtements, tripoter le coffret, et la tension se lit dans toute sa posture et dans les sourcils qu'elle fronce. Sa question me prend au dépourvu. Complètement. Je reste stupide, agenouillée dans mes fourrures, le temps de digérer ses mots. Je me relève moi aussi, lentement. Je réfléchis. Je ne comprends pas ce qu'elle veut, en fait... Tu m'as fait du mal ? Si je dois t'en vouloir, je suppose que oui, et qu'en plus tu l'as fait exprès. Je te soupçonne même d'avoir prémédité ta fugue, et tout ça. J'arrive non loin d'elle, sérieuse comme un prêtre, sévère. Et puis je souris. Tu tiens tant que ça à ce que je t'en veuille ? Alors tu vas être déçue, je le crains. Rien n'était de ta faute, Ana.
  7. Il la gronde comme un père et elle se tasse comme une enfant... Il n'est pourtant pas si vieux, ni elle si jeune... Peut-être son insouciance apparente, sa joie facétieuse, et cette espèce de naïveté, de candeur, qui font oublier qu'elle est une femme adulte. Comme moi. Sauf que moi j'ai l'impression d'avoir mille ans, parfois... Il me remercie en oubliant que ces connaissances de mon passé incluent la cause du mal autant que le remède... Etrange pour quelqu'un à qui rien n'échappe. Et puis je comprends... J'espère que je comprends bien mais c'est tellement fugitif... Une fraction de seconde de chaleur, un fragment de regard. Un petit choc dans l'estomac... Est-ce la répugnance ou la retenue qui a abrégé ce contact ? Il n'était pas obligé de me toucher... Ni de me regarder. Mais je n'ose pas m'y fier. Si bref... Et j'ai tellement envie d'y croire... Et il se lève, le regard détourné sur la lumière qui s'allonge. Déjà... Le temps a filé si vite... Sa voix redevient neutre, a-t-elle jamais cessé de l'être vraiment ? Les conseils à Anamaya, à nouveau les paroles sentencieuse du père soucieux et attentionné. J'ai un bref sourire à ses derniers mots. Tu peux compter sur moi, je prendrai soin d'elle comme de moi-même... voire mieux. Anamaya qui se roule en boule comme un gosse désolé, j'ai vu l'étincelle se ternir dans ses yeux... Coupable... Mais non Ana, tu n'es coupable de rien. Il a eu peur, c'est tout... Comme moi. Elle lui répond, la voix un peu froide, distante, tellement différente de l'Anamaya taquine de l'instant d'avant. Elle se tourne vers moi, quêtant mon accord, questions muettes qui ne sont pas celle qu'elle pose. Je lui réponds, à elle et à Nadhir, dans le même temps. Ca ne sera plus très long, une heure à peine. Le temps que la nuit tombe tout-à-fait... Cette tension... Je tente le sourire. Il dérape un peu. Je ne suis pas une boute-en-train, mais cette tension me pèse trop pour que je n'essaie pas de la rompre, ou du moins de la soulager. Si tu veux, je demanderai à SEPPA de t'escorter... Evite juste de le serrer de trop près... Sauf si tu tiens à prendre un autre bain aujourd'hui, évidemment...
