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Terre des Éléments

Intrusions


Neala
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Fermer mon esprit...

Ne plus laisser entrer quiconque. Ne plus les laisser entrer. Helevorn, Exoriel. Qui allait être leprochain ?

Personne.

Et je voulais en être sûre. ître sûre que personne ne vienne me parler par pensées, que personne ne pourrait lire en moi.

Ou projeter dans mon esprit des images dans le but de me torturer mentalement.

J'avais eu à le subir par le passé, et je ne souhaitais pas que cela se reproduise.

Il fallait donc que je trouve quelqu'un près à m'aider, et qui soit suffisamment fort quant à cette pratique. Je ne pensais pas qu'un mage eut pu m'aider. Cela me semblait être plus du domaine de la magie noire.

Il me fallait donc un nécromant.

Mais qui sur ces terres correspondait à ce que je cherchais ? Je ne connaissais encore que très peu de monde. Exoriel aurait pu convenir, mais m'ayant elle même parlé de cette façon, elle ne voudrait sans aucun doute pas perdre ce pouvoir sur moi. Je devais donc me tourner vers quelqu'un d'autre.

Et où pouvait-on trouver facilement des questions à la majeure partie de nos questions ?

Je suis donc allée à la taverne, afin de glaner des informations, devant parfois poser des questions. Un nom était de temps à autre murmuré : Guix.

Après quelques jours d'hésitation, je me décidais enfin à lui envoyer une missive.

« Messire,

je suis à la recherche d'un nécromant puissant qui pourrait m'aider à fermer mon esprit aux diverses intrusions que je subis.

Votre prix sera le mien.

Neala. »

Ne restait plus qu'à attendre une réponse.

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Rares sont les lettres qui arrivent à destination, surtout lorsqu'elles me sont destinées.

Cette lettre fait exception à la règle. Je me demande d'ailleurs qui pourrait encore s'intéresser à moi aujourd'hui. Je n'existe plus, je ne suis qu'un ombre. Et pourtant, cette lettre est bien là ...

Je l'ouvris, sans grande conviction.

Au toucher, je dirais que la lettre a été écrite de la main d'une personne très peu compétente dans l'usage de la Magie, ou pas du tout adepte vu le faible niveau de Magie présent dans le papier. J'hésitais presque à lire la lettre, tellement j'étais persuadé que ce que j'allais trouver à l'intérieur n'était pas digne de mon intérêt.

Un bref message:

« Messire,

je suis à la recherche d'un nécromant puissant qui pourrait m'aider à fermer mon esprit aux diverses intrusions que je subis.

Votre prix sera le mien.

Neala. »

Je ne savais pas vraiment quoi répondre, alors autant ne rien répondre.

Mais ce qui était intriguant, c'est que cette personne semblait appartenir à l'élément air, si j'en crois la texture du papier sur lequel le message était écrit, papier typique que j'ai souvent utilisé moi-même. Je ne pouvais m'empêcher de me poser des questions ... Et, après tout, comme elle le disait, " Votre prix sera le mien. " ...

Qu'avais-je à y perdre après tout ? Moi rien, mais cette personne ...

" Retrouvez et attendez moi sur le toit du monde Aeris, près de l'unique buche de bois présente sur le sol lorsque vous aurez le courage et la puissance nécessaire pour y parvenir. Je vous y attendrais ... "

Sang de lapin sur peau de lapin.

Le message était envoyé. Il ne me restait plus qu'à attendre au point de rendez-vous cette mystérieuse personne avide de service de nécromancie ...

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La missive qui me parvint en retour m'étonna. Je n'avais encore jamais vu de messages écrit sur une peau d'animal.

Venant de la part d'un nécromant, j'aurais du trouver ça logique. Je tournais la missive dans tous les sens, observant le travail de la peau.

Ne m'y connaissant pas en tannerie, je ne pouvais dire si le travail était bien fait.

Je pouvais encore arrêter, ne pas aller au rendez-vous.

Peut-être était-ce la meilleure chose à faire, trainer avec un nécromancien, pour une prêtresse, n'était sûrement pas l'idéal.

Mais, à choisir, je préférais rencontrer cet homme plutôt que de continuer à vivre ces intrusions.

Tout du moins était-ce que je préférais pour le moment...

L'avenir me dirait si mon choix était le bon.

Ne me restait plus qu'à trouver le lieu du rendez-vous.

Pour cela, je parcourus Aéris, prenant garde aux divers obstacles qui barraient ma route. Il me fallu quelques temps pour y arriver.

Fallait-il attendre la nuit pour qu'il se présente ?

Arrivée près de la bûche, je restaisdebout, sans bouger, bras croisés sur ma poitrine, à l'attendre.

Une légère crainte s'insinuait en moi, mais je me devais de ne pas flancher.

