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Terre des Éléments

Suyvel

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Tout ce qui a été posté par Suyvel

  1. Peupliers et quinquinas en fait, mais c'est toi qui vois.
  2. Tyrel peut te fournir le bois contre le sceau de tubercule si ça te va.
  3. Suyvel

    Beubaille

    Coucou Noé. En voyant ton nouveau récit dans la section RP, je me suis dit chouette, Noé revient et en plus c'est pour écrire. Inutile de préciser que mon enthousiasme s'est légèrement modéré.... ^^' En tout cas, merci à toi pour ta présence et ton implication dans le jeu. Tu as toujours été quelqu'un d'agréable, avec qui on avait envie de jouer et d'écrire. Tu resteras dans ma mémoire comme celui qui félicitait toujours les autres. Rien que pour nous avoir appris à dire bravo sur la criaillerie, je te dis encore merci. Je te souhaite plein de bonnes choses. Bonne route à toi.
  4. Et un an de plus pour Ezechiel, qui s'est fait rare depuis un moment. Bon anniversaire si tu repasses par là.
  5. Un an déjà, et on ne voit plus trop Bartimeus rôder par ici. Bon anniversaire tout de même, le magicien qui se fait rare.
  6. « Oh... C'est assez incroyable... Je dois dire que je suis surprise... Tu as raison, et si je comprend bien tes propos, rendre hommage à la déesse araignée ne m'empêcherait pas de continuer à honorer aussi Fimine et Niue. » Hycate, qui reprenait de plus en plus la mentalité d’une prêtresse zélée, faillit bondir en entendant la dernière partie de la phrase, et réprimer vertement de telles paroles. Hérésie !!! Voilà ce qui lui traversa l’esprit à ce moment-là. Mais elle se contint in extremis. De fait, Selene était une hérétique, une hérétique qu’elle essayait d’amener de son propre gré sur les voies de Lloth. La sermonner d’emblée aurait été contreproductif. De tels propos lui auraient coûté cher dans ma ville natale. Lloth était une déesse jalouse. Ses prêtresses ne le savaient que trop et veillaient à garder le peuple drow dans Son église. Les hérétiques – ceux qui vénéraient d’autres dieux – étaient châtiés aussi durement qu’impitoyablement. Fort heureusement, Selene n’était pas dans une ville drow, et Hycate non plus. Elle ne pouvait donc pas compter sur la force de coercition de l’Eglise de Lloth pour faire rentrer Selene dans le rang. Il lui fallait la séduire, elle se le répétait sans cesse pour ne pas l’oublier, pour ne pas céder à la tentation de la châtier pour sa foi divergente. La drow en était là de ses réflexions lorsque Selene, qui semblait ne pas s’être aperçue de son conflit intérieur, ajouta : « Bon, tu m'as convaincue, je suis désolée d'avoir douté comme ça. En tout cas, je comprend que tu te tournes vers ta déesse et je ne critiquerai plus cela, promis! En fait, je suis presque curieuse d'en savoir un peu plus. Ta déesse, elle accepte d'être honorée même par ceux qui ne viennent pas de sa terre natale, même par ceux qui ne sont pas Drows? » Une avancée qui ôta un grand poids à Hycate et chassa ses pensées néfastes. Enfin, on progresse ! L’intérêt avoué de Selene lui ouvrait des portes, et Hycate avait de quoi satisfaire sa curiosité. « Lloth accepte les dévotions de tous, qu’ils soient d’une race ou d’une autre. Même si elle est souvent associée à notre peuple, c’est uniquement parce que son culte s’est essentiellement répandu parmi mes semblables, presque exclusivement en fait. Tout un chacun peut l’adorer et bénéficier de Ses Grâces. La seule condition existante est pour ceux qui souhaitent accéder à la prêtrise de la Reine Araignée : il faut être de sexe féminin. Lloth est une déesse matriarcale, qui promet le pouvoir aux femmes, et ne tolère donc que les femmes dans Son clergé. » Un petit sourire complice à l’endroit de Selene. « Tu remplis donc toutes les conditions pour devenir une vestale de Lloth. » Son sourire s’élargit. « Et quand ce sera chose faite... tu pourras montrer à tes camarades masculins de l’Au-Delà ce qu’est la vraie puissance. Ca te dirait de voir ces gros machos s’incliner devant toi ? Peut-être même devenir la première femme Général de ta faction ? » Elle lui laissa le temps de visualiser la chose, que le plaisir anticipé la tente encore davantage. Puis elle reprit : « Pour l’heure, je vais avoir pas mal de choses à t’apprendre : les préceptes de Lloth, son modèle matriarcal, les prières, les rites... et aussi quelques sorts profanes, notamment celui dont je t’ai donné une petite démonstration. Je te propose de retourner à notre repaire. Nous en profiterons également pour inspecter notre butin fraîchement gagné, qu’en dis-tu ? » Dans sa manche, elle sentait le parchemin qu’elle avait escamoté, et elle brûlait d’impatience de le lire en détail. Mais elle était presque aussi impatiente d’amener Selene sur les voies de la Reine Araignée. Hycate était certaine que l’humaine y gagnerait beaucoup en puissance, et elle aurait besoin d’une acolyte avec de grands pouvoirs pour mener à bien les plans qu’elle échafaudait.
