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Terre des Éléments

Communion...


Luxiya
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Le jour tombait progressivement, le soleil projetant en un dernier salut une douce lumière rougeoyante. La fraîcheur s'installait, soulageant les vivants de l'étouffante chaleur de la journée, ces derniers se préparant pour la nuit. Certains finissaient leurs activités, d'autres les commenceraient.

Le jour durant, la guerrière avait à plusieurs reprises côtoyée la mort. Celle-ci semblait se complaire à poursuivre la jeune fille et la précipitait dans des situations plus dangereuses les unes des autres. Heureusement qu'en ces terres, la mort n'était qu'une brève absence. Essoufflée, Luxiya aspirait à un bain. Son corps tendu et courbaturée quémandait le repos et son esprit implorait ne serait-ce qu'un court moment de paix. Dépassant les tavernes sur sa route, elle se dirigea vers les portes est de Merath zorac. Un peu plus loin, à l'abri des regards, se trouvait une oasis.

Apaisante vue... miroir des nuages... Luxiya embrassa le lac d'un regard tendre. S'agenouillant, elle effleura délicatement la surface. De légers cercles apparurent en s'élargissant, l'eau frémit légèrement en une invitation. Luxiya se dévêtit, savourant par avance le plaisir qu'elle éprouverait à se retrouver dans son élément. Elle tendit la main, appelant à elle l'eau qui s'enroula autour d'elle formant une mince protection autour de ses formes en les brouillant. Avec délectation, la jeune fille s'avança lentement dans le lac, s'immergeant progressivement. Ses muscles se détendirent, ses nerfs se relâchèrent, elle s'abandonna à son élément. Affectueusement, l'onde entoura la guerrière. Comme une mère le ferait à son enfant, elle la berça tendrement, son léger clapotis semblable à de doux mots de réconfort. Allongée sur le dos, portée par la masse liquide, Luxiya contempla le ciel azurée.

S'enfonçant lentement dans l'eau, ses poumons la picotèrent pendant un bref moment. Elle ferma les yeux, se remémorant son enfance à Aqua. Parmi les cours qu'elle préférait il y avait celui de la plongée. Elle entendit comme si elle se trouvait en classe les explications sur la manière de communier avec son élément. Peu à peu la pression de l'eau sur son corps s'amenuisa et le besoin d'oxygène disparut, elle ne faisait plus qu'un avec l'eau. Sa vision se fit plus clair et elle put distinguer avec netteté la vie aquatique. Curiosité prenant le dessus sur la crainte, les poissons se rapprochaient lentement. Immobile, la couleur de sa chevelure se mêlant presque à l'environnement, Luxiya leur fit un petit signe de la main. Encouragés, les créatures aquatiques s'enhardirent et l'entourèrent. Certains audacieux jouèrent dans sa chevelure, s'amusant de cet amas soyeux et chatouilleux. Avec un sourire, Luxiya roula sur elle même et s'aventura vers le fond du lac. En confiance, ses compagnons à écailles la suivirent. L'heure qui suivie, ils lui servirent de guide, la conduisant dans les mystérieuses cachettes du lac. Douce évasion, oubli momentané des préoccupations.

Modifié (le) par Luxiya
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Un oreiller à demi éventré reposait sur une couche poussiéreuse, couche qui me faisait office de matelas sommaire. J'avais payé mon arrivée tardive par l'attribution d'une paillasse défraîchie, d'un haussement d'épaules la tenancière de la masure m'avait signifié que d'autres avant moi s'étaient appropriés, à grand étalage de bourses dorées sans nul doute, les meilleures chambrées. Et à mon tour je lui avais répondu de la même façon que j'acceptais ce qu'elle m'offrait, tout courage m'ayant abandonné de m'aventurer au dehors pour trouver meilleure emplacement dans une autre auberge de la contrée.

Aqua me manquait, ma solitude me manquait. L'appel de la mer s'était tu en mon cœur. Je continuais toutefois de trimballer la coquille vide que j'étais devenu pour occuper mes journées. Errance douloureuse parmi les plaines sableuses me rappelant que trop que là bas au loin j'avais laissé une âme qui m'avait été douloureusement confié. Sous peu elle me rejoindrait, m'offrant alors sans doute un momentané réconfort. Mes bottes s'entrechoquaient tandis que je reposais affalé sur ma couche, la tête posée dans mes paumes unies. La paillasse avait été rehaussée si bien que je sentais l'appel du vide cajoler mes jambes meurtries par mes escapades quotidiennes. Je me laissais de nouveau aller à la songerie après avoir esquissé une grimace à l'araignée ébène qui me fixait de tous ses yeux, sans doute préoccupée que je vinsse lui subtiliser son palais poussiéreux.

L'ennui occupait toutes mes pensées, s'insinuant dans les moindres recoins de mon esprit torturé, chaque lever de soleil coïncidant à la mise en route d'une routine déjà que trop rouillée. La promenade le long des canaux entre les remparts, la sortie de la ville par la porte Ouest pour finalement retraverser la cité pour gagner les remparts Est, la sieste périlleuse sous les palmiers, et puis le réveil enjoué sous les caresses râpeuses des lézards éventails, et l'inévitable coucher de soleil me faisant regagner un abri. Morosité. Je renâclais, mes lèvres s'agitant bestialement en un râlement rauque avant de dessiner un « O » de stupeur .. Je les avais oublié.

Mes bottes encroutées gagnèrent le sol et la porte de la pièce claqua, s'accompagnant inévitablement des jurons de mes compères de chambrée aux relents avinés. L'Est. Ma course effrénée mettant à rude épreuve un corps courbaturé sous le déclin du soleil et l'incompréhension lue sur les traits des gardes se poussant pour laisser passer un jeune fou qui avait oublié de saluer ses reptiles de compagnons.

Une paire de botte ensablée plus tard et j'étais enfin parmi ceux qui ne représentaient rien d'autre que mes repères sur ces terres. Mes mains se perdirent parmi eux, et je souris une nouvelle fois de leur taciturnité. J'en saisis un avec tendresse et l'enveloppa dans ma chemise déjà bien rapiécée. Ses yeux globuleux se fixèrent dans les miens sans doute dans une tentative vaine d'apprendre ce qu'il allait advenir de lui, s'il parvint à lire en moi ce dont je ne saurais me convaincre totalement toutefois ses griffes cessèrent de lacérer mes effets et il se recroquevilla. Alors je rejoignis l'onde, cette onde qui n'était malheureusement pas salée mais dont je ne pouvais me priver en cet instant. Mes pieds se plongèrent avec mollesse dans ce que j'aimais me nommer un lac accentuant incontestablement l'étendue de l'eau, et je commençais à ronronner intérieurement balayant du regard ce qui n'était rien d'autre que mon domaine de prédilection. L'émergence de ballets de bulles à la surface me tirant parfois un sourire candide.

Apaisement de l'âme.

Mes doigts s'agitant toujours sur la peau écailleuse de mon petit protégé.

Un bruit de forte éclaboussure me tira toutefois de ma léthargie jouissive, mes sourcils se froncèrent tandis que mon regard tenta de distinguer dans l'obscurité naissante ce qui troublait mon domaine. Une silhouette se dessinait au loin, du moins une portion de silhouette. Une vulgaire gamine jouant dans l'onde. Sur ce constat je reprenais le balayement du regard l'étendue azur, avant de retourner le braquer sur la fillette. Fillette ou femme je n'en savais réellement trop rien, mais préférais me présenter l'inconnue comme très jeune. La furtive conviction que ce qui était au loin n'était qu'un pic rocheux m'effleura mais suffit à me faire prononcer une interrogation des plus idiotes.

«ã€€Qui va là ?! »

Le lézard s'agita, puis finalement reprit sa position initiale accolé à mon corps.

Si mon invité n'était que de roche, à coup sur le silence me répondrait.

Modifié (le) par Naxorm
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Se mouvant avec aisance dans l'eau, la jeune fille remonta lentement vers la surface, ses compagnons aquatique la suivant en zigzaguant, comme indécis. Taquine, elle accéléra sa nage engageant ainsi avec ses amis une course. Concurrence futile et enfantine, mais si plaisante...

Sa remontée fut accompagnée par une éclaboussure, projetant des centaines de gouttelettes qui brillèrent comme des diamants sous la lueur rougeoyante du soleil avant de retombée dans des tintements cristallins, beauté éphémère. Une turbulence autre que la sienne éveilla l'attention de l'aqueuse qui se retourna. Une bouffée de chaleur lui monta aux joues lorsque apparu dans son champ de vison une silhouette, de toute évidence celle d'un homme. Depuis quand était-il là? Sûrement pas longtemps, les alentours étaient déserts lorsqu'elle était arrivée. Frustrée de se sentir privée du monopole de l'oasis, Luxiya éprouva une certaine rancœur à l'égard de l'inconnu dont elle distinguais à peine les traits.

Sans doute remarqua t-il la présence de l'aqueuse, car il fixa un moment sa position. Le silence fut rompu, brisé par une brève question qui ne semblait attendre néanmoins aucune réponse. Attirée, Luxiya se rapprocha prudemment malgré l'aura juste de l'inconnu. S'arrêtant à une distance raisonnable, elle jaugea un moment l'homme. Brun, ses yeux gris ressortait sur son visage hâlé, exprimant une certaine contrariété teinté d'inquiétude. Ajoutant de l'étrange à son apparence, il avait plongé dans l'onde entièrement vêtue et serrait contre lui un lézard qui lançait autour de lui des coups d'oeil épouvantés. Cet dernier détail rassura la guerrière et un sourire compatissant à l'adresse du lézard incurva ses lèvres.

Repoussant une mèche, elle répondit finalement:

- Je me nomme Luxiya et vous? Il est assez inhabituel de prendre un bain entièrement habillé, à moins que vous ne souhaitez vous noyez, ayez alors pitié de la pauvre créature qui se débat entre vos bras.

Le ton de la jeune fille se fit légèrement moqueur sur ses derniers mots. Toute animosité ayant disparut, elle considérait à présent l'étranger avec son habituelle curiosité.

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Le reptile sans doute attiré par l'agitation eu l'audace de passer sa tête hors du nid que je m'étais évertué à lui matérialiser dans les plis de ma chemise, et accueillit nonchalamment le regard de la nouvelle venue.

« Je me nomme Luxiya et vous? Il est assez inhabituel de prendre un bain entièrement habillé, à moins que vous ne souhaitez vous noyez, ayez alors pitié de la pauvre créature qui se débat entre vos bras. »

Mes yeux s'écarquillèrent un instant devant l'effronterie de l'étrangère à demi dévêtue sortant de l'onde en toute innocence. Si une réponse se bouscula sur mes lèvres elle s'évapora sous la caresse de la brise chaude. Je me contentai de refermer avec davantage d'assurance ma prise sur l'animal, sans doute au grand désespoir de celui-ci qui gargouilla me poussant à jeter un regard de biais à celle qui me faisait face, prêt à encaisser une nouvelle attaque verbale de sa part. Je demeurais immobile dans l'onde me léchant les genoux, sans trop savoir ce que j'allais désormais faire. Regagner penaud l'auberge ou bien rester à affronter mon destin dans l'oasis ?

« Je n'ai pas l'intention de prendre de bain, et pas non plus celle d'en faire prendre à Kech. »

Kech visiblement c'était le surnom idiot que je venais d'assener au lézard, j'étais épuisé et c'est me reposant sur cette prétendue excuse que j'adressa une moue désapprobatrice à Luxiya.

