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Terre des Éléments

Essénaï

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Tout ce qui a été posté par Essénaï

  1. Ma main trouve la sienne, mon corps se détache du tronc, s'approche de lui. Il y avait trop de bruit là-bas pour moi qui suis depuis si longtemps habituée à la solitude et à son silence. Trop de bruit, trop de monde autour de moi tout à coup. L'excitation a fait place à un nœud dans mon ventre. Cette excitation si étrange qui avait fait vibrer tout mon corps en attendant le verdict du juge, je la regrettais à présent, mais la sentais encore prête à refaire surface. Lequel de nous deux a franchit les derniers centimètres qui nous séparaient ? Et tandis que ses lèvres se posent sur les miennes, je me demande comment cela peut-être possible. Moi qui évitait tout homme susceptible de faire à nouveau battre mon cœur, même pour une nuit de passion partagée. Mes lèvres quittent les siennes, frôlent un instant sa joue, puis s'éloignent. Tout mon corps s'éloigne de lui alors que je sens qu'il ne veut qu'une chose, retrouver la douce chaleur de Leif. Mais mon esprit, même partagé entre l'envie d'être entièrement à Leif et celle de n'être à personne, de ne laisser personne prendre l'ascendant sur moi, mon esprit est plus fort que mon corps qui lui a déjà choisi. Quelle torture je m'inflige... Et pour quelle raison ? Peur de souffrir à nouveau, comme avant ? Mes doigts se posent sur la marque de mon poignet. Je n'arrive pas à oublier. Je n'arrive pas à me laisser entièrement aller à Leif. Le comprend-il ? M'en tient-il rigueur ? Je passe à côté d'un arbre et pose ma main dessus. Je tourne autour du tronc, enroulant mon bras sur l'écorce. Je tourne encore un peu, de sorte de me retrouver en face du guerrier, le corps serré sur l'arbre, comme si je ne voulais plus faire qu'un avec, une sorte d'échappatoire. Ou de fuite. La fuite d'ailleurs, je pourrais facilement la prendre. Je connais la forêt, je suis agile, et mes vêtements rappellent les teintes de la forêt. Il ne pourrait sûrement pas me trouver si je le voulais. Et pourtant je reste là. Je le contourne, me faufile entre les arbres, les buissons, mon regard toujours posé sur lui, comme s'il était une souris, comme si j'étais un chat. Qui mangera qui ?
  2. Une pluie diluvienne s'abat soudain sur nous. En quelques secondes nous voilà trempés. Mes cheveux mouillés collent à mon visage tout comme mes vêtement à mon corps. Le martellement incessant des gouttes se fait entendre autour de nous. Lorsque celles-ci tombent, elles semblent faire chanter la nature. J'ai toujours aimé la pluie. Les sons sont tellement différents suivant que l'eau tombe dans une flaque, roule sur une feuille, ou tombe sur le sol, réveillant l'odeur de la terre. La terre ne peut vivre sans eau.La mort engendre la vie, qui à son tour engendre la mort. Je m'adosse à un tronc d'arbre et ferme les yeux, offrant mon visage à cette eau qui s'abat sur nous. Elle roule sur mon visage comme une caresse à laquelle vient s'ajouter celle du vent. Le grondement de l'orage qui s'est abattu un peu plus tôt sur nous semble s'éloigner au loin. Même dans tout ce bruit - la pluie qui tombe, le vent dans les arbres, l'orage - j'entends sa respiration. La terre ne peut vivre sans eau. Auprès de lui, je me sens revivre. Nous sommes sortis de la Cité, et je n'étais plus la même que celle qui y était rentré. Non, plus la même. J'ouvre les yeux. Mon regard se pose sur lui. Il a remis sa capuche, mais je sais ce qu'il y cache. Lentement, ma main se tend vers lui.
  3. Essénaï

    El Gobo

    ( hrp : échange mp avec Korshar, qui a eu lieu bien avant le rp précédent mais bon. ) On lui a dit qu'il y avait des choses intéressantes sous les cailloux alors elle en soulève des tas, juste pour voir. La lumière de la lune en plein dans la face, le gob se réveilla en sursaut. Qui donc soulève ainsi son caillou ? Ouvrant les yeux il découvre une jeune fille à l'air curieux, elle n'a pas l'air dangereuse mais mieux vaut se méfier des apparences. " Qu'est-ce tu fais là toi ? On t'a pas dit que c'était impoli d'réveiller l'gob en pleine nuit ?! " Se redressant fièrement du haut de son imposante carrure de gobelin d'1m30, il la toise du regard, attendant son explication. Regarde, essayant de cacher sa perplexité, le gob' qui sort de sous le caillou. Lui aurait-on menti ? Un gob'.... C'est intéressant un gob' ? -Bah. Je soulève les cailloux. Déjà il pose des questions stupides. Comme si les gens avaient pour habitude de parler de gob' avec elle. Et puis c'est petit en fait. Elle imaginait ça plus... grand. La voilà obligée de baisser la tête. Nul sentiment de supériorité pourtant, ce genre de chose elle ne connait pas. Et voilà qu'elle le prend de haut. Ca ne se passera pas comme ça ! "Et tu pensais quoi, toi ? Qu'en soulevant des cailloux tu tomberais sur le génie des cailloux ? Qu'il t'accorderait 3 voeux et qu'tu f'rais la fiesta jusqu'au petit jour ? Non mais j'vous jure ! Vraiment de drôle de personnes dans l'coin ! Et puis qu'est ce qu'on t'a dit sur les cailloux ?" Remarquant l'aura verte autour de la demoiselle, il s'apaisa quelque peu (oui les gobs voient l'affiliation à une divinité comme une aura, sais pas comment ça s'passe chez les z'humains *_*). "J'espère que t'honore Fimine comme il faut au moins." Le génie des cailloux ? Ya un génie des cailloux ? -Je n'aime pas faire la fête. Ah ça non, si on lui permettait de faire ne