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Terre des Éléments

Suyvel

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Tout ce qui a été posté par Suyvel

  1. [HRP] Ce texte a été écrit à quatre mains, en collaboration avec Kaboji. [Fin HRP] Dream team aux Cimes Chapitre Premier Six heures du matin. Les premiers rayons du soleil révélaient l’épaisse brume qui entourait la forteresse du Souffle d’Eolia. Troupe et officiers étaient réunis dans la cour pour le lancer des couleurs. Sur tous les visages, la même interrogation : où était la générale ? Dès que la cérémonie fut achevée, le lieutenant Leih Ceze dépêcha deux hommes pour s’enquérir de la générale Iniorel. Dullahan gratta doucement la porte de la chambre de la générale. « Ma générale ! Générale Iniorel ! Vous êtes là ? Tout va bien ? » Aucun son ne leur parvint. « Laisse-moi faire », décréta Arenator. Avec le manche de son couteau, il frappa violemment contre la porte. Blong ! Blong ! Blong ! La réponse fusa jusque loin dans les couloirs de la forteresse. - Qu’est-ce que c’est qu’ce bordel ? - Ma générale ! Il est 6h20 et vous n’avez pas assisté au lever des couleurs , plaida Dullahan, étonné des propos de la générale. Dans la chambre, Kaboji émergeait difficilement : « … ? Général ? Ca fait vingt ans que ch’uis plus général de quoi qu’ce soit ! … Et j’suis où là ? … Hou ma tête ! J’pensais pas qu’j’avais picolé autant ! » Kaboji se leva péniblement et ouvrit la porte. Dullahan et Arenator se figèrent dans un garde-à-vous impeccable. « Qui qu’vous êtes ? C’est quoi ce souk ? » éructa Kaboji la voix un brin pâteuse. Raides comme des piquets, les deux soldats échangèrent un regard interrogateur. « Générale, dit doucement Dullahan. Vous allez bien ? - Ké général ? Et puis ch’uis où là ? demanda Kaboji. - Dans notre forteresse ! affirma Arenator. Avez-vous besoin d’aide, ma générale ? - … ! Ma générale ? Vous êtes blindés, les gars ! … Au Souffle ? … Laissez-moi cinq minutes. Faut qu’j’vérifie un truc. » Kaboji referma la porte sur les deux soldats médusés. Il inspecta la pièce du regard : « Pas de doute, je n’suis pas chez moi. » Puis il avisa une porte au fond de la chambre et s’y dirigea. Comme attendu, elle donnait sur une salle de bain un peu spartiate avec un petit miroir au-dessus du lavabo. Kaboji vit alors Iniorel dans son reflet, décoiffée et l’œil vitreux. Il fit couler de l’eau, s’en aspergea le visage et regarda de nouveau. Pas de doute, c’était bien Iniorel que Kaboji contemplait. Il recula un peu et se regarda les mains, la poitrine au travers d’une chemise de nuit en pilou, puis de nouveau son image dans le miroir. C’était bien elle, telle qu’il l’avait connue il y a bien longtemps. « Ch’ais pas c’que j’ai picolé, mais c’était du costaud ! » * * * * * Ce même matin. Un peu plus tard et un peu plus loin. Iniorel entrouvrit un œil lorsqu’elle entendit un bruit de pas léger près d’elle. Elle supposa qu’il était l’heure du lever des couleurs et que l’un de ses hommes venait la quérir. Cela lui arrivait parfois de se lever en retard. Puis elle se fit la réflexion que c’était curieux que la personne en question n’ait pas frappé à la porte plutôt que d’entrer. Et elle remarqua que l’arrivant ne faisait même pas mine de la réveiller : il se contentait de poser un plateau sur la petite table près du lit. Deux certitudes vinrent alors se graver dans son esprit : elle n’avait JAMAIS vu cette personne. Et il n’y avait JAMAIS eu de table basse près de son lit. Elle se redressa donc en position assise et toisa l’individu : « Qui êtes-vous ? Et que faites-vous ici ? - Je vous apporte votre bière du matin, maître. » Iniorel se sentit l’esprit encore embrumé, presque fatigué malgré la nuit de sommeil. Et ce n’était pas son habitude. Elle avait l’esprit clair après une nuit normale, et celle qui venait de s’écouler n’avait vu aucun excès particulier. Elle aurait dû se sentir reposée mais ce n’était gère probant. Toutefois, deux mots en particulier trouvèrent leur chemin jusqu’à son cerveau. Ma bière... ? Elle ne buvait pas de bière au lever. Qu’est-ce que cela signifiait ? Et encore plus étrange... ... maître ??? Il est bourré ou aveugle ?! « Dites donc, pourquoi m’appelez-vous maître ? - Mais... parce que vous m’avez dit de vous appeler ainsi. - Enfin ! Je ne vous ai jamais vu ici. - Ca fait une douzaine d’années que je suis à votre service, maître. Vous sentez-vous bien ? - Une douzaine... ? Attendez un peu... » Iniorel se rappela la table basse qui n’existait pas. Prise d’un soupçon, elle regarda tout autour d’elle et ce qu’elle vit conforta son intuition : l’endroit où elle se trouvait lui était étranger. « Où suis-je ? - Dans votre chambre à coucher, maître. - ... qui est censée se trouver où ? - Mais... dans votre manoir, maître. - Qui est censé se trouver où ? - Je... au pied des Cimes, bien sûr. - Bien sûr. » Iniorel se sentait très confuse. Rien ne concordait avec son cadre habituel, au village du Souffle d’Eolia, sauf la dernière réponse de l’homme. Si je ne suis pas chez moi, alors je n’en suis pas loin. La question était : comment était-elle arrivée ici sans s’en souvenir ? Le serviteur, incertain sur la conduite à tenir, profita de son silence et de sa réflexion prolongés pour prendre congé sur la pointe des pieds. Son maître était parfois bizarre – enfin, assez souvent, en fait – mais là, ce matin, il l’inquiétait un peu. Iniorel finit par se lever et prit davantage conscience de son état de fatigue. Elle se sentait lourde, pataude. Son corps mettait du temps à réagir, ses mouvements étaient bien moins vifs et précis. Qu’ai-je bien pu faire pour me retrouver dans un état pareil ? Dans sa réflexion, se