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Terre des Éléments

Suyvel

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Tout ce qui a été posté par Suyvel

  1. J'aimerais t'échanger l'esprit de mantoreligieuse feu, pourrais-tu me le réserver?
  2. Il n'y avait pire supplice que la soif. C'était la pensée qui s'imposait présentement à l'esprit de Suyvel, alors qu'elle se hâtait péniblement vers l'auberge du village d'IssCanak. Pour elle, tout avait commencé par une sortie de bon matin, hélas insuffisamment préparée. Ce ne fut que rendu à la mi-journée qu'elle s'était aperçue qu'elle avait omis de remplir sa gourde d'eau avant de partir. Considérant l'objet désespérément vide, Suyvel songea que sa gourde et elle faisaient la paire. Sans parler du fait qu'elle-même avait l'air d'une cruche. Car si l'eau ne manquait assurément pas dans le marais, tenter d'en boire relevait du suicide. C'était un coup à mourir de la malaria, de la dysenterie, ou d'une maladie même pas connue. Pour rendre l'eau du marais potable, il fallait la filtrer plusieurs fois, la détoxiquer avec les plantes idoines, puis la faire bouillir. Et Suyvel n'était pas sûre de la procédure à suivre... trop risqué. Le mieux était encore de faire demi-tour. Mais la magicienne ne voulait pas s'avouer vaincue. Elle n'avait pas fait toute cette marche pour rien. Elle s'obligea donc à rester le temps de réaliser la cueillette de plantes qu'elle avait projetée depuis la veille et, seulement lorsque ce fut chose faite, elle s'autorisa à prendre le chemin du retour. Un chemin qui s'avérait interminable. Un calvaire. Ce ne fut qu'en fin de journée que Suyvel aperçut les toits du village se profiler devant elle. Inutile de dire qu'elle ne perdit pas une seconde pour se diriger vers l'auberge et entrer dans la salle commune. Ce fut là que les véritables problèmes commencèrent. Car il y avait du monde devant Gésouaf. Trois membres de sa propre faction, en fait : Bahamut, Tigrrr et Salaha Luvia. Suyvel vint tristement prendre sa place dans la file, derrière eux. Maudite malchance. Coquin de sort qui s'acharnait sur elle. Car elle connaissait un peu ses camarades de faction : des soiffards invétérés. Une fois qu'ils seraient servis, il y aurait risque de pénurie dans la cave de Gésouaf. Ce qu'elle entendait devant elle ne faisait qu'aviver ses craintes. Bahamut était en train de passer une commande longue comme le bras. Tigrrr s'impatientait, disant qu'il avait très soif, vu que cela faisait presqu'un quart d'heure qu'il n'avait rien bu. Il y avait lourd à parier que sa commande à lui reléguerait celle de Bahamut au rang d'échantillon gustatif. Quant à Salaha, qui avait remarqué son arrivée, elle lui expliquait avec enthousiasme et force détails son envie de goûter toutes les nouveautés de la taverne. Suyvel se dit qu'avec cette bande de gosiers arides, elle-même aurait le temps de mourir de déshydratation avant que son tour ne vienne. L'Elfe noire sentit la tête lui tourner légèrement. Le malaise la guettait. En désespoir de cause, elle se tourna vers la salle, quérant du regard quelque verre salvateur oublié sur une table. Hélas, la déveine continuait pour elle. Tout ce qu'elle avisa fut une soucoupe encore garnie de cacahuètes salées, qu'elle considéra avec horreur. Si elle n'avait pas encore eu assez soif, ce genre de mets aurait pu parachever le travail. Toutefois, cette vision lui souffla une idée qui réjouit son âme sombre... Dans la file, Tigrrr protestait maintenant énergiquement auprès de Bahamut, le houspillant sans ménagement. Suyvel sourit. Son plan prenait forme. Discrètement, elle se saisit de la soucoupe et prit une cacahuète entre deux doigts. D'une pichenette, elle expédia le projectile improvisé par dessus l'épaule de Salaha. Avec une redoutable précision, celui-ci atteignit Tigrrr à l'oreille. Or les félins ont l'ouïe sensible... « Ouaille ! » Tigrrr, pivotant sur lui-même, jeta un œil sur ses arrières, cherchant à localiser un éventuel agresseur. Il ne croisa que le regard surpris de Salaha. Suyvel, profitant de sa mince silhouette, se tenait cachée aux regards du guerrier derrière les amples robes de la jeune magicienne. Tigrrr, en bougonnant, se retourna finalement vers Bahamut pour reprendre leur vive discussion. Un second missile vint lui démolir l'étagère à mégot. « Aaarrrrhhh ! Qui a fait ça ?! » rugit Tigrrr tout en faisant volte-face. Mais là encore, la seule personne qu'il vit était une Salaha toute décontenancée, qui leva les mains en signe d'incompréhension. Il la considéra d'un œil suspicieux, avant de pivoter lentement vers Bahamut. à cet instant, Suyvel murmura « tu veux bien me tenir ça ? » à l'oreille de Salaha tout en lui passant la soucoupe. Machinalement, la