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Terre des Éléments

Réponse à l'invitation


Helevorn
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Quelques mois que je n'ai foulé les dalles poussiéreuses de ce manoir. La porte d'entrée est toujours aussi impressionnantes, et son grincement aussi caractéristique que la première fois.

Ma première visite, j'y suis venu en quête de réponses et d'une voie, la seconde par courtoisie, puis les attaques d'un certain rôdeur m'ont dissuadé de me déplacer pour une troisième, la repoussant jusqu'à ce jour.

Visiblement, j'ai été assez visionnaire sur ce coup là. Les deux factions m'ayant le plus attirées se rapprochent aujourd'hui. Mon instinct ne me trompe pas.

Un coup sur la porte avant de la pousser. Je n'ai plus de crainte à pénétrer l'antre des Sapere Aude. J'évolue le long du hall, tourne à gauche et débouche à l'endroit même où j'avais payé ma dernière tournée.

Je sens déjà un parfum voguer dans l'air, quelqu'un approche...

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Une ombre ... Sa silhouette ... ? Je le chasse. Il me fuit. Pourquoi ? Reviens ... En vain ...

A nouveau ...

Il ne semble pas m'avoir remarquée. Ce n'est pas lui. Déception.

Je l'ai perdu de vue, mais je le suis à la trace, la force de l'habitude. Surtout la force de mon manoir.

La taverne. Cela n'aurait rien eu d'étonnant venant de lui, il aimait se rendre en ce lieu, trop de similitude, et pourtant pas assez.

Je m'approche, ma foi, mécontente et lassée. Ce n'est point celui que je cherche et de dos, j'ignore bien de qui il s'agit.

" Bienvenu ... " murmurais-je dans son dos.

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Un murmure, presque coupé dans un souffle.

Je me retourne lentement. Il me semble reconnaître la dame des lieux. Dans son regard, l'ombre d'une nostalgie qui s'ébauche à peine avant de s'évanouir.

Un mirage sans doute.

En moi s'esquisse parfois le contour d'un être perdu, cher aux cœurs des esseulés.

Un léger sourire relève la commissure de mes lèvres.

"Exoriel..."

Ne désirant pas laisser trainer le souvenir du mirage je me dirige vers le comptoir où sont déjà accoudés quelques étoiles.

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" Helevorn ... "

Seulement quelques traits de ressemblance, trop peu en commun finalement. Il me semblait toujours aussi loin.

Je lui rend son sourire. Retrouvant par là ma contenance.

Il s'éclipse à nouveau, pas très loin cette fois-ci, juste au comptoir afin de retrouver ses compagnons. Sans un mot, je le suis.

" Ma présence t'incommode ? "

Est-ce piège ? Il y a de grande chance.

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Je la sens qui marche dans mes pas. Elle a le parfum de la mort douce, fleuri fané, léger comme une brume et pourtant si lourd de sens...

Je salue d'un signe de tête mes compagnons d'arme quand ses mots viennent à nouveau jusqu'à moi. Je tourne le visage vers elle, le regard légèrement surpris.

"Non. A vrai dire j'aurai pu te retourner la question... J'ai cru sentir une vague désillusion dans ta voix. Un timbre qui s'écorche de la sorte, même talentueusement dissimulé ne saurait m'échapper..."

Mon œil perce dans le siens juste un instant sans pour autant en attendre davantage. Je porte la coupe servie par le tavernier à mes lèvres pour déguster juste une gorgée du breuvage couleur sang. Je ne la quitte pas des yeux jusqu'à reposer ma boisson sur le comptoir.

Après tout, nous ne nous connaissons pas, et ce lieu est plus coutumier de la ripaille et des éclats de voix que des murmures et des confessions..

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Il avait raison. Un coup de chance. Je ne pouvais être aussi lisible.

Mes lèvres esquissèrent un sourire pour le tromper, tromper la vérité.

Digne élève de son maitre malgré qu'il en soit bien loin. Mais il était ridicule de rechercher en ce chétif guerrier la puissance du mien. D'autant plus ridicule de transposer mes désirs sur lui...

Le tavernier se décida, enfin, à apporter mon verre d'hypocras aux tentures dorées en adéquation avec mon regard d'un bleu cyan aux particules d'ors.

Je le fixais intensément, il fuyait celui-ci. En portant mon verra à mes lèvres dans le but de m'en délecter rapidement. Ne tenant pas très bien l'alcool, j'avais besoin d'un substitut après cette fausse joie ...

Sans un mot à sa réplique bien arrogante...

Qui ne dit mot consent ?

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Elle préféra le silence.

A une réponse maladroite peut être.

Son air légèrement hautain me rappela cette autre.

Les Aqueuses auraient-elles toutes cette glace en elle...couvrant les remous d'un fluide brûlant...?

