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Terre des Éléments

Helevorn

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Tout ce qui a été posté par Helevorn

  1. M'aider ? N'as-t-elle pas encore conscience de l'état de fatigue dans lequel elle se trouve ? Je pourrais presque penser que c'est encore une bravade, mais finalement, je la sens désormais trop exténuée pour manifester sa combativité habituelle. Elle vient vers moi dans le désir de m'accompagner mais vacille soudainement. Il ne manquerait plus qu'elle s'évanouisse. Je pose ma main sur son bras et la guide vers une chaise pour la faire assoir. Je la tiens quelques instants pour m'assurer qu'elle a assez de force pour tenir dans cette position, puis saisi une bouteille sur l'étagère de ma bibliothèque. Une boisson douce et sucrée qui la fera tenir, je l'espère, jusqu'à ce que je revienne. Le liquide doré se répand dans un verre à pied, libérant une délicate odeur de fruits. "Buvez, ça vous redonnera un peu d'énergie." le lui donnant. Elle le saisi d'une main fébrile et le porte à ses lèvres sans réfléchir. Je pourrais à ce moment faire tout ce que je souhaite d'elle. La boisson liquoreuse ne libère aucune note d'alcool pourtant il s'agit bien là de vin. J'espère qu'elle ne s'en apercevra pas, sinon qu'elle ne m'en tiendra pas rigueur car c'est tout ce que j'ai sous la main. "Je reviens vite." Le puits. Il faut que je me hâte. Mon front se plisse soudainement. Il faut de l'eau chaude ! Je peste, laissant tomber mes épaules dans un soupir, les yeux au ciel. Je ne lui ai pas demandé si elle connait un sortilège pour chauffer le liquide, mais vu sa fatigue, ça n'aurait pas changé grand chose. Je réfléchis à la recherche d'une solution. Les sources ! Je m'empare de deux grands seau de métal qui conserverons la chaleur et me précipite dans les thermes. Après quelques minutes, me voilà de retour, gravissant les marches menant à ma chambre, deux anses de fer tendues sous le poids dans chaque main, les récipients fumants remplis à raz bords. J'avance précautionneusement, poussant du pieds la porte de ma chambre et y pénètre. Je les pose sur le parquet sans regarder où se trouve Rhapsody, frottant mes paumes douloureuses l'une contre l'autre avant de lever la tête...
  2. Helevorn