jeune femme la prit, alors que de l'autre main, Suyvel expédiait un troisième tir tendu vers l'esgourde endolorie du chat. « Ouch ! » Encore touché ! songea la Drow. Cette fois, Tigrrr se retourna l'air mauvais, les babines retroussées sur les crocs... et il découvrit Salaha, la soucoupe de cacahuètes à la main. « A-ha ! Je t'y prends ! Le masque tombe, hein ? » Tigrrr avait claironné sa déclaration, tout en pointant un doigt accusateur sur Salaha. La magicienne, éberluée par la tournure que prenaient les évènements, bafouilla une explication inintelligible alors qu'elle éprouvait brusquement l'impression funeste d'être tombée dans un traquenard ô combien machiavélique. Le guerrier n'attendit pas davantage pour lui expédier une de ces baffes dont il avait le secret. Le genre de mandale qui vous déboîtait la tête des épaules. Heureusement pour elle, Salaha vit venir le coup et plongea sous le bras levé de Tigrrr pour passer dans son dos, si bien que la large main ne fit que brasser l'air de la taverne. Le guerrier se retourna, surpris, pour chercher son adversaire... qui, très mécontent, lui décocha un solide coup de pied en plein dans le tibia. « Waouille ! » Tigrrr, furieux, balança un direct vers Salaha qui l'esquiva de justesse, laissant aux reins d'un Bahamut non averti le soin d'encaisser le coup. Ulcéré par cette agression en traître, le nécromant pivota pour se jeter sur le guerrier. Celui-ci fit face sans broncher, mais c'était compter sans Salaha maintenant déchaînée qui se joignit à la mêlée. Un véritable pugilat débuta. L'Elfe noire en profita pour se glisser discrètement jusqu'à Gésouaf. « Ces messieurs-dame étant fort occupés pour le moment, je crois que c'est mon tour, non ? » minauda Suyvel d'un air satisfait. Elle passa donc commande, sans oublier, de temps à autre, d'expédier un nouveau projectile vers les ruches à miel de Tigrrr. à chaque fois qu'il semblait prendre l'avantage, en fait. Cela le déconcentrait à tous les coups et permettait à ses adversaires de reprendre l'offensive. Le combat fit rage un moment, puis cessa, faute de combattants. Il ne resta plus qu'une pile de corps enchevêtrés et inconscients. Pas de vainqueur. Rien que des vaincus, ce qui n'était pas vraiment surprenant lorsque l'on connaissait le niveau moyen des combattants du Souffle d'Eolia. Après quoi Suyvel prit confortablement place à une table en dégustant une bonne bière durement gagnée. Sans parler du fait qu'elle venait d'apporter sa modeste contribution à la lutte contre l'alcoolisme, un fléau qui ravageait les rangs de sa faction, entre autres. Sa cheffe l'en féliciterait certainement. Epilogue Bien plus tard, Tigrrr émergea de l'inconscience et du paquet de corps inertes. Encore étourdi, il aurait eu beaucoup de mal à expliquer ce qui venait de se passer... mais une chose était sûre : il avait encore plus soif que tout à l'heure. Et personne ne se dressait plus entre Gésouaf et lui. Faisant encore une fois preuve d'un sens aigu des priorités, il se dirigea vers le tavernier. « Faites marcher un tonneau de bière d'Aéris, et vite ! - Ah désolé messire, mais nous sommes provisoirement en rupture de stock. Notre dernier tonneau a tout juste suffi à contenter notre précédente cliente... » Gésouaf fit un geste en direction de la salle. En se retournant, Tigrrr découvrit Suyvel, renversée dans un fauteuil, qui finissait un dernier verre, une pile de pintes vidées devant elle. Avisant le guerrier, elle lui sourit et leva poliment son verre pour le saluer. « Par contre, cette demoiselle vous offre une consommation, reprit Gésouaf. - Ah oui ? Mais il fallait commencer par là, mon ami ! Et qu'est-ce donc ? Vin ? Cognac ? - Heu, pas précisément, messire. C'est notre célèbre cocktail délice de pingouin... » Et il tendit au guerrier un grand verre d'eau fraîche avec des glaçons, une paille et une petite ombrelle. Là, c'en était trop pour Tigrrr. Devant cette vision de cauchemar, il fit le dos rond. Son poil se hérissa et il feula et cracha en direction de Gésouaf qui battit précipitamment en retraite. Morale de l'histoire Chat échaudé craint l'eau froide.
  3. J'aime bien la nouvelle présentation de la production du monde, classée par niveau croissant. Du coup, je me demandais si l'on pourrait étendre le principe à la liste des recettes, dans la fiche de personnage? Actuellement, je ne comprends pas le système de classement... Les recettes d'outillage ont l'air d'être mises en bas de tableau, ça ma paraît satisfaisant comme cela. On les distingue mieux des autres recettes. Donc ce que je propose: - classer les recettes par niveau croissant - pour les recettes de même niveau, les classer par ordre alphabétique croissant. J'imagine que ce ne doit pas être bien compliqué à faire?