  8. Eh oui, Mishkal est mort, vive Orisis ^^ Mon ptit beau-fils est du genre versatile
  9. Le soulagement, immense, qui révèle par contraste l'ampleur de la tension. Elle est revenue. Ca a marché. Je ne savais pas que j'avais eu si peur. Je m'assieds sur mes talons, les épaules basses, la tête lourde, relâchée et flasque comme un chiffon. Elle est revenue... Je ne comprends pas ce premier mot qu'elle prononce, souris aux suivants. Facétieuse... Puis penaude. Comme si c'était sa faute. Elle n'y était pour rien, si quelqu'un est à blâmer c'est moi, et même, comment aurais-je pu savoir... Ses petites phrases taquines cachent autre chose, de la peur, du regret, autre chose aussi que je distingue mal. Tout est tellement plus brouillé maintenant... Tout était tellement plus immédiat, plus complet, quand nous nous parlions sans mots... Je garde encore en tête l'écho de mon propre nom, subtilement teinté par sa pensée à elle. Je n'avais jamais pensé qu'un nom est la propriété de celui qui le porte, mais qu'il est différent pour chacun qui le dit. Le nom que j'ai entendu est à moi, et à Anamaya... Mon nom, par elle... Ca fout le tournis. Redescends sur terre, 'Nea. Arrête de dériver, de planer, de te perdre. Elle est revenue, elle plaisante, elle va bien. C'est tout ce qui compte. Le reste, ce sera bon pour meubler ta prochaine insomnie. Je me redresse un petit peu mieux, relève un peu la tête. Tout s'est arrangé en fin de compte. Ou presque tout. Tout ce qui compte, en fait. A part le fait que du coup, elle n'a pas pu se reposer... Un cauchemar et une fugue... Ton sommeil est bien agité, Ana... Dormir sagement ? Et dormir sans qu'il t'arrive quelque chose de fâcheux, c'est possible ? Qu'est-ce que tu vas nous sortir la prochaine fois, Ana, une transe prémonitoire, ou une métamorphose ? Je ronchonne mais je souris... Pas demain la veille que je te ferai goûter encore à mes petits secrets exotiques, ça n'a pas l'air de te réussir... Tu nous as fichu la trouille... Ca fait tout bizarre de dire "nous"...
  10. Ce à quoi vous avez échappé : Nadhir étant absent ce WE, il nous a autorisées à faire agir son perso "dans les mesures du raisonnable"... On a été sympa, je trouve ^^ Pasque à un moment, Ana et moi, on était d'accord de trouver parfaitement raisonnable, qu'il fasse un strip de feu devant sa dépouille endormie pour la faire revenir à elle... On avait même choisi la musique ! C'est bien pasque radioblog est inutilisable qu'on s'est rabattues sur autre chose, mais bon... Ce n'est que partie remise, hein, Nad ?
  11. Ne sois pas triste, Ana... Elle se détourne et s'éloigne, fantôme lumineux. Pour un peu je l'entendrais traîner des pieds... Le regret, la peine... Elle repart s'enfermer en elle-même, et malgré le contact rompu entre nous, je ressens le poids de sa tristesse... Ne sois pas triste, Ana... Tu en as le droit pourtant. Quand je pense que je trouvais mon fardeau lourd à porter... Tu as disparu dans la muraille de roche, et je n'ai pas encore fait un pas, assommée par tout ce que j'ai appris de toi, éprouvé avec toi, tout ce que j'ai laissé échapper que je voulais garder secret. Quelques secondes à peine et tu m'es devenue plus proche que mes Roses, plus proche que personne. Plus proche sans doute que qui que ce soit ne pourra le devenir... Plus qu'une soeur. Et il y a un jour je ne te connaissais pas. Ca m'étourdit... Bouge, 'Nea. Ne la fais pas attendre. Je regagne la crevasse, m'y glisse, et débouche dans la caverne à la pénombre douce. Là, à gauche, je vois la forme agenouillée de Nadhir, une main anxieuse posée sur ton épaule nue. Il lève à peine la tête... et toi, tu es là, tu flottes tout près, nuage triste et résigné. Je vais droit