    Manque

    Je comprend à ses mots qu'elle n'exclue pas l'Amour finalement, contredisant un peu ses précédentes paroles. Ses doigts agrippent mes vêtements, elle m'attire contre elle. Ses seins se plaquent contre moi, lui offrant un sublime décolleté. Elle m'exprime son manque et appuis ses dents contre ma peau, tendrement, tout en laissant planer une tension charnelle entre nous. Je ne sais pas où elle veut en venir, son discours s'emmêle paradoxalement. Elle me laisse entrevoir le sentiment tout en ayant des gestes trahissant le désir. Je ferme les yeux, glissant ma main dans son cou, la respire. Ses mèches de cheveux chatouillent mon nez et mes lèvres, je me recule suffisamment pour la regarder à nouveau. J'aurais envie de répondre "Moi aussi" mais quelque chose m'intime la réserve, je me contente de lui sourire et de l'embrasser. J'aurais envie de lui infliger maintes questions mais je préfère me retenir ne voulant pas la faire fuir comme la dernière fois. Je me contenterais d'une seule, pour le moment. "Désires-tu revivre ces délices un jour ?"
  3. Elle marmonne. La colère monte, grondante. J'ai presque envie de rire de la situation en repensant à sa malchance. Deux fois qu'elle se retrouve dans une position inconfortable en l'espace de quelques heures. Un peu trop d'émotions dans sa jolie petite tête d'enquiquineuse. Elle ne fera pas de vieux os en arrivant au Domaine...si elle y arrive en un seul morceau, qui sait la soirée n'est pas terminée. Il ne manquerait plus qu'elle se torde une cheville pour parfaire la soirée. Ne voulant pas accentuer son malaise, je me contente d'esquisser un sourire et de la rassurer. "Ce n'est rien qu'un peu d'eau et de vase, ça partira facilement sur du cuir." Ce qui ne serait pas le cas pour sa robe malheureusement sur laquelle je ne prend guère le temps de m'attarder, soucieux d'éviter un nouvel incident diplomatique. Je monte sur la berge, fléchis les jambes et tend mon bras dans sa direction. Elle attrape mon poignet tandis que je m'empare du siens et l'aide à gravir la pente. Une fois sur la terre ferme, je resserre les pans de sa cape, qui a été plus épargnée que le reste, sur ses épaules. Avec un peu de chance, elle n'attrapera pas froid avant notre arrivée. "Nous allons faire vite, vous pourrez prendre un bain et vous changer." Aucune robe dans mes placards évidemment, et vu l'heure je ne pourrais dénicher aucun vêtement féminin pour ce soir. Il me faudra trouver de quoi la vêtir pour la nuit. Tout en y réfléchissant, je reprend le chemin du Domaine, pressant le pas sans trop m'éloigner de Rhapsody qui peine davantage sous la lourdeur vaseuse de ses habits. Nous sortons enfin de la forêt. C'est avec soulagement qu'elle s'arrête à côté de moi, essoufflée, les traits tirés par la fatigue. La haute palissade s'étire jusqu'au ciel sous son regard délivré. Je la conduis sans tarder dans mes appartements, ne voyant pour l'instant nul part où la mener et pensant que la visite des lieux pourrait attendre jusqu'au lendemain. Nous avons sans doute quelques chambres libres pour les invités, mais je n'en n'ai pas les clés, et ce n'est pas une heure décente pour réveiller qui que ce soit. Nous devrons faire avec les moyens du bord. Je la laisse entrer dans ma chambre, allume quelques bougies pour qu'elle y voit claire et lui désigne la salle de bain. "Voulez-vous prendre un bain ?" me tenant dans l'embrasure de la porte, prêt à aller chercher de l'eau.
  4. Mauvaise idée. Encore un coup d'orgueil. Je pousse un soupir blasé qu'elle n'entend pas, trop concentrée sur les possibilités qui s'offrent à elle pour traverser. Je pose mes mains sur mes hanches, l'observe, examinant ses mouvements hasardeux. Nul doute qu'en pleine forme elle aurait réussi à passer de l'autre côté, mais pas dans cet état. Elle écarte les pans de sa cape, dévoilant une nouvelle fois ses jambes nues et se lance. Je m'approche un peu, libérant ma vue de l'amas de végétaux planté au rivage, et vois son pieds se poser sur une pierre plate bien trop glissante pour lui assurer une quelconque adhérence. Immédiatement elle perd pieds, et ce qui devait arriver arriva... Elle bascule en arrière, agitant maladroitement ses bras pour tenter de retrouver l'équilibre, en vain. Une demi seconde de sadisme m'incite à la laisser s'écrouler dans la boue, une leçon qui lui servira peut être à l'avenir, mais je me précipite plongeant mes mains sous ses aisselles pour l'empêcher de se cogner la nuque contre une pierre. Une gerbe d'eau éclabousse mon pantalon quand ma botte percute la surface du ruisseau pour prendre appuis, l'autre, fléchie contre la pente terreuse. Elle est a moitié allongée dans l'eau, le séant baignant dans la vase mais le dos, les épaules et la tête intacte si ce n'est mouchetée de liquide. Je la soulève à la force des bras pour la remettre sur pieds. Elle est alors dos à moi et je m'attends une fois qu'elle se retournera à subir sa mauvaise humeur, maintenant que sa robe est définitivement ruinée et qu'elle est trempée jusqu'aux os...
  5. Je m'enfonce entre les conifères, évitant agilement quelques souches et les racines déterrées des arbres, suivant un sentier invisible à travers les fougères qui fouettent doucement mes jambes et mes mains. Je jette de temps à autre un regard en arrière pour m'assurer qu'elle est sur mes traces. Si elle venait à se perdre, il y aurait peu de chances qu'elle parvienne seule au Domaine dans son état de fatigue. Ses pas sont moins assurés que les miens, la journée a été longue et Rhapsody commence à atteindre les limites que sa physiologie humaine peut supporter. La colère qu'elle a ressentit ce soir y aura d'ailleurs largement contribué. Nous arrivons bientôt à un petit cours d'eau qu'il faut enjamber. Ma taille me permet d'une légère impulsion de me retrouver de l'autre côté, mais la jeune femme aura sans doute plus de difficultés. Je ralentis l'allure levant ma main a côté de ma tête pour lui indiquer mon arrêt. Le ruisseau scintille d'un éclat argenté, nous enveloppant d'une aubade minérale. La rive est luxuriante rendant sont bord difficilement appréciable quand on ne connait pas. Je me tourne vers mon invitée. "Il faut enjamber le ruisseau, le domaine n'est plus qu'a quelques centaines de mètres." Rhapsody s'approche pour examiner le terrain. "Est-ce que ça ira ?" sondant son regard. Une façon de proposer mon aide sans le faire.
  6. Songeuse, elle prend quelques instants de réflexion avant de me donner son aval. L'idée de dormir dans le froid des ténèbres l'a finalement découragée. Je lui réponds d'un léger sourire et emboîte le pas en direction du Domaine. Je suis assez rassuré par son choix, m'interrogeant néanmoins sur l'origine de ce ressentit. J'aurais tout aussi bien put la laisser à son sort, seule, livrée à la forêt, à la merci des rôdeurs nocturnes, tant des bêtes que des hommes. Je remet rapidement ça sur le compte de mon empathie, si paradoxale mélange chez moi...Scindé entre bestialité et altruisme...Une autre réflexion étincelle dans mon esprit, ce qui me tire un franc sourire que la jeune femme ne manque pas de remarquer. Je la regarde alors, les yeux miroitant d'une magnifique lueur émeraude. "Vous serez bien chez nous. Les étoiles sont des plus hospitalières." Nous marchons côte à côte près d'une heure avant d'atteindre un épais bois baigné d'une atmosphère surprenante. Inquiétante pour ceux qui n'ont jamais entendus le chuchotement des Ents, effrayante pour ceux qui ignorent la force occulte de la nature. Un sourire à l'attention de mon invitée. Nul doute qu'elle aura le cran de s'y aventurer, son appartenance à Terra est un atout. Une consigne néanmoins. "Ne me perdez pas de vue." Puis je m'engouffre sous le couvert des arbres.
  7. Elle se radoucit et discipline suffisamment l'orgueil qui la mord pour me remercier et accepter ma proposition. Mes traits se détendent par la même, je la dévisage un bref instant. Le lieu dans lequel nous nous sommes retrouvés n'est qu'une taverne, pas une auberge, elle n'y trouvera donc aucune chambre, et je me vois mal la laisser dormir dehors, si peu vêtue et seule. "Vous ne trouverez aucun lit où vous reposer à la taverne. Je rentre au domaine des Constellations, c'est un peu plus loin, mais si vos jambes ne sont pas trop épuisées, vous y trouverez une chambre et de quoi vous restaurer au coin du feu si vous le souhaitez." Mon côté protecteur me perdra... Son fort caractère m'a quelque peu irrité, et un second sursaut d'arrogance de sa part suffirait à me faire sortir de mes gonds moi aussi. Qui sait ce que je pourrais faire d'elle alors...Étant ce que je suis...sauf qu'elle l'ignore...Espérons donc qu'elle se montrera des plus agréable si jamais elle accepte.
  8. Helevorn

