Aller au contenu
Terre des Éléments

Suyvel

Membres
  • Message(s) posté(s)

    1116
  • Inscrit(e) le

  • Dernière visite

Messages posté(e)s par Suyvel

  1. Suyvel sentait que la situation devenait plus que délicate.

    Elle ne savait que peu de choses au sujet des druides noirs, mais elle était avertie qu'ils servaient le Chaos et qu'ils constituaient une société secrète des plus dangereuses. Ils n'étaient pas réputés nombreux "“ cela dit, étant donné le mystère qui entourait leur secte, bien malin aurait été celui capable de dire leur nombre réel "“ mais ceux qui parvenaient à développer leurs pouvoirs obscurs pouvaient représenter une menace très sérieuse.

    Malheureusement pour la magicienne, ses options se trouvaient fort réduites. Fuir ? Pas question d'abandonner l'oiseau. Lui permettre de s'enfuir ? Mais elle n'avait aucune issue vers laquelle le guider. Capituler et rendre les armes ? Le druide en profiterait pour sacrifier l'oiseau. Et Suyvel n'oserait plus jamais prier Eolia après une telle faute. Enfin, le druide était un homme... et une drow ne capitulait pas facilement devant un mâle. Par principe. Question de dignité !

    Non, décidément, elle allait droit vers un inévitable affrontement.

    L'ennui était qu'elle ignorait tout de leurs adversaires et de leurs chances de l'emporter face à eux. Le druide lui-même mit fin à l'hésitation de la magicienne, en lançant un ordre bref à l'ent.

    « Bleufresne, écrase ces ennemis de Fimine ! »

    z_ent_10.jpg

    Le sylvanien étendit une vaste main noueuse vers le druide. Des doigts ligneux le saisirent par la taille, puis le posèrent précautionneusement sur le sol de la grotte. Alors l'être végétal se tourna vers les deux Aérides et marcha sur elles de son pas raide. Le druide, lui, resta en arrière, immobile et souriant d'un air supérieur. Manifestement, il avait la plus grande confiance en la capacité de son compagnon à trucider les deux aventurières.

    Suyvel entendait bien lui montrer à quel point il se trompait.

    Elle avisa Elfe, à côté d'elle, qui se tendait, son arme à la main. Elle songea qu'elle pourrait, par quelque sort bien choisi, préparer et faciliter l'attaque de la guerrière qui se faisait désormais imminente "“ Suyvel avait vite réalisé que, dès qu'il y avait du grabuge, Elfe ne connaissait qu'une seule tactique : foncer dans le tas sans attendre et taper jusqu'à ce que plus rien ne bouge. Et elle avait un avantage auquel le druide ne pouvait pas s'attendre : elle avait étudié la sorcellerie, il y a bien longtemps, parmi ses semblables, avant de devenir magicienne. Si aujourd'hui elle n'était que l'ombre de la sorcière qu'elle aurait pu devenir, des malédictions fort simples restaient à sa portée et pouvaient s'avérer décisives.

    Brandissant Cinq-Ents, Suyvel produisit une aura de magie noire afin de pouvoir recourir aux sorts qui lui avaient été enseignés à Menzoberranzan. Elle choisit de lancer Faiblesse sur l'ent. Cette créature était puissante, c'était son principal atout. Faiblesse l'en priverait en réduisant cette puissance et en évitant à Elfe d'avoir à subir trop de dommages en cas de coup subi. Les mots lui vinrent aux lèvres sans effort, alors qu'elle n'avait pas récité l'incantation depuis des décennies. Et elle sentit que le sort prenait effet. Elle sourit.

    « Elfe... Tu peux l'att "“

    L'elfe noire parlait toute seule. La guerrière chargeait déjà. Si Suyvel avait imaginé qu'elle attendrait son signal, elle s'était bercée d'illusions.

    Elle reporta son attention sur le sylvanien, puis sur le druide, et vit que celui-ci marmonnait des paroles qu'elle ne pouvait saisir à cette distance. Elle n'eut néanmoins aucun doute sur le fait que l'homme prononçait quelque formule magique. Lorsque le sort prit effet, elle le reconnut immédiatement.

    Abrogation de la magie.

    Un contre-sort, utile pour annuler les sorts qui s'appliquaient à une cible donnée. Il ne fallait pas être devin pour comprendre que le druide venait de lever la malédiction qui pesait sur l'ent. Du coup, Elfe était en plus grand danger. Il lui fallait l'aider, et sans délai. Suyvel pesta. Si le druide ne donnait toujours l'air de vouloir se mêler du combat, il n'avait pas pour autant l'intention de la laisser libre d'agir comme elle l'entendait.

