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Tout ce qui a été posté par Helevorn
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Le goût du sang n'égale pas celui de la peau. Un cri de souffrance ne contente pas mon ouïe comme sait le faire un gémissement de plaisir. Un dos qui s'arque sous le coup de l'acier ne régale pas mon œil avec autant de satisfaction que s'il s'agissait d'une arme de chair. Mon arme. Pourtant ce soir, ce n'est pas la petite, mais la véritable Mort que j'ai donné. Sans étincelle de compassion dans le regard. Une nouvelle fois le sang à éclaboussé le métal qui me couvre, et l'étoffe blanche de ma victime à servit à l'essuyer. Quelques pièces d'or récupérées machinalement. L'appât du gain ne me motive en rien. Tuer sans raison, sans motivation est sans doute la plus ignoble des manières d'agir. Ceci dit, ce soir, et depuis cette nuit noir où Melrath à vu ses pavés se transformer en ilots sanglants, peu m'importe la vie ou la mort du genre humain. Peu m'importe sa souffrance et ses joies. Une simple présence non désirée, et les cœurs seront arrachés des poitrines à mains nues. Un regard indifférent pour les souillures pourpres imprégnées dans le tissu de mes gants et sur les bords de ma cape. La dépouille éventrée empeste déjà des fluides organiques qui se mélangent au sang. Infâme pourriture... Je pousse la porte d'une taverne sans avoir l'intention de m'y désaltérer, préférant peut être m'installer à une table de jeux comme je le fais souvent même si j'ai rarement la main heureuse. Le hasard m'a toujours fasciné. Tout comme le destin et ses méandres obscurs. On ne sait jamais sur quoi, ou qui on va tomber... Parmi les tables branlantes, les chaises bancales et leur insignifiante clientèle, une chevelure blonde attire mon regard. Encadrée par deux hommes penchés de façon pressante vers elle, la guerrière dont je distingue l'épée -un très bel ouvrage en passant- me tourne le dos. La couleur d'Eolia pare par endroits l'étoffe de sa tenue des plus légère... De ce fait inutile de s'interroger plus longtemps sur la présence de ces mâles autour d'elle. Étreins par la conviction de la connaître je m'approche, arrivant derrière elle et plante mon regard dans ceux des importuns. L'expression infiniment mauvaise prise par mon visage ainsi que les tâches de sang fraiches sur ma tenue éloignent rapidement les deux hommes. Lourdauds mais pas téméraires. Je ne les lâche pas des yeux, leur faisant bien comprendre ce qui les attendraient s'ils prenaient le risque d'y revenir. Ce n'est qu'au son de la voix de la guerrière que je les abandonne enfin...
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Mon regard se fait profondeur, ma voix abysses, mes ongles se font griffes, et c'est en murmurant d'un timbre rauque que mon appel se fait commandement. Akarni...Akarni slaa, akarni aqshy...Aksho Nurgleth, leth kaar...Akarni...Akarni slaa, akarni aqshy...Aksho Nurgleth, leth kaar... Litanie noire de ma langue originelle, dont je répète inlassablement chaque mot envoûtant ma proie qui se fait mienne. Docilité d'écorchée vive bousculée par le plaisir de la douleur. Le bon puisé dans le mal. Quintessence ultime d'une jouissance qu'elle réprouve encore, écartelée entre son besoin de survie, sa conscience de révolte et la volupté inavouable dont elle est la proie. Ma lame dessine des volutes de sang contre sa chair. Douces coupures, dont la finesse n'a d'égale que leur piquant. Une griffure d'épine... suite non censurée ici > http://constellation.winnerbb.net/t1691-un-piege-malefique-suite#46365
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Fais rouler une pièce d'or étincelante jusqu'à elle en guise de bonjour, esquisse un sourire à son attention et s'en retourne.
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Un soupir plaintif meurt entre ses dents de nacre. Sa poitrine se soulève hâtivement, la gorge opprimée par l'étau de mes doigts. Bientôt ses poumons brûlerons de trop manquer d'air, et je serai le seul qui pourra ou l'en priver davantage ou la délivrer un instant afin qu'Eolia la remplisse de son souffle. La grâce ou la mort ? Non... Il y a tant à faire avant de céder la fin... Cet empire que j'exerce sur elle m'offre une délicieuse satisfaction. Je contemple l'expression de son visage qui se crispe. Son cou rougit laisse apparaître des veines dont le sang n'a plus sont soul d'oxygène. Si belle dans la souffrance. Soumise, brutalisée. Un sourire démoniaque remonte à la commissure de mes lèvres. L'acier froid de ma lame poursuit sa balade tranchante contre le tissu qui craque. Un à coup, puis deux. La pointe s'enfonce tendrement dans la chair de sa cuisse. Je lève les yeux. Une perle de sang roule contre sa lèvre, dégouline le long de son menton. Je suis sa course parfois rapide, parfois lente suivant la pente qu'elle emprunte. Mon bras part soudain en arrière. La robe a été totalement fendue et s'ouvre impudiquement sur ses formes. L'étouffement qu'elle subit fait naître au coin de ses yeux une larme, non pas de peur, mais de souffrance. Son corps réagit sans qu'elle ne le commande désormais. Ma main se desserre juste assez pour la laisser prendre un peu d'air. Son inspiration lui fait vibrer tout le corps et s'engouffre dans ses poumons dans un sifflement recru. De ma main tenant le poignard, je déchire le reste de matière tenant encore son vêtement en place. L'étoffe volte mollement contre ses formes avant de s'écrouler à ses pieds. L'étau s'ouvre et glisse contre son thorax, l'appuyant puissamment contre le mur. La marque de mes doigts laisse une empreinte rose vif sur son cou délicat. Elle reprend son souffle malgré ma main qui l'oppresse tandis que j'observe son corps à moitié nu d'un air flatté. Le dernier morceau qui la couvre est coupé avec succulence. Dentelle noire tranchée d'acier. Je quitte le spectacle inconvenant de ses courbes livrées pour retrouver l'or de son regard...