    Manque

    Je l'écoute en silence. Elle brise la distance, goûte à mes lèvres, m'enlace. Je sens dans le timbre de sa voix qu'elle sait de quoi elle parle. Une fêlure. "L'Amour est trop capricieux pour en valoir la peine alors..." laissant ma phrase en suspend, mes yeux dans les siens, cherchant sa vérité. Implicitement, j'en déduis à sa phrase que la chair est plus sûre pour elle comme pour moi, et qu'il est inutile de chercher plus loin. Inutile de se battre, inutile d'essayer.
  9. Helevorn

    Manque

    Elle confirme ce que je pensais. Puis elle se lève, contourne son bureau et vient se caler entre lui et moi. A peine plus d'un centimètre nous sépare. Son parfum, son aura, son corps si proche. Je sens sa chaleur, le rappel de sa saveur taquine mon palais. Elle me scrute. Ses cheveux relevés en chignon, laissant quelques mèches négligemment tomber dans son cou, négligence savamment étudiée, lui donnent un autre visage qu'il m'est fort appréciable de regarder. Sa question est assez surprenante. Elle, comme moi, savons que nous le faisons sciemment depuis cette fameuse nuit. "Sans doute pour les mêmes raisons que toi." soutenant son regard, immobile.
  10. Helevorn