    La drow arrêta sa stratégie sur un sort de magie blanche, plus puissant et directement offensif, et surtout qui ne pouvait être annulé. Lorsque les sons quittèrent sa gorge, des flammes naquirent dans l'air, au gré des signes cabalistiques tracés par l'extrémité de ses doigts fins. Des lumières changeantes et vacillantes illuminèrent les murs de la caverne, les chargeant de motifs éphémères. La magicienne assembla ces flammèches dansantes en une sphère flamboyante qu'elle projeta vers l'ent.

    La boule de feu dévora l'espace qui la séparait de sa proie en rugissant.

    Tout comme celle qui vint en sens inverse.

    Les deux projectiles se télescopèrent et explosèrent en une gerbe de flammes. Incrédule, Suyvel regarda le druide qui affichait un sourire moqueur. C'était lui qui avait fait cela, bien sûr. La magicienne avait bien entendu parler de la possibilité de contrer une boule de feu par une autre, mais elle avait toujours jugé le procédé peu fiable et franchement risqué. Il fallait un niveau de maîtrise du sort assez considérable pour parvenir à un résultat satisfaisant. Suyvel commençait à être franchement inquiète. Cet adversaire était-il à leur portée ?

    Il lui fallait tenter autre chose. Elle se rabattit sur les bénédictions de son arsenal et lança un sort de hâte sur Elfe. Un charme typiquement aéride, né de la magie des vents. La guerrière était vive et rapide, bien plus que l'ent à la taille impressionnante. En augmentant encore cette qualité naturelle, Suyvel espérait donner à Elfe un avantage suffisant pour frapper plus vite et éviter plus facilement les coups adverses.

    Autre avantage : Suyvel doutait que le druide puisse dissiper un tel sort. Celui-ci prononça néanmoins une nouvelle formule. La drow sentit un sortilège prendre effet, non pas sur Elfe mais sur le sylvanien. Bien qu'elle ne connaisse pas ce sort, elle parvint à l'identifier pour l'avoir souvent vu décrit dans des ouvrages traitant de la magie terrane : Bouclier. Il réduisait considérablement les dégâts reçus en mêlée.

    Un choix très tactique du druide : il contrebalançait l'avantage offensif d'Elfe en en conférant un défensif à l'ent.

    Suyvel, ne sachant plus que tenter encore, tourna son regard vers la guerrière, se demandant comment elle allait gérer ce périlleux affrontement.

  2. Bravo pour l'idée, Kuchi... Je vote pour renommer TDE en Biquetteland. XD

    Plus sérieusement, lorsque j'ai débuté le jeu et trouvé mes premières graines de feuillus, j'en ai conservé en me disant que ça servirait sûrement à faire pousser d'autres feuillus. Comme quoi... ^^

    Bon, l'intérêt de contribuer à la prolifération des feuillus me paraît limité.

    Par contre, on pourrait imaginer que les recettes d'hermésistes (s'agissant de potions) nécessitent des herbes, feuilles, graines, racines, fleurs, à prélever sur des monstres du règne végétal.

    Ca donnerait de l'utilité à des drops qui ne sont là actuellement que pour être vendus.

  3. « Et, pendant une infime seconde, L'Equilibre parfait entre vie et mort, une notion qui t'est chère n'est-ce pas? »

     

    A ces mots, Suyvel s'arrêta net. Elle demeura immobile, figée, tournant toujours le dos à Sélène.

     

    Elle se moque de l'Equilibre ? De ce que je considère comme primordial ? De ce en quoi je crois ?

     

    Elle n'avait même pas besoin de faire face à la Terrane pour sentir son sourire railleur.

     

    Comment ose-t-elle !

     

    Sélène poursuivit sa pensée et son discours.

     

    « Car la mort n'est qu'un recommencement, une fin de cycle qui se perpétuera à nouveau... »

     

    Suyvel pivota pour la dévisager, s'interrogeant cette fois sur le sens profond de ce que la Terrane venait de dire. Bien que cela ne sonnât pas faux à ses oreilles, elle y vit néanmoins un dévoiement malveillant. Et beaucoup d'orgueil.

     

    Pour qui se prend-elle ? Pour la messagère de la Grande Faucheuse ?

     

    Sélène se lança dans un long monologue, le premier depuis le début de leur discussion. Elle y exprima ses certitudes. Et lorsqu'elle dit :

     

    « Et n'aie crainte pour moi, je ne compte rien perdre, mais tout gagner. »

     

    ... Suyvel sut qu'elle n'avait rien écouté de ses avertissements. Elle avait prêché dans le désert.

     

    Autant parler à un mur !

     

    La petite voix familière s'éleva à nouveau sous son crâne.

     

    « Oui, ton ennemie est orgueilleuse, c'est certain... et c'est bien mieux que de n'avoir aucune fierté comme toi, n'est-ce pas ? Elle fait face, pendant que tu fuis... »

     

    Je ne fuis pas : je m'en vais.