serait-ce qu'un vœux, elle ferait pas la fête. Oh que non. -On m'a dit qu'il y avait des choses intéressantes sous les cailloux. On m'a menti. Elle croise les bras sur sa poitrine. -A moins que vous ne vous décidiez à me prouver le contraire. Et j'honore Fimine d'une certaine façon, quand à savoir si elle est convenable, aucune idée. ( au feeling, chez les zumains. ça marche pas toujours d'ailleurs, par exemple ne pas croire que les Ignés sont tous chaleureux... ) Et voilà qu'elle s'offusque ! Il trouverait presque ça drôle si "Y a rien de plus intéressant qu'un gob ma p'tite ! Les gobs sont en osmose avec la Terre depuis leur naissance, interlocuteur privilégie de la Grande Déesse ! Des fois, la nuit, les cailloux me parlent. Bien sûr il faut savoir se mettre en condition pour écouter. Une bonne terreuse ou deux ! Ou dix." Jetant un oeil alentour, il poursuivi : "Quant à savoir comment il faut vénérer Fimine, c'est bien simple. Faut observer les fidèles coincés d'Eolia et faire tout l'contraire. Voilà ce qui est convenable !" En osmose... Encore un illuminé. Il doit être en osmose avec quelques plantes hallucinogène oui. Parler aux cailloux ! -Vous pouvez être plus explicite, je n'ai guère envie d'observer des Eoliens. Se dit qu'elle continuera à vénérer Fimine à sa manière. "C'est bien simple, les disciples d'Eolia ne sont qu'un tas de niais coincé qui pensent qu'à cueillir des fleurs et faire des bisous. Pauvres fleurs ! Qu'ils sont sales ! Pour la plupart bien sûr. J'ai un spécimen dans mon entreprise qui est assez tordu, c'est sans doute pour ça que je le tolère. Observer les autres c'est important mam'zelle. Il faut connaitre ses ennemis pour lutter contre eux efficacement. Les ignés et leurs envies de sang, pas tous certes, mais l'écrasante majorité. Les mouillés et ... bah les mouillés ils servent à rien. On sait jamais comment va réagir un mouillé. Sont bons à enfermer dans leurs latrines !" Le gob attendit sa réaction, bras croisés, espérant qu'elle ait enfin compris dans quel monde elle vivait. -Vous devriez éviter de mettre tous les disciples d'un même dieu dans un même sac. Enfin vous faites bien ce que vous voulez. Sacré vision des choses qu'il a celui-là. "Bah ce ne sont que des généralités, il y a certains ignés et éoliens fréquentables, bien sûr. Très peu évidemment, mais ils existent. On peut pas en dire autant des mouillés." La fixant un peu plus intensément : "Il y a aussi quelque terreux avec lesquels il ne vaut mieux n'avoir que peu de liens. Très peu certes, mais ils existent et en soi c'est déjà une insulte à Fimine !" Le gobelin s'impatientant reprit alors. "Bon c'est pas tout ça mais j'ai une nuit à finir, moi ! A la prochaine p'tite tête. Et tâches de garder tout ça en tête si tu veux garder la tienne sur tes p'tites épaules." La laissant sous la lueur de la lune, le gobelin s'en retourna sous son caillou. Le regarde s'en retourner sous son caillou puis par de son côté, réfléchissant à ses paroles.
  4. merci d'avoir répondu El Gobo ( bien la réponse *_* on fera mieux oui, pour sûr, parce que pire... C'est pas trop trop possible ! )
  5. Hum, chez moi ça dit "wrong flash client version!" Edit : en fait c'est bon...
  6. Je sais pas trop si on peut dire que c'est grâce, ou à cause des cailloux tout ça. Enfin non, c'est parce que j'ai voulu vérifier les dires d'une jeune fille qui lavait son linge dans la grande fontaine de la place de Melrath Zorac. Elle chantonnait gaiment, sans plus se préoccuper de ce qui l'entourait. Je me suis approchée, et elle m'a sourit. Un beau sourire, qui ne demande rien en retour, à par peut-être un semblable sur les lèvres de celui qui se trouve en face. Mais même si je l'avais réellement voulut, je n'aurais pu lui rendre. Elle n'eut pas l'air de s'en émouvoir, et continua sa besogne, me jetant de temps à autre des coups d'œil. Devant mon silence, elle avait l'air de ne pas savoir comment se comporter. Pourquoi ne chantait-elle plus ? J'allais me détourner d'elle lorsqu'elle se mit à parler. Je lui tournais le dos mais, au son de sa voix, je m'étais arrêté. Sa voix me retenait. Lentement, mon regard revint se poser sur elle. Il semblait qu'elle n'avait besoin que d'une personne à qui parler, et non réellement d'un interlocuteur qui sache quoi lui répondre. Moi, je n'avais besoin que d'une personne qui ne m'oblige pas à parler. Aussi me suis-je assise sur le bord de la fontaine et l'ai-je écouté. Elle continuait de me regarder de temps à autre, mais j'avais l'impression qu'elle voulait surtout voir si son récit m'intéressait. Je ne sais comment elle s'y prit, mais à chaque fois que ses paroles ne m'intéressaient pas, elle discourait sur autre chose. Comment était-il possible de parler tant ? D'avoir tant de sujets de conversation ? Une fois de plus, elle venait de changer de sujet sans même avoir fini le précédent, et sans même que je ne sache comment elle pouvait comprendre que ses paroles ne me captivaient pas. Était-il si facile de lire en moi ? Toujours est-il qu'elle me parla tout à coup de choses cachées sous les cailloux. Des choses soient disant très intéressantes. Ce sujet m'enthousiasma bien plus que les précédents, et j'aurais aimé qu'elle m'en dise plus mais, hélas, elle avait fini de laver son linge et, de surcroit, ne savait pas ce qui pouvait bien être à ce point intéressant. Nous nous sommes quitté sans qu'elle eut à aucun moment entendu le son de ma voix. Cette histoire de cailloux m'intriguait. Il fallait que je sache.
