Aller au contenu
Terre des Éléments

Suyvel

Membres
  • Message(s) posté(s)

    1116
  • Inscrit(e) le

  • Dernière visite

Messages posté(e)s par Suyvel

  1. Coucou Noé. :)

    En voyant ton nouveau récit dans la section RP, je me suis dit chouette, Noé revient et en plus c'est pour écrire.

    Inutile de préciser que mon enthousiasme s'est légèrement modéré....  ^^'

     

    En tout cas, merci à toi pour ta présence et ton implication dans le jeu.

    Tu as toujours été quelqu'un d'agréable, avec qui on avait envie de jouer et d'écrire.

    Tu resteras dans ma mémoire comme celui qui félicitait toujours les autres.

    Rien que pour nous avoir appris à dire bravo sur la criaillerie, je te dis encore merci.

    Je te souhaite plein de bonnes choses.

     

    Bonne route à toi. :)

     

     

  2. « Oh... C'est assez incroyable... Je dois dire que je suis surprise... Tu as raison, et si je comprend bien tes propos, rendre hommage à la déesse araignée ne m'empêcherait pas de continuer à honorer aussi Fimine et Niue. »

     

    Hycate, qui reprenait de plus en plus la mentalité d’une prêtresse zélée, faillit bondir en entendant la dernière partie de la phrase, et réprimer vertement de telles paroles.

     

    Hérésie !!!

     

    Voilà ce qui lui traversa l’esprit à ce moment-là. Mais elle se contint in extremis. De fait, Selene était une hérétique, une hérétique qu’elle essayait d’amener de son propre gré sur les voies de Lloth. La sermonner d’emblée aurait été contreproductif.

     

    De tels propos lui auraient coûté cher dans ma ville natale.

     

    Lloth était une déesse jalouse. Ses prêtresses ne le savaient que trop et veillaient à garder le peuple drow dans Son église. Les hérétiques – ceux qui vénéraient d’autres dieux – étaient châtiés aussi durement qu’impitoyablement. Fort heureusement, Selene n’était pas dans une ville drow, et Hycate non plus. Elle ne pouvait donc pas compter sur la force de coercition de l’Eglise de Lloth pour faire rentrer Selene dans le rang. Il lui fallait la séduire, elle se le répétait sans cesse pour ne pas l’oublier, pour ne pas céder à la tentation de la châtier pour sa foi divergente.

     

    La drow en était là de ses réflexions lorsque Selene, qui semblait ne pas s’être aperçue de son conflit intérieur, ajouta :

     

    « Bon, tu m'as convaincue, je suis désolée d'avoir douté comme ça. En tout cas, je comprend que tu te tournes vers ta déesse et je ne critiquerai plus cela, promis! En fait, je suis presque curieuse d'en savoir un peu plus. Ta déesse, elle accepte d'être honorée même par ceux qui ne viennent pas de sa terre natale, même par ceux qui ne sont pas Drows? »

     

    Une avancée qui ôta un grand poids à Hycate et chassa ses pensées néfastes.

     

    Enfin, on progresse !

     

    L’intérêt avoué de Selene lui ouvrait des portes, et Hycate avait de quoi satisfaire sa curiosité.

     

    « Lloth accepte les dévotions de tous, qu’ils soient d’une race ou d’une autre. Même si elle est souvent associée à notre peuple, c’est uniquement parce que son culte s’est essentiellement répandu parmi mes semblables, presque exclusivement en fait. Tout un chacun peut l’adorer et bénéficier de Ses Grâces. La seule condition existante est pour ceux qui souhaitent accéder à la prêtrise de la Reine Araignée : il faut être de sexe féminin. Lloth est une déesse matriarcale, qui promet le pouvoir aux femmes, et ne tolère donc que les femmes dans Son clergé. »

     

    Un petit sourire complice à l’endroit de Selene.

     

    « Tu remplis donc toutes les conditions pour devenir une vestale de Lloth. »

     

    Son sourire s’élargit.

     

    « Et quand ce sera chose faite... tu pourras montrer à tes camarades masculins de l’Au-Delà ce qu’est la vraie puissance. Ca te dirait de voir ces gros machos s’incliner devant toi ? Peut-être même devenir la première femme Général de ta faction ? »

     

    Elle lui laissa le temps de visualiser la chose, que le plaisir anticipé la tente encore davantage. Puis elle reprit :

    « Pour l’heure, je vais avoir pas mal de choses à t’apprendre : les préceptes de Lloth, son modèle matriarcal, les prières, les rites... et aussi quelques sorts profanes, notamment celui dont je t’ai donné une petite démonstration. Je te propose de retourner à notre repaire. Nous en profiterons également pour inspecter notre butin fraîchement gagné, qu’en dis-tu ? »

     

    Dans sa manche, elle sentait le parchemin qu’elle avait escamoté, et elle brûlait d’impatience de le lire en détail. Mais elle était presque aussi impatiente d’amener Selene sur les voies de la Reine Araignée. Hycate était certaine que l’humaine y gagnerait beaucoup en puissance, et elle aurait besoin d’une acolyte avec de grands pouvoirs pour mener à bien les plans qu’elle échafaudait.