« Toutefois je m'interroge sur le bien fondé d'une baignade à cette heure ci qui plus est quand on est de sexe faible. A moins que cela ne soit une de vos nouvelles lubies afin de retarder un peu plus la venue de Dame Sagesse sur vos traits.. »

J'invitais d'un tapotement le reptile à regagner sa couche et m'en retournais vers les berges du lac. L'obscurité nous gagnait et j'hésitais désormais à rester dans l'onde, sentant les frôlements insistants des piranhas sur les pans de mon pantalon. Le sable m'accueillit bien que la sensation humide de celui-ci traversant le tissu de mes effets me refroidit quelque peu, un tressaillement s'empara de ma chair. Je jetais un regard précautionneux à l'étrangère qui venait elle aussi de gagner les dunes ensablées, curieux de savoir ce qu'elle allait faire ou entreprendre. La teinte surprenante de sa chevelure m'interloqua alors, me causant un haussement de sourcils interrogateur, sans pour autant m'en étonner davantage. Ces terres regorgeaient de multitudes de trésors de diversité, et de ce spectacle divertissant j'en étais désormais le spectateur.

La solitude s'empara de moi en une seule respiration et je hoquetais de douleur avant de lâcher un « Je me nomme Naxorm pour ma part. »

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Un sourire éclaira les lèvres de la jeune fille à l'expression du nécromant. Il resta un moment immobile avant de fournir une piètre réponse. Baissant la tête pour masquer son envie de rire, Luxiya ne put s'empêcher d'éprouver une certaine compassion pour ce lézard que le destin avait mis entre les mains de cet homme. Avait-il remarqué? Peut être... Quoiqu'il en soit sa prochaine réponse fut accompagnée d'une moue réprobatrice.

« Toutefois je m'interroge sur le bien fondé d'une baignade à cette heure ci qui plus est quand on est de sexe faible. A moins que cela ne soit une de vos nouvelles lubies afin de retarder un peu plus la venue de Dame Sagesse sur vos traits.. »

A ses mots, la guerrière se sentit piquée. "Sexe faible"? Franchement avait-il conscience de leur écart d'expérience? Sexiste en plus d'être taciturne?

La guerrière le jaugea d'un regard peu amène, retenant à contre-coeur la remarque qui lui chatouillait les lèvres, suppliant presque pour sortir. Elle fournit juste une brève réponse:

- Un besoin irrépressible de retrouver mon élément...

Les compagnons aquatiques de Luxiya s'étaient retirés, laissant les deux humains à leur rencontre, après tout ce qui se passait ne les concernaient en rien. Il était plus prudent pour eux qu'ils se mettent à l'abri, les piranhas sortant de leur repère pour leur chasse nocturne. N'éprouvant aucune affection pour ces créatures voraces et cruelles, Luxiya imita le mouvement du nécromant. Celui était retourné vers les berges, laissant sans réponse la question sur son prénom. Toujours entourée de son "vêtement" aqueux, elle s'habilla, tant pis pour lui si cela le gênait, il n'aurait qu'à regarder ailleurs et même dans le cas contraire ne verrait rien. Une fois son équipement mis, l'eau s'écoula à travers le tissu sans le trempé. Levant les yeux, elle rencontra le regard de l'inconnu et repensa à ses mots. Doucement, son démon lui souffla une idée: qu'elle sera donc sa tête si elle se glissait derrière lui et l'attaquait? Aurait-il encore pour opinion que toute femme était faible? Caressant rêveusement la garde de son épée, Un sourire étira ses lèvres. Durant ce bref instant, son démon exulta, jouissant de sa victoire sur son contraire angélique. Malheureusement pour lui, il n'était pas la nature dominante de la jeune fille et aussi brièvement que cette pensée avait pris possession de ses réactions, elle perdit leur contrôle, le démon retournant en grognant dans le subconscient.

L'étranger ne lui avait pas donné de nom, sans doute se sépareraient-ils ici, et c'était bien dommage. Quelle pensée bien mélancolique, pour quelqu'un qu'elle ne connaissait pas songea t-elle en baissant les yeux. S'apprêtant à quitter les lieux, un son plaintif attira son attention. Elle se retourna vers lui, essayant de voir dans l'obscurité grandissante s'il était blessé, mais ne put distinguer que sa silhouette serrant le reptile. S'était-il fait mordre par un piranha ou son animal s'était vengé de ce bain forcé? Hypothèse fort probable. Hésitant un bref instant elle finit par s'approcher de lui et lui demanda:

-Est ce que tout va bien?

Naxorm...

Elle murmura presque son nom, se rendant compte qu'il le lui avait donné. Il la considérant un moment, semblant surpris par sa demande. De nouveau, Luxiya fut captée par son regard, troublée par ce qu'elle y lisait. Il y avait tellement de solitude et de mélancolie. Pendant de longues minutes elle demeura ainsi, prenant conscience de la douleur intérieur de Naxorm. Qu'est ce qui pouvait bien l'empêcher de rompre son existence solitaire si elle le rendait si malheureux, ou se trompait t'elle sur ce qu'elle voyait? Prenant conscience de son indélicatesse, elle regarda autour d'elle, cherchant un endroit où s'asseoir. Avisant un palmier déraciné à quelques mètres, elle l'attrapa par le poignet et l'entraîna vers l'arbre.

- Venez, vous devriez vous asseoir.

Docilement, Naxorm la suivit et s'assit machinalement sur la souche. Evitant de perquisitionner à nouveau son regard, Luxiya s'assit à côté et attendit une réaction de sa part, se demandant où ses pensée l'avaient elles égaré...

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  • 2 weeks later...

Si la solitude m'avait assailli il n'en restait pas moins que je n'aurais aspiré pour le moins dumonde tomber sur un individu de sexe féminin, quoiqu'il était désormais évident que ces sujets ci m'accordaient leur intérêt, contrairement à la plupart de mes compagnons, sans doute mus par les réminiscences de leur nature bestiale. Je ne parvenais toujours pas, voire encore moins, à saisir la teneur de mes souvenirs toutefois de désagréables sensations m'assaillaient, finissant de me convaincre sur la mauvaise fortune qui venait de s'abattre sur moi. Une femelle...

« Est-ce que tout va bien ?

Naxorm ...

Venez vous devriez vous asseoir. »

J'hésitais à m'emparer de sa main, qui aurait pu me conférer une sécurité indéniable dans l'obscurité alors que ma boîte crânienne s'affolait dans ma chair, mais je renonçais, un quelque chose me poussant à me méfier du contact humain. La souche desséchée d'un palmier fut mon réceptacle, je soupirais. Pourquoi fallait-il que je fasse démonstration de ma faiblesse... Si elle ignorait encore mes tendances amnésiques elle ne pouvait désormais nier mes frêles facultés de résistance. Je sentis sa chaleur à proximité mais me contenta de n'en rien montrer, qu'avais je à lui dire de plus ? Je n'étais guère coutumier des réunions festives entre amis, du moins autant que je m'en rappelais et cela se ressentait lourdement. De quoi aurais-je à l'entretenir, de la brise chaude d'Aqua, de la dangerosité des terres de Melrath Zorac, de l'art de manier l'épée pour laquelle je n'étais qu'un sombre ignare, de la solitude qui m'étreignait un peu plus chaque seconde et qui un jour se tairait lorsque cet autre en aurait fini de ce moi... Secret, silencieux, renfermé voilà comment tous semblaient me désigner... Mais comment pourrait-ce être différent ? Je n'avais rien à leur conter, ou du moins rien qui n'en vaille l'intérêt. Certains s'en accommodaient, et particulièrement certaines après tout ces dernières devisaient pour au moins deux, d'autres non. Je comptais sur le petit nombre de ces premiers pour combler ce vide incommensurable.

Le soleil nous avait définitivement abandonné, je percevais les battements réguliers du reptile niché contre moi et commençais moi aussi à ressentir l'appel de Morphée or la situation dans laquelle je venais de me fourrer ne me permettait pas de me lever et de marcher à pas lourd vers la paillasse que j'avais pourtant payé à prix fort, ignorant l'aqueuse. La paume de ma main vint accueillir mon menton broussailleux tandis que je tripotais maladroitement de l'autre main les manches de ma chemise, patientant là, sans doute se produirait-il quelque chose. De son côté elle non plus ne bronchait pas, attendant sans doute de ma part ce que j'espérais de la sienne.. Je souris instinctivement, et me rendis compte alors de mon habitude de dissimuler gêne et situation inextricable par l'éclat de mes dents. Pathétique. Risible. Oui risible et pourtant c'était là ma manière à moi de rester humain. Le rire, apparat que reconnaissaient et approuvaient tous mes compagnons d'un moment. Au manque de bavardage, ils me greffaient un côté mystérieux pour finalement se lasser au constat de la béance de mes secrets. Je soupirais de nouveau et sentit ma compagne se mouvoir, l'ennui surement la gagnait et la fatigue tout autant. Aussi je ne pus m'empêcher de lui rétorquer un bref « Ne vous préoccupez pas de mon sort Luxiya, l'obscurité est tombée. Regagnez en hâte l'auberge, demain une longue journée d'aventures vous attend. »

Je ne m'en étais pas si mal sorti. Sans doute même faisais-je des progrès dans l'art de détourner les autres de ma personne. Nouveau sourire. Ma main quitta ma manche pour étreindre la boule chaude et vivante ayant élue domicile dans les replis de ma chemise.

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Les minutes s'égrenèrent dans la cours folle du temps, le silence les enveloppa, tissant un cocon apte au vagabondage de l'esprit. Sagement assise, Luxiya attendit que le nécromant fasse signe. Portant son regard vers les cieux nocturnes, elle se perdit dans la contemplation des étoiles. Il n'y a pas si longtemps, elle s'était entretenue avec une magicienne de sa faction des liens entre un humain et son étoile. Depuis, un doute la hantait, une crainte la taraudait, celle de ne pas trouver son étoile à elle. Selon la magicienne, c'est le moment venu que se créera le lien. Mais pour quand était ce? Elle l'ignorait, tout comme elle ignorait tout de ses parents, de ce qu'elle devait faire et de ce que sera son avenir...

Une boule se fit sentir dans sa gorge, annonçant le chagrin qui l'envahissait au souvenir de ses parents. Un soupir à ses côtés lui rappela la présence du nécromant. Une larme roula sur sa joue opposée et s'écrasa sur sa main dans un ultime scintillement sous la clarté lunaire. Dissimulant ses émotions, elle baissa la tête et se consacra à l'étude moins divertissante du sable sous ses bottes. La voix de Naxorm la tira à peine de ses mornes pensées:

« Ne vous préoccupez pas de mon sort Luxiya, l'obscurité est tombée. Regagnez en hâte l'auberge, demain une longue journée d'aventures vous attend. »

Elle le fixa, étudiant ce sourire qui lui était servi. Un sourire fade et insignifiant, sorti au hasard, comme si il ne savait à quoi d'autre l'utiliser. Elle tourna son regard vers l'horizon et demeura un moment silencieuse. Oui, elle devrait partir, aller se mettre à l'abri dans une auberge, mais demain que fera t'elle? Elle n'en était pas sûre. Cependant, elle était à peu près consciente de ce qu'elle faisait là. Se laissant glisser à terre, elle s'assit le dos contre la souche rugueuse. Elle n'était finalement pas mal installée ici. Qu'importe le lieu où elle se trouvait, ses pensées serait les mêmes, son état ne changera pas. Alors elle répondit d'une voix légèrement enrouée:

- Oui je devrais... Mais qu'importe, ici ou là-bas, qu'est ce que ça changera? Je n'ai pas particulièrement la volonté de bouger...