à l'étagère, au coffret de bois noir où j'ai rangé les quelques reliques de ma vie d'enfant. Je le vide sur la table, à côté du petit sac de fleurs violettes. La fiole de verre bleu, vide depuis longtemps... Je la rince plusieurs fois à l'eau claire, la sèche de mon mieux en la secouant. Je sais que vous êtes deux à suivre mes gestes... Un bref regard vers vous, tes yeux d'ombre vaporeuse, et les deux éclats d'or dans ceux de Nadhir. Un bref sourire, pour vous deux... La fiole est propre et aussi sèche que possible, je prends le flacon contenant cette précieuse huile de louve... Elle est longue à préparer, très rare, cette graisse qui tient au chaud l'hiver les mamelles des mères dont les petits sont venus à la mauvaise saison... Une huile riche, dorée, très fine. La poudre qu'il me faut dort dans son sachet de soie. Une autre fleur, blanchâtre et transparente, vaguement luminescente pour attirer les insectes des grottes. Longuement séchée et broyée, elle donne cette poudre qui ressemble à de la cendre argentée. Trois pincées dans la fiole... Une... deux... trois... Je verse l'huile avec précaution. Il y a un petit trait à deux doigts du goulot, j'arrête de verser, je replace le bouchon de verre rodé, et j'agite vigoureusement le mélange. Voilà... Une dernière chose. Dans un autre flacon au solide bouchon de liège, je verse la moitié de mon huile de louve. Je l'enferme dans le coffret avec la poudre argentée et le sachet de fleurs violettes. Puis je prends le coffret, et je vais le poser sur la chaise, non loin du feu, où ta robe finit de sécher. Je ne crois pas qu'il soit nécessaire de parler... Je peux revenir auprès de vous à présent. Quel sentiment étrange... Je me sens à la fois gauche et bizarrement légère... Comme si un peu de ton flottement m'avait gagnée et me donnait le pied plus léger que d'habitude. Nadhir se tient tout près de toi, tu reposes allongée sur le dos, les yeux clos, les cheveux répandus sur les fourrures claires. Je le contourne, brusque pincement de gêne au creux de l'estomac, et la gaucherie prend le pas... En passant près de toi-le-fantôme, je te souris. Mon cadeau, Anamaya... Une liberté factice, peut-être, mais je ne peux guère plus. Je m'agenouille à mon tour de l'autre côté du corps endormi, sur les fourrures épaisses. Ma main qui tient la fiole bleue ne tremble pas. D'une légère pression sur ton menton, j'entrouvre ta bouche inerte. Et je verse doucement, une goutte, deux, trois... sept gouttes. Je referme le flacon, le pose dans ta main ouverte. Je n'ose pas regarder Nadhir, ni regarder ta forme flottante, savoir si elle s'estompe ou se trouble ou disparaît... J'espère juste... Dans les contes que ma mère me chantait, les princesses endormies n'avaient pas d'autre visage que le tien, en ce moment. Il est détendu, lisse et frais, la mèche sombre qui lui barre la joue est de trop, je la repousse... Dans les contes que ma mère me chantait, on éveillait les princesses endormies sans potions ni tisanes... On les ramenait aux vivants en leur offrant le meilleur de la vie. Je te ramène à ta prison, j'ai juste cette maigre clé en échange, les fleurs et l'huile, pour entrer et sortir, aller danser dans le soleil comme une princesse cabocharde et indisciplinée... Sept gouttes d'huile douce, et un baiser... Juste pour refermer ces lèvres entrouvertes, tout léger... Dans les contes que ma mère me chantait, ça marchait toujours, mais je ne suis pas le prince sombre que tu attends... Eh oui, petite soeur, j'ai vu cela aussi, un visage entraperçu, dissimulé, caché au plus profond de ton esprit... Je ne comprends pas, mais je n'ai pas à comprendre... Sept gouttes d'huile douce, et un baiser... Reviens, petite soeur...
