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Terre des Éléments

Communion...


Luxiya
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La caresse de sa chair sur mon épiderme piquant.. Brûlure au cœur.

Souvenir.

Le bruit lourd de mon poing contre la porte de la bâtisse..

Les crissements des pas pressés de l'aubergiste..

Les hurlements stridents de Gertrude..

Des excuses soufflées dans un seul regard..

L'entrebâillement d'une porte..

La chaleur d'un foyer.

Etendu sur les lattes de la chambrée je soupirais au rappel de ma bonne fortune.. Je me remémorais mon arrivée à l'auberge, une inconsciente pendue à mes bras.. Le regard lourd de soupçon des résidents éphémères de la bâtisse.. Le haussement d'épaules de l'aubergiste.. Ma moue désespérée.. L'immobilité m'avait gagnée tandis que mon regard implorant s'était posé sur tous les hommes à ma portée.. Et finalement j'avais retenu l'attention d'un vieux commerçant au visage strié de cicatrices.. Un coup de chance inespéré..

étaient-ce les agréables traits de Luxiya qui l'avaient séduit, ou était-ce la pitié qui l'avait saisie à ma seule vue.. L'ignorance continuerait de me hanter. Ce que je savais c'est qu'il s'était approché à pas lents, s'était arrêté à quelques onces, nous avaient jaugé du regard et finalement avait passé autour de ma tête la ficelle qui maintenait ensemble les clés de sa chambrée. Je n'avais pu que lui assener pour tout remerciement que l'entrebâillement de mes lèvres et l'incompréhension perceptible au fond de mon regard. Il s'était contenté d'interroger Gertrude sur l'endroit qui m'avait été alloué et s'était éloigné.. Généreux inconnu. Tout du moins devait-il avoir ses raisons..

Quant à moi je m'étais fait l'ombre de l'aubergiste, et suivant ses pas pressés, j'avais gagné ce qui était devenu mes appartements. La porte s'était ouverte.. Puis refermée, derrière moi. Derrière nous.

Délicatement Luxiya avait été déposé sur les tentures, j'avais sondé la chaleur de son front en appliquant le mien contre sa chair de nacre, puis rassuré je m'étais contenté de la recouvrir d'une couverture brodée. Les lattes de bois m'avaient accueilli, et jusqu'à présent j'étais demeuré pressé contre elles.

Les interrogations ne cessaient de m'assaillir par centaine, et l'infime conviction que je devais inviter Naxorm à sonder l'inconnue s'était faite certitude. Mes cheveux s'étaient parés de perles de sueur, mon front, lui, arborait des stries profondes.. Je doutais. D'elle, et de moi-même. Du danger de mon projet comme de celui qu'il adviendrait de mon impassibilité.

« Luxiya.. Que vais-je bien pouvoir faire de toi.. De toi, et de nous.. ? »

Mon agitation spirituelle s'était faite ressentir sur mon corps, et bientôt je ne puis plus rester allongé au sol, ressentant comme un millier d'écharde imaginaire qui venait à se planter dans l'indolence de ma chair. Mon dos s'arque bouta et je me relevais péniblement pour venir m"˜asseoir sur le bord de la couche de la belle endormie. Un sentiment de jalousie m'emplit à la seule vision de ses traits détendus.. Combien aurais-je donné pour goûter moi aussi à cette félicité.. Je n'en savais rien et n'eut pas le temps d'y réfléchir davantage.

« Naxorm ? »

Ma main se précipita sur la sienne pour la serrer avec fougue. Mes inquiétudes s'étaient retirées, seul comptait désormais le fait qu'elle ait retrouvé ses esprits.

« Tu m'as fait une belle frayeur jeune fille ! », me contentais-je de lui répondre, un sourire aux lèvres, tout en tâtant de ma main libre son front. Nulle chaleur maladive ne semblait avoir élue domicile en elle, j'en étais rassuré.. Quoique.. Je ne pus m'empêcher d'ajouter..

« Vous rappelez-vous de notre tragique rencontre Luxiya ? Il y a bien des éléments qui semblent me manquer et j'osais espérer que vous pourriez éventuellement les combler ..»

Je convenais de mon impolitesse à m'enquérir aussi violemment de réponses alors que la jeune femme s'était à peine remise d'une douloureuse épreuve mais ne pouvais réprimer mon trouble au rappel de la scène d'un peu plus tôt.

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Avec une lenteur de mollusque, les pensées de la jeune fille s'ordonnèrent et sa vision s'éclairci. Quelques clignements de paupières lui permirent de distinguer nettement la pièce, du moins ce qu'elle pouvait en voir, et surtout Naxorm. Ce dernier gardait encore dans son regard les traces d'une inquiétude passée et qui se noyait à présent dans une foule d'interrogations insaisissables.

« Tu m'as fait une belle frayeur jeune fille ! »

Le sourire du nécromant en fit naître un chez Luxiya. La chaleur des mains de Naxorm lui procurait une sensation agréable et apaisante. Instinctivement, elle mêla ses doigts à ceux de Naxorm, sa main se crispant légèrement lorsqu'il ajouta:

« Vous rappelez-vous de notre tragique rencontre Luxiya ? Il y a bien des éléments qui semblent me manquer et j'osais espérer que vous pourriez éventuellement les combler ..»

Les dernières paroles du nécromant dirent l'effet d'une douche froide à La guerrière qui s'assit et l'interrogea des yeux tout en répondant:

-Oui, je me rappelle de tout, mais...