Je pris le parti de ne pas laisser mon esprit divaguer davantage dans ces songes incertains.

La mort, l'absence et la disparition sont des deuils trop lourds pour être jugés. Le temps fait son office, même pour les mortels...

Sa lèvre trembla sur le bord du verre.

Je n'ajouta pas un mot à son silence. La soirée était animée et au fur et à mesure que les minutes s'égrainaient, l'atmosphère se faisait oppressante. Légère frustration provoquée par l'envie d'une conversation isolée.

La nécromancienne au regard d'azur avait bu quelques verres et était à présent perdue dans ses pensées. Je sortis de ma bourse quelques pièces d'or sonnantes et trébuchantes et fit signe au tavernier que je réglais pour deux avant de me lever.

Un regard à son attention avant de rejoindre le hall, désireux d'une ballade nocturne dans la fraîcheur des ténèbres.

Peut être me rejoindrait-elle dans la nuit, je n'attendais rien alors, simplement la caresse d'une sombre brise...

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Il s'en va, à nouveau. Il ne tient pas en place.

Je pose mon verre, complétement vide, perdue dans mes étoiles. J'ignore où il se rend mais je veux savoir, inexplicablement. Il est déjà loin ...

Le regard dans le vague, je le suis, docilement. Une attitude inhabituelle.

Je m'interroge, en chemin, sur mes réactions vis à vis de lui. Peut-être du à l'embrument passager de mes réflexions.

En tout cas, une chose était sûre, je le suivais de loin.

Une fois à sa hauteur, je me place un pas devant lui, tout en restant à côté. Un côté trop supérieur trop développé par fois.

La nuit est sombre ce soir, parsemée de quelques étoiles enchantée de sa Lune maitresse.

" J'ignore pourquoi je te suis et je t'avoue que j'aimerai bien le savoir ... "

L'alcool me faisait divaguer et raconter, enfin non, exprimer mes doutes à un connu seulement de nom.

" Sans doute parce que tu viens de briser mes dernières illusions ... "

Il ne reviendrait jamais, je l'avais toujours su mais je m'étais laissée bercer par l'illusion d'un retour.

Je fermais les yeux ...

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Je pénètre la nuit qui m'enveloppe de ses bras ténébreux. Son haleine est fraîche et délicate.

La grande voûte est dégagée, laissant scintiller les étoiles d'un éclat d'or.

J'aime cette obscurité familière, parée des constellations...

Un court moment plus tard, j'entends la porte du manoir s'ouvrir. J'ai dû parcourir quelques dizaines de mètres. Je ne me retourne pas, je sais déjà de qui il s'agit.

Je ralentis à peine mon allure déjà nonchalante, même si je sais qu'elle saura me trouver dans les ténèbres. En effet, ses pas se rapprochent. La jeune sorcière arrive à ma hauteur et me précède d'un pas, détail qui ne m'échappe pas. Je la laisse prendre son avance, après tout je suis sur ses terres...

Elle rompt le silence par l'ébauche d'une confidence et ferme les yeux. Je sens la douleur de la disparition l'envahir.

"Pour faire le deuil, nous avons besoin de nous confronter maintes fois à la réalité. Le dénis et la souffrance sous des formes multiples sont notre lot avant d'accepter les choses telles qu'elles sont."

Arrivés en haut d'un point culminant offrant un panorama étendu sur la forêt, je m'arrête au moment où fini ma phrase. J'inspire une bouffée d'obscurité avant de poursuivre d'une voix calme, le regard perdu au lointain.

"Peut-être est ce pour toi le moment d'accepter, et de tourner cette page, la mémoire emplit des meilleurs souvenirs que tu puisses garder..."

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Je regarde le sol, si loin, si haut, propice à une chute mortelle. J'esquisse un léger sourire malheureux et m'assois au bord, pensant que je pourrai tomber ... Et qu'il ne m'arriverait rien ...

" Peut-être n'ai-je pas envie ... " avais-je soufflé à la nuit, à moi-même.

Non, en effet, aucun désir de plonger ne m'animer.

" Et si la souffrance était ce qui nous faisait avancer ? Si ... Non c'est inutile "

Je me retourne légèrement, afin de l'entrevoir quelque peu, cherchant à comprendre. Cherchant à mettre en relation dans mon esprit torturé et malade empiré pour l'hypocras.

" Pourquoi m'aides-tu ? "

Il n'avait aucune raison valable de le faire, il ignorait tout, et c'était peut-être mieux ainsi.

Modifié (le) par Exoriel
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La nécromancienne s'assoit fébrilement au bord de la corniche. Mes sourcils se froncent. Je ne fais aucun geste mais surveille le moindre de ses mouvements.