  4. J'ai une tunique éclatante (niveau 86) à proposer au magasin, si ça peut intéresser.
  5. Ajout d'esprits à vendre, liste mise à jour.
  6. Il n'y avait rien de pire que les querelles de famille. Lorsque certains membres d'une maison entamaient une brouille durable, nul ne savait combien de temps cela pouvait traîner. L'animosité pouvait finir par se dissiper ou perdurer indéfiniment... ou jusqu'à la mort de l'une des parties, qu'elle soit naturelle ou violente. Autant ne pas se voiler la face : partager le même sang ne signifiait pas que l'on ne doive à aucun prix le faire couler. í€ la vue de certaines familles s'entredéchirant, on pouvait même être tenté de penser le contraire. En tant qu'Elfe noire, Suyvel pouvait se targuer d'une grande expertise en la matière. Dans sa ville natale, les petites haines familiales étaient monnaie à ce point courante qu'elle aurait pu rédiger une encyclopédie sur le sujet. Elle savait donc parfaitement le danger qu'il y avait à se mêler de l'une de ces histoires. Lorsqu'elle avait quitté le Royaume souterrain, elle avait cru laisser derrière elle cette atroce mentalité. í€ son grand dam, les humains ne s'avéraient guère meilleurs que ses semblables en la matière. Les querelles étaient peut-être moins répandues mais tout aussi meurtrières. Suyvel avait toujours évité de tremper dans ce type d'affaire. Pourtant, ce n'étaient pas les propositions d'engagement qui manquaient. Dès qu'une Drow montrait le bout de son nez dans un bourg où une de ces disputes couvait, il fallait peu de temps pour que l'un des clans, voire les deux, tente de l'embaucher pour trucider l'autre. Etrange comme les Elfes noirs, si rejetés, devenaient populaires dans ces circonstances particulières... Melrath Zorac ne faisait pas exception à la règle. Un soir, alors qu'elle était assise en taverne, attendant son repas, la magicienne vit venir Géfin, porteur d'une assiette bien garnie... et d'une proposition non moins alléchante. Tout en la servant, le cuisinier lui demanda quelques minutes de son temps, lui expliquant qu'il souhaiterait s'octroyer ses services et lui présenter l'affaire en question. Une affaire familiale, évidemment. Suyvel se rembrunit à cette idée mais laissa l'homme s'expliquer. « Voyez-vous, mon frère a hérité de l'affaire familiale et n'a jamais eu à se faire une clientèle, lui. Alors, bien sûr, il a accepté que je vienne travailler à l'auberge avec lui. Il voulait même que je lui apprenne à cuisiner... Je croyais qu'il s'intéressait enfin à moi, qu'il voulait que nous soyons plus proches. Mais je l'ai entendu dire qu'il voulait exercer mon métier et tout faire à la taverne ! Autrement dit, dès que j'aurai fini de le former, il va me mettre à la porte et j'aurai vraiment tout perdu ! Mon frère est un nanti, un parasite, un voleur de recettes, un... - Oui oui oui d'accord, j'entends bien. Mais qu'y puis-je ? - Hé bien, je songeais qu'il pourrait lui arriver malheur... Vous êtes magicienne et je me disais que vous sauriez le faire disparaître sans que l'on vienne me le reprocher... Et alors c'est moi qui reprendrais les affaires de la famille. » Ca y était. Ca recommençait. Suyvel soupira et s'apprêtait à opposer un refus poli, lorsque Géfin sortit un argument inattendu. « Et comme toute peine mérite salaire, je vous offre un crédit illimité de consommations gratuites... - Ah oui, quand même. » Suyvel réfléchit aux sommes qu'une telle proposition pouvait représenter. Une montagne d'or. Cela lui en donnait presque le vertige. « ... pour une journée. » La sensation de vertige se volatilisa. Probablement parce que la montagne était devenue taupinière. « Une journée ? Dis donc, Géfin, vous ne seriez pas un peu radins dans la famille ? - Radins ? Plût aux Dieux que nous soyons riches ! En vérité, nous sommes plus pauvres que des esclaves... - Pauvres ? Avec les affaires de ton frère ? Raconte cela à d'autres... - Justement, c'est mon frère qui a du bien. Pas moi. - Et tu vas mettre la main dessus dès que je t'en aurai débarrassé. - Si seulement ! Mais comme je le connais, il ne m'aura pas mis sur son testament. Il se sera arrangé pour que je ne voie pas un sou de sa fortune... - Hé bien moi, je ne bosse pas pour les pauvres. » Géfin passa les minutes suivantes à lui expliquer par le détail, la larme à l'œil et le trémolo dans la voix, combien elle était insensible, froide et sans cœur "“ toujours très émouvant de la part d'un homme qui voulait faire tuer son frère "“ tant et si bien que Suyvel finit par céder. Juste pour qu'il la boucle. Et puis elle aurait tout de même droit à une journée de libations gratuites. Ce que Géfin ignorait probablement, c'était que le métabolisme des races elfiques différait de celui des humains, notamment en cela que l'alcool ne produisait pas les mêmes effets secondaires sur eux. Lorsqu'à la fin de la journée, Suyvel lui aurait vidé une barrique de