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Terre des Éléments

Et hop !


Guix
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La prêtresse était légèrement ébahie.

" Attends tu t'es laissé tomber dans le vide pour pas que les membres du Souffle ne te voient avec moi? C'est quoi ça, tu as honte de moi ou quoi? Dis plutôt que tu ne voulais pas qu'ils voient que tu leur est vraiment hostile en étant présent pour démonter la forteresse ! "

Elle fit une pause, réfléchissant

" Certes ils auraient pu en déduire que tu étais là pour leur nuire. Et que si j'étais avec toi c'était peut être pour leur nuire aussi. On ne sait jamais ce qui peut passer dans la tête de gens qui ne vous connaissent pas hein? Bon pour la peine, t'as pas eu tort. "

Lorsqu'il lui parla de cuite, elle fronça les sourcils, et ne dit rien. Se relevant, elle épousseta sa robe. Et bien, il avait au moins dit vrai, elle se sentait beaucoup mieux. Espéront qu'ils se trompaient pour la suite. Parce qu'elle était déjà un peu grise avec ses propres potions, mais là.... La dernière fois qu'elle avait bu un peu trop ça avait donné quoi? A oui. Elle gloussa, et, voyant que le nécromant la regardait elle en donna l'explication.

" Ma première réelle cuite, c'était avec Ignis, j'avais bu peu, mais peu c'est déjà beaucoup pour quelqu'un qui ne boit jamais rien. Je ne me souviens pas de grand chose à part ses lèvres. Je me demande si c'est parce qu'elle sait tant de chose qu'elle apprécie tant d'avoir des amants, ou si c'est parce qu'elle en a consummé plusieurs qu'elle est aussi douée. Peut être un peu des deux, qu'en dis-tu?"

La prêtresse se mit à tourner sur elle-même.

" Les étoiles brillent plus fort quand on les regarde sous cet angle là."

Elle se rassit au sol et se rapprocha du nécromant en rampant, en lui souriant bizarrement.

"Ce que tu fais avec les animaux c'est vraiment méchant. Méchant et très mal. Très très très mal. Un jour tu seras puni. L'un d'eux va venir te dévorer les oreilles quand tu seras endormi, alors fait très attention. Et trouve toi un bonnet. "

Penchée en avant, elle secouait son doigt à quelques centimètres du visage de Guix pour appuyer ses propos. Elle fixa son doigt, le plia une ou deux fois en gloussant, avant de froncer les sourcils à nouveau et de reporter son attention sur le nécromant.

" C'était quoi l'effet secondaire de ta potion-là? Je vais être cuite mais sans feu ! Je dis des trucs un peu bizarre non? Enfin, tant que je sais encore où j'en suis, faisons un test."

Elle s'avança jusqu'au nécromant et l'embrassa, un peu maladroitement pendant quelques instants. Lorsqu'elle se recula, elle se mordillait la lèvre .

"Non c'est pas comme avec Ignis. Peut être parce que c'est elle qui m'avait embrassé la dernière fois. Tu veux m'embrasser?"

Sans attendre de réponse, elle se releva, fonça vers la montagne et lui fit face. Elle se cachait le visage, comme si ce simple fait pouvait la dissimuler au monde. Elle murmura :

"Faut se cacher ou le dragon va encore venir me chercher ! "

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Je voulais répondre quelque chose, n'importe quoi.

Même un signe de tête suffisait pour certaines de cette question.

Mais ce qu'il se produisait devant moi était tellement ... Non, il n'y a pas de mot en fait. Et de toute façon, je n'aurais pas le temps de le placer ... et elle vient m'embrasser en plus ! Et comment ça, ce n'est pas comme avec Ignis ?

Diantre. Je crois bien que la perte de mémoire est nouvellement classé dans les effets positifs de cette potion. Et j'ai avalé ça ? Oh mon dieu, oh mon dieu, oh mon dieu ... Je crois que c'est la dernière fois que je me balade avec ça. Je ferais même mieux très vite de détruire toutes les autres que je possède. Enfin, j'avais un autre problème sur le dos ... Oh Eolia, dans toute ta bonté, faites en sorte s'il vous plait qu'elle ne me saute pas sur le dos. Je vous en supplie ...

Je me relevais afin de m'approcher d'elle, m'accroupissant à ses cotés. Je ne pensais pas tirer la moindre information de son mystérieux don pour les dragons, mais je devais faire quelque chose.

" J'ai déjà tué des dizaines de dragon bien plus coriace que ceux rencontrés ici. Tu ne crains rien tant que je suis la. "

La raison ne lui appartenant plus, je me demandais si ma phrase avait été comprise.

" Oh, et pour répondre à l'une de tes questions ... "

Je l'embrassais à pleine bouche comme elle me l'avait demandé

" Satisfaite ? "

Après la raison, la folie. Subtile mélange des deux au résultat imprévisible. Il ne restait maintenant à voir comment elle allait réagir.

En tout cas, à partir de maintenant, je m'étais fais une promesse. Le genre de promesses que l'on oubliait pas, et qui restait gravé à jamais en mémoire, qu'importe le devenir de chacun d'entre nous. Et je jurais devant la déesse de ne pas faillir à cette promesse:

" Si elle commençait à sautiller partout, je l'assomme. "

... Pourquoi je ne me baladais jamais avec une arme contondante ?

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La prêtresse sembla ne pas percuter ni les mots du nécromant, ni son action. Lorsqu'il l'embrassa, elle le regarda d'un air vide puis se mit à chantonner.

"A la claire fontaine, en allant promené, j'ai trouvé l'eau si belle que je m'y suis baignée..."

Elle regarda le ciel comme à la recherche de quelqu'un.

" C'était aussi un nécromant mais il est parti maintenant. Il m'a donné de la musique et un ami. Arthur aussi est parti. Les gens s'en vont comme ça. Un jour on les aime et le lendemain ils ne sont plus qu'un vide dans le monde. Et puis nous on est coincé là. On a pas droit de partir. On est tous maudit, hein. Piégés. "

Elle le regarda, les larmes coulant doucement sur ses joues. Elle pencha légèrement la tête sur le côté, comme si elle réflechissait, se mordillant la lèvre.

"Satisfaite? Je ne sais pas. Peut être que Ignis le voulait autant que moi. Pourquoi tu fais ou proposes des choses que tu veux pas vraiment, dit? Sais-tu pourquoi tu es là avec moi maintenant? J'ai mal à la tête."

Elle ôta ses chaussures et se releva, faisant quelques pas.

"Nadhir sentait la terre comme ça. Il sentait le monde vivre grandir autour de lui. Parfois il avait pas de chance, et une fois il a même perdu tous ses cheveux. Le pauvre. Pourquoi je le sens plus comme avant, son Altesse?."

Si il répondit, elle n'en perçu rien. Elle s'était maintenant allongée au sol en chantonnant à nouveau.

"J'ai perdu mon ami sans l'avoir mérité pour un bouquet de rose que je lui refusais... Eyleen?..."

Elle se redressa vivement, retournant précipitemment vers le nécromant, lui attrapant la main comme pour se rassurer.

" Tu as tué des dragons ! Mais tu es fou? Il faut pas leur faire de mal aux dragons! Ils sont les geôliers et les prisonniers ! Ils sont les passeurs, ils voient tout et ils peuvent... Je... je ne sais plus..."

Elle se prit la tête dans les mains, agrippant ses cheveux. Elle haletait comme si elle luttait contre quelque chose. Une goutte de pourpre tomba sur sa robe blanche. Ses mains se détachèrent de sa tête en un mouvement non contrôlé, rebondissant presque sur ses jambes. De son oeil droit une larme rouge avait creusé son sillage sur sa peau.

Modifié (le) par Anamaya
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Effectivement.

J'aurais du l'assommer tout de suite.

Exaspéré par la situation, je commençais à rassembler mes affaires et les siennes. Le moment était venu je pense de rentrer. J'attendais donc qu'elle finisse de bavarder.

" Eyleen ... "

Ça me rappelle le bon vieux temps tout ça ... Non, pas maintenant.

Mais son histoire de dragon était curieuse. Cela semblait l'avoir calmé ... Mais en même temps avoir brisé quelque chose en elle. Et j'en ignorais totalement la raison. Une larme de sang coulait sur son visage. Comble de l'ironie, cette vision me rappelait mon rêve. C'était presque inquiétant, mais au moins elle ne parlait ni ne bougeait plus. Il fallait en profiter avant qu'elle ne recommence.

Je m'approchais d'elle et essuyais sa larme avant de poser fermement ma main droite sur sa bouche.

" Tu ne comprends rien, mais tais-toi. Je n'ai ni lien ni bâillon pour t'attacher pour que tu puisses rester calme. Je ne connais pas de sort de magie peu dangereux pour l'organisme pour te rendre complétement docile. Et je n'ai plus une seule potion non plus pour t'arrêter, et je vais éviter de te faire boire une autre gorgée de celle que je t'ai déjà donné. Tu ne me laisses pas vraiment le choix ... "

Mentir alors qu'elle ne pourra de tout façon rien faire. Désopilant.

