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Terre des Éléments

Helevorn

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Tout ce qui a été posté par Helevorn

  1. "Réveille-toi." On me secoua. "Hey gamin ! Réveille-toi, il est l'heure !" J'ouvris un œil, c'était Kaomal recouvert de sa couverture en guise de capuchon. J'avais dû m'assoupir quelques heures. "Allons-y !" Je me levais tant bien que mal, les paupières pesantes. Il attrapa ma couverture et la mit sur ma tête. "Dissimule bien ton visage.."il réfléchit un instant. "Quoique...tu passeras beaucoup plus inaperçu que moi, tu es un Drow après tout." Courbé en deux, il se faufila hors de l'étable, marchant au milieu des esclaves assoupis. Je le suivais de près, excité par ce que j'allais bien pouvoir découvrir. Nous nous enfonçâmes dans de sombres ruelles. La ville semblait déserte. Seul quelques rats piaillent dans les ordures. L'odeur de la nuit emplissait mes poumons, et avec elle, l'exquise sensation d'enfreindre la règle. Grisant. A mesure que nous marchions, je prenais la mesure des risques que nous encourions. La torture. Et si durant ces dernières années j'avais tout fait pour être docile et obéissant, frustrant le plaisir de Xyltin, cette fois elle aurait bien là un prétexte de taille pour me faire goûter aux plus douloureux sévices. Le désir de m'enfuir à nouveau, comme il y a dix ans, s'insinuait dans mon esprit. Si par malheur on s'apercevait de mon absence et qu'on me ramenait à elle pour une punition, je me faisais la promesse de faire une nouvelle tentative et de rejoindre la surface. J'étais plus âgé cette fois, plus fort, plus rapide, et surtout je connaissais bien mieux Che'el. Ce voyage à Dxjanr'Lo était un signe. Ce message de Ztefano était un autre signe. Les choses devaient forcément changer. "On y est !", souffla Kaomal, me tirant de mes pensées. Dans l'angle de la rue, une maison cossue de pierres sombre, recouverte de longues étoffes pourpre dansant dans la brise. Les fenêtres avaient été soigneusement condamnées de l'intérieur par de grands panneaux noirs. Mon accompagnateur posa sa grosse main sur mon épaule. "Je te laisse ici," chuchota-t-il en me regardant. "Je retourne à l'étable. Tu te souviendra du chemin ?" Je hochais la tête, le remercia brièvement et sans plus de cérémonie trotta jusqu'à la porte, brûlant d'impatience. L'entrée se trouvait dans un renfoncement. Il fallait gravir quelques marches avant d'atteindre un palier. Déjà, une odeur particulière envahissait le petit porche. A mon approche, une glissière en bois s'ouvrit dans la porte, découvrant un œil fardé. Il me lorgna un instant, regarda derrière puis referma d'un coup sec. J'attendis un instant, déconfit, pensant qu'on ne me laisserait pas entrer quand le son mécanique d'un loquet retentit. J'entrais dans un large salon élégamment décoré. Je n'avais jamais mis les pieds dans un endroit si prestigieux. Mes yeux s'écarquillèrent devant la pléthore de tapisseries fines aux murs, de tables en bois précieux, de récipients étincelants accueillants des fruits exotiques, des coupes en argent, des tapis aux motifs sophistiqués, et une foule de clients le visage dissimulé sous des masques aux expression étranges, allant du comique au lubrique, ainsi que des femmes en tenue légère. Une senteur d'encens et de bougies mêlé à un joyeux brouhaha de conversations emplissait la pièce. Il faisait bon. Si je n'avais pas été si mal fagoté je me serai séparé de ma couverture qui trônait sur mes épaules. La personne qui m'avait ouvert se pencha vers moi. C'était semble-t-il une femelle, mais les traits grossiers de son visage me mirent le doute. Sa peau était recouverte d'un fond de teint très pâle, ses lèvres étaient maquillées d'un rouge vif, ses yeux charbonneux arboraient des faux cils d'une longueur extravagante. Je la dévisageais du coin de l'œil, comme j'avais appris à faire avec mes interlocutrices féminines depuis toujours. Elle fumait une sorte de long calumet en ébène orné de plumes rouge. Elle tira lentement dessus avant de me souffler la fumée au visage, puis m'examina. Ses sourcils se froncèrent. "Tu viens voir Ztefano ?" me demanda-t-elle d'une voix gutturale. Mon cœur sauta dans ma poitrine. On savait que j'étais attendu. Je hochais rapidement la tête. "Suis-moi." Elle tourna les talons d'un air presque méprisant et slaloma entre les tables jusqu'à une porte matelassée de cuir rouge, puis fit résonner une clochette accrochée au mur. La porte s'entre-ouvrit, elle y glissa la tête, marmonna quelque chose que je ne compris pas et m'ordonna d'entrer. Deux femelles à moitié nues sortirent prestement de la pièce, manquant de me percuter. Mon rythme cardiaque s'accélérait de seconde en seconde. Le sang me montait aux joues. La couverture commençait a me gratter le pourtour de la nuque et me donnait affreusement chaud. J'entrais dans la pièce. On referma la porte derrière moi...