bière d'Aéris et un tonnelet de cognac sans sourciller, Géfin ne serait peut-être plus aussi sûr d'avoir finement négocié ce contrat. Restait à définir un mode opératoire quant à l'élimination de l'indésirable. Comme elle se trouvait à la taverne, Suyvel avait déjà sa cible en vue et pouvait l'étudier, ce qu'elle allait faire, lorsqu'un membre du Souffle fit son entrée. Un jeune nécromant du nom d'Ardycael. Avisant la magicienne, il vint s'inviter à sa table et ils entamèrent une conversation, durant laquelle Suyvel fit signe à Gésouaf de venir prendre leur commande. La Drow opta pour un hydromel. Ardycael, lui, hésitait devant la carte des boissons, lorgnant du côté des nouveautés. Puis son regard s'éclaira. « Vous faites de la tisane de Plantovor ? Ca doit être super, ça ! J'en prends une. - Je crois que nous n'avons plus en stock, répondit Gésouaf. Bien sûr, je pourrais aller me réapprovisionner, mais cela prendrait un peu de temps... - Pas de souci, j'attendrai. J'ai vraiment envie de goûter ça. » Devant l'enthousiasme de son client, Gésouaf s'inclina. Suyvel le vit passer derrière le comptoir, se mettre un casque sur la tête et une grande faux sur l'épaule, puis se diriger vers la sortie. Elle ne vit pas ce qui se passait, mais au bout d'une minute, les bruits étouffés d'une lutte féroce parvinrent à ses oreilles. Le silence revint, puis Gésouaf réapparut à la porte. Les habits déchiquetés. Le casque de travers. Des plaies ouvertes partout sur le corps. Couvert de salive végétale. Il tenait dans sa main quelques éléments ayant appartenu à un Plantovor, qu'il hacha finement, enserra dans un sachet et plongea dans l'eau frémissante. Il revint alors vers la table de Suyvel et servit l'hydromel et la fameuse tisane. « Diantre ! fit Ardycael en découvrant l'apparence de Gésouaf. Vous récoltez vous-même les feuilles de Plantovor ? Sur des Plantovors vivants ? - Oui, messire. Voyez-vous, les feuilles de Plantovor doivent être cueillies très jeunes, à l'état de pousses, et sur une plante vivace. Sans cela, elles sont inutilisables. Et elles ne se conservent pas longtemps. - Heureusement, j'imagine qu'un Plantovor vous fournit de quoi faire beaucoup de tisane... - Hélas pas du tout, messire. Un seul de ces végétaux ne produit que peu de feuilles et seulement quelques unes suffisamment jeunes en même temps. Celui que j'ai fauché pour vous m'a fourni que quoi préparer une théière, rien de plus. - Fiiiiou ! Ce n'est guère rentable, ces végétaux... - Comme vous dites, messire. » Comme quoi, les plantes, c'était pas forcément bon pour la santé. Suyvel avait suivi cet échange avec attention. Une idée tordue germait sous son crâne. Un sourire sadique s'afficha sur son visage. « Dites-moi, cela me tente bien, cette tisane. Vous m'en apporterez une également... » Gésouaf lança à la magicienne un regard qui oscillait entre le oh non je vous en supplie tout mais pas ça et le vous ne croyez pas que vous abusez un peu ? Suyvel, d'un geste ferme, posa le règlement des consommations sur la table. Pour un hydromel et deux tisanes. Résigné, Gésouaf empocha les pièces et retourna prendre sa faux. Suyvel le vit sortir, le dos voûté, les épaules affaissées et la tête basse. Elle songea que son contrat allait être honoré bien plus vite et facilement que prévu. Elle n'aurait pas à se fatiguer. Ni même à se salir les mains, ce qui était toujours appréciable. Une minute plus tard, les cris de Gésouaf lui confirmaient le bien-fondé de son plan. Quelque chose lui disait qu'elle n'était pas prête de savoir quel goût pouvait avoir une tisane de Plantovor, mais elle l'imaginait très bien. Un goût de chair humaine. Quant à la prochaine infusion que préparerait Gésouaf, ce serait probablement une tisane de pissenlits... par les racines. Epilogue Le lendemain, lorsque Suyvel sortit de sa chambre d'auberge, bien décidée à profiter de sa solde, ce fut pour découvrir Gésouaf qui était de retour à son poste, comme si de rien n'était, et Géfin qui lui était manifestement très contrarié. La Drow avait craint la tendinite du coude pour la fin du jour mais, de toute évidence, ce risque s'envolait. Les festivités venaient d'être reportées sine die... Gésouaf avait semble-t-il bénéficié des faveurs de la Recycleuse d'âmes. Mais de quoi se mêlait-elle, celle-là ? Gâcheuse de talents. Saboteuse de plans. Empêcheuse d'assassiner en rond. Par dépit "“ et par pure méchanceté aussi "“ Suyvel commanda une tisane de Plantovor à Gésouaf... On se réconfortait comme on pouvait. Elle songea également à émettre quelques propositions de son cru sur la carte des boissons : Tisane de Traocle Infusion de Rausiet Et bien sûr le pire du pire : verre de lait de Tortogriffe Suyvel imaginait avec délectation la corrida entre Gésouaf et la sale bête... juste pour réussir à lui extorquer un peu de lait. C'était petit, peut-être, mais moralement cela lui faisait du bien.