Luxiya s'interrompit et détourna son regard des yeux gris d'argent de son compagnon. Un malaise la gagnait au rappel de la soirée, plus précisément sur le trou noir qui suivait l'instant où elle avait été fait prisonnière. L'intime conviction sur le fait que le plus important était cet évènement oublié, la tourmentait. L'espoir que Naxorm puisse éclaircir cette page d'ombre de sa mémoire la poussa à continuer:

-Cependant... Je n'ai aucun souvenir de ce qui a suivit le moment ou cet homme m'a prise en otage...

Seul le silence du nécromant suivit la déclaration de la jeune fille. Un silence oppressant et propice au doute, un silence qui laissait entrevoir les pires éventualités. Le malaise laissant place à une angoisse insidieuse, Luxiya agrippa le bras de Naxorm et demanda dans un souffle:

-Que s'est il passé?

Modifié (le) par Luxiya
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  • 1 month later...

Je regardais avec inquiétude sa main enserrant mon bras, me remémorant brusquement les empreintes funestes solaires. Se pouvait-il que l'innocente Luxiya soit aussi une fille des Ténèbres ? J'essayais d'invoquer silencieusement Naxorm, à coup sûr lui le saurait. Enfin si ce dernier daignait se manifester.

Je détachais ses doigts de mon bras pour les serrer dans ma paume de main. « C'est à moi de vous poser cette question Luxiya.. » Face à l'incompréhension de la jeune femme, je relâchais finalement sa main et m'éloignais de sa couche de quelques pas. Mes mains tremblantes se jetèrent pour soutenir mon front, désormais bien lourd. Que s'était-il passé ? Cette présence, ce qui avait causé la mort des ces marauds... était-ce la même personne que celle qui faiblement gémissait entre les draps ? Je jetais un coup d'oeil furibond à Luxiya, visiblement stupéfaite de me voir m'agiter de la sorte. Il me sembla que ses lèvres remuèrent, aussi levais-je mon bras lui invectivant de garder le silence.. Il me fallait réfléchir, me rappeler.. J'hésitais même à retourner sur les lieux.. Quoique mes entrailles me crièrent de ne pas y retourner.. La mort. Elle m'attendait.. M'avait envouté.. Sous les traits de Luxiya !

Je me jetais fiévreux sur le lit, lui attrapais violemment les deux bras que je plaquais sur l'oreiller, la dominant je lui crachais plusieurs jurons. « Parle ! Qu'as-tu fait ?! » Puis finalement la faisais taire l'empêchant de dire quoique ce soit, ma main droite sur ses lèvres. Qui était-elle ? Que me voulait-elle ? Je me relevais hurlant de rage. J'avais conscience de l'image d'aliéné que je devais véhiculer mais pourtant ne pouvais mesurer mes actes et paroles. Kech commençait à s'agiter, assenant à la porte de nombreuses griffures, il me jetait des regards effrayés auxquels je ne répondais que d'un œil courroucé.

Je ne crois pas que l'expression « faire les cents pas » auraient pu convenir cette nuit là tellement la ferraille de mes bottes usa le plancher. Mais je n'en tirais malheureusement rien de bien concluant. Luxiya finit par se rendormir trop épuisée par ma course folle dans nos appartements. Moi-même je vins à me lasser de ma propre frénésie. Me laissant tomber le long de l'âtre de la cheminée, j'essuyais les perles de sueur de mon front. Luxiya sommeillait, une main recroquevillée sur elle même reposant sur les draps. Je doutais qu'elle ne fusse capable d'apporter la désolation sur son chemin comme j'avais pu le voir.. Mais qui d'autre ? Je n'avais vu personne sur les lieux autre que nous et les marauds désormais décédés. Cela ne pouvait être autrement Luxiya était le monstre. Et moi celui qui protégerait les autres du danger bien trop grand qu'elle représentait. Aussi je me levais et m'avançant vers elle, je dépliais ms mains fourbues.

La belle dormait. Je m'approchais délicatement d'elle, osant jusqu'à même m'agenouiller sur le lit pour prendre meilleur appui. Mes mains se rapprochèrent de son visage, de ses lèvres, de son menton puis de sa gorge.. Il fallait que je sois certain de moi. Je ne pouvais me permettre de maladresse. Mes doigts se rapprochèrent encore, féroces, voraces, carnassiers. Ils frôlaient enfin la nacre de sa peau.. Si elle ne ressentait pas le danger qu'ils représentaient, moi j'en avais pleinement conscience.. Alors que j'allais réduire à néant le monstre, celui ci s'agita, les muscles bandés, la surprise me fit perdre l'équilibre et bientôt je m'affalais aux côtés de.. La belle endormie.

Le monstre n'était autre que moi.. Comment aurais-je pu.. Pour sûr que j'aurais pu souffler son étincelle de vie.. Mais je l'aurais regretté.. Amèrement.

Luxiya..

La douce Luxiya..

Elle n'avait fait que nous protéger..

Et puis même je ne voulais y croire. Tout ceci n'était qu'une farce. Nous l'avions rêvé.

Alors innocemment je me serrais auprès elle, osant même jusqu'à passer mon bras droit sur ses hanches et poser le gauche sur l'oreiller au dessus de sa tête. Moi aussi je la protégerais.. A ma façon.

Le matin arriverait vite, aussi me détendis-je dans l'idée de profiter de cette si soudaine et bienvenue accalmie.. Après je m'en irais.

