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Terre des Éléments

Promenons-nous dans les bois, avant que l'soleil n'y soit


Anamaya
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Courir...

Courir pour vivre.

Jusqu'à se faire exploser le coeur, pour lui permettre de continuer à battre.

Courir, vite.

Ne pas tomber, ne pas se trahir, ne pas mourir.

Elle tombe. Le sol l'aspire. L'herbe l'attire. Elle ne bouge plus. Elle n'en peut plus.

Son ennemi à elle ne la poursuit pas précisément.

Son ennemi à elle s'élève paresseusement. Il ne la voit pas.

Mais elle, elle le voit. Elle le sent, le pressent. Elle le fuit comme si sa vie en dépendait.

Et c'est le cas.

Cette fois, il est sur le point de la rattraper.

Vous vous demandez comment elle a pu en arriver là, hein?

Non? Dommage parce que je vais vous le dire quand même.

En l'occurrence, Ana, elle avait quand même gravement déconné.

Elle avait quitté le campement des étoiles au coucher du soleil. Comme d'habitude.

Elle s'était lancée dans quelques coupes de racines d'arnica.

Et puis il y avait eu ce papillon. Bleu et violet, aux couleurs irréelles.

Magnifique, tentateur. Il avait voleté devant elle, sous ses yeux ébahis quelques instants, puis avait repris son chemin.

Ana avait continué sa coupe, le coeur gai.

Et lorsqu'elle s'apprêtait à rentrer... Elle le vit, toujours là sur une branche.

Etait ce souvent que ces animaux là demeuraient au même endroit?

Elle s'en approcha, voulant l'observer de plus près.

Il s'envola....

Et elle le suivit.

L'andouille!

Elle sait que, dans quelques heures, le jour se lèvera, qu'il faudra qu'elle soit tranquillement calfeutrée, histoire de ne pas se prendre un bronzage permanent à la cochon grillé, mais non...

Elle suit le papillon!

Franchement, y a des jours....

Donc bref, elle avance alors qu'il virevolte, titube un peu, et voit le ciel qui de plus en plus appelle le jour.

L'animal, alors, sors de son esprit. La distance qu'elle a parcouru est trop longue pour pouvoir rebrousser chemin.

Nul abris ne se dessinait sur le chemin qu'elle venait d'emprunter.

Elle était... à découvert.

Et ce n'est jamais bon signe pour elle. Elle en viendrai presque à espérer qu'un vil assassin passe dans les parages pour l'envoyer ad patres, corps et âme chez la recycleuse.

Le seul truc bien chez elle, c'est qu'il y fait toujours nuit.

Enfin, elle espèrerait presque, hein

Un peu à l'ouest, des formes, plus loin. Comme des habitations...

Et... de la fumée?

Amis... Ennemis...

Elle n'hésite pas longtemps.

Quitte à prendre le risque d'y laisser la vie, autant que cela soit rapide et le moins douloureux possible...

Il est bien triste de se dire que chaque journée se fera avec une épée de Damoclès nouvelle au dessus de sa tête. Il l'est encore plus de savoir que le bourreau aura probablement à chaque fois un nouveau visage...

La jeune femme soupire.

Mais elle se met en marche, rapidement...

Plus elle s'approche de ce qui semble être un campement, plus elle accélère, comme une gamine qui à hâte de rentrer chez elle.

Mais ce n'est pas chez elle.

Et elle n'a pas hâte.

Elle a peur.

Peur du seul ennemi qui, s'il la touche lui provoquera un cri.

Le Soleil.

Il est là, très proche.

Pas encore levé, mais déjà on le pressent, dans la teinte du ciel et le matin naissant.

Ana toussote et se relève. Elle respire une bouffée d'air, son air, qui l'a poussé pour qu'elle aille plus vite, qui se désespère de la voir faiblir, lui qui peut aller n'importe où, alors qu'elle, dans ce si faible corps, dans son carcan de veines, est limité par elle-même.

Elle boitille, est proche maintenant. Elle distingue une forme, un être qui n'a pas la même apparence que la sienne.

Cela ne l'effraie pas.

Elle a vu des êtres plus bestiaux que les animaux eux-mêmes.

Elle ralentit en se rapprochant de lui. Ses cheveux sont en bataille, sa poitrine se soulève rapidement, et elle sait que, dans quelques dizaines de minutes, l'astre de lumière dardera ses rayons menaçant.

Mais elle ralentit. Même la mort aux trousses, il ne faut pas manquer aux usages.

La main sur son pendentif symbole d'Eolia, elle salut l'être.

" Bonjour, pardon... de vous importuner en cette heure si matinale...

Je... je me suis égarée..."

Elle mange un peu ses mots, fatiguée de trop avoir couru.

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(SEPPA parle...)

Eh ben...

Elle a drôle d'air la ptite...

Echevelée, essouflée...

Moi j'ai ouvert un oeil y'a pas 10 minutes, au chant des oiseaux, et je viens seulement d'ouvrir l'autre... Je la regarde, plantée là toute fébrile avec la main sur son collier. En voilà de l'agitation ! Je me redresse, craquement d'articulations.

Tu m'importunes pas.

Je tends le cou pour voir derrière elle si y'a pas une grosse bestiole bien agressive, mais non... Je ramène les yeux sur elle, elle tremblotte de partout, des regards nerveux derrière elle... C'est louche tout ça. Je fronce mes gros sourcils, perplexe.

Pourquoi tu cours, petite ? T'es poursuivie ?

A tout hasard je saisis la grosse massue toute humide de rosée. On sait jamais... Je suis pas encore très bien réveillé... Il me faut mon seau de thé, le matin, mais ma Rose a dû avoir le sommeil plus lourd que moi. Ou alors j'ai fait un cauchemar. Ca se pourrait bien... Me suis réveillé avec l'impression qu'il allait m'arriver des bricoles désagréables aujourd'hui... Pas que cette petite dame soit désagréable, que non, mais sa nervosité m'inquiète.