  7. Attablée à la taverne des Constellations, Suyvel devisait avec Ombre des difficultés de la chasse au dragon. Le royal rôdeur, sûr de lui, balayait systématiquement ses arguments, prétendant que ce type de traque ne présentait pas de péril particulier et qu'il s'y adonnait régulièrement, juste pour le plaisir. Ses rodomontades finirent par agacer la magicienne. « Évidemment, si tu emmènes toute ta faction pour t’aider, je ne vois pas où est le problème ! Je suis sûre que tu n’as pas décoché un seul carreau durant tes parties de chasse… - N’importe quoi ! Et d’abord, je n’ai besoin de personne pour abattre un de ces sacs à main volants ! - Pardon ? Tu voudrais me faire croire que tu chasses le dragon tout seul ? - Parfaitement ! Tout seul, quand je veux, comme je veux… - Alors… pourquoi pas maintenant, gros malin ? - Maintenant ? Ben oui, pas de problème ! Je prends mon arbalète et je te rapporte une tête de dragon. - Arrête, je ne parlais pas sérieusement. Dans ton état, ce serait du suicide… - Qu’est-ce qu’il a, mon état ? » demanda Ombre en se levant et en vacillant légèrement. Suyvel leva les yeux au ciel, priant Eolia de lui accorder la patience. « Il y a que tu viens de descendre une douzaine de pintes de bière. Voilà ce qu’il a, ton état. - Ben quoi ? J’avais pas très soif ce soir, et alors ? - Pas très… ?! Enfin peu importe. Toujours est-il que là, maintenant, tu raterais un ours dans un couloir. - Même pas vrai ! Je prends mon arbalète et je te montre. Ben, qu’est-ce que j’en ai fait… ? Ah, la voilà… - Ce n’est pas ton arbalète, c’est un cintre », soupira Suyvel. Ombre finit néanmoins par remettre la main sur son arme. Lorsqu’il se redressa, ses yeux s’agrandirent de surprise, puis il murmura à Suyvel : « Tu as bien dit que je raterais un ours ? - Oui, pourquoi ? - Parce qu’il y en a un qui vient d’entrer dans la taverne… » Sidérée, Suyvel se tourna vers la porte, alors qu’Ombre armait son arbalète d’un geste rapide et décochait un carreau en direction de la silhouette massive et animale qui se découpait dans la lumière de l’entrée. Le carreau vint se ficher dans le linteau de la porte, manquant sa cible. Ombre resta un instant sans réaction, puis grommela d’un ton vexé : « Il a bougé… Attends un peu, je ne vais pas le rater deux fois ! » Suyvel se précipita sur lui et, lui saisissant les poignets, lui fit pointer son arme vers le sol. « Tu n’es pas un peu fou, non ?! Ce n’est pas un ours, c’est Onizuka ! » Ombre, surpris, se tourna vers l’arrivant, en étrécissant les yeux. « Ah bon ? Tu es sûre ? Parce que vu d’ici… - Oui, je suis sûre ! C’est bien lui ! Et il faut vraiment être plein comme un rigadeau pour confondre Onizuka avec… » Suyvel, exaspérée par la situation, allait rabrouer le joyeux fêtard lorsque son regard passa sur Onizuka. Cette vision vint tempérer grandement ses propos. « Heu… Bon, disons que la confusion avec un plantigrade est éventuellement possible… Il n’empêche que tu n’es plus vraiment en état de te battre. - On en reparlera à mon retour. Et tu peux déjà préparer tes excuses. » Se drapant dans un air de dignité offensée, Ombre sortit de la taverne, sourd à toute objection. Décidé coûte que coûte à prouver à l’Elfe noire à quel point elle était une langue de vipère. Suyvel, en proie à une certaine agitation, le regarda s’éloigner. Elle se disait que Calyso, l’infirmière des Constellations, risquait de devoir faire des heures supplémentaires… Voici ce qu’il advint. http://www.youtube.com/watch?v=WvZm2tnhk6k Epilogue Adossé à la paroi de pierre, à l’intérieur de la nécropole, Ombre, arborant une expression renfrognée, était assis en tailleur, les bras croisés sur la poitrine. Il restait sourd aux propositions de la Recycleuse pour le requinquer. Il se contentait de grommeler et de maugréer d’un ton boudeur : « Il est mauvais joueur, ce dragon ! » Morale de l’histoire Il a frit, il a tout compris. --------------------------------------------- HRP Bon anniversaire, Ombre !
  8. Niveau 4, donc nouvelles recettes disponibles.
  9. Je possède une paire de bottes d'esbroufe (niv 75) et une de gants ponceau (niv 78) dont je n'ai pas l'usage. Si le magasin est intéressé par ces équipements, je suis disposée à vendre.