Je l'amenais près d'une zone un peu plus herbeuse, un large sourire carnassier s'affichant sur mon visage.

" Et si tu as envie de me mordre, n'hésites absolument pas. J'adore ça ... "

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Il tira sur sa main et elle suivit. Au passage, elle se laissa tomber sur son sac pour en prendre quelque chose avant de le suivre à nouveau. Lorsqu'ils s'arrêtèrent, elle le fixa, semblant voir au delà de lui.

"Attends"

Elle posa sa main sur la poitrine du nécromancien comme pour le maintenir à l'écart. Et d'un geste rapide et sûr elle traça sur le corps de Guix un petit symbole avec le morceau de verre qu'elle avait récupéré. Lorsqu'il réagit elle jeta le morceau au loin.

"Voilà c'est bon"

Puis elle se remit à chantonner, allongée dans l'herbe à fixer avec tendresse les étoiles qui lui soufflaient des mots doux.

"A la claire fontaine en allant promener, j'ai trouvé l'eau si belle que je m'y suis baignée..."

...

Le vent apporta une autre voix jusqu'à elle, et son esprit la suivit. Le vent l'y guida et l'eau la retint. Elle était dans les thermes, dans le campement des Constellations. Elle sentait encore, confusément les mouvements de son corps, là-bas. Elle le laissa agir comme bon lui semblait. Mais elle était également ici. Parce qu'elle le voulait et que, sans doute, l'Autre le voulait aussi. Elle chantonnait le même air. L'avait-elle entendu de Lui, aussi, ou de la prêtresse elle-même? Elle lui sourit, et la nécromancienne sembla lui sourire également. Pourquoi Ignis avait bien pu ressentir le besoin de venir prendre un bain à cette heure indu de la nuit, c'était un mystère. C'était probablement écrit.

La prêtresse effleura son oeil, y cherchant une quelconque larme.

" Mon sang a coulé cette nuit. Est-ce ce sang qui n'a pas coulé pour toi qui m'a fait me lier à toi? Comme un écho à cette autre fois où je te l'ai offert pour l'aider lui? Que de mystères... Mais... tu le sais n'est-ce pas? Je m'éveille. Et je te rejoins de ton côté du monde. "

La prêtresse inspira profondément.

" Le savais-tu? Lorsque tu m'as parlé de lui prenant sa place dans mon coeur? Avais-tu vraiment perçu plus loin que nous n'y étions alors? Comment fais-tu pour recevoir tant de secrets enfouis dans les étoiles et ne pas sombrer dans la folie?"

Elle se laissa glisser dans l'eau mouillant ses cheveux. Remontant à la surface, elle se surprit à sourire.

" Mais je vois les étoiles. Je les voient comme jamais et je sais. Les étoiles sont éternelles, elles sont partout les mêmes.... Le campement est un passage n'est-ce pas? Il n'est pas de ce monde, il est de tout les mondes. Je t'ai croisé dans cet ailleurs qu'une elfe arpente peut être aujourd'hui avec les étoiles. Et pourtant tu es ici avec moi. Tout peut se confondre et se superposer. Car le temps et l'espace ne sont pas les mêmes au campement. Je le sens maintenant. Il nous permet de nous glisser où nous voulons aller, si il y consent. Il est portail et gardien. Il est en chaque étoile qui le rejoint en son sein. Et nous sommes partie de lui. Il m'a autorisé à revenir à vous, plusieurs fois. Chaque fois que je errais, que j'étais perdue. Et cette nuit également. Oui, c'est ainsi que je le ressens."

La prêtresse ferma les yeux

" Mais toi en quoi tu es à lui... Cela je ne dois pas l'interroger. Tes mystères sont tiens. Et j'ai besoin de toi pour éclairer les miens. Un jour, je te demanderais si la vérité est que je suis un dragon. Ou pire encore. Et ce jour-là tu me répondras, n'est-ce pas? Mais ce jour n'est pas encore venu. Pour l'heure, d'autres mystères sont révélés. Même si, vraiment, j'aurai voulu que ce soit par toi."

La prêtresse inspira puis expira profondément, attendant que l'heure soit venue d'être entière à nouveau.

"Ignis? Tu me chantes une chanson s'il te plait?"

Les minutes s'égrénèrent puis au bout d'un moment, elle sentit son corps s'endormir, et son esprit s'éteindre, jusqu'à un prochain réveil.

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Bien au-delà de l'inconscience, une conscience s'éveille, c'est un instinct de survie que peu arrivent à percer. En cette deuxième nuit qui s'avance, depuis que je t'ai vu, les Etoiles m'ont parlé, le vent par-delà les plaines s'est essoufflé pour parvenir jusqu'à toi. Entends-tu cette voix qui t'appelle ?

Je l'ai vu, lui, pervertis par l'obscurité, son instinct à lui prend le dessus. Ce peut être un prédateur, pour celui qui ne peut se corrompre dans la noirceur. Détrompes-toi Anamaya, nos larmes ensanglantées se sont croisées, l'une à l'autre se sont mélangées, et de par le signe que tu trace à même la chair du sorcier, c'est entre angoisse et profonde audace que tu use de ce que jadis je t'ai montré pour m'appeler.

Ou sont-ils réellement ? Les Etoiles se taisent, car ceci fait partie de cette mystérieuse destinée. Point ne peut sauver son corps, point ne peut recevoir ses gémissements, point ne peut jouir de ce syncrétisme à sa place... Tous ce que je peux faire c'est sauver son esprit en lançant à même le vent quelques mots qui lui parviennent au creux de l'oreille.

« Viens ma lumière, tend ta main, et suis les étoiles, elles seules peuvent te mener ou là ton esprit veut se retrouver. Regarde les danser les étoiles, elles dansent rien que pour toi, entre dans leur farandole, et puis laisse toi glisser là ou l'eau t'accueil. »

Dans le parallèle nous nous retrouvons. Mon corps gît mollement sous le saule pleureur ou Baron aimait tant se poser. L'écorce de l'arbre se meut allongeant étrangement sa carapace, réceptionne mon dos, écorchant mollement le tissu de mon vêtement. D'une écaille, il perce ma peau faisant couler une goutte de sang pour abreuver la terre.

Je suis prête ....

Le vide, telle une âme sans enveloppe je m'évade, je la recherche, et puis je la vois trempant sa propre chair dans l'eau de ce qui peut être nos thermes.

D'un sourire je l'accueil. Ses paroles ...

« Petite lumière, de par les étoiles nous sommes liées. De par le vent nous sommes reliées, de par l'eau nous sommes nouées, de par le feu nous sommes sanglées, et de par la terre nous sommes amarrées. Ainsi nous sommes, car les Etoiles savent l'ultérieure. Point ne puis te donner d'autres explications, car les Etoiles, aussi savent garder leurs secrets, que pour ne les révéler le moment venu. »

Elle m'entend, acquiesce. Je sais que bientôt viendra la possession. Je marque alors le visage de Guix en ma mémoire, jamais, au grand jamais, je le laisserai s'infiltrer en son corps ainsi ! Entre contradictions et aisances ..... Elle n'est point elle-même, guère maintenant ....

« Je sais bien des choses Anamaya, et autant que je le pourrai je t'évincerai de ce qui pourra t'affaiblir ! Lorsque le moment sera venu, tes questions auront les réponses que tu recherches depuis si longtemps. La folie Anamaya, déjà me souille, mais je l'aborde avec ce frisson qui me fait aller bien plus loin que ce que je pourrais imaginer. J'aime sa compagnie, j'aime cette exquise sensation qu'elle m'apporte. »

Un soupir langoureux s'échappe de ma bouche, et puis, mes lèvres s'étirent sous un étrange sourire.

« Je sais que tu les vois les Etoiles, jamais, elles ne t'abandonneront Anamaya, parce que tu es importante. Nous sommes partout et nous veillons sur notre peuple tel un dragon protégeant un trésor. Tu as trouvé le chemin qui t'ouvre à mon monde, aussi, n'ait aucune retenue ma lumière, car je te procurerai ce que tu es venu trouver. L'esprit des Maitres nous accompagne, ou que nous voulions aller. N'oublie jamais cela, n'oublie point Nadhir, n'oublie guère Baron, ne m'oublie guère et à jamais tu bénéficieras de ce dont précieux que t'ont légué les Etoiles. »

Je l'observe, elle baisse ses paupières.

« Repose "“toi ma belle Enfant, il est tant que tu dormes .... »

Ainsi, je la préserve, ainsi, je lui évite la souffrance qu'elle ne pourra point supporter lorsqu'à nouveau sa conscience aura pris le dessus. Je souris à sa demande ... Dans un air inconnu, dans des paroles inconnues, j'entonne une chanson énigmatique dans un langage qu'elle ne peut connaître.

Elle s'intitule ....

Naudal d'lil zhahnil l' laelar kyorlyrr ...

