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Terre des Éléments

Essénaï

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Tout ce qui a été posté par Essénaï

  1. Dans la quête l'art de la toiture, lorsque l'on rapporte à la femme ce qu'elle nous a demandé : "Avec ce que tu me rapporte" rapportes Dans les pertes, il manque le pluriel à fibre et à peau et à bois simpleS secS aussi comme y'en a plusieurs. Encore dans les pertes, "écureil" il manque un u : écureuil Toujours dans cette quête, quand on parle ensuite à l'homme : "Merci, merci de ses efforts" ces "je te prie d'accepter cette humble une bourse" une en trop non ? Dans la quête la source du mal : "tuer la reine ne suffit pas apparement" : apparemment ( Sans vouloir exagérer... Il manque aussi une majuscule à la dernière phrase. Et lorsqu'on continue de lui parler, "ça ne devrait pas être ... " il y a une apostrophe à la place d'un point. )
  2. A la fin de la quête de la reine pondeuse : "La reine est morte, le danger semble écarter" Plutôt "écarté"
  3. Et voilà, bourse vide. Voyons le côté positif de la chose, je ne pourrais pas me faire dépouiller. Et puis, Mon Gob' vaut bien un petit sacrifice tel que celui-là. J'ai jamais été douée pour faire des économies, mais je pensais pas les voir s'envoler si vite... Mais bon, si je donne pas la somme la plus importante pour l'avoir, un autre se l'appropriera. Et ça, ça ne me plait pas mais alors pas du tout. Remarque, Tapate peut collecter pas mal de dons de son côté, après tout, si la liberté du Gob' n'avait pas été en jeu, j'aurais très bien pu faire un don pour elle, ça aurait pu changer un peu mes journées. Mais si jamais elle n'en reçois pas suffisamment, et que le Gob' devient la propriété de quelqu'un... Non, je ne préfère pas y penser. Les Gob' sont nés pour être libre, et lui ne fait pas exception ; donc, il faut que je me sacrifie, moi et mes économies. Comme ça, je suis celle qui fait le plus de dons, et qui remporte le Gob', et hop, je le libère. Simple comme bonjour ! Enfin, ça aurait du l'être. Mais c'est jamais comme je le veux. Je pensais avoir attendu suffisamment longtemps en plus. Et bien non... Chouravé sous le nez comme dirait l'autre. Et tout ça pour qui ? Pour un vil Ombre. Tortank. Satané lui. Pourquoi vouloir le Gob' ? Question stupide, je sais. Qui voudrait ne pas l'avoir ? Mais enfin, lui, à quoi ça lui sert ? Il s'est même pas manifesté. Quand on reçoit un tel lot, on jubille, on exprime sa joie... Je sais pas moi. Là rien, môsieur joue-t-il les grands timides ? Pourtant il me semble que j'avais entendu ô combien de fois sa douce ( ironie ) voix... Mais enfin... Je m'incline ( pas trop bas tout de même ) devant sa supériorité écrasante, sous laquelle je suis tombée en de nombreuses reprises ( où était-ce sous ses armes ? Mais enfin, la différence n'est pas si grande, il est vrai qu'il m'est supérieur en bien des points : il est beau, intelligent, riche, fort, sournois, imbu de sa personne me dit-on, et en tant d'autres points encore... ). Mais je ne m'avoue pas vaincue ! Jamais, pas devant un être tel que lui. Le Gob' sera libre sous peu, je lui en fais la promesse. Sinon j'ai bien peur qu'il ne se fasse contaminer par cet être sournois qu'est l'Ombre... Et dire que, pour le libérer, il va falloir le tuer... Mais j'en appelle à vous, brave gens de ces Terres, ayez pitié de lui, rendez lui sa liberté, libérez le du joug de Tortank ! Tuez-le ( tant qu'à faire, tuez Tortank, ça nous arrangerait tous ) !
  4. Le crépuscule... Accompagnés d'un léger vent, des ombres se glissent dans les ruines. Ma cape flotte derrière moi, futur rempart contre le froid vers lequel je me dirige sans faillir. Je n'ai pas peur de ces ombres qui se mouvent près de moi, au contraire, elles me renforcent. L'une d'elle me rejoint, me sourit. Ophélia... Nous nous arrêtons un instant à l'auberge de la mine, afin de vérifier que nous ne sommes pas suivies, avant de grimper. Ils nous attendent... Mon pas se fait plus rapide, les ombres s'allongent ; je serre ma cape autours de moi, pour garder un peu de chaleur... Enfin je les vois. Je n'avais jamais été rongée ainsi par l'impatience... J'avais tant hâte de pouvoir enfin participer à un acte tel que celui-ci, avec eux. Un bref instant je m'immobilise et les observe tour à tour. J'aime ce qu'ils dégagent, cette impression de force, d'assurance. Raizen nous jette un petit regard puis nous nous dirigeons vers la tente. Les Arpenteurs de l'éternel... En avais-je déjà croisé ? Si oui, je ne m'en souvenais pas. Pourquoi cette tente en particulier ? Les voix s'étaient élevées, les Enfers avaient décidé. Les Enfers n'ont pas à donner de raison. La seule qui ai à être prononcé aux hérétiques est celle du plaisir du massacre en l'honneur d'Hadès.
  5. Je suis contente de voir qu'une action de ce genre ( menée par deux personnes seulement en plus ) ai donné lieu à une réponse ( RP !! Des réponses hrp sont les bienvenues aussi, bien entendu, mais ce n'était pas le but, loin de là. ). Merci Jean d'avoir pris la peine de répondre ( sans que je ne le demande, ce qui est encore mieux ) et d'avoir exprimer ton point de vue, ça fait plaisir.