  10. Assise à une table de l'auberge, Suyvel lisait à voix haute la lettre écrite à son attention par Tapate, en présence de Kronan qui l'écoutait tout en dévorant à belles dents un porcelet rôti. Le débat qui s'ensuivit fut bref. Les Gardiens de l'Equilibre avaient depuis un bon moment arrêté leur position quant à la menace orque. Les co-régentes ne demandaient finalement rien de plus que ce qu'ils avaient déjà décidé de donner. Suyvel avait beau relire la lettre avec attention, elle n'y voyait aucune raison que les Gardiens de l'Equilibre ne répondent pas à l'appel. Un coup d'oeil interrogateur vers Kronan, cherchant une approbation. Kronan grogna en opinant du chef, tout en descendant à la louche une plâtrée de haricots blancs. Ce qui équivalait à un "oui" sans nuances chez le barbare. Leur décision était déjà prise. Les Gardiens de l'Equilibre accompliraient leur devoir envers Melrath Zorac. Suyvel se saisit de sa plume et compléta le serment (1) qu'elle orna de sa signature et de son sceau. Restait la question de la nomination d'un représentant au Conseil des Passages. "Lequel de nous ira là-bas? demanda Suyvel, songeuse. - Où ça? parvint à articuler Kronan tout en engloutissant un chapon d'un imposant gabarit. - Au Conseil des Passages. - Où qu'on scelle les passages? Ah... les régentes veulent fermer des galeries de mine, sans doute? Beeeeen... ça m'a l'air d'un boulot dans mes cordes", répondit Kronan avant de lamper un litre de bière d'Aéris, la gorge desséchée par une aussi longue tirade. Suyvel leva les yeux au ciel en soupirant. Il n'avait pas tout compris. Tout en le regardant s'attaquer à un énorme cuisseau de sanglier, elle se disait qu'elle aurait intérêt à y aller elle-même. Puis elle se ravisa. Après tout, lorsque Tapate ou Shorion s'exprimaient - à l'oral comme à l'écrit - elle non plus ne comprenait pas tout. Du coup, leur envoyer quelqu'un qui ne comprenait pas tout - qui ne comprenait jamais tout - semblait presque tenir debout. Absurde et pourtant logique. Elle rédigea donc une note en complément du serment. Aux co-régentes de Melrath Zorac Les Gardiens de l'Equilibre délèguent Kronan de Bourg au Conseil des Passages. Parce que les passages, ça le connaît: il est mineur de profession. Creuser ou combler des galeries, c'est son quotidien. Et il me dit de vous préciser qu'il peut apporter sa pioche. Vive la Melrathitude! Sincères salutations des Gardiens de l'Equilibre, Suyvel Ayflesh. --------------------------------------------------------------- (1) On notera que, curieusement, serment se dit sink'brozeur en elfique noir. Serment, sink'brozeur.
  11. Un nouvel équipement à vendre! Liste mise à jour.
  12. Je n'y avais pas prêté attention mais la quête "la récupération de l'âme" est toujours dans ma liste des quêtes en cours. Or je suis déjà passée par la nécropole depuis l'animation (et le 2ème PNJ n'était plus là). Ce qui ne m'empêche d'ailleurs pas d'avoir la distinction correspondante, le collecteur d'âme. Je n'ai pas trouvé de réponse à ce problème sur le forum. Comment est-il possible de clore cette quête?
  13. Serait-il possible d'ajouter un champ de texte afin de permettre à chacun de commenter sa collection? Pour l'heure, il n'est possible de commenter qu'un objet. Je trouverais intéressant de pouvoir présenter sa collection aux autres, en quelques phrases. Par exemple, j'ai commencé une collection sur un thème bien précis, mais il n'existe pas d'endroit approprié pour l'expliquer... Un champ de texte en introduction serait le bienvenu.
  14. Le temps passait. Suyvel avait entendu les rumeurs concernant l'incursion d'orques dans les marais. Jugeant l'information grave si elle s'avérait exacte, elle s'était mise en chasse. Pour un résultat absolument nul. Des journées entières passées en patrouille. Et rien. Elle en venait à croire que ces folles rumeurs n'avaient guère de fondement, ou bien avaient été largement exagérées. Et puis, un nouveau matin arriva. Suyvel était sortie juste avant l'aube, en compagnie de Kronan. Alors qu'ils vaquaient à leurs chasses habituelles, ce fut son compagnon qui débusqua un gibier inattendu. "C'est quoi, ces machins-là?" rugit Kronan. Et dans le doute il les chargea. Suyvel s'approcha pour y regarder de plus près... il avait trouvé deux orques. Elle envisagea de lui donner un coup de main pour les aplatir, mais vu l'ardeur qu'il déployait, elle se dit que c'était inutile, et qu'elle allait lui gâcher son plaisir. Elle se contenta donc de préparer un sort de soin. Car si le barbare ne ménageait pas ses adversaires, c'était réciproque. Le combat prit vite fin. Les orques périrent sous la violence des assauts de Kronan. Une bonne chose de faite. Suyvel songea qu'ils devaient être ici en éclaireurs. Ceux-là au moins ne feraient aucun rapport. Kronan découvrit alors avec bonheur des ressources de mineur sur les cadavres. Suyvel haussa un sourcil. Des pillards? Possible. Mais peut-être plus que cela. Des soldats en mission de ravitaillement, peut-être. Les orques avaient-ils des projets nécessitant des ressources qu'ils étaient contraints de venir trouver ici? Quels auraient bien pu être ces projets? Si cette hypothèse s'avérait exacte, elle doutait que la nature des projets en question fut plaisante pour les habitants de la région. En rentrant au village, Suyvel eut l'idée de faire un détour pour couvrir davantage de terrain. Bien lui en prit... car, cachés dans les brumes du marais, elle finit par débusquer deux orques de plus. Le premier était un capitaine orque. Il s'avéra un adversaire moins redoutable que prévu. Suyvel avait observé les orques barbares et ils lui avaient semblé plus puissants. Celui-là, pour un capitaine, se défendait moyennement. Bien que ses coups portaient en général, Suyvel renouvela ses sortilèges et son ennemi s'effondra. Le second était un garde orque. Sûre d'en finir rapidement, Suyvel s'élança au combat... et eut la surprise de constater que le garde semblait mieux se battre que l'officier! Si les sorts de Suyvel faisaient mouche, les coups de l'orque s'avérèrent puissants, l'obligeant à utiliser ses talents de guérisseuse sur elle-même. Alors, grondant d'une rage mal contenue, elle déploya ses attaques les plus meurtrières pour en finir. Ce qui fut finalement vite accompli. Aujourd'hui, elle ne rentrerait pas bredouille. Et pourtant, quelque part, elle aurait préféré. La présence de ces orques laissaient présager l'imminence du danger. Une attaque de grande ampleur. Elle connaissait les orques. Lorsqu'on en voyait un, c'était qu'il y en avait cent. Un sombre pressentiment l'envahit.