  2. III La nuit était paisible. Le feu crépitait non loin, m'offrant un peu de sa chaleur. La tête posée sur mon bras, je goûtais à un repos tranquille. Seule la rumeur conviviale de l'auberge venait troubler le silence. La maîtresse nous avait défendu d'y mettre les pieds ; il était inconcevable qu'elle partage le même lieu de repos que nous. Seul Caridd, ancien tavernier de profession, s'était risqué à épier à l'intérieur. Il frottait son épaisse barbe du plat des phalanges en lorgnant sans doute sur quelques choppes mousseuses. Cette image me fit sourire. Je m'apprêtais à disparaître sous ma couverture, comme j'avais coutume de faire avant de m'endormir, quand un sifflement précédé d'un SCHTAK me fit bondir. Une vibration toute proche. Je tournais la tête de droite et de gauche, cherchant d'où avait pu provenir ce bruit. Rien n'avait remué. Caridd était toujours au même endroit, les autres dormaient profondément. Ma main toucha soudain quelque chose près de mon flanc. Une longue flèche était plantée dans le sol. Enroulée au fût, un fin parchemin. Je scrutais l'obscurité, inspectant les alentours avec vigilance. Aucun mouvement dans l'ombre. Sur mes gardes, j'extirpais la pointe du sol et déroula le papier discrètement. Une écriture serpée et incisive griffait la page. J'eûs alors une pensée pour le vieux Uriel, scribe esclave plongé dans les mines de Che'el, qui m'avait apprit à lire en me traçant des lettres sur le sol, onze ans auparavant. J'ignorais quand son savoir allait bien pouvoir me servir, j'avais désormais la réponse. En bas, sous la signature, un étrange sceau représentant une main noire à six doigts. Mes yeux s'écarquillèrent. Je relus mainte fois ces mots. Libérer. Maison rouge. Ztefano...Jusqu'à ce que le parchemin dégage une étrange fumée. Devant mon regard éberlué, le manuscrit se consuma lentement sans émettre la moindre flamme jusqu'à se réduire en cendre. "De la magie noire", murmurais-je. Je me mis à chercher la flèche pour m'en débarrasser quand je m'aperçus qu'elle s'était volatilisée. Je déglutis, à la fois excité et terriblement inquiet. Je me répétais ces mots, sans cesse, Ztefano... Ztefano...Maison rouge...rendez-vous...la nuit prochaine...Maison rouge...Ztefano...signé Ztefano...à la Maison rouge...comment m'y rendre ? Où est-elle ? ...la nuit prochaine. L'agitation envahit ma nuit. C'est au petit matin seulement que je trouvais le sommeil, juste avant que la maîtresse ne vienne ordonner le départ. Un soupir d'épuisement s'échoua sur mes lèvres. Je me mis debout avec la sensation d'avoir le poids d'un cadavre Orque sur le dos. Kaomal passa à ma hauteur et me tendit une pâte de sucre enrobée de fruits secs. "Avale ça." Je me hâta d'ingurgiter le gâteau et prit place sous le bras gauche de la charrette. La seconde journée fût plus éprouvante encore que la précédente. Mes épaules étaient meurtries par la lourdeur du montant. Chaque parcelle de mon corps m'élançait douloureusement. Les hommes à mes côtés peinaient eux aussi, mais leurs organismes étaient rompus à ce type d'expédition. De temps à autre, on me lançait des regards d'encouragement, comme des pères veillant sur leur fils. A cette époque, la bienveillance de mes compagnons d'infortune m'était surprenante, et ma méfiance à leur égards m'empêchait de me rapprocher d'eux. Je ne connaissais alors vraiment que la souffrance, l'obéissance et le travail. Nous arrivâmes enfin à Dxjanr'Lo. La haute maison élevait ses tours sombres comme une extraordinaire cathédrale. D'immenses vitraux aux reflets pourpre-violacés paraient le bâtiment. La pierre anthracite répondait aux canons esthétique de Lloth. Tout évoquait dans les lignes les terrifiants appas des driders. Le fouet cingla l'obscurité, nous indiquant qu'il n'était pas encore temps de s'arrêter. Il fallut avancer encore quelques minutes avant d'arriver dans une arrière cours appartenant à une forge. La Yochlol ordonna l'arrêt. Les bras de la lourde charrette cognèrent le sol dans un geignement. Les esclaves se mirent en rang et trottèrent jusqu'à une sorte d'étable qui devait nous servir de dortoir. Je suivis le mouvement d'un pas lourd avant de m'écrouler sur le premier banc venu. Kaomal ne tarda pas à m'apporter ma ration avant de s'asseoir à mes côtés. "Fiiiouuu. Eh bein ! C'est bon quand ça s'arrête n'est ce pas ?" me lâcha-t-il en mordant dans son pain. Je hochais la tête machinalement avant de l'imiter. "Demain", m'expliqua-t-il, "nous déchargerons l'adamantite puis nous repartirons. La forge à côté appartient à la Maison Dxjanr'Lo. Un grand maître forgeron y exerce. " Je l'écoutais attentivement quand l'idée qu'il pouvait peut être m'indiquer où se trouvait le lieu de mon rendez-vous m'incita à lui poser la question. "Sais-tu où se trouve la Maison rouge ?" Il leva un sourcil, visiblement surprit par ma question. "La Maison rouge ! Pourquoi cette question ?" "Il faut que j'y aille", répondis-je simplement. Il laissa échapper un rire. "Pourquoi ris-tu ? Tu y es déjà allé toi ?" "Non." fit-il en souriant. "En débarquant dans la Citée perdue on ne m'a pas laissé le loisir de faire du tourisme. Mais j'en ai entendu parlé." Voyant que je commençais a m'impatienter il continua. "C'est un bordel." Devant mon absence de réaction, il renchérit. "C'est un endroit où il y a des prostituées, des jeux, et de l'alcool." Pourquoi m'avait-on donc donné rendez-vous à cet endroit ? Je ne comprenais pas. "Que dois-tu y faire ? Parce que notre garde-chiourme n'appréciera pas de te savoir là-bas." "Je dois y aller, c'est important," fis-je avec détermination. "Hum...Ce n'est pas très loin d'ici. Je viendrai avec toi." "Non !" rétorquais-je. "Ce sont mes affaires. Tu n'as pas à te mêler de ça, tu pourrais avoir des ennuis. Je refuse de t'entraîner là-dedans, si je me fais prendre alors j'en payerai le prix, mais seul." Il fronça les sourcils pour me dévisager. "Tu es curieux gamin. Je ne peux que te féliciter pour ta bravoure et ton sens des responsabilités, mais je te mènerai là où tu veux aller. Ensuite je partirai. Si tu y vas seul, tu te perdras à coup sûr dans le dédale des ruelles." "Si tu n'y es jamais allé, comment peux-tu en connaître le chemin ?" Il resta muet un instant, ne sachant quoi répondre, puis esquissa un sourire. "On me l'a montré...un jour. Sois prêt avant minuit." Sur ces mots il se leva et retourna en compagnie des autres humains. Je me cala par terre, dos contre le pieds du banc, et me laissa aller à mes pensées.