  6. Déjà la salle du temps. J'avais oublié. Pas Tykky. Flemme d'y aller. Décision prise sur un coup de tête. Pourquoi ne pas y aller ? Pour qui y aller ? Pensée pour Fimine. Combien sommes nous à nous battre pour elle ? Me voilà déjà près du pilier. Est-ce que je veux vraiment y aller ? La pierre est froide sous ma main. Comme à mon habitude, je prends le temps de regarder autours de moi, et ce que je vois me déconcerte. Aucun combat, juste des hommes et des femmes qui attendent. Je ne bouge toujours pas et observe les visages. Finalement, je me dirige vers un groupe familier, où les blasons ressemblent au mien. Je reste un instant en silence à leur côté avant qu'un souvenir ne me revienne à l'esprit. L'alliance anti-Ignés. J'avais complètement oublié. A cette idée, je me renfrogne et essaie de me souvenir avec plus de détails cette maudite histoire. Ai-je dit à un quelconque moment que je souhaitais en être ? Que je ne me battrais pas contre un aqueux s'il s'en trouvait un près de moi ? Je n'en garde aucun souvenir, seulement que cette alliance existe, et que l'on m'en a parlé. A ce moment précis, j'espère de tout cœur n'avoir pas dit que j'en étais. Quelques petites distractions arrivent à point nommé, me permettant d'observer l'état dans lequel celles-ci mettent l'alliance anti-Ignés. Mais je ne bouge pas, continuant à réfléchir à cette histoire d'alliance. Il y a quelque chose qui me turlupine, mais je n'arrive pas à mettre le doigt dessus. Un aqueux passe à mes côtés, et, tandis que je résiste à l'envie de lui faire un croche-pied, me revient à l'esprit quelques paroles du gobelin. Viendra-t-il aujourd'hui ? Peut-être aurais-je du prendre la peine avant de venir ici de le prévenir. Partageant certaines idées, l'avoir à mes côtés m'aurait sûrement permis de trouver ce qui semblait clocher. Ce fut bientôt le calme avant la tempête comme disent certains. Je ne pouvais m'empêcher de regarder du coin de l'œil certains aqueux. S'attendaient-ils à ce que je reste bien calmement dans mon coin jusqu'à l'arrivée tant attendue des combattants Ignés détestés durant ces quelques heures ? Je m'assois alors et, le menton posé dans ma main, me mets à réfléchir plus activement. Ce qui me pose un réel problème, c'est cette alliance. Le principe est beau, tous unis contre les méchants Ignés. Mais.. Et après ? Une fois que notre belle armée bariolée a réussi ( si tant est qu'elle réussisse bien entendu ) , que se passerait-il donc ? Continuerions-nous à être des alliés unis et à attendre que le temps passe ? Je doute que cela puisse se passer ainsi. Le plus logique sur ces terres serait que, une fois les Ignés boutés hors d'ici, l'alliance ne soit plus. Se battre contre des alliés d'un moment... Cette idée ne me plaisait pas le moins du monde. Soit on est allié jusqu'au bout, soit on ne l'est pas. Et puis, je trouve que les Aqueux ont une plus grande force que les Eoliens ou les Telluriques. La conséquence de ce fait est, me semble-t-il, des plus logique : au final, si nous arrivons en effet à faire sortir les Ignés, les Aqueux en viendraient ensuite à nous faire sortir de même. En sommes, si je respecte l'alliance, je ne combat non plus pour celui que j'ai choisi, mais pour celui des Dieux qui me plait le moins ! D'ailleurs, en parlant de Dieux, ces salles du temps n'étaient-elles pas faites pour se battre pour son Dieu ? Ne manquions-nous pas de respect envers celui que nous suivions en nous alliant avec d'autres ? J'avais l'impression que les Aqueux se moquaient de nous autres, Eoliens et Telluriques. Comment ne pas être sûrs de ne pas se battre pour leur Dieu, en nous alliant à eux ? Nous battions-nous réellement pour les Dieux ? Ou seulement pour la récompense divine accordée aux vainqueurs ? Quelles preuves avaient ces hommes et ces femmes quant aux raisons de leur présence ici ? Réelle allégeance envers un Dieu, ou attrait du gain ? Suffisait-il de se montrer dans cette salle, d'en être considéré comme le meilleur combattant, pour honorer les Dieux ? Devions-nous seulement nous battre pour prouver notre allégeance ? N'avions-nous pas d'autres moyens en plus de celui-ci de la montrer ? Comment, de ce fait, respecter une telle alliance ? Alors que j'en arrivais à cette conclusion, les Ignés entrèrent en masse. Je dois avouer avoir été heureuse en les voyant. Profitant de la cohue, je frappais ceux qui passaient à mon côté, me concentrant principalement sur les Aqueux, ignorant les Eoliens, et, parfois, en voyant certains de mes compagnons comme Rhadamanthe, je m'essayais à les déstabiliser d'une manière ou d'une autre, sans grand espoir. J'avais deux cibles Aqueuses favorites, que je suivais, lorsque je vis le gob'. M'approchant de lui, je lui montrais du doigts mes deux cibles. Fidèle à lui-même, il me répondit qu'il n'avait pour sa part pas de préférence, un Aqueux en valant un autre. Peut-être avait-il raison. Certains de l'alliance anti-Ignés comprirent ce que le gobelin et moi-même faisions, et s'arrangèrent pour nous faire sortir. Ce qu'ils réussirent fort bien avec l'aide ( s'en rendirent-ils compte ? ) de ces même Ignés contre lesquels ils avaient créé une alliance. Finalement, les salles du temps n'étaient à mes yeux qu'une suite d'alliances inconcevables en d'autres temps. Ce pullulement d'alliances me donna envie d'en faire moi-même une. Dérision, quand tu nous tiens. J'abordais ce sujet avec le gobelin, autour de je ne sais plus combien de pintes. Une alliance anti-Aqueux. N'était-ce pas une réponse tout à fait logique après cette salle du temps ? Le gobelin fut ( encore une fois ? ) de mon avis. Ou bien était-ce moi qui fut du sien ? L'alliance anti-Aqueux était donc née. Elle comptait deux membres. Pas les moindres diront certains.
  7. Essénaï