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J'attendais, seul dans l'ombre.

Les jambes croisés, assis à même le sol. Ma longue cape jaune virevoltait au vent, symbole précieux de mon élément.

Le crépuscule pointait le bout de son nez lorsque je me leva. Le vent était porteur de bonnes nouvelles, me soufflant dans l'oreille que la mystérieuse personne allait arriver d'ici peu. Je commençais donc à marcher pour voir si quelqu'un attendait bien devant la bûche. Et ce fut le cas ...

Quelle était ma surprise de remarquer que la personne qui a appelé mes services n'était une frêle petite magicienne adepte de la magie Blanche. Étrange que mon nom ait encore une portée sur les nouveaux combattants Aeris ...

Je ne pus m'empêcher de rire à haute voix:

" Eh bien eh bien, les livres et les morales de la Magie blanche sont à ce points dénués de réponse ? A un tel point que vous en avez fait appel à un adepte de la Magie noire pour les trouver ? "

Je m'avançais doucement vers elle, afin de distinguer son visage, prenant toujours soin que le vent ne retire pas ma capuche de mon visage.

" Je suppose que vous devez être complétement désespérée pour avoir appelé quelqu'un comme moi pour régler vos problèmes, chère Neala ... "

J'étais à présent à un mètre d'elle à peine, scrutant son visage afin de me délecter de la crainte lisible dessus. Mais j'étais aussi curieux de connaître sa réponse. Difficile de ne pas être tenté par la Magie noire, et faire basculer une jeune magicienne pourrait être des plus amusants ...

Modifié (le) par Guix
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Un rire me fit me retourner brusquement. Comment n'avais-je pas senti plus tôt sa présence ?

Maintenant qu'il était en face de moi, je le sentais, presque écrasant.

Je ne pu tout d'abord pas lui répondre, mon coeur battait tant dans ma poitrine que ma respiration m'en faisait presque mal.

Je laissais tomber mes bras le long demon corps, essayant de contrôler mon souffle.

-Je ne crois pas tellement en la distinction de ces deux magies.

Ne pas pouvoir distinguer son visage ne me plaisait pas.

Je ne pourrais lire sur son visage, je devrais me contenter de ses paroles.

-Désespérée n'est pas le mot juste. Je veux juste que ces intrusions cessent, et je pense que vous êtes le plus à même de m'y aider.

Je marquais une pause, le regardais de bas en haut.

-Du moins je l'espère... Dis-je avec défi.

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Elle avait du cran la petite, c'est intéressant.

La fraicheur et l'entrain d'une débutante passionné dans son art ... mais tellement naïve.

" Pensez vous vraiment que la Magie Blanche œuvre pour ce genre de chose ? "

Je tendais mon bras droit en avant, laissant son regard se poser plus précisément sur celui-ci. Les chairs étaient complétements noircies par la malédiction qui le rongeait. Les traces de lacérations de mon couteau de tanneur sont encore visibles sur ma peau. Et c'est comme ca, jusqu'au niveau de mon épaule.

Je retirais ensuite mon bras de sa vue, la regardant droit dans les yeux.

" îtes vous toujours aussi certaine de votre vérité ? "

Je n'espérais plus vraiment de réponses de sa part maintenant, ce n'est pas pour ca qu'elle est venue me voir. Mais je lui adressa néanmoins un regard inquisiteur, comme une sorte d'avertissement lancé pour l'inciter a ne pas faire la même erreur que moi ...

D'un geste amical de la main, je l'invitais à s'asseoir sur la bûche. Je ne suis pas sur que les jeunes magiciennes sont élevés avec la même rudesse que nous Nécromancien, et rester debout des heures n'est pas facile quand on n'y est pas habitué.

" La Magie n'est pas une question de force, de puissance, ou de tout ce que l'on peut apprendre à l'école de Magie. C'est simplement une question de volonté. Il faut croire complétement en ses idéaux sans jamais faillir. Il faut faire un avec ses propres pensées, et jamais oh grand jamais se laisser déstabiliser par son adversaire.

La lecture de pensée malgré un fort potentiel magique insinue que vous êtes une adepte doué naturellement de la Magie, mais que vos pensées sont encore trop éparpillés. Il faut travailler mentalement à ériger un mur entre vous et le reste du monde, afin de préserver votre volonté. Nul doute ensuite que vous deviendriez puissante par la suite si vous arrivez à maîtriser totalement vos pensées. Vous pouvez même, à un niveau plus élevé, dominer totalement l'esprit de votre adversaire, et l'affaiblir sans même lui lancer le moindre sort. "

Je m'avança vers elle puis m'arrêta, le regard vif. J'en retira même ma capuche, afin de la regarder mes deux yeux dans les siens. Je suppose qu'il ne lui faudra pas beaucoup de temps avant qu'elle ne s'aperçoive que c'est l'heure de l'exercice pratique.