     

    « Oui, tu as raison : joue sur les mots. Cela te permettra de nier la réalité, au moins pendant un temps... »

     

    Je ne nie rien du tout ! Je m'en vais car cette discussion est vaine. Elle ne me mènera nulle part.

     

    « La fuite non plus. »

     

    Je ne fuis pas !

     

    « Oui, tu as raison. Ce sont les lâches qui fuient. Et sinon, rappelle-moi : depuis quand es-tu devenue courageuse exactement... ? »

     

    Suyvel serra les dents. Perdue au beau milieu de ce tumulte intérieur, elle pencha légèrement la tête en avant et, les yeux mi-clos, avança lentement vers la Terrane. Sélène continuait ses provocations mais, à ce moment-là, Suyvel n'entendait plus grand-chose, absorbée par son conflit personnel. Pourtant, elle perçut les derniers mots :

     

    « La technique du loup prévaudra toujours sur celle de la brebis ! »

     

    Une fois de plus, la petite voix intérieure fit entendre sa détestable musique.

     

    « Voilà ! Elle a trouvé ce qui te définit le mieux : une brebis ! Une petite brebis noire qui a peur de tout, même de son ombre ! »

     

    Et la voix émit un ricanement joyeux et sardonique. Suyvel se contracta un peu plus sous l'insulte.

     

    C'est faux !!!

     

    « Une petite brebis qui suit sagement le troupeau parce qu'elle a trop peur de se retrouver seule. »

     

    Je suis ma propre voie !

     

    « Une petite brebis qui obéit aveuglément à son berger. »

     

    Je ne suis la brebis de personne ! Je vais où je veux, avec qui je veux !

     

    « Une petite brebis qui a peur du loup. »

     

    Une réflexion qui renvoyait impitoyablement Suyvel aux derniers mots de Sélène. L'Aéride hurla :

     

    « ASSEZ ! »

     

    Suyvel aurait voulu faire taire cette voix, par tous les moyens. Elle releva brusquement la tête, les yeux flamboyants de colère, et tout ce qu'elle vit était la Terrane. Le seul être sur lequel elle avait prise. En un éclair, elle lui décocha une terrible gifle qui fit chanceler Sélène. Puis elle se rua sur elle et la saisit d'une main au niveau du cou, tout en continuant à avancer. Déséquilibrée, la Terrane fut obligée de reculer pour ne pas s'étrangler complètement, jusqu'à ce que ses omoplates rencontrent durement l'écorce d'un arbre. La main gauche de Suyvel vint enserrer son poignet droit, maintenant son bras le long du tronc. Cela ne laissait à Sélène que son bras gauche pour tenter de briser la prise qui lui bloquait le larynx. Le rapport de force aurait pu paraître équilibré, mais il ne l'était pas. Suyvel avait beau être de taille moyenne, son sang drow lui conférait une grande vigueur pour sa mince silhouette. Les femmes de sa race bénéficiaient d'une force physique surprenante, en général supérieure à celle des elfes noirs. Ce n'était pas par hasard qu'elles dominaient la société drow... et que les guerriers drows de l'élite étaient souvent des femmes !

     

    Avec un seul bras, il était douteux que Sélène pût se dégager seule de la prise de l'elfe noire. Et comme celle-ci lui écrasait la gorge et lui paralysait les cordes vocales, elle n'était même pas en mesure de prononcer le moindre sortilège.

     

    Lui restait-il seulement une chance de se sortir d'une situation qu'elle avait - ô ironie - elle-même provoquée ?

  4. D'accord avec l'idée de Malicius.

    Dans l'absolu, je ne suis pas contre la vision de Guix (le modo avec pouvoir de sanction directe), mais donner ce type de privilèges à des joueurs risque de poser d'autres problèmes et d'être source de tensions dans le jeu. Pour bien faire, il faudrait trouver des personnes qui ne jouent pas à TDE. Si cela n'est pas possible, il vaut mieux que la sanction reste la prérogative des admins.

  5. Voici une proposition de description RP. J'ai tenté de couvrir l'ensemble des points recensés dans la fiche. Dites-moi si cela convient. :)

    Je voudrais consacrer ce chapitre à l'un des hôtes les plus singuliers de ces terres : la dénommée Suyvel Ayflesh.

    Singulière elle l'est à coup sûr car appartenant à la race des elfes noirs. Si leur peuple ne nous est pas inconnu, force est de constater que fort peu de ses représentants vivent parmi nous. D'ailleurs, aucune communauté d'elfes noirs n'a jamais été signalée sur la Terre des Eléments.