    Murmure

    Mon regard reste bloqué sur son sang qui coule. Je jubile intérieurement et j'attends, commençant à réciter en mon esprit une mélopée pour son acte futur. Car tu ne laisseras pas un tel acte impardonné, démon ? Un rictus tord mes lèvres. Je n'ai pas eu à attendre longtemps. Le rictus reste, ne se change pas en grimace de douleur. Même si elle est présente. Mais la douleur ne se montre pas, jamais. Pourquoi faut-il que ce soit en de pareils moments que je me sente si proche de la vie ? Mon cœur semble battre à nouveau, je l'entends. Mon esprit est partagé entre douleur et jubilation. Comme si seule la douleur me faisait vivre. A moins que ce ne soit les sentiments qu'il me fait éprouver à cet instant ? Je me recule, et, chose des plus étranges à laquelle je ne m'attendais pas, un rire parvient à mes oreilles. Un rire sans joie. Un rire dur, froid. Un rire qui sort de ma gorge. Il est bien stupide de n'infliger qu'une infime blessure à un mage. Je me penche et ramasse les deux doigts qu'il m'a coupé. J'ai cessé de rire mais un sourire amusé traine sur mes lèvres. Devant mes yeux se lève ma main ensanglantée. J'observe ce liquide carmin qui se mêle à la blancheur d'albâtre de ma peau. On se ressemble au moins sur un point. Notre sang ne diffère pas. Je joins mes deux mains, sachant que si je tarde trop la guérison sera impossible. La mélopée qui trottait dans ma tête dans l'attente de son acte "“ quel qu'il soit "“ jaillit de mes lèvres et enveloppe mes mains d'une douce lumière. A l'endroit même où il m'a coupé, un picotement presque désagréable se propage. Je serre les dents tandis que les peaux se ressoudent, que les os retrouvent leur place, que mes doigts reviennent ne faire qu'un avec ce corps qu'ils n'auraient jamais du quitter. La douleur manque me faire crier, mais des jours et des jours d'entrainements n'ont pas servi à rien. Je ne peux garder cette douleur recluse dans un coin de mon esprit comme tant d'autres, mais je ne la laisserais pas s'exprimer... Une fois le sort fini, je regarde ma main. A l'endroit où sa lame est passée, les chaires ne sont plus de la même couleur. Je plie les doigts, la douleur apparaît, plus forte encore. Je me demande pendant combien de temps elle sera là, cachée dans mes phalanges, attendant de resurgir. J'aimerais partir, poser un baume sur mes doigts, les laisser au repos, leur donner le temps de guérir d'eux-même à présent, mais je me demande si notre échange est fini. Pour ma part, oui, j'ai eu ce que je voulais.
  8. Essénaï