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« L'énigmatique flegme féminin ... »

Une nouvelle pique verbale histoire de ne pas perdre leshabitudes nouvellement acquises.

« Ainsi vous n'avez pas d'attaches particulières ?»

Un marmottement venant calmer mon excès d'enthousiasme devant l'hypothétique ressemblance de nos êtres. Pensée susurrée..

Je renonçais finalement et enchaînais de peur d'avoir blessé mon interlocutrice dans son intimité, mes mains s'agitèrent dans la pénombre tandis que j'exposais une vérité idiote.

« Ce que cela changera, et bien ma foi sans doute lasécurité que vous confère une auberge.. Sourire voilé. « Quoique si vousn'avez pas d'ores et déjà réservé une couche, je doute qu'à cette heure avancéeon ne vous propose guère mieux qu'une couverture mitée et le coin d'une piècepoussiéreuse. Toutefois ... »

Ses mots s"˜étaient étouffés dans ma gorge alors que je m'apprêtais à l'inviter bien mal poliment à partager ma couche, et ce pourtant sans aucune arrière pensée. La naïveté de la jeune femme ne m'invitant qu'à la considérer comme une sœur de cœur au mieux et à une gamine égarée errant en vain sur ces terres maladroitement au pire. Une sotte en somme.

« ... C'est mieux que rien. »

Je la regardais, sourcils froncés, adossée à la souche. Aucune méfiance n'émanait d'elle, et je m'en étonnais. Peut-être était-elle davantage coutumière des ces plaines que moi toutefois notre proximité devait impliquer irrévocablement un danger. Un seul simplet dans ma position et armé d'un coutelas aurait pu aisément lui trancher la jugulaire. Se surestimait-elle ? Sans doute. Fichue suffisance féminine. Un instant je me vis m'emparer de sa gorge nacrée et la bleuir. Juste pour satisfaire mon raisonnement, et pour faire taire cette outrance de confiance en soi chez elle. Mon regard se détourna finalement pour glisser sur sa chevelure azur. J'y aurais bien fourré mes doigts, mais me retins. Décidément le comportement qu'elle arborait engendrait chez moi des fantaisies idiotes, et esquissant une moue je ne pus que m'étonner des manifestations différentes de mon seul être que je lui avais faite. Tantôt sous le visage d'un homme renfrogné, puis sous le masque d'un adolescent intéressé.

Ame disparate..

Soupir.

Toutefois le pire n'était pas, ou du moins pas encore advenu, ou alors ne l'avais-je pas remarqué ? Naxorm s'était-il montré ?

J'en doutais, le regard qu'elle aurait porté sur moi aurait été comme ... Différent.

« C'est une habitude chez vous de vous immerger en fin de soirée ? Je ne vous ai pour ainsi dire jamais entraperçu et pourtant sachez bien que je suis assidu dans mes visites à cette palmeraie, quel manque cruel de bonne fortune... »

Joute de mots stérile au vu du mutisme qu'elle arborait..

Mon regard brilla d'intensité un moment, mes mains fouillèrent ma chemise pour se saisir de mon reptile et le poser délicatement aux pieds de la souche. Je me levais, un sourire au coin des lèvres, accrochais mes doigts au bas de ma chemise et m'en débarrassais vivement, puis me présentais à elle, torse nu, les mains posées malicieusement sur les hanches. Lui adressant cette fois ci un grand sourire, je la soutins du regard et lui adressa un « Et maintenant que fait-on ? » .. Nul n'aurait pu se méprendre alors sur mes intentions, toutefois je jouais sur l'ambiguïté d'un clin d'œil aguicheur..

« Kech ne peut plus se noyer par mes bêtises, quant à moi sachez que je me défends sans doute aussi bien que vous dans l'art de la nage. Alors que décidez-vous ? »

Il était tout simplement idiot de se jeter à l'eau à cette heure avancée où les piranhas cherchent à se repaître, mais nous n'avions plus rien à perdre, et dans l'ivresse folle que cette nuit me procurait je n'avais nulle autre proposition plus névrosée.

Nouveau sourire, ma main se tendit vers elle.

Modifié (le) par Naxorm
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« L'énigmatique flegme féminin ... »

Ne lui offrant de la vue de son visage que son profil, un haussement de sourcils accompagna les paroles du nécromant. Patiemment, Luxiya garda captive de ses lèvres la réplique qui menaçait de sortir. Décidément, cet homme se montrait bien suffisant à l'égard des femmes. Etait ce dû à une déception quelconque? Mais ce n'était pas une raison pour se montrer aussi acerbe avec tout spécimen féminin, et s'il en était ainsi elle garderait le silence.

« Ainsi vous n'avez pas d'attaches particulières ?»

Si sa curiosité à l'égard de Naxorm s'éveillait de nouveau, il en allait apparemment de même pour lui. Comme gêné de cette curiosité, il se lança dans une explication que la guerrière connaissait déjà. Quiconque errant sur Melrath Zorac connaissait les indéniables et sécurisant avantages de la taverne. Cependant il semblait ignorer qu'une bourse bien remplie pouvait accomplir des miracles. L'aubergiste outre sa jovialité n'échappait pas au pouvoir attractif des pièces d'or. Face au mutisme de Luxiya, le nécromant se fit à son tour silencieux. Sentant sur elle le regard de Naxorm elle se demanda à quelles pensées il s'était laissé aller en ce moment. Mais il valait peut être mieux qu'elle en reste ignorante.

Jusque là satisfait du silence qui caractérisait leur rencontre, il semblait s'en lasser à présent alors qu'elle prenait plaisir à s'y vautrer. Nouvelle allusion à la baignade, nouvelle réponse silencieuse. Elle ne démordrait pas de sitôt de son impassibilité. Mais c'était sans compter de la ténacité dont le nécromant faisait preuve à présent, bien décidé à communiquer. Elle le sentit bouger, mais fixa obstinément l'horizon, butée comme une enfant capricieuse. Pourquoi agissait-elle ainsi, n'avait-elle pas elle même tout à l'heure essayer un rapprochement? Elle ne se comprenait plus elle même, trop partagée et la vision des palmiers frissonnant sous une brise légère ne lui apportait aucune réponse.

Une paire de jambes surgies inopinément devant elle. Surprise, elle leva la tête sachant à qui appartenait cette portion de corps, mais s'interrogeant sur la raison de cet acte. La vue qui suivit la laissa muette un moment. S'amusant de l'étonnement de la guerrière, Naxorm se tenait devant elle torse nue, abordant un air délibérément séducteur, en somme un changement radical d'attitude et de stratégie.

« Et maintenant que fait-on ? »

« Kech ne peut plus se noyer par mes bêtises, quant à moi sachez que je me défends sans doute aussi bien que vous dans l'art de la nage. Alors que décidez-vous ? »

Aux premiers abords, la jeune fille rougit, prise de court, elle ne s'attendait pas à ça. Mais pourquoi pas? Lui susurra une voix en elle, cela pouvait être intéressant malgré la présence des piranhas. Effectivement pourquoi pas? Se baigner ainsi ne l'effrayait en rien. Un sourire glissa sur ses lèvres: elle allait jouer le jeu. Ignorant la main tendue, elle se leva sans se départir de son sourire et s'approcha un peu plus des abords de l'eau, une confiance de soi inhabituelle l'envahissait, l'enivrant presque. Tournant le dos au nécromant, elle se dévêtit de nouveau, se préoccupant peu de le faire en sa présence, après tout il ne la voyait que de dos. Comme précédemment elle réclama au lac son vêtement aquatique. Une fois celui-ci ayant entouré les formes de son corps, elle se tourna vers le nécromant, une lueur de défi brillant dans son regard et murmura:

- Je suis prête.

Le nécromant répondu à son sourire. Les évènements avaient pris une tournure intéressante. Un frisson parcouru Luxiya, un mélange délicieux d'appréhension et d'excitation. Ce soir, elle lâchait la bride, l'heure était au jeu....

Modifié (le) par Luxiya
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Luxiya me dépassa sans un regard, la peur qu'ellem'abandonne me saisit alors. Le ridicule de ma position en aurait fini de moisi elle venait à regagner les contreforts de la cité. Aussi ma tête se tournat'elle légèrement pour l'observer finalement elle aussi s'arrêter et se mettreincongrûment à se dévêtir ... Le rouge me monta aux joues tandis que je nepouvais me détourner de la scène innocente. Sans doute était-ce qu'avait prévula malicieuse... Il me sembla percevoir un murmure et bientôt sa nudité futrecouverte par un étrange apparat opaque. Mon front se stria devant la nouveautéde ce phénomène mais n'en démontra pas plus de mon étonnement. La guerrière seretourna vers moi, une étrange lueur dans le regard. Je me détournais uninstant de crainte qu'elle m'assène quelques noms d'oiseaux puis finalement luirépondis d'un sourire.

« Et bien allons y alors. »

Je m'avançais vers l'onde avec assurance pour finalementralentir mes pas et me raviser. Le trouble de l'eau n'augurait rien de bon, etje me serais bien muni d'une lumière quelque elle fusse si j'en avais eu lapossibilité.. Or l'art de la nécromancie loin d'être tourné vers la luminositése préoccupait davantage des noirceurs en tout genre. Je jetais un coup d'œildiscret à ma compagne encore sur la berge puis me décidais finalement à luifaire signe d'approcher prétextant la découverte d'une merveille, yeuxbrillants et gestuelle enthousiasmée à l'appui. Elle ne tarda pas à merejoindre, affichant toutefois une moue méfiante. Je la laissais se pencher,lui désignant un objet invisible dans l'onde et appuya fortement mes deux mainssur son dos dans l'idée de lui laisser goûter la première la fraîcheur del'oasis. Peine perdue, elle devait avoir senti mon excitation face à lamauvaise farce que je lui avais concocté et garda l'équilibre m'envoyant mêmepar cette occasion un poing qui eut bien pu me ruiner le visage si je nem'étais pas vite dégagé, me jetant dans l'onde un peu plus loin, un sourireaccroché aux lèvres.

Je me l'imaginais fulminant de rage et ris de plus belle,l'invitant toutefois à grands cris à me rejoindre lui promettant de ne pas labrusquer cette fois çi. Un instant je redoutais qu'elle soit bien meilleurenageuse que moi, et qu'elle tente de me faire payer mon affront en me faisantvider l'oasis de sa substance mais me contenta de hausser bêtement les épaules,rien ne pouvait m'arriver. Posicillon veillait.

Je sentis la surface de l'onde se troubler et compritqu'elle m'avait rejoint. Sans l'attendre, je me précipitais vers le centre dulac. Des contacts écailleux s'étaient fait ressentir le long de mes bras maisnulle morsure n'avait étreinte ma chair et cela me suffisait. Si la guerrièrene pouvait jouer de ses talents dans l'onde, pour ma part l'art noir mepermettrait de me débarrasser de toute vie gênante pourvu que la bête ne soitpas trop imposante. Mais il était évident que nul cachalot barbu ou autrebestiole toute aussi attrayante ne pouvaient se dissimuler ici.