  3. Une maîtresse me réveilla à coups de pieds. "Debout !" gronda-t-elle. Je sursautais, arraché à mon sommeil. Je baissa immédiatement la tête pour ne pas l'incommoder et me redressa. "Tu vas à Dxjanr'Lo. Dépêche-toi !" Mon sang ne fit qu'un tour. On m'autorisait à quitter la mine pour une livraison. Je failli demander les raisons de cette autorisation exceptionnelle mais je craignais qu'on m'en prive si je montrais trop de curiosité. Je m'exécutais alors promptement. Les extractions d'adamantite furent chargées à bord d'une solide charrette. La maîtresse monta à l'avant munie d'un long fouet et ordonna aux esclaves de soulever les deux bras du véhicule, cinq hommes pour chaque. Parfaitement coordonnés, les humains soulevèrent les lourds montants accompagnés par la poussée de mon épaule. Il fallut ensuite appuyer tout notre poids vers l'avant pour enclencher le roulement des essieux et poursuivre l'effort à la force des jambes. La grande maison de Dxjanr'Lo était à deux jours. Nous avions une longue route à parcourir à travers le dédale caverneux, parfois pentu, parfois sinueux dans les profondeurs de Che'el. Afin de faciliter la circulation entre les sept piliers constituant la Citée, des ponts avaient été bâtis sur toute la surface du territoire, offrant un spectacle grandiose de perspectives architecturales. Le fouet de la maîtresse claqua, et claqua encore tout au long du chemin, jusqu'à ce qu'elle juge qu'il faille s'arrêter. C'est dans la soirée, à l'approche d'une auberge entourée de maisonnettes qu'elle ordonna le bivouac. La charrette s'immobilisa dans un grincement. Il fallut poser délicatement les bras du véhicule sous les aboiements de la Yochlol avant de pouvoir se retirer. C'est les muscles tremblants de fatigue que je rejoignis l'emplacement de notre campement avant de m'étendre à même le sol, exténué. Un humain du nom de Kaomal s'accroupit près de moi et me tendit une gourde. "Tiens, bois." Il passa sa main sous ma tête et glissa le goulot entre mes lèvres. Je bus avidement, puis essuya ma bouche d'un revers de main. Il me dévisagea avec intérêt. "Tu as tenu le coup gamin, c'est bien !" fit-il en souriant. "J'ignore quel est ton nom, et pourquoi on t'as réduit en esclavage, mais sache que je suis content que tu fasses partit du voyage." Je n'ai pas de nom, pensais-je en mon fort intérieur. Sur ces paroles il déposa une couverture a côté de moi et s'éloigna. Kaomal était un homme de grande stature. Son corps particulièrement musclé et son visage buriné révélait un peu de ses activités d'homme libre. Il se présentait toujours comme un simple bûcheron mais lors d'une rixe entre esclaves pour une histoire de vol, il avait montré ses talents de combattant à mains nues. Depuis, les humains l'avait érigé au rang de chef, position dont il ne voulait pas entendre parler et qui avait le don de le plonger dans des colères noires. Son attention à mon égard me surprit, car nous ne nous étions que peu adressé la parole depuis son arrivée il y a cinq ans. Il m'avait vu grandir, travailler durement, subir plus que les autres le courroux des femelles. Toujours en silence. Ma place de souffre-douleur au sein du groupe m'avait offert un certain respect de leur part, respect qui les faisait se tenir à bonne distance de moi la plupart du temps, sans doute par superstition. Mais ce soir là, quelque chose était différent, je le sentais partout dans l'air. Une sorte d'atmosphère étrange qui me donnait le sentiment qu'un évènement allait faire basculer le cours des choses...
  4. II L'adamantite refléta dans la roche. SCHKLING...SCHKLING...SCHKLING La maîtresse passa près de moi, le visage sévère. Elle posa les yeux sur le gisement, s'arrêta net, puis tourna les talons et se hâta en direction de la cahute. J'enfouis ma main dans la poche de mon pantalon pour en sortir un carré de tissu, épongea la sueur ruisselant sur mon front, le long de mon torse et de ma nuque et le rangea. "Oooh !" laissa siffler Reon. Reon était un humain d'une quarantaine d'années, le corps musculeux, usé par des années d'esclavage dans les carrières. Il avait été fait prisonnier par des chasseurs d'hommes Drows il y a de ça quinze ans, alors qu'il acheminait des marchandises de villes en villes accompagné de sa famille. Sa femme avait été échangée avec ses filles contre des esclaves mâles, plus robustes pour le labeur des mines. Les traits de son visage étaient tirés par la tristesse et l'épuisement. Il me parlait souvent de son épouse et de ses enfants, rêvant du jour où il pourrait les retrouver. Je l'écoutais sans comprendre l'espoir qu'il plaçait dans sa libération, il touchait à un hiver précoce, et jamais Xiltyn ne l'autoriserait à partir. Il m'inspirait une sorte de compassion, quant à moi, comme aux autres esclaves, je lui inspirais une profonde curiosité. Il s'approcha de la parois les yeux écarquillés. "Tu as trouvé de l'adamantite !" Il me dévisagea. "La surveillante appréciera", fit-il sur un ton qui se voulait rassurant. J'esquissais un sourire neutre. La maîtresse revint. Reon retourna prestement à sa place. Elle se planta devant moi, je baissais la tête. "Irae exige ta présence." Je posa ma pioche et rejoignis le petit bâtiment. Après avoir toqué, j'entrais dans le bureau, ferma précautionneusement la porte, profitant de cet instant pour prendre une profonde inspiration d'encouragement et me posta devant son pupitre, les yeux rivés au planché. "Vendui ' malla Jabbress." (1) "Alors ! "fit-elle d'une voix cinglante. "Tu as trouvé un gisement..." "Lloth tlu malla. Jal ultrinnan zhah xundus." (2) Je sentis son regard s'aiguiser sur moi. Elle se leva lentement de sa chaise, contourna son bureau d'un pas leste et se planta devant moi. A cette distance, je pouvais sentir son odeur, mélange de cuir et d'un parfum obsédant. D'un mouvement brusque elle m'attrapa la gorge et enfonça ses ongles dans ma chair. Je serrais les mâchoires. "Tu as mis trois mois ! TROIS-MOIS !" me hurla-t-elle. Les mine d'adamantite avaient été tant exploitées durant ces dernières années que les esclaves ne parvenaient plus à en extraire. Nous avions plusieurs fois changé de site pour découvrir de