  15. Les affaires reprennent! J'ai un orbe d'envoûtement à proposer à la vente. Liste mise à jour.
  16. Je vends cet outil: Serpe d'herboriste (niveau 20) Merci de me contacter directement dans le jeu. Vente terminée, sujet clos.
  17. Bonjour à toutes et à tous, Il y a une semaine, j'étais en Savoie et j'ai découvert un festival sur le thème du moyen-âge: les Grandes Médiévales d'Andilly. Beaucoup de spectacle, des reconstitutions de batailles, des fresques historiques, des joutes, de la voltige équestre, du chant et de la danse. Une démonstration de poliorcétique (tir de trébuchet), les cours de l'arracheur de dents... Plein de gens en costume, des ateliers de démonstrations animés par des passionnés (je me suis essayée à l'épée à deux mains, ce n'était pas si lourd que ça en avait l'air!) et des artisans sympas. Bref, j'ai adoré. Et j'ai enfin pu boire un hypocras pour de vrai! Je n'ai pas l'habitude faire de la pub, mais là ça en vaut le coup! Y en a-t-il parmi vous qui y sont déjà allés?
  18. Et me voilà au niveau trois! J'ai donc de nouvelles recettes à vous proposer. J'en profite pour refaire la déco de ma boutique et réorganiser mon offre. Les Philtres de Suyvel, la boutique qu'elle est belle !
  19. Échanges réalisés avec Ezechiel et Billie Jean. Liste mise à jour.
  20. Tout s'était passé comme elle l'avait instinctivement redouté. Suyvel n'aimait pas parler de ses semblables, car elle ne les estimait guère ; mais surtout elle savait qu'elle risquait à tout moment d'aller trop loin, de mêler le personnel au général, de laisser la bride sur le cou de ses sentiments, et finalement de se donner en spectacle à un quasi-inconnu. Qui n'avait rien demandé de tel. Malgré le grondement furieux des sentiments qui retentissait dans sa tête, Suyvel entendit la voix de Ceatharlach et les mots qu'il prononçait, le ton qu'il employait, firent naître quelque chose en elle. Une chose nouvelle, qu'elle n'avait jamais ressentie. Une sorte de chaleur calme et diffuse. Une lueur. C'était difficile à décrire pour elle. Mais Suyvel comprit que la source en résidait dans l'âme du Korrigan, qui semblait sincèrement peiné de la voir ainsi. La compassion. La sollicitude. Des mots. Des sentiments humains, dont Suyvel avait depuis longtemps assimilé le concept, mais dont elle n'avait encore jamais éprouvé le sens. Dont elle n'avait jamais été la destinatrice. La surprise de cette découverte grandissait en elle, éloignant l'orage de ses sentiments. Elle eut un regard étonné pour son invité. Docilement, elle prit lentement sa corne d'hydromel pour la porter à ses lèvres et en boire une gorgée. Elle n'était pas certaine de s'en trouver mieux... mais dans le doute, elle la leva une seconde fois et la vida sans autre forme de procès. Les paroles de Ceatharlach avaient réchauffé son âme, la boisson dorée se chargerait de son corps. Elle prit encore quelques instants pour en apprécier les effets et s'assurer que sa voix ne lui ferait pas défaut. « Merci, Ceatharlach... Merci de vos sentiments bienveillants (elle enfouit cette pensée au fond de son cœur) paroles prévenantes. Je m'excuse pour cette... situation gênante, que je ne voulais en aucun cas vous infliger. » « Au sujet de ce que vous disiez, il est vrai que peu connaissent ces choses. Mais devoir les porter est ardu. Et être seule de sa race n'allège pas le fardeau... au contraire. » « Quant à la délivrance... je me suis affranchie de l'autorité des miens. Mais il m'arrive de croiser des Elfes. Et leur regard me rappellera toujours qui je suis. Leur regard... leur réprobation... leur condamnation. On n'échappe pas à ce que l'on est... ou du moins à ce que les autres croient que vous êtes. » « Vous parliez de réconciliation. Je vous dirai que je ne suis pas fâchée avec moi-même. Avec mon peuple, oui. Et même si j'avais un jour envie de me rapprocher des miens... ce serait utopique. Vous avez probablement quitté les vôtres librement, moi pas. Si je me présentais à nouveau devant eux, même longtemps après mon départ, je serais conduite à l'échafaud séance tenante. Le pardon et l'oubli n'existent pas dans la culture drow. » « Le chemin que j'ai choisi est sans retour... je le savais depuis le début. » Suyvel fit une pause, songeuse. Elle dévisagea Ceatharlach, se demandant si elle n'en avait pas dit un peu trop pour le pauvre Korrigan. Il avait certes voulu savoir pour les Elfes noirs... mais cela faisait peut-être beaucoup pour lui. Ce fut alors qu'elle s'aperçut que le regard de son invité ne se posait pas sur elle, mais semblait se porter sur son côté droit. Ce n'était pas la première fois qu'elle lui voyait ce regard en biais. Que pouvait-il donc fixer ? Il n'y avait rien derrière elle, hormis le mur. Mais