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Elle s'approche toujours plus près comme fascinée par ce qu'elle peut lire au fond de mon regard. Elle dévore des yeux chaque millimètre de mon visage. Agitée par ma nature, son aura se presse contre la mienne comme pour s'y unir. Elle contemple son œuvre l'œil habité par une satisfaction diabolique. Narcisse au bord du ruisseau se penche à son reflet jusqu'à s'y noyer, un sourire bienheureux gravé sur les lèvres... Sa proximité, son parfum, la puissance qu'elle dégage tant par sa maîtrise nécrotique que par sa beauté m'attire dans les profondeurs d'une bestialité prête à surgir. Sa question me renvoi à Rhapsody dont elle se délecte d'avance du mal qu'elle ressentira en apprenant la nouvelle. Rivales assassines... Je pourrais partir sur le champ, laissant Exoriel se gargariser de sa victoire qui en somme n'est qu'un contre-temps à l'Amour naissant entre la Terran aux cheveux de neige et moi...dumoins c'est ce que l'homme croit. Mais cette nuit, au beau milieu de ce no man's land aux allures de paradis perdu, la fureur du torrent ne saurait égaler la frénésie qui me gagne. C'est un tout autre sort que la solitude de l'abandon que je m'appliquerai à lui infliger... Ma main se pose sur son épaule, remonte jusqu'à sa nuque pour trouver la chaleur de ses cheveux. Son sourire s'étire, ses paupières se ferment à moitié, elle apprécie la caresse sans se douter une seconde de ce qui va suivre. Mes doigts se mêlent à ses mèches brunes que j'emprisonne dans ma paume. Les muscles de mon bras se bandent et je l'entraîne en la tirant par les cheveux jusqu'à la cabane. Exoriel laisse échapper un gémissement douloureux, plaquant ses mains contre celle qui la brutalise. Arrivés à la bicoque, je la projette contre la parois de vieilles planches pleines d'échardes et de clous rouillés. Je ne prête pas attention au choc qu'elle subit. Le souffle coupé un instant elle cherche l'air qui lui manque avant que la douleur de son dos et ses bras éraflés par la ferraille saillante prennent le dessus. D'une main je déboucle l'attache de ma colichemarde qui chute dans un buisson, de l'autre ma cape vol au loin. Ma victime me poignarde du regard ne pouvant néanmoins s'empêcher d'afficher un léger sourire, car elle sait ce qu'elle a déclenché. Reste à savoir si elle pourra en payer le prix... Je m'empare de mon poignard et tranche la lanière de sa ceinture retenant son orbe. Elle esquisse un mouvement pour la retenir mais son arme roule déjà le long de la douce pente qui mène vers les rochers, et qui plus est je lui barre la route. Ma main gauche attrape sa gorge et la serre suffisamment pour lui faire passer l'envie de se débattre. Mon regard s'écrase dans le siens. Je lève le menton avec arrogance, arborant une attitude des plus dominatrice. La pointe de ma lame rencontre le creux de son décolleté. J'appuie. Le tissu se fend en deux, s'effiloche, descend dans un craquement entre ses seins puis le long de son ventre, laissant apparaître une fine ligne de sang par endroits... Un gémissement étouffé, Exoriel est à ma merci.
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A peine les a-t-elle prononcés que ses mots prennent tout leur sens. Si elle avait cherché ma mort, évidemment qu'elle aurait réussi. Évidemment qu'elle aurait engagé des assassins digne de ce nom et non pas un duo d'amateurs. L'incompréhension et la stupeur m'ont tant aveuglé...mêlé à cette instinct de mort et de destruction si présent...Mon karma... Et ces habitants ivres qui ont péris de ma main par la suite... Tout devient d'une limpidité des plus glaciale pourtant je garde un aplomb qui me déconcerte moi-même. Le démon à gagné...Exoriel a gagné...Désormais, toute lueur de compassion, toute l'humanité qui aurait put protester et s'élever violemment contre le piège qu'elle m'a tendu ne trouve plus de source où puiser, et s'éteint avant même de s'être éveillé. Sa main apaise la brûlure de mon épaule. Je la regarde avec dureté sans pour autant l'en empêcher. Maléfique contre maléfique. A sa dernière question, la lueur de mon regard se fait évanescente. "Où que tu terres, tu ne saurais plus jamais m'échapper..." L'homme à cet instant se serait tourmenté pour Rhapsody, pour les conséquences inéluctables de tout ceci. Mais le démon dominant à présent tout mon être n'en a que faire. La présence de mon amante de toujours à l'aura si parfaitement égale à la mienne mène dores et déjà mon sang à l'ébullition...
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Une rage sourde se cogne à tout mon être exigeant d'en sortir. Exoriel tente de se dégager de ma poigne qui se resserre d'autant. Mes yeux sont des poignards dans les siens. Ne répondant à aucun de ses mots, j'entre dans le vif du sujet. "Tu as cherché à me tuer !" Première réaction instinctive, a cet instant, mon changement karmique et ce qui en découle est loin de mes pensées...