     

  3. J'ai remarqué aussi ces derniers temps que le jeu laguait chez moi, alors que je n'avais pas de souci particulier avant.

    Il donne l'impression d'être moins réactif et j'ai même des gels de l'image et du jeu pendant 2 ou 3 secondes, ceci régulièrement.

     

  4. « Bon... je... Oui je dois admettre que ta déesse te confère désormais de sacrés pouvoirs. C'est... intéressant et surprenant. Mais ce qu'elle demande en échange, tes histoires de sacrifices... c'est trop! »

     

    Si Hycate avait escompté un intérêt franc et enthousiaste de la part de Selene, elle aurait été déçue. La Terrane semblait repousser l’idée de rejoindre le culte de la Reine Araignée. Mais la drow sut déceler le trouble qui habitait sa comparse. Et ses premiers mots trahissaient un intérêt voilé, certes, voire muselé, mais qui n’en était pas moins réel.

     

    Elle est tentée et ça lui fait peur.

     

    Rien de très étonnant à cela après tout. Selene était une fidèle de Fimine depuis... combien de temps au juste ? Hycate n’en savait rien, mais aussi loin que remontaient ses souvenirs, elle avait toujours connu la Terrane comme une fidèle zélée de la Mère de la Terre. Son allégeance à Niue était plus récente, mais sa conviction n’en était pas moins forte : au fil de leurs innombrables discussions théologiques, Hycate avait eu tout loisir de s’en rendre compte.

     

    Remettre sa foi en cause doit être vraiment dur. S’apercevoir que ce en quoi l’on croit ne vaut pas la peine d’être défendu... c’est comme douter du sens que l’on a donné à sa vie.

     

    Du coup, elle se raccrochait au premier prétexte venu pour repousser en bloc l’idée d’une conversion à Lloth. La première réaction de Hycate aurait été de morigéner sa comparse pour son manque de lucidité mais cela n’aurait rien donné de bon. Au contraire, si elle voulait l’attirer vers sa religion, elle devait la convaincre, ou mieux, la séduire.

     

    « Oui, les pouvoirs que confèrent la Reine Araignée sont grands. Et c’est pour cela qu’elle exige le prix du sang en retour. Personnellement, mon cas était un peu particulier, à cause des actes de... mon autre moi-même. Il m’a fallu réaliser un certain nombre de sacrifices afin de rentrer dans les bonnes grâces de ma déesse. Si tu devais un jour lui rendre hommage, tu n’aurais pas ce handicap. Quant aux sacrifices, où est le souci ? Lloth exige de l’énergie vitale avant tout. Combien de vies as-tu déjà interrompues, que ce soit en ma compagnie ou avant même de nous rencontrer ? Tuer ne te dérange pas. Ca ne t’a jamais dérangé, je le parierais. Lloth ne demande rien d’autre. Si sacrifier de pauvres hères sans défenses te pose problème, tu pourrais fort bien lui offrir la vie de tes ennemis. Il suffirait de les capturer et de les sacrifier selon les rituels appropriés – que je serais en mesure de t’enseigner. »

     

    Hycate laissa Selene y songer, mais sa réponse fut à l’image de la première et confirma ce que la drow avait intuitivement saisi.

     

    « Et puis, toute ma vie jusque-là a été consacrée à Fimine et à Niue. Les pouvoirs que j'ai, la magie que je peux faire, et celle que toi aussi tu utilises ou utilisais jusque-là, vient des dieux élémentaires et karmiques. Je ne peux pas renier ça. »

     

    La Terrane s’accrochait à sa foi première, à sa déesse élémentale comme à Niue. Toute fois, les arguments qu’elle avançait n’était pas entièrement vrais, et cela laissa une belle ouverture à Hycate pour rétorquer :

     

    « Quoi ? Tu m’as vu renoncer aux sorts que j’utilisais avant de rejoindre les rangs de la prêtrise de la Reine Araignée ? Non, pas pour la plupart en tout cas, et tu le sais pertinemment. Certains des pouvoirs que tu possèdes sont liés à tes dieux, pas tous. Les magiciens utilisent avant tout des sortilèges issus de la magie profane, comme la Frappe Céleste ou le Souffle de Magie Blanche. Tous ces sorts ne relèvent pas de la magie divine, tu pourrais donc continuer à les utiliser même si tu reniais ta foi. Bien sûr, Fimine te donne un ascendant sur ses enfants, mais Lloth te conférerait du pouvoir sur les siens : les démons des abysses, comme Kurg. Et sur les morts-vivants, comme tu as pu le constater toi-même. Niue, lui, te donne accès à certains sortilèges de magie divine, comme Châtiment de l’Unique. C’est de la poudre aux yeux, si tu veux mon avis ! Là d’où je viens, il existe des sortilèges de magie profane qui ont à peu près le même effet – et qui sont plus puissants ! Si tu le voulais, je pourrais très bien les partager avec toi. »

     

    Le regard qui lui adressa Selene en disait long sur son incrédulité.