Modifié (le) par Naxorm
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Que s'est il passé? Oui, c'était une bonne question, mais aurait elle a réponse, et surtout, désirait elle entendre cette réponse? Luxiya attendit, les secondes s'égrenant avec la lenteur d'une minute. Sa main serrant le bras de Naxorm rappelant l'interrogation en suspens et l'attente de sa résolution. Luxiya voulut de nouveau formuler sa question, dans le cas fort peu probable où le nécromant ne l'aurait pas entendu. Mais lorsqu'elle leva les yeux vers lui, ce qu'elle lut dans son regard l'arrêta dans son intention. A moins qu'elle soit encore prisonnière des brumes du sommeil, c'était bien de la peur qu'elle voyait, une sourde méfiance, comme si elle était un animal dangereux.

Naxorm ne fit que confirmer les doutes de la jeune fille en s'éloignant d'elle. Il lui fit lâcher sa main, chose qu'il n'eut aucun mal à faire, elle même le libérant de l'emprise de ses doigts, ayant soudainement peur de lui faire mal d'une quelconque manière. Le nécromant semblait agité. Luxiya voulut lui parler de nouveau, le questionner, mais elle se sentait trop lasse et surtout, quelque chose lui conseillait de laisser l'homme à ses pensées. Elle se contenta donc de soupirer, mais même ce léger mouvement de sa bouche sembla accroître l'agitation du nécromant qui leva brusquement dans sa direction, lui intimant l'ordre de se taire. Luxiya était de plus en plus surprise par la tournure des évènements qui ne faisait que faire surgir un malaise latent. Naxorm semblait plonger dans une intense concentration, son visage crispé dans une fureur apeurée. Oui, il semblait avoir peur d'elle, et se rendre compte qu'elle lui répugnait provoquait une certaine douleur à l'aqueuse. Aussi lorsque Naxorm, enrageant de ne pouvoir comprendre, se jeta sur elle, la guerrière ne chercha pas vraiment à se défendre. Elle le laissa déverser sa colère, guettant toutefois le moindre signe qui prouverait qu'il irait plus loin que l'immobiliser et cracher sa rage.

Si elle le pouvait, elle lui aurait apporté les réponses qu'il désirait, mais elle même avait trop de questions. Elle ne pouvait dire ce qu'elle ignorait. Lorsqu'il la relâcha, Luxiya se laissa aller doucement contre l'oreiller, ses poignets légèrement meurtris. Elle regarda Naxorm parcourir la chambre de long en large comme un lion en cage, tempêtant intérieurement. De faibles couinements et quelques grattements rappelaient la présence du lézard. La jeune fille aurait bien aimé rassurer le reptile sur le courroux de son maître, tout comme elle aurait aimé apaiser cet dernier. Peu à peu, elle sentie la fatigue l'amener aux portes du sommeil. Une partie d'elle lui souffla qu'il était sans doute dangereux de baisser sa garder et de se laisser aller aux langueurs du sommeil. Dans cet état, les réactions du nécromant étaient imprévisibles, et pouvaient devenir dangereuses... Mais Luxiya décida de laisser de côté ces mises en gardes, plaçant sa confiance en Naxorm, même si elle savait qu'en ce moment, elle ne le reconnaissait plus, tout comme elle n'était plus sûr de qui elle était.

La jeune fille ne tourna sur le côté, le bruit pressé des pas de Naxorm l'accompagnant dans son assoupissement. Son sommeil était de ceux qui ne vous laissait pas la conscience tranquille. Votre corps stagnait dans l'immobilité, mais votre esprit lui, s'agitait de milliers de pensées confuses et imprécises.

Avait-elle dormi longtemps? Peut être bien. Son corps tendu et instinctivement à l'affût du moindre changement remarqua le calme soudain de la pièce. Le poids d'un bras sur sa hanche lui suggéra quelqu'un couché à ses côtés. Ses yeux s'ouvrirent sur un Naxorm calme et endormi, du moins en apparence. Elle se demanda de quoi pouvait il bien rêver, il semblait tellement paisible vu de l'extérieur, était il aussi tourmenté que tout à l'heure dans son inconscient? Luxiya se souvint de son déchaînement de tout à l'heure et frissonna. Mais l'intention protectrice qui émanait du geste de Naxorm rassurait la jeune fille. Elle leva sa main et laissa ses doigts courir sur le visage de son compagnon endormi, il semblait épuisé. Elle ne lui en voulait pas vraiment, lui seul savait ce qui s'était passé lorsqu'elle avait perdu connaissance et elle sentait au fond d'elle qu'il avait eu une raison à son affolement. Elle se souleva légèrement et posa ses lèvres sur sa joue. Elles glissèrent doucement vers la bouche de son compagnon s'y attardant pour un baiser, reprenant ce qu'elle n'avait pas pu achever alors qu'ils étaient dans le lac. Le coeur battant follement à l'audace de son geste, elle reposa sa tête sur son oreiller. Son bras alla rejoindre celui de Naxorm posé sur sa hanche, son autre main effleurant son menton. Il lui semblait que son propre tumulte à elle se calmait enfin et lorsqu'elle ferma les yeux pour rejoindre de nouveau l'univers des songes, ce dernier lui sembla moins houleux.

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La lumière fusait d'entre les rideaux, le matin s'était levé m'annonçant mon départ prochain. Et pourtant je renonçais à me lever, profitant des quelques instants qu'il me restait auprès d'elle.. Luxiya me faisait face, radieuse, un rayon de soleil taquinant sa joue. Je relevais délicatement ma main de sa hanche, pour la laisser jouer sur sa main à elle.. Partant de l'extrémité de ses doigts, je fis tressaillir sa paume avant de courir sur son avant bras m'arrêtant pour mieux m'ébrouer sur sa manche que j'osais d'ailleurs faire remonter.. Joueur que j'étais. Je m'arrêtais toutefois à la limite du convenable ne me laissant pas tenter davantage par les charmes féminins.