  12. En plus, le gros, là, chuis sûre qu'il mange les gens. Non mais t'as vu ces dents ??? Y'a encore des bouts de fémurs coincés entre ses molaires !!!! OuuuuUUUUUUUUuuuuuuuh ! ^^ Pauv' tit Basal, t'as vu comment il te renie, ce père indigne ? Si tu veux je connais un bon avocat Doublement bon D'abord il est talentueux. Et puis quand il t'aura obtenu plein de thune, il sera sûrement très bon à manger, bien gras comme il est ^^
  13. Eyleen

    Callavera

    A ton service Caly *tire la langue à tous les zôt méchants* (même pas ça m'rend triste en plus, na )
  14. La lumière me cuit... Il s'est éloigné, et il a laissé place à la fournaise qui m'enveloppe à nouveau. Les mains brûlantes du soleil me frôlent le visage, s'attardent autour de mes yeux fermés pour mettre de l'orange dans la pénombre de mes paupières. Immobile dans le buisson de fleurs, incapable de quoi que ce soit à part subir la morsure et espérer l'inconscience, voire même que passe un miséricordieux pour me donner une mort rapide. Des secondes ou des heures, je ne sais pas. Mais il finit par revenir. Le même homme. Cette fois il m'empoigne aux épaules, et me traîne plus avant dans le buisson, et je pleurerais de reconnaissance si j'avais encore dans le corps une goutte d'eau à pleurer. La fraîcheur soudaine derrière le cou, qui se répand dans tout le haut de mon corps, un délice, j'expire longuement, lentement. Les frissons me courent tout le long du dos, sous la peau brûlante... Et puis l'eau. Merveilleusement pure et fraîche, cette eau... Je la reçois comme un présent divin, ne pas en perdre une goutte... L'homme marmonne à nouveau, et j'entends ce nom que tous me donnent et qui n'est pas le mien. J'entrouvre les yeux, péniblement, tant la lumière me fait souffrir, même ici, filtrée par la verdure. Un bref clignement de paupière, je vois le visage brun et les yeux sombres, à travers un voile rougeâtre, je le vois et je... non. C'est un mirage... Tant de gens que j'ai cru reconnaître, et dont le nom se perd dans le brouillard... Juste un de plus qui me connaît, et que je ne connais pas. Que je ne connais plus... Ooooh ma tête... La migraine violente me martèle le cerveau et m'empêche de penser... Et j'ai soif... tellement soif... ...encore... Inaudible... Rauque, râpeux, un filet de voix bourbeuse comme un ruisseau sur le point de se tarir.
  15. Eyleen

    Callavera

    Maiiiiiiiiiiis !!!! C'était pour rire, déstresse (dites les mecs, je suis si terrifiante que ça ? )
  16. Non, pas le soleil, pas le soleil pitié... Je n'arrive pas à le dire, ni même à lever une main pour couvrir mes yeux blessés. Le mouvement seul m'a déjà porté au bord de la nausée, tout tourbillonne, les hautes frondes des fleurs dorées, les branches trop élevées qui ne servent à rien, et le visage encapuchonné. Il marmonne je ne sais quoi, je n'entends pas, puis la cascade d'eau fraîche m'arrache un cri. D'abord ça fait mal, ce froid sur ma peau fiévreuse. Mais ensuite la fraîcheur qui s'écoule dans mon cou, sur mes épaules, me fait geindre de soulagement... L'eau roule autour de la bouche, j'essaie de la lécher mais elle est déjà partie, et j'ai soif, tellement soif... La voix s'élève, dure, un peu brutale. Je ne comprends pas tout, ça résonne dans ma tête, accompagné d'échos qui déforment le son. Ca sert à rien de me parler, j'entends pas... Mais reste là, tu es juste bien mis, là, juste entre moi et le soleil, foutu soleil... Surtout reste bien là, le temps que je trouve la force de me retourner... plus tard... bientôt... j'y arriverai... Mais l'écho s'échappe et mes pensées aussi, il reste juste la fièvre et la lumière, et l'eau fraîche qui tiédit déjà... J'y arriverai pas... J'y arriverai pas cette fois...