C'est l'histoire, d'une âme qui porte en son sein le secret de la huitième sentinelle ...

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Eh bien, eh bien.

C'était une très mauvaise idée d'avoir fait cela, même si c'était joli. C'est vraiment dommage qu'elle oubliera tout une fois que la potion ne fera plus effet.

Il faudrait que je pense à y remédier ...

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La première chose que la prêtresse perçu c'est qu'elle avait froid. Elle s'emmitouffla un peu plus dans sa cape, n'ayant pas la force d'aller fermer la fenêtre de sa chambre, puisqu'elle avait certainement oublié de la fermer avant de s'endormir. En bougeant, elle prit conscience d'une seconde chose : elle était mouillée. Et pour cause, elle dormait dans la neige. Qu'elle drôle d'idée, ça quand même!

Elle se sentait plutôt bien reposée et ne comprenait absolument pas ce qu'elle faisait là. Elle avait bien quelques vagues souvenirs... Dont le plus curieux était surement le visage d'Ignis dans la vapeur. Elle avait dû rêver d'elle dans son sommeil, ce ne serait pas la première fois... Elle regarda en direction de la forteresse, et vit avec soulagement qu'elle était encore debout. La prêtresse regarda le ciel. Il lui restait encore un peu de temps avant le lever du soleil, peut être suffisamment pour remettre les choses en place dans sa tête. Non vraiment, elle était persuadée qu'ils n'étaient pas là... Et d'ailleurs, où était-il? Ils étaient tombés du ciel, elle avait pris sa potion, et pour le reste, le flou total.

Anamaya pris son sac posé à côté d'elle, et en vérifia le contenu. Elle tomba sur la plume, cassée. Vaguement, elle se souvint de cette partie là. Comment elle avait rappelé sa plume et découvert qu'elle était inutilisable. Elle avait perdu ses ailes dans cette envolée folle... D'ailleurs elle ne comprenait plus très bien ce qui lui avait pris. Et le résultat n'avait pas été probant.

Elle détacha son regard de sa plume, pour apercevoir le reflet d'une autre, couleur d'or. Anamaya fronça les sourcils et se pencha. Celle-ci reposait avec une missive et une fiole. La fiole qui contenait la fameuse potion, à l'odeur. La magicienne déplia le papier et se mit à le lire.

"" J'espère que le réveil n'a pas trop été brutal. Et même si ce n'est aucunement réconfortant, ne t'inquiètes pas, c'est le mien de sang. Je ne pouvais décemment m'enfuir sans te remercier pour ce petit voyage aérien. J'ai d'ailleurs passé des heures dans la montagne pour retrouver la plume que tu avais utilisé pour mes ailes, mais j'ai réussi à la récupérer. C'était la moindre des choses je pense. Il n'y a rien de très important à signaler à partir du moment ou ma potion a fait effet, hormis peut-être que tu m'as dessiné un bien mystérieux dessin sur le torse. En tout cas, je ne mentais pas sur le fait que tu pourras me retrouver aujourd'hui, à cas ou tu aurais quelques questions. Bonne journée à toi.

PS: Ah si, en fait, une dernière chose, j'ai ...."

Ce n'était pas signé, mais il n'y avait pas de doute sur l'identité de celui qui avait laissé le message. Les derniers mots du postcriptum lui firent l'effet d'un coup de poignard. Le temps d'un battement de coeur, elle était adossée à une grande pierre, qu'elle agrippait de sa main, comme pour se rassurer. Elle n'avait aucun souvenir de cela.. Mais maintenant qu'elle lisait ceci, elle comprenait mieux les sensations douloureuses qu'elle ressentait dans son corps. Son cerveau refusa de fonctionner quelques instants. Elle ne savait pas si le pire était qu'il avait pu agir ainsi, passant outre son libre arbitre, ou qu'il puisse le lui annoncer de cette façon, écrit noir sur blanc après un "bonne journée à toi". Et elle se serait défendue? Elle chercha sur ses bras des marques quelconque, et mis à part un peu de sang sur sa robe, ne vit rien de particulier. Sa magie avait pu tout aussi bien la guérir de lui-même.

Dans un état second elle récupéra la fiole, la plume et la missive, et repartit à l'intérieur de la forteresse. Elle se sentait mal, et frigorifiée. Elle se rapprocha du feu, cherchant à se réchauffer. Elle avait toujours les cadeaux du nécromant dans la main... Elle regarda froidement la plume, comme si elle était devenue une chose immonde, et la jeta dans le feu. Confusément elle la regarda se consummer entièrement comme si ce seul geste pouvait purifier, effacer tout ce qu'elle avait lu. Pour une raison inconnue, elle résista à se jeter elle-même dans les flammes. Elle alla pour jeter la missive au même endroit, mais finalement se retint. Elle la glissa plutôt dans la fiole qu'elle reboucha avant de la glisser dans son sac. Sa main tremblait. Il y avait du monde dans la forteresse, et elle n'avait pas envie de faire une crise devant tout le monde. Ce n'était pas le moment, et il y avait tant à faire.... Alors elle se prépara une tisane de plantovor bleu, qui avait une vertue abrutissante hors du commun. Elle serait en état d'obéir sereinement à tous les ordres qu'on lui donnerait pour remettre à neuf la forteresse abîmée. Et plus tard... Plus tard elle réfléchirait à tout cela. C'est ainsi qu'elle se retrouva chargée d'aller dépecer des lapins .[ http://www.terre-des-elements.net/forum/index.php?showtopic=7831 ]

L'épisode fut douloureux. Elle n'était plus tout à fait elle-même, trop à fleur de peau. Et elle n'avait pas apprécié de le revoir. Comme si de rien n'était. Etait-ce mal si elle avait souhaité lui planter le couteau de tanneur dans le corps? La journée fut à la besogne, et elle tenta de ne plus songer. Puis revint la nuit, et les assauts. Une arme plus petite, mais une nouvelle arme. Et des ennemis à nouveau. Nouvelles defenses. Au combat, elle fut aveuglée, paralysée mais à nouveau, non tuée. Elle aurait probablement préféré. Elle ne comprenait pas pourquoi on se jouait d'elle. Elle regressa vers la forteresse, en attente de la vague suivante. Et, cette fois encore, il était là.

Elle se figea. Elle sentit quelque chose de froid et de déchirant remuer en elle.

" Qu'est-ce que tu fais là".

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Ah, la vie est si belle.

Si délicieuse.

Si douce.

Les fleurs exaltent un exquis parfum.

Les oiseaux cuicuitent gaiement dans le ciel.

Et encore un cadavre de souffleux et ils pourrons les charger dans l'arme de siège pour leur rendre ce qui leur appartient. Encore un peu et je vais commençais à marcher en sautillant et en jetant des pièces d'or partout dans MZ à qui voudra la charité.

Moi, fou ? Non, c'était juste une excellente journée. Même le fait de les voir utiliser encore mes précieuses ressources pour la fabrication d'un bien pitoyable jouet ne pouvait ternir cela. Il ne me manquerait plus qu'à croiser un Lapinou avec une fourrure d'or et cela clôturerait magnifiquement cette douce journée. Mais ne rêvons pas, j'avais encore d'autres chats à fouetter. Je m'écartais donc du groupe à nouveau et me posait dans un coin proche de la forteresse comme se fût le cas hier, et je l'attendais patiemment.

" Qu'est-ce que tu fais là".

Moi qui m'attendait encore à une étrange expression. Le fait est que cela ne changeait rien à la situation.

" Bizarre, ça ne me dit rien pourtant ... Dis, tu crois que ta mauvaise humeur est due à un malencontreux effet de ma potion, ou c'est moi qui te fait cet effet la ? Mon conseil sur les yeux de lapins est efficace pourtant ... "

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Il avait l'air parfaitement à son aise. Elle était d'autant plus révolté. Mais elle ne parvenait pas à trouver une façon de faire sortir les émotions diverses qui l'habitait. Lui crever les yeux afin qu'il ne la regarde plus ainsi? Lui arracher la langue pour qu'elle n'entende plus le son de sa voix? Ne parviendrait-elle plus jamais à réagir avec sérennité? Non c'était la situation, sûrement. L'enchaînement de choses bouleversante, tout autour d'elle. Elle tenta de ne pas répondre à sa provocation.

" Que veux-tu donc? Je veux dire, qu'est-ce que tu peux bien vouloir de plus que ce qui t'a déjà été donné, ou que tu as déjà pris? Si tu aimes tant ta solitude, il y avait bien des façons de le dire. "

Elle se rapprocha de lui, le fixant, le regard enfiévré.

" Ou bien voulais-tu confirmer par des actes que tu étais aussi misérable que ce que certains prétendent? Je ne comprends pas ce que tu es. "

Pire encore, n'as-tu point conscience de la cruauté de tes actes?...

Elle croisa les bras devant elle, secouant la tête.