    Manque

    Quelques jours sans elle. Une barrière de silence s'était érigée entre nous. Maladresse... C'était peut être mieux ainsi. Je ne pouvais cependant pas me dispenser de venir au Manoir comme l'exigeaient mes fonctions. Nous nous évitions plus ou moins sciemment, nous nous arrangions pour ne pas nous retrouver face à face. Embarrassés l'un et l'autre par une situation des plus inextricable. Elle gênée par mes mots, par l'Amour, moi, entravé par mes penchants, par la Chair. Début d'après midi. Ma langue appelle la saveur d'un breuvage. Non pas par soif, mais par envie. Je retourne dans la taverne cossue, sombre et pourpre, du Manoir. Souvenir de notre rencontre... Ses divans matelassés. Son comptoir de bois sombre. Ses bouteilles alignées sur les étagères contre un miroir usé par le temps, dont les reflets et les légères brisures fragmentent le décor, cassent mon image. Je me regarde, accoudé au comptoir, un verre de vin sanglant à la main. Un mouvement lent du poignet pour mêler les senteurs, millésime puissant et subtile. Une gorgée aspirée. Fruits rouges. Rond. Puissant. Tanin équilibré. Mon regard se perd dans le liquide ondoyant, reflétant une lueur rougeoyante sur le bois. Absorbé. Douce amertume légèrement persistante sur ma langue, je la frotte contre mon palais, glissant ma main dans mes cheveux, quand je remarque un parchemin a côté de mon avant-bras. Je me retourne. Personne. J'aurais entendu approché quelqu'un s'il y avait eu un messager. Je le prend, du pouce et de l'index délasse le nœud noir, le déroule. Mes sourcils se froncent. Tellement inhabituel de sa part. Elle ne passe jamais par moi pour transmettre un message, preuve en est la facilité avec laquelle elle m'a livré ce parchemin. Elle aurait put en faire tout autant avec Ombre. Je l'enroule, le renoue, et quitte la taverne laissant mon verre a moitié plein sur le comptoir. Je pourrais me poser un millier de questions, mais je préfère faire le vide. Elle a décidé de briser le silence entre nous. Un prétexte pour me voir. Peut être pour reprendre notre discussion. Ou alors pour tout autre chose. Nous verrons. Je longe l'interminable corridor jusqu'à atteindre un escalier en colimaçon. Je monte, dans les grincements du bois. Première fois que je me trouve devant la porte de son bureau. Je n'y suis encore jamais entré. Un peu paradoxale. C'est ce lieu dans lequel j'aurais dû la voir le plus souvent, au lieu de quoi... Nous n'aimons pas le protocole sans doute... Deux coups rapprochés, et un dernier plus long, plus compacte, contre le bois. La porte s'entre-ouvre d'elle même, sans que je n'ai entendu le moindre mot de sa part. Son office est plongée dans l'obscurité, éclairée par la lueur faible de quelques bougies. De lourds dossiers envahissent le bureau, des volutes de fumée se déplacent dans la pièce, une odeur de rose, une odeur d'encens. Exoriel est assise dans un fauteuil rouge à haut dossier sculpté. Sa beauté diaphane me frappe, comme à chaque fois. Je m'avance après avoir refermé la porte. Je m'arrête devant son bureau, pose son message devant elle, et joins mes mains derrière mon dos, mes yeux dans les siens. "Tu m'as demandé...?"
  11. Elle m'écoute mais je sens vite que la colère à raison de son entendement. Elle ne parvient pas à se calmer, son orgueil la dévore, je le vois dans son regard habituellement clair qui s'assombrit à mesure. Je l'observe en silence. Me demandant si elle aura au moins pris la peine de retenir mes observations ou si j'ai vraiment perdu mon temps à vouloir l'aider. Pas une parole, elle ramasse son arme, la range, soulève l'étoffe de sa robe déchirée puis la jette avec dédain. Mes traits se durcissent, je pars en direction de l'orée de la clairière. Je ralentis mon allure à sa hauteur. "Je vous raccompagne à Terra ?" Inutile d'espérer poursuivre son apprentissage cette nuit, reste à savoir si son amour-propre est trop écorné pour qu'elle accepte que je la reconduise.