  7. On peut savoir ce que Sanae a fait pour progresser d'un coup comme ça? ^^
  8. Un aon a passé, et voici revenu ce jour mémorable. Joyeux anniversaire Aon!
  9. Tyrel peut te fournir les ressources bûcheron. Iniorel se charge de celles de tanneur. Et moi de celles d'herboriste. Comment ça, je te monopolise???
  10. Nan, je réfléchis quand même avant d'enchérir. ^^ Mais Tyrel a un joli pécule en banque et il ne lui sert pas trop, alors autant se faire plaisir une fois de temps à autre. D'une façon générale, sur TDE, si tu tapes les bons monstres, tu n'as aucun souci financier.
  11. Déjà un an, les bavouilles ont séché, il est temps de remettre ça. ^^ Joyeux anniversaire Tapate!
  12. Je pense que Tyrel ira jusqu'à 15.000 PO.
  13. Tyrel te propose les 5.000 PO demandées.
  14. Déjà un an et notre Pikaguix se cache toujours. Je vous propose de crier tous en chœur pour le faire sortir de sa tanière: Bon anniversaire, Guix !!!
  15. J'ai remarqué aussi ces derniers temps que le jeu laguait chez moi, alors que je n'avais pas de souci particulier avant. Il donne l'impression d'être moins réactif et j'ai même des gels de l'image et du jeu pendant 2 ou 3 secondes, ceci régulièrement.
  16. Un an de plus et toujours rapide comme la foudre. Joyeux anniversaire Alzeus.
  17. Bonjour Zezette, Contente de te voir revenir vers TDE, même si tu rencontres quelques difficultés. Je ne sais pas ce qui pose problème, le mieux serait sans doute d'envoyer un message à Keril, notre admin bien-aimé.
  18. Un an est passé, ça fait une corne de plus à vider à la taverne. Joyeux anniversaire, Khorne.
  19. « Bon... je... Oui je dois admettre que ta déesse te confère désormais de sacrés pouvoirs. C'est... intéressant et surprenant. Mais ce qu'elle demande en échange, tes histoires de sacrifices... c'est trop! » Si Hycate avait escompté un intérêt franc et enthousiaste de la part de Selene, elle aurait été déçue. La Terrane semblait repousser l’idée de rejoindre le culte de la Reine Araignée. Mais la drow sut déceler le trouble qui habitait sa comparse. Et ses premiers mots trahissaient un intérêt voilé, certes, voire muselé, mais qui n’en était pas moins réel. Elle est tentée et ça lui fait peur. Rien de très étonnant à cela après tout. Selene était une fidèle de Fimine depuis... combien de temps au juste ? Hycate n’en savait rien, mais aussi loin que remontaient ses souvenirs, elle avait toujours connu la Terrane comme une fidèle zélée de la Mère de la Terre. Son allégeance à Niue était plus récente, mais sa conviction n’en était pas moins forte : au fil de leurs innombrables discussions théologiques, Hycate avait eu tout loisir de s’en rendre compte. Remettre sa foi en cause doit être vraiment dur. S’apercevoir que ce en quoi l’on croit ne vaut pas la peine d’être défendu... c’est comme douter du sens que l’on a donné à sa vie. Du coup, elle se raccrochait au premier prétexte venu pour repousser en bloc l’idée d’une conversion à Lloth. La première réaction de Hycate aurait été de morigéner sa comparse pour son manque de lucidité mais cela n’aurait rien donné de bon. Au contraire, si elle voulait l’attirer vers sa religion, elle devait la convaincre, ou mieux, la séduire. « Oui, les pouvoirs que confèrent la Reine Araignée sont grands. Et c’est pour cela qu’elle exige le prix du sang en retour. Personnellement, mon cas était un peu particulier, à cause des actes de... mon autre