     

    « Quoi ? Tu en doutes ? Alors laisse-moi t’offrir une petite démonstration. Allons plus loin, dehors. »

     

    Lorsque qu’elles furent en un lieu calme et désert, Hycate s’arrêta et lança a à sa comparse :

     

    « Reste tout près de moi. Ne t’éloigne pas. Sous aucun prétexte. »

     

    La drow commença à incanter et une redoutable puissance naquit dans les cieux au-dessus de leurs têtes. Peu de temps après, des rochers en feu s’abattirent en sifflant autour d’elles, causant des impacts terribles et des explosions de flammes. Lorsque Hycate y mit fin, une large zone était ravagée autour d’elles. Cette partie des jardins, encore si verte, si vivante une minute plus tôt, ne ressemblait plus à rien, si ce n’était à une désolation.

     

    Une partie des jardins de l’Académie.

     

    Cette pensée fit tiquer Hycate.

     

    « Viens, ne restons pas ici. Les sages ne vont pas apprécier mes talents de jardinage, je pense. Autant être loin quand ils viendront ici. »

     

    Et elle se dirigea vers l’entrée des tunnels, non loin de là.

  5. Chapitre troisième

     

    Kaboji avançait sur les pentes raides menant aux Cimes lorsqu’il comprit sa première erreur. Ne jamais, jamais, aller en montagne avec des talons. Surtout dans la neige… Il comprit sa deuxième erreur en descendant l’escalier. « Mais comment font-elles ? » songea-t-il en descendant les marches avec beaucoup de précautions.

     

    Lorsqu’il fut en bas de l’escalier, il s’assit sur la dernière marche. Il enleva les escarpins et se frotta machinalement les pieds. En regardant autour de lui, il soupira d’aise, heureux de retrouver ces terres qu’il avait transformées. Plus une vache et plus de fourmi. Il avait épuisé le massif de granite pour construire son manoir. Ah ! Son manoir ! De hauts murs percés de quelques fenêtres, et ses tours à chaque angle, abritant les escaliers desservant les trois étages, et la tour centrale où il aimait se rendre pour admirer le paysage au soleil couchant. Il se sentait bien. Le dragon incendiaire volait au loin, majestueux. Il en avait grillé quelques-uns celui-là, qui avaient essayé de s’approcher trop près de sa demeure. En échange, il fournissait du bois et ne s’approchait jamais du nid situé dans les falaises. Le doux gargouillis des cascades lui était une douce musique. Avec le reste de granite, il avait fait ériger des colonnes sur lesquelles les passants pouvaient admirer des représentations des anciens dieux, ainsi que quelques mises en garde s’ils s’approchaient de trop près du manoir sans y être invités.

     

    Ses yeux se posèrent sur ses mains, fines et fermes, qui malaxaient ses pieds. Le bruit des cascades, le petit vent chaud du sud qui apportait les odeurs de la plaine et ses petits massages l’emmenèrent dans une douce rêverie. Certaines images de la matinée lui revenaient et provoquaient de chaudes sensations. Une idée un peu bizarre lui vint tout à coup à l’esprit : s’il devait rester femme, il serait content que ce soit dans ce corps.

    Il contemplait encore les prairies et, au loin, son potager lorsqu’il vit une forme rose penchée sur une fleur. Instinctivement, il voulut saisir son Chu Ko Nu lorsqu’il comprit, troisième erreur, qu’il était non pas un rôdeur mais une nécromante et qu’il ne savait pas comment ça fonctionnait !

     

    Un escarpin dans chaque main, en guise d’arme, il descendit le second escalier et s’approcha de ce qui semblait être une jeune femme occupée à recueillir des pétales. Il ne semblait pas y avoir de danger.

     

    - Bonjour ! salua Kaboji.

    - Hein ?! s’exclama la jeune femme en sursautant.

    - Je suis Ka… la générale Iniorel, du Souffle. Nécromante de mon état, bluffa-t-il.

    - Enchantée, si je puis dire, je suis Kat Astroff, apprentie de la sorcière Hécate Homb.

    - Et que faites-vous par ici ?

    - Ho ! C’est un peu compliqué. Pour mes travaux pratiques, je dois réaliser des enchantements et j’ai besoin de certains produits, comme ces pétales.

    - Et vous travaillez sur quoi en ce moment ?

    - Hé bien, en théorie, nous sommes sur le cours d’inversion de karma chez les nez fastes. Heu ! pardon ! Les néfastes.

    - Et ? s’enquit Kaboji qui, confusément, sentait que la clef du problème n’était sans doute plus bien loin.

    - Hier soir, je me suis entraînée mais je me suis aperçue d’une erreur dans ma potion et que j’avais lancé le sortilèges des amants éconduits.

    - Sur qui ? s’alarma Kaboji.

    - Ca je ne sais pas. Il est parti comme une flèche. Mais il était très beau.

    - Et qu’arrive-t-il à ceux qui reçoivent ce sortilège ? sollicita, le plus calmement possible, Kaboji.