nouveaux gisements, sans succès jusqu'à ce jour. Le commerce de la citée en avait souffert avec son économie, provoquant la colère des hautes instances de la société. Je sentis son souffle sur mon visage. Un mélange de dégoût et de rage monta en moi. J'aurai voulu la frapper, mais j'en aurai payé le prix par la torture, et je refusais de lui donner ce plaisir. Depuis toutes ces années je m'étais familiarisé à ses manies, sa façon de me pousser à bout, de m'acculer, de me manipuler, usant du harcèlement, de l'humiliation pour que je cède à la colère et qu'elle puisse exercer son sadisme sous ce prétexte. Alors, j'avais appris à résister aux affronts, à prier et louer Lloth, à obéir docilement à ses servantes, à faire tout ce qu'on me demandait, des tâches les plus ingrates aux plus dangereuses. Ses lèvres tremblantes de rage s'arrêtèrent a quelques centimètres de mon visage. "Nelgetha ussa.." (3) fis-je dans un souffle. Elle grogna et me repoussa violemment, laissant les marques de ses ongles dans mon cou, puis me congédia en désignant la sortie. ---------------------------------------------- (1) Je vous salue honorée Maîtresse. (2) Lloth soit louée. Toute victoire est sienne. (3) Pardonnez-moi.
  5. Merci C'est un long RP, et tu auras sans doute ta réponse
  6. I De fine gouttelettes vibraient sur les stalactites avant de tomber dans les flaques. Douce mélopée minérale. La pierre arborait une couleur singulière, un anthracite aux reflets violacés. Ecchymoses. L'air était lourd et épais, mais cette nuit, un peu de fraîcheur s'était insinuée dans le nid. Tout autour, une vague rumeur et des chants, lointains, qui pourtant me paraissaient si proche se répercutaient jusqu'à ma cache. La résonance entêtante des refrains d'adoration emplissait les profondeurs, sans cesse, à la gloire de Lloth. Ma gorge se serra d'angoisse. Je ne voulais pas y retourner. Je craignais qu'on me trouve. J'avais pourtant filé discrètement de la procession, mais je sentais son œil sur moi, partout, et cette nuit là avec davantage de férocité. Mes poings se pressèrent contre ma poitrine comme si je voulais me protéger de quelque chose. Mon corps se raidit de tout son long sur le sol, traversé par une alternance de fièvre et de gelure. Je voyais la Yochlol (1) m'attraper, me traîner jusque dans la cours et m'offrir aux Prêtresses. Cette idée me terrifiait. Bientôt, je savais qu'on partirait à ma recherche, je serais traqué, débusqué comme un gibier, ferré et mené devant la surveillante pour être châtié. J'avais fugué sans savoir où aller. Le labyrinthe des profondeurs était immense et inquiétant. Si jeune que j'étais il était impossible d'atteindre la surface sans me faire arrêter. Je ne pouvais pas rester là. Si ma fuite m'avait parue longue il n'en n'était rien en réalité, et mettre la main sur moi ne serait qu'une formalité pour mes chasseresses. Que pouvais-je espérer ? A cet instant, la peur était tout près tel une mère possessive, étouffante, je la sentais me couvrir, tenant l'espoir à distance avec une terrifiante facilité. Seul. Rien ni personne pour me venir en aide. Un sanglot remonta dans ma gorge. Je me recroquevillais sur moi-même des larmes plein les yeux, et sombra dans un profond cauchemars. Des griffes dans mon épaule. On me souleva du sol, m'arrachant à mon sommeil. Un cris. Mon cœur sortit de ma poitrine. Terrifié je tentais de me mettre en boule mais on me traîna. Mes yeux recouvrèrent un peu de netteté. Les femelles de la déesse. Elles geignaient leur courroux et leur détestable satisfaction de m'avoir trouvé. "Z'hin, wanre !" (2) Une corde fût nouée à mes poignets, et on me ramena. A mon arrivée, les humains minaient déjà dans la carrière sous la surveillance des maîtresses. J'avais dû dormir jusqu'au petit matin. Ils s'arrêtèrent tous à mon passage avant que le fouet ne claque dans l'air. Après quoi, les coups de pioche reprirent frénétiquement. On me mena jusqu'au poste de la surveillante, Irae Xiltyn, jeune et prometteuse adoratrice de Lloth. Elle me haïssait à la perfection, faisant jaillir sur moi tout le dégoût et le fiel de la déesse. On me poussa devant elle. Je baissais les yeux comme on me l'avait enseigné. Les mâles avaient pour interdiction de regarder les femelles dans les yeux a moins qu'elles leur adressent la parole ou leur demandent explicitement. Moi, j'avais pour consigne de regarder par terre même lorsqu'on s'adressait à moi. C'était, entre autres choses, ma punition. Elle s'approcha de moi et sans crier gare me décocha une violente gifle qui me projeta au sol. Les chasseresses me remirent sur pieds à la seconde, ne me laissant pas le temps de me remettre. "Que faisons nous de lui, malla alur ?" (3) Elle réfléchit un instant. "Trois coups de knouts", déclara-t-elle. J'ignorais encore ce que ça signifiait, mais la découverte allait être cuisante. On m'entraîna dans une cabane attenante, me retira ma chemisette et me tourna face au mur, a genoux. On passa la corde qui me liait les poignets dans un anneau suspendu au plafond et l'accrocha à une poignée de métal en face de moi, de sorte a ce que mes bras se lèvent au dessus de ma tête. Une de mes chasseresse avait été congédiée par Irae qui avait pris sa place. Je ne la voyais pas mais je sentais physiquement sa présence, ma peau se hérissait d'effroi. J'entendis le son d'un objet glissant sur une étagère en fer, un léger balancement dans l'air, et... SCCCHLLAK Une lacération raya toute la largeur de mon dos. La douleur fût telle que ma gorge ne parvint pas a pousser un cri tant ma gorge s'était nouée de terreur et de stupeur. Jamais je n'avais ressentis une telle souffrance. SCCCHLLAAK Mon dos se contorsionna, brûlant d'un mal suraigu. Mon cœur taraudait jusqu'à l'intérieur de mon crâne. La poignante sensation que le prochain coup me serait fatal me tira un soubresaut musculaire que mon bourreau prit comme une provocation. SCCCCHHHLLAAAAKKK Déchirure. Le coup final fût de loin le plus sauvage. La douleur culmina dans une sphère inexplorée, je perdis connaissance à la seconde... J'avais 8 ans. ------------------------------------ (1) servante de Lloth (2) marche, esclave ! (3) honorée supérieure.