passa la main dans les cheveux. Courts. Courts... ?! Elle portait les cheveux longs. Depuis des décennies. Depuis toute petite, en fait. Et lorsque ses doigts effleurèrent sa joue... Ca pique ?! Brusquement alarmée, elle jeta un œil sur la main qui lui envoyait ces informations : large, forte, calleuse. Une main humaine. Une main d’homme, qui plus est. Pour une elfe noire, ça faisait un choc. C’est un rêve. Un stupide rêve. Complètement idiot, mais juste un rêve. Cela semblait le plus facile à croire, mais elle doutait que ce fut aussi simple. Avisant une armoire, elle en ouvrit la porte et découvrit un grand miroir sur la face interne. L’image qu’elle y découvrit lui fit aussitôt comprendre qu’il ne s’agissait pas d’un rêve, mais plutôt d’un cauchemar. Kaboji la regardait dans le miroir. Sauf que ce n’était pas Kaboji. Il n’y avait personne d’autre dans la pièce. C’était son propre reflet, mais très différent de celui qu’elle voyait habituellement dans la glace. Sentant la panique la gagner, elle se força à retourner s’asseoir sur le lit et à rassembler ses pensées. Je suis dans le corps de Kaboji. Qui se trouve chez lui, très certainement. Il a une maison au pied des Cimes, non loin du village du Souffle. Mais comment est-ce possible... ? La magie. Il ne peut s’agir que de magie. Mais qui aurait fait ça ? Kaboji... ? Non, il n’y connaît rien, ou pas grand-chose. Et puis, où est mon corps ? Une question angoissante qui la décida à agir vite. Son corps devait se trouver dans sa chambre, au village du Souffle, là où elle l’avait laissé hier soir en s’endormant. Mais il lui fallait le vérifier au plus tôt. En outre, si elle était réellement victime d’un sortilège, tous ses grimoires étaient là-bas. Deux excellentes raisons d’y aller sans tarder. Elle se choisit une tenue dans l’armoire, tout en pestant contre les goûts vestimentaires du rôdeur, et quitta le manoir en coup de vent. Il était grand, ce manoir, bien plus que dans son souvenir. Kaboji semblait l’avoir considérablement agrandi depuis l’époque où – On s’en fiche. Ce n’est pas le sujet. Elle traversa les plateaux herbeux, parsemés de souches d’arbres, et se rendit jusqu’à la porte fortifiée de sa faction. « Holà du château ! C’est moi, votre générale ! Ouvrez-moi ! » Zabuza vint jeter un œil depuis les créneaux du chemin de ronde. « Scusez-moi, mon brave, mais vous ne ressemblez pas à ma générale. Mais alors pas du tout. - Zabuza ! Oui je sais, mais c’est moi, c’est bien moi. Ouvre, je n’ai pas de temps à perdre, il faut que – - Déjà, je vous saurais gré de ne pas me donner d’ordres, mon bon monsieur. Et puis d’arrêter de tenter d’usurper l’identité de ma générale, aussi. Ca m’arrangerait. - Mais c’est moi, te dis-je ! - Cessez immédiatement, je ne le tolérerai pas plus longtemps. Dernier avertissement avant représailles. Je pourrais fort bien signaler ce comportement inadmissible à Iniorel. - Mais je suis Iniorel, bougre d’âne !!! » Si Zabuza n’opta pas pour un rapport immédiat, il se saisit d’une bassine dont il jeta le contenu à la tête de l’indésirable. Et Iniorel se retrouva couverte de pluches de légumes divers. Scandalisée d’être traitée de la sorte, par un de ses lieutenants en plus, elle s’enflamma et commença à promettre mille sanctions au guerrier. Deux bassines d’eaux usées plus tard, sa colère s’était refroidie et elle comprit qu’elle ne se ferait pas reconnaître ni même inviter à entrer. Me voilà à la porte de mon village ! Ce qui était humiliant. Peut-être plus que les douches récentes, mais ce fut en ruminant sa vengeance qu’elle renonça et fit demi-tour. Quand tout sera rentré dans l’ordre, je connais un guerrier qui va être abonné aux corvées de latrines un bon moment... Pour l’heure, elle avait besoin d’un bon bain et de vêtements propres. Et le seul endroit auquel elle songea comme destination possible était son point de départ.
  2. Sous sa forme spectrale, le fantosh se révélait un adversaire délicat à affronter : les attaques physiques n’avaient pas prise sur lui. Fort heureusement, la magie, elle, semblait l’affecter. Les sorts lumineux de Selene, en particulier, le faisaient reculer vivement, et même protester, d’après son sifflement où se mêlaient rage, peur et dégout. Les sorts de Hycate le secouaient également, mais le fantosh était résistant. Il fallut plusieurs coups au but, portés à pleine puissance, avant qu’il ne se dissolve dans l’air de la petite pièce souterraine, comme s’il retournait au néant. Un néant dont trois autres spectres étaient alors déjà sortis. Une partie de chat s’engagea, les fantosh tournant autour des deux intruses et tentant de les surprendre pour se saisir d’elles, et les vivantes – décidées à le rester – essayant de les éloigner d’elles. Un jeu assez compliqué dans une pièce relativement exiguë, sans position abritée ou facile à défendre. Un cri de détresse informa Hycate que la partie prenait une mauvaise tournure. Selene venait de se faire agripper par un spectre ! Et à en juger par ses forces qui déclinaient et sa pâleur à faire peur, le fantosh était en train de lui soutirer son énergie vitale. Hycate, pourtant peu impressionnable, sentit ses cheveux se hérisser sur sa nuque. Un drain de vitalité. Qui opère par contact, manifestement. Voilà pourquoi ils essaient de nous toucher. La drow déchaîna aussitôt une rafale de sortilèges d’attaque aussi puissants que possible, droit sur le spectre, tout en gardant un œil sur les deux autres. Si je me fais prendre moi aussi, c’est la fin ! Hycate, agile et rapide, parvint à les tenir à distance, et le spectre qui avait capturé Selene finit par céder sous la violence de ses assauts. Il lâcha sa proie, non sans avoir