Je prêtais une oreille attentive aux sonorités de lapalmeraie mais ne distinguais aucune éclaboussure. Où était donc t'elle passée ?Redoutant une espièglerie de sa part, j'entrepris de tourner sur moi même, lessens aux aguets, veillant de cette façon autant sur les êtres aquatiques quesur la dangereuse disparue.

« Si tu souhaites te divertir sache que je le souhaitetout autant.. »

A demi susurré... Mes yeux se refermèrent, l'obscurité tombéede toute façon ne me permettait plus d'entrevoir quoique ce soit.

Je laissais l'onde m'engloutir, mes jambes s'immobilisant.Le fonds sableux m'accueillerait bientôt j'en étais persuadé.. Plus quequelques mètres silencieusement décomptés.. Quatre.. Le manque d'air brûlait magorge mais pourtant je n'en fis rien. Trois.. Elle approchait. Deux. Vite, trèsvite. Que devais-je faire, qu'allais-je faire ? Un.

Modifié (le) par Naxorm
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« Et bien allons y alors. »

Joignant l'acte à la parole, le nécromant s'avança vers le rivage. Luxiya demeura immobile, se contenta de le suivre du regard, à lui l'honneur d'être le premier. S'apprêtant à plonger, il s'immobilisa tout à coup et se retourna vers la guerrière, lui faisant part à grands renforts de gestes d'une découverte. Haussant les sourcils, la jeune fille hésita un moment avant de s'avancer prudemment, son scepticisme se lisant sur son visage. Se penchant pour essayer de distinguer cette "chose extraordinaire" dont il semblait avoir fait la découverte, elle se rendit compte au premier coup d'oeil que c'était un leurre. A peine eut elle le réflexe de se camper plus solidement au sol, elle sentit la pression des mains du nécromant sur son dos. Oui, le jeu commençait enfin. Se maintenant sur la berge, elle se retourna et lui envoya en retour un coup de poing, qu'il évita de justesse en plongeant dans l'eau qu'il avait tenté de lui faire goûter la première. Elle se redressa, amusée par la scène.

Riant aux éclats tel un adolescent, il l'invita de nouveau à le rejoindre et s'éloigna vers le centre du lac. Souriant, Luxiya se glissa dans l'onde fraîche, faisant à peine frémir la surface de l'eau. Elle sentit le corps froid et écailleux des piranhas la frôler pendant quelques secondes, puis ils s'éloignèrent. Profitant du fait que Naxorm lui tournait le dos, elle plongea dans l'eau, se cachant à sa vue. Fixant rêveusement la lune à travers l'eau, elle se mêla lentement à son élément, se demandant s'il pouvait faire de même. De son côté, le nécromant semblait s'être rendu compte de la disparition de la jeune fille. Avec un rire muet, elle se demanda ce que serait son prochain geste, en ce moment elle tenait l'avantage.

Plongeant à son tour, le jeune homme se laissa couler vers le fond du lac. Méfiante, elle s'approcha doucement, l'étudiant. Il ne semblait pas avoir communié avec l'eau, si il restait trop longtemps ainsi, la partie serait terminée et il irait dire bonsoir à la recycleuse. La guerrière hésita, et si c'était une autre ruse et qu'il lui jouait un mauvais tour au moment où elle viendrait l'aider? Cependant, elle ne pouvait pas non plus le laisser se noyer ainsi, même si c'était volontaire. Il touchait à présent le fond, un rayon lunaire l'éclairant comme une scène, une scène assez dramatique. Elle décida de l'aider. Se maintenant à quelques mètres au dessus de lui, elle observa un moment son visage, mémorisant les détails. Alors elle se rapprocha doucement.

Accueillant son visage entre ses mains, elle posa ses lèvres sur les siennes et lui insuffla le reste d'air conservé dans ses poumons et qui ne lui était plus utile à présent. Elle sentit les muscles du nécromant tendu par le manque d'air se relâcher. Lentement elle s'écarta de nouveau. A présent il devrait pouvoir retourner à la surface.

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Patienter, demeurer là et attendre. Je doutais sincèrement pouvoir me noyer désormais, je savais que quelque part il veillait, et que sans doute amusé par la misère de mon existence, il refusait de se séparer de ce jouet charnu. Aussi me permettais-je de m'amuser de ce corps, que je savais être le piètre pantin disputé d'une divinité et d'une étrange aura.

Alors que je m'apprêtais, ma foi, à redonner vie à mes jeux humains, reprenant mon amusement délaissé un instant, un contact ardent se fit ressentir contre mes lèvres. Violant mon intimité un fort souffle emplit douloureusement mes poumons. Incompréhension. Egaré entre l'intime conviction que cette familiarité ne pouvait être qu'humaine et la rage que l'on ait pu interrompre mes actes suicidaires et pourtant bien innocents, j'autorisais mon regard à se porter sur l'élément perturbateur et à coup sûr charnel. Luxiya.Ronde de mes souvenirs. Saveur de l'éphémère. Le cercle se brisera. Tant pis.

Mes sourcils se froncent et je tente de l'invectiver violemment avant de prendre conscience de la barrière aqueuse qui la protége de mes jurons. L'innocence incarnée. Et pourtant je remets en doute la noblesse de ses sentiments et l'affublent d'apparats dépravés. Pauvre hère sur lequel je m'apitoie. Son regard se trouble sans doute partagé devant mes violents accèsde rage. Je lui désigne la surface d'un coup de tête, mes cheveux ondulant dans l'onde venant me dissimuler sa réaction. Ma chair s'ébat et bientôt la noirceur du ciel m'accueille, j'interroge silencieusement ma douce immergée sur sa réaction. La bêtise a élu domicile en moi, quant à elle elle n'a que le silence comme réponse. Les rides de mon front disparaissent, ce dernier se lisse et mes tracas s'effacent comme ils sont survenus. Je parviens à distinguer l'ombre de ma compagne et l'enlace.

« Votre bonté vous perdra Dame Luxiya .. »

Un sourire ravageur orne mon visage tandis que j'ironise sur sa méprise.

Je la relâche et me retire. Je n'ai rien à lui dire de plus, et m'interroge sur ma présence en cet oasis. Qu'est-ce qui m'a donc pris ? Je sens les morsures timides des piranhas sur mes mollets et les chasse mollement d'un battement de jambes. Je n'ai que peu de chair à leur offrir.

« Alors que faisons-nous ? »

J'observe avec peine ses traits dans la pénombre, et tente de déceler ses pensées. Avec bien peu d'efficacité.

Mes yeux se lèvent vers lesastres et je soupire.

« Penses-tu que de là haut quelqu'un veille ? Eolia peut-être .. A ce qu'on raconte elle est douce avec ses fidèles. Bienplus douce que Posicillon ne le sera sans doute jamais. Apportant au proverbe méfiez vous de l'eau qui dort une certaine véracité n'est-ce pas.. »

Blasphème.

« Je ne sais que penser de ces terres et des protagonistes qui l'habitent. Je ne sais que penser de toi et des autres. »

Soupir tandis que mes doigts dessinent des cercles amusés dans l'onde.

« Et toi que penses-tu de toi ? »

Silence gêné, a t'elle l'âge et le recul nécessaire à cette réflexion ? Les doutes m'assaillent, mais pourtant je ne peux pas prétexter une nouvelle imbécillité, faute d'imagination. Je me contente de sourire, bêtement et docilement. Je doute qu'elle s'en rende compte mais ne peux me priver de ce désormais tic facial.

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A peine venait elle de lui donner de son air, que déjà elle doutait. Elle sentait encore contre ses lèvres la chaleur des siennes, pourtant elle se posait des questions sur la raison de son acte. Pourquoi l'aider? Elle ne lui devait rien et n'avait aucun lien avec lui, elle n'était pas obligé de fournir un effort quelconque pour lui. Il s'était laissé couler volontairement. Mais était ce suffisant? Après tout, pourquoi ne pas l'aider, si ce qu'elle fait est juste?

Un simple geste avait suffit à semer la confusion en elle. Pourquoi autant de questions et d'émotions contradictoires? Avant cette nuit, elle avait été plus ou moins en paix, ces doutes disparaissant aussi vite qu'elles étaient apparues.

Perdu, la jeune fille ne se rendit pas compte tout de suite de l'indignation de son compagnon. Un geste furieux de ce dernier à son égard la réveilla. Battant des paupières, elle eut pendant un bref instant le réflexe d'esquiver, mais l'environnement aqueux la protégeait. Cependant, le nécromant s'arrêta dans son geste. Bref instant suspendu dans le temps. D'un signe de la tête, il lui désigna la surface. Après une courte hésitation, elle le suivit. Indifférente à la fraîcheur délicieuse de la surface, elle jeta un coup d'oeil à la berge: les petits tas sombres indiquant leurs effets étaient toujours là où ils avaient été laissés.

Elle sentait sur elle le regard de Naxorm, envoyant une interrogation muette, mais seul son mutisme y répondit. Toujours aussi imprévisible, le nécromant la saisi dans ses bras en souriant.

« Votre bonté vous perdra Dame Luxiya .. »

Surprise pas le geste, Luxiya demeura immobile contre lui jusqu'à ce qu'il la relâche. Imprévisible il l'était, mais beaucoup trop.

« Alors que faisons-nous ? »

Le silence...

« Penses-tu que de là haut quelqu'un veille ? Eolia peut-être .. A ce qu'on raconte elle est douce avec ses fidèles. Bienplus douce que Posicillon ne le sera sans doute jamais. Apportant au proverbe méfiez vous de l'eau qui dort une certaine véracité n'est-ce pas.. »

Une pensée...

Une vérité?

« Je ne sais que penser de ces terres et des protagonistes qui l'habitent. Je ne sais que penser de toi et des autres. »

« Et toi que penses-tu de toi ? »

Des questions.

Du vouvoiement, il était passé au tutoiement aussi aisément que s'il changeait de chemise. Cela présageait il une certaine éclairci dans le mystère de sa personne? Secouant légèrement la tête, elle lui répondit:

-Ce que je pense n'a pas d'importance. Pour te faire une idée de moi, apprends à me connaître par toi même.

Recueillant un peu d'eau dans la paume de sa main, elle la regarda s'écouler lentement dans sa source d'origine. Brièvement, elle eut la vision d'une flamme, dansant lascivement sous la brise, dans sa main. Comme hypnotisée, elle passa légèrement son autre main au dessus et murmura:

-Après tout, que sais-je exactement de moi même?

Fermant sa main, elle la rouvrit pour constater la disparition de la flamme. Un mirage? Non... juste une interrogation de plus dans sa liste. Tout comme de son côté à lui il semblait aussi en avoir. Similitude fantomatique, mais qui apporte un certain réconfort. Lui souriant, elle changea de sujet et ajouta:

-Cependant, je suis sûr que là-haut les dieux veillent, chacun à leur manière. Posicillon n'a peut être pas la douceur d'Eolia, mais il sait aussi être bon avec ses sujets. En vérité il est à l'image de l'eau. L'eau est douce et paisible, source de vie. Pourtant elle peut être aussi capricieuse, cruelle et meurtrière. Posicilon est ainsi.

A vrai dire Naxorm, ton être est aussi changeant que lui...