  7. El Gobo(*) et moi étions dans la taverne à siroter une bière, attendant le moment qui nous semblerait le plus approprié pour faire une apparition à la salle du temps. Nous n'avions pas prévu de tactique particulière pour cette première virée à deux dans ce lieu. Et même si nous en avions prévu une, je ne pense pas que nous aurions réussi à la mettre en œuvre. Finalement, vint l'heure pour nous de tenter l'aventure. L'arrivée à l'un des piliers ne fut guère compliquée. Un dernier regard lancé au gobelin, et me voilà transportée ailleurs. A peine arrivée que les personnes déjà présentes nous sautaient dessus. Je perdis rapidement El Gobo de vue mais j'avais d'autres considérations autrement plus importante à ce moment là. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, je me retrouvais à terre, après m'être pris des coups de la part de je ne savais trop qui(**), tout s'étant passé trop vite pour moi. Je me faisais l'effet d'un fétu de paille que l'on ballote de droite à gauche sans effort. Mon cerveau était en ébullition. Je ne comprenais pas ce qu'il m'arrivait, je ne savais pas ce qu'il fallait que je fasse, et tous ces maudits hommes bien trop proche de moi à me frapper et me trimbaler ici et là. Un coup plus fort que les autres me coupa le souffle. Je restais un moment sans bouger tandis qu'un homme(***) aux cheveux et aux yeux noirs se dressa au dessus de moi et entreprit de m'attraper pour me trainer, mais où ? Je n'arrêtais pas de me répéter en boucle "Mais qu'est-c'que j'fais ? Mais qu'est-c'que j'fais ?" mais décidément, cela ne m'aidait en rien. Je me repris cependant assez vite et me débattit, frappant à mon tour l'homme aux yeux si noirs. Sûrement surpris par ma rébellion, ce dernier me lâcha, me permettant de me relever et de m'éloigner. Je me mis à tourner sur moi-même, cherchant El Gobo que je ne voyais nul part. Ce temps que j'employais à le chercher ne fut pas perdu pour tout le monde, à nouveau on me frappa, et tout ce que je vis de cet homme(**) furent ces yeux rouges. Je courus loin de lui, passant à nouveau à côté de l'homme aux yeux noirs. Mon regard tomba sur son blason, que j'avais déjà vu sur le torse de Tykky, mais point n'était pour moi de l'observer plus avant. Je courrais, ne sachant que faire d'autres, lorsqu'un autre homme(****) se dressa soudainement devant moi. En ayant marre de me faire frapper en premier, je levais mon poing qui alla s'abattre dans son plexus cœliaque. Pas assez fort cependant pour lui couper le souffle ou autre. J'avais en face de moi une de ces brutes que les poings des femmes comme moi n'intimident pas le moins du monde. La preuve m'en fut donnée lorsqu'il m'attrapa et me jeta au loin. J'attendis le choc, et quel choc ! Lorsque mes yeux se rouvrirent, je découvris El Gobo penché sur moi. De la salle des temps il n'existait plus rien. -Je sais pas pour toi, mais moi, j'ai pas tout compris... ( Ces hommes sans qui mon récit ne serait pas : * comprenez "Korshar le gobelin" ** Caine *** Aioros **** Schindler )
  8. Allez Leif met la suite !! Nan mais El Gobo... C'est du beau ça... Pauv' Yke ! ( c'est marrant parce que, dans ton rp, pendant un très court instant certes mais pendant un instant quand même, je me suis dit, tiens, il devient poète... La fin de ta phrase m'a vite montré que non ^^ ). Enfin c'est bien Merci pour le lapin :$
  9. Ma main se crispe sur la bouteille. Un instant, je me force à ne pas bouger, cherchant le calme que ce maudit guerrier fait disparaitre. Ce n'est pas bon ? Et alors, que croit-il ? Dans la vie, tout n'est pas bon, mais il faut faire avec. Peut-être croit-il que je veux l'empoisonner. Si tel est le cas, il ne réfléchit pas vite. Pourquoi l'empoisonner alors qu'il fait montre d'un tel état de faiblesse ? Il trouve que ça, c'est une horreur ? Je pose la bouteille sur le sol. Je sens la colère monter en moi. Ce ne sont que quelques malheureux mots... Ajoutés à sa présence si près de moi certes... J'inspire longuement, mais le calme ne revient pas. -C'est vous l'horreur oui ! Et je le repousse durement sur le sol, ne me souciant plus de ses blessures. Je me lève prestement, attrape la bouteille, la rebouche, et range mes autres affaires tout en marmonnant. -On l'aide et tout ce qu'il trouve à dire c'est "qu'est-ce que c'est que cette horreur !" ! On m'y reprendra pas à aider un homme, tous pareils ceux-là... Oh et puis ! Je relâche tout ce que j'ai dans mes mains. Touchant le sol, la bouteille se brise. Tant mieux ! Je me tourne vers le guerrier et m'accroupis à ses côtés, posant une main sur sa blessure. -Qu'est-ce qu'il c'est passé tout à l'heure ? Et vous avez intérêt de me dire la vérité, dis-je en le regardant droit dans les yeux, sinon... Et j'appuie un peu sur sa blessure.
  10. Je me suis assoupie, là, sous ces arbres, le dos contre un tronc, sans précaution d'aucune sorte. Etrange est venu me réveiller, bien plus tard. Je le chasse d'un geste énervé et me lève, sachant qu'à présent je ne me rendormirais plus. Je m'étire, et mon regard se pose sur l'homme encore au sol. Un instant je l'avais oublié... Je m'approche de lui et m'agenouille à ses côtés, posant ma main sur son front. Ses yeux s'ouvrent tout aussi brusquement que ma main se retire en les voyant posés sur moi. -Je n'ai pas pu vous soigner plus... Je tais le fait que je n'en suis pas capable et pose mon regard sur son torse. Je pourrais appeler pour lui quelqu'un qui pourrait le soigner mieux, ou qui pourrait l'emmener en sécurité, mais cette idée ne me plait pas. Et puis, j'ai des question à poser. Et des expériences à tenter... Je me lève, et reprends mes affaires. Les siennes sont toujours entassées dans un coin, je me demande s'il a remarqué que je lui avais ôté toute son armure... Je reviens à côté de lui et le soulève une fois encore contre moi, approchant la bouteille de ses lèvres. A présent que je le sais éveillé, ce simple contact me gêne, mon corps tout entier se raidit. -Buvez. Mon ton est un peu plus doux qu'à mon habitude, je préfère ne pas le brusquer, la décoction est suffisamment mauvaise au goût comme ça...
