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Terre des Éléments

Premières rencontres et premières questions


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    Après la transition qui avait suivi le fait de toucher le cristal aérien, la vue de la géante rousse s'était brouillée, lui causant même une perte d'équilibre. C'est en grommelant comme une damnée qu'elle s'était écrasée sur une drôle de plante agressive de couleur rouge. La dite plante avait quelque peu fini aplatie.
 
    Après observation des restes de la plante, Amaya lui trouva des traits communs avec d'autres plantes qu'elle avait mangé jadis. Quel meilleur moyen d'avancer que d'essayer ? Suivant cette idée, elle récupéra une feuille et la mangea. Un peu gluante, mais pas mauvaise. Ne sachant ce qu'elle trouverait dans un coin remplit d'humain, elle entreprit de s'en faire une réserve, juste au cas ou.
 
    La barbare se mit à explorer les terres, il y avait la bien du monde, des êtres très différents, les uns ressemblant à des guerriers, d'autres à des lanceurs de cures-dents, d'autres encore agitaient des bâtons jusqu'à en obtenir des étincelles après avoir baragouiné de longues diatribes dont certains mots étaient elfiques.

 

    La plupart des créatures qui l'entouraient étaient pour elle dangereuses puis-qu'agressives et le meilleur moyen de calmer un agressif, c'est encore de le frapper en premier jusqu'à ce qu'il perde toute envie de combattre pour ensuite essayer de comprendre ce qui mettait en colère. Pour les animaux et végétaux, elle comprenait, elle était sur leur territoire, du coup, ils voulaient l'en dégager vite et bien... D'autres créatures cherchaient à manger.... Et partout des humains, que la rousse évitait soigneusement, écoutant parfois leurs palabres sans y comprendre goutte.
 
    La géante resta dehors, sous un arbre, songeuse, comment allait-elle avancer en ces terres pas vraiment amicales si elle était incapable de se faire comprendre ? C'est sur cette question qu'elle regarda la lune qu'elle connaissait, qu'elle aimait depuis bien longtemps.

 

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Enfin !

 

L'elfe noire regardait tout autour d'elle, l'air ravi. Elle inspira avec délice l'air frais des hauteurs.

 

Enfin de retour chez moi.

 

Originaire du lointain Royaume de Bäthen, patrie de ses semblables, qu'elle avait fui voici plusieurs décennies, l'elfe noire n'avait plus à proprement parler de "˜chez elle' mais elle en était venue à considérer Aéris, son pays d'adoption, comme tel.

Ici s'étaient joués des choix importants pour elle.

Ce fut en ce lieu qu'elle abandonna la sorcellerie de ses ancêtres au profit de la magie blanche.

C'était ici qu'elle avait rencontré sa nouvelle protectrice divine : la douce Eolia, Dame de l'Air.

Et c'était ici aussi qu'elle avait croisé son premier compagnon d'armes, un fier barbare.

 

Kronan de Bourg.

 

Suyvel se remémora ces instants perdus. Ils ne s'étaient plus quittés pendant presque deux années, et avaient écumé ensemble les terres d'Aéris et de Kiar Mar, puis de Melrath Zorac, et enfin le marais d'IssCaNak. Ils avaient même poussé ensemble le voyage jusqu'aux jardins de l'Académie.

Mais aujourd'hui, c'était seule qu'elle revenait sur Aéris.

 

Kronan...

 

Etrange comme les lieux semblaient encore imprégnés de la présence du barbare. Les souvenirs affluaient dans l'esprit de la drow. Les premières récoltes de feuillus verts ou rouges, les combats avec les scarabées, les moustiques... et une terreur locale que l'on nommait Croloup... tous ces moments, petits et grands, qui appartenaient désormais au passé. Irrémédiablement.

 

Car Kronan avait quitté ces terres.

 

Où es-tu ?

 

Le barbare n'avait pas cru bon de lui indiquer sa destination. Il était parti, seul. Presque sans un mot, comme à son habitude. Tout ce que Suyvel en avait compris, c'était qu'il ne voyait plus ces terres comme son foyer, et qu'il était allé trouver l'aventure ailleurs. Il ne lui avait pas proposé de l'accompagner. Sans doute avait-il compris que l'elfe noire était lasse de ses errances et qu'elle voulait se stabiliser un peu... et pourtant, s'il le lui avait demandé, ne l'aurait-elle pas suivi ?

 

Telles étaient ses pensées alors que Suyvel avançait lentement vers les abords du village de Suspendia, principal lieu d'habitation de la contrée. Presque perdu au milieu des nuages, ce bourg possédait un charme particulier, presque indescriptible. Et surtout, pour la magicienne, il évoquait un havre de paix, loin des guerres incessantes qui déchiraient Melrath Zorac. Oh, certes, les combats s'étendaient jusqu'à Kiar Mar, et même sur les terres d'Aéris l'on pouvait parfois croiser quelque tueur avide de sang, quand bien même c'était celui de ses frères Aérides... car c'était le seul qui pouvait couler ici. La magie d'Eolia protégeait les frontières du pays, interdisant à tout fidèle d'un autre Seigneur Elémental de les franchir. De plus, lorsqu'un Aéride quittait sa patrie, il ne pouvait plus y revenir... normalement. Car les elfes sylvains d'Irliscia gardaient d'anciens tunnels "“ creusés jadis par les nains "“ qui menaient vers les Terres Elémentales. Ils n'octroyaient pas aisément le droit de passage, encore moins à une représentante du peuple de leurs sombres cousins, et Suyvel avait dû longuement faire ses preuves avant qu'ils ne se décident à lui laisser libre accès au cœur de la forêt elfe, d'où partaient les fameux tunnels.