    Murmure

    La curiosité l'emporte sur la raison. C'est rare, et pourtant c'est ce qu'il se passe. Depuis que je lui ai parlé dans cette rue. J'aurais pu demander à n'importe quel autre démon, mais lui me semblait plus... Approchable ? En le voyant se tenir là, devant moi, sans esquisser un mouvement, j'ai soudain un doute sur ce qualificatif. Ce n'est pas le meilleur qui existe pour décrire ce guerrier. Tout est permis ? Je n'en suis pas totalement sûre. Un semblant de raison semble refaire surface en moi. Bien vite refoulé. Je me rapproche à nouveau de lui. A un pas de distance. Les raisons de mon futur acte me semblent un peu floues. Je ne sais pas si c'est réellement pour rassasier ma curiosité ou pour... Une sorte de vengeance. C'est assez inique. Et déjà oublié. Je m'avance à nouveau et le regarde un instant, bien décidée. Et puis, et cette pensée me fait sourire intérieurement, je ne me justifierais pas. Jamais. Je tapote ma hanche avec mes doigts, comme dans un geste d'impatience. Et j'espère qu'il le prendra pour tel. Mon merle en comprend le réel sens et s'élance vers le guerrier. Il ne le touchera pas, l'effleurera sans doute, mais à peine. Il lui tourne autour, pépiant, battant des ailes, comme pour lui faire peur même si je doute que cela eu réussit, si cela avait été le but de la manœuvre. Comme pour l'attaquer. Vif, intelligent, et surtout, sachant ce que j'attends de lui, Étrange semble intouchable. Je sais qu'il l'est, du moment qu'il ne touche pas le guerrier. Je ne prends pas le temps de regarder son vole, dont j'aurais habituellement prit plaisir à observer. De la poche de mon pantalon, je sors une petite dague et m'approche vivement du guerrier, lame cachée dans ma main. Et je la plante dans son cou. Comme une griffe qui se plante dans la peau si tendre au dessous du menton. A peine, non pas pour faire mal, seul le moment où la lame pénètre la peau provoquera une petite douleur, supportable. Juste assez profondément pour qu'une goutte ou deux de son sang s'en écoule. Et déjà ma main s'écarte tandis que l'autre, celle vide de menace, semble chasser le merle; qui s'éloigne rapidement. Moi aussi, il faudrait que je m'éloigne.
  9. -Bien sur que si... Je secoue la tête, exaspérée. Si je me laisse aller, je serais encore plus faible que je ne le suis actuellement. Est-ce la chaleur de l'arbre contre lequel je suis appuyée, ou celle du guerrier qui lentement me réchauffe ? Toujours cette lutte perpétuelle en moi. Rester froide, distante à l'égard du monde qui m'entoure. Mais vouloir redevenir celle que j'étais avant. Celle qui savait sourire. Rire. Pleurer même. Mais tout ça, c'est être faible. Et les faibles, on les tue. -En quoi ce n'est pas une mauvaise chose hein ? Je ne trouve que des choses qui prouve que, au contraire, se laisser aller entraine sa propre perte. Je regarde ton sourire. Et tu sais ce qu'il me fait éprouver, ce sourire habituellement caché ? Il me donne envie. Envie d'avoir le même sur mes lèvres. J'en serais presque jalouse. Mon poing se serre. Tu sais pourquoi ? Pour te l'ôter, ton sourire. Parce qu'il me nargue. Et j'ai honte. Tu le sais ça ? Oh oui, j'ai honte. Honte d'avoir envie de sourire, alors que je sais où ça mène. Honte de cette jalousie qui menace d'étreindre mon cœur. Honte d'avoir envie de te frapper. Mais ça, c'est uniquement parce que je me suis laissée aller justement. Tu le comprends ? Non, je ne pense pas. Si j'avais gardé la bride sur mes sentiments, ton sourire ne m'aurait fait ni chaud ni froid. Je ne ressentirais aucune honte. Alors je cache mon visage dans mes bras. Je recompose ce masque. Parce que c'est trop dur, de se laisser aller. Et que ça ne mène nul part. Juste, à sa propre perte.
  10. Essénaï