Modifié (le) par Eyleen
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Ana respire à fond. L'anxiété c'est communicatif après tout.

" Poursuivie, non pas vraiment, du moins pas par quelque chose que vous pourriez repousser par votre massue...

Je suis... Allergique au soleil... Mais alors très... Et je suis allée trop loin cette nuit... Et le soleil se lève...

Et il faudrait que je m'abrite avant qu'il se lève complètement...

Mais je ne sais pas vraiment où je suis... Si vous pouviez demander si je peux rester, jusqu'à la prochaine nuit...

Un regard vers l'horizon, et puis elle se souvient de quelque chose qu'elle a omis.

"Pardon je vous demande de l'aide et je ne me suis même pas présentée... Je me nomme Anamaya"

Modifié (le) par Anamaya
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seppaor0.png

(SEPPA parle...)

Allergique ? Ca veut dire des plaques qui chatouilles, des gonflements, des crevasses, tout ça ? J'ai déjà vu quelqu'un qui était allergique aux piqures d'abeilles... Pas beau. Et il était salement malade, le gars. Allergique au soleil, ça, j'avais jamais entendu, encore, mais à voir son air à la petite dame, c'est pas pour rigoler...

Bon, qu'est-ce que je fais ?

Je vais pas la planter là pendant que je vais voir, quand même... LE temps que je fasse l'aller-retour, en supposant que je trouve une Rose déjà éveillée, il sera levé, le soleil. Et ma ptite dame risque de ressembler à un crapaud verruqueux. Ce serait dommage...

Je me gratte entre les cornes... Je l'observe... Rhâââ et puis zut ! Elle a pas l'air bien méchante. Et puis j'peux pas la laisser là alors qu'elle vient encore de lancer un regard derrière son épaule et que... Bon. Suffit, assez perdu de temps.

Marche devant moi. J'te ferai de l'ombre.

Je lui indique le sentier. Si elle avance première, je serai entre l'aube et elle. Le campement n'est qu'à quelques minutes, mais faudrait pas que ce fichu soleil ait de l'avance...

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Ana s'inquiète un peu, mais le gardien lui propose de la couvrir de sa hauteur en la conduisant à bon port, et cela atténue ses craintes.

Un peu. Tout n'est pas gagné. Il faut encore atteindre le campement avant que son grand ami ne se pointe.

Anamaya trottine, ne voulant pas courir car ce ne serait pas poli, mais sans non plus marcher tranquillement. Elle aura le temps plus tard de jouer les touristes.

Elle sent le vent qui file entre ses jambes, qui l'entoure et fait virevolter ses cheveux. Un allié sans poids, sans masse, mais si réconfortant...

Il la presse, il l'exhorte, il entoure aussi le gardien, mais plus prudemment.

Il ne faut pas l'énerver, ni lui faire douter de quoi que ce soit. Car si il s'arrête Anamaya aura du souci à se faire.

Face à eux, des tentes. Beaucoup. Un peu trop en fait. Ils avancent vers celle du centre, la plus grande, mais Ana a un doute.

Elle s'arrête, et interroge

Est ce là que nous allons?

Son regard glisse vers l'horizon. Une tâche orangée apparaît.

Un hoquet de surprise s'échappe de ses lèvres. Elle serre ses yeux avec une fébrilité toute anxieuse. Elle sait que, si elle le regarde trop longuement, ce lever de soleil lui coûtera la vue.

Par réflexe elle se rapproche de l'ombre qu'elle sent, fraiche, alors que l'air autour d'elle se réchauffe inexorablement.

Déjà sa peau la picotte, plus par réflexe craintif que par réelle douleur.

Elle se cogne dans SEPPA, doucement, alors qu'une bourrasque forte, charriant de la terre et des feuilles morte se lève alentour.

S'il vous plaît...

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(SEPPA parle...)

Ca va pas bien.

Mais pourquoi elle ne va pas plus vite ? Elle a peur de me semer ou quoi ? On se traîne !!!!

Les arbres défilent, mais pas assez vite, et je sens qu'elle a peur, la petite dame, je le sens à l'odeur de la transpiration, elle pourrait courir à toutes jambes et elle ne le fait pas, je sais plus trop quoi penser... Je la suis, les sourcils froncés, du plus près que je peux, mais sa nervosité joue du violon sur mes nerfs à moi, à la longue.

Enfin, le campement apparaît.

Et le soleil.

Elle le voit.

Elle panique.

Moi aussi.

Je la saisis dans mes bras, et je fonce droit vers les tentes.

Mugissement d'alarme.

MOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO !!!!!

Vite, plus vite.

Plus vite, les Roses.

Je ne sais pas quoi faire d'elle.

Son petit gémissement perdu, c'était trop pour moi !

Faites quelque chose, elle a peur et elle a mal, je le sens !

Je déboule au milieu des tentes, affolé, le soleil glisse des rayons insidieux tout autour de moi, je vais me cacher derrière une tente, et toujours ce long mugissement...

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ça brûle...

Non décidément elle ne recommencera plus.

Non vraiment elle ne dois plus jouer avec sa vie. Des larmes coulent le long de ses joues alors qu'elle se sent transportée, emportée par le gardien, fuyant un ennemi qui les entoure, sans détour et l'agresse.

Inconsciemment elle se laisse faire, entend le cri qui lui apparait irréel, concentrée sur une souffrance qu'elle anticipe.

Et toujours le vent qui la frôle, et de la terre qui se regroupe, comme la tentative de former une gangue de sécurité alors qu'ils oscillent entre les tentes.

Quelque part dans son esprit, une question. Pourquoi n'entrent ils pas?

Faut il une autorisation? Et qui sont les gens qui habitent ici? Amis, ennemis... Ces conceptions là, dans cet instant l'indiffère.

Pour une fois elle craint vraiment pour elle. Elle s'imagine ce que ce sera de mourir ainsi. Rongée par un picotement, consumée de l'intérieure...