moi-même. Il m’a fallu réaliser un certain nombre de sacrifices afin de rentrer dans les bonnes grâces de ma déesse. Si tu devais un jour lui rendre hommage, tu n’aurais pas ce handicap. Quant aux sacrifices, où est le souci ? Lloth exige de l’énergie vitale avant tout. Combien de vies as-tu déjà interrompues, que ce soit en ma compagnie ou avant même de nous rencontrer ? Tuer ne te dérange pas. Ca ne t’a jamais dérangé, je le parierais. Lloth ne demande rien d’autre. Si sacrifier de pauvres hères sans défenses te pose problème, tu pourrais fort bien lui offrir la vie de tes ennemis. Il suffirait de les capturer et de les sacrifier selon les rituels appropriés – que je serais en mesure de t’enseigner. » Hycate laissa Selene y songer, mais sa réponse fut à l’image de la première et confirma ce que la drow avait intuitivement saisi. « Et puis, toute ma vie jusque-là a été consacrée à Fimine et à Niue. Les pouvoirs que j'ai, la magie que je peux faire, et celle que toi aussi tu utilises ou utilisais jusque-là, vient des dieux élémentaires et karmiques. Je ne peux pas renier ça. » La Terrane s’accrochait à sa foi première, à sa déesse élémentale comme à Niue. Toute fois, les arguments qu’elle avançait n’était pas entièrement vrais, et cela laissa une belle ouverture à Hycate pour rétorquer : « Quoi ? Tu m’as vu renoncer aux sorts que j’utilisais avant de rejoindre les rangs de la prêtrise de la Reine Araignée ? Non, pas pour la plupart en tout cas, et tu le sais pertinemment. Certains des pouvoirs que tu possèdes sont liés à tes dieux, pas tous. Les magiciens utilisent avant tout des sortilèges issus de la magie profane, comme la Frappe Céleste ou le Souffle de Magie Blanche. Tous ces sorts ne relèvent pas de la magie divine, tu pourrais donc continuer à les utiliser même si tu reniais ta foi. Bien sûr, Fimine te donne un ascendant sur ses enfants, mais Lloth te conférerait du pouvoir sur les siens : les démons des abysses, comme Kurg. Et sur les morts-vivants, comme tu as pu le constater toi-même. Niue, lui, te donne accès à certains sortilèges de magie divine, comme Châtiment de l’Unique. C’est de la poudre aux yeux, si tu veux mon avis ! Là d’où je viens, il existe des sortilèges de magie profane qui ont à peu près le même effet – et qui sont plus puissants ! Si tu le voulais, je pourrais très bien les partager avec toi. » Le regard qui lui adressa Selene en disait long sur son incrédulité. « Quoi ? Tu en doutes ? Alors laisse-moi t’offrir une petite démonstration. Allons plus loin, dehors. » Lorsque qu’elles furent en un lieu calme et désert, Hycate s’arrêta et lança a à sa comparse : « Reste tout près de moi. Ne t’éloigne pas. Sous aucun prétexte. » La drow commença à incanter et une redoutable puissance naquit dans les cieux au-dessus de leurs têtes. Peu de temps après, des rochers en feu s’abattirent en sifflant autour d’elles, causant des impacts terribles et des explosions de flammes. Lorsque Hycate y mit fin, une large zone était ravagée autour d’elles. Cette partie des jardins, encore si verte, si vivante une minute plus tôt, ne ressemblait plus à rien, si ce n’était à une désolation. Une partie des jardins de l’Académie. Cette pensée fit tiquer Hycate. « Viens, ne restons pas ici. Les sages ne vont pas apprécier mes talents de jardinage, je pense. Autant être loin quand ils viendront ici. » Et elle se dirigea vers l’entrée des tunnels, non loin de là.