 

Une récompense durement gagnée.

 

Mais elle était de retour chez elle, et elle se disait que tout ceci en valait finalement la peine. Elle inspirait avec délice l'air chargé des senteurs florales de ce début d'été, lorsqu'une ombre passa sur ce bonheur sans tache. Littéralement, car elle se retrouva privée de la lumière des quatre astres du jour par une haute silhouette. La silhouette était celle d'une femme.

 

Une humaine ?

 

La question méritait d'être posée car, si la géante rousse qui se dressait devant elle avait indubitablement l'air humaine, sa taille la plaçait presque dans d'autres peuplades.

 

Elle doit faire... au moins deux mètres !

 

Les races elfiques étaient généralement d'une taille légèrement inférieure aux humains. Mesurant tout juste un mètre soixante, Suyvel était déjà dans la moyenne haute de son peuple... mais elle ne pouvait que se sentir écrasée par la haute stature de l'arrivante. La magicienne fit un pas en arrière, prudemment. Pourtant l'inconnue ne semblait pas hostile, comme tout un chacun ici d'ailleurs. A son cou pendait le médaillon d'Aéris, prouvant qu'il s'agissait bien d'une compatriote. Dès lors, à quoi bon reculer ?

 

Ne sachant trop que dire "“ et pas encore vraiment revenue de sa surprise "“ Suyvel leva la main en un salut amical traditionnel.

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    La jeune femme, au lever du jour s'était longuement étirée, sorte d'énorme félin perché sur sa branche, secouant la tête avant de sourire en direction du soleil. Elle saluait l'astre du jour qui déjà chauffait agréablement de ses rayons, D'une main légère, elle frôla l'écorce du vieux chêne qui lui avait servit de lit et se dressa, observant les environs.

 

    La rousse n'y voyait goutte, aussi se mit-elle à escalader l'arbre, ne prenant appuis que sur les branches les plus solides, pour ne pas léser cet ancêtre qui était la bien avant elle. De son point presque à la cime de l'arbre, elle regardait les hommes qui allaient et venaient, œuvrant à leurs buts personnels.

 

    Pourtant, dans cet imbroglio, une personne attira son regard, une petite bonne femme qui étrangement lui rappelait certaines histoires d'Opsola,  Celles qu'il lui contait, parlant du peuple qu'il appelait invariablement 'le beau peuple', plus connu sous le nom d'elfes. La chevelure claire, la peau halée et cet air qui lui remémorait tant celui qu'elle-même arborait jadis en rentrant à la maison.... 

 

    La rousse descendit de branche en branche, se retrouvant face à face avec la peut-être elfe, qui semblait avoir peur d'elle. Pourtant, un geste, sans doute un salut, vint de la part de l'être des bois.

 

    Ne sachant pas comment répondre à ce signe, elle essaya de se remémorer les rudiments de la langue elfe qu'on lui avait jadis enseigné.

 

    Finalement, après un silence qui lui avait paru durer des heures, la rousse leva la main de la même façon et, dans un souffle, murmura, un peu mâché sans doute à la façon des orcs: 'Quel amrun

'. (Bonjour)

 

    Elle espérait ne pas s'être trompée, mais cela remontait à si loin... Comment en être sûre?

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La géante ne sembla pas réagir à son salut, mais hésita et parut réfléchir longuement. Suyvel se sentit un peu perdue. Un geste si simple, si largement répandu dans les peuples de ce monde pouvait-il vraiment lui être inconnu ? Si oui, cela n'allait pas simplifier les choses... Mais la guerrière finit par lever la main en un geste identique, en prononçant :

 

« Quel amrun. »

 

Deux mots qui attirèrent tout particulièrement l'attention de l'elfe noire, dont les sourcils s'arquèrent de surprise.

 

Elle me salue en... en elfique ?!

 

C'était inattendu. Doublement inattendu, même. L'elfique n'était pas une langue répandue sur ces terres, à part en Irliscia où vivait une petite communauté d'elfes sylvains. Et la géante rousse ne présentait aucun trait elfe. L'autre source de l'étonnement de la magicienne résidait dans la prononciation assez marquée du salut de la guerrière.

 

D'où peut bien lui venir cet accent si particulier ?

 

Une pointe d'irritation accompagnait cette sensation de surprise. Si l'elfe noire avait appris à composer avec ses cousins de la surface, elle ne les portait pas particulièrement dans son cœur. Les vieilles haines ancestrales ne s'oubliaient pas si aisément. Détestable héritage de son peuple. Alors s'entendre saluer dans leur langue pouvait laisser croire qu'on la prenait pour l'une des leurs. Et ce genre de pensées avait encore tendance à faire grincer les dents de la drow... Néanmoins, Suyvel crut percevoir une intention toute différente dans les mots de l'humaine. Plutôt une tentative de se montrer amicale et polie en employant la "“ supposée "“ langue de son interlocutrice. Pas de chance pour la guerrière, l'elfique noir constituait une langue à part entière.

 

La magicienne réalisa qu'elle avait laissé le silence s'installer de nouveau et se hâta de trouver une réponse. Le plus évident était de lui retourner son salut.

 

« Quel am'run. »

 

Suyvel était depuis longtemps familière de la langue de ses cousins, à l'écrit du moins, mais depuis sa rencontre avec les elfes d'Irliscia, elle avait eu l'occasion de pratiquer l'elfique régulièrement. Se sentant désormais à l'aise avec les mots, elle fit donc l'effort d'arrondir convenablement les syllabes et d'en respecter l'accentuation.