    - Si j’ai bien compris, si l’un des deux est encore amoureux, chaque esprit va dans le corps de l’autre. Cela les oblige à se retrouver. C’est mignon, non ?

    - … Et ça s’inverse comment ?

    - Comme pour les grenouilles, avec un baiser bien sûr ! Rigolo, non ?

    - … … Pas vraiment. C’est tombé sur moi et je vais retrouver mon corps dans ce manoir, là-bas. Suivez-moi !

    - Et mes pétales ?

    - Plus tard, si Iniorel ne vous transforme pas en crapaud !

     

    En maugréant, Kat suivit Kaboji qui se dirigeait vers le potager. Par habitude, il y jeta un petit coup d’œil pour voir si tout allait bien. La grande ombre qui fondit sur eux précéda de peu la longue traînée de feu lancée par le dragon incendiaire. D’un bond, il sauta sur la jeune sorcière et roulèrent sur le côté. Offusquée, cette dernière se releva et s’exclama : « Navrée, mais vous n’êtes pas mon genre ! » Puis, avisant quelques flammèches dans les cheveux de Kaboji et sur son manteau, elle les tapota gentiment et ajouta : « Tiens ! C’est un sortilège que je ne connaissais pas ! »

     

    Se souvenant de son apparence, Kaboji comprit qu’il devait faire vite avant un nouvel assaut du dragon. Il poussa Kat devant lui et l’obligea à dévaler le dernier escalier et à courir vers l’entrée du manoir. Avec le talon de son escarpin, il frappa à la porte, qui s’ouvrit presque immédiatement sur Kaboji. « Vite ! Embrasse-moi ! » cria Kaboji.

     

    * * * * *

     

    Iniorel se trouvait non loin de la porte quand elle entendit frapper. Elle alla ouvrir et eut un choc, puisque ce fut elle-même, ou du moins son corps, qu’elle vit devant elle ! Un corps qui lui cria de l’embrasser. Ce qui confirmait son soupçon initial.

     

    Ca, c’est du Kaboji tout craché !

     

    La colère flamboya en elle et elle leva le poing, prête à châtier celui qu’elle croyait responsable de son état. Mais c’était elle qui lui faisait face. Elle ne pouvait pas frapper son propre visage ! Elle resta là, le poing levé, à hésiter quant à la conduite à tenir, puis finalement se contenta de l’agripper par le col et de le secouer tel un prunier. Comme toute elfe noire, Iniorel était mince et légère, le corps de Kaboji devait faire presque le double de son poids. Kaboji, dans le corps de l’elfe noire, ne pouvait pas lui résister. Elle lui hurla au visage :

     

    « QU’AS-TU ENCORE FAIT ?!

    - Tu vas tout d'même pas frapper une faible femme ? fit mielleusement Kaboji.

    - Je ne vais pas... me frapper moi-même, tu veux dire ! Et réponds à ma question !

    - Non !

    - Quoi ?! Tu refuses de me répondre ?

    - Je ne t'ai jamais rien demandé sur ce ton et en omettant jamais de dire s'il-te-plaît ! répondit Kaboji d'une voix douce en faisant les yeux de biche.

    - Tu... tu essaies d'abuser de la situation? fit une Iniorel suffoquée.

    - Non ! répondit plus sérieusement Kaboji, mais nous n’avons pas parlé ensemble depuis des années et la première chose que tu me dis est un reproche. J'ai été plus courtois, je te signale !

    - Je... bon, je veux bien l'admettre, mais si je suis hors de moi... heu, enfin, en colère, je veux dire... c'est bien parce que tu nous as mis dans  cette situation, non?

    - Hé bien ! Non ! C'est l'autre, là, derrière. »

     

    Iniorel regarda par-dessus l'épaule d'...elle-même et ne vit personne !

     

    - L'autre ? Tu as un ami invisible maintenant ?

     

    Kaboji se retourna vivement et ne vit effectivement personne ! Il fila vers le perron et aperçut Miss Astroff regardant les cieux en tendant une baie vers le dragon !

    Complètement givrée, celle-là, elle va se faire griller au prochain passage, c'est sûr !

     

    Il attrapa Kat Astroff par un bras et la traîna à l'intérieur du manoir. Iniorel n'avait pas bougé. Bras croisés, elle détailla la donzelle.

    - Voilà la responsable ! triompha Kaboji.

    - Elle ? fit Iniorel, sceptique. Mais je ne la connais même pas. Pourquoi aurait-elle fait cela ?

    - Raconte ! ordonna Kaboji.

     

    Alors, Kat Hastroph raconta la même histoire que celle narrée un peu plus tôt à Kaboji. Iniorel se détendait au fur et à mesure qu'elle comprenait mieux la situation.

     

    « Alors, c'était un bête raté d'un sort de magie? Aucune mauvaise intention de sa part? Tu ne l'as pas poussée à me jeter un mauvais sort, tu es bien sûr...? marmonna Iniorel, à moitié convaincue.