  20. Plus un zeste, c'est le jour de Citron! Ou de Mystica, comme on préfère. Bon anniversaire, Mystica.
  21. Un an est passé, le volcan s'est-il endormi...? Voilà l'occasion de le réveiller! ^^ Bon anniversaire Héphaïstos!
  22. Chapitre troisième Kaboji avançait sur les pentes raides menant aux Cimes lorsqu’il comprit sa première erreur. Ne jamais, jamais, aller en montagne avec des talons. Surtout dans la neige… Il comprit sa deuxième erreur en descendant l’escalier. « Mais comment font-elles ? » songea-t-il en descendant les marches avec beaucoup de précautions. Lorsqu’il fut en bas de l’escalier, il s’assit sur la dernière marche. Il enleva les escarpins et se frotta machinalement les pieds. En regardant autour de lui, il soupira d’aise, heureux de retrouver ces terres qu’il avait transformées. Plus une vache et plus de fourmi. Il avait épuisé le massif de granite pour construire son manoir. Ah ! Son manoir ! De hauts murs percés de quelques fenêtres, et ses tours à chaque angle, abritant les escaliers desservant les trois étages, et la tour centrale où il aimait se rendre pour admirer le paysage au soleil couchant. Il se sentait bien. Le dragon incendiaire volait au loin, majestueux. Il en avait grillé quelques-uns celui-là, qui avaient essayé de s’approcher trop près de sa demeure. En échange, il fournissait du bois et ne s’approchait jamais du nid situé dans les falaises. Le doux gargouillis des cascades lui était une douce musique. Avec le reste de granite, il avait fait ériger des colonnes sur lesquelles les passants pouvaient admirer des représentations des anciens dieux, ainsi que quelques mises en garde s’ils s’approchaient de trop près du manoir sans y être invités. Ses yeux se posèrent sur ses mains, fines et fermes, qui malaxaient ses pieds. Le bruit des cascades, le petit vent chaud du sud qui apportait les odeurs de la plaine et ses petits massages l’emmenèrent dans une douce rêverie. Certaines images de la matinée lui revenaient et provoquaient de chaudes sensations. Une idée un peu bizarre lui vint tout à coup à l’esprit : s’il devait rester femme, il serait content que ce soit dans ce corps. Il contemplait encore les prairies et, au loin, son potager lorsqu’il vit une forme rose penchée sur une fleur. Instinctivement, il voulut saisir son Chu Ko Nu lorsqu’il comprit, troisième erreur, qu’il était non pas un rôdeur mais une nécromante et qu’il ne savait pas comment ça fonctionnait ! Un escarpin dans chaque main, en guise d’arme, il descendit le second escalier et s’approcha de ce qui semblait être une jeune femme occupée à recueillir des pétales. Il ne semblait pas y avoir de danger. - Bonjour ! salua Kaboji. - Hein ?! s’exclama la jeune femme en sursautant. - Je suis Ka… la générale Iniorel, du Souffle. Nécromante de mon état, bluffa-t-il. - Enchantée, si je puis dire, je suis Kat Astroff, apprentie de la sorcière Hécate Homb. - Et que faites-vous par ici ? - Ho ! C’est un peu compliqué. Pour mes travaux pratiques, je dois réaliser des enchantements et j’ai besoin de certains produits, comme ces pétales. - Et vous travaillez sur quoi en ce moment ? - Hé bien, en théorie, nous sommes sur le cours d’inversion de karma chez les nez fastes. Heu ! pardon ! Les néfastes. - Et ? s’enquit Kaboji qui, confusément, sentait que la clef du problème n’était sans doute plus bien loin. - Hier soir, je me suis entraînée mais je me suis aperçue d’une erreur dans ma potion et que j’avais lancé le sortilèges des amants éconduits. - Sur qui ? s’alarma Kaboji. - Ca je ne sais pas. Il est parti comme une flèche. Mais il était très beau. - Et qu’arrive-t-il à ceux qui reçoivent ce sortilège ? sollicita, le plus calmement possible, Kaboji. - Si j’ai bien compris, si l’un des deux est encore amoureux, chaque esprit va dans le corps de l’autre. Cela les oblige