  11. Une fois sous le couvert des arbres, je nous laisse tomber au sol, épuisée. Je m'allonge, bras étendus, ma poitrine bougeant au rythme de ma respiration trop rapide. Mes cheveux et mes vêtements sont poisseux de son sang. Je roule sur le côté, et me force à me mettre à genoux près de lui. Le visage dur, je décide d'enlever cette armure qui lui couvre le corps. Je commence par le bas, je tant plus loin tout ce que j'enlève. Le haut est un peu plus dur, mais je décide de ne pas prendre de gant et, sans égard pour sa blessure, ôte sans la moindre douceur tout ce qui selon moi n'a guère d'utilité à présent. Je l'entends gémir et, étrangement, cela ne me fait pas autant de bien que je ne l'aurais imaginé. Ma colère tombe, je ne peux lui en vouloir, c'est uniquement de ma faute si je suis faible. Je m'en prends alors à son casque, mais cette fois avec douceur. j'observe alors son visage, et je comprends encore moins pourquoi certains hommes se le cachent. Je ne crois pas en leurs histoires, comme quoi cela les protège. Une flèche bien placée, ou même un sort, et ce n'est pas un tel machin qui les protégera. Encore, s'ils étaient laids, cela pourrait se comprendre, qu'ils veulent se cacher. Mon regard descend vers son torse ; je déchire sa tunique, elle est toute tachée de sang, elle ne pourra plus lui servir. Mon incantation semble avoir suffit pour le garder en vie, certes, la blessure n'est pas totalement refermée, et elle risque encore de s'infecter, mais au moins perd-il moins de sang qu'alors. D'ailleurs, son sang, il m'intéresse, je ne sais pas pourquoi. Ce liquide vermeil m'attire. Je passe un doigt dessus, en recueillant un peu, et le porte à ma bouche. Je reste un moment comme ça, sans rien faire de plus que de lécher mon doigt et son sang. Puis je me lève, l'enjambe, et me dirige vers la ville. Je prends grand soin de ne me faire attaquer par nulle vie et entre dans chaque bâtiments que je croise sur ma route. A chaque fois, je regarde chaque personne s'y trouvant, et demande qui est celui qui s'occupe de garder les affaires des gens en échange de quelques pièces d'or. L'excitation me gagne, je vais enfin pouvoir utiliser mes propres potions sur quelqu'un d'autre que moi. Si je reviens avant qu'il ne meurt. Le deuxième bâtiment dans lequel je suis entrée fut le bon et je me précipitais vers l'homme en question. Si celui-ci osait me dire qu'il n'avait plus rien, ce ne serait pas mes sortilèges de soins qui m'épuiseraient. Il me tend sans un mot ce que je lui demande, mais je n'ai pas le temps d'y penser plus, à moins que je ne veuille que mon blessé ne meure avant même que je n'ai pu expérimenter certaines choses sur lui. Je ne peux empêcher un sourire de flotter sur mes lèvres en revenant vers lui, j'ai là une décoction que je n'ai jamais osé boire mais qui est plutôt utile... Je crois bien que ce n'est pas un sourire doux, mais un sourire sadique, qui flotte sur mes lèvres. Lorsque je reviens à ses côtés, sa respiration est quelque peu difficile. Ce n'est pas étonnant. Je m'assoie tout à côté de lui, pose mes affaires au sol, et le saisit encore afin de le relever un peu et de l'installer contre moi. Une fois fait, je prends une petite bouteille. Je l'ouvre et regarde l'homme, le même sourire que tout à l'heure aux lèvres. -C'est pour ton bien... Et je lui porte le goulot aux lèvres. Il résiste un instant, pas étonnant... Mais finalement en ingurgite un peu. Ça suffira pour l'instant... Je porte le goulot à mes lèvres à mon tour, et bois une gorgée, pour être sûre de ne pas m'être trompée. Une grimace déforme les traits de mon visage. Oui, je ne m'étais pas trompé, je reconnais bien là le gout amer de la décoction d'aubier de saule. Horrible au goût... Vraiment... Je rebouche la bouteille, et me mets à lui faire un pansement. Une fois fait, je le couche sur le sol, et mets ma cape sur son corps. Je m'adosse à un arbre non loin de là, et surveille les alentours, me demandant ce qu'il allait bien pouvoir se passer ensuite.
  12. Que lui arrive-t-il donc tout à coup ? Voilà qu'il bégaie. J'aurais pu penser qu'il était tout à coup gêné si mon attitude ou mes paroles avaient pu, en effet, produire une quelconque gêne, mais, par Hadès, les Quatre et L'Unique, je n'ai rien fait ! Bien au contraire d'ailleurs. Et la suite des événements me prouve qu'il y a tout à coup quelque chose qui ne va pas chez cet homme. Qu'est-ce qui a pu le rendre soudain si inconscient ? Lui qui me disait de faire attention aux dragons, voilà qu'il se précipite au devant de l'un d'eux. Je n'ai même pas le temps de le prévenir qu'il se trouve déjà à terre. Je me précipite vers lui, afin de voir s'il est mort où non. Lorsque j'arrive à ses côtés, je me mets à genoux et, voyant ses lèvres bouger, me penche sur lui. Mes cheveux tombent sur son torse, se couvrant de son sang, mais je n'en ai cure. Je n'entends que la fin de sa phrase, qui me laisse pantoise. Le laisser partir ? Le laisser partir où ? Il doit délirer le pauvre, comment veut-il partir où que ce soit hein ? Divers sentiments me tiraillent. D'un côté, je n'ai qu'une envie, le laisser mourir, voir même finir le travail du dragon de mes propres mains. Un homme de moins, ça ne ferait de mal à personne. Mais... Un long soupir s'échappe de mes lèvres tandis que je pose mes mains au dessus de sa blessure. Je n'ai jamais essayé de soigner quiconque auparavant, n'en ayant jamais croisé qui veulent de mes soins. Et, lorsque je me blesse, je n'utilise pas de sort, préférant utiliser des potions ou des onguents que je fabrique moi-même. La magie est certes utiles en certains moments, mais toutes choses faites à partir de celle-ci ont un prix. Suis-je prête à le payer, quel qu'il soit, pour lui, que je ne connais pas ? Oui, parce que je me dis qu'il n'est pas si différent de moi, délaissé par celle qu'il aimait... Je murmure l'incantation apprise par cœur ; à peine ai-je commencé le soin que je sais que je ne serais pas capable de le soigner entièrement, mes forces ne sont pas encore suffisantes pour une telle dépense d'énergie, et je ne veux pas risquer de m'affaiblir par trop pour qui que se soit. Il lui faudra par la suite prendre du repos, et se faire soigner soit par une autre personne, soit me laisser le soigner avec les autres moyens que j'ai à ma disposition. Je reste un long moment sans bouger, épuisée par ce sort. Il n'est ni mort, ni éveillé, j'espère qu'il est tombé dans les pommes. J'observe l'homme, une pointe de dégout pour mon acte venant obscurcir mes pensées. Mais pas seulement pour mon acte, mais pour la raison de celui-ci. Je suis bien faible si le simple fait qu'une ressemblance aussi stupide que celle que j'ai évoqué suffise pour que je le soigne. Je me prends la tête dans mes mains, et pousse un gémissement. Je m'en veux, j'aurais du le laisser crever. Mais qu'est-ce qui m'a pris ? Depuis quand je soigne des hommes moi ? Je me force alors à me lever, me disant qu'il vaut mieux éviter de rester ici, un autre dragon pouvant revenir, et puis pour éviter de penser trop à ce que je viens de faire, et surtout aux conséquences. Je le saisit par les poignets et, sans me soucier de lui et de son bien être, je le soulève et le tire, cherchant à rejoindre le calme que nous venions de quitter. Je suis obligée de m'arrêter trop souvent à mon goût, le reposant au sol, afin de reprendre mon souffle et de me reposer. Fichue armure, un homme sans est déjà bien assez lourd sans en plus se rajouter sur le corps tout se bardât de métal... Vue son utilité en plus ! Même pas capable de résister à un fichu dragon. Je le soulève à nouveau et le traine rageusement, sa tête peut bien heurter le sol, son casque le protége un peu, et quand bien même il ne le protégerait pas, cela ne change rien à l'affaire.