  7. La tempête se calme. Je reprends peu à peu mon souffle, la main posée sur cette plaie qui me lance. A quelques mètres, un remous, suivi du son léger d'une démarche à la fois prudente et délicate. Je me colle au rocher, m'apprêtant à contrer toute attaque. Aurait-elle reniflé l'odeur de mon sang ? Est-ce cela qui l'attire ? Elle sait que je suis blessé, elle veut en profiter... A cet instant, toutes les mises en garde des étoiles, du baron et du Roy même tournoient dans mon esprit. Je dois être vigilant. Ignis, la peau ruisselante, sors de derrière la parois et plante son regard dans le miens. Mes muscles se bandent, prêt à bondir pour l'affronter au corps à corps cette fois, un mode de combat que je maîtrise sans nul doute bien mieux qu'elle. A mon grand étonnement, je ne décèle à son expression aucune trace de colère. Elle observe ma cachette dont le sol est parsemé de tâches sanglantes, puis mon corps et mon visage, rougis de long filets vermeil. Ses lèvres s'entrouvrent alors : « Elfe noir, pourquoi fais-tu cela ? » Me demande-t-elle dans un murmure. Mes sourcils se froncent. Je ne comprends pas. D'un geste harmonieux des doigts elle commande une ondée de guérison qui vient inonder mon visage. Mes plaies se referment, laissant un vague souvenir de la meurtrissure. Pourquoi faire quoi ? Fuir ? Je ne comprends pas. Tu uses de la menace, on me met mille fois en garde contre toi, tu déchaîne ensuite ta colère, puis tu viens me soigner, et c'est toi qui me demande ça ? Je me lève et lui fait face. Tu m'es étrange Ignis. A la fois tu te veux maléfique mais tu ne veux pas être prise comme telle. Les dommages inéluctables sans doute d'une Nécromante au karma si bon... Je la regarde avec intensité. Derrière elle, les bassins ont presque retrouvé leur sérénité, mais sur ma peau l'air est désormais plus frais. Un frisson me remonte jusqu'à la nuque. J'ai appris tout au long de ma vie à me méfier. J'ai aussi beaucoup appris a me méfier des femmes. Aux origines, mon peuple était gouverné d'une main de fer par des femelles dominantes et sadiques, réduisant les mâles en esclavage. J'ai fuis cette société depuis plus de 150 ans, mais cette emprunte est inscrite là, fis-je en posant mon poing fermé contre mon torse, ce qui fait que je ne sous estime personne, car je connais la cruauté et la détermination dont les femmes peuvent faire preuve...Tu peux donc être satisfaite de ton effet si tout ceci n'était qu'un jeu...auquel je n'ai plus fini par croire à la fin... Je restais immobile face à elle, ne la quittant pas des yeux, m'interrogeant sur ce qu'elle allait bien pouvoir me dire à présent...
  8. Le design est vraiment très réussit. Ça claque ! Félicitation au designer. note : je suis plutôt difficile en la matière, alors vous pouvez être vraiment fier de vous ^^ Pour moi, il n'y aurait plus qu'a changer le design des items/équipement qui est un peu obsolète maintenant (notamment certaines armures/armes). Les raccourcis sont vraiment extrêmement bienvenus. J'adhère.