  12. Elle dévoile son masque de colère, et c'est cet instant que je veux capter. Pour voir de quoi elle est capable rien de tel que sa ire. Lui confisquer sa dague, mon tutoiement, mes regards sur sa tenue, tout ceci contribue à la faire sortir de ses gonds. Un léger cliquetis m'avertis à la fraction de seconde qu'elle a déclenché un mécanisme à son avant-bras gauche, procédé utilisé par les assassins qui m'est en tous points connu. Elle se jette sur moi avec élan, brandissant sa dague au dessus de sa tête pour me frapper au cœur. Elle est rapide mais j'ai le temps d'analyser sa position. Je peux aisément parer son coup, et étant moi aussi armé, je pourrais sans mal atteindre ses artères, de quoi la faire expirer en quelques instants. Son cou dénudé m'offre d'un pas de côté son auriculaire postérieure, sa carotide. Ses bras à portée me laissent entrevoir la possibilité de sectionner sa veine radiale ou ulnaire près du poignet. Si je fais le choix de trancher la douce chair de ses cuisses c'est la fémorale ou la poplitée près du genoux que j'atteindrais. Je me contenterais de la désarmer dans un premier temps. Je lève mon bras droit fléchi, parant de mon avant-bras le poignet de la jeune femme dans un choc brutal. Je passe mon autre avant-bras derrière le sien et enclenche une clé, en avançant contre elle, la faisant ployer en arrière, le bras tordu, elle lâche son arme dans une plainte. Pour m'assurer qu'elle ne soit tentée d'extraire aucune autre lame qu'elle m'aurait cachée, je pointe son arme à quelques millimètres de sa jugulaire, braquant mon regard dans le siens avant de la délivrer. Je la laisse reprendre ses esprits, et lui livre mes observations. "La colère ne doit pas vous priver de prudence, même si elle vous rend plus sûre de vous. Votre attaque était brouillon, et j'aurais pu en quelques coups vous vider de tout votre sang. Votre assurance pourra toutefois effrayer bien des malappris s'ils sont ignorants du combat au corps à corps, mais vous ne pourrez pas toujours compter là-dessus." Retournant la lame de sa dague dans ma paume je lui tends son pommeau pour qu'elle la reprenne.
  13. Une clairière arborée sera la scène de notre théâtre. Nul spectateur ne viendra y percer de son regard, nous sommes et resterons seuls, accompagnés par les bruissements de la nuit. Eolia souffle un baiser sur les enfants de Fimine, les caressant d'une brise fraîche, chantant dans leurs branches dans un frémissement. Sa délicatesse déplace quelques mèches de cheveux contre mes joues. Je ferme les paupières, faisant quelques pas dans l'herbe haute, emplissant mes poumons de son haleine maternelle. Un crissement. Je tourne le visage. Rhapsody se livre au massacre méticuleux de sa robe. Un morceau de tissu rouge gît au sol, comme une mare de sang souillant la verdure. Interloqué. Je la regarde fendre l'étoffe jusqu'en haut de ses cuisses. Elle se met ensuite en garde, sa dague légèrement en avant et lève enfin les yeux vers moi, repoussant d'un geste de tête ses cheveux indisciplinés. Je remonte le long de ses jambes nues, son buste, son cou et retrouve son visage. Elle intercepte mon regard interrogateur et se sent soudain dépourvue. Je viens à sa rencontre d'un pas déterminé, d'un mouvement lui confisque sa dague et braque mon regard sur son vêtement, un geste du menton pour le désigner. "Crois-tu avoir le temps de te mettre ainsi à l'aise pour repousser le malotru qui s'en prendra à toi ?" haussant un sourcil interrogateur. Je suis son maître d'arme ce soir, et quand bien même ceci est tout à fait improvisé, je ne me ferais pas moins sévère. Il s'agit de parfaire ses techniques de défenses, elle ne bénéficiera d'aucun laxisme de ma part.
  14. Un petit rire. "Qu'est ce qui vous fait croire que je suis votre prétendant ? Vous êtes bien prétentieuse Rhapsody." un sourire mi charmeur mi provocateur. "Tout ceci n'est qu'un simple jeu n'est ce pas ?" Je la scrute, la détaille, observe chacun de ses mouvements. Elle se sépare de la dague qu'elle m'a laissé entrevoir, la plantant dans le bois de la table, puis d'une seconde, la tirant d'entre ses omoplates. "Je n'irais assurément pas les chercher moi-même. Garder le secret sur leurs cachettes est bien plus dangereux car vous pourrez user de l'effet de surprise, dumoins si elles sont facilement accessibles..." glissant furtivement mon regard sur ses courbes pour deviner l'emplacement des autres avant de remonter à ses yeux "Rangez-les à leur place, je pense qu'une petite promenade nocturne sera le parfait cadre de notre mise en situation..." Sur ces paroles je me lève, passe ma tête et mon bras droit dans la longue lanière tenant le fourreau de ma colichemarde et la coince contre mon dos. D'un sourire je l'invite à me suivre, slalomant entre les tables jusqu'à la porte de la taverne. La nuit est fraîche et porte les senteurs d'une forêt proche. Une demi-lune éclaire nos chevelures à la teinte similaire, baignant nos visages d'une aura claire. Elle se place à mes côtés, et nous marchons en silence vers une destination inconnue, nous enfonçant dans les ténèbres...
  15. Helevorn