A ces derniers mots, elle le regarda dans les yeux. Bref affrontement. Se rapprochant elle lui demanda:

-Quand à ce que nous allons faire... Sais-tu communier avec ton élément Naxorm?

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« Ce que je pense n'a pas d'importance. Pour te faireune idée de moi, apprends à me connaître par toi-même. »

Je souris encore et encore, sa réponse n'est que celle d'unefemme blessée et orgueilleuse. Prendrais-je le temps de la connaître si celam'était permis ? Se doute t'elle de ce qui se trame en moi ? Non,elle assiste impassible et ignorante à la fin d'une ère. Le temps manque, et jene suis désormais plus qu'à l'affût de la facilité mais de cela elle ignoretout.

Alors qu'elle s'amuse de l'onde, une lueur émane de sa main,d'étincelle elle devient flammèche, et j'imprime alors un mouvement de recul.Appréhension. Si ma mémoire s'avère joueuse, je ne peux que me souvenir de cesdémons de bluettes. Le mal. La douleur. L'aversion. Je fixe son regard en quêted'une funeste vérité pour finalement n'y rien détecter. Est-elle atteinte dumême mal qui me ronge ?.. A mon tour d'être ignare.

Fascination du feu.

A peine apparu la lueur disparaît. Je doute finalementd'avoir entrevu quoique ce soit, hormis sans doute la profondeur de masolitude. L'ais-je apprêté de mes traits afin de me la rendre plusappréciable ?

« A vrai dire Naxorm, ton être est aussi changeant quelui .. »

Je surprends dans ses paroles une part de vérité et ne peutqu'hausser les épaules. Non je ne suis pas changeant mais plutôt hésitant quandà ma propre nature, l'inévitable quête d'identité revenant au galop, et dans lebruit de ses sabots ferrés je distingue des milliers de « Quisuis-je ? » aux échos dantesques de « Naxorm, tel est ton nom.».

Son regard s'est refermé sur le mien, hagard. Je ne sais sielle tente de distinguer ce dont quoi je suis fait, comme Selene aurait pu lefaire "“ Selene, qui est-ce déjà ?.. "“ , ou si elle ne veut encore une foisqu'aguicher ma curiosité à son égard. Joute bestiale verbale comme tentative deséduction.

Je la vois se rapprocher de moi et hésite quant à l'adoptionde décisions. La fuite. Dans le sang ou dans la honte ? .. Si la solitudeme pèse, je peux difficilement accepter une proximité autre que temporaire.Constat destructeur. Je suis perdu.

Son souffle chaud sur mon visage tremblant.

« Quand à ce que nous allons faire ... »

« Ce que je vais faire de toi, ma douce.. »

« Sais-tu communier avec ton élément Naxorm ? »

Les réponses fusent. Je ne sais d'où est-ce qu'ellesproviennent mais elle sont là, et bel et bien là.

« Signifiez-vous par là que je suis moi aussi d'originedivine, car partageant avec les Suprêmes un caractère changeant .. Intéressant.Quoiqu'il en soit Dame Luxiya ne soyez pas impressionné par ma simple personne,il semblerait que je ne sois toutefois que de chair.. »

Sourire éclatant. Le piège s'est refermé sur l'aqueuse.

« Quant à communier avec mon élément, j'ai en effetquelques expériences en la matière. Des souvenirs de ma personne courent lesterres d'Aqua, en robes comme en jupons bouffants, en châles prétendumentchastes comme en guenilles. »

Mon amusement se poursuit au grand damne de ma compagne quine peut que soupirer face à mes aveux concupiscents.

J'ignore si elle pensait se retrouver face à un homme de mateneur, mais quoiqu'il en soit il semblerait que pour ma part je sois satisfaitde ma trouvaille. Ma langue se délie enfin, et même si les thèmes abordés sontgraveleux, je ne fais après tout que m'amuser.

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« Signifiez-vous par là que je suis moi aussi d'originedivine, car partageant avec les Suprêmes un caractère changeant .. Intéressant.Quoiqu'il en soit Dame Luxiya ne soyez pas impressionné par ma simple personne,il semblerait que je ne sois toutefois que de chair.. »

Nouveau passage au vouvoiement. Ce constat effleura à peine la jeune fille. S'habituait-elle déjà au caractère de caméléon de Naxorm? Les mots de ce dernier l'amusèrent. Elle ne lui prêtait en rien un caractère divin, le seul pouvoir qu'il avait était celui des arcanes sombres dont il usait et aussi sans doute son imprévisibilité. Quand à être impressionner, elle n'avait rien vu pour l'être. Mais intriguée par Naxorm elle l'était. Oui, elle était fascinée par le mystère que représentait cet homme qui quelques heures plus tôt, n'était qu'un inconnu pour elle. Comme dans un brouillard, son intuition lui soufflait qu'il était sans doute ignorant lui même de qui il était. était-ce ces faibles similitudes qui l'attiraient? Peut être....

Encore une hypothèse que seule la suite lui permettra de vérifier. Même si elle désirait le connaître mieux, ce n'était pas à elle de le décider à se dévoiler, ne serait-ce que partiellement. La décision devait venir de lui même.

« Quant à communier avec mon élément, j'ai en effetquelques expériences en la matière. Des souvenirs de ma personne courent lesterres d'Aqua, en robes comme en jupons bouffants, en châles prétendumentchastes comme en guenilles. »

Tiens, une nouvelle facette de sa personnalité: le don de déformer ses propos. Découverte fait avec une satisfaction enfantine. Cependant, si le nécromant avait voulu la choqué, ce n'était pas avec ça. Enfin, plus avec ça, elle en avait vu assez sur Melrath Zorac pour ne plus se froisser sur ce type d'allusions. Mais c'était un jeu, alors autant le jouer. Masquant son amusement, elle poussa un soupir:

-Vraiment... Tes conquêtes d'un soir ne me m'intéressent pas, je n'y faisais pas allusion.

Non, quand je parle de communier avec ton élément, je te demandais si tu es capable de faire un avec l'eau.

Délaissant son expression indignée, elle sourit, c'était son tour de se divertir. Lentement, elle contourna le nécromant et derrière lui, murmura à son oreille:

-A mon avis, tu ne l'as pas appris. Mais c'est pourtant si simple, il te suffit de te concentrer et de laisser ton être répondre au flux de l'eau. Le reste se fera tout seul...

Laisse toi entraîner dans les profondeurs...

Elle le tira doucement par le poignet en une invitation, peu consciente de l'agitation qui gagnait son compagnon. Déconcerté par le changement d'attitude de la jeune fille, le nécromant demeura silencieux. Elle ne cherchait pas à le charmer, l'art de la séduction était un domaine inconnu pour elle. Mais dans son orgueil d'homme en aurait-il conscience?

Modifié (le) par Luxiya
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Loin de déstabiliser Luxiya, mes révélations n'avaient eu aucune emprise sur la jeune femme, je m'en étonnais quelque peu mais demeurais impassible.

Sourire, il était évident que mes réponses n'en étaient pas, et je m'interrogeais sur ce qu'elle appelait communion, toutefois loin de la questionner explicitement, je préférais garder le silence. Cette sensation peut-être en avais-je déjà été témoin lorsque Posicillon m'avait par deux fois sauver de la mort, à moins qu'il ne se soit tout simplement contenter de me ressusciter, préférant me voir subir le martyr avant de trépasser. J'étais encore ignare en matière de divertissement divin,et je préférais le rester, mon expérience divine m'ayant définitivement convaincu de rester certes pieux, mais d'honorer mon Père à distance. Et s'il s'avérait que j'avais déjà moi aussi communié sans le savoir, je préférais en rester là.

Sa mention des profondeurs me causa un tressaillement tandis que susurrant à mes oreilles elle m'entrainait irrémédiablement vers le fond. Je l'avais laissé se jouer de moi, mais n'était cependant pas près à me faire pantin entre ses doigts. Une nouvelle fois, une terrorisante sensation m'étreint, les profondeurs, celles de la magie, je les avais déjà arpenté c'était une certitude. Pas avec elle, mais avec une autre, qui lui ressemblait. Je pouvais sentir sa fragrance sur elle...Psaume d'un fou.

L'étreinte de sa chair sur mon poignet me troubla. Le pouvoir des femmes était grand, mais souvent leurs charmes précédaient l'âcre saveur du venin. Aussi me surpris-je à me retourner pour lui faire face, je parvenais difficilement à la distinguer et pourtant dans l'obscurité ses traits éblouirent mon regard inquisiteur. Etrange phénomène... Que je me renonçais aussitôt à essayer de comprendre.

Posicillon veillait, rien ne pouvait m'arriver après tout.. Je doutais un instant qu'il ne sedélecte pas davantage de mon trépas que de mon sauvetage mais me laissais entraîner braquant mon regard dans le sien.

Où allais-je ?

L'inconnu.

Ce bastion insaisissable qui effraie les courageux et enthousiasme les aliénés.

Etais-je courageux ? J'en doutais mais à défaut d'être empli de zèle je me parais de la témérité du dément.

Dernière goulée d'air qui s'épancha voluptueusement dans ma gorge avant de gagner mon thorax.

Ma chair goûta à la morsure de l'onde et je m'enfonçais dans les profondeurs, non avant d'avoir jaugé une dernière fois ma compagne d'un regard affolé avant que mon ciel ne se fasse aqueux.

Le silence.

La pénombre.

La poigne de Luxiya.

Les ballets de bullesfiévreuses qui filaient vers le firmament.

Et moi, moi et mescraintes qui elles aussi m'abandonnaient pour sauver leurs peaux.

Loin de m'approcher du céleste je poursuivais ma chute lente vers les abysses.

Le paradis avait-il les apparats de l'Enfer ?

« Luxiya ? »

Modifié (le) par Naxorm
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Avec douceur, la jeune fille enjoignait silencieusement le nécromant à la suivre. Celui-ci hésitait, tentait dans les ténèbres de lire sur le visage de Luxiya les traces quelconques d'un possible piège. Mais puisqu'elle ne lui réservait aucun mauvais tour, que pouvait il voir ou sentir de sa part? Elle se le demandait. Sous son pouce, elle sentait le pouls de Naxorm s'accélérer: angoisse ou excitation? Elle ne chercha pas plus loin à savoir et s'enfonça dans l'eau, ne laissant paraître que sa tête. Le nécromant s'inclina légèrement et après une nouvelle hésitation, la suivit.

Pour la troisième de la soirée elle s'immergeait dans l'eau, pour la deuxième elle s'enfonçait dans les ténèbres aqueux en sa compagnie, avec pour seule source de lumière, la clarté lunaire. Lentement, elle l'entraîna vers le fond du lac, mettant le plus de distance possible entre lui et la surface. Tout en avançant, elle se répétait ce qu'elle avait à faire. Des méthodes à sa disposition, elle résolut de choisir celle-là, même si elle était un peu douloureuse. Mais une fois la souffrance passée, le résultat n'en sera que savouré à sa juste valeur. Enfin, cela dépendait aussi des réactions du nécromant....