Elle frissonne.

Elle prie.

Que Eolia veille sur son dernier voyage, si jamais ils ne trouvent pas un abri plus sûr que l'arrière d'une tente

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C'est quoi ce foutoir ?

Intrus ?

Attaque ?

Incendie ?

Je bondis hors de la tente-cuisine, où la bouilloire chante enfin pour le thé de SEPPA. J'ai pas d'arme, j'ai même pas mon capuchon. Pas de fumée. Pas de hurlements, à part le "meuh" interminable du minotaure. Pas de cliquetis de métal, rien. Putain mais qu'est-ce qui se passe ????

Il est là, planté au milieu des tentes, et il meugle comme un désespéré, une forme serrée contre lui... Un blessé ? Non, c'est une femme. Elle a l'air terrorisée, mais qui ne le serait pas avec ce bruit dans les oreilles et trois cent kilos de brute tout le long du corps ?

TA GUEULE, SEPPA !!!!

J'ai rugi.

C'est vrai, quoi, on s'entend plus.

Il roule des yeux de panique, j'y comprends rien, mais ça me fout la trouille.

J'accours près de lui et de la fille, et là je vois son visage et...

Anamaya.

Y'a un truc qui ne va pas.

Du tout.

Je ne sais pas quoi.

Quoi ?

Un mot.

Il y a quoi ? Il faut faire quoi ? Tu as besoin de quoi ? Mal pourquoi ?

Vite, dis-moi !

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Et puis dans la noyade, un son, une voix. Incompréhension dans cette voix.

Anamaya relève la tête, entrouvre les yeux, puis les referme aussitôt.

Elle sent le feu sur le dos de sa main, un rayon qui la touche, elle n'a plus la force de la bouger, malgré la sensation douloureuse que ça lui procure.

Mais cette voix... Comme à une bouée, elle s'y accroche.

Elle connait cette voix, celle de la femme aux yeux si beaux.

Elle murmure, la bouche pâteuse, entre deux sanglots.

Eyleen...le soleil... me brûle...

Sa main tremble, elle frissonne à nouveau, elle réagit à la douleur et éloigne sa main tachée de feu de la source de chaleur...

Elle entrouvre à nouveau les yeux, regard douloureux, regard suppliant...

Elle ne saurait en dire plus... elle espère que Eyleen a compris le message...

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Le soleil.

Les rayons se glissent dans la vallée, en oblique. Le soleil du matin, celui qui se coule partout.

Le soleil la brûle... Je ne comprends pas. Mais c'est un fait. Et je suis loin de tout connaître de tout, alors j'accepte les faits. Surtout quand ça urge.

Le soleil, il va éclabousser le campement pendant 15 ou 16 heures. Le campement fait de tentes et de huttes. Toile, et branchages mal joints. Insuffisant.

La grotte, Seppa... Vite...

Non, attends une seconde !!!!

Une cape qui sèchait sur un piquet, je la jette, toute humide encore, sur les épaules et la tête nue d'Anamaya.

Allez, fonce !

Il s'élance, et je cours derrière lui. La falaise est proche, et le sentier bien dégagé. J'ai déplacé les pierres pour qu'il soit sûr. Il y a quelques arbres devant l'entrée. Quand Seppa doit la déposer, bloqué par ses pieds bovins sur les pierres inégales, je prends le relai, la tenant enveloppée dans la cape, je la pousse devant moi sous l'ombrage, vers la paroi et la haute fissure étroite. Très vite, elle fait un coude, un passage en baïonnette, puis reprend son chemin plus profond dans le roc. Là, plus de soleil direct. Et quelques pas plus loin, c'est l'obscurité presque complète...

Les parois s'écartent, la grotte s'évase. Une large salle au sol peu incliné, sablonneux. Un plafond pas trop haut, je n'aime pas les cathédrales... Le brasero diffuse un faible clarté rougeoyante, et le foyer aussi, là, contre l'autre paroi, sous la cheminée rocheuse.

J'ouvre les pans de la cape, lentement.

Plus de soleil ici...

Bizarre, je ne me connaissais pas cette voix-là. J'avais oublié cette voix-là... C'est comme ça que je parlais à Asyr quand elle s'était fait mal, ou qu'elle était triste... Une voix toute basse, toute douce...

Est-ce que ça va ?

Modifié (le) par Eyleen
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Anamaya est repliée sur elle-même. On parle de grotte, et c'est un bon point.

Ou Eyleen a compris ou elle veut l'enterrée vivante. Dans tous les cas, elle sera loin du soleil et pourra recommencer à avoir une construction mentale à peu près normale. Tout d'un coup, il fait humide et sombre.

Déjà arrivés?! Mais non, un tissus un peu rêche recouvre la jeune femme. Elle soupire, toujours trimbalée à toute berzingue. Enfin vu la situation épineuse ils font comme ils peuvent...

Anamaya change de mains, continue à avancer sans voir, guidée en aveugle dans un endroit qu'elle ignore. On pourrait la précipiter du haut d'une falaise qu'elle ne le saurait pas plus.

Et puis elles s'arrêtent, et la cape se détache de la jeune femme peu à peu.

Elle sent l'air chargé de fer, de souffre. La pierre les recouvre, en un véritable mur de protection.

Les yeux mi clos, elle observe l'obscurité. Ses jambes tremblent et l'abandonne. A genou au sol, la respiration rapide, elle ferme à nouveau les yeux. Tous son corps est parcouru de frissons.

Elle inspire profondément, et fait passer la chaîne qui retient son pendentif , symbole d'Eolia sur son annulaire droit.

La main gauche, tendue, glisse paume vers le haut, parallèle à son corps vers son coude droit.

La main droite, elle, se place juste au dessus, le symbole pendant entre les 2 paumes ouvertes.

Les doigts se replient pour former une sorte de cercle autour du pendentif.