doublé de volume. Selene trouva encore la force de crier : « Elle se nourrissent de notre énergie, si ça continue comme ça elle deviendront de plus en plus fortes! » Ce qui tira une grimace à Hycate. S’ils deviennent plus puissants, ça va vraiment se gâter pour nous... D’autant plus que trois autres spectres avaient fait leur apparition. Ils étaient donc maintenant six à leur tourner autour. Hycate avait beau se multiplier pour faire face à toutes leurs attaques, elle sentait bien qu’elle arrivait au point de rupture. D’un moment à l’autre, l’un des fantosh allait franchir leurs défenses et s’emparer de l’une d’elles. Même moi, je ne tiendrai pas seule face à cinq de ces horreurs. Pas ici en tout cas. Un repli semblait dès lors s’imposer, mais en était-il encore temps ? Pouvaient-elles se frayer un chemin jusqu’à la surface sans se faire prendre ? Hycate en doutait. Le meilleur plan aurait été de jeter en pâture aux fantosh une proie facile, destinée à leur faire oublier la drow un instant – juste assez longtemps pour filer comme l’éclair. Mais le seul appât ici présent était Selene. Est-ce que je la sacrifie pour m’en tirer ? C’était une option, bien évidemment. La plus rapide, la plus facile. Et Hycate n’était pas du genre à faire dans le sentiment quand sa vie était en jeu. D’un autre côté, si elles étaient ici, c’était précisément grâce aux pouvoirs de Selene. L’abandonner elle signifiait renoncer à ses pouvoirs à l’avenir. Une perspective qui n’enchantait pas particulièrement la drow. Elle peut encore m’être utile. Quelles sont mes autres options ? Le second choix était celui de continuer le combat. Hycate croyait moyennement dans leurs chances de le remporter. Cela d’autant moins que d’autres spectres pouvaient à tout moment rejoindre leurs six semblables déjà présents. Ce qui l’amena à considérer la troisième possibilité. Est-ce que je tente d’en appeler aux pouvoirs de la Reine Araignée... ? C’était probablement leur meilleure chance d’en sortir indemnes toutes les deux. Si Lloth est bien disposée à mon égard. Là était l’inconnue. Suyvel avait renié la déesse et son culte. Or Lloth n’était que peu encline au pardon. Si elle était toujours en colère après elle, Hycate risquait fort d’en faire les frais. Lloth pouvait ignorer sa requête. Hypothèse la plus optimiste. L’autre étant qu’elle en profite pour me tuer et entraîner mon âme dans ses Abysses. Il était toujours délicat pour une de ses prêtresses de savoir si elle était dans les bonnes grâces de Lloth. Celle-ci ne laissait que rarement paraître son déplaisir. Elle se plaisait à laisser ses suivantes dans l’incertitude. Ce qui était une façon de les pousser à faire montre d’un zèle permanent. Hycate avait récemment mené quelques cérémonies en l’honneur de sa déesse, et ses sacrifices avaient été acceptés, dévorés par les araignées – les créatures de Lloth. C’était de bon augure. Pour autant, Hycate n’avait encore aucune certitude. Voilà peut-être une bonne occasion d’en savoir plus long. Une requête mineure ne devrait pas indisposer la Reine Araignée. Lloth pouvait conférer à ses adeptes un certain pouvoir sur les morts-vivants. C’était à cette capacité que Hycate pensait pour les sortir d’affaire. Elle finit par se décider et, se concentrant sur le nom de sa déesse, formula un appel à Ses divins pouvoirs : « VADE RETRO ! » La voix de Hycate tonna dans la pièce, comme emplie d’une puissance qui lui était bien supérieure. Des particules d’un mana noir comme une aile de corneille se formèrent dans l’air autour des fantosh et s’agglutinèrent sur eux. Les morts-vivants hurlèrent de douleur et de détresse, rompant leur sarabande menaçante et se mettant à voleter en tous sens, comme pour échapper à une nuée d’insectes furieux. L’un d’entre eux finit par disparaître dans un mur, probablement en espérant que la distance le sauverait de ce supplice. Mais la manifestation la plus éclatante – au sens littéral – du pouvoir de Lloth fut ce qui se produisit pour le fantosh qui s’était gorgé des forces de Selene : il explosa silencieusement en un million de fragments et retomba comme poussière. Hycate exultait. « Créatures sans âme ! Craignez le pouvoir de la Reine Araignée ! » Et elle se tourna vers Selene, une expression de triomphe sur les traits. « Sors maintenant ! » Elle laissa à Selene plusieurs secondes d’avance, le temps de s’assurer que tous les fantosh restaient bien sous l’influence de son sort et ne faisaient pas mine de poursuivre la Terrane. Puis elle se décida à faire retraite à son tour. Mais elle se força à ne pas courir : elle prit le risque de tourner les talons et de partir en marchant, sans se hâter. Lloth me protège. Ce n’est pas à moi d’avoir peur. Je suis Sa prêtresse. Je suis Sa voix. Qu’ils me craignent ou ils goûteront à Son courroux ! Et ce fut sans être inquiétée qu’elle parut en haut des marches, toujours sans se presser, altière et orgueilleuse. Outre la satisfaction de savoir désormais qu’elle avait recouvré les faveurs de Lloth, elle avait offert à Selene une petite démonstration des pouvoirs que la sombre déesse accordait à ses vestales. Des pouvoirs bien réels, comparés à ce que Niue ou Quen ont à offrir : de belles paroles, autant dire rien ! Cela devrait amener l’humaine à réfléchir sur ses allégeances et lui faire comprendre où se trouvait son intérêt. Selene partageait avec Hycate une soif de puissance presque inextinguible et ne pouvait qu’être tentée par la noire puissance de la Reine Araignée. Tout en souriant à Selene, elle leva un sourcil comme pour l’interroger, mais aucun mot ne franchit ses lèvres. Alors ? Qu’en dis-tu ? Elle était curieuse de voir comment l’humaine allait réagir.