    Troubles

    Sa réponse est aussi sèche que ses ongles sont piquants dans ma chair. Elle se ferme d'un coup. J'ai semble-t-il touché un sujet hautement sensible. J'ignore à quoi est due cette réaction, seule certitude, elle me cache quelque chose. Son ton, sa réaction physique, autant de facteurs qui trahissent sa négation. Elle s'excuse à son tour, comme je l'ai fais il y a quelques minutes, et quitte le lit pour la salle de bain à la recherche du nécessaire pour me soigner. Ma main perle de légères gouttes de sang. Je la regarde se réfugier dans la salle de bain, les sourcils froncés. Un simple soin mineur aurait suffit... J'aimerais savoir ce qui la trouble tant, mais je sais que ce n'est pas le moment, et peut être que ça ne le sera jamais. Je me lève à mon tour et m'approche de la porte derrière laquelle elle s'est cachée. Trop tôt pour moi, pour elle aussi... "Je crois qu'il vaut mieux que je te laisse...je ne voulais pas te blesser, je suis désolé...Bonne nuit Exoriel." Je m'éloigne, préoccupé, quittant sa chambre pour rejoindre la mienne.
  16. Helevorn

    Troubles

    Je l'écoute, attentif. Ponctuant ses paroles de quelques hochements de tête. Ses mots sont justes. En effet, elle était destinée à autre chose au départ, tout comme moi...Si j'avais écouté le Prince Noir, je règnerais sur l'une de ses provinces abyssale entouré de succubes, à son image. Mais j'ai voulu tracer mon propre sillon dans le chemin du destin, l'abîmer pour qu'il porte ma propre marque, pour m'affranchir un peu du cours inéluctable des choses. Un sourire à son attention. Tout comme j'ai découvert le mot "liberté" dans la bouche des humains des années avant d'avoir put y goûter, j'ai aussi découvert le mot "amour" bien plus tard, et lors de mes voyages on m'en a fait de multiples définitions, toutes aussi fantasques, étranges, inquiétantes les unes que les autres. Si j'ai connu l'attachement, les sentiments, je ne me suis jamais rapproché des définitions les plus merveilleuses qu'on a put me livrer sur le sujet. Exoriel me parle de douceur, "d'autres plaisirs que ceux du corps", mais ne me parle pas d'amour, une question me vient alors. "Sais-tu ce qu'est l'amour ? L'as tu vécu ?"
  17. Un haussement de sourcil amusé. "Et bien peut être serait-ce l'occasion de revoir un peu quelques techniques, vous qui disiez préférer le maniement de la lame pour repousser vos prétendants. Il ne faudrait pas que vous perdiez vos moyens dans un moment critique..." soutenant son regard avec espièglerie "...cela pourrait entraîner de fâcheuses conséquences." Une longue gorgée d'hypocras comme pour savourer ce qui allait venir. Égarant mon regard sur sa robe avant de revenir à elle. J'approche ma main de son bras et saisis un pan de sa manche entre mes doigts, le faisant rouler sous leur pulpe. "Et le sang est si difficile à faire partir comme vous le faisiez très justement remarquer tout à l'heure...Il serait regrettable de souiller un si bel ouvrage." Nous nous jaugeons en silence quelques instants, elle, cherchant sa défense, moi, me repaissant des préludes du jeu enfin lancé. "Savoir dissuader d'un simple mouvement de dague est tellement grisant...Quand voulez-vous commencer ?" Ma main toujours près de la sienne.
  18. Ainsi elle sait manier une lame. Ma curiosité en est éperonnée. La suite de son discours me livre encore quelques informations, accentuant les traits que j'avais ébauchés d'elle au départ. Elle prend le partit de l'avertissement, préférant ne point m'inclure dans son discours mais le message passe sans mal. La nécromancie entraîne beaucoup de dégâts... Du sang sur ses robes qu'elle rechigne à détacher, la jeune femme n'est donc point une lavandière passionnée ? Un sourire remonte à mes lèvres, accentuant l'espièglerie de mon regard. Je garde mon cynisme pour moi pour le moment, je la sens impatiente d'en découdre et la piquante attente que je lui inflige me procure une douce satisfaction. Mon dos retrouve le dossier de mon siège, d'un geste en arrière je dévoile mon arme cachée dans l'angle du mur. Une colichemarde de belle facture, à la garde cerclée de métal, au pommeau de cuir noir, et au fil...faisant glisser la lourde épée hors de son fourreau, affûté d'une main de maître. Un reflet argenté scintille à la pointe lorsque je la lui présente, à la verticale. "Les armes blanches sont avides de sang..." parcourant la lame des yeux avant de revenir aux siens "je serais curieux d'en constater ta maîtrise." jouant avec le miroitement de l'alliage et l'éclairage de la salle, projetant par alternance un rayon sur son bras avant de la ranger lentement dans son fourreau. Son aiguisé de l'acier s'enfonçant dans son refuge de cuir. "As-tu appris le maniement des épées longues ?" jetant un regard à sa cuisse où se tapit sa dague. Là où les lames courtes blessent, les lames longues sectionnent, mais il faut être en mesure de les soulever et sa frêle stature laisse planer peu de doute quant à sa puissance physique...
  19. Elle décide de refuser mon offre et de conserver la distance. Ses raisons, je les entends et les respecte, et n'y vois nulle trace de mesquinerie. Elle me livre quelques pistes que je garde en tête et que j'explorerais sans doute par la suite, puis évoque l'intimité. Je m'interroge alors sur ce qu'elle entend par là, et fini par me dire que je l'apprendrais si d'aventure nous étions amenés à nous revoir ou tout simplement qu'elle me le dévoilerait lors d'une conversation à venir. Elle choisit avec soin les personnes dignes... Voici une attitude des plus prudente et des plus raisonnable. Le sentiment de trahison a dû l'étreindre par le passé pour qu'elle manifeste son instinct de sauvegarde aussi rapidement. Ainsi les règles du jeu sont posées dés le départ. Je lui réponds d'abord par un sourire, lissant entre mes doigts un pan de ma houppelande. "Alors ce sera moi qui m'adapterais." Je reprend ma coupe d'hypocras. Une gorgée, plongé dans son regard, prenant le temps et de savourer mon breuvage, et d'apprécier la clarté singulière de ses yeux d'eau. Puis la pose, jouant de mon pouce et de mon index sur sa largeur la faisant doucement osciller. Un instant de silence avant de déclarer. "Les choses que l'on peut céder à tous n'ont grande signification que pour ceux qui ignorent l'indice de la rareté." Ma phrase se perd un instant dans le froissement de sa cape qui glisse sur le dossier, dévoilant ses épaules, sa robe, et...une dague lacée à sa cuisse qu'elle me laisse subtilement entrevoir. J'esquisse un sourire, imaginant le métal froid contre sa peau, ses doigts glisser sous le tissu pour s'en saisir, la tirée lentement de son fourreau puis... J'incline légèrement mon buste au dessus de la table, me rapprochant d'elle, la regardant droit dans les yeux un sourire esquissé sur les lèvres tout en surveillant ses gestes. Je murmure. "La nécromancie n'est-elle pas votre seul talent pour dissimuler quelques lames à vos appâts ?" Le vouvoiement dans ma bouche sonne comme un délice, comme un fruit entouré d'un mystère à dévoiler feuille par feuille, subtilement.