Ses paupières bien que clauses tressaillaient par moment.. Feignait-elle d'être endormie ? Peut-être. Loin de me décourager, mon ignorance apporta de l'assurance à mes gestes, et j'eus bientôt fait de parcourir la distance qui me séparait de sa gorge. A mon contact sur son menton, sa main s'agita comme pour chasser un insecte inopportun, je souris, m'empêchant de justesse de pouffer. Fragile innocence. Je ne savais si elle avait connu des amants sur ces terres.. Mais j'en doutais.

Mes doigts finirent leur course sur ses lèvres scellées, si elle avait été réveillé un sourire aurait nécessairement naquit au coin de celles ci.. A moins qu'elle ne joue trop bien la comédie.. Souriant à moi même, je me mordis les lèvres avant de m'approcher des siennes et de lui souffler dessus. Aucune réaction. La belle était bel et bien endormie. Je déposais finalement un baiser sur son front avant de me lever avec prudence, inutile de la réveiller. J'adressais un regard amusé à Kech qui roulé en boule sur le tapis sommeillait lui aussi entre les bras de Morphée. Ce reptile tenait davantage d'un animal de compagnie que de ses congénères sauvages et cela m'amusait fortement. Je n'avais pas posé mes bottes avant de venir m'étendre aux côtés de Luxiya , pour preuve, la couverture était en partie maculée de boue. Je grimaçais. Gertrude y verrait une nouvelle raison de me sermonner, quoique vu le prix astronomique qu'elle devait retirer de la location de cette chambre, il était évident que frotter un peu plus ou un peu moins une tenture ne devait pas engager beaucoup de frais supplémentaires.

A pas feutrés j'enjambais Kech et me dirigeais vers la porte, dans l'idée de descendre au rez-de-chaussée me munir de quelques mets qui feraient office de petit-déjeuner à la belle endormie. La poignée de porte grinça sous mes doigts, et je réprimais difficilement un juron. Je suspendis mon geste alerte. Rien. Luxiya semblait toujours dormir, aussi entrouvrais-je la porte pour me libérer un espace dans lequel bien vite je m'engouffrais. Dévalant quatre à quatre les escaliers, les yeux rieurs je saluais tous les badauds sans qu'aucun ne me rende ma politesse. Quelle populace bourrue !

Gertrude s'affairait non loin, sifflotant tout en essuyant d'un torchon usé la vaisselle de la veille. M'avançant guilleret vers sa personne, je me penchais vers elle déclamant un « Bonjour ! » magistral auquel évidemment elle ne me répondit que d'une moue désapprobatrice. J'insistais tout de même en lui décochant un large sourire mais c'était peine perdue, la tenancière de la bâtisse s'était faite une opinion de moi et visiblement ne la changerait pas de si tôt. Aussi pris-je le parti de mettre à profit le soi disant altruisme féminin, lui évoquant une Luxiya au bord de l'hypoglycémie, elle m'autorisa bon gré mal gré à faire un tour dans les cuisines afin de ramener à la pauvre affamée de quoi se sustenter. Victoire écrasante que bien sûr je me retins de faire remarquer à la vieille femme.

Les cuisines recelaient des merveilles, pains d'épice, poulardes aux herbes et bien d'autres mets raffinés et sucrés. Un délice pour les yeux et sans aucun doute pour les papilles. Je jetais un coup d'œil piteux à mes bras, je ne pourrais pas tout emporter.. Je me décidais finalement pour une brioche fourrée, du chocolat chaud et de la confiture de figues.. Le soleil n'était pas encore assez haut pour que je me permette de chaparder quelque chose de plus consistant.. Quoique.. Puis non je me retins. J'avais posé le tout sur une tablette en bois que je me contentais de ramener vers notre chambrée. Toutefois le passage par la salle principale de la taverne ne fut pas sans tracas, hélé comme une simple serveuse je subis les huées des ivrognes du coin sous le regard amusé de Gertrude. Exécrable vieille femme. Les dédaignant j'entamais de gravir les marches de l'escalier menant au premier. Relevant la tête pour assurer ma prise sur la rampe, je découvris Luxiya en tenue légère en haut des marches. Stupéfaction.

Modifié (le) par Naxorm
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Luxiya tressaillit et cligna des yeux, s'habituant lentement à la lumière du jour. Elle soupira, porta la main à ses lèvres et les effleura rêveusement. Il lui semblait avoir fait un rêve, un bien agréable rêve, mais justement trop plaisant pour pouvoir être réel, sauf si... La jeune fille se tourna vers l'endroit où quelques minutes plus tôt, le nécromant était allongé. Les draps étaient froissés et gardaient même encore une trace de la chaleur corporelle de Naxorm lorsque la guerrière passa la main dessus. Au moins, cela prouvait qu'il avait bien été réel, comme tout le reste...

L'aqueuse se renversa sur les draps avec un soupir et se mordit la lèvre. Evidemment, elle s'était attendue à ce que l'homme s'éclipse pendant son sommeil, classique. Mais elle n'y était pas préparée et comme pour ausculter la réalité, la jeune fille ferma les yeux. Au bout de quelques minutes, elle sentit quelque chose grimper le long du lit, s'accrochant aux couvertures. Luxiya ouvrit les yeux et ses yeux rencontrèrent ceux du lézard. L'humaine et l'animal se scrutèrent quelques secondes, chacun ayant l'air de demander à l'autre ce qu'il faisait là. A petits pas et avec prudence, Kech continua de s'avancer, grimpant à présent le long de la cuisse de la jeune fille, pour finir par s'arrêter sur son ventre. Luxiya regarda le reptile, se demandant comment il se faisait qu'il soit encore là. C'est alors qu'elle sentit quelque chose de chaud mouiller la couverture et se répandre sur son haut. Surprise, Luxiya écarquilla les yeux et se redressa brusquement en s'exclamant:

-C'est pas vrai!! Mais qu'est ce que tu fais espèce de...!!!!