  3. Hycate observait l’appel aux Esprits de la Terre avec le plus vif intérêt. Elle-même était une invocatrice compétente mais, à cause des allégeances passées de son alter ego, elle ne pouvait guère espérer invoquer autre chose que des esprits de l’Air, qui ne lui seraient d’aucune utilité dans la situation présente. Maintenant que Suyvel n’était plus qu’un fâcheux souvenir, et qu’elle avait mis fin à tout lien avec le Culte d’Eolia pour se tourner vers Lloth, elle pouvait peut-être escompter quelque résultat sur tout type d’élémental. Mais elle en doutait. Eolia ne m’aura pas pardonné d’avoir écarté Suyvel, qui était une de ses fidèles. Et les autres Seigneurs élémentaux ne verront pas d’un bon œil une requête d’une prêtresse de la Reine Araignée. Aussi avait-elle préférer s’abstenir, du moins tant que le besoin ne s’en faisait pas davantage sentir, et se tourner vers les convocations démoniaques. Pour le reste, par chance, Selene était là. En revanche, elle était manifestement novice en la matière et ses incantations se prolongeaient sans recevoir de réponse. Elle n’avait pourtant pas l’air de mal s’y prendre, Hycate en était convaincue, mais elle manquait d’expérience et de maîtrise. Cette attente s’étira sur des heures et la drow finit par s’en agacer. Elle eut toutefois la sagesse de ne pas houspiller sa comparse – un geste qui l’aurait distraite de son invocation et qui l’aurait probablement condamnée à tout recommencer depuis le début, ce que Hycate n’aurait pas supporté. Lorsque l’élémental parut, ce fut donc comme une délivrance pour la drow. Elle faillit bondir en avant pour prendre la discussion en main et activer les choses, mais se rappela qu’elle risquait surtout de tout faire échouer. Aussi se contint-elle, quitte à se mordre les lèvres. Selene dispose de toute la faveur de Fimine. Elle va y arriver bien mieux que moi. Et de fait, les négociations furent agréablement brèves. Le gnome de pierre qui s’était manifesté se borna à prendre connaissance des désirs de son invocatrice, et ne sembla nullement vouloir s’ y opposer. Toutefois, la présence de Hycate constituait un obstacle que l’entité surnaturelle ne manqua pas de souligner d’une question. La drow serra les dents. J’aurais dû prendre mes distances. M’éloigner durant le rituel. Ma curiosité pourrait bien nous coûter cher. Mais Selene fit preuve de sang-froid et déclara : « Elle est une de mes disciples, elle a choisi la mauvaise voie par le passé mais elle désire se racheter et vénérer Fimine. » Hycate eut un léger sursaut. Une disciple ? Vénérer Fimine... ? Et puis quoi encore ?! C’est du délire et elle le sait. Elle eut alors l’intuition de ce que sa comparse tentait d’accomplir. Elle le sait, mais le gnome non. Et il n’a aucun moyen de le vérifier. De fait, l’esprit parut se contenter de cette assertion et fit appel à plusieurs de ses frères pour commencer à dégager un passage dans le sol. Les secousses qui en résultèrent ébranlèrent le sol alentour, menaçant de jeter à terre les deux femmes, mais ce ne fut que passager et aucun dégât apparent n’en résulta. Le tunnel, en revanche, béait de nouveau vers les profondeurs. Les esprits se retirèrent en avertissant Selene qu’elle n’avait qu’une heure devant elle avant que le passage ne se referme. C’est assez court, mais ça devrait être suffisant. Hycate faillit s’engouffrer dans le boyau obscur avant de se rendre compte que Selene risquait de rencontrer quelques soucis dans ces conditions. La drow comptait sur son infravision naturelle pour percer les ténèbres. Selene n’en était pas dotée. Elle était en train de sortir une lanterne de son sac et de l’allumer. Hycate s’en serait bien passée mais elle aurait dû faire une croix sur l’assistance de sa comparse, aussi la laissa-t-elle inonder le tunnel de la lumière tremblotante de la flamme. Quarante marches plus bas, le passage était barré par une porte, qu’elle ouvrirent tant bien que mal à cause des gonds encroûtés de terre. Et derrière s’ouvrait une crypte en mauvais état : le laboratoire du magicien, à n’en pas douter. L’autre bonne nouvelle était que le lieu était totalement désert. Aucun danger. C’est parfait ! Hycate se précipita en avant, avide de faire main basse sur les trésors que l’endroit ne pouvait manquer de receler. Elle se mit à trier tout ce qu’elle trouvait sur les tables et les étagères du lieu : fioles, cornues, objets magiques, livres... rien n’échappa à son œil critique. Elle ouvrait chaque grimoire, chaque rouleau de parchemin qu’elle dénichait et le parcourait rapidement pour jauger la valeur de sa trouvaille. Elle n’avait pas l’intention de tout emporter : seuls les savoirs antiques et rares retiendraient son attention. Et soudain, en déroulant un parchemin, elle ouvrit de grands yeux. Le gros lot ! Encore mieux que ce que j’espérais ! Se souvenant brusquement de la présence de Selene, elle coula un regard en douce derrière elle. La Terrane était toujours là, non loin d’elle, mais elle lui tournait presque le dos et n’avait rien remarqué, trop occupée à farfouiller dans le bric-à-brac du lieu. Hycate fit discrètement disparaître le parchemin dans sa manche. Celui-là est pour moi. Inutile qu’elle le sache ; ça évitera des fâcheries. Puis elle poursuivit ses recherches, ravie de ce premier résultat. Ce fut alors qu’elle l’entendit. C’était comme une lamentation, et Hycate crut un instant que l’humaine se plaignait de cette tâche, ou d’un manque de résultats dans cette fouille. Mais la seconde fois, Selene également leva la tête et interrogea sa complice du regard. C’était quoi, ça ? Pour la troisième fois, la plainte se fit entendre dans la pièce. C’était plus fort. Plus net. Oh non... ça veut dire que ça se rapproche ? Soudain alarmée, Hycate murmura quelques formules de protection basiques. Elle ne savait pas à quoi elle avait affaire, elle ne savait même pas si elle était menacée, ou comment – mais elle pressentait un danger et ne voulait pas être prise totalement au dépourvu. Une silhouette apparut à l’entrée de la salle. Ou du moins juste à côté, traversant le mur pour apparaître aux yeux des deux femmes. C’était une silhouette indistincte, une ample cape marron et déchirée, dotée d’un capuchon rabattu sur le front. Le vêtement flottait à un demi-mètre au-dessus du sol et aucun pied, aucune jambe n’était visible. Lorsque la créature releva la tête, elle n’offrit nul visage à contempler – rien que des os. Le sang de Hycate se glaça. Un spectre ! Probablement une des créatures appelées par l’ancien propriétaire des lieux... Le fantosh leva deux mains décharnées devant lui et attaqua en émettant une nouvelle lamentation lugubre. « Attention, évite tout contact ! » Hycate suspectait dans l’attitude du mort-vivant une intention de se saisir de l’une d’elles. Elle en ignorait la raison et préférait rester dans l’ignorance.