    Damoiselle Ayflesh fait donc partie de ceux qui ont des origines extérieures. Elle dit venir d'une cité appelée Menzoberranzan, dans le royaume souterrain, situé loin d'ici. A son arrivée parmi nous, elle avouait cent dix printemps, ce qui peut paraître très âgé pour nous autres humains, mais qui est jeune selon les standards de leur race. Les elfes noirs, ou drows comme on les appelle parfois, peuvent vivre plus de sept cents ans. Une personne comme Suyvel a donc a la fois beaucoup d'expérience et néanmoins la tournure d'esprit d'un individu jeune. A titre de comparaison, si elle était humaine, elle aurait une vingtaine d'années, pas davantage.

    Une autre de ses particularités est d'avoir embrassé la carrière de mage. Les elfes noirs usent de magie noire et font des sorciers naturels, redoutables et érudits. Il semble que damoiselle Ayflesh n'ait pas fait exception à la règle et ait été formée en ce sens. Pourtant, à son arrivée sur Aéris, elle s'est entretenue avec les prêtres d'Eolia et a renoncé à la magie noire. Depuis lors, il semble qu'elle n'ait jamais eu recours à autre chose que la magie blanche. Elle est devenue une magicienne chevronnée et représente fièrement sa patrie adoptive d'Aéris.

    Il n'est pas difficile de la décrire tant son allure elfique saute aux yeux. Bien qu'elle ne soit pas de haute stature "“ un mètre soixante au grand maximum, dirais-je "“ elle possède la silhouette fine caractéristique des races elfiques et paraît donc plus de grande taille qu'elle ne l'est. Elle fait montre de toutes les caractéristiques habituelles des elfes et son pas est léger et ses oreilles pointues. Ce qui la distingue, en tant qu'elfe noire, ce sont d'abord son teint sombre et sa chevelure blanche comme le lys, qu'elle porte longue. Ses yeux ont la couleur violette de l'améthyste et si l'on a la chance de les voir de près (ce qui n'a pas été mon cas jusqu'à aujourd'hui), il paraît que l'on remarque ses iris constellés de points argentés, qui rendent son regard encore plus étrange. Nombreux sont ceux qui m'ont déclaré s'être sentis mal à l'aise en croisant son regard. Elle porte les robes de mage traditionnelles, et souvent une cape gris foncé. Pas de chapeau, bien que les coiffes soient répandues chez les mages. Parfois un diadème enchanté, rien de plus. Régulièrement elle troque cette tenue contre une tunique, des pantalons et des bottes. Mais il lui arrive de faire preuve de bien plus de fantaisie vestimentaire. Je reviendrai sur ce point.

    Tenter d'exposer sa personnalité et son caractère constitue un exercice bien plus complexe, car c'est un personne discrète sur elle-même. Ce que l'on peut dire sans se tromper, c'est qu'elle garde un côté farouche et solitaire, même si elle semble régulièrement rechercher le contact avec les gens d'ici. On l'aperçoit souvent en compagnie, en ville. Pourtant des contrastes demeurent. Parfois bavarde, parfois muette. Parfois sociable, parfois inabordable. Parfois calme et réfléchie, parfois impatiente et bouillonnante. Il est malaisé de la cerner sur ces points. Ce qui est sûr, c'est que son comportement n'a jamais été signalé comme véritablement hostile, du moins pas sans raison. Au pire, si votre présence l'importune, elle vous ignorera, ou filera comme le vent. A côté de cela, en bonne société, elle se révèle plutôt enjouée, malicieuse et même joueuse. On la décrit comme une grande curieuse. En tout cas, sa soif de savoir semble avérée, vu le temps qu'elle passe dans les bibliothèques.

    Ai-je dit d'elle qu'elle était discrète ? Là encore, ce n'est pas toujours vrai. Du moins pas en tout point. Dans la société drow, les femmes tiennent les rênes partout, y compris en amour. Il en résulte une grande liberté de mœurs. Lorsqu'une elfe noire s'intéresse à un homme, elle prend l'initiative. Damoiselle Ayflesh en a manifestement conservé quelques habitudes. Il n'est pas rare de l'apercevoir dans les tavernes, se dévoilant dans des toilettes osées "“ parfois outrageuses "“ et aborder des hommes de façon remarquablement directe. Elle y a gagné une certaine popularité auprès de la gent masculine. Popularité relativisée par le fait qu'elle affiche des goûts sélectifs et que tous n'ont pas le succès escompté auprès d'elle. Ainsi que par des rumeurs colportées par d'anciens amants. En amour, elle serait adepte de pratiques pour le moins exotiques qui ne font pas l'unanimité auprès des hommes d'ici. Je reste très prudent sur le sujet car ces histoires pourraient être l'œuvre d'amants bafoués. Un aubergiste m'a témoigné avoir vu à l'occasion cette damoiselle éconduire au vu et au su de tous un compagnon qui n'avait manifestement pas été à la hauteur de ses exigences. Une situation humiliante pouvant conduire à un désir de vengeance.