Son mouvement n'eut que pour effet de répandre le liquide encore plus bas et plus largement, le lézard s'accrochant à sa chemise en poussant de petits couinements effrayés et urinant de plus belle. Luxiya retomba sur son oreiller et acheva sa phrase dans un marmonnement:

-...reptile animal...

Une insulte qui relevait plus du constat, Kech étant effectivement un animal et plus précisément un reptile. Ayant vidé sa vessie, l'animal de compagnie du nécromant la regardait à présent avec curiosité, comme si il attendait la suite. Luxiya se leva et examina les dégâts portés sur sa tenue. Un lavage s'imposait, ce qui était plutôt mal venue, elle ne disposait d'aucune autre tenue. L'aqueuse jeta un regard furibond sur le reptile et commenta:

-On ne peut pas dire que tu fais les choses à moitié toi hein?

Pour toute réponse, Kech lui fit les yeux doux, ce qui était assez comique.

-Il ne manquerait plus que tu battes joliment des paupières toi.

La guerrière finit par sourire et caressa gentiment la tête de l'animal.

-Heureusement que ce n'est pas sur lui que tu as fait ça, mais d'un autre coté, je me demande comment il aurait réagi.

En y réfléchissant, si Kech était là, cela voulait dire que Naxorm ne devait pas être loin, Luxiya doutant fort qu'il puisse abandonner son compagnon improvisé. L'odeur qui commençait à flotter lui rappelant sa situation, elle se déshabilla rapidement et prit un bain. N'ayant aucun autre vêtement, la jeune fille fouilla les armoires dans l'espoir de dénicher quelque chose. A part des peignoirs et une ou deux serviettes, elle finit par trouver au fond d'un tiroir une chemise d'homme, sans doute oubliée par un précédent résident. Sans hésiter, elle l'enfila et se retrouva avec une sorte de robe informe qui lui arrivait à mi-cuisse.

Le lézard ayant quitté le lit pour la suivre dans sa chasse aux vêtements, Luxiya le jucha sur son épaule pour éviter de lui marcher dessus. Elle rassembla ensuite les draps souillés ainsi que ses vêtements, et sortit dans le couloir dans l'espoir de trouver la buanderie ou au pire des cas, l'aubergiste. Ses cheveux mouillés donnaient plus que jamais l'illusion d'un court d'eau, répandant des gouttelettes sur son passage. La chance lui sourit et elle tomba sur l'aide de l'aubergiste qui la déchargea obligeamment de son fardeau et s'occupa du reste, lançant de petits coups d'oeil curieux à l'étrange tenue de la jeune fille. Luxiya lui adressa un sourire gênée et la remercia chaudement.

Elle allait retourner dans la chambre lorsqu'une pensée l'arrêta. La présence de Kech signifiait que Naxorm était toujours là oui, mais où était il? Se disant qu'il était peut être dans la taverne, Luxiya décida d'y jeter un coup d'oeil sans se faire voir, son accoutrement risquant de provoquer un certain remous... et une crise cardiaque à l'aubergiste. Luxiya eut un petit rire à cette idée et se dirigea discrètement vers les escaliers.

-Naxorm?

La guerrière dévisagea le nécromant au pied des marches. Celui-ci la regardait, l'air interloqué. La jeune fille se demanda ce qu'il y avait de si étrange dans son apparence et baissa les yeux sur elle même. La chemise...

-Ah!!! Euhm... ça... Ben zut...

Ne sachant que dire, Luxiya demeura immobile et embarrassée. Kech choisi ce moment pour faire remarquer sa présence par un semblant de cri à mi-chemin entre le jappement et le miaulement.

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  • 3 weeks later...

« Oui c'est bien mon nom.. » Mon hébétement s'était dissipé, un sourire narquois ornait désormais mon visage amusé.

« Un de perdu, dix de retrouvé.. C'est ce que dit ce vieux dicton sans âge, non ? » Jetant un regard sur le plateau que je portais je soupirais mimant une déconvenue. « Et bien je pense que je peux remettre tout cela à sa place, il semblerait que vous ayez encore bien du monde à visiter.. »

Je la dévisageais, me retenant avec difficulté d'épancher ma joie de la voir en bonne santé. Elle semblait embarrassée, s'agitant et tirant sa chemise sur ses jambes nues. Quant à Kech, bien agrippé, il semblait me porter une attention particulière, à moi et très certainement bien davantage à mon plateau. Je souris. Quelle joyeuse équipée.

Je laissais durer ce moment de joie sereine, conscient toutefois que Luxiya saurait me le faire payer plus tard. J'osais même m'appuyer le haut du corps contre la rambarde, la narguant de mes regards appuyés. Elle ne semblait vouloir s'éloigner, et pourtant elle se dandinait affreusement tout en gardant le silence. Kech avait cessé de me regarder seulement avec envie, désormais il me lançait des appels désespérés. Ode d'un lézard affamé.

Abrité du regard moqueur des marauds avinés, je me relâchais enfin, osant même la détailler du regard lentement et sans gêne. Le rouge lui monterait-il aux joues ? C'était en tout cas l'objectif de mon entreprise. Et puis soudain, je me rappelais l'horreur de cette nuit. Je renâclais, pourquoi fallait-il que des souvenirs que pourtant j'aurais du chérir puisque très précieux refassent surface à ce moment précis.. Un juron mourut dans ma gorge quand j'entendis la voix de l'aubergiste à quelques pas de nous. Ni une, ni deux, je gravis les marches précipitamment, attrapa une des mains de Luxiya faisant de cette façon osciller dangereusement mon plateau, et l'entraîna à ma suite dans les couloirs de la bâtisse.