Mon instinct me laisse penser qu'elle ne se jettera pas dans l'abîme, mais je la connais trop peu pour en avoir l'absolue certitude.

Ses pieds se balancent au grès de la brise, sensiblement plus vivace à cette hauteur.

Après avoir scruté la forêt en contrebas qui pourrait lui servir de tombeau, elle se tourne légèrement vers moi, le visage défait par la tristesse et l'incompréhension. Elle me pose alors une question.

"La vie est une tour infernale pourvue de multiples escaliers. Chaque montée est une épreuve, à chaque marche sa souffrance, et à chacun le temps de la gravir selon sa capacité d'adaptation à la douleur, jusqu'à atteindre un nouveau pallier plein de promesses. Une ascension peut prendre des semaines, des mois ou plusieurs années. Le long de l'escalier, de longues séries de meurtrières assez large pour pouvoir se jeter dans le vide quand tout ceci devient trop insupportable. Chacun est libre de faire ce choix. La vie n'est que choix. La finalité pour tous reste inchangée. Malgré notre ascension, nos efforts, le sentiment à mesure de notre évolution d'être plus fort par tant d'épreuves surmontées, il n'en demeure pas moins que cette tour nous entraîne irrémédiablement à la tombe à un moment ou a un autre, car chaque jour vers l'Enfer nous descendons d'un pas, et il serait bien dangereux de l'oublier..."

Mon regard se mêle au siens.

"En tant que sorcière, ta capacité d'attachement et la douleur qui te ronge est assez stupéfiante. Cet être cher à ton cœur a dû tenir une place irremplaçable dans ta vie pour t'infliger tant de tourments."

Je prend place a côté d'elle sur la corniche.

"Tu peux faire le choix de mettre fin à ta vie tout de suite. Celà dit, rien ne te garantis que la mort te sauvera de tes tourments, et une fois de l'autre côté, peut être n'auras-tu même pas la possibilité de te guérir de cette douleur, alors qu'ici, même si la souffrance est cuisante, tu peux faire ce choix. Où que soit l'être qui te manque, s'il t'aimait, je sais qu'il ne voudrait pas que ta vie finisse de la sorte, et personne à sa place ne le voudrait."

Je marque une pause et observe en contrebas.

"Pas même moi qui ne te côtoies que depuis cette nuit."

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" Je ne suis pas une sorcière ... " lui répondis-je en fronçant les sourcils mes yeux dans les siens. " Et il était là pour apaiser ma haine ... "

Je retourne à ma contemplation des lieux, je les connaissais par cœur et j'étais toujours fascinée. L'air frais me faisait du bien, fouettant mon visage délicatement en balançant quelques mèches de mes cheveux en arrière.

Je le sens se poser à mes côtés et continuer sa tirade. La plus parlante pour la majorité mais loin de l'être pour moi.

Je rigole doucement, inexplicablement pour Helevorn. Non, il ne pouvait se douter de la raison de mon hilarité.

" Je pourrais sauter, Helevorn, je ne mourrai pas. Il y a quelqu'un qui ne risquerait pas ma vie surtout en la phase actuelle. "

Mon rire se calme et je me laisse tomber en arrière pour contempler l'infini du ciel

" Non, la mort ne m'est pas autorisée. Mais tes paroles sont agréablement douces à entendre "

Je l'observe avec intensité. Dessinant les courbes musclées de son dos recouvertes de tissus rehaussées par quelques mèches de sa chevelure qui batifolaient sur ses épaules.

Il fait effectivement une bonne raison, en lui-même à rester ici.

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Elle se met à rire. Je l'observe sans ciller, aussi impassible qu'elle se veut hilare. Je m'interroge alors.

La mort ne lui est pas permise ?

Seuls les dieux et démons supérieurs, les êtres morts et ravivés, et ceux qui ont subis une malédiction majeur d'immortalité sont condamnés à vivre éternellement, souvent au détriment de leur enveloppe corporelle ou de leurs facultés intellectuelles.

Même moi, immortel de nature connaîtra un jour le goût de la Mort dans le monde mortel pour renaître ailleurs...

Elle finit par s'allonger nonchalamment. Je me tourne et m'assois en tailleur face à elle.

"Explique-toi Exoriel...Tu prétends ne pas être une sorcière, tu affirmes être immortelle. Qui es-tu donc, d'où te viens ce don...ou peut être plutôt cette malédiction ? Et quelle est cette haine dont tu parles ?"

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Intéressé ? Qui ne le serais pas. Je ne fais pas ce genre de révélation tous les jours. A vrai dire, un seul savait et à présent il se trouvait être mon plus fidèle ennemi.

Le temps des révélations n'avait pas eu le temps de naitre auprès du maitre de mon interlocuteur.