La jeune femme respire à fond. Elle reste ainsi, sans un mot, pendant quelques minutes. Peu à peu les soubresaut de son corps affolés se tarissent. Sa respiration redevient normale.

Puis elle repose ses paumes sur ses genoux, et ouvre les yeux. Ceux-ci sont brillants d'avoir pleurés par la douleur et la peur. Sur le dos de sa main, une brûlure.

Elle a un sourire envers Eyleen.

« Merci. J'ai bien l'impression que j'ai une dette de vie envers toi, et votre gardien. »

Anamaya s'incline, puis se relève avec précaution, satisfaite de voir que son corps répond à nouveau correctement. En même temps elle regarde autour d'elle, aperçoit un feu, agréable lumière, réconfortante. Elle ne voit pas d'ouverture, et il semble qu'il n'y ait plus, pour l'heure de danger.

Elle regarde sa main qui la lance, puis fronce les sourcils, d'un air d'excuse.

« Je ne voudrais pas abuser, mais aurais tu de l'eau à proximité? J'aurai besoin de me reconstituer un peu d'onguent, je crois, avant que cela ne prenne un aspect peu ragoûtant... »

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J'acquiesce, de l'eau, j'en ai, bien sûr. J'essaie de faire comme si je n'avais pas constaté son état de faiblesse, certaines personnes n'aiment pas ça. Même si j'ai suivi avec curiosité ses mouvements, avec ce pendentif étrange. J'ai attendu qu'elle se calme, qu'elle cesse de trembler, c'est tout. Si elle a besoin d'aide, elle est sans doute capable de le dire... Sinon, je me tiens prête à intervenir.

Elle se retape tout doucement, et je me demande pourquoi le soleil lui fait un tel effet. Moi je le supporte mal, parce que je n'y ai pas été habituée, que j'ai vécu dans la pénombre pendant presque toute ma vie. Mais elle... C'est plus qu'une gêne, plus qu'un désagrément. Elle le fuyait comme les animaux devant un incendie de forêt. Comme si elle allait en mourir.

Viens par ici.

Je m'éloigne vers la petite table près du feu, les quelques chaises. Sur l'étagère rivée au mur j'ai quelques pots et fioles divers, baumes, potions, extraits. Je ne sais pas les préparer, mais je connais leur usage. On doit savoir ses choses quand on vit seul. Je ne suis plus seule, mais l'habitude s'est enracinée profond, et j'ai toujours sous la main un bric à brac d'objets de première utilité. Ils me rassurent. Mais apparemment elle a ses propres onguents, juste de l'eau, donc.

J'allume la lanterne et les trois chandelles, et je tire une chaise pour elle. La jarre pleine d'eau fraîche est là dans le recoin, et la bouilloire de terre est prête à faire son boulot.

De l'eau chaude ou froide ? Quelle quantité ?

Rester détendue, calme, sereine.

Comme si c'était normal, habituel.

Comme si je n'avais pas été la seule à pénétrer ici depuis que j'ai fait de cette caverne mon refuge à moi. Même mes soeurs n'y sont pas venues, pas encore.

Mais ça n'a pas d'importance. Il le fallait. Tant pis si ça te met mal à l'aise. Ce n'est pas une intruse. C'est toi qui l'ai amenée ici. Alors on se calme, 'Nea. Tu n'as pas à être aussi tendue. C'est juste une caverne, pas une extension de ta tête.

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Anamaya suit calmement la femme jusqu'à une table pas loin du feu qui réchauffe l'air de son crépitement.

La jeune femme récupère dans son sac contenant son orbe une tasse de bois ainsi qu'une petite bourse qu'elle ouvre sur 4 fiolines qui y sont dissimulées.

" De l'eau froide ira merci... Quant à la quantité, il me faudrait la moitié de cette tasse à peu près..."

En attendant l'eau, elle verse une à une 3 des 4 fioles.

Une poudre blanche et fine

Des petits cristaux mauves

Des plantes séchées de toutes sortes.

La dernière fiole, elle, reste close.

Elle tourne un peu les ingrédients d'un geste du poignet, puis tend le godet à son hôtesse. Souriant. Celle-ci semble plutôt sereine, ce qui étonne quelque peu Ana.

Après de telles péripétie, son rituel à genou et son attitude à l'extérieure elle aurait imaginée être assaillie de questions étonnées.

Mais non. Eyleen cacherait donc sa curiosité?

Pourquoi... La jeune femme ne souhaite pas être une gène, elle en a déjà trop imposé de par sa venue intempestive, mais elle sait que, jusqu'au coucher du soleil, les lieux seront son refuge.Et d'ici là elle trouvera bien un moment pour se montrer honnête avec sa sauveteuse.

A l'idée de refuge, elle regarde à nouveau autour d'elle. La table, la paillasse devant le feu allumé, l'étagère emplit...

Serait-ce là le refuge d'Eyleen qu'elle aurait investi?

Les tentes à l'extérieure... Mais la grotte aménagée en lieu de vie...

Sa compagne a choisi le silence, Anamaya elle préfère interroger les mots...

"Dis moi, est ce là ta demeure?"

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Je puise l'eau dans une grande chope de bois, et la pose sur la table devant Anamaya. Elle a sorti divers flacons et les a disposés devant elle, méthodique. Je m'installe devant elle, sans lui cacher la lumière ni la chaleur de feu.

J'ouvre la bouche pour lui demander si ça ne la dérange pas que je la regarde faire, mais elle a pris les devants. Je surprend ses yeux qui volètent sur les parois de la caverne, et sur les diverses choses qui s'y trouvent. Mes possessions. Bien peu de chose... La question vient naturellement.

Je reste silencieuse un moment. Ce n'est qu'une question. Logique, en plus. Une question pour faire connaissance, une question innocente, pas quelque chose dont je dois me méfier. Il est trop tard de toute manière. Elle est là. C'est moi qui l'y ai amenée. Alors maintenant, 'Nea, réponds. Tu n'avais pas vraiment le choix ni le temps de réfléchir. Mais elle n'y est pour rien.