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La colère monte avec l'incompréhension. Je pourrais remettre en doute ce que je vois, me persuader que ce n'est pas elle, mais la certitude détestable qu'elle est le commanditaire me noue la gorge. Comment...Pourquoi ? Après notre dernière nuit au fortin...Qu'est ce qui a bien pu la pousser à engager des assassins ? Mon esprit s'embrume dans un mélange délétère. La rage culmine. Je quitte le lieux du crime en courant pour la trouver, comme si je savais où elle était partie. Je fonce dans la nuit, gorgé d'une haine incommensurable. Ma raison ne fonctionne plus, je bloque toute tentative de compréhension. Seul ce qu'elle pourra me dire aura un sens désormais. Et lorsque ce moment viendra, je jugerais quel sera son châtiment... La nuit ne m'offre rien d'autre que l'immensité de ses ténèbres, dumoins c'est ce que je crois avant de lever les yeux vers les cieux. Les étoiles. Elles scintillent d'une bien étrange manière. Je ne sais si la folie meurtrière qui me passe dans le sang injecte dans mon regard des hallucinations, mais je prend comme indication la lueur des constellations. Son rapide passage dans la faction a peut être marqué la carte du ciel d'un nouvel astre qui désormais se consume par sa disparition. C'est cette lueur que je suis instinctivement qui me mène dans les cîmes, le long de sentiers sinueux jonchés de pierres d'éboulis, à travers une forêt de conifères aux senteurs puissantes, dans des hauteurs où jamais homme ne semble s'être aventuré, pourtant, tant que brille faiblement ce reliquat d'étoile je cours à perdre haleine, les muscles brûlants, transporté par une fureur sans nom. Ma main s'abat sur un rocher, le souffle court. Une cabane délabrée, un torrent qui trouble ma perception des sons environnants. J'enjambe la barrière de pierre, ressentant avec force une aura maléfique à proximité. Mon regard s'aiguise, glisse sur la bicoque, puis se perd dans les remous du torrent avant d'en découvrir ses abords... Là, une silhouette est assise, faisant danser l'eau contre ses chevilles nues. La pâleur de sa peau me lacère la poitrine d'une certitude, mes mâchoires se serrent. J'avance sans intention de discrétion vers elle qui ne se retourne pas, continuant ses mouvements dans la fraîcheur du torrent. Une nouvelle provocation ? Qu'elle ne me fasse pas croire que le tumulte de l'eau ai suffisamment couvert mes pas pour qu'elle ne m'ait pas entendu arrivé. Entre nous, la vue n'est qu'un sens secondaire pour nous reconnaître... Mon acharnement à assassiner ces citoyens innocents et celui de la trouver m'a fait oublier l'existence de ma blessure à l'épaule d'où s'échappe encore un maigre filet de sang. C'est avec cette main rougie que je l'attrape par le bras et la retourne vers moi, sans ménagement.
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J'ignore où ces hommes habitent, toutes les bâtisses se ressemblent. Modestes, à étage, avec ou sans balcon, une façade de pierres simple traversée par quelques poutres. Comment pourrais-je savoir où ils vivent à moins de pénétrer dans chacune de ces maisons ? Comment savoir s'ils sont toujours dans le quartier ? Mes succubes ne sont pas revenues, elles aiment trop hanter les nuits des hommes des cités... J'arpente les rues sombres, épie à travers les fenêtres des maisons, scrute les impasses, jusqu'à atteindre une taverne dont la lueur et les conversations attirent mon attention. Les tablées sont pleines d'hommes venus boire leur salaire journalier. Déjà sous l'emprise de l'alcool, certains s'autorisent des familiarités avec une serveuse au visage désabusé. Les jeux d'argent vont bon train, des pièces sont jetées sur la table, des choppes s'entrechoquent, des rires gras s'élèvent. Dans la multitude, je reconnais dans un coin de la salle mes trois gaillards aussi éméchés que leurs voisins de table. Un sourire s'étire sur mes lèvres. Sans doute croient-ils que mon compte à été réglé... Je choisis la noirceur d'une impasse perpendiculaire pour guetter leur sortie. J'ignore de quel côté ils vont tourner, je table sur la chance et j'espère qu'ils sortiront seuls. J'essuie mon visage encore tacheté de sang d'un revers de manche et prend mon mal en patience. Une heure passe, puis deux. Des individus sortent de la taverne mais ce n'est pas eux. Je commence à me demander si mon observation de la salle n'a pas été trop rapide. Peut-être ais-je survolé sans la voir une autre porte de sortie. Préférant en avoir le cœur net je m'avance à la fenêtre quand la porte s'ouvre. Je bondis à l'angle de la rue, dissimulant mon visage dans l'ombre de mon capuchon, ma main posée sur mon poignard. Des paroles incohérentes, des rires aux accents stupides accompagnent l'avancée titubante des trois hommes qui se tiennent les uns aux autres. Ils passent à côté de moi au ralentis. Je serre les mâchoires. Il est quasi impossible qu'ils ne me voient pas en marchant à cette allure. Il me faut changer mes plans immédiatement. Je lâche soudain ma nuque, mon menton tombant sur mon torse en vacillant lentement contre le mur auquel je suis appuyé, mimant l'état d'un ivrogne au bord de l'endormissement. L'un des gaillard me remarque et m'interpelle en s'avançant lourdement vers moi. Ma main se resserre sur mon arme. Sans l'appui de ses acolytes, il s'écroule à moitié sur moi en lâchant un rire chargé de bière. Je ne bronche pas, jetant un regard rapide à ses amis qui continuent leur route sans plus se préoccuper de lui. "Ahahah...alors l'ami ! Tu cuves, hein ? Dis...Tu veux pas v'nir cuver 'vec nous ?! Hein ? Dis !" Sa proximité et la lourdeur de son corps contre le miens m'exaspère à un point à peine imaginable. Hors de leur vue je dégaine mon poignard et d'un mouvement puissant lui enfonce en plein cœur. "Avec plaisir..." murmurais-je. L'homme écarquille les yeux sans qu'un