    Si son engagement envers Eolia paraît sans faille, Suyvel ne semble pas avoir pris parti pour Quen ou Niue. Elle a toujours observé une grande neutralité et nombreux sont ceux qui l'ont entendu prôner l'équilibre entre ces deux divinités. L'Equilibre... Notion fondamentale pour qui souhaite comprendre cette elfe noire. Elle en parle volontiers à qui souhaite l'entendre.

    Ses buts sont au mieux obscurs. D'aucuns disent qu'elle n'est qu'une vile sorcière drow tentant de duper son monde et qu'elle est ici en éclaireur, en prélude à une invasion de grande ampleur. S'il est impossible d'être sûr du contraire, il faut néanmoins avouer que rien ne le laisse penser. Depuis que la menace orque pèse sur ces terres, Suyvel a clairement pris position du côté des défenseurs et a personnellement ramené de nombreuses têtes d'orques. Mais le fait-elle pour nous protéger ou pour mener quelque vendetta personnelle contre les peaux-vertes ? Il est certain qu'elle parle des orques souvent avec mépris, parfois avec colère. Elle a acquis une certaine influence dans la région puisque les régentes de Melrath Zorac ont donné leur aval à un projet d'assaut sur le campement orque de la forêt d'Irliscia, conçu par l'elfe noire. Si la manœuvre a échoué, les elfes en ont néanmoins profité pour ouvrir des brèches dans les défenses et depuis, les aventuriers lancent régulièrement des raids sur la base orque et y sèment le désordre et la mort.

    Comme tous les mages de ces terres, Suyvel est une guérisseuse et, à part ceux qu'elle considère comme hostiles à son clan ou à elle-même, elle dispense volontiers des soins à qui le demande. De même, elle répond souvent favorablement aux requêtes d'assistance pour telle ou telle tâche, surtout émanant de nouveaux venus sur ces terres. Elle est une herboriste experte et une hermésiste confirmée. Elle tient d'ailleurs une boutique, "˜les Philtres de Suyvel', proposant ses réalisations à tout un chacun.

    Bien qu'elle soit magicienne, on l'a parfois vue se servir avec habileté de lames courtes, ce qui laisserait penser qu'elle a suivi un entraînement de guerrier ou d'assassin... chez les drows, c'est la même chose. Les femmes dirigent la société drow et ont accès à toutes sortes de savoirs et de compétences. La torture n'est pas l'art dans lequel elles excellent le moins... L'arme de prédilection de Suyvel semble d'ailleurs être le fouet, qu'elle manie avec une redoutable précision. Plus conventionnellement, elle use d'orbes, de baguettes et de bourdons de mage, bref de tout objet utile dans la pratique de la magie des objets, dans laquelle elle s'est spécialisée.

    Au fil du temps, Suyvel s'est forgée la réputation d'une invocatrice compétente. Outre les esprits de monstres qu'elle convoque lors de ses combats, elle communie avec les élémentaux de l'air, nommés sylphes, et il n'est pas rare qu'elle soit accompagnée de l'un d'entre eux "“ voire de plusieurs. Les sylphes étant invisibles, seuls les gens de magie sont éventuellement à même de dire si l'elfe noire est réellement seule ou non. Les sylphes sont bien sûr fort utiles comme guetteurs ou espions ; ils lui servent également de messagers car il sont capables de capturer les mots dans l'air et de les porter aux oreilles d'autres personnes.

    A son arrivée sur ces terres, il paraît que Suyvel aurait reçu quelques enseignements d'une certaine Arwya, une magicienne Ignée maléfique. Cette sorcière a disparu peu de temps après et on ne lui connaît pas d'autres maîtres. Elle a bien côtoyé un mage Aqueux expérimenté, nommé Mythras, mais aux dires de l'intéressé, cela relevait plus du conseil, voire de la simple correspondance. Elle-même semble disposé à enseigner son art, ayant fait placarder en ville qu'elle étudierait toute demande d'apprentissage. Gyu, un jeune mage Aéride, en a d'ailleurs bénéficié.

    Voilà ce que je puis dire à l'heure actuelle sur damoiselle Ayflesh. Je précise qu'elle a opposé une fin de non-recevoir à ma demande d'entrevue. Elle a abruptement mis fin à notre conversation lorsque je lui ai proposé d'écrire un article sur elle, ce qui n'a guère facilité ma tâche. J'espère vous avoir néanmoins un peu éclairé sur cette étrange figure qui hante nos terres.