Ma demeure... Oui.

Enfin...

Les tentes, c'est un peu...

Un peu trop flottant pour moi.

Un sourire gêné.

Et un peu trop translucide pour toi... si je ne me trompe pas...

Un coup de menton en direction de sa main blessée...

Vilaine brûlure.

J'hésite à aller plus loin..

Non.

Trop tôt.

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La jeune femme ne répond pas tout de suite à Eyleen. Un simple sourire alors qu'elle s'absorbe dans son mélange. L'eau devient peu à peu pâteuse sous l'immixtion des divers produit. Puis elle ouvre le dernier flacon et y fait tomber une poudre bleutée, couleur de ciel.

Lorsque le liquide est devenu suffisamment consistant pour le cataplasme, elle le repose, et acquiesce.

Trop translucide, oui tu as bien deviné, heureusement pour moi.

Elle observe sa main à la lumière du feu, mauve et gonflée, puis soupire légèrement

C'est un peu impressionnant mais ce n'est pas grand chose, en fait. Pas plus que d'ordinaire lorsque je suis inattentive...

Disons que, le soleil ne m'aime pas.

La tête légèrement penchée elle sourit un peu tristement puis entreprit de déposer une bonne couche de sa pommade sur le haut de sa main.

Elle grimace, sautille, concentrée sur son geste alors que le contact sur sa peau enflamme la plaie.

En coin, elle voit Eyleen qui l'observe, puis sa grimace se transforme en petit rire, alors qu'une sorte de larme de douleur poins au coin de son oeil.

Je dois avoir l'air ridicule à gigoter comme ça, ce n'est pas une danse rituelle, mais ça pique!

L'ironie de la situation la fait sourire, et elle en oublie un peu ce qu'elle fait, ce qu'elle en éprouve. La brulure badigeonnée, elle récupère un morceau de tissus fin de son sac, et s'en sert pour que le produit ne s'enfuit pas.

Un petit noeud, serré avec les dents, et hop voilà elle observe le résultat, vérifie que ses doigts ne sont pas trop handicapés, puis hoche la tête, satisfaite.

Merci Eyleen. Je suis... bien contente d'être tombée sur votre campement

Elle se mordille la lèvre, hésite puis se lance

Tu... je vais devoir passer la journée ici...

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Ca n'a pas l'air de faire du bien, sa mixture...

Maintenant je suppose que si elle l'utilise, c'est parce que c'est efficace.

Je la regarde réaliser son bandage de fortune, seule. En s'aidant d'une seule main et des dents. A croire qu'elle a tellement l'habitude de se soigner seule que l'idée que je puisse l'aider ne lui est même pas venue. Ou alors elle n'aime pas trop qu'on la touche. Je ne peux que comprendre ce genre de sentiments. Surtout qu'elle a déjà eu sa dose en matière de contacts forcés, aujourd'hui...

Donc je reste bien sagement assise, la main sur la table. Je me contente de sourire à ses commentaires, juste un petit signe pour dire "pas de problème", la douleur ne m'a jamais parue ridicule, du reste, même quand elle fait faire des petits bonds un peu... cocasses, on va dire. Je vois surtout la larme qui perle, et le rire qui vient l'effacer. Etrange fille.

Je ne lui propose rien. C'est parfois plus gênant de refuser de l'aide que d'en demander. Surtout qu'elle en est réduite à rester coincée ici pour un moment, dépendante de mon bon vouloir. Voilà quelque chose que je supporterais mal, à sa place. Alors autant ne pas en rajouter.

Justement, sa dernière remarque reflète sa gêne. Et la mienne.

Oui, je m'en doute.

Si ce n'est pas un problème pour toi, je crois que la caverne en a vu d'autres. A mon avis, avant l'éboulement de l'entrée, il y a eu des ours ici, j'ai trouvé des ossements. Alors une petite magicienne qui bronze mal, je crois que ça devrait passer plutôt inaperçu.

Je me suis levée tout en parlant, de mon ton toujours neutre qui fait que beaucoup de monde se demande toujours si je suis sérieuse ou si je rigole... Le petit sourire en coin devrait la rassurer sur ce point, si elle l'a vu. Je vais rapidement ramasser quelques vêtements qui traînent et les fourrer dans un panier, secouer les fourrures, empiler les deux ou trois bols de pierre fine à côté de la jarre d'eau. Un semblant d'ordre, c'est vite fait, je n'attendais pas de visite... Je n'en attends jamais.

Si tu as envie de dormir et que tu n'es pas allergique à la fougère, tu seras bien. J'ai à faire à l'extérieur, et il faut que j'aille rassurer SEPPA et avertir mes sœurs de ta présence.

Je reviens vers elle.

Une magicienne des Constellations, cette faction qui s'est proclamée notre ennemie, dont les membres ont tué les nôtres par deux fois, déjà.

Elle pourrait craindre pour sa vie.

Mais je sais, et elle doit savoir, qu'elle ne court aucun danger ici.

Parce que nous ne sommes pas ce genre d'ennemis.

Tu es chez toi pour cette journée.

Veux-tu qu'on avertisse les tiens que tu es saine et sauve ?

S'ils connaissent ton... ton aversion pour le soleil, ils risquent de se faire du souci.

Je suis trop bête, moi.

Qu'ils s'en fassent du souci, ces brutes !

...

Mais tous ne sont pas des brutes.

Oh la peste soit de cette guerre absurde.

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J'ai regardé la petite feuille s'échapper par la galerie d'entrée... La magie... Elle m'effraie un peu, mais elle me ravit toujours, enfin cette sorte de magie qui fait sortir un peu de beauté, même fugace, d'une chose morte...

Elle a disparu à l'angle du couloir, je ramène mon attention sur Anamaya. Est-ce que... Tiens, bizarre.

Non, pas bizarre.

SEPPA l'a serrée dans ses bras, après tout...

Donc, c'est normal, l'odeur, en fait.