à se retrouver. C’est mignon, non ? - … Et ça s’inverse comment ? - Comme pour les grenouilles, avec un baiser bien sûr ! Rigolo, non ? - … … Pas vraiment. C’est tombé sur moi et je vais retrouver mon corps dans ce manoir, là-bas. Suivez-moi ! - Et mes pétales ? - Plus tard, si Iniorel ne vous transforme pas en crapaud ! En maugréant, Kat suivit Kaboji qui se dirigeait vers le potager. Par habitude, il y jeta un petit coup d’œil pour voir si tout allait bien. La grande ombre qui fondit sur eux précéda de peu la longue traînée de feu lancée par le dragon incendiaire. D’un bond, il sauta sur la jeune sorcière et roulèrent sur le côté. Offusquée, cette dernière se releva et s’exclama : « Navrée, mais vous n’êtes pas mon genre ! » Puis, avisant quelques flammèches dans les cheveux de Kaboji et sur son manteau, elle les tapota gentiment et ajouta : « Tiens ! C’est un sortilège que je ne connaissais pas ! » Se souvenant de son apparence, Kaboji comprit qu’il devait faire vite avant un nouvel assaut du dragon. Il poussa Kat devant lui et l’obligea à dévaler le dernier escalier et à courir vers l’entrée du manoir. Avec le talon de son escarpin, il frappa à la porte, qui s’ouvrit presque immédiatement sur Kaboji. « Vite ! Embrasse-moi ! » cria Kaboji. * * * * * Iniorel se trouvait non loin de la porte quand elle entendit frapper. Elle alla ouvrir et eut un choc, puisque ce fut elle-même, ou du moins son corps, qu’elle vit devant elle ! Un corps qui lui cria de l’embrasser. Ce qui confirmait son soupçon initial. Ca, c’est du Kaboji tout craché ! La colère flamboya en elle et elle leva le poing, prête à châtier celui qu’elle croyait responsable de son état. Mais c’était elle qui lui faisait face. Elle ne pouvait pas frapper son propre visage ! Elle resta là, le poing levé, à hésiter quant à la conduite à tenir, puis finalement se contenta de l’agripper par le col et de le secouer tel un prunier. Comme toute elfe noire, Iniorel était mince et légère, le corps de Kaboji devait faire presque le double de son poids. Kaboji, dans le corps de l’elfe noire, ne pouvait pas lui résister. Elle lui hurla au visage : « QU’AS-TU ENCORE FAIT ?! - Tu vas tout d'même pas frapper une faible femme ? fit mielleusement Kaboji. - Je ne vais pas... me frapper moi-même, tu veux dire ! Et réponds à ma question ! - Non ! - Quoi ?! Tu refuses de me répondre ? - Je ne t'ai jamais rien demandé sur ce ton et en omettant jamais de dire s'il-te-plaît ! répondit Kaboji d'une voix douce en faisant les yeux de biche. - Tu... tu essaies d'abuser de la situation? fit une Iniorel suffoquée. - Non ! répondit plus sérieusement Kaboji, mais nous n’avons pas parlé ensemble depuis des années et la première chose que tu me dis est un reproche. J'ai été plus courtois, je te signale ! - Je... bon, je veux bien l'admettre, mais si je suis hors de moi... heu, enfin, en colère, je veux dire... c'est bien parce que tu nous as mis dans cette situation, non? - Hé bien ! Non ! C'est l'autre, là, derrière. » Iniorel regarda par-dessus l'épaule d'...elle-même et ne vit personne ! - L'autre ? Tu as un ami invisible maintenant ? Kaboji se retourna vivement et ne vit effectivement personne ! Il fila vers le perron et aperçut Miss Astroff regardant les cieux en tendant une baie vers le dragon ! Complètement givrée, celle-là, elle va se faire griller au prochain passage, c'est sûr ! Il attrapa Kat Astroff par un bras et la traîna à l'intérieur du manoir. Iniorel n'avait pas bougé. Bras croisés, elle détailla la donzelle. - Voilà la responsable ! triompha Kaboji. - Elle ? fit Iniorel, sceptique. Mais je ne la connais même pas. Pourquoi aurait-elle fait cela ? - Raconte ! ordonna Kaboji. Alors, Kat Hastroph raconta la même histoire que celle narrée un peu plus tôt à Kaboji. Iniorel se détendait au fur et à mesure qu'elle