" Alors comme ça, je me suis... défendue. Je n'ai jamais aimé ne pas avoir le choix.. "

Dans ces derniers mots semblaient percer tout le poids de la rancune.

" As-tu été blessé?"

Elle repensa au fameux symbole dont il faisait mention sur sa... missive, mais n'osait pas le lui rappeler. La curiosité le disputait à la répulsion de l'imaginer enlever un quelconque vêtement.

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Je fronçais les sourcils, tout en l'écoutant parler.

Si elle avait raison ? Sans aucun doute oui. Si j'en avais quelque chose à faire ? Possible, même si je ne connaissais pas moi-même la réponse, ou plu simplement que je ne voulais pas l'admettre. Mais en tout cas, c'était irréversible.

" Si j'avais encore besoin de le prouver à qui que ce soit ... "

Je haussais les épaules. Je l'avais un peu cherché quand même je devais l'avouer. Mais la constatation n'avait rien d'apitoyante en tout cas.

" Je ne sais pas. J'erre sans but depuis que je suis revenu à vrai dire. L'on m'a dit que la vengeance n'était ni une solution, ni une vie ... Suivre comme une ombre, voila à quoi j'en suis réduit maintenant. Enfin, rien qui ne doit réellement t'intéresser. "

Et nous voila dans le vif du sujet.

" Blessé ? "

Je riais, pas par sadisme mais plus par dépit vu la situation, sans savoir si je riais plus de la cicatrice qu'elle m'avait laissé, indélébile mais aucunement handicapante, ou le changement radical de conversation comme si sa véritable nature ressortait derrière toute la colère ressenti.

" Non, ou en tout cas rien de véritablement inquiétant. Le " petit cadeau " que tu m'as laissé est en train de cicatriser. Un bien étrange dessin d'ailleurs, je ne l'avais jamais vu auparavant. "

A nouveau un haussement d'épaules, mais suivi cette fois d'un regard vers le ciel en soupirant

" Moi et ma nature curieuse, toujours à la recherche de réponses ... Enfin, je suppose sans prendre de risque que tu ne souhaites pas le voir de toute façon ... "

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Son haussement d'épaules, ce mépris la fit frissoner, de rage et de douleur. C'était comme se sentir agressée à nouveau. Ou plutôt agressée tout court car le fait de ne pas avoir de souvenir d'un évênement aussi marquant était destabilisant. Elle ne l'avait pas vu, pas senti, elle ne se souvenait ni de son regard ni de ses gestes. La seule chose qui cristalisait sa répulsion, n'était que des sensations et un mot cru sur un papier. Et cette façon de faire comme si de rien n'était... Elle préféra ne rien dire, le laissant répondre à ses autres questions.

Lorsqu'il se mit à rire, la prêtresse ferma les yeux. Elle secoua la tête, la détournant de lui. Elle fit quelques pas vers le bord de la falaise, écoutant simplement ce qu'il disait. Si, finalement, il fallait qu'elle dise ce qu'elle avait sur le coeur, à l'instant.

. "Si, visiblement, tu avais besoin de le prouver à quelqu'un. De me le prouver à moi en tout état de cause. Et ton petit mot comme ton attitude me blessent bien plus que ce qui a pu se passer sans mon consentement immédiat. Mais je ne pense pas, non plus que cela t'intéresse."

Elle avait les bras croisés autour d'elle-même, au bord de la falaise d'où ils avaient sautés il n'y avait que quelques heures. Elle regardait vers le bas, se demandant comment une telle descente avait pu changer autant de choses en si peu de temps. Le regret était une chose à laquelle elle n'était pas habituée.

Au bout d'un moment elle répondit en fixant toujours la nuit, à ce qui ressemblait fort à un hameçon. Il parlait de curiosité parce que, probablement il avait compris qu'elle-même l'était. Très fortement. Et elle se demandait ce qui avait bien pu lui sembler nécessaire de marquer sur son corps à lui, à un tel moment. Ce fut la curiosité qui l'emportait. Quelque part, elle avait du mal à imaginer qu'il puisse arriver pire.

" Reproduis-le dans la neige."

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Je la regardais me tourner le dos, sentant presque comme de la haine et une colère très fortement canalisé. Je ne pensais pas que la conversation pouvait continuer sans briser un peu la glace. La réponse en fût d'autant plus simple que je l'avais déjà réfléchi avant d'arriver ici.

" Si cela ne m'intéressait pas, tu serais encore dans la montagne à l'heure actuelle, voir surement pas en état d'être ici ce soir. Non pas que je cherche une quelconque excuse - Laquelle serait suffisante d'ailleurs ? - mais je constate simplement. "

Je m'asseyais sur le sol à une dizaine de mètres d'elle, et commençais à retrousser ma manche gauche.

" Si je suis revenu ici, c'est uniquement car je pense avoir compris quelque chose. Enfin, pas exactement. Ton discours la veille lorsque tu n'étais plus toi même était bizarre, rien de plus normal sur le coup je me disais. Mais il y avait pas moments des paroles tellement mystérieuse que cela me semblait louche, même de par la situation. "

Je cherchais maintenant mon couteau à dépecer dans ma sacoche.

" Et lorsque tu as tracé ton ... ton dessin, on lisait dans ton regard que tu ne traçais pas aléatoirement tes marques, comme si tu savais vraiment ce que tu faisais. Je ne sais pas comment l'expliquer ... Le fait est que j'ai cherché aujourd'hui, et je n'ai strictement rien trouvé concernant ce signe. "

Je le tenais fermement dans ma main droite à présent. J'avais taillé la lame exprès pour l'occasion. Plus qu'un mouvement, et ...

" ... "

Ma main tremblait. Pire encore, je n'arrivais plus à la bouger, et mon couteau tombait de mes mains. Et mon bras restait la, inerte.

" Et MERDE ! "

D'un mouvement de fureur, je frappais le sol à répétition de mon poing gauche. C'était la troisième fois aujourd'hui. Il fallait que je me calme. Je reprenais en main le couteau de ma main gauche et respirait calmement. Je m'étais suffisamment entaillé le bras aujourd'hui et je doutais de pouvoir continuer encore sans de sérieuses blessures irréversibles. Mais je n'étais pas seul.

" Tiens " Je me relevais et traçait fébrilement sur le sol son dessin, avant de m'éloigner de celui-ci " Et bouche toi les oreilles "

J'étais dos à elle. Je regardais du coin de l'œil le bout de ma lame avant de me l'enfoncer dans l'épaule droite. La douleur était intense, que je ne pu m'empêcher de lâcher un cri avant de serrer les dents, en vérifiant bien que j'avais réussi mon coup. Mais la douleur était faible comparé à celle qui me bouffait le bras. Encore quelques jours dans cette situation et je n'aurais plus assez de sang pour ne serait que survivre ...

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La réponse qu'il donna soulevait un point pertinent. Pourquoi l'avait-il remonté? Elle se demandait même comment il avait bien pu réussir à la porter à lui seul. Il ne paraissait pas musclé à ce point-là... Il y avait trop de choses dissimulées à sa mémoire, et cela la mettait mal à l'aise. Elle n'avait comme seule preuve que les dires du nécromancien, et ça ne lui paraissait vraiment pas suffisant.

Ainsi ce qui l'avait poussé à revenir était la curiosité. Le besoin de savoir. Elle avait connu ça. Elle était même morte pour ça, en quelque sorte. Et ce qu'elle avait appris lui avait été effacé de son esprit. Effacé... ou dissimulé? La prêtresse eut une impression de vertige. Et si son espèce de potion avait permis à son esprit de faire ressurgir des choses qui y était cachées? Si tout était encore là, quelque part... Et c'était lui qui en était le dépositaire?!

La prêtresse refusait toujours de se retourner, de le regarder. C'est pourquoi lorsqu'il lâcha un juron de colère, elle eut un grand sursaut qui manqua la faire basculer de la falaise. Sans aucune plume pour tisser son sort... L'atterissage aurait été douloureux. Le coeur battant elle recula de quelques pas et se retint à la montagne, au cas où. Elle n'osait toujours pas voir ce qu'il faisait, et, quelque part, préférait le laisser se débrouiller avec ses problèmes.

Anamaya entendit les pas de l'homme s'éloigner d'elle, et son "Tiens" était signe qu'il avait fait ce qu'elle avait demandé. Elle s'apprétait à se retourner lorsqu'il lui fit une demande qui semblait bien abherrante. Se boucher les oreilles? Cela paraissait dangereux de s'isoler des sons qui l'entourait. Et elle n'avait pas confiance en lui. Elle ne prit donc aucun compte de sa remarque et s'approcha de la marque. Elle la reconnut en un clin d'oeil même si il avait tracé ça comme un vrai patachon. La raison pour laquelle elle avait bien pu le lui tracer sur le corps demeurait assez flou, aux vues de sa signification.

Malgré elle, elle releva la tête vers lui, alors qu'il lui tournait le dos. Elle n'eut même pas le temps de finir de froncer les sourcils en ce demandant ce qu'il pouvait bien faire qu'il se mit à crier. Elle avait entraperçue son geste et était totalement héberluée. Il venait de se planter un couteau dans l'épaule, le fou !