Hum...

Si tu.. Si tu as envie de te rafraîchir un peu, suis ce passage-là, il y a des sources. .

...

Oui, bon... C'est SEPPA... Il nage très mal, donc il n'aime pas le lac, et il est trop grand pour qu'on le douche et bon voilà, quoi. Désolée...

Je balance entre la gêne et le fou-rire nerveux...

Mais c'est vrai que de près elle sent le SEPPA, et je l'adore, mais faut admettre que bon...

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Ana sourit, en imaginant les animaux qui ont foulés ce sol, et façonné les ridules sur la pierre. Elle rigole aussi, en entendant dire qu'elle bronze mal. Oui c'est très sympathiquement dit, ça.

Elle lui offre le gîte et Anamaya lui en sait gré. Elle à l'impression que cette femme si repliée sur ses propres murailles ne saurait que faire de ses explications, quant au pourquoi de son affliction... Si elle ne demande pas, Ana ne lui en imposera pas la description... Et puis, quelque part elle à l'impression qu'elle comprendrait un peu ce qu'elle vit.

Ce serait étrange.

Et puis la jeune femme ne voulait pas que la guerrière se sente poussée un peu plus en elle-même face à la découverte d'autrui...Elle supportait difficilement les lueurs teintées de pitiés dans les regards de ceux à qui elle exposait les fait, parfois. Elle s'était aperçue que sur ces terres toutes les vérités de doivent pas forcément être dites.

Alors, une mauvaise bronzeuse, ça lui irait très bien. Qu'elles ne soient pas, l'une et l'autre encore plus gênées.

" Je te remercie. La fougère m'ira très bien... je vais me reposer un peu, mes pérégrinations depuis le crépuscule ont eu raison de de moi je pense...

Pourrais tu remercier SEPPA qui m'a été d'une grande aide de ma part? Je le ferai aussi ce soir si je le revois, mais pour être sûre qu'il ait le message..."

"Tu es chez toi pour cette journée."

Anamaya ne percevait pas toutes les implications de ce genre de message. Il est vrai que les deux factions étaient ennemies, bien qu'elle n'ait pas pris de part à cette guerre, comme elle ne pensait en prendre dans aucune. Elle avait juré de panser les plaies, non de les faire couler, et s'y tiendrait...

Elle cligna des yeux lorsque Eyleen envisagea qu'on s'inquiète du fait qu'elle ne soit pas rentrée à temps.

" Tu sais je ne suis pas sûre qu'ils s'aperçoivent de mon absence, peu savent pour mon affliction et mon rythme de vie et tel que je croise rarement d'autres étoiles...

Nadhir et Ignis sont les seuls que je côtoie véritablement...

Mais au cas où je vais envoyer un message à Nadhir... On ne sait jamais si ils ont besoin de moi ils se rendront peut être compte que je manque à l'appel."

Elle eut un petit sourire tout en penchant la tête sur le côté.

Sous l'une des branches pour le feu elle repéra une feuille morte qui avait dû se glisser là à l'insu du plein gré d'Eyleen.

" Je t'emprunte ça. Je t'en offrirai une autre si tu veux pour décorer"

De ses mains jointes elle recueillit la petite feuille morte. La dernière fois qu'elle avait agit ainsi, la feuille choisit était encore pleine de vie et elle se demanda si elle y arriverai. Joignant ses facultés de soin au sort elle fixa ses paumes. Une boule de lumière ambrée y naquit. En son centre la feuille frissona et reprit une teinte rougeatre. C'était léger mais c'était déjà ça. La boule devint bleu électrique, et une forme se développa autour de l'ancien rebut.

Il n'y eut bientôt plus de lumières, mais un petit papillon diaphane dans lequel la feuille semblait prisonnière. Celui-ci bâtit faiblement des ailes alors que la jeune femme l'approchait de ses lèvres. Elle murmura.

"Dit à Nadhir que je suis en sécurité, s'il te plait..."

Puis elle tendit ses mains. Après quelques battements chaotiques, il s'envola. Anamaya le regarda disparaitre dans un coude de la grotte avec un regard presque amoureux. Puis elle reporta, tout sourire son attention sur Eyleen

" J'ai déjà utilisé cette méthode pour prévenir Nadhir de la venue de Merr'Aos, lorsqu'il souhaitait le voir vous rejoindre à la table des négociations. Il comprendra sûrement le message... Et puis comme ma magie le connait déjà, il y a de grandes chances qu'il le retrouve avant de s'éteindre. La distance sera longue, mais je serais au repos, alors il n'y a rien à craindre."

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J'ai regardé la petite feuille s'échapper par la galerie d'entrée... La magie... Elle m'effraie un peu, mais elle me ravit toujours, enfin cette sorte de magie qui fait sortir un peu de beauté, même fugace, d'une chose morte...

Elle a disparu à l'angle du couloir, je ramène mon attention sur Anamaya. Est-ce que... Tiens, bizarre.

Non, pas bizarre.

SEPPA l'a serrée dans ses bras, après tout...

Donc, c'est normal, l'odeur, en fait.

Hum...

Si tu.. Si tu as envie de te rafraîchir un peu, suis ce passage-là, il y a des sources. .

...

Oui, bon... C'est SEPPA... Il nage très mal, donc il n'aime pas le lac, et il est trop grand pour qu'on le douche et bon voilà, quoi. Désolée...

Je balance entre la gêne et le fou-rire nerveux...

Mais c'est vrai que de près elle sent le SEPPA, et je l'adore, mais faut admettre que bon...

Modifié (le) par Eyleen
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Y a un truc qui cloche.

Pourquoi Eyleen la regarde t'elle tout d'un coup comme si elle était quelque chose pour lequel on devrait se méfier...?

Un petit regard en coin, là non?

Et là un froncement de nez?

Et puis elle lui parle des sources. C'est gentil à elle de lui proposer un bain, ça l'aidera surement à se détendre...

C'est ce qu'elle se dit de prime abord...

