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Terre des Éléments

Essénaï

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Tout ce qui a été posté par Essénaï

  1. Je me recroqueville sur moi même, mes mains cachant mon visage. Je sens les larmes monter, un sanglot s'échappe. Et puis... Plus rien... Rien... Même plus de sanglot, même plus de larmes. Les yeux secs... Finalement, mon maitre est arrivé à faire de moi une personne sans émotions apparentes, je n'arrive même plus à pleurer ! J'en rirais bien, mais ça non plus je ne sais plus faire. Je me rappelle, quand il est mort, mon maitre, des gens sont venus. Je ne savais pas qu'il connaissait tant de monde, d'ailleurs ils étaient les premières personnes que je voyais depuis des mois, sans compter mon maitre bien entendu. Ils étaient là, tourbillonnant autours de son corps raidit par la mort, pépiant, certains pleurant, geignant. Il n'aurait pas aimé, oh non, il n'aurait pas aimé. Il aurait voulu que l'on fasse comme si nous n'étions pas triste, que l'on garde nos émotions pour nous. Et oh combien il aurait été fier de moi s'il m'avait vu ! Mains dans le dos, adossée au mur, je les regardais sans rien dire, sans rien faire, avec ce visage inexpressif qu'il m'avait appris à avoir, en toute circonstance. Même mes yeux, pour une fois, ne brillaient pas. Et je les regardais, et je les haïssais. Ils salissaient la mémoire de mon maitre, ils le bafouaient ! Et sans cesse à dire son prénom. Korshar par ci, Korshar par là ! J'avais envie de leur crier d'aller se faire foutre, de se taire, d'aller pleurer ailleurs. Ne savaient-ils donc pas qu'un mort, on ne prononce plus son prénom ? J'avais envie qu'ils partent, pour ne plus les entendre, mais ils restaient, m'ignorant. et finalement c'était bien la meilleure chose qu'ils pouvaient me faire, m'ignorer... Le reste, je ne souviens plus vraiment. Je pensais à après, qu'est-ce que j'allais bien pouvoir faire moi ? "N'ai jamais peur de ta colère. Au contraire, dompte là. Tant que tu restes sur Terra, tu peux te permettre de perdre ton sang-froid. Mais une fois partie, tu ne pourras plus, et tu sais pourquoi. Alors laisse la colère t'envahir. Ainsi tu pourras mieux savoir comment te calmer, comment garder ce sang-froid si précieux. Tu saura faire en sorte que personne ne puisse comprendre que tu es en colère. Et c'est ça le plus important, que personne ne te devine. Alors laisse la colère t'envahir, concentre toi sur ta respiration, dompte la. Tu y arrivera. Ou alors..."
  2. Pluvia, le 11. Souvenirs... "Garde la tête droite, oui, voilà, comme ça, le menton un peu relevé. Lèvres pincées, ou moue boudeuse, ou bien encore dédaigneuse, je ne sais pas, c'est toi qui voit. C'est pas grave pour les yeux hein. Qu'ils brillent parfois on s'en moque. Surtout s'ils brillent parce qu'un homme est mort de ta main. C'est même mieux. Qu'ils brillent, mais pas n'importe quand non plus. Et surtout, surtout, qu'ils ne brillent pas parce qu'ils seront remplis de larmes, je te l'interdit, tu m'entends ? C'est bien ma petite, tu apprends vite. Ne jamais courber l'échine aussi. Et ton sourire, ce sourire franc et qui fait briller ton visage, tu le gardes pour toi. Si je le vois sur ton visage, je n'hésiterais pas à te frapper pour que tu comprennes qu'il est trop précieux pour être offert à tous. Surtout que peu sont ceux qui comprennent la beauté de ce sourire. Alors garde le. Il va falloir apprendre à contrôler ton corps et tes émotions mieux que ça ma petite. Je ne veux pas arriver à lire tes émotions sur ton visage. Tu as mal ? Entraine toi à garder un visage neutre. Tu es en colère ? Triste ? Heureuse ? Toujours pareil, un visage, sans la moindre trace d'émotion. Ton seul problème, ce sont tes yeux... Je ne sais pas comment on se débrouillera, ils brillent vraiment trop... Ah oui, il ne faut pas non plus parler. Enfin si, un peu, mais juste ce qu'il faut. Ne pas dévoiler quoi que ce soit sur toi par tes paroles. Juste dire le principal. Tant pis si on te trouve malpolie pour ça, après tout, l'avis qu'ont les autres de toi, leur jugement, doit glisser sur toi comme le vent sur les feuilles. Tu gardes tes pensées pour toi, tu te tais, tu écoutes. Quand je dis écouter c'est pas attendre gentiment que les autres parlent, ni non plus n'écouter que leurs paroles. Il faut faire plus que ça, voir la façon dont la voix vibre lorsqu'ils parlent, observer leurs yeux, leur posture... Toutes ces choses qui te sont interdites. Tu peux tout à fait ressentir des choses, je ne t'en empêche pas, mais garde ça pour toi ! Et n'oublie pas pourquoi tu fais ça."
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