Par pur réflexe, elle fit plusieurs pas dans sa direction. Puis elle stoppa net, se rendant compte de qui il était et de ce dont il se vantait avoir fait. Elle recula légèrement, puis lui tourna le dos. Elle entendait sa respiration, imaginait la lame à l'intérieur de son bras... Et comme un écho elle revit les pauvres lapins qu'elle avait maltraité, un peu plus tôt. Elle secoua la tête, rejetant ce souvenir, et se retournant fit un pas dans la direction du nécromant. La tête entre les mains, elle avait en conflit son devoir et sa souffrance. Elle était persuadé qu'il n'était socialement pas admis qu'on soigne quelqu'un qui vous avait fait ce genre de chose. Pourtant sa nature profonde l'emporta. Parce que, de tout temps elle avait toujours porté plus d'attention à l'autre qu'à elle-même...

"Raaa ! Je te déteste!"

En vérité, c'était plutôt elle qui se détestait elle-même, sur l'instant, mais ce n'était pas forcément évident à exprimer. Elle se dépêcha de rejoindre le nécromant pour constater les dégats. Elle compris son geste, et son but.

Elle ne lui laissa pas le temps de dire un mot, s'imposant. Anamaya posa sa main sur l'épaule de Guix, arrachant de l'autre la lame qui était enfoncée, en ne cherchant pas spécialement à le ménager. Elle se moquait éperduement de savoir si il avait fait couler le bon quota de sang. Dès que la lame fut sortie, elle fit glisser la main qui était sur son épaule jusqu'à la plaie et laissa la magie sortir d'elle pour passer à travers la blessure, et la soigner. Elle eut le vague souvenir qu'il lui avait dit que ce genre de soin pouvait lui faire un mal de chien à cause de la malédiction, mais elle n'arrêta pas pour autant.

" Tu m'énerves ! T'avais vraiment besoin de ton bras, là? De faire ça ici? Non parce que je me souviens que j'avais dit que j'allais t'aider, hein, ce passage là j'étais pas droguée! Et tu te plantes à côté de moi genre je vais pas entendre... C'est vraiment... tu me manipules pour que je culpabilise? Parce que si c'est le cas, bravo. Je ne vais plus avoir de secret pour toi si ça continue."

La prêtresse inspirait profondément, tentant de se calmer, mais semblait avoir des difficultés pour le faire. Elle avait également du mal à continuer à fixer le nécromant dans les yeux.

" Je dois être anormale, folle ou stupide de m'inquiéter pour toi et de ne pas réussir à te haîr après ce que tu dis, sans la moindre honte m'avoir fait. En plus tu dessines mal. "

Modifié (le) par Anamaya
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Oh oui, ça faisait un mal de chien.

A tel point que je n'arrivais même plus à tenir debout. Genoux à terre, j'étais prostré la, incapable de retirer la lame de mon épaule. Mais la contrepartie d'un tel sacrifice valait bien toutes les souffrances physiques au monde. Cette énergie, qui vous dévorait de l'intérieur, il n'y avait rien de pire comme sensation. C'était comme si ... comme si mon moi disparaissait. Comme si mon bras cessait tout simplement de vivre, pour être remplacé par du vide. Rien. Non, définitivement, le prix à payer ne restait qu'une broutille, même si un sort bien plus funeste m'attendait si je continuais ce genre de " traitements ". Mais avais-je encore vraiment le choix aujourd'hui ? Y avait-il encore le moindre espoir auquel je pouvais m'accrocher pour survivre ?

Apparemment, sinon, qu'est-ce que je pourrais bien faire ici ? C'est typiquement moi tout ça tiens. Me lamenter en pauvre petite victime débile, même pas foutu de faire confiance aux gens et me lier à eux de la façon la plus malsaine possible pour faire en sorte que jamais, oh grand jamais, ils ne m'oublient. Dixit le nécromancien avec un couteau à dépecer enfoncé dans l'épaule. Pour sur que je n'allais pas être oublié de sitôt. Juste répugné pour toute une vie. Et c'est surement mieux comme ça après tout. Fuyez tous, ne croisez pas mon regard ou vous risquerez d'être embarqué dans mon impitoyable toile. Moi qui me toisait d'avoir réussi à acquérir une certain recul de ma situation, je n'ai fais que replonger tête baissé dedans. Ou plus précisément, dans ceux que l'on m'avait fait subir, même si le sévisse était différent. Après tout, crever maintenant était surement la seule véritable solution pour satisfaire tout le monde ...

Mais visiblement, tout le monde n'était pas décidé à me laisser pourrir ici.

J'avais senti la magicienne s'approcher de moi et je l'aurais surement repoussé violemment si j'en avais encore la force. Je ne pouvais rien faire à vrai dire, comme si cette révélation depuis si longtemps évidente pour le monde entier sauf moi m'avait fait perdre toutes mes forces. Je restais donc la sans bouger le petit doigt, la laissant me retirer le couteau et me soigner. Et elle n'y allait pas de main morte. Sa magie s'écoulait dans mon corps - mon bras surtout - comme un immense brasier dévorant toute vie sur son passage. Son sort était efficace, mais la douleur de mon bras était telle que je me serais surement replanté le couteau dedans si je n'étais pas persuadé qu'elle allait soigner cette plaie la aussi. Et je criais jusqu'à l'épuisement. Respirer était devenu un vrai supplice, mais je n'avais plus la voix pour l'exprimer.

" Je dois être anormale, folle ou stupide de m'inquiéter pour toi et de ne pas réussir à te haîr après ce que tu dis, sans la moindre honte m'avoir fait. En plus tu dessines mal. "

" ... "

Si l'on m'avait dit un jour que quelque chose faisait aussi mal que ça, je ne l'aurais surement pas cru.

Ce regard, ses paroles ...

La pitié, c'est ça ? Et merde ...

" C'est parce que tu n'as vu le tien encore. Scarifier c'est pas ton truc. "

L'effort pour parler était presque surhumain. Sa magie résonnait encore dans mon bras, comme un lancinante déchirure qui n'en finissait pas.

Mais elle avait stoppé l'hémorragie. Et avec ce qu'elle venait de m'administrer, il faudra surement un moment avant que la douleur s'estompe pour le vide.

Mais je reprenais petit à petit le contrôle de ma respiration, et de mon corps.

" Et la douleur est la preuve de la vie. Entre ça et le vide ressenti lorsque je perds le contrôle, j'ai fais mon choix ... "

Je suis sacrément vivant ce soir en tout cas.

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Ce qui était le plus dérangeant, c'était les cris. D'habitude quand elle soignait, on ne criait pas. On poussait à la rigueur un soupir de soulagement, on serrait les dents au début... Mais là.... Elle avait l'impression de faire pire que mieux. Si ça se trouve elle était peut être même en train de le tuer? Pourtant elle sentait bien qu'il se passait des choses positives dans son corps, que la réaction était celle d'une plaie qui se referme. Mais voilà, quand il avait dit que le soin sur son bras mort causait un mal de chien, il n'avait pas menti. La prêtresse ne cessa pas pour autant. En fait elle libéra tout ce qu'elle pouvait libérer, tout ce qu'elle avait en elle. Elle espérait que par une sorte de miracle peu crédible son bras se soigne rien qu'avec ça. Ensuite elle n'aurait plus de promesse envers lui, il n'aurait plus à tuer et elle aurait l'impression d'avoir accompli quelque chose. Et pourrait l'éviter en paix jusqu'à la fin de leurs vies respectives. Quelque chose comme ça quoi... Mais visiblement l'univers entier pensait que ce n'était pas le moment de faire un miracle, et lorsque plus rien ne s'écoula de ses mains, elle les laissa retomber, tremblantes.

Elle était fatiguée et sentait poindre un mal de crâne. Pourtant elle ne s'imaginait pas recourir à une potion. D'abord parce qu'elle n'avait pas pris le temps d'en renouveller le stock, ensuite parce qu'elle préférait ne plus rien avaler en sa présence. Juste au cas où. Sa voix avait un timbre curieux, mais les mots la firent malgré tout sourire.

" Non en effet, scarifier c'est pas mon truc. Je manque d'entraînement sûrement".

Elle le fixa d'un air provocateur quelques instants, avant de détourner le regard vers son bras. Honnêtement, elle ne savait pas quoi faire de ce morceau de chair morte. Peut être valait-il simplement mieux le lui couper avant que ça ne gangrène tout le reste de son corps? Puis il parla de souffrance, et elle ne pu qu'acquiescer.