    Murmure

    Un mouvement, aperçu du coin de l'œil, parce qu'il ne faut jamais, même en un tel lieu, se croire à l'abri d'un danger, fait quitter mon regard de ces yeux verts. Une esquisse de froncement de sourcils, mais bien vite réprimée. Ma main reste tendue. La patience. Ce n'est pas toujours une vertu. Et là, je n'en ai guère. Deux petits pas, avec légèreté, pour s'éloigner. Et la main qui retombe le long de mon flanc. Pas de patience, des envies. Ruse... Et la méfiance que distille en moi mon merle. C'est lui que j'ai aperçu. Lui qui s'est posé. Lui encore qui a, à l'égard du guerrier, une attitude hostile pour qui sait observer les oiseaux. Claquement de langue. Parce que je ne connais pas l'homme qui se trouve près de moi, et que je ne veux pas prendre ce risque. Le merle comprend. Pas de confiance. Pas de preuve de confiance. Le manque de confiance entraine la méfiance. Un regard, encore, à l'homme. Et si je ne cherchais plus à le comprendre, à savoir ce que peut bien cacher son attitude. Un pas en avant. Une main tendue. Puis deux pas en arrière. Une danse. Quand on a rien à perdre, tout est permis.
  11. Essénaï

    Murmure

    Je m'en doutais. Je savais qu'ici, les pins n'embaumerait pas l'air, que nul vent ne caresserait ma peau. L'air ici n'est ni frais, ni pur. Moi qui n'en ai pas l'habitude, il semble me brûler les poumons, la gorge. J'ai du mal à respirer, n'ayant pas encore l'habitude de cet air. Et cette chaleur qui m'entoure... Je m'oblige à détourner mon regard de la lave pour le poser sur le guerrier. Il me fait face. Sa grande taille me donne presque l'impression qu'il pourrait m'écraser s'il le voulait. Me maitriser, m'empêcher tout mouvement. Cette constatation me donnerait presque envie de ne pas faire ce que je suis venue faire. Mais à force de volonté, je chasse la peur qui menace d'étreindre mon corps et mon cœur. Bien décidée à ne pas flancher, je m'approche de lui. Il y a trop de questions, et j'ai une réponse cachée devant moi. Même plusieurs sûrement. Comment faire pour qu'elles m'apparaisse ? Mon visage est vide d'expression. Il le faut. Je tends la main vers lui, l'espoir brûlant en mon cœur. -Donne moi ta main.
  12. Trop tard. Que faire. Rester. Attendre. Ou partir. A quoi rester pourrait bien me servir. Il a été affaibli par le dragon, mais cette femme, qui est-elle. L'aidera-t-elle ? Trop de question sans réponse. Alors, sans bruit, je me relève. Comme d'habitude, c'était mieux au début, quand il n'y avait pas toutes ces questions. Mon merle a compris, et s'éloigne déjà. Je n'ai plus rien à faire ici. Toujours sans bruit, je récupère certaines petites choses, et je m'éloigne en courant dans la forêt, l'esprit déjà loin, ne me souciant plus de ceux que je laisse derrière moi.
  13. Essénaï