  9. La sorcière incante l'élément qu'elle maîtrise le mieux, l'eau. Ses lèvres poussent des paroles inaudible d'une magie de destruction élémentaire. La surface liquide vibre puis boue autour de nous, et se forme peu à peu un tourbillon grossissant de seconde en seconde, s'emparant de l'eau des bassins alentours. Je fronce les sourcils. Ignis profite d'un instant inattention pour se défaire de ma prise et me susurre à l'oreille. « Tel est pris qui croyait prendre au final. Que vas-tu faire à présent Drow ? Ne cherche point à toucher là ou tu pourrais te bruler, c'est dangereux. » J'accroche son regard. Son besoin de domination et son arrogance sont telles qu'elle semble oublier à quelle camp j'appartiens, seul compte sa victoire. Je m'interroge alors sur ce qu'elle compterai faire de moi si elle parvenait à me réduire au silence. Le tourbillon se transforme bientôt en typhon, mes pieds ont touchés le fond, le niveau de l'eau m'arrive sous les genoux, des rafales de pluie me fouettent le corps. La nécromante à les bras levés, un simple geste de sa part et la tornade s'abattra sur moi. Milles alternatives se pressent dans mon esprit, mais je dois agir. Je soutiens à nouveau son regard, élevant la voix pour qu'elle m'entende au milieu de la tempête. Que cherches-tu, Ignis ? Ma reddition ? Mon humiliation ? La victoire ? Si tu es ici pour me vaincre, sache que je ne suis pas là pour asseoir ma domination. Tu te trompe d'homme, et plus que tout, tu connais très mal les elfes noir... Pour toute réponse, la sorcière ordonna aux trombes d'eau de s'abattre. Sans la quitter du regard, je prononça une incantation dans ma langue ancienne et disparu soudainement. Les yeux d'Ignis s'écarquillèrent face à ma disparition quand une vague de plusieurs mètres tomba dans le bassin. La violence du choc fût telle qu'elle se fit surprendre elle-même et alla se réfugier au sommet d'un rocher. De mon côté, dissimulé par un sort d'invisibilité propre aux capacités naturelles des drows, je n'eûs pas le temps de rejoindre la rive et fût brutalement projeté contre les rochers. Un filet de sang s'échappa de mon arcade sourcilière et de ma lèvre inférieur. Je me débattis contre le courant quelques instants avant de réussir a prendre appuis sur la rive et a m'y hisser. Le sang gouttait abondamment sur la pierre. Je remercia mentalement la déesse de l'Air qui, dans sa bonté pour ses enfants, avait amoindri la violence du tourbillon. Le choc aurait pu avoir raison de moi. Sonné, je me traîna dans le renfoncement d'une cavité, là où la sorcière ne pouvait me voir de son poste d'observation. Je m'assis, le corps endoloris, le souffle court, le dos contre la pierre tiède et tenta à l'aide de mes faibles facultés de guérison d'arrêter l'hémorragie. Le sort d'invisibilité se dissipa progressivement, me livrant à la lumière des lieux. Mes sens décuplés par l'adrénaline, je guettais le moindre mouvement autour de moi...
  10. Une goutte d'eau chaude perla sur ma bouche. L'ombre avait déjà disparu. Mon instinct alerta chacun de mes sens. Quelqu'un était ici, je n'avais pas rêvé. Je fermais à nouveaux les yeux, inspirant sereinement les effluves caressant la roche, guettant le moindre mouvement d'onde, la mélodie langoureuse des remous. Une odeur singulière, un parfum familier mélangé à l'humidité s'insinua jusqu'à mes narines. Je l'inspira profondément, saisissant toutes les notes de la fragrance. Un léger sourire se dessina sur mes lèvres. Une vague délicate remonta sur mon torse. Mon regard de jade scintilla d'excitation. Le jeu venait de commencer. Je m'immergea lentement dans les eaux du bassin, et nagea dans le fond aussi lestement qu'une murène en prédation. Je contournais ma cible dont les courbes devinrent bientôt plus précises. Sa chevelure de feux dessinait un voile déchirant dans les profondeurs. Son pied chercha un appuis, une impulsion et elle remonta la tête à la surface. Arrivant dans son dos j'en profita pour m'élancer sur elle. Le mouvement naturel de l'onde fût brisé par ma brasse de fond, la jeune femme fit volte face au moment où mes mains saisirent fermement ses poignets. Mon visage surgit de l'eau face au sien. Par réflexe elle résista un instant à ma poigne puis nos regard se pénétrèrent en silence. OLOTH ZHAH TUTH ABBIL LUETH OGGLIN, IGNIS... Tu te fais prendre à ton propre jeu ma chère. Lui lançais-je avec ce sourire insolent qui me caractérisait, et qui je savais, avait tendance à la provoquer plus que de coutume.
  11. Le temps est à l'orage. La pluie bat le sol. Intensément. Aqua contre Terra. Elle ne lui laisse aucun répit depuis des heures. Elle l'abreuve, l'inonde, dessine dans sa chair de nouveaux paysages, de nouvelles cicatrices. J'observe, silencieux, à l'abri d'un auvent. Le repaire des Constels est désert. Je m'imprègne du lieu, de l'odeur de la terre mouillée, de l'architecture des bâtiments, de la forêt alentours, du son clair de l'eau cognant les toits et de la brume vaporeuse qui s'étend lentement sur le sol. L'endroit m'est de plus en plus familier, je vais et je viens d'un bâtiment à un autre, croisant souvent quelques compagnons d'armes. La palabre est ma principale activité depuis mon intégration, je glane ici et là quelques informations utiles, je fais connaissance, je bois des verres puis je repars flâner, espérant trouver au détour d'un couloir un lieu que je n'ai pas encore exploré. N'y a-t-il pas de salle d'entraînement quelque part ? pensais-je. Je décidais de m'aventurer au sein d'un lieu que je n'avais pas encore examiné, espérant y trouver une salle remplie d'armes diverses, d'armures étincelantes, dont le sol serait recouvert de tapis de luttes et du plafond serait accroché quelques mannequins en sacs de jute emplis de paille. J'arrivais dans un large hall circulaire, haut de plafond et entièrement recouvert de marbre, une atmosphère chaleureuse et humide planait dans l'air. Le mur du fond était flanqué de trois portes de bois noble comportant des inscriptions sur chacune. Curieux d'en apprendre plus sur cet endroit singulier, je m'approchais. Dans le panneau de la première porte était gravé : Le Miroir de Diane, accompagné d'une mention "Réservé aux femmes". La seconde portait l'inscription Antre des Mâles suivi de "Réservé aux hommes". La troisième et dernière portait le nom de Les Sources Chaudes et se disait "Mixte". Je reculais d'un pas, perplexe sur ce qu'il pouvait se cacher réellement derrière ces portes. Une étincelle d'espièglerie frétilla dans mes yeux à l'idée de pénétrer dans le Miroir de Diane, mais je me ravisais rapidement, le minimum de bonne manière qui m'habitait me pressait de ne pas passer pour un rustre violeur des règles d'une communauté que je venais à peine d'intégrer. Je posa ma main sur la poignée des Sources Chaudes et pénétra dans les vapeurs du couloir. Le corridor était éclairé sporadiquement par quelques bougies emprisonnées dans des bulles de verre pendues