" Quelle enfance malheureuse vous avez eu ... "

Je n'y allais pas avec le dos de la petite cuillère. Mais c'était ma méthode, mon enseignement. Elle aurait du savoir que cela n'allait pas être une partie de plaisir.

" Frappe moi !!! Frappe moi de toute la force de ta volonté !!! Résiste et vient mettre fin à tout ça en laissant libre cours à tes passions !!! "

Modifié (le) par Guix
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Mes yeux sont attirés par son bras. Je ne peux cacher la grimace qui monte sur mon visage.

Comment était-ce possible ?

Mon instinct de guérisseuse se réveilla. J'avais envie de m'approcher, de prendre son bras dans mes mains, de le toucher. De savoir comment il s'était fait ça. Et, surtout, de l'en guérir.

Mais si cela avait été possible, il l'aurait sans aucun doute déjà fait.

Il était de toute façon trop tard, il venait de retirer son bras de ma vue.

Je ne savais comment lui répondre, et m'aperçus que, de toute manière, il n'attendait rien de ma part sur ce sujet là.

Comme il m'y invitait, je m'assis sur le bois sans le quitter des yeux. Je ne savais pas ce qu'il préparait.

Je l'écoutais attentivement.

Comment pouvais-je ériger un mur ? Sesmots, bien que me semblant justes, me laissaient un brin perplexe.

Enfin il se dévoile. Enfin je peux lire sur son visage.

Il a commencé. Un instant, je jubile .Je vais pouvoir les empêcher d'entrer en moi...

Mais il me fait vite déchanter.

Mes mains se posèrent sur le tronc. S'y crispèrent.

Je ne voulais pas qu'il lise en moi, mais qu'il m'apprenne à empêcher les gens de le faire !

Je passais de l'étonnement à lacolère. J'aurais du me douter qu'il ferait ça. Et je ne le voulais pas. Il n'avait pas le droit ! Pas plus que les autres !

Au début, je ne savais que faire. Je ne voulais pas le frapper. Je voulais juste qu'il sorte de ma tête.

Et puis, me revint en mémoire tout ce que les Anciens m'avaient fait subir. Toutes ces allées et venues dans mon esprits, pour m'humilier, me montrer à quel point j'étais faible. Pour me faire peur, que j'ai honte.

J'en avais assez.

Assez que l'on meprenne pour une femme faible. Que l'on me traite en tant que telle.

Je savais que je ne pourrais lui faire de mal, et pourtant, je me jetais tout de même sur lui.

J'y jetais aussi ma rage, ma hargne. Toute la colère amassée depuis tant d'années. Je n'étais plus qu'une boule de sentiments divers dont je voulais me débarrasser.

Il fallait que tout parte. Absolument tout.

Il m'en donnait l'occasion, je ne voulais pas la manquer.

Alors je frappais, frappais encore. Descris de rages et de désespoirs sortaient de ma bouche.

Il me faisait mal, mais bientôt, tout aller cesser. Je le savais. Je le sentais.

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Elle résistait, mais c'était vain.

Je voyais tout en elle, et elle ne pouvait le supporter. Mais elle prenait enfin conscience réellement de ce qui la bridait.

" C'est la première leçon pratique: Faire abstraction du passé. C'est lui qui est a l'origine de tes faiblesses. Tant que tu ne l'accepteras pas, et que tu ne t'en débarrasseras pas, tout le monde lira en toi comme dans un livre ouvert !!! "

Elle était la maintenant, si près de moi, à me rouer de coups. Je me contentais de reculer au début pour la laisser m'attaquer et extirper ses démons.

" C'est ça oui, continue !! Laisser s'échapper ses sentiments n'est pas une chose néfaste. Puise en ses mauvais souvenirs la force dont tu as besoin pour me refouler mentalement !! "

Cela commençait à marcher. Malgré le fait que ses pensées du moment sont toujours lisibles comme où et comment elle va me frapper, ses souvenirs les plus profonds devenaient de moins en moins perceptibles. Elle a complétement apprise la leçon, même si pour le moment le mur est loin d'être indestructible. Je la laissais me frapper encore, qu'elle comprenne bien l'importance de la leçon. Rares sont ceux qui ne succombent pas à l'envie primaire et bestiale de simplement me tuer à la suite de mes manipulations et d'oublier mes leçons, mais je ressentais en elle le désir fort et la volonté d'avancer.

Mais cela ne suffit pas toujours ...