  17. Je la suis dans les méandres de sa mémoire, je touche avec elle les vieilles pierres grises et les tranches de cuir des livres antiques. Je fouille les lieux où elle a vécu, où elle vit, et toujours sous la lumière froide de la lune et des étoiles... Jamais un rayon de soleil. Etrange... Et surtout rien qui peut donner à comprendre pourquoi elle se tient ici, si loin de sa propre chair. Rien à part cette impression de confinement perpétuel. Cette impression qui est le contraire de ce que je ressens... Elle savoure le soleil interdit, alors que je l'évite. Elle recherche l'évasion et l'espace, alors que je ne me sens bien qu'entre des parois de roche bien solides et compactes... Mais peut-être que c'est là la solution. Je la contemple pendant qu'elle joue avec son apparence, pendant qu'elle déploie sa magie, la fait miroiter au soleil qui la ravit. Oui, peut-être que c'est ça. Elle aspire à la dispersion, faite de brise et de lumière mobile, quand moi et tous les miens (les miens...) vivions terrés, serrés les uns contre les autres, dans la peur permanente d'être découverts. Les fleurs nous apportent un sommeil paisible, c'est ce que nous cherchons. Elles lui ont apporté la liberté qu'elle espérait. Est-il possible que ce soit aussi simple ? Elle regarde droit dans le soleil, et elle sourit... Et pourquoi pas ? Pourquoi est-ce que tout devrait être tordu, compliqué, insoluble ? Les effets des fleurs... Différents sur chacun, en fonction de sa vie, de ses peurs, de ses désirs... Puis l'image surgit. Cette femme aux cheveux blancs, agenouillée, et l'homme assis devant elle. Elle a quelque chose de dur et de désespéré, et lui, ses yeux sont pleins d'incertitude. Je ne me reconnais pas tout de suite, c'est lui que je reconnais. Vu d'ailleurs. Par elle. Et je sens qu'elle s'interroge. Qu'elle m'interroge... Et là je détourne les yeux, un bref instant. Je n'aime pas l'expression qu'il y avait sur mon visage, elle sentait trop l'anxiété, l'amertume, les dents serrées comme quelqu'un qui se prépare à recevoir un coup. Le coup n'est pas venu, et c'est presque pire. L'incertitude plantée dans mon flanc comme une flèche brisée, une souffrance que chaque mouvement réveille. Un seul moyen pour que ce genre de blessure guérisse, arracher la pointe. Et puis attendre. Cette blessure-ci me fera mal longtemps, la pointe reste... Ca ne répond pas à ce qu'elle veut savoir, mais est-ce que j'ai envie de lui dire ? En même temps comment lui cacher les pensées qui défilent dans ma tête, les visages à la peau sombre, fermés, qui ne sourient pas, les yeux de ma mère, qui hésitent et qui pleurent, et le sourire rayonnant de la petite... Elle m'aimait. C'était la seule. Puis ces autres visages, trop pâles, indifférents au mieux, haineux au pire, cette scène que je garde gravée au coeur, la mise à mort d'un des miens, les hurlements de la foule, comme des bêtes à la curée, et le dégoût, le dégoût d'avoir fui cachée dans l'ombre de ma cape. Tant de visages... Ne jamais rester trop longtemps au même endroit, éviter les contacts, fuir au moindre regard soupçonneux, sinon il faudra tuer. Cet autre soir dans la cour d'un relais forestier, sept cadavres et le mien, et cet homme aux traits anxieux, je n'ai jamais su pourquoi il a tenté de me sauver, puisqu'il a échoué et que je suis morte... Je me souviens du pas du cheval et de la chaleur de son corps autour de moi... C'était une mort douce. Son regard et ceux des femmes qui sont venues ensuite, ces femmes avec qui je partage ma vie à présent... Les seuls que je ne crains pas. Elles ont choisi de m'accepter malgré mon sang souillé, je leur dois la discrétion, je continue à cacher ce que je suis, pour ne pas attirer sur elles la haine qui m'a toujours suivie. Alors pourquoi est-ce que j'ai voulu qu'il sache, lui ? Je n'en sais rien. Peut-être pour qu'il éloigne de moi ces yeux qui voient trop loin. Ou alors... Je n'en sais rien, Ana. Je ne te mens pas, comment le pourrais-je, je ne peux même pas t'empêcher de voir tout ça, pas plus que je ne peux m'empêcher de le voir moi-même. Mais c'est sans importance, pour le moment, il y a plus urgent, toi. Savoir pourquoi tu flottes dans le soleil, savoir aussi si tu respires encore, ou si tu respireras. Est-ce que tu vis, Ana ? Je crois que tu vis, ton corps en sommeil, mais que sais-je, moi, des détours de la magie ? Les fleurs, tu crois ?... Leur effet dure plusieurs heures. Mais il existe un moyen de faire cesser leur effet... Le sommeil qu'elles donnent est profond et paisible, mais parfois il faut s'éveiller vite, pour se battre ou pour fuir. Nous connaissons l'autre plante, celle qui éveille... Si tu le veux...