au plafond, se balançant doucement sous les vagues de vapeur. Vêtu comme je l'étais, la chaleur et l'humidité devenaient rapidement étouffantes. Au bout de quelques mètres et après avoir retiré ma cape, je découvrais une ouverture dans le mur qui débouchait sur un vestiaire. Sur un banc de bois était disposé quelques serviettes sèches, et contre le mur quelques casiers abritaient les affaires des visiteurs. Je retira mes vêtement sans tarder, le corps déjà échauffé, les fourra dans un casier libre et noua une serviette autour de ma taille. Reprenant le corridor, j'avançais pieds nus sur la dalle humide et tiède, passa par un petit bassin d'eau claire m'arrivant aux chevilles et fini par aboutir dans une pièce immense. Le marbre se mêlait à la pierre brute. Je venais de pénétrer dans une caverne naturelle, creusée par l'eau, dont les courbes douces et rebondies invitaient la caresse. De nombreux bassins s'étaient formés par l'érosion et le temps. Plus ou moins étendus, plus ou moins profonds. L'air tiède et épais s'accouplait au parfum âcre de la roche. Une brume épaisse voguait sur toute la largeur du lieu, empêchant aux visiteurs de s'identifier clairement. Des nuages apparaissaient les formes des corps et des têtes, rien de plus. Pas un détail, à peine un geste, a moins de se tenir à moins d'un mètre. Impossible pour moi de dénombrer, et encore moi de déterminer s'il s'agissait d'hommes ou de femmes. Ma serviette glissa au sol et je m'enfonçais dans l'eau chaude. Ma nuque se laissa bercer par le léger remous de la source. Je fermais les yeux, les oreilles immergées, profitant du silence sourd et mystérieux d'Aqua qui me portait amoureusement au creux de ses bras liquides. Une onde légère et fluide vogua jusqu'à mon corps, j'ouvris lentement les yeux et distingua une ombre se dessiner dans la brume...
  12. La conquête. Un désir ardent ressentit dans les tripes de tout mâle un tant soit peu combattif. Conquête de villes, de terres, de provinces, de continents, de royaumes, de mer, d'océans...et de femelles. Qui dit conquête, dit soumission, notions ramifiées à l'origine du pouvoir. Peu importe dans quelles conditions un territoire est conquit, le perdant est soumis à la volonté suprême du vainqueur. Pour certains conquérants, la victoire militaire ne suffit pas. Le sang, l'incendie, la mort, la souffrance, ne parviennent pas a rassasier les appétits voraces des généraux. Pour que l'annexion soit complète, ils se doivent de posséder dans la chair les femmes du pays. Comme on prend une ville, pénètre dans ses maisons, pille ses richesses, assassine la moindre résistance, les envahisseurs prennent les filles et les mères qui portent en elles tout l'exotisme et le folklore de la contrée. En les violant, ils s'accaparent les derniers fruits de la récolte, les goûtent puis les jettent à terre pour les écraser sous leurs talons, déshonorant ainsi leurs maris et leurs frères. Du plus loin que je me souvienne, lorsque nous allions à El'lar d'Ssinssrigg, mon ancien compagnon de route Rizzen Jhalavar prenait grand plaisir à s'offrir une fille pour, je cite « Goûter la terre ». Sa misogynie était égale à son amour de la magie noire. Ses pratiques avaient eu raison de bon nombre d'entre elles. Les rares survivantes ne devaient pas la vie à une quelconque clémence de sa part, mais à leur chance et leur instinct de survie... Après ce que nous avions vécu, je comprenais son exécration même si je n'approuvais pas ses actes. D'une voix mélodieuse, encore frais de son expérience macabre, il me contait, fasciné, a quel point l'essence des femmes de chaque contrée lui révélait les subtilités du pays. Mes silences le faisaient rire, et il me traita souvent de « Wael », jusqu'à ce que nos routes se séparent brutalement... Au cours de mes longs voyages, j'ai remarqué que cette coutume était plus répandue que je ne le pensais, et particulièrement chez les humains. La domination, la possession du mâle sur la femelle livrée corps et âme pour quelques pièces, ou pour le confort et la sécurité toute relative d'un foyer semblait universel à la surface, alors que dans les profondeurs, il en était tout autrement. J'étais né dans une société tyrannique et matriarcale, alimentée par la haine de la lumière et de toute autre race, et je me retrouvais plongé dans l'exact inverse, le reflet maléfique d'un monde tout aussi tyrannique, mais patriarcal. Au départ l'incompréhension m'envahit, puis peu à peu je me rendis compte, tout comme dans les profondeurs pour les mâles, que la majorité des femelles en surface se soumettaient à la condition dans laquelle on les jetaient. Pas de rébellion, peu de grincements de dents, aucune révolte, les hommes décidaient pour elle, les éduquaient de sorte à accepter, subir et se contenter parfaitement de leur situation, et ils y parvenaient bien. Le monde à la surface chez la majorité des peuples et des races était phallocrate, quelques unes tendaient vers une égalité, mais quelques différences notables me ramenait sans cesse au même constat. Pendant un temps, j'ai été diaboliquement tenté de prendre ma revanche sur le genre féminin, et j'ai cédé plusieurs fois, sans pour autant tomber dans les extrémités de Jhalavar. Je me suis retrouvé bien souvent face à des femmes magnifiques a qui on avait confisqué toute étincelle de discernement, me mettant au pieds du mur face à mes instincts primaires. De la chair. De la chair à dominer, a prendre, a posséder, et a laisser au prochain, car je ne pouvais satisfaire ces êtres vides et formatés. Leurs besoins de sécurité, de protection et leurs désirs de maternité. L'homme en surface avait réussi le tour de force de réduire ses femmes en de jolies pondeuses obéissantes. J'ignorais combien de décennies, de siècles il avait travaillé pour parvenir à ça, mais le résultat était là. Pendant de nombreuses années, j'ai traîné mes guêtres de cités en cités, me rassasiant de cuisses, de fesses, de seins, sans espérer rien d'autre, mais en de rare occasions, j'ai fais quelques rencontres d'un genre nouveau. Des rencontres singulières et inoubliables, de femmes révoltées, de « virago » comme lançait les hommes de la surface avec dédains, furieux d'avoir à faire à une femelle trop éveillée et consciente pour pouvoir les serrer. Des guerrières, des mages, des archères, accusées la plupart du temps de sorcellerie, traquées par les mâles, violées puis brûlées vives sous les hourras de la populace ignorante. Des rencontres clandestines, passionnées et brèves, arrêtées brutalement par une fuite ou pour la mort. Cette femme. Farouche. Tiraillée entre le rejet et l'attirance. Elle m'intrigue comme ces rares autres, et dans ce royaume, si la chasse à la sorcière existe, elle a été supplantée par les affres de la guerre, alors...Peut être ais-je une chance de la connaître, et peut être aurons nous le temps, avant que la mort m'achève ou vienne la chercher, de nous trouver quelque part...