D'un geste précis de ma main droite, l'attrapa son poignet gauche afin de la stopper dans ses attaques. Nul doute qu'elle est encore remuée par ma violente intrusion mentale, mais il ne faut surtout pas désormais qu'elle sombre dans l'idée d'être devenu complétement imperméable. Je la regardais bien droit dans les yeux, mon visage reflétant le sérieux de mon discours

" Tu commences à comprendre l'utilité de ma leçon. Les personnes doués naturellement du don de l'intrusion mentale sont capables de réduire toute volonté de l'adversaire, voir même de le retourner contre lui-même et d'en faire un esclave. Ne sous-estime jamais l'importance de cette leçon. Ne vis pas emprisonné dans le passé, ou il ressurgira et te détruira. Vis pour le futur. Vis pour toi, et toi seule. Cherche un but à accomplir. Bats-toi jusqu'au bout. "

J'avais peur de ne pas être complétement objectif dans ma leçon. Mais après tout, cela avait-il de l'importance ... ?

" Quel est ton but a présent, Neala, apprentie magicienne ? Que va devenir ta vie, maintenant que tu as ouvert les yeux ? "

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Je suis rapidement essoufflée, vidée.Et pourtant je continue tant qu'il m'en laisse le loisir. Je sens ma colère diminuer.

Autours de nous, le vent souffle, faisant claquer nos capes, nos cheveux. Eolia est avec nous, j'arrive à la sentir. La savoir présente décuple mes forces. Guix a raison, je dois oublier mon passé, même si cela est difficile.

Aujourd'hui, cela commence par laisser partir la colère qui est en moi, que j'ai amassé au cours de ces longues années.

Sa prise sur mon poignet me surprend. Me déstabilise.

Je stoppe net, légèrement courbée enavant. Je ne cherche même pas à délivrer mon poignet. Tout ce qu'il vient de me faire découvrir me tombe dessus au même moment. Je suis comme sonnée. Ma main libre passe sur mon front, ôte mes cheveux tombés sur mon visage.

Je le regarde, ne dis rien. J'écoute. J'apprends.

La violence dont je viens de faire preuve m'étonne moi-même. Qui aurait-pu croire qu'il se cachait ainsi toutes ces choses en moi ?

Sa question me laisse muette. Seul résonne le bruit de ma respiration, non encore calmée, et le vent qui, toujours, passe entre nous.

Je ne sais que répondre, trop choquée encore.

Un but...

Je secoue la tête, ouvre la bouche sans que rien n'en sorte.

Et puis, soudain, je sais. Comme une évidence, qui aurait toujours été là, cachée en moi, sous toute cette colère.

-Je vais devenir Ciara...

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Elle semblait hésitante au début. Peut-être après tout qu'elle n'avait pas le courage de l'admettre. Mais il en était autrement.

Ciara ...

Une nouvelle vie semblait être à portée de ses mains. Et même la déesse Eolia semblait d'accord. Je pouvais sentir autour de nous son souffle bienfaiteur, comme pour apaiser son esprit encore troublé par le choc de la nouvelle.Moi-même, je l'ai rarement senti avec une telle intensité. Je dois avouer que je ne suis pas non plus le plus fervent admirateur de la déesse. Ses moments sont rares, il faut en profiter.

J'attendais qu'elle reprenne totalement sa respiration avant de lui repondre.

" Tu ne l'es pas devenue. Tu l'as toujours été ... "

Je cherchais son regard doré pour être certaine qu'elle pensait vraiment ce qu'elle venait de me dire, et que ce n'était pas seulement par dépit qu'elle disait cela. Mais elle semblait parfaitement sincère.

" ... Tu en prends seulement conscience maintenant. "

Je baissais mon bras, relâchant lentement l'emprise de ma main sur son poignet.

" Oublie tout ce que l'on ta racontée. L'Unique. Tes parents. Les Anciens. Ne laisse pas leur voix dictés ta raison. Tu es un être doué de pensée, alors penses. Penses par toi-même. Profite de ta nouvelle liberté dorénavant. Les chaînes du mensonge et de la religion ne t'empêcheront plus d'avancer, tu as réussi a les briser, seule en face de la vérité ... Tu as gagné ta liberté. "

Le crépuscule laissait place doucement à la nuit. Les couchers de soleil du toit du monde d'Aeris sont toujours aussi merveilleux.

" La leçon a-t'elle portée ses fruits Ciara ? Es-tu ... satisfaite ? "

Modifié (le) par Guix
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Tout allait trop vite.

Beaucoup trop vite pour moi.

Lorsqu'il lâche ma main, je recule de quelques pas. Non pas par peur. Ou peut-être un peu si.

Tout à l'air si facile lorsqu'il le dit. Tellement facile.

Pourtant, je restais septique. Était-ce tout ? Devais-je seulement accepter mon passé pour que mon esprit soit inaccessible ?

Je ne pouvais, ne voulais y croire.

Je l'observais, méfiante. Il devait préparer quelque chose.