  4. Aucune chance de mourir à niveau équivalent? J'ai déjà été tuée en étant niveau 400.
  5. Parce qu'il existe des HL qui ne font pas de PvP (un exemple au hasard: moi ). Ces HL bénéficient d'une relative protection face aux tueurs BL grâce à la différence de niveaux. Ca fait partie des intérêts d'être HL.
  6. Du pour et du contre. Pour: ça aiderait effectivement un peu les joueurs BL contre les tueurs HL. Contre: en contrepartie, ça exposerait les joueurs HL aux tueurs BL. J’attends de voir les arguments des uns et des autres pour me décider.
  7. Et voici le bon jour pour remercier notre prêtresse favorite de ses bons soins (et de ses bons petits plats, aussi). Joyeux anniversaire, Calyso!
  8. Déjà un an, douze cycles lunaires... il est temps de réactualiser ce sujet. Honorons donc celle qui anime ce joli forum avec son concours d'écriture, et remercions-la de tous ses efforts. Joyeux anniversaire, Selene!
  9. Voici venir le jour où le cabot git. ^^ Joyeux anniversaire, Kaboji.
  10. Comme l'Ouroboros, la boucle est bouclée, le jour est revenu, et donc... Bon anniversaire, Arcsys!
  11. Tyrel a trouvé ce jour un certain nombre d'objets, manifestement perdus lors d'une mort accidentelle, à la teinturerie du marais (le coucou a encore frappé). La personne ayant perdu ces objets est invitée à se faire connaître (merci d'envoyer un MP à Tyrel dans le jeu). Tout lui sera restitué.
  12. En ce début avril 2017, un compteur sur la page d'accueil de TDE affiche un compte tout rond: 8.000. Ca valait bien une petite capture d'écran.
  13. Baracil, je me demande si ce n'est pas lié au fait que le garde se trouvait sur la case visée par la téléportation lorsque tu as voulu sortir?
  14. Pour ce 1er avril, Tigrrr a annoncé que Baracil allait rejoindre l'Alliance... ... et qu'il serait bientôt désigné comme successeur et nouveau général de la faction. Je vous laisse découvrir la réaction des intéressés (photo de l'intérieur de la forteresse de l'Alliance lors de l'annonce): C'est ce qu'on appelle faire l'unanimité, je crois.
  15. En ce samedi 1er avril 2017, Iniorel a décidé de peaufiner ses techniques de camouflage. Et c'est plutôt réussi: essayez donc de la repérer. Leçon numéro 1 : se fondre dans le décor.
  16. Allez, je relance le concours du plus gros boulet. Pour bien faire, élargissons-le au maximum: le principe est de raconter une chasse particulièrement longue et infructueuse, défiant les statistiques et déjouant les pronostics. Voici une petite anecdote personnelle toute récente: je m'étais lancée dans la chasse aux sceaux de résurrection d'un monstre du marais, la multibec rousse. Il m'aura fallu en tuer 4.000 pour voir le bout du tunnel. Normalement, vu mon niveau de chance (93%), les statistiques doivent être autour d'un sceau tous les 500 ou 600 monstres tués. Sur 4.000 multibecs, j'aurais dû trouver plus ou moins 7 sceaux, j'en ai eu un... Contente.
  17. Instruction et pédagogie : l’histoire de Melrath Zorac pour les enfants Ce jour-là, c’était le barde Hassuran, de passage en cette belle ville de Melrath Zorac, qui assurait les cours pour les jeunes enfants de la cité. Le bourgmestre lui avait demandé de remplacer la maîtresse habituelle, indisposée, et ce choix suscitait des commentaires parmi la population locale : « Pourquoi diable avoir choisi un barde pour faire la classe à nos enfants ? - Hé bien les bardes sont des gens souvent très instruits... - Oui mais pourquoi celui-là ? C’est un étranger de passage. - Oui, comme tous les bardes. Ils ne font que passer. C’est leur métier qui veut ça. - On aurait pu trouver mieux comme enseignant pour les petiots, tout de même. Un barde, c’est fait pour conter et chanter... - Ah toi, tu n’as pas encore entendu chanter Hassuran Setourix, sinon tu ne dirais pas ça ! » Loin de se douter de tous les commentaires que sa fonction provisoire faisait naître, le barde en question assurait sa charge avec sérieux. Ou du moins, il essayait. « ... Alors maintenant, nous allons parler un peu de l’histoire de cette belle cité. Saviez que – - Oooh non, pas de cours d’histoire, c’est nul ! l’interrompit un de ses élèves, guère plus dissipé que les autres. - Ah mais c’est votre maîtresse qui m’a demandé – - Oui mais la maîtresse elle est même pas là alors on n’a qu’à en profiter pour faire autre chose pour une fois ! - Ouais, on pourrait faire un cours de châteaux de sable, hein m’sieur ??? - Silence les enfants ! On fait le cours d’histoire comme prévu ! Et ceux qui parleront pendant auront droit à une visite de l’infirmerie ! - Non, pas l’infirmerie ! s’écria une petite fille. L’infirmière, m'dame Calyso, elle m’a fait une piqure la dernière fois... - M’sieur, moi je veux bien y aller. Madame Calyso, elle a toujours des bonnes choses à manger, c’est elle qui s’occupe de la cantine aussi... - Oh oui ! Moi, la dernière fois, elle m’a même donné un bonbon. - Oui mais toi t’es le chouchou d’abord ! - Même pas vrai ! - Ca suffit ! On se tait et on écoute ! » Ramenant un semblant de calme dans la classe, le barde aborda le chapitre du jour. « Savez-vous qu’il y a cinq siècles, le nord de cette belle cité était fort différent d’aujourd’hui ? Car là se dressait fièrement l’entrée d’un grand royaume nain... » Il ouvrit les bras en un ample geste et obtint l’effet théâtral souhaité. « ... le Rachsrak ! » Il parvint ainsi à capter quelque peu l’attention très volatile de son public. « De nos jours, le Rachsrak n’est plus visible en surface. Ses portes sont enterrées et scellées au cœur des montagnes des Cimes. A l’époque, en revanche, il existait une vaste entrée en surface, taillée dans le granite, une œuvre d’art telle qu’il n’en existe que chez les nains, maîtres mineurs et sculpteurs. Oui, une entrée aussi magnifique que colossale, qui conduisait à l’intérieur du Rachsrak, jusqu’à la salle du trône de pierre, où le roi nain donnait audience à ses sujets comme aux visiteurs étrangers. Ce roi avait beaucoup d’influence dans la région, car les nains étaient encore nombreux, puissants et bien armés. Ils constituaient une force majeure avec laquelle il fallait