  18. Tout, elle sent tout, je sens tout d'elle, elle s'affole et elle m'affole, du coup, alors on se calme, on s'arrête, on respire... Respire... La bizarrerie du contact reste, mais je m'y fais. J'ai levé mon autre main, serré son autre bras, je me force à garder les yeux plongés dans la transparence qu'elle forme entre mes mains ouvertes. Et je respire, lentement, profondément. Calme-toi, Ana, calme... On n'arrive à rien quand on s'affole, quand on panique, d'abord calme-toi, et laisse-moi me calmer aussi, réfléchir, réfléchissons ensemble avec cette conscience commune, à laquelle je ne comprends rien. Peu importe, on n'a pas besoin de comprendre quelque chose tant qu'on l'utilise avec prudence, je te sens penser, ressentir, et je sais que... Une seconde de gêne, je sais que tu as perçu des pensées qui n'ont rien à faire avec ce qui t'arrive en ce moment, et je t'en demande pardon, c'était juste... mal tombé pour moi, mais c'est rien, Ana, j'ai l'habitude, ça arrive tout le temps, c'est pas grave... Je ne parle même plus, c'est inutile, il suffit de te regarder, d'accepter le contact, même si quelque chose en moi se révolte et cherche à se terrer au plus profond, quelque chose qui ne supporte pas le danger, le risque, qui a vécu protégé derrière ma peau, mais là, je n'ai plus de peau, pas pour toi. Je me demande même si tu me vois, ou si tu ne vois que cet enchevêtrement de couleurs et de lumières diffuses que je vois moi-même... Ca colle le tournis ce truc. C'est totalement insensé, et pourtant. Mes sens te perçoivent, et je les crois. Ils me trompent rarement. Je ne vois pas pourquoi je les mettrais en doute, là, maintenant... Je te regarde fixement, mais mes yeux sont juste un support, en fait je me concentre sur toi, et sur ma respiration, j'essaie de la rendre lente et profonde, régulière, d'apaiser mes frayeurs et le tumulte de mes émotions, et les tiennes en même temps, tes émotions qui palpitent entre mes mains comme si je tenais un oiseau apeuré. Calme, calme, paix, silence... Maintenant nous pouvons chercher. Je reçois ta peur et ta fatigue, le relâchement du corps et de l'esprit dans l'eau des sources chaudes. L'épuisement profond, l'allègement de l'âme sous l'action de l'infusion... Il y a quelque chose en plus, quelque chose en trop que je ne comprends pas. Ces fleurs sont inoffensives... Il faut que tu me montres, Ana... J'ai bu de ces infusions, j'étais épuisée parfois, et pourtant jamais je ne suis partie à l'aventure hors de ma propre chair... Il faut que tu me montres ce qui rend les choses différentes... Pour qu'on trouve une solution.