    Dith Yrambic

    Scribe de Melrath Zorac

    Bibliographie

    Des hauts et débat: http://constellation.winnerbb.net/t1709-des-hauts-et-debat

    Une rencontre improbable : http://www.terre-des-elements.net/forum/index.php?showtopic=6661

    Petites trahisons entre amis : http://www.terre-des-elements.net/forum/index.php?showtopic=7553

    Et pour ceux qui souhaiteraient visiter son échoppe d'hermésiste : http://www.terre-des-elements.net/forum/index.php?showtopic=6308

  6. Une chose curieuse que j'ai constatée: le correcteur orthographique de FF ne fonctionne plus sur ce forum. Il est pourtant activé. Il fonctionne normalement sur d'autres forums. Je ne sais pas si c'est une question de paramétrage du forum de TDE?

  7. Suite au test du serveur ce week-end, je voulais faire part de mon ressenti général sur cette expérience.

    S'il ne s'agissait que d'un test, je trouve que cela nous a apporté bien plus...

    D'abord, jouer avec PC/PE illimités, cela change tout!

    Moi en tout cas, j'en ai profité pour tester plein de choses nouvelles.

    Et sachant que tout cela sera sans conséquence aucune sur nos personnages dans le jeu, on est bien plus détendu que d'habitude (enfin, c'est mon ressenti). On s'en fiche de mourir, de perdre des trucs, et on retrouve vraiment le plaisir de jouer! :)

    Et j'ai trouvé l'ambiance générale bien plus agréable aussi.

    Bref, je me disais que la chose serait à rééditer de temps à autre. Une sorte d'animation récurrente, en dehors du déroulement normal du jeu, le temps d'un week-end comme celui-ci. La formule me paraît bien.

    Qu'en dites-vous?

  8. Je profite du sujet pour un autre bug sur le serveur de test: d'un coup, ma barre de fatigue est passée au rouge (remplie entièrement, sans aucune raison) et même après plusieurs minutes de patience, elle refuse de descendre.

    Et moi je ne peux plus rien faire, évidemment. :/

  9. J'ai rencontré énormément de lags sur le serveur test.

    Pas tout le temps mais, par moment, c'était à chaque action ou presque. Et des lags pouvant durer plusieurs secondes chacun.

    Je précise que je n'ai pas ce souci sur le serveur officiel.

    En l'état actuel, c'est très embêtant en PvE.

    J'imagine qu'en PvP ce serait rédhibitoire...

    Si le but de ce test est d'évaluer la performance de ce serveur... autant dire que je ne lui donne pas une bonne note. :/

  10. « Folle ? Folle ? Folle de rage, oui ! »

    La colère s'était emparée de Suyvel. Néanmoins, elle vit qu'Elfe n'avait pas compris la raison de son geste. Aussi vociféra-t-elle :

    « Tu n'as pas tué le dernier humain ! »

    La guerrière, remise de sa surprise, se rebiffa.

    « Et alors ? Il n'était plus une menace ! Il avait même lâché ses armes. Et moi je ne tue pas les gens désarmés ! C'est une question d'honneur pour tout combattant digne de ce nom. Et puis je te signale que j'ai préféré voler à ton secours, avant que tu te vides de ton sang ! Bravo pour ta gratitude ! »

    Exaspérée, Suyvel leva les yeux au ciel, même si ce dernier était masqué par des milliers de tonnes de roche.

    « Tu voulais me sauver ? Bravo pour ton sens des priorités ! J'aurais bien pu tenir une minute de plus, le temps que tu terrasses ce fuyard. Il ne t'est jamais venu à l'esprit que ces cinq gaillards-là n'étaient peut-être pas seuls ici... ? »

    Elfe, qui allait pour continuer à protester vigoureusement, en resta muette, bouche bée. Non, manifestement, elle n'avait pas envisagé cette possibilité. Suyvel poursuivit sa remontrance.

    « Grâce à toi, il a fort bien pu aller chercher des renforts ! Et s'ils reviennent à dix ou vingt, on fait quoi ? Hein ? On espère qu'ils feront preuve de l'honneur des combattants que tu me vantes, et qu'ils ne profiteront pas de l'avantage numérique pour nous massacrer ? »

    Chez la magicienne, la colère fit place à l'amertume.

    « En voulant me sauver, tu nous as peut-être condamnées toutes les deux. »

    Silence. Chacune mesurait le péril dans lequel elles se trouvaient désormais.

    En définitive, ce fut Elfe qui y mit fin, en disant à mi-voix :

    « Ca, on ne peut pas le savoir... Mais le mieux serait de ne pas traîner ici. Il faut avancer. »

    Suyvel soupira.

    « Quelle autre possibilité aurions-nous, de toute façon ? »

    Elles discutèrent un instant de la voie à prendre. Celle qu'avait suivie le fuyard semblait à la fois la plus prometteuse et la plus risquée. Ce fut néanmoins celle-là qu'elles adoptèrent, en espérant que ce serait le chemin le plus court pour sortir de la montagne. Une fois dehors, elles pourraient facilement disparaître. Tant qu'elles restaient dans le souterrain, elles étaient presque piégées.