    Murmure

    Ne pas bouger. Frémissement de répulsion. Je n'ai pas pu m'en empêcher. Pourquoi venir dans un endroit si peuplé, alors qu'il y a des lieux dans l'Empire où le mot solitude prend tout son sens ? Mes doigts s'agitent. Je serre les poings, les desserre. Juste un... Son claquement de doigt me fait reprendre mes esprits. Je suis des yeux l'apparition, et la regarde, presque avec envie, tuer celui qui m'a bousculé. Oserais-je lui dire que c'est ce que j'avais envie de faire, que ce geste me démangeait atrocement ? Je contourne le corps et suit Tykky sans un mot. Je ne sais pas quoi dire. Et n'ai pas envie de parler d'ailleurs. C'est donc sans un mot que je me place dans son dos. Les gens autours de nous s'écartent sur son passage et moi, dans son sillon, je profite de cet espace créé dans lequel nul ne me touche. Et quand nous serons enfin seul, je pourrais parler... Faire ce que je veux faire.
  14. Pourquoi est-ce que je reste ici moi. Surtout que la jeune femme à l'air de connaître le renard. Mais, en fait, il y a quelque chose qui me retient ici. Je ne sais pas trop quoi, mais je n'arrive pas à me décider à partir. Ce serait pourtant facile. Je n'ai pas grand chose à faire, juste tourner les talons. Mais on ne tourne pas le dos à son ennemi, sauf si l'on est sur d'avoir frappé d'un coup fatal. Et là, je ne sais pas s'ils sont mes ennemis, ce n'est pas non plus moi qui ai frappé, et le coup aurait été fatal si je ne l'avais pas soigné. Mes yeux se plissent tandis que le remord m'envahit. J'ai l'étrange impression qu'il n'aurait pas fallu que je le soigne. Bien au contraire, que j'aurais du profiter de son moment de faiblesse pour l'achever. Comme en réponse à cette constatation, la marque sur ma poitrine me brûle. Saleté de Renard. Honte à moi. Mes yeux sont posés sur lui, et la colère qui m'habite à l'idée d'avoir laissé passer une telle occasion boue en moi. Ils ne peuvent la deviner, heureusement. Je m'accroupis, prête à bondir. Pour m'enfuir. Ou pour tuer. Peuvent-ils voir la lueur assassine qui c'est glissée dans mes yeux ? Je ne parle toujours pas. Rien à dire. Rien à leur dire. Qu'elle continue donc son monologue. Je ne sais pas qui elle est, ni si je dois la considérer comme une ennemie. Dans le doute, je préfère me méfier. Le temps me dira si j'ai raison.
  15. Que veut-elle ? L'achever ? Je me recule de deux pas, mon regard toujours sur elle. Voilà qu'elle me parle. Je ne dis rien, me contente de la regarder. La boule de poil hein... De ce que j'ai vu, il n'en avait pas beaucoup. Drôle de façon de vouloir tuer quelqu'un. Mais est-ce vraiment ce qu'elle veut faire ? Je retiens un soupir d'exaspération. Il est bien mieux dans les pommes. Mes yeux se posent sur ma cape. Quelle idée stupide j'ai eu. D'ailleurs depuis que je suis sortie de la ville je ne fais que ça. Elle est tachée par son sang, et maintenant mouillée. En deux pas je suis à côté de lui. J'aimerais lui sourire, lui faire peur peut-être même. Je pose ma main sur son torse à nouveau. Oui, vraiment, un sourire narquois, oh que j'aimerais pouvoir lui en faire un. J'attrape ma cape, en appuyant un peu puis me lève en la soulevant et fais deux pas à reculons.
  16. Très bonnes idées, ça en incitera peut-être plus à venir.
  17. Ça me ferait presque rire. Presque. Il est un peu lent. Je me relève, les yeux toujours posés sur lui. Il va pas mourir quand même... Avec la pointe de ma botte, je touche sa jambe, pour voir s'il réagit. Une étrange impression me saisit tandis que mon merle se met à pépier. Et quand il pépie comme ça, c'est qu'il y a un danger. Je regarde autours de moi tout en tendant mon bras gauche sur lequel vient se poser Etrange. Une femme. Je reste sur mes gardes tout en jetant sans en avoir l'air un regard sur mes affaires.
  18. En sentant sa main bouger sur mon corps, je n'ai plus bougé, retenant ma respiration. Je pose à nouveau mon front sur mes mains tandis que je sens mon corps qui reprend vie sous cette simple caresse. Sait-il ce qu'il fait ? Ce qu'il me fait ? Sait-il depuis combien de temps je me refuse à ce genre de chose ? Sait-il... Pourquoi ? J'avale avec difficulté ma salive et ferme les yeux. J'essaie d'empêcher mon corps de réagir, mais Leif semble briser une à une les barrières que j'ai élevé autours de moi pour me protéger. J'essaie de penser à autre chose, à tout sauf à cette main qui par sa douceur me brise... Et du fond des tripes, une émotions remonte jusqu'à ma serrer la gorge, me paralyser. Au moment où je sens que je vais arriver à ne plus penser à lui, si près, tout contre moi, nos deux peaux entre en contact et un frisson parcourt mon corps tandis que je me mords la main. J'avais réussi, au prix de nombreux efforts, à oublier tout ça, toutes ses sensations que l'on éprouve ; et là, tout me revient d'un coups. Les bonnes, comme les mauvaises sensations. Ça me fait l'effet d'une gifle. Lorsque j'ai relevé les yeux vers lui, ce n'était plus un doux frisson qui parcourait mon corps, mais des tremblements que je n'arrivais plus à retenir. Ma gorge se noue, mon visage se décompose, je n'arrive plus à cacher mes sentiments, ma volonté, celle que j'avais mis si longtemps à parfaire, vient de voler en éclat. Ma lèvre est prise de tremblements. Non, je ne vais pas pleurer quand même. Je ne le supporterais pas. Je ne supporte plus son regard sur moi. Je suis sûre qu'il a vu dans quel état je me trouve à présent. J'ai honte. Surtout qu'il ne comprendra pas. Je voudrais tant remonter le temps, revenir à quelques minutes plus tôt, savoir me contrôler mieux que ça. Brutalement, je me sépare de lui et vais me réfugier à quelques pas, le dos contre un tronc, genoux remontés contre ma poitrine et mes bras passés autours de mes jambes. Je tremble et je n'arrive pas à m'arrêter. Il le faudra pourtant. Mais je ne cache pas mon visage, je ne sais pas pourquoi, peut-être parce que j'ai l'impression que, s'il a réussi à briser toutes les barrières qui m'entouraient, il pourra aussi me guérir, soigner cette plaie si profonde qui depuis le temps c'est infectée. Après tout, se sont ses mains qui m'ont rappelé ce qu'est une caresse, un peu de douceur, d'amour peut-être même... Alors je le regarde, laissant pour la première fois depuis longtemps les sentiments s'exprimer sur mon visage. La peur. La tristesse. La rage. Le désir. Mais je ne montrerais qu'à lui toutes ces choses, qu'à lui seul...
  19. Essénaï