Je ris de mon enfantillage, et continuais d'accélérer ma course, la main de Luxiya toujours accrochée à la mienne. Si la masure n'était que de taille modeste, elle me parut ce jour gagner en importance à chacun de mes pas. Les couloirs semblaient n'avoir plus de fin, les numéros des chambrées défilaient quant à moi je riais. Il me sembla même que parfois Luxiya faisait écho à mon rire.

Dans ma course, je bousculais des clients n'ayant pas achevé leur nuit de sommeil, leur adressant des excuses précipitamment, je continuais d'avancer, quelques provisions en moins sur mon plateau.. Luxiya me suivait toujours, je n'osais lui jeter un seul regard, de crainte d'y lire un reproche. Le bonheur fragile de cet instant, personne ne pourrait m'en priver. Non, personne. Toutefois j'apercevais déjà la porte de notre suite.. J'hésitais quant à l'idée de faire demi tour et de m'en aller vagabonder en compagnie de Luxiya loin de tout ce qui pourrait venir me troubler en ces instants de félicité. Mais à peine avais-je eu cette pensée que mon idylle se brisa. La porte était là, me rappelant le caractere sérieux de la réalité.

Disgrâce.

La poignée s'actionna sous mon impulsion et bientôt tous deux nous pénétrions dans notre havre. Ma peine disparut à la seule vue de Kech, les teintes de sa peau écailleuse étaient des plus vivaces et diverses. Le pauvre aurait du mal à se remettre de tant d'émotions fortes. Ses yeux globuleux s'agitaient en tout sens alors qu'il tentait d'esquisser un pas sur l'épaule de Luxiya. Je m'approchais de la guerrière et lui souris avant d'entreprendre de détacher le reptile de la chemise dans l'idée que à terre l'animal retrouverait plus rapidement ses esprits. La jeune femme sembla comprendre mes intentions et se contenta de rester immobile et cela malgré les griffures de Kech, bien résolu à ne plus quitter son perchoir maintenant qu'il s'était enfin stabilisé. Courageusement elle dissimula sa douleur sous des sourires en coin.

L'animal enfin au sol se traîna piteusement dans un coin de la pièce, il me rappelait un des pêcheurs passablement aviné que j'avais pu croiser sur Aqua. Je ne pus que hausser les épaules à l'attention de Luxiya lui signifiant que le fragile reptile se remettrait certainement d'ici peu. Le plateau que j'avais posé sur le lit défait dès mon arrivée dans la pièce attira mon attention, d'un sourire entendu j'invitais Luxiya à se restaurer. Faisant fit des convenances, je m'assis en tailleur sur le lit, en profitant une nouvelle fois pour salir les tentures déjà salement amochées par ma faute. Sans doute, affamée, elle s'approcha à son tour, s'asseyant sur le rebords du lit, ses doigts jouèrent en équilibre au dessus du plateau. Sur quoi son choix allait-il se porter ? Tentant de la devancer malicieusement, je jetais ma main avide sur le pain d'épice.

Modifié (le) par Naxorm
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« Oui c'est bien mon nom.. »

« Un de perdu, dix de retrouvé.. C'est ce que dit ce vieux dicton sans âge, non ? »

« Et bien je pense que je peux remettre tout cela à sa place, il semblerait que vous ayez encore bien du monde à visiter.. »

Luxiya rougit, embarrassée par les propos du nécromant et son sourire moqueur. Pour ne pas arranger les choses, la petitesse de sa tenue s'imposait à présent à elle, l'amenant à tirer sur sa chemise. Naxorm semblait tirer un certain plaisir dans la gêne de la jeune fille et au grand dam de cette dernière, ne fit pas de manière pour la détailler avec insistance, s'adossant même à la rambarde pour mieux être à son aise. Luxiya sentit ses joues virer au cramoisie et ses pensées s'arrêter. Elle ne songea même pas à faire demi-tour pour se réfugier dans la chambre. Maudit Naxorm, pour sûr il lui payera ça...

La guerrière se demandait combien de temps encore allaient-ils rester ainsi, elle rouge comme une tomate, lui comblé par son attitude et le lézard à deux doigts de sauter sur le plateau que tenait son maître, lorsque la voix de l'aubergiste résonna dans les alentours. Enfin La délivrance tant attendue!! La voix de la matrone fit l'effet d'un coup de fouet au nécromant, qui monta quatre à quatre les escaliers, abandonnant son observation. Luxiya se sentit un moment soulagée, mais déchanta très vite lorsque la main de Naxorm agrippa la sienne, l'entraînant dans une course échevelée à travers les couloirs. L'aqueuse voulut protester, il n'était pas loin de perdre son chargement sur elle celui-là. Mais le rire de Naxorm résonna, l'arrêtant dans son intention. Son rire était communicatif et... joyeux. Il semblait vraiment s'amuser, et c'était la première fois qu'elle le voyait ainsi. Il y avait un tel contraste avec les évènements d'hier, et quitte à être l'objet de cette hilarité, cela l'enchantait de le voir ainsi. Elle resserra sa prise autour des doigts de Naxorm, un rire s'échappant de sa gorge. La jeune fille adressait des regards d'excuse et un sourire radieux aux clients éberlués par cette agitation matinale, attrapant au passage ce qui s'échappait du plateau de Naxorm.