" c'est vrai. On ne souffre que quand on est en vie. Mais on a le droit aussi de ressentir des émotions positives comme preuve qu'on est en vie, tu sais. Parce que quand on est mort, il n'y a rien. Juste rien. Et quand on est ni vivant, ni mort... Et bien il y a quand même de la souffrance en fait. Sauf qu'il n'y a plus que ça, si on a rien à quoi se raccrocher. "

La prêtresse se tût, le regard perdu très loin dans le passé. il y avait là des brides de souvenirs. Curieusement, d'ailleurs, ces seuls souvenirs tournaient autour de ses rencontres avec les Constellations. Mais de tous les mystères qu'elle avait pu entrevoir, il n'y avait qu'obscurité en sa mémoire.

Elle fixa le nécromancien.

" J'ai besoin de savoir de quoi je t'ai parlé, après avoir bu ton mélange."

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Peuh.

" Les émotions positives, c'est vrai. Les plus douloureuses, sans aucune hésitation. Retirer une lame planté dans la chair n'est rien comparé à la destruction au plus profond de ton être de ce que tu pensais le plus heureux de tes souvenirs, crois moi "

Comment s'appelait-elle déjà ?

Son nom sonnait comme la douce complainte du serpent à sonnettes. Je pensais même qu'inconsciemment, mon poing s'est serré lorsque j'ai pensé à elle.

Et contrairement aux souvenirs heureux, les plus douloureux enseignent de ne pas répéter les mêmes erreurs. Plus jamais.

" Je préfère donc me dire que j'essaye de tomber en évitant les corniches ne rendant que plus douloureuse ma chute si je tente de m'accrocher à elle ... Ce qui n'est au final pas si éloigné que ça de la réalité. "

J'essayais de me relever, encore chancelant à cause de la douleur dans mon bras. Il me fallut un moment - et l'appui d'un rocher proche - pour réussir à tenir convenablement debout, malgré que tout les muscles de mon corps demandaient grâce. Et mon crâne était comme sur le point d'exploser, saturé par tant de douleurs et de bienfaits à la fois.

" Hum, difficile de me rappeler de tout. Tu as évoqué à un moment, entre autre un nom qui m'a rappelé beaucoup, beaucoup de choses que je pensais avoir oublié. "

Je posais ma main sur mon front pour m'aider à réfléchir.

" Tu as cité ... des noms, et tu leur as à tous associé un souvenir. Tu ... aimes bien te baigner dans des fontaines, entre beaucoup d'autres choses ma foi plutôt absurde ... Le seul véritable sujet récurent était les ... dragons. Un rapport avec le dessin ? "

Je fronçais les sourcils en la regardant, cherchant minutieusement la moindre de ses réactions à l'écoute du mot " dragon ". Je n'étais peut-être plus en possessions de la totalité de mes moyens pour le moment, mais ma curiosité passait bien au dessus de tout ça, même si je me doutais bien que je ne saurais surement jamais le fin mot de l'histoire

" Et j'embrasse moins bien qu'Ignis. Faudrait que je compare ... "

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Lorsqu'il se releva, la prêtresse en fit de même, s'éloignant de quelques pas. Elle le laissa exprimer son point de vue sur le bonheur, le douleur et les souvenirs. C'était probablement du vécu et elle ne tenait pas à entrer dans un débat avec lui. Peut être qu'il était de nature de nécromancien de ne raisonner qu'à partir de la notion de souffrance, après tout. Et à dire vrai, elle attendait surtout qu'il réponde à sa demande. Vraiment. Ses réponses l'agaçait un peu. Oui elle avait dit des noms mais lesquels? Et cette histoire de fontaine... Elle avait l'impression vague, qu'un jour Tyrion l'avait effectivement mise à l'eau et qu'il s'agissait d'une fontaine. Mais c'était un élément bien trop isolé pour l'aider à quoi que ce soit.

Puis il mentionna les dragons. Elle fit la moue, en hochant la tête, Oui ça les dragons, ça n'avait rien de surprenant. Il semblait curieux, et il était exact que la dernière fois qu'ils s'étaient vu pour son bras, il y avait eu ce malaise, suite à son tatouage. Elle n'avait alors pas su quoi dire... Les choses étaient restées en suspends, pourtant elle n'avait pas l'intention de faire spécialement de secret et la veille n'avait pas cherché à dissimuler son tatouage lorsqu'elle avait ôté sa cape pour l'envol....

" Autant que je sache, il n'y a pas de rapport entre les dragons et le signe. En fait au premier niveau c'est une version la plus schématique possible des éléments. Le pic c'est la terre. A ses pieds, le trait représente l'eau. Puis le trait qui part sous l'eau et remonte jusqu'au sommet du symbole de la terre comme pour en jaillir, c'est le feu. Reste l'air, au dessus. Le cercle marque le lien entre tous les éléments, leur façon de communiquer entre eux et de s'entremêler. C'est aussi l'idée de cycle, de continuité. On peut y voir d'autres symboliques, mais c'est celles que je connais. ça peut permettre d'entrer en contact avec quelqu'un aussi. "

Elle haussa les sourcils.

"Je ne sais pas trop pourquoi je t'ai dessiné ça. Par contre... il faudrait que tu me dises précisément, si tu t'en souviens ce que j'ai pu dire ou faire concernant les dragons... Et si tu te souvenais des noms des personnes mentionnées ça me serait utile, également. "

Puis il sembla se souvenir d'une chose, et celle-ci la fit rire, spontanément. Pourtant, elle eut au fond d'elle une sensation de froid. Elle se demandait dans quel contexte elle avait bien pu lui dire cela.

" Je n'ai pas de souvenir sur ta façon d'embrasser mais si je l'ai dit c'est que ça doit être vrai. Tu veux l'embrasser pour comparer, c'est ça? Bon courage, elle..."

La prêtresse fronça les sourcils. Ignis. Elle avait parlé d'Ignis. Et ce matin, elle s'était dit quoi? Qu'elle avait dû rêver d'Ignis. Elle tourna la tête jusqu'au symbole, puis vers Guix, et recommença son manège deux fois. Elle fixait la poitrine du nécromant essayant d'y deviner la marque. Pas au sol, non. Dans sa chair, avec son sang. Elle blêmit.

" ...."

Elle toussota, très mal à l'aise.

" La dernière fois quand tu dormais et que j'ai contacté Ignis. J'ai utilisé ça. "

Elle pointa du doigt le symbole en question.

"Et mon sang."

L'avait-elle contactée durant cette nuit? Et pour lui dire quoi? Avec le sang du nécromancien... L'avait-elle marqué aux yeux de sa soeur d'ombre afin qu"elle puisse à jamais le voir? Ou cela concernait-il autre chose... Les dragons? Peut être s'était-elle rappelé quelque chose d'important et qu'elle avait eu besoin de le dire à Ignis.

" Est-ce que j'ai fait quelque chose qui pouvait ressembler au fait d'envoyer un message? Même murmurer quelque chose à une feuille morte? Dans l'ignorance et pour ton bien... N'essaie pas de... euh... l'embrasser."

Ignis... fausse piste, magnifique bourreau ou détentrice de nouveaux secrets?

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" Intéressant ... "

Non, inquiétant en fait.

Contacter quelqu'un ? Devrais-je m'inquiéter d'avoir gravé sur le corps une sorte de rune capable de prendre contact avec quelqu'un ? j'ai bien peur que ce dessin ne devienne plus si anodin que cela si je devais me mettre à entrer en contact accidentellement en utilisant ma magie. Non, non, calme toi Guix. Ma tête me faisait de plus en plus mal, et je commençais à avoir du mal à suivre le cours de la conversation correctement.

" Écoute, j'ai un peu de mal à maîtriser mes pensées là tout de suite, et je vois à quel point tu es intéressé par toutes ses informations mais ...Je peux au moins t'assurer que tu as citée Eyleen. "

Arrête de penser. La douleur est horrible.

" Tu ... Tu as parlé de Nadhir aussi. Oui, oui, tu as parlé de lui. Et de quelqu'un qui t'a donné ... un ami ou je ne sais quoi. Et je ne sais plus. "

Je fermais les yeux et tenter de me calmer. Mon cerveau saturait à recevoir autant de messages de douleurs venant de la quasi totalité de mon corps, et j'avais l'impression que le monde autour de moi se mettait à tourner. je m'appuyais sur le rocher et cherchait fébrilement quelque chose dans ma sacoche pour me calmer, sans succès. Je n'avais pas renouvelé le stock de potions perdu suite aux désagréments de la veille. Tant pis. Quand je rouvrais les yeux, elle avait arrêté de parler et me regardait moi puis mon dessin sur le sol, comme si elle cherchait quelque chose de visible pour moi.

C'est bien ce que je pensais. Sa ... chose, son dessin sur mon corps, elle s'en est servi pour contacter Ignis. Ce n'était peut-être pas une si mauvaise nouvelle que ça après tout. Moi qui réfléchissait sur un moyen de la contacter sans passer par elle ... je devrais garder cette information, elle me sera peut-être utile plus tard si j'apprenais comment me servir de ce dessin même si je doutais pouvoir l'utiliser. Mais toute piste était envisageable après tout.