Mais en fait c'est pas de la gentillesse de base. Il y a un léger flottement, puis elle parle de SEPPA le gardiens. Anamaya ne voit pas trop le rapport.

Sur le coup elle a l'impression qu'Eyleen lui demande si elle veut bien prendre un bain avec SEPPA parce qu'il a peur de nager dans le lac tout seul.

C'était assez incompréhensible!

Et puis un "désolée", le malaise d'Eyleen un peu nerveux l'éclaire d'un coup!

Pour la faire rougir immédiatement, puis rire spontanément. Elle tente de le dissimuler derrière sa main, et la tête tournée, mais il explose, clair et doux contre les roches.

" Allons ne fait pas cette tête! Je ne me rend pas compte de l'odeur qui me colle aux vêtements, mais j'imagine que ça doit être, hummm plutot virilement musqué, non?"

Dommage pour elle, mais Essence de SEPPA d'un matin de rosée ne deviendrait jamais un parfum phare, apparemment.

Anamaya loucha vers le passage qu'Eyleen lui montrait.

Par là tu dis?

Mes vêtements et moi on va passer au petit décapage nécessaire je pense, merci.

Par contre, il y a de la lumière jusqu'au bout, ou dois je apporter avec moi une lampe?

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J'ai les joues qui chauffent furieusement. Heureusement, j'ai ma carnation pour moi, et la pénombre ambiante, aussi... Je pique du nez droit sur la pointe de mes bottes, mais le rire d'anamaya qui cascade déclenche le mien, involontairement. Plus grave, plus discret, retenu. Mais c'est trop comique, cette situation, j'arrive pas à le retenir.

Attends, je vais te montrer.

J'allume une lampe avec une brindille plongée dans le brasero, mais je la laisse un temps sur la table. Une fouille brève dans le coffre, je sors une longue tunique floue, et j'attrappe sur une étagère une épaisse serviette en fibres d'herbe du désert.

C'est par ici...

Je prends la lampe et l'invite du regard. Puis je la guide vers la large fissure dans la paroi, d'où provient le parfum métallique et moite des eaux chaudes. Nous débouchons dans la seconde caverne, je dépose la robe et la serviette sur la banquette de bois, près de l'entrée. Puis j'allume les trois lampes qui restent toujours là. La lumière douce révèle le blanc pur des concrétions d'un côté, et les teintes vives des plaquages sur les parois du bas de la petite salle, les reflets des bouquets de cristaux au bord de la fontaine chaude...

Voilà...

Si tu préfères le frais, il y a les gours, là haut, tu sais, les baignoires naturelles... Et si tu préfères le chaud, il y a la fontaine en bas, mais l'eau sent un peu le soufre. Habituellement je commence par le chaud, et puis je passe au froid, pour éliminer l'odeur... Ah oui, fais attention dans la fontaine chaude, reste au bord, elle s'approfondit vite...

Je pose la lampe sur le petit socle naturel, colonne blanche tronquée, en plein milieu de la salle.

Je te laisse...

Je repasserai plus tard pour voir si tu n'as besoin de rien.

N'oublie pas d'éteindre les lampes quand tu partiras, les suies salissent les draperies...

Je lui désigne du menton les longues tentures blanches et minérales... L'une d'elle se teinte légèrement de sombre, au contact des fumées des lampes... On n'y peut rien. Ces grottes, une fois qu'on y est entré une fois, ne sont plus jamais les mêmes. Ceux parmi qui j'ai grandi disaient d'une voix gourmande qu'il en était de même des filles... Sans comprendre, je haussais les épaules. Je les hausse à chaque fois que je me souviens de ça. Et encore aujourd'hui.

Modifié (le) par Eyleen
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Elle lui monytre le chemin et Anamaya suit, docilement.

Curieusement. Elle est bien trop éduquée pour ne pas la pousser afin de se précipiter et voir les lieux plus vite, mais si c'était pas le cas, elle l'aurait fait. Où pas. Enfin c'est histoire de dire quoi.

Néanmoins, la jeune femme écoute les conseils patiemment, afin de profiter au mieux du lieu. Elle était éblouie par les couleurs qui ressortaient de ces pierres naturelles, de la douce beauté qui était cachée au profond de cette caverne...

Qui aurait cru... Il ne faut jamais se fier à l'enveloppe d'une personne. Les vibrations des êtres et des lieux en disent plus que ce que nos yeux veulent bien nous laisser penser.

Un regard vers Eyleen. De la gratitude, et de l'amitié, quelque part. Tout simplement et sans fioritures.

" Pas de souci, je veillerai à éteindre la lampe et à ne pas me noyer. J'ai déjà assez joué avec la vie aujourd'hui.

A toute à l'heure alors..."

Je la salue d'un signe de tête, puis observe les lieux.

" Superbes..."

Un murmure... Peut être l'a t'elle entendu, peut être n'est t'elle déjà plus là, Anamaya l'ignore. Elle passe ses mains sur les murs, faisant chanter les aspérités, retraçant de la paume un fil de vie.

Elle reposa son sac, se délesta de ses vêtements, qu'elle ne fit pas tomber à terre, mais dans l'eau.

Après tout eux aussi avaient besoin d'un bon nettoyage...

Assise au bord de l'eau, elle tendit le pied pour vérifier quel degrés de chaleur se cachait là... Mais avec bonheur ne s'ébouillanta pas. C'était déjà ça.

Se laissant glisser dans l'eau avec délice, elle ne pu retenir un petit sourire de contentement.

Elle ne connaissait pas de plus grand délices qu'être entourée d'eau ou d'air, bercée par quelque chose que l'on ne contrôle pas...

Elle trempouilla ses vêtements puis les essora afin de les étendre un peu à coté en espérant qu'ils sechent assez vite.

Enfin, elle se laissa aller, les yeux clos et proche du bord, selon les indications d'Eyleen.