  20. Quand le tenancier pose nos verres devant nous, je ne la lâche pas des yeux, pas même au moment de payer. Une sorte de jeu semble s'instaurer, et je ne veux pas perdre une once de ce qui se lit dans son regard. Détachant d'une main ma bourse pleine d'or, je la glisse discrètement dans la main de l'homme et lui fais signe de partir. Pas question qu'elle sache combien j'ai dû débourser pour lui offrir ce plaisir, qu'elle ne boude pas soit dit en passant. Ses lèvres rosées touchent délicatement la surface du liquide à la teinte jumelle, elle déguste. Surprise. Son regard se fige un bref instant, les saveurs se répandent sur sa langue, enivrent son palais d'une multitude de goûts suaves et parfumés, les senteurs subtiles la transportent dans une roseraie en plein Azura, un après midi. Voyage des sens. Elle y revient presque immédiatement, désirant ardemment confirmer ses premières impressions, son trouble...exquis égarement de son regard avant d'attester par des mots ses émotions. Ma lèvre bute contre le rebord du verre, je lui souris, lui souffle un "Merci" et goûte à mon tour l'hypocras. Le piment du breuvage, son apprêté, son tanin, contraste parfaitement avec la subtilité de sa boisson. Je repose mon verre. L'observe, décèle son envie de jouer, de me défier, de me tester. Un vue commune... Je décide de briser quelque peu la glace. "Je concevrais parfaitement ton souhait de garder de la distance, ceci dit, et par souci d'équité, j'aimerais tout autant que nous soyons sur le même registre...ainsi...le tutoiement est une possibilité, si tu le désires..." Je lui entre-ouvre la porte, elle en fera ce que bon lui semblera.
  21. Une boisson sans alcool ? Un imperceptible haussement de sourcil. J'ignore s'ils servent quoi que ce soit de ce genre ici, c'est la première fois que je m'aventure à la frontière de Terra. Un coup d'œil en direction du tenancier qui nous regarde, grimaçant, serrant un cure dent usé entre ses lèvres. Une idée point dans mon esprit, s'immisce, se développe, émerge, juste assez avant que je ne l'emprisonne dans son réceptacle machiavélique. Un léger sourire relève la commissure de ma bouche. Vais-je le faire ou non ? L'entreprise est risquée. Si elle ignore les boissons qu'on sert ici, elle n'est peut être pas ignorante de la composition de certains breuvages. Je peux toujours prétexter avoir demandé un hydromel "sans alcool" par exemple, mais si son palais est délicat, elle saura déceler le goût du vin. Et ce ne sont pas deux ou trois larmes d'alcool qui parviendrons à lui faire perdre ses moyens, à moins qu'une telle demande traduise une extrême sensibilité et dans ce cas, cela suffirait à la griser. Mais quel intérêt ? Si ce n'est celui de l'affaiblir alors que je souhaite la découvrir, savoir de quoi elle est capable en toute possession de ses moyens. Je me ravise donc, et lance au tavernier. "Un sirop de rose pour mademoiselle, et un hypocras pour moi." Voilà bien longtemps que je n'avais savouré ce breuvage épicé, lui préférant l'hydromel ou la cervoise, mais ce soir j'étais d'humeur au changement. L'homme disparut derrière le comptoir remuant bruyamment ses bouteilles. Le sirop de rose n'est en général pas à la carte mais je tente le coup. S'il en a, je devrais débourser une coquette somme d'or pour qu'elle puisse y tremper ses lèvres, si il n'en n'a pas, peut être nous fera-t-il l'honneur de nous proposer autre chose, ou peut être se risquera-t-elle, incitée par l'odeur de ma boisson, à y goûter. Le son caractéristique du liège tiré d'un goulot suivi de la douce mélopée du liquide glissant au fond d'un verre vogua jusqu'à nos oreilles. Depuis quelques instants, j'ai détourné mes yeux du tenancier pour les plonger dans ceux de mon invitée. Je l'observe, un sourire au lèvre tandis que l'homme se rapproche un plateau à la main...
  22. J'aurais pu m'attendre à ce qu'elle me fasse patienter de longues minutes, voir des heures, au lieu de quoi elle pousse la porte avec ponctualité. Et au delà de la courtoisie qu'elle a eu d'arriver à l'heure, elle se révèle plus poli que je ne l'aurais imaginé. Tout d'abord elle s'avance dans l'ombre de son capuchon. Je ne vois que ses mains à la peau clair terminés par des ongles fins vernis à la couleur de Terra. Le soucis du détail. Je la suis du regard, elle s'arrête et se découvre, me laissant tout loisir de scruter ses traits. L'obscurité laisse place à la lumière de ses cheveux de nacre, soyeux, encadrant son visage aux traits gracieux, aux lèvres rosées. Ses yeux sont d'eau, si limpides, que je me surprend à me perdre dans leur profondeur une seconde. Elle affiche un sourire. Inattendu. Agréable surprise. Cette jeune Terran est des plus avenante... Je me lève, décidé plus qu'a l'accoutumé de me faire gentleman. Je recueille délicatement sa main dans la mienne et m'incline pour un baise-main, effleurant sa peau de mon souffle chaud, sans la toucher de mes lèvres, avant de me redresser. "Bonsoir Rhapsody. Ravi de te rencontrer." mes yeux émeraude à l'intérieur des siens. Je l'invite à s'assoir, attend qu'elle soit confortablement installée avant de reprendre ma place, recroisant mes jambes sur le côté, posant un coude sur le bord de la table, le visage tourné dans sa direction. "Que puis-je t'offrir ?"
  23. Helevorn