    Murmure

    -Il vaut parfois mieux ne pas se fier à la carrure d'un individu. Mais il n'a pas tord, je suis frêle. Et j'ai vu à quel point cela pouvait me déservir. Que puis-je y faire cependant, au lieu de vouloir à tout prix changer, mieux vaut pour moi que j'apprenne à l'utiliser et à faire de cette carence un atout. -Je te cherchais. Je n'en dis pas plus, me contentant de l'observer. Son visage est toujours aussi inexpressif. Peut-on y lire quelque chose d'autre que cette froideur apparente ? Comment est-il lorsqu'il tue, lorsqu'il sent la vie quitter le corps de celui dont le corps est traversé par son arme ? Je pourrais lui dire qu'à présent, je ne présente plus devant lui comme une simple humaine mais comme un serviteur d'Hadès, mais je veux savoir si la nouvelle lui est parvenue, ou s'il sent le changement qui s'est opéré en moi. -Peut-on aller dans un endroit un peu plus calme ? Comme pour appuyer mes dire, une personne vient me bousculer. Je ne prends pas la peine de la regarder, conservant mon regard sur Tykky. Je serre les dents, essayant de contrôler mon envie de partir d'ici. Il y a trop de monde qui me frôle, j'ai l'impression que je vais exploser si une autre personne me touche encore un peu trop. Je déteste ces gens qui parcourent ses rues, je voudrais qu'ils m'évitent, qu'ils se tiennent éloigner de moi. Mais je ne pense pas qu'il serait judicieux de tuer ou de faire couler le sang d'une quelconque personne dans ces rues, alors j'essaie de me calmer, même si cela est difficile. Et j'espère qu'il acceptera d'aller ailleurs.
  20. Essénaï

    Murmure

    Je reste là sans rien faire, juste à me souvenir. Un bouquet. Pourquoi un bouquet ? Et pourquoi à lui, pourquoi pas à un autre, après tout il y avait d'autres personnes dans la taverne ce jour là. Tant de questions, toujours des questions. C'est vrai ça, pourquoi un bouquet ? Pour ne pas faire comme ces autres qui s'offrent à boire sans cesse ? Un petit clin d'œil à Fimine ? Ou parce qu'un bouquet, c'est plus facile pour être fixée ? Il le refuse, je pars, il l'accepte, j'essaie d'engager un peu la conversation. Oui, peut-être. N'empêche, un bouquet... Et pourquoi lui ? Je me souviens qu'il était seul, dans son coin. Je me souviens aussi de ses yeux. Verts. Très brillants. Un peu comme ceux en face de moi, à quelques pas. Ce détail me fait sortir de ma rêverie. Les yeux sont encore là. Peut-être... Je m'approche et, petit à petit, me rend compte que je l'ai trouvé. Je m'arrête devant lui, à un pas. Je ne sais même pas s'il se souvient que je lui ai dit que je viendrais.
  21. -Espèce d'idiot ! Mes deux poings frappent son torse une fois. -Tu n'est qu'un idiot. Une seconde fois mes poings s'abattent, mais sans aucune force ni volonté de faire mal. Je me courbe et pose mon front sur mes mains, yeux fermés. -J'ai eu peur. Ma voix n'est qu'un murmure. Je ne veux pas qu'il m'entende... Je le déteste. Je le déteste pour m'avoir fait ressentir cette peur, cette angoisse sourde à l'idée qu'il ai pu lui arriver quelque chose. Je le déteste parce qu'il fait battre mon cœur. Je le déteste parce que mes sentiments sont si confus, si partagés depuis que je l'ai rencontré. Pourquoi faut-il que tout soit compliqué ? Et puis je n'arrive même pas vraiment à le détester. Je suis juste contente. Heureuse de sentir son cœur battre dans sa poitrine. Alors je relève un peu la tête, de sorte que je puisse le voir, voir son visage. Mes doigts s'approchent de ses lèvres, ceux de la main gauche, pas la droite, je ne veux pas voir la cicatrice qui se trouve sur mon poignet, je veux juste profiter de l'instant. Mon index se pose sur ses lèvres, en suit le contour. J'aimerais bien sourire. Mais ça ne change rien, tu es un idiot quand même.
  22. Un instant je m'arrête, pour savoir où il se trouve. Je sais que je ne pourrais le voir qu'au dernier moment, lorsqu'il sera sur moi, alors je ferme les yeux, et écoute les bruits alentours. Je ne comprends pas ce que j'entends. Ce ne sont pas des bruits de pas, mais il ne reste pas immobile non plus. Que fait-il ? Je rouvre les yeux, et retourne vers l'endroit où je l'ai senti la dernière fois, continuant à chanter doucement. N'est-ce pas un piège qu'il me tend ? Et ce bruit ? Je m'arrête, l'esprit aux aguets et le cœur qui bat précipitamment. Et si... Je ne pense plus à me faire discrète et me mets à courir vers l'origine de ce bruit, espérant l'avoir rêvé, mais la vue de son corps sur le sol me montre que non. Je me précipite à ses côtés, m'agenouille et passe une main sur sa joue. -Leif ? Ma voix est chargée d'une angoisse que je n'arrive pas à cacher tandis que je me baisse un peu plus sur lui.
  23. Essénaï