 

Toutefois une question vint titiller sa curiosité naturelle et elle ne put s'empêcher de demander à la guerrière, toujours en elfique :

« Maí«l'silia lo fer'hün sindarin ? Lona falido'lia lo aelsyf aen vilsy'ris yí« enderlis ? »

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Visiblement, sa vis à vis l'avait comprise, même si à l'air de la petite femme, la géante rousse comprit qu'elle avait du commettre une erreur d'appréciation, cependant, elle ne se voyait pas saluer tout le monde dans les langues dont elle est coutumière.

 

Par habitude, par instinct, les mots sortirent de sa bouche, une première fois dans le langage de sa mère:

 

Di zuez jézohéi, di mi vouz ae paz qonprezi. Di parhi um pitet piu h'ihfecui, naez om ni h'a imziegmé eh y a homgtinpz. D'im zuez jézohéi

 

(Je suis désolée, je ne vous ai pas comprise. Je parle un petit peu l'elfique, mais son enseignement remonte à loin. J'en suis navrée)

 

La rousse avait accompagné ses mots de quelques gestes, mimant une bouche qui s'ouvre et se ferme, puis elle montra sa main, le pouce et l'index très proche l'un de l'autre, essayant de se faire comprendre de la sorte.

 

Puis revint la même phrase, accompagnée des même gestes, prononcés cette fois d'une fois rocailleuse, profonde et dure.

 

Si mi bivai, si tir ti kampiun wux.... Si nomag ukris vaecaesin vi moxt, shar si yor coi vi drong tairais grapwol... Si mi bivai.

 

(voir plus haut :p)

 

Comme elle le faisait jadis avec les siens, Amaya chercha à capter le regard de son interlocutrice, puis, quand elle eut ce qu'elle voulait, elle se désigna:

 

Di zuez Anaya...

 

Puis elle désigna l'elfe:

 

Toe tu iz?

 

Puis comme la première fois, elle répéta, espérant qu'un des deux langages serait compris:

 

Si mi amaya. Svaust re wux?

 

Elle attendit calmement, pourtant son regard ne quittait pas l'elfe, sinon quand un bruit se faisait entendre et que sa tête tournait pour en chercher l'origine.

 

 

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La première phrase de la guerrière laissa la magicienne perplexe. Et pour cause : ce n'était plus de l'elfique, même pas la langue commune des humains. C'était...

 

... la langue des orques ?!

 

Un peu éberluée, Suyvel fourragea avec ses doigts dans sa crinière blanche.

 

Combien de langues parle-t-elle au juste ?

 

La question semblait pertinente car, juste après, l'humaine prononça d'autres mots à l'intonation fort différente. L'elfe noire ne reconnut pas le langage en question. Elle en connaissait certes plusieurs, mais de nombreux autres lui demeureraient totalement étrangers. Et si elle avait pu acquérir des bases dans l'écriture de certains dialectes, en les étudiant dans les livres, cela ne lui permettait pas forcément de les parler ou simplement de les reconnaître lorsqu'elle les entendait.

Mais cette considération était secondaire. Suyvel se concentra sur la première phrase.

 

De l'orkish. Aucun doute.

 

L'elfe noire avait étudié cette langue depuis ses plus jeunes années. Dans sa cité natale, la menace orque était sérieuse, et il était toujours bon de connaître le langage de ses ennemis. D'autre part, parmi les nombreux esclaves que possédaient les drows, il y avait un certain nombre d'orques. Forts et résistants, ils constituaient une main-d'œuvre prisée. Comme eux n'entendaient généralement que l'orkish, il était commode de parler ce dialecte pour leur donner des ordres.

Et puis les peaux-vertes avaient commencé à se montrer menaçants pour Melrath Zorac aussi. Suyvel pensait avoir laissé ce péril loin derrière elle, mais il l'avait rattrapée. Alors sa connaissance de l'orkish avait-elle repris toute sa valeur. Car depuis, Suyvel s'était souvent lancée dans la traque de patrouilles orques lancées à l'assaut de ses terres et, en les espionnant, avait ainsi réussi à saisir des informations fort utiles.

Et voilà que sa maîtrise du langage orque allait lui permettre d'établir le contact avec... une humaine. L'elfe noire se concentra sur le sens de mots.

 

« Je suis désolée, je ne vous ai pas comprise. Je parle un petit peu l'elfique, mais son enseignement remonte à loin. J'en suis navrée. »

 

Suyvel allait répondre que cela n'avait aucune importance et que l'humaine n'avait pas à s'en excuser, d'autant plus que l'elfique n'était pas sa langue maternelle non plus, lorsqu'un détail attira son attention : avec une main, la géante rousse mimait une bouche qui parle, puis exprimait l'idée de "˜peu' d'un geste éloquent.

 

Elle essaie le langage des signes aussi ?

 

Dans leur situation, cela n'avait rien d'incongru, mais cela amusa néanmoins Suyvel, qui n'avait pas besoin de cela pour comprendre la phrase, et lui tira un sourire.

L'humaine en profita pour capter son regard et se présenter, toujours en orkish et aussi dans l'autre langue que l'elfe noire n'avait pas identifiée.

Ce fut donc d'un ton plus enjoué qu'elle répondit dans la langue des orques :

« Gheman gorbô, tha bron murbul alvik. Di parhiz orkish. »

(Pas de souci, vous pouvez oublier l'elfique. Je parle l'orkish.)