" Après avoir tracé ton dessin, tu t'es mise à chantonner. la suite ... tu la connais. Tu as cité les dragons juste avant, et à chaque fois que tu en parlais, la ... peur était palpable dans ta voix et tes gestes. tu les disais " passeurs pouvant tout voir " ou je ne sais quoi, je n'ai pas trop compris ce à quoi tu faisais référence, simple divagation je pense, je n'arrive pas à me remémorer le reste,désolé ... "

La douceur ne voulait pas s'estomper. J'avais encore l'impression de sentir ses mains sur mon épaule, et le feu de sa magie continuait à me brûler les entrailles. J'aurais voulu tenter l'un de mes sorts pour pouvoir récupérer un peu d'énergie, mais je n'étais même pas sur de pouvoir le lancer correctement. Et il me fallait de toute façon une cible plus ... vigoureuse. Tant pis, je rejetais mon dévolu sur autre chose.

" Et ... ton dessin a t'il encore un quelconque effet ? Ou tu es la seule à pouvoir dialoguer avec ? "

Non, non, tais toi. Elle t'avait rappelé qu'elle souhaité encore t'aider.

" Enfin, dois-je craindre de l'utiliser sans vraiment y faire attention en utilisant ma magie ? Non pas que j'ai peur de la croiser en pleine nuit ou autre ... Et ça pourrait de donner l'occasion de voir si la comparaison était vrai ou pas. Et ça ne pourra pas être pire qu'un empoisonnement au venin de scorpion. Aphrodisiaque et extrêmement mortel ... Si je ne me fais pas tuer avant bien sur. "

Je riais, mais je restais quand même dubitatif sur la prudence qu'elle me conseillait. Elle en était ressorti vivante après tout, non ?

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Elle était particulièrement attentive, recueillant toutes les informations qu'il voudrait bien lâcher. Ainsi elle avait parlé d'Eyleen? Celle qui avait permis son voyage possible. Et Nadhir... Elle toucha le médaillon que le roi lui avait offert il y avait tant d'années. L'une des deux seules choses qu'elle avait gardé avant de s'endormir, et qu'elle garderait à jamais, quelques soient les pouvoirs de l'objet. Quel lien pouvait avoir Nadhir dans tout ça? Et puis un ami qui lui aurait donné quelque chose... ça ne réduisait pas beaucoup la liste ça. Dommage, c'est une information qu'elle n'aurait peut être jamais...

Lorsqu'il parla des dragons, elle resta coite. Des passeurs? Mais entre quoi et quoi? Elle engrangea l'information. Il faudrait qu'elle la soumette à Ignis, une prochaine fois. Peut être qu'en lui parlant se reflêterait la vérité de son histoire dans les yeux de sa soeur d'ombre?

Elle était restée longtemps muette, à l'observer fouiller sa besace, à écouter ces mots qui étaient peut être la clé de son passé. Mais la Déesse avait voulu que les choses ne se passent pas ainsi. Lui, par contre semblait avoir un autre sujet de préoccupation.

" Le symbole n'a pas d'effet en soi. Je pourrais contacter Ignis en lui envoyant une simple missive, mais elle m'a donné ce moyen pour qu'il soit plus rapide... Cela... Cela était utile pour les cauchemars, pour la prévenir, et qu'elle me retrouve ou me soutienne... Où que nous soyons. Le sang... d'habitude je ne l'utilise pas. Là c'était pour toi, pour qu'elle sache que tu avais besoin de magie du sang.... "

La prêtresse sortit son ombrelle de son sac, et en montra le manche. Le symbole y était sculpté dans le bois.

" Je saisis ceci, je pense à elle et le vent porte ma voix.Donc rassure-toi, tu ne l'activeras pas par ta magie. Ce n'est pas la magie qui fait marcher ce signe, c'est nos sentiments l'une envers l'autre."

Elle fixa à nouveau la poitrine du nécromant.

" Pourquoi je l'ai gravé sur ton corps je ne saurai le dire. Peut être avais-je simplement peur que tu brises cet objet auquel je tiens tant?"

Anamaya rangea avec mille précaution l'ombrelle dans son sac.

" Tu sais... Ne prends pas ce que je dis à la légère... Pour Ignis. Curieuse pratique de nécromant de ne pas extraire la goutte mortelle du venin de scorpion pour n'en garder que les vertues aphrodisiaque. Peut être que c'est trop facile? "

Elle se mit à sourire, moqueuse.

"Par contre... C'est la seconde fois que tu parles d'embrasser Ignis pour comparer... Es-tu vexé, curieux ou cherches-tu à me provoquer? Me rendre.. Jalouse de ton soudain intérêt pour elle?"

Elle commençait à se demander comment lui embrassait, et c'était beaucoup trop inapproprié; Ignis adorerait.

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Ouf. Apparemment le dessin devenait inoffensif du moment que ce n'était pas elle qui l'utilisait. je restais tout de même méfiant au fait qu'elle ait choisi à ce moment la de me le tracer sur le corps. Visiblement, elle portait beaucoup attention aux détails de cette soirée, et celui-ci n'était tout de même pas si anodin que cela. Et je n'avais jamais testé personnellement ce genre de communication pour m'assurer entièrement de ce qu'elle me racontait. Et plus j'y repensais, et plus l'information me torturait l'esprit. Et je n'avais vraiment pas besoin de cela actuellement.

" Eh bien ... soit. C'est plutôt rassurant en fait. "

Cela me privait tout de même de la carte du moyen de communication privé. Pas grave.

" Disons simplement que la douleur contrôlé apporte quelques vertus lorsqu'on sait les manier à la perfection. Utiliser des poisons est d'une banalité, mais les créer, un art que je regrette bien de ne pas maîtriser totalement. "

Dur souvenir que celui de l'échec de la création de ce poison. Il s'imprégnait si bien sur le papier de la missive pourtant ...

Mais sa petite réflexion me donnait le sourire.

" Hum, de tout cela, pas grand chose. Je pourrais avouer ironiquement que c'est la seule chose que je trouve intéressante à faire immédiatement après la découverte d'un remède pour mon bras ... Et c'est surement vrai pour l'instant.

J'adressais un regard malicieux à la prêtresse.

" Je ne sais pas, mais j'ai l'impression que tu es presque plus intéressée que moi par le fin mot de l'histoire, je me trompe ? Il ne faut pas, voyons, tu n'aurais rien à lui envier sur ... certains points "

J'aurais bien voulu finir ma phrase par un rire, mais la seule chose qui sortait de ma bouche à ce moment la ne fut qu'un soupir de douleur. Je me demandais bien comment elle allait le prendre d'ailleurs, la remarque se voulait volontairement vague pour semer le doute.

" Même si je suis certain qu'elle te bat au moins sur le dépeçage. ", disais-en en tentant d'imiter le visage d'un lapin à l'agonie en train d'être dépecer

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Ah, oui son bras.

" D'ailleurs pour ton bras, ce ne serait pas plus simple de le couper en fait? D'accord tu ne l'aurais plus mais en même temps là tu ne l'as qu'à temps partiel, et encore, à quel prix... D'ailleurs tu n'as pas l'air bien. Tu devrais peut être prendre un peu de ta formidable mixture qui remonte. On ne sait pas, je pourrais peut être te rendre la pareille. "

Elle était un peu sèche, beaucoup en fait. Mais c'était probablement juste le signe qu'elle était blessée. Encore. Et pourtant elle ne partait pas. Il devait sûrement y avoir une raison qu'elle ne voyait pas...

Elle s'était retournée, pour tenter de dissimuler ce qu'elle ressentait tant qu'elle n'en connaissait pas la nature. Mais son espèce de râle... Pourquoi se moquait-il à ce point? Avait-il désormais un ascendant sur elle pour l'avoir connu si intimement sans qu'elle puisse avoir l'équivalent de lui?

Elle se retourna pour lui faire une réflexion bien sentie, quant elle le vit faire une espèce de grimace tordue. Sa vie ne semblait pourtant pas en danger... Il s'agissait là d'une moquerie supplémentaire, sûrement. En un éclair, elle s'enflamma.

Elle franchit les quelques mêtres qui le séparaient de lui,pour ne garder qu'un espace limité et le gifla avec toute la force qu'elle pouvait avoir. Puis elle se mit à le houspiller, le regard vrillé dans le siens, à quelques centimêtres à peine de lui.

" Maintenant arrête. Oui, probablement que je suis intéressée par le fin mot de l'histoire. Et que tes paroles me touchent durement. De quel droit tu crois pouvoir te moquer de moi ainsi... Quel pouvoir, quel ascendant aurais-tu gagné de m'avoir empêchée d'accepter de coucher avec toi? A moins que c'était toi que tu avais peur de dévoiler à mes yeux?"

Elle inspira profondément.

" Quel chemin depuis ce jour à la taverne...."