Alors qu'ils n'étaient plus qu'à quelques mètres du fond, elle fit brusquement volte face et avec rapidité se glissa derrière le nécromant. Celui-ci surpris, n'eu pas le temps de réagir lorsqu'elle lui saisi la tête et le força à ouvrir la bouche. Comme elle s'y attendait, il reprit ses esprits et se débattit. Elle passa alors son bras autour de son cou et lui asséna un coup de poing dans l'estomac. Sous la douleur, Naxorm poussa un hoquet qui fut étouffé par la masse aqueuse dont une infime partie s'engouffra dans ses poumons, provoquant une autre douleur lancinante. Furieux et asphyxié, il se débattit afin de pouvoir regagner la surface, mais la jeune fille le retint. Le nécromant devait se calmer et au lieu de combattre l'élément, l'accepter. Si il n'y arrivait pas et qu'elle ne le remontait pas à temps, son prochain réveil aura lieu dans la nécropole, ce dont il lui en voudra sûrement, considérant cela comme une trahison. Cette pensée lui érafla le coeur en une sourde crainte. Tout en le retenant, elle le supplia mentalement de se souvenir de ce qu'elle lui avait dit quelques minutes plutôt...

Mais c'est pourtant si simple, il te suffit de te concentrer et de laisser ton être répondre au flux de l'eau. Le reste se fera tout seul...

Les secondes s'écoulèrent lentement en une éternité.

Tout d'un coup, Naxorm cessa de s'agiter. A son tour angoissée, la guerrière attendit une réaction, sa main crispé sur l'épaule du nécromant. Finalement, il se dégagea doucement de l'étreinte de l'aqueuse qui le laissa faire. Si il pouvait bouger, cela voulait dire qu'il avait réussi. Un soulagement l'envahi, balayant sa peur. Cependant, elle devait s'attendre à essuyer le courroux de son compagnon qui ne devait pas être très content du traitement.

Mais peu importe, il avait réussi, le reste était négligeable...

Modifié (le) par Luxiya
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Pour seule réponse, Luxiya m'enserra le crâne et meurtrit mes joues de ses ongles jusqu'à ce qu'enfin ma mâchoire cède. J'allais crever. L'onde s'engouffrait rapidement en moi, j'allais vider l'oasis de sa substance. Soif inextinguible.

Instinct de survie.

Mes bras se débattirent en vain, il me fallait regagner la surface avant que les profondeurs ne me happent définitivement. Je tentais de me dégager d'abord en l'épargnant de la plupart de mes coups, puis finalement en m'agitant tel un aliéné. Les coups pleuvaient, la plupart du temps sur ma chair, sa position quasi inatteignable la protégeait partiellement. Visiblement perturbé par mon refus d'obtempérer, elle relâcha l'étau de ses bras avant de m'assener un violent coup de poing, qui à son tour fût l'élément déclencheur de l'inondation de ma chair. Trépasser dans son élément, il n'y avait rien de plus pathétique et inquiétant. Je me refusais à cette mort certaine.

Sa communion loin de m'octroyer les grâces divines semblait destinée à m'envoyer tout droit en Enfer. Je m'interrogeais soudain sur lesraisons qui poussaient cette jeune femme naîve à me faire partager cette expérience. Dénuée de toute méchanceté à mon sens, je ne pouvais me résoudre à voir en elle le Mal et la fourberie.J'aurais pu certes pousser plus en avant mes réflexions mais la situation dramatique ne s'y prêtait guère, aussi me démenais-je encore plus lorsque je la sentis me relâcher avant de me saisir fermement par les chevilles.

La fin venait, j'apercevais déjà les guenilles noirâtres dela Mort. Les ténèbres me gagnaient, sans doute m'entourait-elle déjà de sesbras pour m"˜emporter en son royaume obscur. Mes yeux s'étaient refermés, mabouche définitivement entrouverte, les flots finissaient de se déverser en moi.Qu'importe il était déjà trop tard. J'avais perdu. Du statut d'affranchi téméraire j'étais relégué au rang de serviteur aqueux. J'étais mort, j'allais mourir. Du pareil au même, les relents de la putréfaction ne m'atteignaient pas encore et ne m'atteindraient peut-être jamais. Etais-je encore charnu, ou bien m'étais-je mué en un autre chose... Je n'en savais rien, je ne savais plus, ne voulais plus savoir, et ne le pouvais plus. J'étais mort.

Mort et pourtant je ressentais. Un quelque chose de désagréable. Un quelque chose que tout bêtement je ne devais pas ressentir.

De mort je passais à comateux..

La sensation s'intensifia, dérangeante, oppressante mais pourtant douce et agréable. Indéfinissable mais appréciable.

De comateux je passais à rescapé.

Le flou qui m'embaumait s'estompa. Mes paupières clignèrent et mon regard se posa sur une nouvelle obscurité. Si je ne discernais par ce qui m'entourait avec précision, je pouvais m'en faire une idée.

Je ressentais.

J'avais communié.

Ma bouche encore entrouverte caressait l'onde de mes lèvres meurtries par le soleil. Si j'étais immergé je n'en sentais pas les effets. La noyade me semblait être un phénomène grotesque et improbable. Je souris.

J'osais troubler l'onde de mes bras. Nulle résistance ne s'opposa à moi. Je n'étais plus étranger au corps aqueux.

J'étais l'onde.

Suave.

Dangereuse.

Fuyante.

J'étais la vie et la mort.

J'étais maître en ces lieux.

Mais je n'étais pas le seul.

« Luxiya ? »

Mes sourcils se froncèrent avant de tout bonnement lui hausser les épaules.

Je ne comprenais pas ce qu'il venait de se tramer. Acteur inconscient.

Modifié (le) par Naxorm
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Luxiya retint son souffle, s'attendant à subir la colère qui du nécromant devait lui en vouloir. Mais celui-ci se contenta de froncer les sourcils et de hausser les épaules, perturbé par cette sensation nouvelle. La guerrière en fut soulagée, il y avait eu assez d'escarmouches dans la soirée à son goût. Naxorm quand à lui semblait s'habituer à son nouvel état. Il effectua de nouveau quelques mouvements, découvrant avec intérêt les avantages de la communion. Il semblait avoir complètement oublié ce qu'elle lui avait fait pour qu'il en arrive là. Etant seule, agir ainsi avait été un peu risqué. Ce genre de méthode était appliqué qu'en dernier recours et surtout avec la présence de quelqu'un d'autre pour aider en cas de problème. Mais là ils n'étaient qu'eux deux. En y pensant, la guerrière se rendit compte qu'ils étaient effectivement seuls. Les piranhas et autres créatures nocturnes aquatiques semblaient avoir désertés les environs, affolés par l'agitation inhabituelle. En soi ce n'était pas un mal, cela faisait un danger en moins.

Elle reporta son attention sur Naxorm. Dans son regard, elle lisait une interrogation: pourquoi avait-elle décidé de lui apprendre à communier? Elle n'était pas sûre de la réponse. Au première abord, elle le lui avait proposé tout simplement pour répondre à sa question << Alors que faisons-nous ? >>. Mais elle savait qu'il y avait une autre réponse, égoïste sans doute. La jeune fille se rapprocha du nécromant, plus qu'elle ne le devrait. Avec une timidité que son geste lui faisait ressentir, elle effleura la joue de Naxorm, percevant par ses doigts le piquant de sa joue. Sa main trembla légèrement malgré la masse liquide qui les entourait, glissant en une caresse sur son visage. Oui, son interrogation avait une autre réponse. Elle hésita, pesant son geste trop audacieux mais aussi trop tentant. Frôlant ses lèvres des siennes, elle en perçut la chaleur qui lui procura un apaisement, mais ne sut pousser au delà le toucher de leur lèvres. La réponse qu'elle détenait et qu'elle ne pouvait lui donner, autant sceller par l'eau que par ses maigres réticences, était toute simple:

-Pour te garder un peu plus près de moi...

S'arrachant au bien être qui l'envahissant dangereusement, elle s'écarta de lui avant de franchir une limite qui changerait tout. Rougissant de son audace, elle murmura un "Pardon" silencieux.

Modifié (le) par Luxiya
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Là, elle était là.Tout deux étions présents, et il semblait qu'un malaise s'installe. Et je m'y refusais, ne supportant pas que l'on vienne me troubler en mon domaine. Egoïsme exacerbé.

Luxiya s'était rapprochée, je n'y voyais aucun inconvénient mais son approche étrange m'interpellait. J'en ignorais la cause soudaine et cela m'enrageait.

Trop tard ses lèvres s'étaient posées sur les miennes, et loin de la repousser j'étais demeuré là pendu à ses muqueuses salées. Incompréhension. Je ne la retins pas quand elle s'éloigna, trop perturbé par la scène qui se jouait devant mes yeux et dont j'étais le principal acteur figé et bâillonné.

Rajoutant de l'étrange à ce spectacle absurde, je l'entendis.. C'était sa voix et pourtant l'onde aurait du m'en priver. Je ne comprenais pas et me résolvais à ne pas tenter d'élucider ce nouveau mystère. Je savourais seulement ses propos tout en les redoutant à la fois. L'ivresse du danger.

« Pour te garder un peu plus près de moi... »

Sourire figé.

Qu'avais-je à lui répondre ? Pas grand-chose. Elle n'attendait de toute façon pas de réponse, et tant mieux.

Je me détournais d'elle, cette dernière devait être déjà assez gênée comme cela sans que j'en rajoute avec mes mœurs pataudes. Un tour sur moi-même me rendit le sourire, soudainement convaincu qu'une chose étrange s'était produite, je levais devant mes yeux ébahis ma main et écarta mes doigts. Une fine membrane les reliait. J'étais palmé. Alors que je me demandais quels autres effets avaient pu avoir cette communion sur ma chair, je vis Luxiya fixer la surface. Peut-être était ce le moment de rentrer ? De regagner terre. Et de la même façon la paillasse qui m'attendait.

A mon tour je m'approchais d'elle, lui saisis la main et l'entraîna à ma suite vers le haut. Elle n'opéra aucune résistance, sans doute satisfaite que je prenne une décision qu'elle n'osait prendre.

Ma première goulée d'air fût des plus aigres, ce monde n'était décidément pas le mien, mais pourtant je sentais que celui d'en dessous ne l'était pas non plus. Je vivotais en somme, balloté comme à mon habitude. Entre ce moi et Naxorm, entre ce monde et l'autre. Là haut ils devaient bien se gausser. Les traces de ma communion s'étaient dissipées mais je resterais marqué de cette expérience, de cela j'en étais convaincu.

« Je te remercie pour cela. »

Je la sentais fuyante, et ne pus m'empêcher maladroitement de joindre mes mains et de proférer quelques paroles noires afin d'invoquer des étincelles carmin, juste de quoi éclairer brièvement son visage. Je voulais voir ses traits en cet instant. Je ne pus rien distinguer de particulier, son visage était figé, impassible devant le mien inquisiteur.

Décontenancé, je repris la parole, « Peut-être devrions nous rentrer, la nuit est avancée. Accepteriez-vous de m'accompagner à mon auberge et d'y demeurer en ma compagnie, je ne serais pas rassuré de vous savoir seule arpentant ces terres de nuit. En tout bien, tout honneur Luxiya.. C'est une promesse. »

Doutait-elle que je pusse en faire ? Peut-être .. Mais mon humeur n'était pas à la grivoiserie et je me refusais à ce qu'elle s'éloigne de mon horizon pour le moment.

N'attendant pas même sa réponse, je soufflais un « Allons y, la vieille Germaine doit fulminer. Je compte sur vous pour vous faire la plus misérable possible devant elle, ou sinon tout deux nous devrons dormir à la belle étoile ou dans une grange poussiéreuse. » .