  19. LOL Pas tous, LN, pas tous Y'a encore des coeurs purs Faut pas désespérer ! Maintenant, hein, si tu de fais protéger par une meuchante notoire, t'es vite étiquetée, aussi Nan, sérieux, pendant un ptit temps, deux escorteurs et un éclaireur et il devrait rien t'arriver... Et tu repéreras vite ceux qui risquent de t'attaquer et ceux qui vont filer... Je sais je me répète, mais y'a une habitude à prendre et des réflexes à acquérir... Garde la Foi
  20. Certainement ^^ C'est pas juste la faction, mais ça aide Pour avoir démarré comme "gentille", j'peux te dire que les méchants sont les plus actifs pour faire régner la loi du plus fort Donc tu te fais émietter pareil... EDIT : oups, sorry patron j't'avais pas vu ^^
  21. Il faut un peu de pratique, mais les moyens existent, même si c'est pas simple et même de moins en moins simple... (même si te faire étendre par un lvl 50 ou un lvl 65 c'est te faire étendre pareil...) Et c'est clair que là y'a un vrai problème, abondamment discuté sur d'autres topics... Franchement dans un premier temps, te faire escorter pour faire un max de quêtes rapidement, avec un staff de protecteurs, ça va t'aider à monter un peu... Le temps d'identifier les passages qui font gagner de temps, tout ça... C'est pas gagné, évidemment. Et t'auras toujours des gros balèzes pour t'étendre en un coup, même dans 20 levels Ce serait bête de céder au dégoût du début, franchement, y'a vraiment moyen de s'amuser quand t'as un peu plus la main... EDIT : LOL ^^ Exemple : dès que t'as une dette à l'auberge, ton premier truc avant de faire quoi que ce soit, c'est la régler, au besoin en empruntant de la thune, vu que tu ne sais jamais quel gros méchant t'auras trois cases derrière avec la bave aux dents XD
  22. La Noireaude, ton histoire, c'est malheureusement une histoire courante... Un sale moment, le temps d'apprendre les ptits trucs de survie. Qui viendront si tu t'acharnes et c'est bien que tu aies à côté de toi des gens motivés pour te soutenir. Plus d'un pour t'escorter au début, ce serait d'ailleurs pas du luxe, mais bon. Savoir que ça s'arrange mais seulement un petit peu, ça n'encourage pas, mais pourtant, y'a moyen de s'amuser, même dans une petite faction pas costaud, et c'est pas ton cas je crois Donc mords dedans, tient un peu, tu vas voir que ça va venir. Ceci dit, je ne crois pas que l'intervention d'Anamaya justifie une telle virulence de ta part, Ara. Vu que du kill de nouveaux-nés, que je sache, vous le pratiquez aussi. J'avoue que la remarque qu'a soulignée Ana m'a bien faire rire aussi, mais que je n'avais pas d'exemple récent à opposer à cette déclaration d'angélisme. Les proies faciles ou faibles font partie de votre tableau de chasse au même titre que les têtes de liste, non ? Et quand bien même ça ne serait pas le cas, je ne vois pas en quoi ça t'autorise à être aussi discourtoise à la première objection. A moins que ce ne soit le principe du "qui se sent pouilleux se gratte".
  23. Eyleen

    Callavera

    Y'en a qui savent pas se tenir ! *suspend Basal au porte-manteau* Bienvenue, Callavera ^^ Et honte à toi, Callavera Un donjonneux qui n'écrit pas son BG ? Mais où va le monde !!!! Allez hop hop hop, à ta plume. (quoi, boulimique, quoi ? ) (ouais, boulimique ) ... Rhôôôôôôô bon, d'accord ! Bienvenue Callavera tout court