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Ah, si c'était aussi simple que ça. Retirons la branche pourrie, et le reste de l'arbre pourrait fleurir à nouveau tranquillement.Aurais-je été assez bête pour ne pas y avoir eu l'idée ? Ce n'est qu'un bras après tout, il y en a tellement d'autre dans le monde qu'il me faudrait à peine une petite heure pour préparer un sort capable de raccommoder un bras à mon corps. Il faudrait seulement trouver le bras adéquat ...

Mais je n'eus pas le temps de me pencher plus sur la question qu'elle s'approchait de moi à grande vitesse avant de me coller une énorme gifle. Le choc fut tel, additionné avec l'état désastreux actuel de mon corps, que j'ai failli en perdre l'équilibre, et que plusieurs secondes m'étaient nécessaire afin de me tenir à nouveau parfaitement droit. Je sentais aussi dans un bouche le gout amer du sang, et cela me faisait tourner la tête. J'en avais déjà beaucoup trop perdu, et c'était sans doute la goutte de trop. Mes genoux commençaient à trembler et je sentais mon corps pouvant lâcher à tout instant, et pourtant, je ne lâchais pas son regard. Pas un regard hautain ou plein de suffisance, simplement un regard tenant le sien, sans prétention, et je commençais à parler d'une voix calme, presque douce, mais ne laissait trahir aucun sentiment.

" J'ai déjà essayé, disais-je en levant ma main gauche vers mon épaule tremblante comme si je tenais une lame en imitant le mouvement d'amputation, mais au moment ou je me sentais capable de le faire, toute les cellules de mon corps m'ont murmuré " Coupe ... tranche ... ampute ... et brûle même ce morceau de chair après la découpe si tu as peur de lui. Mais il sera toujours là, quelque part en toi, toujours ... là ... ". Et je l'ai quand même fait un jour. Et même si le premier sentiment après cette intense douleur était la libération, il y avait néanmoins un problème. Plus de bras, non, mais la douleur était encore la. Comme un bras invisible sortant de mon épaule qui dorénavant échappait à tout contrôle que je pouvais tenter de lui imposer. Et ce sentiment de vide, toujours vivant, tel un ver sinueux dorénavant imperceptible physiquement, je ne pouvais le supporter. heureusement que j'avais prévu de quoi inverser le sort, ou nul doute qu'aujourd'hui, je ne serais pas ici, surement mort quelque part ou suicidé par désespoir. Et tu remarqueras, aucune séquelle physique, pas même un cicatrice. Du travail de pro non ? "

Et qui m'a couté très, très cher. Mais je ne lui laissais même pas le temps de répondre, je posais mon index et mon majeur au niveau du coude de mon bras droit.

" Et ce ver, il s'arrêtait ici au début. Mais plus le temps passait, et plus celui-ci cherchait de nouveaux espaces. " Je remontais mes doigts jusqu'au niveau de l'épaule " Et j'ai toujours pensé qu'il s'arrêterait bien un jour " Je continuais le mouvement pour le stopper sur mon cou. " Mais il ne fallait surtout pas que je laisse la peur me dominer. Cela équivalait à me laissé mourir. Et j'ai cherché, cherché, cherché. Sans succès. Et je jour ou je me disais que j'apercevais enfin la réponse, mon corps m'a encore une fois murmuré une bien sinistre destiné ... " Je posais la paume de ma main sur mon oeil droit " C'était ce cauchemar, juste avant qu'Ignis nous retrouve. "

Je soupirais, laissant retomber mon bras contre mon corps. Toujours pas de sentiment. Pas de colère, de tristesse, rien. Ce n'était qu'une simple constatation, rien de moins. Mais une larme avait commencé à perler sur mon œil droit. Bah, un contrecoup de la gifle, surement ...

" Ta chevelure. "

L'espace d'une seconde, mon regard avait filé le sien.

" La voir virevolter dans le vent, lorsque tu t'envoles avec tes ailes dans les airs ... Personne ne pourrait y résister "

Modifié (le) par Guix
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Elle avait levé sur lui des yeux ronds comme des billes. Ainsi il aurait déjà essayé de se couper le bras? Lui-même? ça ne devait pas être évident à faire... Forcément à agir seul sans rien avoir pour lutter contre le mal, il ne pouvait guère sans sortir. Il existe pourtant des plantes aux formidables vertues, et des êtres capables de les exploiter.

Mais visiblement, le mal grandissait, se nourrissait de lui... ou du sang qu'il apportait. C'était une malédiction, de celle qui vous rongent, pour avoir fait ce qu'il ne fallait pas. S'être mêlé des affaires de quelqu'un de plus puissant que soi... Et cela aimait se jouer de lui... Des promesses d'un avenir noyé dans la souffrance....

Puis vint l'absence de réponse à ces questions. D'ailleurs, maintenant qu'elle y pensait, ce n'était pas la première fois qu'il répondait totalement à côté, voire ne répondait pas du tout. Elle le fixa longuement sans un mot. Ce qu'il lui avait dit devait avoir un autre sens que le pseudo-compliment réellement formulé. Elle tourna la phrase dans sa tête, ne sachant que répondre. Puis elle buta sur le mot "ailes", et repensa à sa plume. Elle fouilla son sac et en récupéra l'objet qui, imprégné de magie avait permis à son rêve de se réaliser, de lui donner ces si jolies ailes. Anamaya tendit sa main vers le nécromant, paume à plat, la petite plume blanche brisée reposant dessus, comme pour la lui montrer.

" N'aie plus de crainte pour la... résistance de quiconque. J'ai perdu mes ailes..."

Elle pencha la main sur le côté laissant la plume s'échapper et glisser au sol faute de vent. Elle l'observa, blanche dans la blancheur de la neige, encore chagrine de ce que cette perte impliquait puis reporta son attention sur le nécromant.

" C'est une jolie pirouette, mais ça en reste une, pour éviter de répondre à mes questions... D'ailleurs ne fais-tu pas cela à chaque fois que je questionne sur des sentiments que tu pourrais avoir? Tu es curieux. Et un peu inquiétant aussi. "

Etait-il vraiment devenu si différent en si peu de temps? Etait-ce sa fameuse malédiction qui faisait son chemin en lui, le changeant? D'ailleurs...

" Et que se passera-t-il un fois que la nuit aura pris entièrement son emprise sur toi? Seras-tu... autre chose? "

Ou ne seras-tu plus?... C'était une question délicate qu'il était probablement indiscret de poser. Mais peut être que celle-ci, touchant à un sujet qu'il acceptait plus aisément de communiquer trouverait réponse... Drôle de malédiction, chacune recelant ses secrets... Elle pensa à son tatouage, et à ses propres mystères. Puis elle fronça les sourcils, comme réalisant quelque chose.

" Dis moi, ta mixture, là... Tu en as d'autres? "

Modifié (le) par Anamaya
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Eh bien, visiblement, ce petit compliment n'avait pas eu l'effet escompté. Ou plutôt que celui-ci rappelait visiblement le souvenir d'une douloureuse perte. Et sur l'instant, je ne pouvais m'empêcher de suivre du regard cette petite plume tombé sur la neige. Et cette vision me faisait mal, même si je ne le laissais pas transparaître. Je m'accroupissais devant, sans un mot, en restant dans cette position plusieurs secondes.

" Réparable. Renforçable. Duplicable. C'est une forme d'être vivant après tout, à sa façon on va dire. Il me faudrait à peine quelques minutes, si j'étais en pleine forme. 15 au plus si vraiment cela nécessitait de lui insuffler une certaine forme de magie. "

Je la regardais à nouveau.

" Si bien sur, tu aurais envie que je m'en occupe ... Cela dit, tu as raison. J'avoue néanmoins ne pas être fier d'avoir fait ça. " disais-je en désignant la plume. " Et exprimer des sentiments changera quelque chose ? On ne répare pas des maux ... avec des mots. Mais si cela peut changer quelque chose à tes yeux, soit, je regrette. Vraiment. Je n'aurais laissé ni message, ni ne t'aurait déposé près de ta forteresse avec tes affaires, ni ne serait revenu te parler ce soir. Si cela changera quelque chose après, je ne sais pas, mais je ne chercherais pas à implorer ton pardon puisque je ne le mérite sans doute pas. Et puis voila, c'est dit. "

Je m'embrouillais, et mon regard s'était tourné directement sur la plume pour éviter le sien. Cette plume, si petite et délicate ... Désolé. Désolé. Désolé ...

" Je ne sais pas à vrai dire. La mort serait surement l'option la plus évidente, mais vu la nature de la malédiction ... On peut surement s'attendre à tout et n'importe quoi. Perte de contrôle de mon corps comprise. Je t'avoue que je ne cherche pas à y penser en fait ... Et c'est plutôt optimiste comme comportement, pour une fois. "

Plutôt de la peur en fait, mais je préférais ne rien en dire par fierté.

" Non, désolé. Enfin, pas sur moi. Je cache quelques réserves encore. Je peux t'en ramener si ... besoin est. Même si je comptais les détruire vu les quelques effets négatifs engendrés. C'est toi qui voit. Et je pourrais peut-être m'occuper en passant de ta plume. "

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