comprenait mieux la situation. « Alors, c'était un bête raté d'un sort de magie? Aucune mauvaise intention de sa part? Tu ne l'as pas poussée à me jeter un mauvais sort, tu es bien sûr...? marmonna Iniorel, à moitié convaincue. - Pourquoi aurais-je fait un truc pareil ? Au bout de plus de vingt ans ? - Je me le demande bien, en effet ! Bon, et comment on met fin à ce sort ? » Kat Astroff intervint, un doigt sur le nez : « Il faut un baiser. Un vrai baiser amoureux. Sinon, ce soir, vous garderez vos nouveaux corps ! - Vous ne l'aviez pas dit, tout à l'heure, intervint Kaboji. - Un vrai baiser amoureux...? J'en étais sûre, c'est toi qui as ourdi tout ça juste pour m'extorquer un baiser !!! - J'aurais bien aimé... Mais de t'avoir vu ce matin, nue dans la glace, c'était bien meilleur ! - Tu... Je... Je devrais te... » Iniorel s'arrêta, songea à la scène et ne put s'empêcher de pouffer. - Et qu'en as-tu pensé? minauda-t-elle, ce qui rendit assez mal avec les traits de Kaboji. - Ho ! Ma trogne ! Kaboji reprit plus sérieusement : « Tu es magnifique. » Iniorel sentait sa colère fondre comme neige au soleil. Elle ne croyait plus sérieusement que Kaboji fut responsable de tout cela. Et la situation avait quelque chose de cocasse. « Tu sais encore me parler. A l'époque, tu troussais déjà fort bien le compliment, quand tu t'en donnais la peine... » Kat Astroff intervint : « Bon, ben, vous faites comme vous voulez, hein ! Moi, je peux plus rien faire, alors... ! J'ai vu un gentil dragon dehors, je vais aller lui parler un peu. A bientôt ! » Kaboji et Iniorel ne retinrent pas Kat Astroff. Ils se regardèrent un temps et Kaboji rompit la glace. - J'ai trouvé intéressant d'être dans ta peau. Tu as vu ? Je t'ai fait un peu plus sexy ! - Faite. - Fête ? - Je t'ai faitE un peu plus sexy, s'impatienta Iniorel, sinon, tu vas te faire repérer. - He ... d'accord, mais de toute façon, j'aimerais bien récupérer mon corps. Si tu es d'accord, bien sûr. Iniorel sembla hésiter. - Hé bien... en fait... je ne sais pas trop... C'était certes très inattendu, mais pas inintéressant... Je me demande si je ne devrais pas prolonger l'expérience....? Laisse-moi y réfléchir. Elle attendit une demi-seconde pour livrer son verdict: - D'accord, on échange. Elle riait sous cape de voir l'expression tendue de Kaboji se transformer en un soulagement plus qu'évident. - Pour la façon de procéder, Kat était sérieuse? Il faut vraiment un baiser amoureux? - Oui. Comme les grenouilles qu'elle a ajouté. Mais personnellement, je n'ai jamais embrassé de grenouilles ! - Tant mieux, ça aurait pu me dissuader... beurk. - Hé ! Dis voir ! Il est pas pourri le Kaboji ! Il peut suivre une piste sans se faire repérer, descendre n'importe quelle bestiole à vingt pas, et j'ai encore du succès avec les femmes ! ... Bon... Pas toute ... mais quand même ! bougonna Kaboji. - Je parlais de l'idée d'embrasser un homme qui roulerait des patins à des amphibiens. C'est tout. Tu sais bien que t'embrasser ne me répugnait pas, loin de là... Un ange passa. Un deuxième suivit son sillage. C'était finalement assez perturbant pour Iniorel de remuer ces vieux souvenirs, comme s'ils n'étaient pas que des souvenirs... - Essayons ! tenta Kaboji. Iniorel eut un instant d'hésitation. Embrasser le rôdeur ne lui posait pas de problèmes, mais ce qui pourrait en résulter la tracassait. Elle aurait préférer laisser le passé là où il était. D'un autre côté, il fallait que ce passé ressurgisse, sinon le baiser resterait sans effet. Et ça, c'était le plus important. Kaboji fit un pas en avant. L'idée de s'embrasser lui-même le gênait. Iniorel n'était pas plus à l'aise à l'idée d'embrasser son reflet dans ce miroir vivant qu'était devenu Kaboji. Cela lui faisait l'effet d'être dans la peau de Narcisse. Elle se concentra sur l'image de Kaboji, fermant