  24. J'aurais du m'abstenir ! Clairement. C'était une mauvaise idée, dès que j'ai mis le nez hors de la tente, j'ai senti que ça allait être une sale journée. Le soleil était beaucoup trop clair, beaucoup trop vif. Et mon capuchon devait traîner quelque part sous les fesses de Daddy, ou sous le dos de Marcellusio, ou sous les chaussettes de Raizen. Pas envie d'aller faire des fouilles au milieu de tous ces ronfleurs. Et il fallait que je sorte m'aérer, cette promiscuité m'est pesante... Tant pis pour le soleil... Juste le temps de respirer un peu d'air qui n'ait pas déjà été respiré plusieurs fois. Je chausse mes bottes et je sors sans bruit. Un grognement endormi... Le rayon de soleil est tombé sur un oeil fermé... Le dormeur se retourne et se rendort. Capuchon ? Zut... C'était pas le bon dormeur... Dehors, la lumière m'agresse, je me réfugie sous les arbres. Ces fourrés sont infestés de scorpions, je me défoule dessus, ça fait du bien... Les généreuses bestioles m'abandonnent de ces restes qui se vendent cher... L'équipement n'est pas donné, tout profit, aussi petit soit-il, est bon à prendre... Et comme je déteste trimballer des bouts de chitine puants, je préfère m'en délester bien vite contre espèces sonnantes et trébuchantes. Allons voir Gertrucmuche. Je ne sais jamais les distinguer l'une de l'autre, les frangines. A tous les coups je me trompe de nom... La plaine est vaste et le sable réfléchit la lumière implacable. Pourtant il faut traverser l'étendue aveuglante pour gagner la ville... Les yeux me brûlent et une migraine sourde me taraude les tempes. Faire vite, et rentrer... La tente pue de trop de corps masculins entassés, mais j'ai vraiment trop mal au crâne. Je m'avance, aux aguets, j'ai vu quelques formes un peu au Nord, qui s'entraînaient sur les cactus. Ne pas moisir ici. Quoique avec cette chaleur sèche, tout bout de viande abandonné aurait plus vite fait de se momifier que de moisir. L'air vibre, la chaleur me trouble la vue. Le premier vertige me prend alors que les murs sont proches. Je dois m'arrêter quelques secondes, le front battant, le souffle court. A peine le temps de percevoir du mouvement derrière moi, encore loin... Avance, 'Nea. Il ne fait pas bon afficher un moment de faiblesse en ces lieux. La morsure au ventre, une pointe de peur. Je vais faire affaire avec la petite demoiselle de la boutique, et me retrouve les poches encombrées de pièces. Mauvais pour la discrétion, ce gling gling, tapageur, et de quoi exciter la convoitise des détrousseurs en tous genres. L'ombre de la boutique m'a fait du bien, je décide de pousser jusqu'à la banque avant de regagner la pénombre sonore de la tente. Funeste décision. Le vertige revient, violent, alors que je trébuche sur la place devant l'armurerie. Une seconde de ténèbres... J'ouvre les yeux, les pavés de la place sous mon coude dansent une gigue malsaine et triomphante. Tout tourne, et ma tête résonne comme un tambour sous les coups d'un troll. Un genou, deux genoux. Je me relève, un pas. Ce monde sournois se balance sous mes pieds. Au second pas je m'effondre à nouveau. Une main. Une main qui hésite. Un regard inquiet, inconnu. Je serre les dents, je me prépare au coup, mais c'est une épaule que je reçois, un soutien. Une jeune femme brune, je l'ai croisée une fois ou deux, je crois... Je ne sais plus... Ma tête explose. Puis l'ombre fraîche d'un bosquet, les hautes fleurs dorées. L'herbe est douce sous ma joue qui brûle de fièvre. J'essaie d'ouvrir les yeux, mais la lumière est comme un poignard qui me plonge au fond du cerveau. Je referme les yeux en geignant. La présence s'éloigne... Je ne lui ai même pas dit merci. Je ne sais pas combien de temps je flotte dans une semi-inconscience, dans les cauchemars hallucinés, les images insensées et tordues qui peuplent le temps... le temps est élastique et élastiques aussi les visages qui me fixent, mouvants, hideux et déformés. J'attends à chaque instant le coup qui m'enverra chez la recycleuse, à la limite je l'espère, puis l'instant d'après je glisse plus profondément dans le sommeil, et j'oublie... Les traits inquiets de la guerrière se mêlent à ceux de la vendeuse, à celle de la vieille qui chauffe ses os devant l'armurerie... Et le monde tangue, à donner la nausée... Le temps s'allonge... La lumière tourne, si lentement... Trop lentement. Cette ombre qui vient me couvrir, ce n'est pas l'ombre de l'arbre...
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