    - Pourquoi aurais-je fait un truc pareil ? Au bout de plus de vingt ans ?

    - Je me le demande bien, en effet ! Bon, et comment on met fin à ce sort ? »

     

    Kat Astroff intervint, un doigt sur le nez : « Il faut un baiser. Un vrai baiser amoureux. Sinon, ce soir, vous garderez vos nouveaux corps !

    - Vous ne l'aviez pas dit, tout à l'heure, intervint Kaboji.

    - Un vrai baiser amoureux...? J'en étais sûre, c'est toi qui as ourdi tout ça juste pour m'extorquer un baiser !!!

    - J'aurais bien aimé... Mais de t'avoir vu ce matin, nue dans la glace, c'était bien meilleur !

    - Tu... Je... Je devrais te... »

     

    Iniorel s'arrêta, songea à la scène et ne put s'empêcher de pouffer.

     

    - Et qu'en as-tu pensé? minauda-t-elle, ce qui rendit assez mal avec les traits de Kaboji.

    - Ho ! Ma trogne !

     

    Kaboji reprit plus sérieusement : « Tu es magnifique. »

     

    Iniorel sentait sa colère fondre comme neige au soleil. Elle ne croyait plus sérieusement que Kaboji fut responsable de tout cela. Et la situation avait quelque chose de cocasse. « Tu sais encore me parler. A l'époque, tu troussais déjà fort bien le compliment, quand tu t'en donnais la peine... »

     

    Kat Astroff intervint : « Bon, ben, vous faites comme vous voulez, hein ! Moi, je peux plus rien faire, alors... ! J'ai vu un gentil dragon dehors, je vais aller lui parler un peu. A bientôt ! »

     

    Kaboji et Iniorel ne retinrent pas Kat Astroff. Ils se regardèrent un temps et Kaboji rompit la glace.

     

    - J'ai trouvé intéressant d'être dans ta peau. Tu as vu ? Je t'ai fait un peu plus sexy !

    - Faite.

    - Fête ?

    - Je t'ai faitE un peu plus sexy, s'impatienta Iniorel, sinon, tu vas te faire repérer.

    - He ... d'accord, mais de toute façon, j'aimerais bien récupérer mon corps. Si tu es d'accord, bien sûr.

     

    Iniorel sembla hésiter.

    - Hé bien... en fait... je ne sais pas trop... C'était certes très inattendu, mais pas inintéressant... Je me demande si je ne devrais pas prolonger l'expérience....? Laisse-moi y réfléchir.

     

    Elle attendit une demi-seconde pour livrer son verdict:

    - D'accord, on échange.

     

    Elle riait sous cape de voir l'expression tendue de Kaboji se transformer en un soulagement plus qu'évident.

    - Pour la façon de procéder, Kat était sérieuse? Il faut vraiment un baiser amoureux?

    - Oui. Comme les grenouilles qu'elle a ajouté. Mais personnellement, je n'ai jamais embrassé de grenouilles !

    - Tant mieux, ça aurait pu me dissuader... beurk.

    - Hé ! Dis voir ! Il est pas pourri le Kaboji ! Il peut suivre une piste sans se faire repérer, descendre n'importe quelle bestiole à vingt pas, et j'ai encore du succès avec les femmes ! ... Bon... Pas toute ... mais quand même ! bougonna Kaboji.

    - Je parlais de l'idée d'embrasser un homme qui roulerait des patins à des amphibiens. C'est tout. Tu sais bien que t'embrasser ne me répugnait pas, loin de là...

     

    Un ange passa. Un deuxième suivit son sillage.

    C'était finalement assez perturbant pour Iniorel de remuer ces vieux souvenirs, comme s'ils n'étaient pas que des souvenirs...

     

    - Essayons ! tenta Kaboji.

     

    Iniorel eut un instant d'hésitation. Embrasser le rôdeur ne lui posait pas de problèmes, mais ce qui pourrait en résulter la tracassait. Elle aurait préférer laisser le passé là où il était. D'un autre côté, il fallait que ce passé ressurgisse, sinon le baiser resterait sans effet. Et ça, c'était le plus important.

     

    Kaboji fit un pas en avant. L'idée de s'embrasser lui-même le gênait.

     

    Iniorel n'était pas plus à l'aise à l'idée d'embrasser son reflet dans ce miroir vivant qu'était devenu Kaboji. Cela lui faisait l'effet d'être dans la peau de Narcisse.

    Elle se concentra sur l'image de Kaboji, fermant les yeux et se remémorant le temps qu'ils avaient passé ensemble.

     

    Kaboji ferma les yeux, tendit la tête et faisant ressortir les lèvres d'Iniorel, prêt pour un bisou de cour de récréation.

     

    Lorsque Iniorel sentit renaître en elle les émotions oubliées, elle se lança. Ses lèvres vinrent rencontrer celles de Kaboji, même si techniquement c'était l'inverse ! Et ce doux contact raviva tellement de choses qu'une flamme se ralluma, quelque part en elle.

     

    Le baiser se prolongea.