    Troubles

    Sa réponse me laisse un peu indécis. Je me tourne vers elle, adoptant la même position. Mes interrogations ne sont pas calmées, au contraire elles enflent dans ma tête. Je précise alors ma question, espérant avoir une réponse différente. "Les nécromants de nature se nourrissent de souffrances, vivent dans le mal, ont le cœur vide... Cette capacité que tu as de te rapprocher de l'intime m'intrigue...C'est une facette que j'ignorais chez toi..." Un regard sur nos mains liées avant de revenir à elle. "Ne crois pas que ça me gêne...je suis simplement curieux...curieux de te connaître différemment..."
  24. Je sens les choses. Je sens dans l'atmosphère se mouvoir dans l'air l'esquisse de belles promesses, portées par le souffle d'Eolia. Louée soit-elle, et les cadeaux qu'elle m'apporte. Loué soit ce jour où j'ai saisi au vol l'intensité singulière d'une aura venue de Terra. La verte, la luxuriante, la festive, la viveuse Fimine génère parfois des enfants dont les silhouette entrevues dans le vent sont captivantes. Et c'est son cas à elle, cette jeune nécromancienne à la douce aura et au tempétueux caractère. Avide de défis je suis. C'est pourquoi je n'ai pas manqué l'occasion de lui donner rendez-vous dans la Taverne frontalière de Terra. J'y suis déjà depuis quelque minutes, les jambes croisées, assis dans un coin de la salle, un bras nonchalamment posé sur le dossier, le nez en l'air, songeur. En pensant à notre courte correspondance, un sourire se dessine sur mon visage. J'ai hâte de la rencontrer, de voir si elle a dit vrai, et quelque part, je n'ai pas trop de doute. Une chose est certaine, nous ne serons pas dérangés ce soir. L'établissement brille par son manque de clients. Nous serons seuls, accompagnés par le seul clinquement des verres rangés par le tenancier...et c'est peut être mieux ainsi.
  25. Helevorn

    Troubles

    Sa tête se pose contre mon épaule. Je reste immobile, crispé comme un gamin avec sa première petite amie. Je me sens ridicule, mais je ne contrôle pas mes réactions physique. Le démon en moi m'intime de partir ou de la prendre sur le champ, mais je ne veux ni l'un ni l'autre, je souhaite simplement rester près d'elle, dans le calme. Cent fois j'ai vécu ce moment, et cent fois j'ai ressentis cette même frustration. Le fait que je sache d'où cela vient n'allège rien, au contraire, car je ne peux plus me bercer d'illusions, je peux seulement combattre. En essayant de me relaxer, je m'interroge sur elle. Je repense aux difficultés d'Ignis à se lier, à lâcher prise. Le comportement d'Exoriel, aussi maléfique soit-elle est des plus troublant pour moi. Je ne peux m'empêcher de lui poser la question. "Comment se fait-il que tu parviennes à te laisser aller de cette façon avec moi ?"
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