 

Elle continua en se présentant elle-même :

« Nekaliah, Amaya. Dizin blaz ystre Suyvel Adele Hycate Trajek'Towardh Ayflesh. Tha bron kolkho diz Suyvel. »

(Enchantée, Amaya. Mon nom est Suyvel Adele Hycate Trajek'Towardh Ayflesh. Vous pouvez m'appeler Suyvel.)

 

Puis, après quelques instants de réflexion :

« Tha gumunz orkish münsh gott yabr... tha parhi gorcht uzbal jactans zoms ? »

(Vous pratiquez l'orkish de manière aisée mais... vous ne parlez pas la langue commune des humains ?)

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La rousse secoua sa crinière de droite à gauche en guise de réponse à la question posée.

 

Di mi parhi paz ha hamgui jiz lunaemz... Ziuhinimt qihhiz jiz jragomz it jiz orqz... Um piu h'ihfi.... Naez di m'aeni paz ha hamgui jiz ihfiz... Ihhi zuppozi j'ouvrer zom qoiur totahinimt.... 

 

(Je ne parle pas la langue des humains... Seulement celles des dragons et des orcs... Un peu l'elfe.... Mais je n'aime pas la langue des elfes... Elle suppose d'ouvrir son coeur totalement.... )

 

Quelque chose taraudait visiblement la géante, son air était tendu, aux aguets.Un léger grondement, un froissement, une odeur portée par les vents, instinctivement, la main de la géante se posa sur la garde de l'épée orque qu'elle portait dans le dos.

 

Cuihcui qlozi approqli j'eqe... Cuihcui qlozi j'auzze gramj cui noe... Cuihcui qlozi... Cue m'izt paz lunaem... Paz phuz cui di mi hi zuez!

 

(Quelque chose approche d'ici... Quelque chose d'aussi grand que moi... Quelque chose... Qui n'est pas humain... Pas plus que je ne le suis!)

 

 

Comme pour lui donner raison, un hurlement lugubre se fit entendre, hurlement d'une bête bien connue des habitants du coin, puisqu'ils envoyaient encore et encore les aventuriers tenter de la mettre à mal....

 

Qu'est ce qui avait parlé? Etait-ce l'instinct guerrier? L'instinct de préservation? Difficile à dire.... Pourtant, le sang de la combattante bouillait dans ses veines, elle sentait un adversaire à sa taille, quelqu'un, ou quelque chose, qui pourrait la dérouiller un peu...

 

Elle jeta un regard à Suyvel, qui semblait d'un calme olympien, sans doute habituée à ce qui se passait, ou peut être avait elle déjà eu à combattre la bête? En tout les cas elle ne semblait pas plus ennuyée que cela...

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Ainsi, elle ne parle pas la langue des humains ? Curieux...

 

Suyvel allait tout naturellement demander à Amaya la raison de cet état de choses lorsque la guerrière fit montre d'une certaine nervosité, qui attira l'attention de la magicienne. Toute à cette prise de contact un peu laborieuse, elle avait eu tendance à négliger ce qui pouvait se passer autour d'elles. La rousse ajouta alors :

« Quelque chose approche d'ici... Quelque chose d'aussi grand que moi... Quelque chose... qui n'est pas humain... pas plus que je ne le suis ! »

 

Des propos qui suscitèrent l'étonnement chez l'elfe noire, à plus d'un titre. D'abord, elle n'avait pas été sur ses gardes, et n'avait rien perçu. Ensuite, les deux femmes se trouvaient aux abords de Suspendia, et c'était là un bourg fort tranquille. Enfin, la guerrière venait de déclarer qu'elle n'était pas humaine... ce qui contredisait son apparence. Suyvel aurait eu très envie de lui demander ce qu'elle avait voulu dire par là, mais ce n'était pas le moment !

 

Une odeur fauve parvint enfin à ses narines, et un pas léger lui confirma que la créature, quelle qu'elle fût, se tenait déjà bien proche d'elles. Brusquement, un hurlement se fit entendre. Suyvel le reconnut aussitôt.

 

Il attaque !

 

La créature s'était approchée sur ses arrières, aussi pivota-t-elle d'un bloc tout en prononçant aussitôt les premiers mots d'une formule. C'était un pur réflexe défensif. Pas le temps de cogiter ! L'elfe noire vit son ennemi qui se ruait déjà sur elle. C'était un être de grande taille, mince et couvert d'un pelage gris, vaguement humain mais rappelant indéniablement un loup.

 

Le Croloup !

 

Elle avait déjà affronté cette créature lors de son premier passage sur Aéris. Kronan et elle l'avaient terrassée, et ils pensaient bien en avoir débarrassé la contrée. Apparemment, le Croloup avait survécu. Ou bien il s'agissait d'un autre représentant de l'espèce.

 

Peu importe !

 

Forte de l'expérience acquise sur Melrath Zorac, elle ne prévoyait aucune difficulté à abattre le monstre, et pour de bon cette fois. Elle allait commencer par un aveuglement, qui contrarierait les velléités offensives du Croloup et le laisserait presque à leur merci. Lorsqu'il fut à portée, Suyvel lança le sort de cécité... qui échoua. La foudre serait tombée à ses pieds que la magicienne n'en aurait pas été plus surprise.

 

Comment ai-je pu rater mon sort ?!

 

Elle le connaissait sur le bout des doigts. Ce fut alors qu'elle se souvint.

 

La Loi d'Eolia !