     

    Kaboji ressentait une curieuse impression. Il prit une pause moins guindée, se rapprocha et  entrouvrit les lèvres. Un vrai baiser ! Il sentait le désir arriver. Lorsqu'il rouvrit les yeux, il avait Iniorel en face de lui, souriante. Ce sourire qu'il ne lui avait connu que dans l'intimité.

     

    Les paupières d'Iniorel se rouvrirent sur le visage de Kaboji, un visage sérieux mais heureux, sans ce masque de décontraction apparente qu'il affectionnait. Un visage qu'elle était une des rares personnes à connaître.

    - Alors ça a fonctionné...

    - Content de te revoir ! ... Pourquoi nous sommes-nous quittés ?

    - Moi aussi, dit-elle dans un sourire. Pourquoi...? C'est vrai qu'au fond, je ne t'ai jamais vraiment expliqué les raisons de mon départ.

     

    Iniorel plongea en elle-même pour en ressortir ce qui l'avait poussé à rompre presque trente ans plus tôt.

     

    - Est-ce bien nécessaire ?

    - Je pense que je te dois bien une explication, oui... C'est avant tout une question de culture, je pense. Contrairement aux humaines, les femmes de mon peuple ne se lient pas aux hommes qu'elles côtoient. Elles s'en servent comme de jouets puis les rejettent. C'est là la voie de Lloth, la Reine Araignée que vénèrent les femmes de mon peuple. Depuis que je vis parmi les humains, j'ai évolué sur ce sujet, mais pas tant que ça... J'ai eu perdre de perdre ma liberté avec toi. En fait, j'avais envie de te l'offrir. Et ça m'a fait peur.

     

    Elle secoua la tête.

     

    - J'ai bien conscience que j'ai gâché ce qui existait entre nous. Essaie de ne pas trop m'en vouloir.

    - Gâché ? Non ! Pour ma part, je n'ai que de bons souvenirs. Sauf à la fin, bien sûr. Là, je t'en ai voulu. ... D'ailleurs, faut qu'j’te dise un truc. En te remplaçant, j'ai eu envie de te faire une petite plaisanterie...

    - De quel genre ? s'alarma Iniorel.

    - Heu ! Disons que j'ai peut-être un peu abusé de ton pouvoir de séduction... Un peu... pas trop...

    - Auprès de qui, d'abord? Et qu'as-tu fait, exactement?

    - Trois fois rien. Juste une p'tite blague. Mais bon ! ... J'aimerai te garder à souper... Ca te dirait ?

    - Un souper? Ma foi... je ne dis pas non. Le temps pour moi de rentrer à mon village gérer les urgences et je peux être de retour pour l'heure du repas.

     

    Elle eut un sourire en coin.

    - Et ça te laissera également le temps de revisiter ton intérieur... J'y ai apporté une petite touche personnelle.

    - Heu... ! Tu préfères pas rester ? Te balader seule en escarpins dans la montagne, c'est risqué. Tu repartiras demain, si tu veux.

    - Demain...? Je croyais que c'était une invitation à souper ?

    - Tu ne vas pas repartir de nuit ! Et puis ... moi, ce baiser m'a paru un peu court...

    - Moi aussi... hum... et c'est vrai que quand je suis partie, nous ne nous sommes jamais dit au revoir correctement...

     

    Finalement, cette péripétie inattendue allait peut-être lui permettre de faire les choses comme elles le méritaient, cette fois. Certaines secondes chances n'étaient pas toujours évidentes, mais elles n'en avaient pas moins le mérite d'exister. Il fallait les discerner et s'en saisir.

     

    Et la porte du manoir se referma sur les deux anciens amants réconciliés... peut-être...

     

    * * * FIN * * *

     

     

    [HRP]

    Merci à Kaboji pour ce plaisant exercice d'écriture à deux.

    Et merci à vous de nous avoir lus. Nous espérons que ce récit vous aura plu.

    [Fin HRP]

     

  6. [HRP] Ce texte a été écrit à quatre mains, en collaboration avec Kaboji. [Fin HRP]

     

    Dream team aux Cimes

     

     

     Chapitre Premier

     

    Six heures du matin. Les premiers rayons du soleil révélaient l’épaisse brume qui entourait la forteresse du Souffle d’Eolia. Troupe et officiers étaient réunis dans la cour pour le lancer des couleurs. Sur tous les visages, la même interrogation : où était la générale ?

     

    Dès que la cérémonie fut achevée, le lieutenant Leih Ceze dépêcha deux hommes pour s’enquérir de la générale Iniorel.

    Dullahan gratta doucement la porte de la chambre de la générale. « Ma générale ! Générale Iniorel ! Vous êtes là ? Tout va bien ? »

    Aucun son ne leur parvint. « Laisse-moi faire », décréta Arenator. Avec le manche de son couteau, il frappa violemment contre la porte. Blong ! Blong ! Blong ! La réponse fusa jusque loin dans les couloirs de la forteresse.

     

    - Qu’est-ce que c’est qu’ce bordel ?