Me mordant la lèvre, je réfléchissais. Comment savoir s'il m'avait véritablement aider ? Surtout qu'il ne m'avait pas encore dit le prix que j'allais devoir payer, et je ne voulais pas me faire avoir.

-Non, je ne suis pas satisfaite.

Rien ne me prouve que mon esprit soit fermé à présent. Et qu'il le reste.

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Elle reculait, craintive.

De ses yeux dorées, elle me jeta un regard dubitatif, presque incisif, rempli de méfiance.

Et elle n'était pas satisfaite. Elle n'avait pas confiance en moi, et en mon enseignement.

C'est normal, difficile de faire confiance au premier inconnu, surtout quand celui-ci maîtrise des choses qui dépassent de l'entendement de la jeune magicienne.

Je riais, comme pour appuyer ses dires. Pas d'une rire sadique, froid, ou complétement hystérique. Un rire, juste pour rire, sans arrière pensée.

" Rien ne le prouve en effet. Rien ne prouve que tu peux avoir confiance en moi. Mais c'est surement ca, le prix à payer non ? "

Je m'avançais vers elle, juste qu'à me retrouver complétement en face d'elle, à une dizaine de centimètres au maximum, fronçant légèrement les sourcils.

" C'était le risque de se dévoiler à un inconnu. Ironie du sort non ? ître libéré des chaines de son passé par celui qui peut t'enchaîner à nouveau. "

Je me penchais, fronçant encore plus les sourcils, approchant encore plus mon visage su sien pour la regarder dans le blanc des yeux.

" Qu'en penses-tu, Ciara ? As-tu confiance en moi ? "

Aussitôt, je reculais d'un mouvement rapide, en me retournant. La nut était complétement tombé à présent, difficile de poursuivre une leçon, quelle qu'elle soit. Surtout qu'il semblerait que je ne sois plus digne de confiance pour le moment. Je releva ma capuche afin de remettre mon visage à découvert.

Je retournas ma tête, tendis ma main dans sa direction en la regardant et en lui adressant un sourire qu'elle ne verra surement pas sous ma capuche.

" Je te raccompagne jusqu'à Suspendia ? "

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Son rire me surprend. Je n'ai pourtant pas l'impression d'avoir dit quelque chose de drôle, bien au contraire.

Il me surprend...

Je veux reculer encore, mais je sens le tronc sur lequel je m'étais assis contre mes jambes. Si j'essaie de faire un pas en arrière, je tombe.

Alors je reste sans bouger, même si sa présence si proche fait accélérer ma respiration, de peur, et sans doute d'autre chose.

Il n'avait pas tord. Il devait avoir vu tout de mon passé, et pouvait s'en servir à tout moment.

J'avais voulu empêcher toute intrusion et, dans ma hâte, j'avais décidé de me tourner vers lui. Ce choix ne me semblait plus aussi judicieux qu'alors.

L'instant d'après, il était loin, son visage à nouveau caché. Comme si rien de tout cela ne s'était passé. Comme si je n'avais pas douté de lui.

Lentement, je m'avançais, et pris la main qu'il me tendait sans rien dire.

Une partie de moi commençait à avoir confiance en lui, quand une autre voulait à tout prix rester méfiante, le fuir. Cette dernière était en train de perdre la bataille.

Mais jusqu'à quand ?

Modifié (le) par Neala
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Pas un mot. Elle prit ma main en silence sans rien dire. Une marque de confiance peut-être ... mais accompagné je me doute par un peu de crainte.

Mais la nuit était tombé à présent. La lumière des lanternes de Suspendia n'atteignait pas cette zone. Heureusement, la nuit était clair, et la lune à demi-pleine. Aucun grand problème de visibilité pour moi donc puisque je connaissais parfaitement la zone malgré ces années écoulés sans y revenir.

J'avançais néanmoins lentement, nulle doute qu'elle n'avait pas la même maîtrise du terrain que moi, et le peu de visibilité n'aidait pas vraiment. Discrètement, j'essayais tout de même de faire attention à celle qui m'accompagnait lorsque nous empruntions l'escarpement de la colline, le passage est quelques peu dangereux même complétement éclairé.

Je n'avais moi non plus pas dit un seul mot de tout le chemin. Je préfère le silence habituellement, mais je suis accompagné cette fois. Et puis, après tout, parler peut la mettre à l'aise, si jamais elle désire poursuivre un jour l'entrainement.

" Pourquoi la déesse Aeris ? Le choix a du être terriblement difficile non ? Dis le moi ... avec tes mots. "

J'avais peur d'être un peu brutal dans le choix de mes mots après ce qu'il vient de se passer, mais je ne trouvais pas d'autres mots pour l'exprimer.

J'espère qu'elle ne le prendra pas mal, nous ne sommes qu'à mi-chemin de Suspendia ...