composer. Autant dire que le roi était très sollicité. Pour vous donner un exemple, il paraît qu’à l’époque, un couple d’humains inconscients avait voulu bâtir une maison non loin de là. Et ils n’avaient pas demandé la bénédiction des nains. Ils eurent à peine le temps de poser les fondations qu’ils étaient délogés et chassés du désert septentrional. Le roi ne badinait pas avec tous ceux qu’il considérait comme des gêneurs ou pire, comme des voleurs. Car les mines suscitaient bien des convoitises. » Ces derniers mots provoquèrent des réactions dans la jeune assistance. « Moi mon papa, il dit que ce sont les nains les voleurs. - Voui, le mien aussi, il dit que les nains, ils nous ont volé les mines, que tout ça, ça appartenait à la ville. - Mais non les enfants, ce ne sont pas des voleurs, voyons ! Effectivement, les terres en surface appartenaient à la ville, mais les notables de l’époque avaient conclu un accord avec les nains pour exploiter différents filons de pierre et de minerai. - Ouiii mais mon papa il dit que les nains ils ont tout gardé pour eux. C’est rien que des voleurs ! - Et puis les nains c’est grossier, ma maman m’a dit. - Et puis c’est rien que des arsouilles qui boivent de la bière tout le temps ! - Bon ça suffit ! Vous voulez que je vous envoie en sortie de classe avec Baracil ? - Ah naaan ! fit une petite fille. La dernière fois, m’sieur Baracil a dit qu’il allait nous perdre dans la forêt et qu’on ne pourrait plus jamais retrouver notre maison ! - Moi j’veux bien y aller, m’sieur. Une fois, y avait m’sieur Baracil qui ne retrouvait plus le chemin de la ville, on s’est baladé toute la journée, comme ça on n’a pas eu classe et en plus, quand on est arrivé, il s’est fait disputer par nos parents, hihihi ! - Et la fois où on avait fait une partie de cache-cache et où il s’était caché dans les cactus ? On avait dû aller chercher m’dame Calyso pour le soigner après ! C’était super drôle ! - Bon les enfants, on reprend... » soupira le barde. Heureusement, à ce moment-là, son invité entra. Il s’agissait d’un maître mineur de la ville, qu’il avait sollicité pour la partie technique de son histoire. « Comme je vous le disais, les nains exploitaient une partie des mines au nom de la ville. Il leur fallait pour cela creuser des tunnels dans le granite des montagnes. J’en profite pour vous poser un petit problème de calcul : combien de nains faut-il pour creuser en deux jours un tunnel de 28 mètres dans du granite ? » Un silence studieux s’installa durant de longues minutes. Puis, quand les enfants eurent fini de répondre, le barde laissa la parole à son invité afin qu’il puisse faire son exposé et donner une réponse très complète. Lorsque ce fut chose faite, le barde en revint à son récit. « Les mines étaient alors très étendues dans la région, c’était bien avant l’explosion qui allait en sceller une grande partie. A l’extérieur, on pouvait voir des rails sur des centaines de mètres. Cela faisait partie des infrastructures mises en place par les nains pour exploiter les mines dans de bonnes conditions : ils utilisaient des wagonnets sur roues pour sortir le fruit de leur labeur des entrailles de la terre et l’acheminer jusqu’à l’entrée du Rachsrak. Ils avaient également mis en place un système de monte-charge pour remonter les chargements les plus lourds, ou bien ceux qui venaient des tunnels le plus profonds. - Moi, mon père il m’a dit que les nains, une fois, ils avaient creusé trop profond et qu’ils avaient réveillé quelque chose dans les ténèbres du Rachsrak. - Oui alors moi aussi j’ai entendu parler de cette histoire grotesque qui ne repose sur rien et le prochain qui m’interrompt, je l’envoie en cours de magie avec Selene ! - Ah nan, pas avec m’dame Selene la sorcière ! s’exclama un mouflet. La dernière fois, elle a dit qu’elle allait me changer en chenille et me donner à manger aux oiseaux si je ne me taisais pas... - Oui, c’est trop dégueu, les potions qu’elle nous fait faire, dit une petite fille avec une grimace de dégoût. - Moi j’trouve ça rigolo. Tu te rappelles la fois où notre potion n’arrêtait pas de faire de la mousse ? Ils ont dû fermer la classe trois jours le temps de tout nettoyer... - Silence ! » aboya le barde excédé. Il expira profondément pour restaurer son calme, tout en se demandant s’il avait été bien inspiré d’accepter ce poste. Il devrait sans doute tenter de négocier quelques gages supplémentaires pour sa peine. « Je disais donc... les nains avaient mis en place de nombreuses infrastructures à la sortie des mines, dans le désert septentrional, et cela jusqu’au pied de la muraille nord de la ville. D’ailleurs, ils avaient fini par s’accaparer le mur. Il savaient mis en place des échelles, puis un système d’échafaudage et enfin, un monte-charge. Ainsi, ils pouvaient stocker un certain nombre de choses sur le chemin de ronde, à l’abri et en sûreté, car les nains se méfiaient des voleurs. Le mur nord constituait un point facile à surveiller, et ils y entreposaient tout ce qui avait de la valeur à leurs yeux : leurs affaires, leurs outils, leurs tonneaux de bière, leurs armes... à tel point que le chemin de ronde devient vite impraticable. La garde de la ville protesta, mais en vain. D’ailleurs, les nains ne les laissaient même plus accéder à cette portion du rempart. C’était presque devenu un territoire nain. - Mon papa a raison, les nains, ce sont tous des voleurs ! - Ca suffit ! Pour le cours de demain, vous voulez que ce soit Suyvel qui s’occupe de vous ?! - NAAAANNNN, pas l’elfe noire ! hurlèrent à l’unisson les garnements terrorisés. Elle va sûrement nous fouetter ! - Moi mon papa, il dit qu’il aimerait bien que l’elfe noire le punisse une fois pour voir... - Silence ! Que je puisse terminer ce cours ! » Ce soir-là, quand le barde sortit de la salle de classe, il se demandait comment il allait procéder le lendemain pour calmer cette bande de petits monstres en culottes courtes. Peut-être en se déguisant en Radegonde... ? Il considéra l’idée un moment avec intérêt, puis finalement l’écarta. Il ne voulait pas traumatiser de jeunes enfants non plus.