 

Pour éviter autant que possible les affrontements sur les terres d'Aéris, la Dame de l'Air limitait la puissance des habitants et surtout interdisait tout sortilège dépassant un certain niveau de puissance ou de complexité. L'elfe noire avait perdu de vue un instant cette gênante réalité. Son sort de cécité tombait sous le coup de la limitation divine, et avait donc été annulé. Ce qui la laissait sans défense, alors que le Croloup était presque sur elle.

Heureusement pour Suyvel, ce que la Loi d'Eolia n'altérait pas, c'étaient ses réflexes. L'elfe noire, voyant le Croloup bondir, gueule grande ouverte et tous crocs en avant, se plaqua au sol en un instant pour éviter l'impact. La manœuvre réussit mais Suyvel réalisa qu'elle avait négligé une autre personne.

 

Amaya !

 

La géante rousse était derrière elle. En esquivant l'attaque, la magicienne ne venait-elle pas de jouer un mauvais tour à la guerrière ?

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Amaya fût prise par surprise, n'ayant pas vu arriver l'ennemi, elle n'eut que le temps de se retourner après le hurlement pour voir Suyvel s'aplatie au sol, une énorme bestiole lui passant au dessus mâchoires grandes ouvertes.

 

Loin de s'écarter, la rousse eut étrange sourire, sauvage, fauve, alors que les mâchoires se refermaient sur son épaule. D'une série de gestes surs, elle défit les lanières retenant en place ses armes, afin de s'en alléger, puis les bras se refermèrent sur l'animal, pour l'écarter de la drow.

 

Un grondement de joie de la part de la rousse, un coup violent porté au ventre de la bête pour la faire reculer, si elle avait un bras difficilement utilisable, son regard exprimait un bonheur sincère, intense.

 

"‹Lorsque le Croloup rua à nouveau, la rousse s'était déplacée entre lui et l'elfe, et à nouveau il put refermer ses mâchoires sans qu'elle ne cherche à l'en empêcher, mais cette fois les coups pleuvent, de plus en plus violents, comme si chaque nouvelle agression de l'humanoïde la rendait heureuse, lui donnait l'envie de lutter plus encore, sans songer aux blessures encourues.

 

Le sang commençait à ruisseler, et pourtant, son regard, son sourire, tout indiquait qu'elle était heureuse dans le combat. Une main se referma sur la gueule de l'animal, l'ouvrant lentement mais surement malgré sa pression, alors même qu'elle semblait avoir oublié Suyvel, elle tonna, la voix dure, froide, cassante.

 

Nomeno tairais.... Sjek wux tir ti svent ve, si geou pok wux bvecko fueryon.... Ti tagoa wux xoal ekess svent ve, filki tagoa wux re dangerous.... Shar si geou ti svent wux... Wux re vi bensvelk irlym!

 

(Cette fois, si tu ne me tues pas étrange créatures... Je te stopperais... Pas par ce que tu essaies de me tuer, mais par ce que tu es dangereuse. Mais je ne te tuerais pas, tu es un bon adversaire.)

 

Le temps sembla figé, seul le souffle du vent prouvait que ce n'était pas le cas, elle attendait les prochains mouvements, concentrée.

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Lorsque le Croloup fondit sur Amaya, la mordant cruellement à l'épaule, Suyvel crut un instant que sa crainte avait été fondée. La suite devait lui montrer qu'elle avait eu tort.

 

Car Amaya ne cherchait pas le moins du monde à rompre le combat ou même simplement à prendre de la distance. Au contraire, elle répliquait avec vigueur et sa détermination forçait le respect. L'elfe noire eut même l'impression que la guerrière prenait soin d'écarter la bête de la magicienne "“ une attention envers elle qui l'étonnait un peu, étant donné qu'elles ne se connaissaient pas.

Les coups pleuvaient de part et d'autre. Amaya commençait à être couverte de sang mais ne donnait pas signe de faiblesse ou de doute. L'expression sur son visage était éloquente.

 

Elle adore le combat !

 

Suyvel avait souvent vu cette expression, notamment chez des guerriers drows pendant la bataille, savourant la danse des corps sans vie qui tombaient. L'évocation de ce souvenir la plongea dans une torpeur passagère, dont elle s'extirpa bien vite. La guerrière était en danger, il fallait la soutenir !

Suyvel prépara un sortilège de châtiment sacré, mais hésita à le lancer. Les deux adversaires étaient au corps à corps et elle risquait de toucher Amaya dans ce ballet chaotique. Elle ne voulait pas courir ce risque.

 

Ce fut alors qu'elle remarqua que la géante rousse ne se servait plus guère que d'un bras. En y regardant avec plus d'attention, Suyvel vit que l'épaule de la guerrière était sérieusement touchée : les crocs de la bête y avaient plongé profondément. Alors la magicienne changea de tactique. Elle se rapprocha de la guerrière en entament la litanie du soin mineur. Dès que la guerrière écarta le Croloup, Suyvel en profita pour soigner son épaule au mieux, afin qu'Amaya recouvre l'usage de son bras.

 

Cela fait, elle se recula un peu, de manière à ne pas la gêner. L'elfe noire était maintenant persuadée que la guerrière pouvait faire face à la bête. Elle la laisserait donc agir à sa guise, tout en se tenant prête, juste au cas où...

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    Elle entendait Suyvel bouger, psalmodier, peu à peu, son épaule lui faisait moins mal, cela la contrariait, étrangement, elle prenait cela comme un manque de loyauté envers l'animal qui lui faisait face.

 

   Cependant, par ce qu'elle avait été apprise comme cela, elle dit, à l'attention de la jeune femme:

 

-Nirqe à toe naez z'eh ti phaet, mi ni zoegmi phuz avamt ha fem ju qonbat... Q'izt umi façom jéhoyahi ji qonbattri, it ze tamt izt cu'eh zoet jamgiriux, eh zi bat ziuh....