    - Ma générale ! Il est 6h20 et vous n’avez pas assisté au lever des couleurs , plaida Dullahan, étonné des propos de la générale.

     

    Dans la chambre, Kaboji émergeait difficilement : «  … ? Général ? Ca fait vingt ans que ch’uis plus général de quoi qu’ce soit ! … Et j’suis où là ? … Hou ma tête ! J’pensais pas qu’j’avais picolé autant ! »

     

    Kaboji se leva péniblement et ouvrit la porte. Dullahan et Arenator se figèrent dans un garde-à-vous impeccable. « Qui qu’vous êtes ? C’est quoi ce souk ? » éructa Kaboji la voix un brin pâteuse.

     

    Raides comme des piquets, les deux soldats échangèrent un regard interrogateur.

     

    « Générale, dit doucement Dullahan. Vous allez bien ?

    - Ké général ? Et puis ch’uis où là ? demanda Kaboji.

    - Dans notre forteresse ! affirma Arenator. Avez-vous besoin d’aide, ma générale ?

    - … ! Ma générale ? Vous êtes blindés, les gars ! … Au Souffle ? … Laissez-moi cinq minutes. Faut qu’j’vérifie un truc. »

     

    Kaboji referma la porte sur les deux soldats médusés. Il inspecta la pièce du regard : « Pas de doute, je n’suis pas chez moi. » Puis il avisa une porte au fond de la chambre et s’y dirigea. Comme attendu, elle donnait sur une salle de bain un peu spartiate avec un petit miroir au-dessus du lavabo. Kaboji vit alors Iniorel dans son reflet, décoiffée et l’œil vitreux. Il fit couler de l’eau, s’en aspergea le visage et regarda de nouveau. Pas de doute, c’était bien Iniorel que Kaboji contemplait. Il recula un peu et se regarda les mains, la poitrine au travers d’une chemise de nuit en pilou, puis de nouveau son image dans le miroir. C’était bien elle, telle qu’il l’avait connue il y a bien longtemps.

     

    « Ch’ais pas c’que j’ai picolé, mais c’était du costaud ! »

     

    * * * * *

     

    Ce même matin. Un peu plus tard et un peu plus loin.

     

    Iniorel entrouvrit un œil lorsqu’elle entendit un bruit de pas léger près d’elle. Elle supposa qu’il était l’heure du lever des couleurs et que l’un de ses hommes venait la quérir. Cela lui arrivait parfois de se lever en retard. Puis elle se fit la réflexion que c’était curieux que la personne en question n’ait pas frappé à la porte plutôt que d’entrer. Et elle remarqua que l’arrivant ne faisait même pas mine de la réveiller : il se contentait de poser un plateau sur la petite table près du lit.

     

    Deux certitudes vinrent alors se graver dans son esprit : elle n’avait JAMAIS vu cette personne. Et il n’y avait JAMAIS eu de table basse près de son lit.

     

    Elle se redressa donc en position assise et toisa l’individu :

    « Qui êtes-vous ? Et que faites-vous ici ?

    - Je vous apporte votre bière du matin, maître. »

     

    Iniorel se sentit l’esprit encore embrumé, presque fatigué malgré la nuit de sommeil. Et ce n’était pas son habitude. Elle avait l’esprit clair après une nuit normale, et celle qui venait de s’écouler n’avait vu aucun excès particulier. Elle aurait dû se sentir reposée mais ce n’était gère probant. Toutefois, deux mots en particulier trouvèrent leur chemin jusqu’à son cerveau.

     

    Ma bière... ?

     

    Elle ne buvait pas de bière au lever. Qu’est-ce que cela signifiait ?

    Et encore plus étrange...

     

    ... maître ??? Il est bourré ou aveugle ?!

     

    « Dites donc, pourquoi m’appelez-vous maître ?

    - Mais... parce que vous m’avez dit de vous appeler ainsi.

    - Enfin ! Je ne vous ai jamais vu ici.

    - Ca fait une douzaine d’années que je suis à votre service, maître. Vous sentez-vous bien ?

    - Une douzaine... ? Attendez un peu... »

     

    Iniorel se rappela la table basse qui n’existait pas. Prise d’un soupçon, elle regarda tout autour d’elle et ce qu’elle vit conforta son intuition : l’endroit où elle se trouvait lui était étranger.

     

    « Où suis-je ?

    - Dans votre chambre à coucher, maître.

    - ... qui est censée se trouver où ?

    - Mais... dans votre manoir, maître.

    - Qui est censé se trouver où ?

    - Je... au pied des Cimes, bien sûr.

    - Bien sûr. »

     

    Iniorel se sentait très confuse. Rien ne concordait avec son cadre habituel, au village du Souffle d’Eolia, sauf la dernière réponse de l’homme.

     

    Si je ne suis pas chez moi, alors je n’en suis pas loin.

     

    La question était : comment était-elle arrivée ici sans s’en souvenir ? Le serviteur, incertain sur la conduite à tenir, profita de son silence et de sa réflexion prolongés pour prendre congé sur la pointe des pieds. Son maître était parfois bizarre – enfin, assez souvent, en fait – mais là, ce matin, il l’inquiétait un peu.