  13. Me voilà partagée entre une envie de le planter là et d'en savoir plus sur ces terres. A croire que, moins je veux qu'il me parle de moi, et surtout de mon regard, et plus cela l'intéresse. -Je veux bien que vous m'indiquiez où se trouve l'auberge. Que je puisse mettre des vêtements moins chaud, observer la fleur... Et puis après, il me faudra visiter les lieux. Trouver l'homme que j'ai chargé de garder mes affaires par exemple. Je n'aimerais pas m'apercevoir que l'on m'a arnaqué. J'ai des tas de choses à faire, et bavarder, ce qui n'est pas mon fort, n'en fait pas parti.
  14. J'observe avec attention chacun de ses gestes tout en espérant réagir suffisamment vite s'il se mettait en tête de vouloir m'attaquer. On est jamais trop prudent. Et quand il sort la fleur, je reste bêtement à la regarder. A-t-on jamais vu quelqu'un se mettre à parler après s'être vu offert une fleur ? Une merci serait approprié, mais un prénom... Qu'est-ce qu'il croit ? Mais j'aime les fleurs, j'aime les observer, les étudier, savoir à quoi elles peuvent m'être utiles. Alors, lentement, à petits pas mesurés, je m'avance vers lui. Il ne me reste plus qu'un pas à faire et je serais trop près de lui, aussi je préfère ne plus bouger et tendre avec circonspection ma main en direction de la fleur. Je la saisit entre mes doigts et me recule précipitamment. Je me force à murmurer un "merci" à son adresse puis observe la fleur. -Qu'est-ce que c'est, comme fleur ?
  15. Tout en marchand vers les arbres, je jettes de petits regards à l'envahisseur. Tu as compris hein, tu me laisses tranquille maintenant, tu repars avec l'autre là. Mon visage ne trahit pas le moins du monde la joie stupide que j'éprouve à l'idée d'être enfin débarrassée de cet oiseau. Aussi ravissant que mon regard ? Il l'a bien regardé ? Mon regard est horrible, trop bleu, trop brillant, il révèle trop de chose sur moi. -Vous êtes trop curieux. Vraiment trop. Pourquoi me pose-t-il tant de questions ? Je lui en pose moi ? Non. Pas du tout. Et de un, je ne suis pas une personne qui aime parler de moi. Et de deux, mon prénom ne regarde que moi. Je pourrais lui expliquer que "Le muet" n'est en aucun cas un pseudonyme mais bel et bien un prénom, le mien, pendant un temps. Encore faudrait-il que j'éprouve ce besoin. Et puis je n'aime pas ça, parler pour dire des stupidités du genre "on m'appelle le muet parce que je ne parle pas.". Un muet qui parle et qui explique d'où lui vient son nom, inutile. Et ennuyant. Comme ça façon de parler. Pourquoi ne va-t-il pas droit au but au lieu d'utiliser toute sorte de phrases à la noix. On ne s'excuse pas parce qu'une question nous taraude. D'ailleurs ça non plus ça ne sert à rien, de s'excuser. -Et un prénom ne se donne pas comme ça.
  16. Le fait de courir ne faisait qu'accentuer la chaleur presque étouffante qui m'entourait. Mon œil, habitué a regardé partout, aperçu une forme rouge mais, le temps de faire un quelconque rapprochement avec une chose qui m'était connu et je me retrouvais à terre. Je mis un certain temps à comprendre que quelqu'un c'était jeté sur moi. Et quel "quelqu'un". Je m'assis, me composant un visage dénué de toute expression alors qu'au fond j'étais grandement surprise. Je n'avais encore jamais vu d'homme, car s'en était bien un, qui ressemblait à ce point à un renard, bien que son armure y soit pour beaucoup. Une pensée stupide me traversa l'esprit. est-ce que les renard mange les femmes ? La colère pointa le bout de son nez mais rien ne me trahissait, je m'efforçais d'être complétement détendue. Ignorant pour un temps ses paroles, je me suis relevée et me suis époussetée. Je n'avais encore jamais été abordée de cette façon ci et avais du mal à savoir comment réagir. Étrange vint se poser sur mon épaule, quand à l'autre oiseau, je l'ignorais. Alors comme ça je venais de rencontrer Rusé renard. -Je suppose que je devrais être désolée. J'ai parlé d'un voix calme tout en me passant une main dans les cheveux. De quel démon ailé parle-t-il donc ? Je regarde alors autours de nous et aperçoit la forme rouge. Ah... Ce truc... Ça alors... Je lève un peu plus haut mon menton et repose mon regard sur l'homme renard. Il prendra peut-être ça pour un signe de dédain. S'il savait que c'est pour me donner du courage, pour ne pas montrer que tout à coup j'ai peur. Peur d'avoir échappé à la mort. Alors ici il est aussi facile que ça de se faire tuer ? Il faudra absolument que je fasse plus attention... -Merci de m'avoir... Sauvé. Ça a du mal à sortir. Et voilà qu'il me parle de son oiseau. Une lueur d'espoir s'allume dans mon regard. Et s'il voulait le reprendre ? Mais tout de suite après je me crispe. Je n'ai pas pu m'en empêcher, il me prend par surprise. C'est mauvais ça. J'avale ma salive difficilement. -Le... Le muet.. Oui. Je toussote. Il faut que je me reprenne. -Vous pouvez garder l'oiseau. Et s'il le veut pas, je lui dirais que c'est pour le remercier de m'avoir sauver.