seul mot ne lui échappe, je le rattrape dans sa chute et traîne sa dépouille dans une impasse. Je rattrape ensuite les deux autres en quelques foulées, réfléchissant à la marche à suivre. Ils se tiennent l'un à l'autre en écorchant un chant Melrathien, le pas mal assuré. Je pourrais sans difficulté les tuer tous les deux. Un œil par dessus mon épaule pour m'assurer que personne ne nous suit. La rue est tout ce qu'il y a de plus désert. Une chance qu'ils soient sortis en dernier finalement... Mon poignard hésite sur la cible à atteindre. Celui de droite, ou celui de gauche ? Il faudrait tout de même que j'ai une petite conversation aussi brève soit-elle avec l'un d'eux avant de le saigner. Peut importe s'il saisit le moindre mot de ce que je pourrais lui dire, tant qu'il voit mon visage et qu'il sait que leurs mercenaires ont échoués... "Ame...stram...gram..." Ma lame fend l'air dans un sifflement et se plante dans la nuque du soulard de droite. Sa voix chantonnant se déforme en un cri de stupeur et il s'écroule en avant, entraînant l'autre dans sa chute. Ce dernier ne tenant pas sur ses jambes s'étale de tout son long et se cogne la tête sur le pavé. Un râle de douleur. Il va falloir faire vite si je ne veux pas que cet imbécile ameute tout l'arrondissement. Retirant mon poignard de la nuque de son compère qu'il n'a pas encore regardé, je l'empoigne par les cheveux et le tire vers moi, pointant mon arme entre ses deux yeux. Son arcade sourcilière saigne abondamment et la brutalité du choc subit troublent encore sa vue. L'homme geint bruyamment. "Regarde-moi, et tais-toi ou je te tranche la langue !" d'une voix glaciale. Il me dévisage, jette un oeil à son ami baignant dans une mare de sang et commence à trembler. Je tire brutalement sur sa chevelure pour qu'il me regarde à nouveau. Il grimace. "Tu croyais toi et tes petits camarades qu'engager deux assassins suffirait à m'éliminer ?" mauvais. Ses sourcils se soulèvent, il secoue frénétiquement la tête. "Tu crois pouvoir encore me tromper ! Regarde-le." désignant le cadavre. "Ton autre ami se vide de son sang au fond d'une impasse à l'heure qu'il est. Tu ferais mieux de reconnaître votre échec au lieu de nier, il est trop tard." "Non...non.." brisé par la peur et l'alcool, il ne trouve rien d'autre à dire. Sans doute espère-t-il que je lui laisserais la vie sauve. L'idiot. "Quelle perte de temps." dédaigneux. La pointe de mon arme fait naître une goutte de sang à la racine de son nez. J'appuie consciencieusement, traversant sa peau, brisant l'os de son crâne jusqu'à ce que sa garde s'imprime sur ses sourcils. Son corps entier est prit de spasmes à mesure que la douleur le submerge, me laissant la vision de son regard exorbité. Son visage se peint d'un rouge vif abondant. C'est le pieds sur sa mâchoire que je m'aide à retirer mon poignard de sa cervelle, l'essuyant ensuite contre son veston. Il ne faut plus m'attarder ici. Une telle sauvagerie ne saurait éveiller de pacifiques réactions chez les habitants du quartier. Je me fond dans la nuit, savourant une vengeance consommée, pourtant un sentiment étrange m'empêche de me délecter pleinement de mon talion. Mon instinct me pousse à retourner sur les cadavres des mercenaires sans que je me l'explique. Je ferais bien mieux de mettre les voiles au lieu de tergiverser et de faire des allers et retours entre les lieux de mes meurtres. Mais l'obsession est plus forte. Sous la protection de mon invisibilité, je retrouve mes assassins étendus à la même place. Les sourcils froncés je m'accroupis auprès de l'un d'eux et découvre son visage. Cet homme ne me dis rien. Je me rapproche du second et fais de même. Inconnu aussi. Ça ne me satisfait pas. J'examine leurs vêtements qui semblent ne comporter aucune poche et finis finalement par trouver un bout de papier placé sur son torse. Une brève analyse de la matière ne me révèle rien de particulier. Je le déplie et y découvre un simple mot. Mon prénom. Écrit par une main que je ne connais que trop bien.... Exoriel...
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La vibration de cordes qu'on bande frémit à mes tympans. Deux sifflements distincts fondent sur moi sans que j'ai le temps d'en déterminer l'exacte provenance. Mon dos heurte brutalement le mur. Un carreau d'arbalète file droit devant moi. Le second est repéré au dernier instant et provient des toits. *velkyn* Un simple mot et un pas de côté. La pointe d'acier me laboure l'épaule entamant ma fine cotte de mailles avant de rebondir sur la parois dans un son cristallin. Je réprime un geignement de douleur en serrant fortement les mâchoires. Mon sang ruisselle le long de mon bras et goutte sur le pavé. Ma colichemarde en main, je recule, repérant la position de mes agresseurs qui s'aventurent plus en avant. Celui sur le toit descend le long d'une gouttière et atterris au sol comme un chat. Tous deux vêtus de noirs et le visage dissimulé, ne laissant apparaître que leurs yeux. "Il a disparu." établit son acolyte. La lueur d'une dague qu'on tire de son fourreau étincelle dans la nuit. "Il ne doit pas être bien loin..." La ruelle est étroite et longue. Le caniveau central accueil des restes de pluie pouvant trahir mon avancée si jamais mon pied venait s'y plonger, tout comme les amas nauséabonds de détritus entassés ça et là. Un craquement, un froissement inhabituel et je serais vite localisé par ces hommes qui semblent être tout sauf de paisibles habitants... L'individu précédemment haut-perché s'avance avec prudence tandis que l'autre couvre sa progression après avoir ré-armé son arbalète. Une goutte de sang file entre mes doigts et tombe dans une flaque, faisant retentir un "poc" minéral qui éveil soudain mon prédateur. Sans attendre une seconde il se jette sur moi lançant son bras, frappant à l'aveugle. Son geste s'accompagne d'un cris rageur