Modifié (le) par Naxorm
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Pendant un bref moment, Naxorm considéra la jeune fille, surpris par son geste. Puis fidèle à lui même, son esprit s'évada ailleurs. La guerrière ne s'en offusqua pas, elle s'était rapidement accoutumée au rebondissement incessant des pensées du nécromant, et le fait qu'il s'occupe ailleurs la soulageait un tant soit peu de sa gêne. Perdait-elle tout bon sens? Elle le connaissait à peine. A l'avenir, elle tâcherait de garder un contrôle surs ses actes.

En cet instant, elle ressentait le besoin d'un chez soi, de se réfugier dans un lieu ou elle se sentirait en sécurité et surtout, loin d'ici. Le Domaine des Constellations lui manquait et lui semblait à présent à des années de lumière d'ici. Le nécromant remarqua sans doute son regard nostalgique et la pris par la main, la ramenant à la surface. Elle se laissa faire, docile. A vrai dire, elle se sentait figée, autant dans son être que dans ses pensées. Elle accueilli l'air libre avec indifférence, tandis que lui semblait y trouver une saveur nouvelle. Le remerciement de Naxorm lui parvint, lointain. Une réponse naquit dans sa gorge, mais mourut avant de franchir ses lèvres. Elle ne trouvait pas nécessité à répondre. Intrigué par le calme inhabituelle de sa compagne, Naxorm invoqua quelques flammes, éclairant le visage de l'aqueuse. Déconcerté par son air absent et inexpressif, il continua:

« Peut-être devrions nous rentrer, la nuit est avancée. Accepteriez-vous de m'accompagner à mon auberge et d'y demeurer en ma compagnie, je ne serais pas rassuré de vous savoir seule arpentant ces terres de nuit. En tout bien, tout honneur Luxiya.. C'est une promesse. »

Une promesse? Etait-il capable d'en tenir, son comportement étant beaucoup trop imprévisible, de même que ses pensées. Mais devinant la sollicitude dont il faisait preuve, elle fit un effort pour sortir de cette impassibilité et acquiesça d'un signe de la tête.

« Allons y, la vieille Germaine doit fulminer. Je compte sur vous pour vous faire la plus misérable possible devant elle, ou sinon tout deux nous devrons dormir à la belle étoile ou dans une grange poussiéreuse. » .

L'allusion sur l'aubergiste fit naître un sourire sur le visage de Luxiya, achevant de faire fondre la glace qui figeait ses traits.

-Je n'en doute pas, mais je suis sûre que nous saurions nous débrouiller.

Sur ce, elle se dirigea vers les berges, Naxorm la suivant. Sortant de l'eau, la guerrière se trouva confronter à un nouvel embarras: se rhabiller devant lui. Son aplomb de tout à l'heure s'étant quelque peu refroidi, elle se sentait moins capable à présent de refaire les mêmes gestes en sens inverse. Comprenant sa gêne, Naxorm lui tourna le dos. Reconnaissante, elle se rhabilla prestement, tandis qu'il en faisait de même. Lorsqu'elle eut fini, elle le rejoignit et lui demanda:

-Tu n'as rien oublié? J'espère que tu as pensé à Kech...

Le rappel de l'infortuné reptile lui procura un certain plaisir, le regain d'une certaine dose de bonne humeur. Cela valait mieux que le silence et l'embarras, quitte à le taquiner de nouveau. De toute façon, il devait commencer à s'y habituer. Péniblement peut-être, mais sûrement.

Modifié (le) par Luxiya
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Je rajustais ma chemise sur mon torse humide, et frissonnais. Il faisait plus que frisquet les nuits dans l'oasis. Maussade, je grimaçais, me remémorant, que plus loin quelqu'un s'attendait à ce que je veille sur elle, non pas qu'elle en ait besoin .. Oh ça non. Mais nous y avions tout deux étaient contraints, d'ici quelques couchers de soleil elle me rejoindrait, que ferais-je alors ? Casserait-elle la monotonie de mes journées ? Ou bien lui laisserais-je tout loisir de vaquer à ses occupations lui épargnant par la même occasion ma présence ? Je n'en savais rien. J'en déciderais sans doute au seul regard de ses yeux azur. Et si je venais à me méprendre de nouvelles griffures pareraient mes joues me remettant ainsi dans le droit chemin.

J'espérais qu'Aqua n'avait pas été victime de massacre, je souhaitais intimement qu'elle se soit fait à sa nouvelle nature autant pour elle que pour moi. Son instabilité et sa nature démoniaque n'arrangeraient pas mes affaires.. Même si je l'imaginais difficilement en jeune prude et chaste, j'escomptais qu'elle ait tempéré son caractère volcanique depuis mon départ.

« Tu n'as rien oublié? J'espère que tu as pensé à Kech... »

« Diantre Kech ! » Alors que je me précipitais maladroitement à l'endroit où je l'avais laissé, jem'interrogeais silencieusement, devais-je l'extraire de son habitation primairepour l'asservir .. J'en doutais, mais me refusais pourtant idiotement à lelaisser lui aussi seul. Un prédateur en aurait bien vite fini de lui. Egoïsme sous-jacent à peine dissimulé sous des inquiétudes puériles. Je trouvais aisément l'animal qui n'avait pas bougé d'une once, m'en saisis et héla Luxiya.

« Je l'ai ! Il est temps de rentrer.. Je crois que si l'aubergiste aurait pu fermer les yeux sur ta seule venue, la présence de Kech va lui tirer de nombreux cris.. Tant pis ! », Finis-je mes propos en riant.

Les sonorités des pas deLuxiya caressèrent mes oreilles, et enfin je me mis en marche en sa compagnie versla cité.

Si les gardes nous laissèrent passer accompagnés de quelques sifflements grivois j'étais moins rassuré quant à l'attitude qu'adopterait l'aubergiste, mais ne pouvais me résoudre à me rendre ailleurs. Luxiya devait trouver un toit, et je le devais tout autant.

Egaré dans mes pensées je n'entendis pas le claquement des bottes ferrées de badauds encapuchonnés, je ne me rendis seulement compte de leur présence lorsqu'ils soufflèrent leurs atrocités de leur haleine chaude empestant la vinasse. Un tressaillement secoua ma chair. Leurs silhouettes démoniaques à la lueur tremblotante des flambeaux ne me rassurèrent guère quant à leurs intentions. Je me rapprochais vivement de Luxiya en lui indiquant de poursuivre notre route. Elle m'obéit mais ce fut sans compter le bruit de course des brigands qui me fit me retourner, sourcils froncés. La vue d'éclats argentés se suivit d'une farandole de jurons de ma cuvée. Ils ne nous laisseraient pas en paix, pas cette nuit. L'idée d'en découdre ne me répugnait pas, mais la présence du lézard et de ma compagne me préoccupaient. Si les hommes se seraient lassés à la moindre de mes résistances, le fait qu'il y ait une femme dans le cas présent décupleraient leurs volontés de me faire la peau, de cela j'en étais amèrement convaincu.

Redoutant ce qui adviendrait de Luxiya si je venais à périr, je dévoilais aux saoulards mon orbe à l'aura néfaste. Des rires accompagnèrent ma révélation et je ne pus que de nouveau tressaillir. Je n'en sortirais pas indemne.

Modifié (le) par Naxorm
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Au rappel de son animal de compagnie improvisé, Naxorm s'empressa d'aller le chercher. Sur le moment, Luxiya se demanda avec amusement s'il n'aurait pas été préférable de laisser le nécromant dans l'oubli de son lézard. Celui-ci avait sans doute plus de chance de survivre dans la nature qu'avec cet homme au tempérament trop changeant.

Naxorm ne mit pas longtemps à trouver le reptile qui n'avait pas bougé de l'endroit où il avait été laissé. Peut être qu'il se plaisait finalement en la compagnie du nécromant.

« Je l'ai ! Il est temps de rentrer.. Je crois que si l'aubergiste aurait pu fermer les yeux sur ta seule venue, la présence de Kech va lui tirer de nombreux cris.. Tant pis ! »

Acquiesçant d'un signe de la tête, la jeune fille lui emboîta le pas.

Le retour vers la ville fut moins long que son parcours vers l'oasis, le silence que les deux humains gardaient y contribuant peut être. Bientôt ils en passèrent les portes et furent accueillis par les remarques douteuses des gardes en faction. Luxiya eut un rappel de ce qui s'était passé dans le lac et se sentit rougir jusqu'aux oreilles. Elle ne manquerait pas de venir rendre "une petite visite" à ces messieurs plus tard. En approchant de la prison de Melrath Zorac, la guerrière remarqua un groupe d'individus rassemblé dans l'ombre des murs de la prison. Elle eut un sombre pressentiment et espéra que ce fut une autre troupe de gardes et si ce n'était pas le cas, qu'il n'y ait aucun incident fâcheux. Cependant, la jeune fille se rendit vite compte que ces cinq hommes étaient tout sauf des citoyens honnêtes ou des gardes. L'attention de ces derniers fut attirée par le passage du nécromant et de la guerrière à qui ils emboîtèrent le pas, au grand dam de la jeune fille. Tendu, elle regarda du coin de l'oeil son compagnon qui ne semblait pas avoir encore remarqué quoique ce soit, encore perdu dans ses pensées. Sans doute saura t'il se défendre, mais elle se posait des questions quand à ses capacités de résistance.

Espérant que tout se passe sans heurts, elle continua comme si de rien n'était, les sens toujours en alerte. Mais la malchance ayant sans doute décidée de jouer un dernier rôle dans cette soirée, les malfaiteurs ne tardèrent pas à manifester leur présence à voix haute et en commentaires détestables. Ceci suffit à tirer Naxorm de ses pensées. Inquiété par l'attitude de ces hommes, il se rapprocha dans un geste protecteur de la jeune fille qui de son côté, commençait déjà à réfléchir aux possibilités d'un affrontement.

C'est alors que tout se passa vite. Le nécromant ayant dévoilé son orbe avec l'espoir de dissuader leurs poursuivants, déchanta vite face aux rires grossiers qui lui répondirent. Un des hommes se détacha alors du groupe et le chargea. Naxorm poussant Luxiya de côté, eut tout juste le temps de s'écarter et murmura rapidement une incantation à l'endroit de son agresseur qui se tordit de douleur. Galvanisés par l'acte de leur compagnon, les quatre autres individus passèrent aussi à l'attaque.

Luxiya dégaina aussi son épée et effectua une estocade étourdissante à son assaillant. Sonné, celui-ci tituba, ce qui laissa le temps à la jeune fille de lui envoyer un coup de poing, achevant de l'abrutir. Un grognement furieux et un bruit dans son dos l'averti d'un compère mécontent du sort subit par son ami. D'instinct, l'aqueuse se jeta à terre. Emporté par son élan et butant contre la jambe de celle qui devait être sa victime, le mastodonte trébucha et se ramassa contre la fontaine, s'y assommant au passage au côté de son compagnon.

Naxorm de son côté, son lézard agrippé à son épaule et son orbe entre les mains lança une invocation. Ses deux agresseurs hésitèrent un instant, décontenancés par cette magie inconnue. Mais leur courage, ou leur stupidité reprenant le dessus, ils attaquèrent avec de forts cris. Puisant dans la force de l'esprit invoqué, le nécromant décupla la puissance de sa magie et leurs infligea à chacun infligea un choc ténébreux. Les deux hommes s'écroulèrent à terre en hurlant de douleur comme le premier attaquant. Naxorm fit apparaître alors des cordes qui ficelèrent les deux individus, achevant de les neutraliser. Luxiya quant à elle se releva en s'époussetant. Finalement, il semblait y avoir eu plus de peur que de mal.