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J'avais eu quelques problèmes à venir au rendez-vous indemne et voilà que je devais refaire le chemin inverse, qui plus est de nuit...

Petit à petit, je me rapprochais du nécromant, serrant un peu plus fort sa main dans la mienne.

Sa question me surprit. Il aurait du déjà connaître les raisons de mon choix.

Je restais un moment silencieuse, me contentant de marcher en faisant attention autours de moi. Puis, poussant un soupir, je me lançais.

-J'ai hésité un temps entre Eolia et Fimine. Toutes deux me plaisaient.

Vulfume a été rapidement écarté, trop agressif pour moi. Et le dernier Dieu ne me plaisait pas tellement non plus. Alors que je me sentais vraiment proche des deux Déesses.

Au moment de choisir, j'ai senti la bienveillance et la douceur de l'une des Déesses. Je me sentais attirée alors je n'ai plus réfléchis.

J'ai choisi Eolia, tout comme elle m'a choisi.

Je tourne mon regard vers lui, soupir en me souvenant que je ne peux l'observer à cause de sa capuche et de l'obscurité.

-Et toi, pourquoi Eolia ?

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Je ressentais comme un malaise, à deux fois elle avait soupiré. Et en même temps, je sentais la prise de sa main sur la mienne s'intensifier.

" Étonnant, j'ai moi-même eu la même hésitation: Eolia et Fimine. Sans rentrer dans de mauvaises métaphores trop souvent utilisé, " libre comme l'air " a totalement défini mon choix. D'ailleurs, notre lieu de rendez-vous est le coin que je préfère ici. On y est seul, libre devant ses pensées, seul devant l'immensité de la vue qu'offre le toit d'Aeris ... Un peu comme un jardin privé "

Je souriais, en repensant à tous mes souvenirs qui y étaient associés.

" Et pourtant, j'ai rencontré des personnes de l'élément terre pour qui j'ai une profonde estime, même s'ils ont tous disparu aujourd'hui pour la majorité. J'ai regretté à ce moment la le choix de mon élément ... Mais j'ai connu toutes ses personnes dans l'adversité, et il est certain que je n'aurais pas le même regard sur eux aujourd'hui si j'avais choisi Fimine. "

Je l'observa, nul doute qu'elle pouvait voir mon visage puisqu'elle me regardait aussi. Je n'avais pas l'habitude de raconter cela à tout le monde, mais il est vrai que personne ne m'avait vraiment posé la question jusqu'à maintenant. Une faible lumière apparaissait, et nous pouvons nous regarder avec plus de discernement. En effet, nous étions quasiment arrivés à Suspendia ...

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Sa description du lieu que l'on venait de quitter me fit sourire. Je n'avais pas eu le temps d'apprécier comme lui semblait le faire ce lieu.

J'y étais allée pour apprendre à me fermer, non pas m'ouvrir au monde qui m'entourait.

-J'y retournerais sans doute pour voir si je ressens la même chose. Même si je n'ai pas besoin d'aller si loin pour être un peu seule ici...

Je m'étais arrêtée, observant son visage légèrement ombré par sa capuche.

Pourquoi la gardait-il ? De quoi voulait-il se cacher ?

Il n'y avait que moi ici. Peut-être des ivrognes dans des fossés plus loin et quelques gardes. Rien de dangereux pour lui.

Je levais ma main vers sa capuche, prête à la baisser.

-Tu as vraiment besoin de ça ?

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C'est vrai. Elle n'a jamais connu Aeris et Suspendia comme je les ais connus.

Il y avait toujours du monde hors a l'époque. Toujours des choses à faire. Il était rare d'avoir le luxe de se promener seul dans le village, à n'importe qu'elle heure de le journée et de la nuit. C'est bien pour cela que j'ai toujours apprécié le toit du monde d'Aeris. l'endroit était extrêmement dangereux a l'époque, et j'étais le seul avec suffisamment d'audace pour y être passé plusieurs semaines, seul ...

Et puis elle s'arrêta, encore plus perplexe.

Je la voyais, elle me regardait, mais ne semblait pas satisfaite de ce qu'elle voyait. Je compris rapidement lorsqu'elle tendit sa main vers ma capuche, en me posant sa question.

Je ne répondis pas tout de suite, j'étais dubitatif. Il y a bien longtemps maintenant que je traçais mon chemin, seul. Moins on me reconnaissait, mieux je pouvais voyager à mon aise en toute tranquillité. Mais il n'y à personne ici, personne à part elle.

Je relâcha sa main, et retira de mes deux mains la capuche couvrant mon visage. Je passa ensuite ces dernières dans mes cheveux demi-longs afin de les sortir de ma capuche et les laisser à l'air libre.