qui prend fin aussi rapidement qu'il est apparut. Un hoquet étouffé suivi d'un crachat sanguinolent bruine sur mon visage. L'agresseur s'est empalé en plein sur ma lame. Pris de panique, son compère décoche le carreau de son arbalète. Les mâchoires serrées, je déplace le corps de mon agresseur agonisant sur la trajectoire de la flèche qui vient se planter dans un craquement d'os entre ses omoplates, lui arrachant un dernier hurlement de douleur. Le survivant lâche son arbalète avec précipitation et dégaine une épée courte. J'ai à peine le temps de retirer ma colichemarde du cadavre qu'il est sur moi. Je pare son coup à la dernière seconde, affaiblit par la blessure de mon bras, réapparaissant du même coup à ses yeux le visage souillé d'hémoglobine. Il recule, écumant de rage, la lueur de la mort vibrant dans ses prunelles. Ma main droite se relâche légèrement sous le poids de ma lame. La gauche caresse ma ceinture avec discrétion et se saisit d'un poignard placé dans mon dos. Il revient à la charge. Je lâche ma colichemarde qui heurte bruyamment le sol, le prenant de cours. Mon poignard surgit du couvert de ma cape pour contrer le fil de sa lame jusqu'à la garde et je le frappe en plein visage d'un violent uppercut. Un craquement sinistre naît à l'écrasement de mes phalanges contre son nez. L'homme lâche son arme, les mains sur son visage pissant le sang. J'enjambe le cadavre de son coéquipier, le visage impassible et l'empoigne par le col, plantant la pointe de ma dague contre sa carotide qui s'affole. "Qui t'envoie ?" Son regard se cristallise dans le miens, comme terrifié par la mort qui l'attend. "Réponds !" Il garde le silence, le corps tremblant. Un liquide coule sur le sol dont la chaleur et l'odeur me tirent une grimace. De l'urine. Cet homme perd ses moyens trop vite pour être un professionnel, mais j'ai l'intime conviction qu'il ne dira rien. D'un geste de dégoût je sectionne son artère avant de le pousser à la renverse sans un dernier regard. Le sang gicle abondamment, décrivant un demi cercle de liquide noir dans sa chute. Des mercenaires à la petite semaine engagés par ces hommes que j'ai croisé la dernière fois à coup sûr. Je me trouve non loin de leur quartier. Une petite visite s'impose...
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Un mauvais vin gît au fond d'une bouteille placée sur la table. Je pose ma main sur mon front brûlant, plissant les paupières de douleur. Six jours qu'Exoriel a quitté le fortin, me laissant son anneau et cette plume en héritage. Un cadeau d'adieu à la saveur douce-amère... Depuis cette fameuse soirée, mes absences se font plus longues, mes silences plus épais. Je détourne mon regard des étoiles, d'une en particulier dont je tairais le nom mais dont la lueur ne cesse d'illuminer les évènements de mes adieux. Elle met à jour ce que je dissimule au creux de ma lâcheté, ce que je devrais avouer et qui pourrais la blesser une nouvelle fois. Et à cause de la même... L'air ambiant est d'une lourdeur insupportable, il me faut sortir, respirer la brise du soir. Me rafraîchir les idées. Les ténèbres ont cette noirceur singulière des mauvaises augures dans les rues de Melrath. Malgré l'heure précoce, les méandres de la cité ont été désertés. Un pressentiment désagréable m'étreint, pourtant le besoin de m'aérer me presse dans les ruelles. C'est néanmoins l'œil acéré et la main prête à frapper que je chemine au hasard des artères. A mesure de ma promenade nocturne, mon esprit attire à lui des hypothèses paranoïaques. Et si mes dernières provocations avaient été celles de trop ? Si quelqu'un m'avait fait suivre et guettait le moment propice pour m'attaquer ? Une vengeance que les Melrathiens auraient mûris après la petite visite de mes fidèles venues les tourmenter... Soudain un son mat suivi de chuchotements qui naissent et s'arrêtent précipitamment viennent corroborer mes soupçons. Mon regard balaye l'étroitesse de la venelle sans rien trouver. Un coup d'œil par-dessus mon épaule, ma main agrippe la garde de mon épée. Le piège se referme....Inéluctable.
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Serait-il possible de créer un bouton dans les options par exemple : Affichage en mode expert : Oui / Non Pour éviter de le remettre en place à chaque connexion. Merci
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La question n'est pas seulement matérielle. Se faire tuer ne fais jamais plaisir. On peut considérer la portée d'une mort sur un MMORPG purement symbolique et estimer que ce n'est qu'un tas de pixels qui se retrouve dans un lieu formé d'un autre tas de pixels colorés et en rester là. Pour ceux dont la notion de "personnage" de BG, de RP a un minimum de sens, la mort peut affecter davantage. Si on meurt de la main d'un personnage ayant sensiblement le même lvl, en plus de l'aspect matériel, ça peut foutre un petit coup à l'orgueil mais c'est le jeu, on a perdu, c'est comme ça. Si on meurt de la main d'un perso dont le niveau est bien plus élevé et contre lequel on ne peut rien, il y a un sentiment d'injustice, le fait qu'on était peut être en train de faire quelque chose d'important, qu'on était sous invoc etc...Et qu'on sait qu'on ne peut pas ressortir avant que le dit PK se soit déco sous peine de retourner à la nécro. Ca, c'est faisable quand on a du temps devant soi, mais ça devient plus difficile quand on en a peu. Si les BL ne perdent rien en mourant de la main d'un HL/THL, il faut aussi rappeler qu'ils ne gagent rien non plus...excepté quelques pièces d'or. "Offrir" 50 po à un THL pour se faire tuer, je trouve ça déjà trop. Pourquoi déjà ne pas purement et simplement supprimer les gains d'or pour ces kills inutiles et qui ressemblent bien plus a de la masturbation "Oh oui je suis le plus fort, regarde comment je t'écrase avec mon pouce *_* oh je m'aime" qu'au plaisir de PvP ?