  17. Je ne savais pas trop comment j'allais pouvoir faire pour emporter toutes mes affaires à Melrath Zorac. Ni où les poser, une fois là-bas. J'avais l'étrange sentiment qu'il valait mieux que j'évite de tout prendre avec moi. Et puis je n'aurais jamais réussi à tout porter. J'aurais aussi bien pu tout laisser ici mais je me disais que j'aurais toujours besoin de tout ça un jour. Je n'avais toujours aucune idée de la façon dont j'allais me débrouiller lorsque je suis allée voir le maitre de Terra. Il avait la peau mate lorsque la mienne était hâve. J'eus de la chance, il ne me demanda pas grand chose, et monopolisa la parole, me permettant ainsi d'apprendre un tas de choses intéressantes sans avoir à dire un mot. Il répondait à toutes mes questions sans même que j'ai besoin de les exprimer à voix haute. Parfois même répondait-il à des questions auxquelles je n'avais pas encore pensé. Il devait en avoir vu passer des Hommes pour savoir quoi dire exactement. Ce fut lui qui résolut mon problème quand à mes affaires. Mais savoir qu'il me fallait payer pour confier mon bien à un autre me chiffonnait un peu. N'y aurait-il pas fallu que ce soit le contraire ? Après tout, la personne à qui j'allais confier toutes mes petites bricoles pourrait, dans un futur plus ou moins proche, abimer ce que je lui avais confié. Il aurait été plus logique selon moi que ce fut lui qui me donna des sous, que je lui aurais rendu une fois sûre que mes affaires n'avaient subis aucun préjudices. Préférant garder pour moi cette idée, je consentis à lui donner l'argent qu'il me demanda. Une fois délestée de toutes ces encombrantes affaires, mais au combien précieuses à mes yeux, j'allais directement voir le garde qui me permettrait d'atteindre Melrath Zorac. Il parla brièvement et me laissa passer. Je sus à l'instant même où mon pied se posa dans cette ville que ma tenue était tout, sauf pratique ici. Ne sachant guère à quoi m'attendre, j'avais préférer m'habiller le plus chaudement possible, me disant qu'il était préférable d'avoir trop chaud que trop froid. Je regrettais déjà la douce fraicheur des forêts de Terra. Ici le soleil frappait fort et je ne voyais guère d'endroit pour m'en cacher. Je ne voulais en aucun cas entrer dans une des bâtisses que je voyais, et encore moins laisser le soleil me rougir la peau. Il y avait une ouverture à ma gauche, une grande ouverture dans la muraille. Je m'en approchais, et vis plus loin une couverture d'arbres, et de l'ombre aussi me suis-je mis à courir, ne me souciant guère de ce qui m'entourait.
  18. Maudit envahisseur. Fallait pas revenir idiot. C'est même plus la peine de penser que je m'occuperais de toi. Étrange fera ce qu'il voudra, et je pense qu'il t'aidera cet idiot, mais pas moi. Alors va-t-en ! Je pousse un soupir. Si je parle dans ma tête il ne risque pas de comprendre. Et pourquoi est-il revenu d'abord ? Je l'attrape, me saisit de la missive et le repose à terre un peu brusquement. En ouvrant le papier, je regarde en premier la signature. Rusé renard ? C'est qui celui-là ? Cet oiseau est vraiment stupide, ou alors il le fait exprès de se tromper de destinataire. Je ne connais pas de rusé renard. D'ailleurs je ne connais personne. J'hésite à jeter un caillou sur l'oiseau. C'est n'importe quoi... Enfin, je me décide à lire la missive. Et là, étonnement. Rusé renard et l'autre... Hum... Darkfox je crois, seraient la même personne ? Il faut toujours que les gens compliquent tout. Pourquoi changer douze mille fois de prénom hein ? Surtout lorsque l'on en a un qui nous convient. C'est peut-être un grand indécis, remarque, je m'en moque. Sa lettre me servira pour allumer un feu si j'ai froid. La fin de la première phrase m'intrigue un brin. Est-ce que je suis gênée à l'idée de lui avoir brisé tout espoir de revoir un jour l'autre femme ? ... Non. Pas du tout. Au lieu d'être reconnaissant parce que j'ai répondu à une missive qui ne m'était pas adressée, il aurait du dire qu'il m'était reconnaissant de lui avoir brisé son espoir. Ça m'aurait grandement aidé moi, si on m'avait directement brisé tout espoir de revoir le beau parleur. L'espoir, c'est pour ceux qui ont du temps à perdre. Et puis de quoi je me mêle aussi ? "Gardez l'oiseau, il semble beaucoup plus heureux à vos côtés". Gna gna gna. Et à moi on me demande pas mon avis bien sur ? Qui lui dit que je veux le garder, son oiseau ? J'ai déjà bien assez d'un merle qui me suit partout sans en plus devoir me coltiner celui là. En plus il a un air idiot. Je roule la missive en boule et la lance sur l'oiseau idiot qui s'envole sans qu'elle ne le touche. Je pousse un grognement, chose que je ne me permets seulement parce qu'il n'y a aucun humain autour de moi. Rusé renard tu vas voir ce qui arrive aux personnes qui veulent choisir à ma place.