    Murmure

    Je continues un moment de tourner sur moi-même, ne me souciant pas des regards que peuvent me jeter les gens autours de moi. Mes yeux se posent sur chaque visage un court instant, mais aucun ne me convient. Où est-il ? J'ai tant de questions. J'ai besoin de ses réponses. Je chasse d'un geste de la main mon merle qui s'envole en pépiant, peu content sûrement de devoir quitter cette place qu'il semble tant apprécier. Je ne bouge plus, bras le long du corps, et réfléchis. Il y a tellement d'endroit où il pourrait être. Tellement de lieux que je ne connais pas et dans lesquels je risquerais d'être en danger. -Où es-tu... ? Encore un murmure. Ce n'est pas comme ça que je vais le trouver.
  24. -Tykky... Un mot. Un nom. Murmuré dans l'air chaud de la cité. Il faut que je le trouve. Alors je suis allée à la bibliothèque. J'aurais du me douter qu'il n'y serait plus, depuis le temps. Mon merle, après m'avoir entendu murmurer ce nom, c'est envolé. Mais qui me dit qu'il me mènera à lui ? Après tout, ne veut-il pas quitter cet endroit qui est si différent de ce qu'il connait ? Mais peu importe, j'ai besoin de voir Tykky. Je suis Étrange des yeux et, le voyant partir dans une direction, lui cours après. J'évite les personnes que je croise sur mon chemin, l'esprit concentré sur le guerrier. Où est-il donc ? Mon merle me conduit dans des ruelles tortueuses et revient se poser sur mon épaule. Voilà qui m'aide beaucoup. Je tourne sur moi-même, regardant chaque visage. -Tykky... Mais où est-il...
  25. Un instant la silhouette du guerrier est voilée par les branchages. Je ne fais pas vraiment attention à ne pas faire de bruit. Une brindille casse sous mon pied ; des petits cailloux roulent et s'entrechoquent, révélant ma présence. A présent, un arbre me le cache totalement. Je ne laisse dépasser que mon visage, laissant le reste de mon corps caché par le tronc. Surprise. Je fronce légèrement les sourcils, le cherchant, mais il faut me rendre à l'évidence, il a compris le petit jeu que je viens en quelque sorte de lancer. Alors, avec une attention redoublée cette fois-ci, je me faufile entre les arbres. Rapidité. Légèreté. Il me faut essayer de me fondre dans cette nature que j'aime tant. Je murmure aux branches sur le sol, aux feuilles sèches qui parsèment la terre, je leur chante une douce mélopée apprise enfant, pour qu'ils ne me trahissent pas. Je leur chante des mots, je les mêle à ma magie, et ce chant se mêle à son tour au vent qui souffle. Pour ne pas que la nature me trahisse, je chante, pour que mon pied sur cette branche soit si léger qu'elle ne se brisera pas, je chante, pour rendre hommage a ce qui m'entoure, je chante. Pour Leif, je chante. Ce chant, personne ne l'a entendu, mais toi Leif, si tu écoutes bien, peut-être viendra-t-il à tes oreilles ? Un secret. C'est un secret. Je t'avais donné mon nom pour secret, mais le juge l'a trouvé. Alors je te donne un autre de mes secrets... Et je coures dans cette forêt, mes cheveux battant dans mon dos, je sautille, je virevolte, je me sens bien. Je te cherche. Je te devine. Et lorsque je te sens près, si près, trop près, je m'échappe. Encore. Pour combien de temps ?
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