" Pas vraiment non. Une mauvaise habitude sans doute, voilà bien longtemps que je ne m'étais plus habitué à avoir de la compagnie ... "

Je la fixa ensuite de mes yeux noirs, cherchant à discerner l'expression sur son visage maintenant que je m'étais exécuté. Étais-ce cela qui la rendait perplexe ?

" Cela avait-il vraiment de l'importance ? Je t'ai vu, tu semblais contrariée ... "

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Un sourire aparait sur mon visage. Il est bien mieux comme ça, le visage a découvert.

Il m'apparaissait alors moins lointain, plus accessible.

Je reprends alors sa main dans la mienne, un peu pensive.

-Contrariée ? Un peu oui. Je ne comprends pas pourquoi tu te caches.

Pour cacher tes sentiments ? Pour qu'on ne puisse pas te deviner ?

Pour que je ne puisse pas te deviner ?

Tu as le droit de garder ta capuche, ce n'est pas une petite magicienne comme moi qui va t'y obliger.

Mais... Si nous devions continuer les leçons, je préfèrerais pouvoir voir ton visage.

Comme maintenant.

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" Il n'y a aucune raison de s'arrêter en si bon chemin pour ton entrainement. Sauf si vraiment tu souhaites le parfaire avec quelqu'un d'autre que moi. "

Un regard intrigué vers le ciel. Je continuais à marcher, mais d'un pas plus détendu. Pas la peine de se presser maintenant que nous sommes arrivés à Suspendia. Plus de temps pour parler.

" Comment t'enseigner la confiance en restant moi-même distant ? J'aurais du y penser oui ... "

Une pause. Comme une hésitation.

" Je te l'ai dis. Je fais cavalier seul depuis plusieurs années maintenant. Même au sein de ma propre faction, je reste taciturne. Il y a bien longtemps que l'on ne m'avait pas appelé pour un service, surtout par une personne dont je ne connaissais l'identité. Je dois ré-apprendre d'ancienne habitude ... "

La brise était légère et douce dans le village. Elle avait raison, la zone est complétement désertée. On pourrait presque dormir n'importe ou à la belle étoile, nul doute que le bruit ne nous réveillerait pas.

" Néanmoins ... Tu sembles y accorder une certaine importance. N'est-ce vraiment qu'un histoire d'enseignement ? "

Regard froncé et appuyé, sourire taquin presque pernicieux. Pour accentuer ma question, je releva ma main, celle qui tenait la sienne.

A visage révélé, on n'échappe pas à l'emprise de mon regard.

Reponds moi Ciara, tes mots seront écoutés puis perdus à jamais, pris dans les mailles du filet du vent qui se chargera de les emporter loin, là ou personne ne les entendra ... Souviens-toi de ce que tu as écrit. Je bouge mes lèvres sans prononcer un seul mot. Elle peut les voir maintenant, il y a suffisamment de lumière dans le village. Nul doute qu'elle comprendra.

" Votre prix sera le mien. "

Reste à savoir désormais comment elle va l'interpréter.

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-Je ne connais pas grand monde, et encore moins des personnes qui pourrait m'aider comme tu sembles vouloir le faire.

Surtout qu'Exoriel ne serait peut-être pas ravie de savoir qu'il m'apprend à lui empêcher d'entrer en moi. Avec un peu de chance, il gardera nos leçons pour lui. Puisqu'il se dit taciturne, même avec les siens, il y a peut-être une chance.

Une partie de moi à hâte de voir le visage d'Helevorn aussi, la prochaine fois qu'il cherchera à me parler par esprit.

Sera-t-il énervé, surpris ?

Mais, pour le moment, la seule surprise, c'est moi.

Ma main se crispe légèrement sur la sienne. Je voudrais détourner le regard, mais cela me semble impossible. Comme s'il me tenait par des fils invisibles. Je vois ses lèvres bouger, sans qu'un mot n'en sorte.

Pourtant, je sais. Je comprends.

Que cherche-t-il à me dire ?

Que veut-il que je comprenne ?

Mes lèvres s'entrouvrent, sans qu'un son ne s'en échappe.

Il ne sert à rien de faire semblant. Ni de paraître choquée alors que je ne le suis pas.

Ce n'est pas qu'une histoire d'enseignement non. Au départ, si. Mais je ne cherche pas à me mentir à moi-même, à me dire qu'il ne me plait pas.

Et je ne lui mentirais pas non plus à ce sujet.

Tout aurait pu être différent, j'aurais pu ne rien ressentir à son égard. Mais les fait sont là.

Je hausse la tête, petit air de défis.

-Tu me plais.

Mais je ne crois pas que ce soit une raison d'utiliser cette attirance que je ressens pour te faire payer l'enseignement que tu vas m'apporter.

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Piégé ?