les yeux et se remémorant le temps qu'ils avaient passé ensemble. Kaboji ferma les yeux, tendit la tête et faisant ressortir les lèvres d'Iniorel, prêt pour un bisou de cour de récréation. Lorsque Iniorel sentit renaître en elle les émotions oubliées, elle se lança. Ses lèvres vinrent rencontrer celles de Kaboji, même si techniquement c'était l'inverse ! Et ce doux contact raviva tellement de choses qu'une flamme se ralluma, quelque part en elle. Le baiser se prolongea. Kaboji ressentait une curieuse impression. Il prit une pause moins guindée, se rapprocha et entrouvrit les lèvres. Un vrai baiser ! Il sentait le désir arriver. Lorsqu'il rouvrit les yeux, il avait Iniorel en face de lui, souriante. Ce sourire qu'il ne lui avait connu que dans l'intimité. Les paupières d'Iniorel se rouvrirent sur le visage de Kaboji, un visage sérieux mais heureux, sans ce masque de décontraction apparente qu'il affectionnait. Un visage qu'elle était une des rares personnes à connaître. - Alors ça a fonctionné... - Content de te revoir ! ... Pourquoi nous sommes-nous quittés ? - Moi aussi, dit-elle dans un sourire. Pourquoi...? C'est vrai qu'au fond, je ne t'ai jamais vraiment expliqué les raisons de mon départ. Iniorel plongea en elle-même pour en ressortir ce qui l'avait poussé à rompre presque trente ans plus tôt. - Est-ce bien nécessaire ? - Je pense que je te dois bien une explication, oui... C'est avant tout une question de culture, je pense. Contrairement aux humaines, les femmes de mon peuple ne se lient pas aux hommes qu'elles côtoient. Elles s'en servent comme de jouets puis les rejettent. C'est là la voie de Lloth, la Reine Araignée que vénèrent les femmes de mon peuple. Depuis que je vis parmi les humains, j'ai évolué sur ce sujet, mais pas tant que ça... J'ai eu perdre de perdre ma liberté avec toi. En fait, j'avais envie de te l'offrir. Et ça m'a fait peur. Elle secoua la tête. - J'ai bien conscience que j'ai gâché ce qui existait entre nous. Essaie de ne pas trop m'en vouloir. - Gâché ? Non ! Pour ma part, je n'ai que de bons souvenirs. Sauf à la fin, bien sûr. Là, je t'en ai voulu. ... D'ailleurs, faut qu'j’te dise un truc. En te remplaçant, j'ai eu envie de te faire une petite plaisanterie... - De quel genre ? s'alarma Iniorel. - Heu ! Disons que j'ai peut-être un peu abusé de ton pouvoir de séduction... Un peu... pas trop... - Auprès de qui, d'abord? Et qu'as-tu fait, exactement? - Trois fois rien. Juste une p'tite blague. Mais bon ! ... J'aimerai te garder à souper... Ca te dirait ? - Un souper? Ma foi... je ne dis pas non. Le temps pour moi de rentrer à mon village gérer les urgences et je peux être de retour pour l'heure du repas. Elle eut un sourire en coin. - Et ça te laissera également le temps de revisiter ton intérieur... J'y ai apporté une petite touche personnelle. - Heu... ! Tu préfères pas rester ? Te balader seule en escarpins dans la montagne, c'est risqué. Tu repartiras demain, si tu veux. - Demain...? Je croyais que c'était une invitation à souper ? - Tu ne vas pas repartir de nuit ! Et puis ... moi, ce baiser m'a paru un peu court... - Moi aussi... hum... et c'est vrai que quand je suis partie, nous ne nous sommes jamais dit au revoir correctement... Finalement, cette péripétie inattendue allait peut-être lui permettre de faire les choses comme elles le méritaient, cette fois. Certaines secondes chances n'étaient pas toujours évidentes, mais elles n'en avaient pas moins le mérite d'exister. Il fallait les discerner et s'en saisir. Et la porte du manoir se referma sur les deux anciens amants réconciliés... peut-être... * * * FIN * * * [HRP] Merci à Kaboji pour ce plaisant exercice d'écriture à deux. Et merci à vous de nous avoir lus. Nous espérons que ce récit vous aura plu. [Fin HRP]
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