La distance entre les escaliers et la chambre lui sembla soudain moins longue que tout à l'heure et une fois entrés dans la chambre, elle s'étonna d'être essoufflée. Luxiya jeta un coup d'oeil au lézard cramponné à son épaule et se retint de rire. Si tout à l'heure Kech pleurait presque de faim, il était à présent proche de la crise cardiaque. Elle allait le poser à terre lorsque Naxorm, débarrassé de son plateau, s'avança pour le faire à sa place. Elle répondit à son sourire et le laissa faire, pour regretter presque aussitôt. Soi le reptile craignait il de subir une autre séance de torture, soi Naxorm ne savait décidément pas s'y prendre avec le pauvre animal. Ce dernier s'accrochait désespérément à sa chemise, ses griffes traversant le tissu pour pénétrer sa chair. D'humeur clémente, Luxiya supporta sans laisser paraître la douleur, se contentant de sourire.

Enfin, après avoir presque réduit son épaule à l'état de hachis, Naxorm réussit à détacher le lézard qui se réfugia dans un coin de la pièce. Luxiya frotta son épaule endolorie, et rejoignis Naxorm sur le lit. S'installant sur les rebords, elle parcourut du regard ce qui se présentait à elle. L'expression malicieuse de Naxorm ne lui échappant pas, elle sourit lorsque sa main se précipita sur le pain d'épice. Elle tenait enfin l'occasion de se venger. Elle attendit que la main du nécromant se referme sur le pain, pour avancer la sienne et la poser sur celle de Naxorm. Avec un sourire, elle s'appuya sur l'autre main, et se pencha vers lui. Son regard bleu s'attacha à celui gris du nécromant qu'elle sentait décontenancer. Son visage n'était qu'à quelques centimètres du sien, distance vite franchit. La main de Naxorm desserra sa prise sur le pain et avec précautions, Luxiya s'en saisit et le tint légèrement hors de portée du nécromant. Ses lèvres s'arrêtèrent tout contre celles de Naxorm et elle murmura avec un sourire.

-Merci Naxorm.

Modifié (le) par Luxiya
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« Merci Naxorm. »

Son souffle chaud.

L'azur de son regard.

Je m'étais fait avoir.

Ma position plus qu'inconfortable me fit grimacer alors que je regardais de biais mon repas s'éloigner sous sa main agile.

La caresse de ses lèvres.

Mon sourire penaud.

Luxiya.

Sournoise joueuse.

Je lui glissais un « De rien. » avant de m'éloigner de son visage, jetant finalement mon dévolu sur une brioche fourrée. Je délaissais le lit, esquissant quelques pas dans la pièce. Masquaient-ils ma gêne ? Je l'espérais. Je laissais s'épancher mon regard sur les quelques bibelots ornant la chambrée, rien de bien original pour retenir mon attention mais pourtant je me forçais à prétexter un soudain intérêt pour ces babioles conscient toutefois que jamais personne n'en aurait eu. Je pris alors pleine conscience de ma situation. J'avais passé la nuit avec une inconnue rencontrée la veille dont je ne connaissais rien hormis le danger qu'elle pouvait représenter.. Avait-elle fait le même constat ahurissant que moi ? J'en doutais. Je détournais un instant mon regard d'une breloque métallisée, Luxiya me fixait, un sourire aux lèvres. A cette vue je repris immédiatement ma contemplation de toutes les horreurs ayant élues domicile dans la pièce. J'étais fou, fou et perdu. J'avais désormais des comptes à rendre à cette jeune femme, et je ne pouvais m'en aller comme si de rien n'était.

Je passais au bibelot d'à côté. Un tableau défraîchi représentant une nature morte.

Devais-je lui présenter mes excuses et en profiter pour lui signaler mon départ imminent ? Et si elle venait à me répondre.. Que dirait-elle ? Que pourrais-je lui rétorquer alors ? L'euphorique course dans les dédales de la bâtisse était bien loin.. La peinture du tableau s'était élimée, parant les deux pommes rouges de tâches jaunâtres. Une nature morte.. A qui cela pouvait-il donc plaire ? Un spectacle figé, auquel personne n'accordait le moindre intérêt avant qu'un idiot ait l'illumination de le croquer.. Affligeant.

Qu'attendais-je d'elle ? Rien. Je l'avais juste soutenu dans un moment de faiblesse comme n'importe qui aurait fait. Je peinais déjà à me rappeler les circonstances de celui-ci.. Diantre.

Qu'attendait-elle de moi ? Je préférais laisser cette interrogation en suspens, de crainte qu'à l'inverse de m'aider à m'éloigner, elle m'enchaîne davantage à elle.

Une statuette d'un buste féminin. J'en savourais les lignes courbes avant de m'interroger sur l'identité du modèle. Esprit pragmatique masculin. Détestable.

« Vous allez prendre froid. Habillez-vous. »

Je me doutais qu'elle n'avait pas du quitter ses effets sans raison valable mais je ne pus m'empêcher de lui désigner d'un coup de tête ses affaires souillées par mon reptile.

A son expression désappointée, je grimaçais et la priais finalement de rester sur place d'un geste de la main. Je quittais la chambre précipitamment, et commençais à arpenter les couloirs en quête de l'aubergiste. Je ne la trouvais pas, mais dénichais cependant des affaires posées sur un siège à proximité de la porte d'une chambre. A l'odeur de lavande qui s'en dégageait, je souris. J'avais ce qu'il me fallait. Il s'agissait d'une robe droite, d'une cape et d'un châle. L'attirail parfait pour une demoiselle. Peut-être lui serait-ce trop étriqué ou bien trop large.. Mais qu'importait à ce moment là.