  13. Heureusement, Leif est là (et Nyoa, même s'il a une robe ).
  14. Dans les infos officielles, il est spécifié que l'arrivée sur MZ sans perte d'XP peu désormais se faire au lvl 46. L'inscription du panneau d'info près de l'Ent emmenant à Kiar-Mar ne prend pas en compte la mise à jour : Informations Attention, à partir du niveau 30, cet ent vous emmènera sur Kiar Mar, une zone réservée aux niveaux 30-40, en attendant le passage sur Melrath Zorac (pour rappel, passer sur MZ après le niveau 40 vous fait perdre toute l'XP accumulée au-delà dudit niveau, il faut donc passer dès que vous êtes 40). Elle contient des nouvelles quêtes, des nouveaux monstres,... Mais elle est accessible aux quatre éléments! Vous y trouverez donc des tueurs, faites attention qu'une fois passé le niveau 30 vous êtes apte au PvP : dormez à l'auberge et méfiez-vous de mauvaises rencontres! Bonne chance.
  15. Je signale que le prix des dropps n'est pas à jour dans les Parchemins de TDE.
  16. Merci à vous deux, je n'hésiterai pas a vous contacter en plus de mon parrain, d'autres questions me viendrons sans doute rapidement.
  17. Merci pour vos réponses. Personnellement j'ai choisi une spécialisation épéiste qui colle plus a mon RP, Jean je vois que tu ne parles que de frappe contondante, les attaques a l'épée sont moins puissantes ? Si oui y a t-il une compensation a cette moindre puissance ?
  18. Plus de précisions sur ce point ? Un rogue/mage/nécromant n'attaque pas à distance ? D'ailleurs est-il possible de savoir ici environ a quelle distance chacun peu attaquer ?
  19. Merci pour vos réponses Concernant le déplacement au clavier, je pense au contraire que ça rendrait plus fluide le PvP, et j'imagine surtout pour les classes CàC qui doivent courser les classes à distance pour les frapper. Un clique pour avancer, un clique pour locker, un clique pour taper, un clique pour avancer, un clique pour taper etc, c'est tout sauf fluide, et pour palier aux abus en effet il suffirait d'intégrer un limitateur de "vitesse" basé sur le nombre de cases parcourues en un temps T qui représenterait la fatigue. Pour ce qui est du graphisme, quand je dis que je trouve le tout un peu fade c'est au niveau des couleurs, ça ne veut pas dire que j'aimerai voir ce jeu se transformer en cartoon, ce n'est pas du tout mon goût et la vision que j'ai d'un jeu de rôle. Y'a des choses intéressantes a faire pour faire évoluer l'interface et le PvP, bon courage au staff pour les nouveautés a venir
  20. Même impression concernant les déplacements. Sinon j'ai une question concernant la prise de potion car je n'ai pas trouvé le moyen de les faire apparaitre ailleurs pour une prise rapide, doit-on obligatoirement revenir dans l'inventaire pour les prendre ? Si c'est le cas, pas pratique du tout. Mis-à-part ça, bon point pour l'attribution du parrain en effet, le site des Parchemins de TDE aide bien aussi au début. Niveau graphisme je trouve que l'interface pourrait être vraiment améliorée, elle fait un peu "amateur", l'utilisation de l'espace pourrait être grandement optimisée et les couleurs du jeu sont un petit peu fades a mon goût. Sinon, tout ce qui tourne autour des skins, des karma, des éléments me parait très intéressant. Voilà pour l'avis d'un lvl 14. Helevorn
  21. La lame de mon poignard scintille dans le noir. Les jambes dans le vide, j'aperçois à travers la nuée des lumières. Le vent tourne, lentement, caresse mon visage baigné par la douceur du soir. Mon regard scintille. Les terres suspendues d'Aeris vagabondent nonchalamment au dessus des hommes. Le continent, la mer, les tréfonds et leurs vapeurs brûlantes. La voûte est immense. Mes pupilles s'égarent dans les méandres ténébreux, constellations profanes, dévorantes. Je erre. L'air qui fait vivre ces hommes, en bas, inconnus de mon cœur, inconnus. On m'a dit qu'ils se déchirent. Qu'ils s'allient. Qu'ils s'esquintent et se réconcilient. Mes doigts se resserent sur le pommeau du poignard. Insignifiante lame. J'ai tant parcouru. La lune reflète sa lumière sur mon visage. Mon esprit est ouvert et prêt a dévorer le monde. L'excitation remonte le long de mon échine. Les chemins de ma destinée se dessinent devant mes yeux. Multiples.
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