  19. Trouver un nom, même pour un animal, c'est assez compliqué. J'aurais pu appeler le merle "collant", cela lui aurait parfaitement convenu tant il me suivait partout. Lorsque je m'entrainais, il se perchait sur une branche et m'observait. C'était au départ une sensation étrange et je m'évertuais à le chasser mais toujours il revenait. Pour voir, un jour, je l'avais appelé ainsi. "Collant" ne sembla pas lui convenir car, toujours sur sa branche, il se mit à pépier de telle sorte que je ne pus que comprendre qu'il était en colère. Pas de nom pour le moment donc. Je le trouvais étrange pour un merle en plus. Mais dans un sens il me ressemblait un peu. J'avais vécu recluse pendant un certain temps et, à la mort de mon maitre, je ne m'étais guère jointe à mes compatriotes. J'étais un peu à l'image de ce merle qui s'intéressait plus à ma propre personne qu'à ses congénères. Je ne pouvais donc pas vraiment lui en vouloir de rester continuellement avec moi, et puis, sa présence, petit à petit, me plut. Alors que je me reposais, assisse à même le sol, je remarquais un comportement étrange de la part du merle. Il cherchait toute sorte d'insectes et de graines, comportement normal jusqu'ici. Ce qui attira mon attention, c'est qu'il allait avec son butin dans un buisson et en ressortait quelques secondes après pour trouver à nouveau quelque chose. Je ne savais pas que les merles entreprenaient de faire des provisions aussi décidais-je d'aller voir ce qu'il se passait dans ce buisson. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir un autre oiseau, à l'air plutôt mal en point. Je restais interloquée en comprenant que le merle nourrissait cet oiseau. -Quel étrange merle... Aussitôt ce dernier fut sur mon épaule, pépiant à nouveau. Il semblait... Fier de lui, ou heureux, je ne sais pas trop. Après tout que savais-je des oiseaux moi ? -Tu es étrange, répétais-je en appuyant sur le dernier mot. Aussitôt il se remit à pépier. Le mot étrange semblait lui plaire, mais mon esprit était à nouveau accaparé par autre chose. Je pris l'oiseau des buissons entre mes mains, remarquant au passage qu'il avait quelque chose à sa patte. Je l'emmenais là où j'avais établis mes quartiers. J'ôtais le mot à sa patte et le posais sur mes affaires, ne m'en occupant pas outre mesure. L'oiseau reprit des forces mais ne fit pas mine de vouloir repartir. Voilà à quoi menait la bonté, on aidait quelqu'un, et, non content de ne pas nous le rendre, il ne voulait plus partir. Saleté d'oiseau. Ce n'est que un ou deux jours après la venue de cet oiseau des buissons que je me suis souvenue du mot accroché à sa patte.Je mis un certains temps à le retrouver entre les divers papiers de mon maitre. Une fois entre mes mains, j'hésitais un court instant puis l'ouvrit. Je ne lus que les premiers mots puis repliais le papier et le laissais tomber à terre. Le mot ne m'était pas adressé et je ne savais pas qui était cette Kerkmusiek aussi m'en désintéressais-je. Ainsi aurai-je voulu que cela se passe, mais, peu de temps après, je m'entendis demander, alors que je revendais certaines de mes affaires : "Connaissez-vous Kerkmusiek ?". En voyant l'étonnement se peindre sur son visage, je compris que ce n'était pas le cas. Je me retrouvais donc avec un oiseau qui ne voulait plus partir, une missive qui ne m'était pas adressée et une inconnue. La personne qui avait envoyé la missive n'aurait donc jamais de réponse. Lorsque je lu la missive en entier, je ne pus m'empêcher d'en vouloir à cette femme. Ainsi les hommes n'étaient pas les seuls à partir ? Au départ je n'avais aucunement l'intention de répondre mais je ne pouvais le laisser espérer qu'il recevrait une quelconque réponse de la part de cette femme. N'ayant pas de papier vierge je me suis contentée de répondre à même le dos du mot. "Messire, nulle Kerkmusiek là où votre missive est arrivée. En espérant que vous réussirez à oublier. Le muet" Je ne pouvais, et ne voulais, faire mieux. J'attachais alors la missive à la pate de l'oiseau et, enfin, il ne fut plus un envahisseur.
  20. -Bien sur qu'on... hips... a déjà .. gagné ! L'homme pose d'un coup sec sa choppe sur la table,au passage un peu du liquide contenu à l'intérieur s'échappe, aspergeant la table. Il se lève d'un bond, fait un mouvement du bras pour englober toute la salle, faisant à nouveau tomber de la bière à terre et manquant de tomber. Un rot s'échappe de ses lèvres, mais on a vu pire de sa part, plus personne ne s'en souci, à part quelques femmes, offusquée par son comportement, qui sortent de l'auberge. Je les suis un instant du regard avant de le reposer sur lui. Sa chemise est tendue au maximum sur son ventre et chacun de ses mouvements me donnent l'impression qu'elle va se déchirer. Il n'en est rien pour le moment. Voilà qu'il se met à toiser tous ceux qui sont suffisamment près de lui pour que ses yeux puissent les voir. -On a même gagner... Hips... Que je me souvienne... Il porte une de ses grosses mains pleine de terre à sa tête, et se met à se gratter les cheveux, dans l'espoir semble-t-il, de se souvenir. -Dix !!! Dix fois !! Hips... Oui ! Oui monsieur ! Dit-il en s'adressant à ces pseudos guerriers qui ne rêvent que d'accomplir de hauts faits alors qu'ils n'arriveront, tout au plus, qu'à brandir ce qui leur tient lieu d'épée devant eux. Ils feront pas long feu s'ils vont se battre ainsi. Des "oh!" s'élèvent dans toute la salle. Bande d'idiots. Y'en a même qui ont des mines ébahis devant tant de... prestance ? de la part de cet homme. Je croise les bras sur ma poitrine et m'adosse au mur. Personne ne semble me voir. Il est vrai qu'à choisir entre une femme comme moi et un homme - qui dégage une telle intelligence, une telle force de caractère, un tel savoir faire ! - le choix est vite fait. Très vite. Moi ce que je voudrais savoir c'est si tous ceux qui sont allés se battre se battaient pour la déesse ou pour autre chose. Et si, un jour, l'envie me prenait d'aller aux luttes, serait-ce pour elle, ou pour autre chose ? Sûrement pour rien, ou plutôt pour le plaisir de me défouler sur autre chose que sur des bêtes. Et puis ce serait autrement plus captivant. Les hommes sont si particuliers, intéressant en tout point. L'homme ivre gesticule encore et beugle à travers la taverne des tas d'histoires. Propos fariboles ou bien réels ? Mais enfin, s'il est aussi fort au combat qu'il le dit, que fait-il encore ici ? Pourquoi n'est-il pas allé sur les terres de Melrath Zorac ? Peut-être a-t-il peur d'affronter des hommes qui lui sont supérieurs. Je sors discrètement de la taverne, soupirant intérieurement, et retourne m'entrainer. Combien de temps encore avant Melrath Zorac ? Combien...