Je m'emparais des vêtements et revins à pas rapides dans la chambrée après m'être assuré que personne n'avait surpris ma bien mauvaise action. Je pris bien soin de verrouiller la porte derrière moi, et informais la jeune femme de mon retour.

Je soumis mon trésor à Luxiya, qui pour tout remerciement me gratifia d'un regard étonné. Avant de les lui tendre, je me remémorais une formule basique qui aussitôt eut son effet sur les vêtements après que je me sois muni de mon orbe. Les couleurs se permutèrent, voilà qui empêcherait Luxiya d'avoir des ennuis suite à mon larcin. L'effet ne serait que bref, aussi indiquais-je à la jeune femme de se dépêcher. étonnamment, elle obtempéra, s'approchant du paravent avant de se retourner vers moi, le regard inquisiteur. Je fis quelques pas en sa direction et lui tendis les vêtements par dessus la boiserie, détournant mon regard. Elle quitta bien vite sa chemise d'homme qu'elle laissa reposer sur le haut du paravent, discrètement je m'en saisis. Dans un avenir proche elle pourrait me servir..

A pas furtifs je m'éloignais, m'emparais de mon reptile qui s'était de nouveau assoupi, et filais vers la porte, bien décidé à quitter la masure séance tenante. Alors qu'elle s'affairait sans doute encore à ajuster ses vêtements, j'écrivis quelques mots à son attention, priant pour qu'ils ne disparaissent pas avant qu'elle ait fini de se préparer. Les lettres restèrent en suspend dans l'air et tout en soupirant j'actionnais la porte.

La chambrée ayant été payé d'avance par celui qui devait premièrement l'occuper, je me jetais dans le couloir, dévalais quatre à quatre les escaliers, et sans même un regard en arrière, me précipitais à l'extérieur.

Fuite en avant.

Modifié (le) par Naxorm
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« De rien. »

La guerrière arbora avec satisfaction un sourire de triomphe et mordit dans son pain "durement" gagné. Naxorm porta son choix sur autre chose et se leva du lit pour arpenter la pièce. Luxiya s'assit en tailleur à son tour et prit un coussin qu'elle posa sur ses jambes, prenant son petit-déjeuner en observant la ronde nonchalante du nécromant. Cela l'amusait de l'observer passer d'un objet à un autre, se plonger dans une contemplation qui ne l'intéressait visiblement pas. Leur regard se croisèrent, contact éphémère, le nécromant reportant rapidement son regard sur l'une des décorations de la pièce. Luxiya pouffa de rire et s'allongea sur le ventre, évitant les taches de boues laissées par les bottes de l'homme.

<<Vous allez prendre froid. Habillez-vous.>>

La jeune fille se rassit et fit une petite moue, pointant du doigt le chef d'oeuvre du jour de Kech, en l'occurrence ses vêtements aromatisés au pipi. Naxorm lui fit signe d'atteindre et sortit de la pièce. Luxiya en profita pour se lever et s'étirer. Les bras croisés au dessus la tête, elle regarda le lézard sans le voir. Elle se doutait bien que Naxorm s'apprêtait à partir, mais le pauvre n'avait pas l'air de savoir comment le lui annoncer. Eh bien, elle lui facilitera la tâche et le laissera faire comme bon lui semble. Il ne tarda pas à revenir, portant des vêtements que Luxiya trouva exagérément féminins: une robe... De surcroît volée!!! Même si Naxorm ne dit rien là dessus, Luxiya le devinait aisément lorsqu'il changea la couleur de la robe.

L'aqueuse aurait préféré une autre tenue, mais elle n'avait pas vraiment le choix. Elle se dissimula derrière le paravent, puis prit les vêtements que le nécromant lui tendit par dessus le meuble. Elle défit les quelques boutons du col et enleva la chemise qu'elle accrocha au paravent. Au lieu d'enfiler ensuite la robe, la guerrière demeura ainsi. Elle s'adossa au mur et tourna la tête vers la fenêtre près d'elle. Les rideaux étaient lâchés, et elle ne pouvait pas voir grand chose, mais elle attendit ainsi jusqu'à ce qu'elle entendit la porte s'ouvrit puis se refermer doucement. Luxiya soupira et se redressa, passant la main dans ses cheveux. Elle se saisit ensuite de la robe et se vêtit. La robe était légèrement large, mais cela ne se voyait pas trop. Elle attacha ensuite ses cheveux en un chignon. Alors qu'elle s'approchait de la porte, elle avisa des lettres suspendues dans les airs, un message pour elle. Elle le lu, et avec un sourire les dissipa d'un geste de la main.

La cape sous le bras, elle descendit demander un sac à l'aide qu'elle avait vu tout à l'heure. Celle-ci ne la reconnut pas et lui tendit un solide sac de toile. Luxiya remonta et y entassa son équipement et les vêtements. Après avoir mit sa cape et fourrer le châle à son tour dans le sac, elle quitta la pièce sans un regard en arrière. En passant par la taverne, elle chercha l'aubergiste pour lui remettre son pourboire. Mais celle-ci était occupée avec une cliente qui dénonçait à grands renforts de cris, le vol de ses vêtements. Luxiya grimaça, laissa les pièces sur la table et s'éclipsa en vitesse.

"‹Dehors, le soleil brillait avec intensité, annonçant une nouvelle journée de chaleur. Un nouveau sourire étira les lèvres de Luxiya lorsqu'elle songea que cette fois, elle n'ira pas piquer une tête dans le lac de l'oasis. Hier lui avait amplement suffit. La guerrière soupira et eut un petit rire moqueur en se mettant en marche.

-Ah la... Un inconnu hein...

Modifié (le) par Luxiya
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