J'y ai cru pourtant, en entendant sa première phrase.

Je ne semblais pas la surprendre. A la place, je ressentais comme un défi, comme une envie de résister. Ce n'est pas exactement le genre de défi auquel je m'attendais, mais il semble qu'elle ne cherche pas à mentir malgré tout. Je soupirais en signe de réponse, tout en retrouvant après un certain sérieux sur mon visage.

" Utiliser ? Si tel était le cas, je n'aurais pas eu besoin de venir jusqu'à Aeris " juste pour utiliser ". "

La sincérité est un pas de plus dans l'apprentissage de la confiance.

" J'ai en mon bras gravé le lourd tribut de l'asservissement et de la dépendance. Jamais je ne referais la même erreur deux fois. "

Presque de l'amertume dans mes paroles, malgré le fait que ce soit moi qui ait commencé à jouer avec en la poussant dans ses limites

" Excuse-moi.

C'est réciproque, mais peut-être pas dans le sens ou tu l'entends. Je n'ai jamais ressenti l'aura de la magie Blanche comme je la ressens avec toi. Et cela m'attire. "

... Son regard doré aussi qui me fascinait, je ne pouvais maintenant m'empêcher de le regarder ...

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Il me parle de son bras, et mon regard en est comme attiré. C'était comme demander à quelqu'un de ne passe retourner. Il le faisait quand même.

Encore une fois, je me demande s'il peut se soigner.

A-t-il tout essayé, avant de passer à la scarification ?

Je sens l'amertume dans ses propos. En suis-je la cause ?

Sans doute pas.

D'ailleurs il s'excuse, montrant ainsi qu'elle ne m'était pas dirigée.

Je pourrais lui dire que je comprends, mais ce n'est pas le cas. Et a-t-il besoin de l'entendre ? Je ne pense pas.

Sa déclaration me fait sourire. Attirer par mon aura ?

Je retiens un petit rire.

Pour ma part, ce n'est pas son aura qui m'attire. Elle aurait plutôt tendance a m'oppresser parfois, comme lorsqu'il est apparu devant moi, me prenant par surprise.

Je décide alors de changer de sujet.

-As-tu essayer tous les différents soins qui existent pour soigner ton bras ?

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Changement de sujet. Moi qui m'attendais entendre quelques raisons à son tour, elle me parle plutôt de mon bras.

" Tout essayé ? Je ne sais pas. Tout ce qui était a ma portée en tout cas. Mais ce n'est pas à cause de ça que j'en suis venu à me lacérer le bras. Le jour ou c'est arrivé, je n'ai pas pu dormir de la nuit. La douleur était insupportable, à un point où le suicide reste la première solution envisagé. Je n'ai eu que le courage de passer la nuit à me laminer le bras en nourrissant ma rancœur contre celui qui était responsable. Mon erreur aura été d'utiliser le pouvoir que m'a donné cette malédiction pour terrasser un des proches de celui qui me l'a infligé. Elle est toujours la maintenant la douleur. Moins forte qu'avant certes, mais j'ai eu des années pour m'y habituer. "

Je respira, comme pour faire une pause dans mon discours, jetant un regard attristé sur mon bras.

" Potion. Onguent. j'ai tout essayé. Tout ... sauf la Magie. Mais mon bras ne supporte plus la mienne désormais. Mais c'est une part de moi-même désormais, un peu comme un semblant d'identité qu'il me reste pour me différencier du commun des mortels de ce monde. Mes ailes se sont enflammé sur le soleil du pouvoir. Le mieux que je puisse espérer à présent, c'est de cicatriser, et ... "

Et me venger un jour.

Mais je ne me sentais pas la force de continuer mon discours en risquant de gâcher cette ambiance du reflet de la lumière de la lune sur Suspendia.

Et je me tus, restant silencieux. Comme pour changer de sujet à mon tour.

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Je n'arrive pas à m'imaginer une telle douleur. Le pire semble être la constance. Ne pas avoir de répit.

Je prends son autre main dans la mienne, celle maudite. La lève devant mes yeux. L'observe. Je passe les doigts de ma seconde main sur son bras, effleurant ses nombreuses cicatrices.

Il ne finit pas sa phrase, me faisant lever les yeux vers lui.

Qu'a-t-il voulu dire qu'il n'a pas osé finir ?

Se venger sans doute. Toute cette rancœur qu'il a amassée en lui devrait bien s'échapper un jour, et je ne doutais pas qu'il la laisserais s'acharner sur l'auteur de la malédiction.

Nombreux sont ceux qui chercheraient à faire pareil.

-Il doit bien exister un moyen, à défaut de te soigner, au moins de t'apaiser.

J'hésite.

Après tout il ne m'a rien demandé.

-Je pourrais essayer, si tu le souhaites.

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