     

    Iniorel finit par se lever et prit davantage conscience de son état de fatigue. Elle se sentait lourde, pataude. Son corps mettait du temps à réagir, ses mouvements étaient bien moins vifs et précis. Qu’ai-je bien pu faire pour me retrouver dans un état pareil ? Dans sa réflexion, se passa la main dans les cheveux. Courts.

     

    Courts... ?!

     

    Elle portait les cheveux longs. Depuis des décennies. Depuis toute petite, en fait. Et lorsque ses doigts effleurèrent sa joue...

     

    Ca pique ?!

     

    Brusquement alarmée, elle jeta un œil sur la main qui lui envoyait ces informations : large, forte, calleuse. Une main humaine. Une main d’homme, qui plus est. Pour une elfe noire, ça faisait un choc.

     

    C’est un rêve. Un stupide rêve. Complètement idiot, mais juste un rêve.

     

    Cela semblait le plus facile à croire, mais elle doutait que ce fut aussi simple. Avisant une armoire, elle en ouvrit la porte et découvrit un grand miroir sur la face interne. L’image qu’elle y découvrit lui fit aussitôt comprendre qu’il ne s’agissait pas d’un rêve, mais plutôt d’un cauchemar.

     

    Kaboji la regardait dans le miroir.

     

    Sauf que ce n’était pas Kaboji. Il n’y avait personne d’autre dans la pièce. C’était son propre reflet, mais très différent de celui qu’elle voyait habituellement dans la glace. Sentant la panique la gagner, elle se força à retourner s’asseoir sur le lit et à rassembler ses pensées.

     

    Je suis dans le corps de Kaboji. Qui se trouve chez lui, très certainement. Il a une maison au pied des Cimes, non loin du village du Souffle. Mais comment est-ce possible... ? La magie. Il ne peut s’agir que de magie. Mais qui aurait fait ça ? Kaboji... ? Non, il n’y connaît rien, ou pas grand-chose. Et puis, où est mon corps ?

     

    Une question angoissante qui la décida à agir vite. Son corps devait se trouver dans sa chambre, au village du Souffle, là où elle l’avait laissé hier soir en s’endormant. Mais il lui fallait le vérifier au plus tôt. En outre, si elle était réellement victime d’un sortilège, tous ses grimoires étaient là-bas. Deux excellentes raisons d’y aller sans tarder. Elle se choisit une tenue dans l’armoire, tout en pestant contre les goûts vestimentaires du rôdeur, et quitta le manoir en coup de vent. Il était grand, ce manoir, bien plus que dans son souvenir. Kaboji semblait l’avoir considérablement agrandi depuis l’époque où –

     

    On s’en fiche. Ce n’est pas le sujet.

     

    Elle traversa les plateaux herbeux, parsemés de souches d’arbres, et se rendit jusqu’à la porte fortifiée de sa faction.

     

    « Holà du château ! C’est moi, votre générale ! Ouvrez-moi ! »

     

    Zabuza vint jeter un œil depuis les créneaux du chemin de ronde.

     

    « Scusez-moi, mon brave, mais vous ne ressemblez pas à ma générale. Mais alors pas du tout.

    - Zabuza ! Oui je sais, mais c’est moi, c’est bien moi. Ouvre, je n’ai pas de temps à perdre, il faut que –

    - Déjà, je vous saurais gré de ne pas me donner d’ordres, mon bon monsieur. Et puis d’arrêter de tenter d’usurper l’identité de ma générale, aussi. Ca m’arrangerait.

    - Mais c’est moi, te dis-je !

    - Cessez immédiatement, je ne le tolérerai pas plus longtemps. Dernier avertissement avant représailles. Je pourrais fort bien signaler ce comportement inadmissible à Iniorel.

    - Mais je suis Iniorel, bougre d’âne !!! »

     

    Si Zabuza n’opta pas pour un rapport immédiat, il se saisit d’une bassine dont il jeta le contenu à la tête de l’indésirable. Et Iniorel se retrouva couverte de pluches de légumes divers. Scandalisée d’être traitée de la sorte, par un de ses lieutenants en plus, elle s’enflamma et commença à promettre mille sanctions au guerrier.

     

    Deux bassines d’eaux usées plus tard, sa colère s’était refroidie et elle comprit qu’elle ne se ferait pas reconnaître ni même inviter à entrer.

     

    Me voilà à la porte de mon village !

     

    Ce qui était humiliant. Peut-être plus que les douches récentes, mais ce fut en ruminant sa vengeance qu’elle renonça et fit demi-tour.

     

    Quand tout sera rentré dans l’ordre, je connais un guerrier qui va être abonné aux corvées de latrines un bon moment...

     

    Pour l’heure, elle avait besoin d’un bon bain et de vêtements propres. Et le seul endroit auquel elle songea comme destination possible était son point de départ.

×
×
  • Créer...

Important Information

By using this site, you agree to our Terms of Use.