peut-être ne regardait-il rien en particulier ? La réponse lui vint soudainement, sans raison particulière. Elle avait complètement oublié sa théière depuis le début de cette conversation, et c'était cela que Ceatharlach semblait épier. Etant donné le bouquet très particulier qu'elle continuait d'exhaler, l'attention de son invité "“ pour ne pas dire son nez "“ avait dû être sollicitée. Elle aurait bien aimé lui faire découvrir quelques recettes drows, mais elle savait par expérience que les humains les toléraient mal. Les quelques essais gastronomiques auxquels elle avait convié des hommes avaient tourné au fiasco. Ou au désastre. C'est pourquoi elle n'avait pas un instant songé à lui proposer de partager son infusion. Ce qui n'avait pas de sens, réalisa-t-elle soudainement. Ceatharlach n'était pas humain. Dès lors, comment préjuger de la façon dont il supporterait les recettes drows ? Elle n'avait aucune idée de ses goûts, encore moins de son métabolisme. La curiosité la prit. Après tout, s'il était intéressé... « Serait-ce ma théière qui vous captive de la sorte ? (un rire léger) J'essaie de recréer, à partir des plantes de la région, des infusions de ma cité. Ce qui n'est pas simple, tant les différences de la flore sont grandes, mais ce mélange-ci est plutôt réussi. Vous plairait-il d'y goûter ? » C'était de fait son sixième mélange. Les cinq premiers, plus ou moins aboutis, avaient surtout brillé par leurs effets secondaires indésirables sur la population locale. Cela, elle ne crut pas nécessaire de l'indiquer à son invité. Suyvel avait noté avec soin sur un parchemin toutes ses observations à ce sujet et, bien qu'elle ne le portât pas sur elle, elle s'en souvenait au mot près. Banc d'essai des mélanges à infuser Mélange 1 Testeur : Tigrrr Observations : est devenu si pâle qu'il en a perdu ses rayures. Ne s'est pas éloigné de sa litière pendant deux jours. Conclusions : comme tisane, peut mieux faire. Comme laxatif, à utiliser à faible dose. Mélange 2 Victime consentante : Ombre Observations : est devenu tout noir. Problème de pigmentation spontanée et excessive de la peau, apparemment. Résorbé en cinq heures. Conclusions : le sujet est entré dans une colère noire, j'ai bien fait de lui demander de poser ses armes avant le test. Mélange testé : utilisation à envisager comme fond de teint pour drow. Mélange 3 Inconsciente de service : Citron Observations : a été victime de jaunisse. Problème de foie, apparemment. Conclusions : mauvais choix du sujet d'expérience. Ne supporte que le lait-fraise. Mélange testé : suspect, à éviter ou à verser en douce dans le verre de Gregeon. Mélange 4 Roi des naïfs : Sayanel Observations : a été atteint de faiblesse chronique. Pendant plusieurs semaines, tout ce qu'il arrivait à couper avec quatre puissants coups de sa hache de bûcheron, c'était une brindille. Conclusions : il semblerait que, bien que je n'aie pas encore le niveau requis en hermésisme, j'aie réinventé la recette de la potion dégénératrice de force. í€ conserver pour plus tard. Mélange 5 Candidat au suicide : Mythras Observations : a été frappé de collectionnite aiguí«. Grave désordre psychologique conduisant le sujet à acheter toutes sortes de cochonneries à tous ceux qu'il croise. Problème permanent, apparemment. Conclusions : effets psychotropes avérés. ître plus avisée dans le choix des sujets d'expérimentation. Ecarter les obsessionnels. Mélange testé : bon pour la poubelle. Note : espacer les expérimentations pour laisser le temps au Souffle de me fournir de nouveaux cobayes recruter de nouveaux membres. C'est fou ce qu'on use comme matériel dans ces tests. Suyvel leva la théière et remplit une nouvelle tasse. « Vous sentez-vous d'humeur aventureuse, Maître Korrigan ? Aimez-vous les nouvelles expériences ? » Du bout des doigts, elle poussa légèrement la soucoupe de la tasse vers Ceatharlach. « Un sage a dit : "˜Vivez mille fois mille ans, Et vous connaîtrez encore bien des émerveillements.' J'ignore ce qui vous attend au bout de cette route, mais le voyage devrait être intéressant... » Un sourire malicieux. Peut-être était-elle en train de lui jouer un vilain tour. Un tour à lui, le Korrigan, maître en facéties... l'ironie était plaisante. Suyvel se demandait s'il allait céder à la curiosité, quitte à se brûler. Elle était aux aguets, prête à retranscrire mentalement tout ce qui se passerait si Ceatharlach acceptait la proposition...
  21. J'ai un esprit de feuillu rouge à proposer. Ça, c'est de l'esprit collector! Liste mise à jour.
  22. Esprit réservé pour Malicius. Echange réalisé, liste mise à jour.
  23. Suite à la commercialisation de nouvelles recettes, je mets ma liste à jour.
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