    Elles progressèrent donc le long du tunnel, en entraînant l'oiseau derrière elles. Celui-ci suivit en trottinant sans trop protester, piaillant brièvement par moments, sur un mode plaintif, pour exprimer son impatience de sortir de cet environnement clos. Elles franchirent plusieurs embranchements.

    Le passage montait, maintenant, en une pente régulière. Elles le suivirent sur une longue distance. Suyvel se demandait si ce tunnel avait une fin tant elles avaient marché... et s'il s'agissait bien d'un choix judicieux. Comme chemin le plus court vers l'air libre, il y avait sans doute mieux en la matière.

    Brusquement, elle vit Elfe qui se figeait à ses côtés. La guerrière tendit un doigt incertain vers l'extrémité du tunnel qui se découpait, loin devant elles, sur un ciel nocturne étoilé.

    Suyvel eut du mal à croire ce qu'elle voyait, tant cette vision s'était fait attendre.

    L'instant d'après, remplies d'allégresse, les deux femmes couraient vers la sortie.

    Alors qu'elles en étaient tout proches, une immense silhouette improbable s'encadra devant l'issue, leur barrant le passage. Surprises, elles s'arrêtèrent sur place, à distance respectueuse, pour essayer de comprendre ce à quoi elles faisaient face.

    Un instant, elles crurent que la forêt envahissait le souterrain. Car la silhouette qui emplissait leur champ de vision évoquait un arbre. Puis elles devinèrent la nature de l'arrivant.

    Un ent.

    Suyvel leva un sourcil d'incompréhension.

    Un sylvanien ? Ici ? Que viendrait-il faire dans un souterrain ?

    Elle connaissait fort mal ce type de créature, mais savait qu'elles étaient réputées vivre au milieu des forêts antiques du monde de la surface, et ne jamais les quitter. Lorsqu'elle vivait dans le royaume souterrain, elle n'en avait jamais aperçu un. Alors pourquoi ici, dans cette grotte ?

    « Je vous attendais. »

    Les deux femmes regardèrent l'ent avec surprise. La voix ne cadrait pas avec la créature si grande et si... végétale. On aurait dit une voix humaine. Ce fut seulement à ce moment que Suyvel le vit.

    Un homme. Perché dans les branches de l'ent, assis tranquillement sur l'une d'elles. Un humain entre deux âges, le cheveu encore noir mais le front haut. Il était vêtu de robes d'un vert sombre et d'un manteau brun. La magicienne crut un instant qu'il s'agrippait à une branche de l'ent, mais ce qu'il tenait entre les mains était indubitablement un bâton de mage, taillé dans une branche torsadée.

    Le visage de Suyvel exprima toute la défiance que lui inspirait l'individu. Celui-ci continua :

    « L'avantage de l'endroit, c'est qu'il existe fort peu d'issues. J'ai donc parié que vous sortiriez par la même que mon veule employé. »

    Il désignait d'un doigt une tête qui pendait, attachée par les cheveux, à l'une des branches de l'ent. Les deux femmes reconnurent le rôdeur qui leur avait faussé compagnie.

    « Je ne supporte pas les mercenaires qui prennent la fuite lorsqu'ils sont à mon service. »

    Suyvel avisa avec dégoût d'autres têtes coupées, dans un état de décomposition plus ou moins avancé, qui ornaient les branches de l'ent.

    « Quoi qu'il en soit, vous n'irez nulle part ! »

    La bouillante guerrière ne put s'empêcher de riposter à cette provocation.

    « Essayez donc de nous en empêcher ! »

    L'homme sourit.

    « Mais certainement. Bleufresne, obture-moi cette issue tout de suite. »

    L'ent pivota et saisit un énorme rocher qu'il roula devant l'entrée de la grotte. Celle-ci disparut entièrement derrière le roc, les privant de la lumière des étoiles.

    Le spectacle de cette liberté qui leur était ainsi refusée étreignit le cœur de Suyvel.

  11. « Ne me touche pas avec tes sales pattes! »

     

    Cette exclamation ne tomba pas dans l'oreille d'une sourde. Suyvel songea qu'elle était révélatrice de toute l'estime que Selene lui portait en réalité.

     

    Au temps pour la petite discussion amicale entre collègues, s'amusa-t-elle fugacement.

     

    La suite devait lui donner pleinement raison.

     

    « Tu risquerais d'être en contact avec du sang de tes frères... Vois-tu, moi aussi je fais couler du sang, et ces derniers temps ce sont des Souffles qui ont versé le leur... »

     

    Le ton doucereux de la Terrane dissonait avec le venin du propos d'une façon insupportable pour l'Aéride. Suyvel n'aurait pas été davantage secouée si Selene l'avait giflée au visage. Une petite voix familière s'éleva sous le crâne de l'elfe noire.