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C'est un peu l'hôpital qui se fout de la charité là. Niveau "état d'esprit" à ce sujet, je pense que tu n'est pas le mieux placé pour faire la leçon.
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Suite du rp, accès sur demande > http://constellation...eux-suite#45341
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"Helevorn.." Le goût du crime sur sa bouche. Perdue en déraison. Suave oraison aux barrières abattues des convenances. Délicieuse démission. L'être transparent qui l'étreint n'est peut être pas celui qu'elle croit. Sa méfiance se dissipe pourtant au profit d'un désir dévorant, d'un plaisir qu'elle exprime sans réserve. Un sourire translucide. Sa cuisse contre la mienne remonte, un appel explicite. La jeune fille des premiers jours à disparue. Innocente, timorée, sauvage. Elle se change en une créature répondant à ses instincts, à ses envies inavouées, à son appétence tapie. J'y trouve une succulente récompense à ma patience. Elle se révèle. J'hésite. Sa soif s'intensifie et je ne saurais rester davantage invisible. La laisser dans le doute en prenant la fuite ou répondre à son invitation ? Un œil autour de nous. Le pavé luit au clair de lune, la toiture de la bâtisse jette sur nous sa pénombre. Faire l'amour dans la rue est une savoureuse opportunité. Se prêtera-t-elle au jeu ? Je la libère de mes tenailles. Laisser libre cours à ses fantasmes, lui offrir ce qu'elle veut. Voilà ce dont j'ai envie. Ses doigts frais rencontrent soudain la peau de mon torse. Un doux frisson sous leur pulpe. Je lis dans son regard la frustration de ne point voir celui qu'elle désire. Ses pupilles furètent dans le vide avant de retrouver la sécurité de ses paupières. Le confort précaire de l'incertitude. Mon invisibilité se dissipe. Ses mains ouvrent ma chemise, descendent le long de mes abdominaux. Elle me touche avec circonspection, mordant sa lèvre inférieure de concentration et de désir. Réflexe d'une aveugle cherchant à reconnaître les traits et les formes d'un être qu'elle espère. Ses doigts s'accrochent à ma ceinture. Je la laisse faire attendant un sourire aux lèvres qu'elle ouvre les yeux. Ma lame retourne au fourreau avec lenteur. Je recule légèrement, libérant son corps de mon poids, lui offrant désormais une engageante liberté. Ses cils frémissent. Le bleu de ses iris apparaît dans la fine fente de ses yeux...Prendra-t-elle le risque de savoir ?
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Sa voix s'abîme au mur de pierre. Son souffle s'écrase à la matière. Froid contraste à la douceur de sa chair. Le doute s'immisce, glisse au creux de son esprit, inocule son poison jusqu'au cœur. Paralysante anxiété. Aux abois, sa crainte est un philtre délicieux. Fou je serais de ne point y goûter. De me priver de son excitante sapidité. Juste un instant, profiter de sa vacillation. Juste assez pour m'enivrer. Suffisamment pour la tester. Peut être devinera-t-elle... Ma lame glisse le long de sa gorge, caresse l'étoffe de son vêtement. Descend. Trouve l'échancrure. Court le long de sa cuisse, remonte de sa pointe la robe. Métal contre métal. Un tintement de poignard contre sa neigeuse. Lui indiquer que je sais où se trouve le danger. Je n'ai nulle intention de lui répondre. Et je sens son cœur s'emballer. D'un mouvement maîtrisé je la retourne dos au mur. Plongeant dans ses yeux alors qu'elle admire le vide. Transparence parfaite. Seul mes gestes comptent. Ses poignets plaqués à la parois, je contemple sa beauté. Ses traits crispés d'incertitude. Ce parfum délétère de supplication qui me séduit. Même si elle sait peut être désormais, l'incertitude demeurera tant qu'elle ne m'aura pas vu. C'est sur cette corde que je veux jouer. Danser. Au fil coupant des divertissements d'un démon. Et si ce n'était pas moi ? Et si les pôles s'inversaient ? Si elle était sur le point de céder et de me tromper. Brisant ses promesses par trop de confiance. Me connaît-elle suffisamment pour se livrer à moi en de pareilles circonstances ? Jeu de fous. Prise de risque inconsidérée. Mais c'est dans le danger que j'aime me baigner... La rue est d'un silence...Le murmure de nos souffles trouve un écho démesuré. J'approche ma bouche de la sienne, la laissant évaluer la distance à ma chaleur. Ses paupières se ferment. Un renoncement. Une offrande. Un délicat abandon. Mes lèvres se mêlent aux siennes. Fraîches. Sa langue, brûlante...