 

(Merci à toi mais s'il te plait, ne me soigne plus avant la fin du combat... C'est une façon déloyale de combattre, et si tant est qu'il soit dangereux, il se bat seul....)

 

    D'un geste que d'aucun qualifierait d'idiot, la rousse s'agenouilla, sortant de son étui une courte dague et la planta dans son épaule, afin de la rendre à nouveau inutilisable. Elle se doutait bien que Suyvel n'apprécierait pas, mais ce combat elle l'avait commencé, à sa façon, elle comptait bien le terminer de la même façon.

 

    Le Croloup voyant sa proie agenouillée se dit qu'elle était à portée, et sans demander son reste, rua gueule grande ouverte sur la guerrière. Cette dernière récupéra la lanière du fourreau de son épée, et d'une voix douce, mélodieuse, contrastant avec le combat en cours, elle se mit à fredonner. 

 

   L'air était ancien, relativement triste, et pour cause, c'était un ode à ceux qui vont mourir bientôt, ode qui lui avait été appris par Oogra, et que cette dernière aimait à lui fredonner pour l'apaiser lorsqu'elle ne trouvait pas le sommeil. 

 

   Le poilu était à portée lorsqu'un moulinet tout en puissance le repoussa à quelques pas, sans que l'air n'en soit atteint ou modifié en aucune façon, pourtant le géant velu accusait le coup, frappé à la tête, il la secouait, sonné.

 

   La mélodie continua le temps que dura encore le combat, quelques assauts maladroits de la bête, des contre du fourreau de la guerrière qui n'avait toujours pas dégainé, et alors que les dernières notes s'égrenaient, un éclair d'acier avait pu être perçu, alors que la rousse posait genou à terre. 

 

   Pour l'observateur, Croloup semblait être le vainqueur, mais.... Il ne fit que quelques pas pour revenir sur sa proie avant que le poitrail ne s'ouvre de haut en bas dans un craquement sinistre, le sang se mit à bouillir hors de lui ainsi que tout un tas d'organes qui étaient bien plus utiles dedans que dehors. C'est dans un dernier soubresaut qu'il tenta vainement de frapper la rousse qui ne bougeait plus, son air avait changé, pour un air triste, qu'elle n'avait jamais montré à qui que ce soit avant ce jour.

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« Merci à toi mais s'il te plait, ne me soigne plus avant la fin du combat... C'est une façon déloyale de combattre, et si tant est qu'il soit dangereux, il se bat seul... »

 

Suyvel, un air interdit sur le visage, fixa la guerrière qui lui tournait toujours le dos.

 

Elle est sérieuse... ?

 

Mais lorsqu'Amaya se planta une dague dans l'épaule, défaisant ce que la magicienne venait de faire, elle sursauta, et l'incompréhension la plus totale l'envahit.

 

Mais elle est folle !

 

Que l'on puisse vouloir lutter à armes égales, sans compter sur autre chose que ses ressources propres, voilà qui était totalement étranger à Suyvel. Il faut préciser que son éducation était pour beaucoup dans cet état de choses. Les drows étaient entraînés à rechercher la victoire à tout prix et à moindre coût si possible. S'ils se battaient, c'était pour gagner, et la notion d'équité n'entrait pas en ligne de compte. Se battre loyalement, c'était encourir le risque de la défaite. Seule importait la victoire et, si elle était obtenue facilement, sans sacrifice, cela n'en était que mieux. Se mettre à plusieurs sur une cible isolée, accepter l'aide d'une tierce personne, tout était acceptable aux yeux des drows. Y compris une dague plantée dans le dos. La fin justifiait les moyens.

 

Les notes d'une mélodie tirèrent Suyvel de ses réflexions. La guerrière chantonnait une mélodie inconnue de la magicienne. Ce qui ne l'empêchait pas de se battre : à plusieurs reprises, elle repoussa la bête d'un coup bien ajusté du fourreau de son épée. Suyvel fronça les sourcils.

 

Que fait-elle donc ?

 

Essayait-elle d'épargner son adversaire ? De le dissuader ? Mais Suyvel le savait bien, le Croloup n'était pas le genre de créature à tourner les talons. Surtout pas quand il était affamé. Manifestement, Amaya en était venue à la même conclusion, car une attaque réelle s'ensuivit en un éclair d'acier froid. Suyvel leva un sourcil et sourit.

 

Ah, ce coup-là a fait mal.

 

Le Croloup ne survécut que quelques instants à cette botte parfaitement placée. Il s'effondra, ouvert du cou à l'aine. Suyvel s'approcha lentement de la guerrière agenouillée et lui posa une main sur le bras.

 

« Et maintenant, me laisseras-tu te soigner... ? »

 

La magicienne préférait poser la question. La géante rousse semblait avoir des coutumes assez éloignées des siennes et Suyvel n'aurait pas été plus surprise que cela si Amaya lui avait déclaré qu'elle ne pouvait pas accepter de soins. Ce fut à ce moment que l'elfe noire découvrit l'expression sur le visage de l'humaine.

 

C'est de la... tristesse ?

 

L'elfe noire, peu sensible de nature et d'éducation, n'était pas experte en la matière, mais il lui semblait bien reconnaître ce sentiment sur le visage d'Amaya. Décidément, la guerrière se révélait surprenante à plus d'un titre.

 

Elle n'éprouve aucune joie d'avoir vaincu... elle est juste triste d'avoir eu à tuer cette bête... ce tueur malfaisant...