  21. J'ai mis le feu à la cabane de mon maitre. Sur un coup de tête. Sacré idée d'ailleurs. Pourquoi utiliser le feu ? J'aurais aussi bien pu la laisser et partir, aller voir ailleurs, mais je me sens attirée par cette maison, si on peut appeler ça ainsi. Ou plutôt attirée par ce qu'il y a à l'intérieur et que je n'ai jamais eu le droit de regarder. J'ai fouillé toutes ses affaires, sans honte, juste un sentiment de vide. Ça me paraissait ni bien ni mal, et puis il est mort, ça lui fait quoi maintenant ? Je m'en fou. C'est tout. J'ai libéré ses oiseaux. Il en était fier. "Ils sont très bien dressés ! Ils vont jusqu'à Melrath Zorac ! " qu'il me disait. C'était pratique ça d'ailleurs, ça lui permettait de tout savoir ou presque de ce qu'il s'y passait. Il fallait toujours qu'il sache le plus de chose possible. Mais il est pas le seul à vouloir savoir le plus de chose, il me disait qu'il y avait un autre Telurique, un qui avait tout compris selon lui, qui avait une soif de connaissance plus grande encore que lui. Il correspondait peut-être avec cet homme qui sait ? De tous les oiseaux qu'il avait ( chouettes, buses, aigles... ) je n'en ai gardé qu'un. Enfin c'est plutôt lui qui a choisit de rester avec moi. Un merle. Je lui ai pas donné de nom, pas tout de suite, on verra s'il reste longtemps avec moi. Ceux qui restent pas longtemps, ça sert à rien de les nommer, ça nous fait juste un truc de plus à devoir oublier une fois qu'ils nous ont quitté alors autant pas donner de nom... Et ce merle il aura un nom s'il reste. J'ai juste à tourner la tête pour le voir, perché sur une branche. Je pensais qu'il aurait eu peur du brasier, surtout lorsque les flammes ont atteint les papiers de mon maitre. Tout d'un coup les flammes ont grandi, m'obligeant à reculer. C'est qu'il en avait du papier. D'ailleurs j'en ai gardé quelques uns que j'ai mis dans un sac en tissus trouvé là. J'ai surtout pris ses parchemins de botanique. Il aimait beaucoup ça. C'est bien le seul truc qu'il aimait et qu'il m'ait transmit... Je me demande comment ses potions vont réagir avec les flammes mais déjà cela m'ennuie. Je prend le sac et le pose sur mon épaule, me détourne du brasier, et marche vers la ville de Terra. Tout à coup je sens un poids sur mon épaule. Je tourne un peu la tête, vois le merle, souris intérieurement. Si tu continues comme ça tu l'auras ton prénom.
  22. Essénaï

    Essénaï

    Un monde de brutes... De fous... Ça à l'air bien votre résumé... Merci Darki.
  23. L'ironie me va bien quand je veux. Mais c'est fini. Fini, il est mort. Et moi je suis en vie. Je n'aime que le début. Il n'y a que le début qui soit bien, après, ça change. Fatalement. Il faut toujours que ça change, jamais que ça soit comme au début. Au début, Il me respectait, après Il est parti, comme si nous deux c'était pas important. Mon maitre aussi, au début il aimait bien mes yeux, après il les a détesté. Tout ça parce que trop brillants. La vie, c'est presque pareil, mais il suffit, quand je sens que ça commence à changer, de trouver un autre truc à faire. Toujours innover, tant pis si on a pas fini le truc précédent. Qui s'en soucie ? C'est pas que ça me fait peur, mais quand ça change... En fait si, ça me fait un peu peur. C'est pour ça sans doute que j'ai appris à ne plus extérioriser mes émotions. Je me disais que ça irait mieux comme ça. J'avais peut-être un peu tord en fait. Mais là.. La mort de mon maitre, je m'y attendais pas. Et puis, étrangement, c'est la première fin qui ne me fait rien. Il est mort, ça ne change rien. Enfin si, je suis libre de mes pas. Je ne savais pas trop, au début, ce que je voulais faire. Un nouveau début, ça oui, mais où ? Pour faire quoi ? Et puis ya des bruits qui courts. Melrath Zorac, ça pourrait être un bon début non ? Pour ça faut être forte qu'ils m'ont dit. Pas de problème j'ai répondu. Oh ça non, pas de problème. Ça viendra.
  24. Pluvia, le 12. Je crois que mon maitre aurait préféré que je sois un homme. Je crois qu'il aimait les hommes. Je crois que j'ai de la chance d'être une femme. Lorsqu'il me parlait, il s'adressait à moi comme si j'étais un homme. Il m'achetait des habits d'hommes. Quand il était heureux, il me mettait de grandes claques dans le dos, qui m'envoyaient la plupart du temps au sol, et après il hurlait. Était-ce ma faute s'il ne se rappelait plus, parfois, que je n'étais pas un homme ? Je m'en moquais, du moment qu'il m'apprenait comment être forte. Et puis c'était pas bien difficile je pense. Quand il m'a trouvé, j'avais déjà fait la moitié du travail. Je m'étais enfermée sur moi-même, je ne parlais plus. Il m'appelait d'ailleurs le muet. Ça le faisait rire, eh le muet, vient là ! et le muet fait ci, fait ça... Le muet, je ne pense pas qu'il ai jamais su mon prénom. Et je me dis que c'est tant mieux. Je le garde pour moi, c'est mon secret, mon bien le plus précieux, personne ne peut me le prendre. Alors je suis devenue le muet. Mais parfois, je ne sais pas pourquoi, je me mettais à parler, parler, parler. Je racontais n'importe quoi. Des choses complétement décousues. Ça aussi ça le mettait en rogne. Et le muet, tu vas te taire ? qu'il disait. Alors j'ai du apprendre à ne plus parler comme ça. J'ai trouvé le truc, je parle aux arbres. Je crois que, si mon maitre l'avait su, il aurait fait en sorte que plus jamais l'envie ne me reprenne. Et il est plutôt fort pour ça, enfin, il était. Mais c'est pas lui qui m'a marqué le plus profond. Non, lui, ses coups, ça faisait mal, mais sur le moment, ça marquait, forcément, ma peau marque vite, mais ça partait. Alors que l'autre. Le beau parleur je l'appelle maintenant, parce que, dans ma tête, il est mort, alors son beau prénom, banni, oublié... Chut... Le beau parleur, ça lui va bien à l'autre. Lui, il m'a marqué profondément. Et physiquement, et mentalement. Le salaud. Chut... Tu ne ressens rien, tu as oublié. Hein que tu as oublié ce type qui t'a fait du mal. Comment oublier ? Il m'a marqué. Et puis c'est devenu un tic à force, à chaque fois que je réfléchis, que je me sens seule, que je me sens mal, je passe mes doigts sur la cicatrice qu'il m'a fait, sur mon poignet droit. Je ne sais même plus comment il a fait, je me souviens juste de la douleur. Et puis s'en est suivie celle mentale... Un beau parleur, ah ça oui, qui vous fait rêver, et qui vous jette, qui vous trahis... Mais ça c'est fini. Le beau parleur et le muet. On aurait fait un ravage nous deux.
  25. Essénaï

    Essénaï

    Bonsoir... Une Telurique de plus, Essénaï, mage et puis pour le moment c'est tout, ce qui est déjà pas mal... Merci Yaninho pour le commentaire que tu as fait à propos du début de mon rp... Bon jeu à vous.
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