  18. Si la pioche avait vraiment disparu, là, on est devant un bug exceptionnel et il faudra en avertir Keril. L'essentiel est que tu l'aies retrouvée.
  19. Bonjour Alinoe, La pioche simple (c'est son nom, je crois) étant un objet de quête, tu ne peux ni la perdre ni la vendre, il est donc étrange que tu ne l'aies plus. Es-tu bien sûre de ne pas l'avoir laissée dans ton coffre chez Brinks? Je t'invite à vérifier à nouveau.
  20. Niveau 21. Ca n'apporte rien, il n'existe aucune recette au-delà du niveau 20. Juste pour le plaisir.
  21. Il est vraiment... Il est vraiment... Il est vraiment phé-no-mi-nou !!! Hé oui, c'est le jour de Tigrou. ^^ Joyeux anniversaire, chef !
  22. Déjà un an que ce sujet a été créé, jour pour jour... il est donc temps de le réactualiser. Joyeux anniversaire Daddy !
  23. La fin du rituel religieux avait fait naître des questions chez Selene. « Salut Hycate! Oui, je vois que tout est bien installé ici, c'est immense... Des offrandes à Lloth? Ah oui je vois, mais des offrandes humaines aussi? C'est qui ces personnes, des criminels, des harmoniques ou ennemis de ta déesse? » La drow sourit à la mention des offrandes humaines. « Au-delà de l’offrande de l’énergie vitale du sujet, ce qui compte dans les sacrifices à Lloth, c’est l’âme qui lui est consacrée. Les animaux en étant dépourvus, il faut bien trouver des sujets adaptés au rituel. Humains, nains, elfes... font de bons sacrifices. Les elfes sylvains, en particulier, satisfont les appétits de la Reine Araignée, puisque ce sont nos ennemis héréditaires. Lorsque je voudrai faire de meilleurs sacrifices, je m’arrangerai pour en capturer un ou deux... Pour l’heure, je me borne à faire enlever quelques habitants de la région. Et ceux qui ne peuvent ou ne veulent me servir finissent sur l’autel. Hum... des criminels, tu disais ? » Hycate parut soupeser l’idée un moment. « Ils ne feraient pas de meilleurs sacrifices que d’autres... mais peut-être que je pourrais en enrôler certains afin de leur confier certaines tâches subalternes. Lorsque j’aurai amassé assez d’or, pourquoi pas... » Selene la tira de ces considérations. « De quels projets parles-tu? Je pourrais sans doute t'aider, moi aussi, non? » La drow en revint à la raison de son invitation. Elle sourit, car Selene la connaissait bien. « Oui, bien sûr. C’est pour cela que je t’ai invité aujourd’hui, mais tu t’en doutes. » Selene porta son attention sur un serviteur qui passait à côté et émit un nouvelle remarque. « Et les esclaves, c'est qui? On en a vraiment besoin tu crois? » Hycate eut un regard surpris pour sa comparse. Lorsqu’elle lui expliqua les coutumes de son peuple, elle vit que l’humaine s’agitait sur son siège. « Mais... attends! Tu ne crois pas que ça va attirer l'attention de la population alentour? Il finiront par ne plus nous faire confiance, voire pire, alerter les adeptes de Quen sur nos agissements! Et puis de quel droit on prend la vie de tous ces gens. Il ne nous ont rien fait! Moi je veux bien combattre des ennemis, des gardes, des mages ou des combattants, mais pas la simple population innocente! » Hycate prit un air peiné. « Tu me crois incapable d’être discrète ou quoi ? Mes démons enlèvent des personnes isolées, sans laisser de témoin. Aucune chance que quelqu’un nous attribue ces enlèvements, la plupart des gens parlent simplement de disparitions inexpliquées. Quant aux adeptes de Quen, même s’ils nous soupçonnaient, il faudrait déjà qu’ils nous trouvent ! J’ai soigneusement dissimulé ce repaire par la magie, comme tu l’as vu. Et même s’ils parvenaient jusqu’ici, ils devraient encore faire face à quelques défenses magiques que j’ai préparées... et à mon service d’ordre. » D’un geste, elle désignait négligemment Kurg, qui rôdait non loin d’elles, et ses semblables. « De quel droit prend-on leur vie ? (La drow eut l’air sincèrement éberlué) Mais du droit du plus fort, bien sûr ! Et ils ne représentent rien à nos yeux... juste la populace locale sur laquelle nous sommes appelées à régner tôt ou tard, lorsque notre quête de puissance nous emmènera vers les plus hauts sommets ! Nous aurons tous les droits sur eux, y compris de vie et de mort... Autant qu’ils s’y habituent tout de suite. Les faibles servent les puissants, c’est dans l’ordre naturel des choses. Toutes les sociétés que je connais fonctionnent sur ce principe, les humains ne font pas exception... Qu’est-ce qui te chagrine là-dedans ? » Selene secouait la tête pour marquer sa désapprobation. « Non, là, je t'avoue, je ne nous reconnais plus trop dans tout ça! C'est pas le lieu, mais les esclaves, les sacrifices, ça devient dément là! » Hycate eut un fin sourire. « Considères-tu que le pouvoir est démence ? » Elle la laissa examiner la question et ses implications. Depuis un moment déjà, elles s’étaient lancées toutes deux dans une course à la puissance personnelle, elles n’avaient aucune divergence de vue à ce sujet et Hycate le savait. Là où Selene semblait en désaccord, c’était sur les retombées de ce pouvoir acquis. Hycate, elle, savait parfaitement quoi en faire : la société où elle avait grandi était pétrie de pouvoir, et les puissants faisaient tout ce qui leur chantait. « Si oui, le fait que notre environnement devienne dément voudrait dire que nous sommes sur la bonne voie. » Elle eut un clin d’œil complice. « Revenons-en à mes projets, si tu veux bien. » La drow était un peu déçue du manque apparent d’appétence de la Terrane pour les fastes du pouvoir, mais cela ne changeait en rien ses plans. « Je me suis renseignée sur un ancien Académicien qui se livrait autrefois à certaines recherches peu orthodoxes. Tu sais que les Sages interdisent