     

    « Ma pauvre, tu ne seras jamais bonne à rien. Tu n'es pas capable de protéger tes soi-disant amis d'êtres aussi insignifiants que cette humaine. Pas même de les venger. Alors à quoi sers-tu, exactement... ? »

     

    Ses mains se fermèrent en poings et se crispèrent jusqu'à en faire blanchir les articulations. Une envie de meurtre la balayait toute entière, comme une lame de fond. Cette fois-ci, elle ne songeait pas à tuer Selene pour protéger le secret de ses projets, non. Elle voulait juste l'empêcher de récidiver. Et la faire payer pour ses meurtres.

     

    « C'est ton ennemie, elle te provoque et tu hésites encore ? Tu es si faible... C'est pathétique. »

     

    Un instant, la vie de Selene balança en équilibre instable sur le fil du katar qui, caché dans la manche de Suyvel, lui brûlait littéralement la peau.

    Ironiquement, ce fut la Terrane qui fit pencher la balance, sans doute pas du côté qu'elle escomptait, mais se sauvant elle-même "“ sans le savoir "“ d'une fin violente et prématurée.

     

    « D'humain ou d'orque, le sang reste le même, le souffle de vie ôté à sa victime, ce pouvoir acquis sur les autres, le plaisir inégalable de contempler la mort... Au fond, peut-être ne sommes-nous guère si différentes que tu ne voudrais bien le croire, ne penses-tu pas? »

     

    Ces paroles étaient vides de sens pour Suyvel. La tension qui l'habitait s'atténua, puis s'envola, la laissant libre de réfléchir plus en profondeur.

     

    Le plaisir de donner la mort ?

     

    Elle ignorait ce genre de contentements. Lorsque Suyvel tuait, elle le faisait par nécessité, rationnellement, froidement, sans émotion mais sans plaisir non plus. La vue du sang la laissait de marbre, comme les tombes. Oh, elle avait bien tué par vengeance, ou sous l'emprise de la colère, mais jamais elle n'en avait tiré de satisfaction particulière. Ce genre d'acte lui avait juste permis de tarir la source de sa rancœur ou de sa fureur. Elle n'en avait jamais attendu plus que cela.

     

    Différentes ?

     

    Le mot lui trottait en tête et semblait ne pas vouloir en sortir. Suyvel reprit la parole :

     

    « De quel pouvoir parles-tu ? Quel ascendant acquiers-tu en tuant un ennemi ? Une fois mort, il est définitivement hors de ton atteinte. Tu le libères de toute menace, de tout péril. Quant au douteux plaisir de tuer... le drow moyen te répondrait que le meurtre n'est qu'un outil, une manière d'accéder à ce que l'on désire réellement. Mes frères et sœurs de race, lorsqu'ils veulent s'amuser avec tes semblables, ne les achèvent pas "“ ils leur infligent mille tourments mais les gardent en vie par tous les moyens. Tant qu'il y a de la vie, leurs jeux malsains peuvent continuer. Avec la venue du trépas, tout s'arrête... »

     

    « Nous arpentons peut-être la même route toi et moi, mais nous nous sommes seulement croisées, car nous ne la parcourons pas dans le même sens. Toi, pour je ne sais quelle raison, tu recherches le mal, l'avilissement et la dépravation... Tu t'y complais et tu veux t'y vautrer... Grand bien t'en fasse. Moi, je viens d'un monde fondamentalement maléfique. Un enfer que tu ne peux même pas imaginer dans tes songes. J'y ai vu mon peuple se perdre dans la damnation éternelle par la volonté de Lloth, cette infâme engeance d'un Mal si noir que tu ne pourras jamais ne serait-ce que l'approcher. J'ai réussi à m'y soustraire et j'ai laissé tout cela loin derrière moi... mais je sais pertinemment qu'il n'y a rien au bout du chemin que tu suis, Selene. Par contre, cette route te dépouillera de tout ce qui pourrait donner un sens à ta vie. Et lorsque tu seras au bout, tu n'auras plus rien à quoi t'accrocher. Plus rien du tout. Ta vie t'aura échappé et ton âme sera jetée en pâture aux démons. »

     

    « Puisse ta déesse te protéger de toi-même et te guérir de ta folie... sinon, elle aussi, tu la perdras. »

     

    Un silence, puis Suyvel tourna les talons. La conversation était allée bien au-delà de ce qu'elle avait imaginé ou souhaité. Elle préférait y mettre fin, même si la Terrane ne l'entendrait probablement pas de cette oreille. En guise d'adieu, elle lui lança simplement par-dessus son épaule :

     

    « Ne reviens pas par ici, Selene. »

×
×
  • Créer...

Important Information

By using this site, you agree to our Terms of Use.