 

Ce qui n'avait pas grand sens pour Suyvel.

 

« Hog... tha louk gorcht olrahite. Yzt ounr bedir kouhabouar thahiz wert glomish? Nohos kudray narshey zoug dag trokkey, geddar... »

 

(Hum... vous n'avez pas l'air dans votre assiette. Est-ce qu'un petit remontant vous ferait du bien ? On pourrait aller à la taverne, à côté...)

Modifié (le) par Suyvel
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La rousse acquiessa légèrement à la demande de la drow, alors qu'elle essayait de se relever.

 

Beim zur... Naez avamt eh rizti umi qlozi à faeri pour hue... Hue offrer umi tonbi qorriqti...

(Bien sur... Mais avant il reste une chose à faire pour lui... Lui offrir une tombe correcte...)

 

Puis, un peu embêtée, elle chercha le regard de sa vis à vis, essuyant la lame de l'épée avant de la rengainer.

 

Di zuez jézohéi j'avoer zagouemé tom travaeh... Naez um qonbat zi gagmi à ha hoyahi paz im treqlamt....

 

(Je suis désolée d'avoir sagouiné ton travail... Mais un combat se gagne à la loyale pas en trichant....)

 

Elle se dirigea vers la créature morte, pourtant quelque chose en son propre corps clochait, une raideur inconnue... Elle ouvrit la gueule de la bête, l'odeur qui en exhalait lui retourna l'estomac.... Le pire des poisons, la pourritures, elle le savait, une fois en contact avec le sang, y avait rien de plus mauvais pour l'infection....

 

Tu qommaez... Hiz amte-poezomz? Di qroez... Cui di vaez im avoer bizoem....

(Tu connais... Les anti-poisons? Je crois... Que je vais en avoir besoin....)

 

Et déjà de sa main valide, elle essayait de creuser la terre, lentement mais surement.

 

 

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Lui offrir une tombe correcte ? A cette... créature ?

 

Une fois de plus, la géante rousse surprenait l'elfe noire. Jamais Suyvel n'aurait envisagé de se donner la peine d'offrir une sépulture à un monstre pareil. Un bon bûcher, à la limite...

 

« Je suis désolée d'avoir sagouiné ton travail... Mais un combat se gagne à la loyale, pas en trichant... »

 

Suyvel affichait un visage de plus en plus perplexe.

 

Parce que se soigner, c'est tricher ?

 

Le code d'honneur de la guerrière lui semblait strict. Très limitatif. Franchement gênant, à vrai dire. La magicienne ne se serait jamais encombrée d'un bagage pareil.

 

« Tu connais... les anti-poisons? Je crois... que je vais en avoir besoin... »

 

La dernière phrase d'Amaya alarma Suyvel. Lorsque l'elfe noire vit l'humaine examiner la gueule du Croloup, elle crut comprendre qu'il y avait un problème lié à la bête. Elle inspecta la dépouille à son tour. L'odeur qui lui parvint aux narines ne lui laissa aucun doute.

 

La pourriture fongique !

 

C'était un redoutable champignon qui avait la capacité d'empoisonner le sang de son hôte s'il atteignait les vaisseaux sanguins. Avec les multiples morsures qu'avait subies Amaya, Suyvel ne doutait pas qu'elle soit empoisonnée. Lorsqu'elle se retourna, elle eut un dernier choc : la vision de la guerrière qui, en dépit de son état, tentait de creuser la terre, avec juste sa main !

 

Elle veut s'achever toute seule ou quoi ?!

 

Suyvel se décida à agir d'autorité. Elle vint à côté de la guerrière et lui prit le poignet en lui soufflant :

« Tu n'es pas en état de faire cela. Je trouverai des villageois - et des pelles - pour enterrer ce monstre si cela te tient vraiment à cœur. Pour l'instant, il est urgent de te soigner. »

 

Amaya n'avait pas l'air vaillante, et Suyvel, en dépit de la vigueur des femmes de sa race, ne s'imaginait pas porter la géante. Aussi héla-t-elle quelques badauds pour l'aider à transporter la guerrière à l'auberge de Suspendia. Une fois Amaya couchée sur un matelas, Suyvel examina ses blessures et usa de ses pouvoirs de guérisseuse pour refermer les plaies.

 

Cela fait, la guerrière restait inconsciente.

 

Le poison progresse plus vite que je ne le craignais !

 

Et c'était un vrai problème. A cause de la Loi d'Eolia qui limitait ses pouvoirs, l'elfe noire ne pouvait pas recourir à ses formules de soin les plus puissantes, celles qui lui auraient permis de vaincre l'infection. Elle se sentait si démunie !

 

Pourtant la magicienne avait d'autres recours. Elle tira de son sac une acquisition faite au Marais D'IssCaNak, un de ses biens les plus précieux : un cœur vital. Cette potion de soins était l'une des plus puissantes connues sur ces terres. Et Suyvel escomptait bien qu'elle suffirait pour combattre l'infection. Elle bascula un peu en arrière la tête de l'humaine et lui fit boire lentement le breuvage herbé. Amaya réagit à peine mais sembla accepter le liquide. L'elfe noire lui reposa précautionneusement la tête.

 

Elle est plus que robuste... Avec ça, elle devrait s'en tirer. De toute manière, je ne peux pas faire grand-chose de plus pour l'heure. Il va falloir attendre que son état évolue.