certaines pratiques comme la sorcellerie, et qu’ils restreignent certaines spécialités comme la nécromancie. Ils la tolèrent, tant qu’ils estiment que cela ne met pas en danger leurs précieux savoirs et leur sécurité. Le mage dont je te parle était féru de rituels antiques comme de nécromancie et s’était livré à différentes expériences – - Jusqu’à ce que l’une d’elles tourne mal ? - Jusque à ce que l’une d’elle fonctionne trop bien, en fait. Le mage a apparemment levé une horde de puissants morts-vivants qui ont échappé à son contrôle et failli l’écharper. Le genre d’incident que les Académiciens ne tolèrent pas, évidemment. Le mage en question s’est enfui en catastrophe avant que ses pairs ne lui demandent des comptes, et on ne l’a plus revu dans la région. Les morts-vivants ont été contenus dans le laboratoire du mage et un prêtre de Fimine a été sollicité de toute urgence pour sceller ladite pièce, vu qu’elle se trouve en sous-sol. Et c’est là que ça devient intéressant... » Hycate fourragea dans une pile de grimoires et parchemins disparates et s’empara d’un document qu’elle tendit à Selene. « Voici le rapport du prêtre. Il dit qu’il a eu recours à des Enfants de Fimine pour reboucher définitivement le tunnel qui menait à la pièce souterraine. Le tunnel, uniquement. Pas le laboratoire. Ce qui signifie que les travaux du mage doivent toujours s’y trouver. Tu me suis ? » La drow se remit à farfouiller dans la pile pour en extraire un plan de l’Académie. « Et j’ai pu localiser l’endroit où se situe cette crypte. Je vois donc deux façons de procéder. Première solution : nous ouvrons un nouveau passage depuis la salle située au-dessus du laboratoire, à travers les dalles et la terre... de gros travaux en perspective. Et je doute que les Sages voient cela d’un bon œil. En plus, il n’est pas dit que nous tombions exactement au bon endroit du premier coup. Ca pourrait nous prendre un certain temps... D’où la seconde solution : une adepte de Fimine que je connais en appelle aux esprits de sa Déesse pour obtenir d’eux qu’ils lui indiquent le lieu exact et qu’ils lui rouvrent le passage. Et alors nous pourrions faire main basse sur tout ce que le mage a dû abandonner dans sa fuite : anciens grimoires, reliques magiques... Qu’en dis-tu ? » Hycate sourit, comptant sur l’attrait que représentait un ancien laboratoire de magie rempli de savoirs antiques pour une assoiffée de connaissances comme Selene...
  24. Aujourd'hui sera une journée pétillante. Évidemment puisque c'est celle de la reine des bulles. Joyeux anniversaire Shorion!
  25. Sous un soleil Ardan Lisse comme un miroir, la surface du lac oriental de Melrath Zorac s’étalait sous la lumière de midi. Rien ne semblait devoir troubler la quiétude ambiante. Pas une âme en vue, pas le moindre animal. Pas même une ride à la surface de l’eau, preuve que les poissons eux aussi s’étaient pour l’heure retirés. Seule la végétation, en cet instant, attestait que la vie existait bien ici. Quelques palmiers ondulaient paresseusement dans la faible brise estivale. Des plantes d’eau se gorgeaient de soleil, indifférentes à la chaleur caniculaire. Et trois barques vides, amarrées, oscillaient mollement sur l’onde. Sur la terre ferme, la vie semblait suspendue également. Les filets des pêcheurs lacustres séchaient sous la chaude caresse des astres du jour. Les hommes avaient disparu, laissant même sur place une partie de leur labeur. Quant aux roulottes qui tenaient lieu d’atelier pour les réparateurs de barques, elles étaient silencieuses et closes pour le moment. En cherchant bien, peut-être aurait-on pu trouver quelque citoyen de la cité voisine endormi à l’ombre d’un arbre, la tête enfouie sous un chapeau à larges bords. La ville en elle-même ne connaissait pas davantage d’agitation. Les rues s’étaient vidées, y compris des enfants qui y couraient pourtant le plus clair du temps. Le haut des remparts n’était plus arpenté par le moindre soldat, mais cela était en fait un problème récurrent : la ville devenait trop petite, surtout pour les marchands à la recherche du moindre espace pour leur étal ou leur entrepôt. Certains avaient donc pris l’habitude de stocker caisses et tonneaux sur le chemin de ronde, du moins pour leurs marchandises qui ne craignaient pas la chaleur. Du coup, les gardes de la ville devaient se frayer un passage comme ils le pouvaient, et étaient parfois obligés de renoncer, tout bonnement. Ce qui n’allait pas sans créer quelques frictions avec les marchands, naturellement. D’où des éclats de voix réguliers, mais qui avaient, pour l’heure, eux aussi disparu. La ville avait connu un essor sans équivalent : le climat tropical sec faisait de l’eau une ressource rare et précieuse. L’oasis – c’était ainsi que l’on désignait le lac oriental de Melrath Zorac – était devenue un haut lieu d’intérêt, de rencontres et donc de commerce. Mais passé l’heure de midi, les choses se calmaient très vite, avant de reprendre en fin d’après-midi. Ainsi allaient les choses ici : c’était l’heure de la sieste. Les quatre soleils resplendissants faisaient fuir tout le monde en ces heures les plus chaudes de la journée. Surtout le soleil rouge, le plus gros des quatre. Fief d’Ardan, fils de Vulfume, il était celui qui chauffait le plus le monde, et sa taille était responsable de ce climat très chaud. Dans ce monde, le cataclysme du Mont Brisé n’avait jamais eu lieu, et l’enchaînement d’évènements qui avaient conduit à la réduction du soleil rouge par Nyx ne s’était jamais produit. Au faîte de sa puissance, Ardan avait apposé sa marque sur ce monde et régnait dans les cieux embrasés.
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