Avec un sourire soulagé, elle s'avança vers son compagnon qui ne semblait pas avoir été amoché. Soudain, elle sentit un mouvement derrière elle et regretta d'avoir baissé sa garde trop tôt. Le brigand qui avait attaqué en premier, s'étant remis de la douleur infligée par le sort du nécromant, s'était glissée derrière la jeune fille et lui fourrant un couteau sous la gorge, menaça celui qui l'avait battu:

-Pose ta boule et détache mes compagnons, tout de suite!!!

Naxorm s'immobilisa aussitôt, stupéfié par le retournement de la situation. N'ayant pas d'autres choix, il posa son orbe et détacha lentement les deux malfrats, tout en réfléchissant à un moyen de sortir de cet pétrin. Luxiya osait à peine bouger, essayant aussi de trouver une solution et d'oublier la lame qui éraflait son cou faisant perler quelques gouttes de sang. Finalement, les deux hommes se relevèrent en grognant des menaces à l'égard du nécromant et aidèrent les deux assommés par la guerrière à se lever. Tentant une approche diplomatique, Naxorm proposa de les laisser partir lui et Luxiya, étant donné qu'il avait fait ce qui était demandé. Menaçant toujours la jeune fille de sa lame, le brigand savourant sa victoire, déclara avec un sourire mauvais:

-Tu m'as fait sacrément mal tout à l'heure mon 'tit gars. Je vais avoir besoin de soins et il n'y a rien de mieux que les mains douces d'une femme...

Sur ces propos, ses compagnons éclatèrent de rire, lorgnant les formes de leur otage. Celle-ci sentit un courant glacé la traverser. Paralysée, elle n'osait imaginer la suite. Elle ne pouvait dire si la panique la gagnait ou non. Elle fixa Naxorm avec des yeux effarés. C'est alors qu'elle sentit monter en elle un grondement sourd, une colère la traverser. Soudain, ce fut comme si elle était propulsée de son propre corps, et mise au rang de spectateur. Elle vit le bleu de ses yeux virer au rouge sombre et une lueur mauvaise y briller. En même temps, elle se retrouva de nouveau dans son corps, mais c'était comme si elle n'en avait plus le contrôle. Une chaleur intense l'envahit, et elle murmura sans le vouloir:

-Les mains d'une femme peuvent aussi infliger une grande douleur mon ami...

A peine eut-elle finit de dire ces mots, qu'elle fit apparaître une boule de feu, s'y engloutissant elle même et les cinq malfaiteurs. Le silence fut brisé par les cris des infortunés, mais c'était trop tard pour eux.

Même si elle était au coeur de la fournaise qu'elle avait crée, Luxiya ne ressentait pas la moindre brûlure. Finalement, le feu diminua d'intensité, puis disparut. Autour de la jeune fille, gisait à présent des corps calcinés.

Lentement, elle se sentit vaciller puis sombrer dans les ténèbres et s'effondra, inconsciente.

Modifié (le) par Luxiya
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  • 3 weeks later...

Piégée.. Piégés. Je ne savais plus comment agir, et ne savais déjà plus comment j'avais agi. La scène s'était déroulée bien trop vite, si bien que mon esprit peinait à remettre dans un soupçon d'ordres les images qui se bousculaient devant mon regard inquiet. J'abandonnais.. Comme toujours. Seul le spectacle qui se déroulait devant moi comptait désormais. Luxiya avait été faite prisonnière, des paroles chevrotantes avaient émané de ma gorge sèche. Je m'étais rendu. Bêtement, sottement.. Elle demeurait encore enfermée dans la geôle charnue des bras musclés du gaillard, et cela ne semblait qu'être un prélude. Je réprimais le flot d'injures qui avait refoulé de mon corps derrière mes lèvres ensanglantées.

Impuissant.

Je me contentais de lui rendre son regard affolé, rejetant difficilement le tourbillon d'images obscènes qui me venaient en tête prédisant toute l'ignominie future, son viol.

Hésitant quant à l'attitude à adopter, devais-je prendre le risque d'engager de nouveau la bataille au risque de la voir trépasser sous mes yeux ou bien devais-je attendre le moment propice pour retourner la situation à notre avantage.. Et cela alors que cette dernière me semblait clairement désespérée..

Lutte intérieure, qui ne me permit pas d'entrevoir ce qui allait se passer. Je n'entendis qu'une voix lointaine inconnue avant de ressentir la chaleur du brasier.

Instinctivement je me jetais à terre protégeant mon visage des morsures des flammes. J'avais déjà aperçu le dragon de feu planant au-dessus des vallées entourant la cité, mais jamais n'aurais pensé le rencontrer en de tels lieux, persuadé que de puissantes incantations le maintenaient à distance de la ville même. Si je me réjouissais du trépas prochain de mes adversaires, je ne pus qu'hoqueter à la pensée que Luxiya serait tout de même condamnée. Certes non par l'avidité dévorante d'un soûlard mais plutôt par les flammes maléfiques d'un monstre ailé. J'invectivais violemment l'entité avec laquelle je partageais mon être de se manifester au plus vite et de trouver mesure adaptée à la situation. Toutefois sans trop d'espoir.. La vipère qui se terrait dans ma chair n'avait que trop tendance à se laisser aller au caprice. Le sol s'était réchauffé et je sentais déjà l'odeur de la chair carbonisée.. Etait-ce Luxiya ? .. Mon tour à moi aussi viendrait. Et pourtant je continuais à me persuader que le véritable Naxorm se serait signalé si ma vie avait été mis en péril.. Je sentais mes cheveux se révulser sous la chaleur ardente, je percevais des cris de douleur sans pouvoir discerner s'ils étaient humains.. Bientôt moi aussi je rejoindrais cette chorale funeste.

La fournaise disparut aussitôt qu'elle était apparu, et je m'interrogeais si je ne m'étais pas plutôt retrouver priver de sa présence du fait de mon voyage vers l'au-delà.. A cette interrogation j'insufflais une invective à mon corps et à mon grand effarement je sentis mes doigts se mouvoir. La vie ne m'avait pas abandonnée. La lucidité elle peut-être.. Aussi je libérais mon visage de l'emprise de mes mains, et contemplais la scène qui avait cessé de se jouer devant moi. Des fumerolles s'échappaient des corps calcinés à quelques pas de moi. Les pavés noirs de suie abritaient encore quelques foyers .. Et au milieu de ce spectacle de désolation, je vis le corps de nacre de ma compagne..

Elle demeurait allongée au sol, paisible, seules ses mains recroquevillées sur elle semblaient témoigner de l'horreur d'un instant plus tôt. Si les flammes avaient laissé des zébrures sur mes effets, elles s'étaient gardées de lécher ma chair. Seules quelques boursouflures rosées ornaient mes avant bras me rappelant amèrement l'intensité de la fournaise. Je ne savais pas à quoi était dû ma fortune si soudaine, et préférais d'ailleurs me concentrer sur les origines du brasier.. Je me relevais et contemplais les traînées de suie.. Toutes dessinaient autour de Luxiya un maléfique soleil.. Soleil qui avaient dardé de ses rayons les brigands.. Apportant avec eux l'ombre de la Faucheuse. Les relents de la mort s'étendaient sur moi. Aussi fronçant le nez, je me précipitais vers Luxiya, la souleva avec difficulté et m'éloigna en boitillant de ses lieux maléfiques. Cependant je ne pus m'empêcher de jeter un regard soucieux et méfiant à l'encontre de l'inconsciente qui reposait entre mes bras. Ne venais-je pas à l'instant de m'enquérir de la santé ... d'un monstre ?...

Je devais regagner l'auberge, j'aviserais par la suite de ce que je ferais d'elle. De celle dont je pensais avoir saisi la teneur, j'ignorais finalement le tout. Et pourtant je me refusais à l'abandonner et à l'achever aussi dangereuse soit elle.. Après tout notre ressemblance était désormais évidente.

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Lourde et à la fois légère... Flottante et en même temps ancrée sur terre...

Les sensations se succédaient les unes après les autres, revenant sans cesse dans un désordre séduisant. Elle ne pouvait dire si elle se trouvait dans le noir le plus complet ou à l'orée d'une infime lueur, tant tout était floue et indistinct. Cependant, dans cette torpeur, Luxiya sentait imperceptiblement une présence, lointaine mais réelle. La persistance d'un regard à la fois froid et chaleureux, moqueur et doux, cruel mais protecteur. L'aqueuse tenta d'ouvrir les yeux, mais ses paupières s'y refusèrent, accablées par le poids de l'inconscience. Pendant un bref instant, elle crut percevoir une chevelure aux couleurs chaudes et des yeux d'un vert perçant. L'impression du toucher d'une main fraîche et douce effleurant sa joue accentua l'irréel de la scène. Elle aurait voulu lever le bras et essayer de saisir cette illusion pour la rendre vraie, mais aucun de ses muscles ne bougeaient. Avec un soupir, un mot franchi ses lèvres:

-Skotia...

Comme la clé d'un mécanisme, cet nom fit resurgir lentement les souvenirs de la jeune fille. Les images se succédèrent, s'enchaînant dans un impitoyable ballet. Les souvenirs les plus anciens défilèrent rapidement, comme pour laisser le loisir aux plus récents de s'attarder.

Enfin vint le dernier, celui de cette journée. Ses activités, la pesante chaleur de Melrath Zorac, son harassement, sa plongée dans le lac, un infortuné lézard prisonnier d'un nécromant... Naxorm. Les traits de l'homme lui apparurent distinctement, avant de s'effacer sur une scène de bataille. Celle-ci se déroula dans sa tête comme un film, retraçant chaque acte dans le moindre détail, jusqu'au moment où des mains brutales se saisirent d'elle. Après cela, plus rien, aucun souvenirs, les ténèbres absolues, avec pour dernier souvenir le visage de Naxorm.

Naxorm... Comment allait-il? L'inquiétude renforçant sa volonté, elle se débattit pour sortir de sa léthargie. A défaut de reprendre possession de ses sens, elle put cependant se reconnecter faiblement à la réalité. Elle perçut le balancement apaisant d'une démarche et surtout la chaleur réconforte de bras: on la portait. était-ce lui? Dans un effort, elle leva la main et sentit le piquant d'une joue à la barbe naissante.

-Naxorm?

Son bras retomba mollement et les ténèbres la reprirent dans leur antre, décidés à ne la laisser en sortir que lorsqu'ils le voudront.

Combien de temps resta t'elle inconsciente? Aucune idée. Elle se rappelait vaguement de la respiration haletante du nécromant, du grattement discret de Kech sur sa main et des exclamations de l'aubergiste. A présent, elle sentait sous elle la texture d'un matelas et d'un drap. Forçant de nouveau ses paupières à lui ouvrirent un accès vers la lumière, elle tourna la tête et aperçu une silhouette indéfinie. Elle se sentait encore confuse et ses idées encore éparpillées aux quatre coins de sa tête. Tout en essayant de les remettre en ordre, elle appela de nouveau:

-Naxorm?

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