 

La fatigue accumulée lors du voyage pour venir jusqu'ici commençait à lui peser sur les épaules. Elle n'avait aucun moyen de savoir si la guerrière allait se réveiller, ni quand. Alors Suyvel tira un fauteuil près du matelas, s'assit et s'enroula dans une couverture avant de se pelotonner au milieu des coussins.

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Ce qui avait suivit le combat, elle ne le savait pas en ouvrant les yeux sur cet endroit inconnu... Où se trouvait-elle? Quel était ce lieu si étrange? Ce lieu qui lui rappelait un peu la forge d'Oogra?

 

La géante voulu se lever, mais son corps ne l'entendait pas de cette oreille, que du contraire... Elle referma les yeux un instant, ses sens, tout son corps était gourd, pourtant, elle devait savoir ou elle se trouvait.

 

Difficilement, elle entreprit de discipliner son corps, un membre à la fois puis lentement elle se redressa. Combien de temps s'était écoulé? Elle l'ignorait. Les yeux encore troublés, elle observait la pièce, c'était une chambre inconnue, propre et... Suyvel dormait enroulée dans une couverture, installée bien inconfortablement.

 

Aussi silencieusement que possible, Amaya s'était levée, puis étirée, elle avait retapé le lit puis avec une délicatesse que l'on imaginerait mal chez un tel mastodonte, elle avait entrepris de transférer l'elfe noire de son fauteuil ou elle avait une position somme-toute inconfortable pour le lit, essayant de ne pas l'éveiller.

 

Elle s'observa ensuite, les blessures étaient pour la plupart refermées, mais une question la tarabustait: comment était-elle rentrée en ce lieux? Elle n'en avait pas l'ombre d'une idée!

 

Elle le sentait, elle avait besoin de se purifier le corps du sang qui y avait été versé, et elle chercha naturellement une salle d'eau, qu'elle trouva.

 

Puis ôtant son armure, elle se mit à se nettoyer, au point de ne pas percevoir le bruit dans la pièce voisine. Sous l'armure pourtant légère, un observateur averti aurait une question en tête: Comment un être qui avait subit tant de blessures graves avait il pu survivre si longtemps?

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Suyvel ouvrit doucement un œil. La chambre d'auberge était calme, encore plongée dans l'obscurité. L'elfe noire se tourna de l'autre côté, trouva une position confortable et s'apprêta à se rendormir dans son lit.

 

Dans mon lit ?

 

Cette pensée fit naître une sensation d'étrangeté en elle. La mémoire lui revint en même temps que l'éveil : elle se souvenait s'être endormie dans un fauteuil. Alors que faisait-elle sur ce matelas ? Elle s'était assoupie au chevet d'Amaya, et après... que s'était-il donc passé ?

 

Amaya !

 

Si la magicienne avait décidé de dormir dans un fauteuil, c'était pour rester près de la guerrière et veiller sur elle, son état restant quelque peu préoccupant. Cette fois, Suyvel ouvrit les deux yeux tout en redressant la tête. Où était-elle ? Et qu'était devenue la géante rousse ? Sa vision nocturne s'établit rapidement : la magicienne était toujours dans la même chambre d'auberge. Sauf qu'elle occupait désormais le seul lit de la pièce et que son fauteuil était vide. Amaya était invisible. Suyvel voulut se lever et ce geste lui arracha une grimace. De méchantes courbatures lui rappelèrent que dormir dans un fauteuil n'était pas sans inconvénient.

 

Ouille... j'ai dû dormir un bon moment dans le sofa pour être dans une forme aussi éblouissante...

 

D'après la faible clarté qui filtrait entre les panneaux des volets de la fenêtre, Suyvel estima que l'aube était proche. Elle s'étira un peu tout en cherchant une trace qui aurait pu lui indiquer où était passée Amaya, ou bien en quelle santé était-elle. Elle avisa les bottes de la guerrière dans un coin de la chambre : Suyvel se rappela les lui avoir enlevées après l'avoir soignée.

 

Elle ne doit donc pas être bien loin. Et si elle s'est levée, c'est qu'elle doit aller mieux.

 

Un mouvement un peu trop prononcé lui arracha un faible gémissement. Décidément, elle avait dû dormir dans une position inadaptée... L'envie d'ablutions matinales "“ incluant un bon bain chaud "“ la prit. L'elfe noire se dirigea donc d'un pas un peu raide vers la salle d'eau, dont elle poussa machinalement la porte avant de se rendre compte que le lieu était éclairé, ce qui lui fit mal aux yeux. Et pour cause : l'endroit était déjà occupé. Assise dans un grand baquet de bois, Amaya procédait à sa toilette. La première pensée de Suyvel fut de ressortir pour laisser la géante rousse terminer tranquillement, mais son regard fut attiré par des cicatrices qu'elle n'avait pas vues jusqu'alors.

 

Celles-là ne datent pas d'hier. Elles sont bien plus anciennes.

 

Certaines d'entre elles laissaient présager de rudes combats et de cruelles blessures. La curiosité de Suyvel s'éveillant, l'elfe noire hésita un instant puis renonça à sortir. Elle s'éclaircit la gorge pour annoncer sa présence.

 

« Bonjour Amaya... Comment te sens-tu ce matin ? »

 

Elle fit ensuite un pas vers la guerrière.

 

« Je m'interrogeais surtout sur l'infection causée par les morsures du Croloup. Cette créature doit parfois dévorer des charognes, j'imagine... c'est dire son niveau d'hygiène dentaire ! Tu n'étais pas vaillante hier soir... as-tu encore des malaises ? Tes blessures, elles, ne m'ont pas posé de problème particulier. Et d'ailleurs, tu sembles avoir survécu à bien pire... »

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