Quelques minutes s'écoulèrent lentement, et presque par réflexe, un murmure s'échappa de ses lèvres, un air doux et triste, qui résonnait entre les pierres en lui donnant plus de profondeur.

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Je me glisse dans la fissure, guidée par la lueur du feu et du brasero dans la caverne principale. Je n'ai pas besoin de plus de lumière, je n'ai pas besoin de lumière du tout. La direction des mouvements d'air, leur sécheresse, leur chaleur, la façon dont les bruits se répercutent, tout ça me suffit, les longues heures, longues années à jouer les exploratrices à l'aveuglette dans les grottes des monts Korgaï ont développé mes autres sens. Le bout des doigts sur la paroi, comme un guide, c'est déjà presque superflu.

J'entends ses mouvements, derrière, l'écho qui se répercute, étrange, je l'ignorais, et je l'apprends en entendant quelqu'un d'autre évoluer dans cette salle, quelqu'un d'autre que moi. Ca fait drôle... Comme si j'avais autorié une étrangère à toucher ma peau nue. A la fois un malaise, un peu de peur, et en même temps quelque chose qui hésite, l'idée qu'on fait confiance à cette personne pour ne pas vous blesser... Très bizarre comme sentiment... Assez préoccupant.

Dans la grande caverne, je passe quelques minutes à soigner un peu l'ordre, à donner un aspect un peu plus accueillant à l'austérité de ma tanière. Et je souris en me demandant pourquoi je le fais... Et je souris parce que je sais pourquoi je le fais. Tu changes, 'Nea. Tu vas finir par être sociable si tu fais pas attention...

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C'est malin.

Franchement.

Quelle est la meilleure façon de faire faire à un gosse un truc qu'il ne veut pas? Lui dire que c'est interdit bien sûr.

Quelle est la meilleure façon de provoquer un mauvais sang du diable, à une figure paternelle responsable? Lui dire de ne pas s'inquiéter, forcément.

J'ai reçu un papillon végétal, signature immanquable d'Anamaya.

En sécurité.

Pourquoi m'avoir envoyé un message si tout allait bien?

Ce n'est pas comme si je lui avais donné la permission de 6 heures du mat'...

Et puis où était-elle d'abord?

J'ai recueilli le phytopapillon entre mes mains, et d'une pression de mes paumes, je l'ai réduit en miettes.

Retourne à la terre nourricière, petite feuille, reprends ta place dans la nature omniprésente et omnisciente. Et montre-moi le chemin. Ai-je entonné.

Les miettes sont devenues poussières, alliées à l'humus et au terreau.

Mes paumes sur la surface de la terre, j'ai senti la feuille revivre. Mais avant qu'elle n'ai pu recommencer le cycle de la vie, j'avais cette mission pour elle. Me mener à son origine, là où Anamaya l'a cueillie.

Quelques directives données aux Constellations, en mon absence, et je suis parti.

Les yeux clos, les pieds nus, je laisse la terre porter mes pas, m'indiquer et me soutenir, me guider et me protéger.

Les heures passent, et j'écoute le bruissement des arbres, je perçois le murmure des arbustes, je décèle les rumeurs colportées sous mes pieds.

Ainsi donc c'est là-bas qu'elle est?

Comment, pourquoi?

J'ai toutes raisons de croire que les Roses ne lui feraient pas de mal, elles sont fidèles à leurs principes, et ne s'en prendraient pas à Anamaya.

Mais eux...?

Je presse le pas, et arrive finalement à ce qui semble être l'orée de leur campement.

Toutes les routes telluriques y mènent, c'est là qu'elles se trouvent.

Devant moi, néanmoins, un obstacle de taille.

Une silhouette qui doit faire trois fois la mienne.

Je ne l'ai jamais vu lui. Fait-il partie de ces nouveaux venus parmi les Roses?

Un coup d'oeil à ses ornements.

Des crânes.

J'ai déjà vu des Orcs arborer de tels trophées, des crânes de félys, seuls vestiges des banquets qu'ils font pour s'amuser.

Jamais aimé les Orcs.

Qu'est-il, lui?

Trop lourd pour me mettre la patte dessus si je décidais de déguerpir.

Trop lourd aussi pour tenter de le démonter.

Et il pourrait avoir des ressources insoupçonnés.

Je n'ai pas varié mon pas, réduisant à mesure la distance nous séparant. Lui voir le fond de l'oeil...

Rougeâtre.

Guère amical.

Quoique, il ne m'a pas non plus chargé, ça prouve au moins qu'il n'est pas là seulement pour effrayer.

Je laisse tomber ma capuche, pour découvrir le reste de mon visage.

Bien le bonjour.

Je m'appelle Nadhir, de la famille des Constellations, et j'aimerai m'entretenir avec les Roses.

A qui ai-je l'honneur de parler?

Mon regard dans le sien.

Même à quelques mètres de lui, si je reste longtemps comme ça, je risque de me choper un torticolis, à regarder vers le haut comme ça.

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seppaor0.png

(SEPPA parle...)

Ah ben ça...

Il pleut des étoiles aujourd'hui.

La petite de tout à l'heure, et maintenant celui-là. Quelque chose me dit que c'est pas un hasard.

Je regarde derrière, le soleil qui filtre partout, j'en ai encore l'échine toute hérissée, des heures après, tellement elle m'a foutu la trouille avec ce truc qui va pas chez elle. 'reusement qu'on était près du campement... Elle est pas passée loin. Y'avait une odeur de brûlé qui montait de sa ptite main, ça me retourne le coeur... Pauv' petite. Ca doit pas être facile la vie pour elle.

Bon, et celui-ci, il veut quoi ?

Parler aux roses, ah tiens.

Et mon nom, ah tiens.

Moi c'est SEPPA. C'est moi le portier. Et des fois, c'est moi le sorteur aussi.

Je lève un sourcil.

Tu veux parler aux Roses ?

C'est pas plutôt à la petite étoile que tu veux parler ?

Modifié (le) par Eyleen
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