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J'ai quitté la bibliothèque le cœur verrouillé de promesses, un sourire en gage de retrouvailles prochaines. Rallier Melrath au clair de lune, dans la fraîcheur de ses bras qui m'habillent. Y trouver dans ses rues pavées, dans les lueurs tamisées de ses fenêtres, dans les murmures des maisons d'insomnies un refuge à mes ombres. Dans mon cœur, la liberté vacille, enchevêtrée dans les liens de son attachement qui le serre. Je m'entête et persévère, au milieu de cette dualité qui m'irrite. N'être qu'un, taillé dans une roche banale par des mains sans âme m'aurait rendu la tâche plus facile. Façonné pour vivre une existence tracée dans la terre noire de Che'el, dans ses ténèbres, dans sa dureté. Esclave d'une société empoisonnée. Si seulement je n'avais désiré la liberté et ne l'avais trouvée... J'aurais pu encore en faire de jolis songes sans jamais lui trouver le goût du mensonge. L'égoïsme ne sied pas à l'Amour. Frère ennemi qui pourtant je sais lui est parfois vital. Se donner l'un à l'autre...promesse naïve au miel écœurant altérant de son sucre la saveur des passions. L'Amour siffle son mystère tandis que je m'applique à le disséquer de l'intérieur. Sécurité d'un serment. Apaisement de l'engagement. Un soulagement après l'incertitude, et ensuite ? Que reste-t-il aux amants ? Une belle acquisition. Obtenue oralement. Contrat moral que certains officialisent par une union. Mille subterfuge pour se convaincre que l'Amour demeure toujours... Si je brûle de découvrir ce sentiment, je refuse de m'abaisser à ce mime grotesque. L'Amour a-t-il besoin de promesses, de contrats, d'alliances ou de colliers...tant de matière à briser... Si jamais l'Amour existe, il n'a que faire de ces artifices créés par les hommes. De ces symboles, de ces déguisements, de ces parures tape-à-l'œil. Cet amour là ne vaut rien... Je ne suis plus un enfant. Je n'en ai jamais été un. Le vent siffle entre les chaumières. La lueur des lanternes vacille. Le son de mes bottes sur le pavé humide me fais prendre conscience que j'ai traversé la ville. Un regard vers les toits pour discerner le ciel coincé entre les tuiles. Les bâtisses se sont tues. Je tourne sur moi-même, la ruelle est déserte. Je fronce les sourcils, forçant mon regard sur un angle d'impasse perpendiculaire. Un doute soudain. L'impression d'avoir été suivi sans m'en rendre compte, trop absorbé dans mes réflexions. Tout ceci me rend imprudent. Je me retourne et poursuis ma route, glissant discrètement ma main sur mon poignard. Qu'il vienne m'agresser pour prendre mon or, j'ai de quoi l'accueillir. Une chance qu'il n'ai pas agit avant. Un bruit de pas forcés à la discrétion monte à mes oreilles. D'un regard j'évalue la distance qui me sépare du croisement, le nombre de ruelles sombres où il pourait tenter sa chance. Mes doigts compriment le pommeau. Les secondes s'égrènent. L'acuité de mes sens croît avec l'excitation de lui donner sa raclée. Il n'agit pas. Qu'est ce qu'il attend ? Sa lenteur m'exaspère. Un novice à ne pas en douter. Il hésite sûrement à s'attaquer à un homme de ma stature. L'idée qu'il abandonne m'irrite. Je tourne à gauche. Un murmure. *velkyn* Mon corps se fond dans le mur. Les pas se rapprochent, s'activent même. Débutant... A la seconde où il tourne je lui attrape le poignet et lui tord derrière le dos, le plaquant de mon corps contre le mur, la pointe de mon poignard sur sa gorge. Un gémissement de douleur. Une voix de femme. Instinctivement je desserre un peu ma poigne, mon arme toujours pointée sur sa jugulaire. Le capuchon qu'elle porte m'empêche de voir son visage. Le lui retirer me mettrait en danger, m'obligeant soit à éloigner ma lame, soit à lâcher sa main. Ma poitrine discerne le relief d'une dague entre ses omoplates. Mes doigts se resserrent autour de son poignet. Un bref instant passe. Une étrange sensation me saisit. Sa fragrance remue mes instincts. La chaleur de son corps contre le miens fouette mon désir. Mon bassin s'appuie contre son fessier tandis qu'une délicieuse certitude remonte le long de mon crâne.
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Le froid, le gel, la neige et la dureté des cimes. Quelques jours isolé. Éloigné de mon refuge, seul au milieu des loups. Hurlants. La lumière qui s'abîme hérisse ma peau. Le vent me gifle de ses griffes stalactites. J'expire un nuage de chaleur, dissipé dans le jour qui s'engourdit. Arpenteur lunaire, promeneur des séracs, je me purifie des frimas qui s'engouffrent à l'intérieur de moi. Mugissant. Voiles neigeux en tourbillons me balayent. Rideaux de grésil. Mes bottes s'enfoncent, feutré et crissant. Mes lèvres blanchies de givre ébauchent des paroles antiques, murmures d'anciens temps rapportés en litanie. A flancs de montage, contre les lances de pierre hérissant le devers, je raye d'un regard le royaume endormit. Dominant des hauteurs qui s'escarpent, le paysage se couche sous mes yeux. Le ressentiment gonfle ma poitrine. De ma main nue j'écraserais la cité de Melrath au lointain, si infimes contreforts sous mes doigts. De mes dents je déchirerais les derniers murs branlants de Til'Lunis, d'un souffle la mine s'écroulerait sur elle même, condamnant l'accès de ses entrailles charbonneuses. D'un bâillement j'avalerais ce monde. Mortel. Imparfait. A l'équilibre fragile. Je plongerais dans les abysses pour en ressortir avec une armée sanglante, gorgée de chair et de vin, et j'en redessinerais les contours. Ma paume balaye l'horizon qui s'éteint. Ténèbres grouillantes. Une nouvelle nuit se lève. J'écume sous les sentiments qui se mêlent, qui se tordent en moi en griffant entrelacs. Soulé à la coupe de ma peine, je me perds au milieu d'elles... Confondant amer fatum et rage de maîtrise...Dangereux desseins de domination...
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I'm a lucky man...
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La douceur de son geste m'arrache de mes pensées. Je me retourne, une raie de lumière filtre à travers mes yeux, conférant à mes iris une couleur éclatante. Limpide. Émeraudes précieuses. J'observe Exoriel quelques instants. Un léger sourire s'esquisse sur mes lèvres. "Quelle bonne idée...J'y viendrais avec plaisir." d'une voix basse, m'approchant de sa bouche pour toucher ses lèvres, les effleurer. Un tressaillement de sa part. Le bout de ma langue effleure sa lèvre supérieure. La goûter. Fugace. Juste assez pour me livrer sa saveur. Juste assez pour ne pas plonger... D'un pas je l'esquive et me dirige vers la porte. La main sur la poignée, je l'entre-ouvre et tourne mon visage vers elle. "A ce soir..." souriant, mélange de jeu et d'autre chose. Puis disparais...
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De longues et à la fois courtes minutes passent. J'ai tout le temps de repenser à cette soirée des plus mouvementée, pourtant pas comme je l'avais imaginée. Ma maîtrise de moi-même me surprend. Quelques pensées ont fusées, bien évidemment, je ne peux nier ma nature profonde, mais je me suis sentis étrangement quiet. Si j'en crois mon ressentis sur cette jeune personne, je pense avoir une explication toute trouvée qui épouse parfaitement l'hypothèse que j'avais émise. Rhapsody dégage une énergie bénéfique sans tomber dans l'extrême, son karma s'allie alors parfaitement au miens...pour le moment. Mes réflexions sont interrompues par son retour. Je lève les yeux. Elle s'est enroulée dans la serviette, laissant voir davantage son corps que lorsqu'elle avait raccourcis et fendu sa robe. Je me serais attendu à ce qu'elle passe un bras par la porte pour me demander un vêtement, mais non. La terran aux cheveux de nacre est décidément pleine de surprises, et infiniment bercée par les paradoxes. J'apprécie sans trop appuyer mon regard son nouveau visage. Elle semble satisfaite et détendue. Il ne lui manque plus que la chemise que je lui tend pour passer une bonne nuit de sommeil, des plus réparatrices...Elle en a bien besoin. "C'est tout ce que j'ai trouvé." me relevant du lit. "Demain, je vous apporterais quelque chose de plus adapté." Je lui souris, satisfait que la soirée se termine finalement sans catastrophe. "Bien...il ne me reste plus qu'à vous souhaiter une agréable nuit. Je viendrais vous chercher dans la matinée pour vous faire visiter le domaine, et nous en profiterons pour rencontrer les étoiles." Sur ces paroles, je remet ma cape, passe mon arme, reprend les seaux vides et me dirige vers la sortie.
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Je glisse ma main dans ses cheveux, les lui caressant, pensif. Ne sachant pas si de mon côté je vivrais ces délices moi-même, si je parviendrais a les ressentir véritablement, accompagnés de leur lot inhérent de doutes et de craintes. Deux doigts sous son menton pour lui relever la tête et la regarder dans les yeux. Elle me fuit quelques instants avant de céder. Cette femme contre moi, serait-ce elle ? Ou une autre ? Mais qui...? Tout nous éloigne aujourd'hui, pourtant je ne suis proche de cette manière avec aucune autre. Un soupir. Je ne sais pas quoi dire. A part ceci... "J'aimerais aussi pouvoir les vivre, un jour..." Détournant le regard et m'éloignant de son étreinte pour me poster devant une fenêtre dont les volets ont été soigneusement fermés, observant entre les lames d'où s'échappent une douce lumière filtrant de l'extérieur. La journée est belle et douce. Un souvenir. La noirceur de mon premier lieu de vie. Sans lueur, jamais. Sans la chaleur du soleil, juste celle de la terre, des profondeurs proches des Enfers. Du feu. Brûlure, douleur. Mais ici...à la surface, une autre vie possible, mêlée d'une multitude de choses, d'émotions nouvelles découvertes au fil des années. Aucune ne m'a échappée, à part celle ci. L'Amour. Ses facettes changeantes, quintessence du sublime accouplée de souffrance. L'effleurer du bout des doigts, à peine, depuis si longtemps, avec la frustration ultime de ne jamais pouvoir la saisir...si fugace, immatérielle, insoupçonnée, onirique pour l'être que je suis...
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Elle semble avoir repris un peu de force. Voilà qu'elle se dirige vers la salle de bain. Je reprend les seaux et la suis. La pièce n'est pas très grande mais est somme toute correcte. La baignoire est faite de métal et retiendras la chaleur du bain le temps qu'elle s'y délasse. Un œil vers elle. J'espère qu'elle ne s'y endormira pas... Un bref soupir, chassant cette nouvelle ébauche de catastrophe loin de mon esprit. Je verse la totalité de l'eau que j'ai pu récupérée. Le niveau est assez bas mais sera suffisant pour qu'elle puisse se laver. Une épaisse brume envahit la pièce, brouillant légèrement notre vision. Je pose un pain de savon et une serviette sur le rebord. "Je vais chercher de quoi vous vêtir. Prévenez-moi quand vous avez terminé." J'hésite à lui dire de faire attention à ce qu'elle ne s'assoupisse pas, mais je me ravise. Son regard bien que fatigué semble être suffisamment alerte pour tenir le temps de son bain. Je m'éclipse donc, refermant la porte derrière moi, et me plonge dans mon armoire à la recherche de quelque chose qui pourrait l'habiller pour la nuit. Je passe en revue mes vêtements et finis par me rendre à l'évidence, je ne pourrais lui prêter qu'une chemise. Je glisse ma main sur ma nuque, hésitant. Je n'aime pas l'idée de reproduire les mêmes scénarios, bien que celui-ci soit différent, mais ce point de comparaison me gêne. Je fouille ma commode, mon coffre, sans rien trouver de mieux. Je finis par abandonner mes recherches, vaincu par le manque de possibilités. Une chemise lacée fera l'affaire. Je vérifie sa longueur d'un geste de la main. Elle lui arrivera au dessus des genoux. Je me sépare de ma cape et de mon arme, prend place sur mon lit et patiente, guettant les bruits de la salle de bain.