" La haine est le poison de ma malédiction ... Qui est elle-même celui de mon existence. "

Nous étions seuls dans la nuit, personne pour entendre nos confidences mais malgré tout la douce ténébreuse est parfois trompeuse et révèle tous nos secrets.

" Quand à mon identité, je déteste simplement le fait d'être appelée sorcière. Mais il va de soi que je ne suis pas une simple experte en magie noire. "

J'élude ses questions, il serait trop facile de percer mes secrets en si peu de temps ... Même une nuit serait peu. La dernière fois, cette révélation n'avait été que la conséquence désastreuse de mes maladresses. Il lui faudrait creuser plus, chercher plus loin ...

Je me relevais presque brusquement vers lui, plantant, dans une limite raisonnable, mon regard dans le siens. Lui offrant une chose qu'il ne verrait surement plus jamais après ce soir, après que j'eusse retrouvée tous mes esprits. Jouant avec sa vie en cette nuit.

La croissance des particules dorées dans mes pupilles cyans.

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La ténébreuse joue le mystère et n'offre que de nébuleuses réponses.

Prêtresses ou sorcières, les femelles s'attendent toujours à voir les mâles courir après leurs chevilles dans l'espoir qu'elles laissent tomber un secret.

La belle ignore tout de qui je suis, et qu'importe après tout.

Son narcissisme me tire un sourire.

Elle s'approche soudain de mon visage et me fixe de son regard limpide. Je le soutiens sans ciller.

"Tu ne devrais pas te risquer a plonger ton regard dans le miens et à t'approcher si près. Qui sait comment mon instinct indiscipliné pourrait réagir..."

Je ne m'attends pas a ce qu'elle prenne au sérieux mon avertissement, je sens déjà sa fierté emplir la distance qui nous sépare.

Que va-t-elle faire a présent ? Me rire au nez, me gifler, ou partir tout simplement...peut être usera-t-elle de la contradiction, quoi qu'il en soit tout pour ne pas perdre la face...

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Je ne bouge pas, sa mise en garde interpelle ma curiosité.

" Montre moi, je suis avide de savoir. "

Aucune hésitation, un vrai désir d'en apprendre plus sur lui. Il n'était pas seul à se poser des questions.

Après tout, peu était les choses que je craignais. Jamais Il ne risquerait ma vie, jamais Il n'oserait perdre le bien qu'Il attend depuis trois générations ... Trop de choses étaient en jeu.

" Qui sait peut-être que comprendras-tu l'étendu de la malédiction qui pèse sur moi "

Jouons ...

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Un sourire franc raye mon visage.

Elle veut jouer alors...

"Es-tu bien certaine de pouvoir assumer ce qui pourrait s'en suivre sans prendre la fuite comme une gamine effrayée ? Ce ne serait pas la première fois que je fais fasse à des femelles qui ne savent user que d'artifices, et une fois que je pénètre dans le vif..."

Une lueur émeraude inhabituelle scintille faiblement dans mes yeux.

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Je grimaçais au terme peu courtois de son appellation avant de retrouver mon sourire.

" Es-tu sur d'avoir déjà vu une enfant effrayée face à la mort ? "

La mort de son amie, le patin qu'elle était devenue sous son regard abattu et effrayé ... Sa voix récitant le sort qui scella ma vie ... La froideur de ses doigts sur mon cou qui d'un seul geste lui avait laissé de fines entailles où coulait le sang ...

L'honni échange de sang qui conclue ce pacte involontaire à son plus grand bonheur.

Je me passais rapidement la main dans mon cou, ce souvenir presque omniprésent, marqué dans ma chair.

Je ne craignais qu'une chose réellement, c'était qu'il réveille mes vieux démons et que certains apparaissent ...

Perdu dans mes pensées, il me fallut quelques instants pour admirer l'éclat profond de son regard. Fascinant ... Je m'approchais un peu plus ...

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Un enfant effrayé face à la mort...J'en ai connu un oui, et très intimement, pensais-je sans pour autant lui répondre.

Peut être devrais-je lui donner ce livre encore incomplet...nous verrons plus tard...

Mon esprit est désormais capté par tout autre chose.

Elle glisse la main dans son cou, le regard perdu dans de douloureux souvenirs sans doute.

Esthète des souffrances les plus profondes, j'apprécie les traits de son visage, son air absent. Ses yeux d'eau ne produisent nulle larme et pourtant elle aurait put en verser. Cette image m'est si douce que je ne peux m'empêcher de le souligner à voix haute...

"L'expression de ta douleur est un atour qui te pare à merveille..."

Elle relève alors la tête avant de se perdre dans mon regard qui je le sens, se laisse submerger par la lueur jusqu'à devenir peu à peu étincelant dans les ténèbres...

Elle s'approche davantage. Mon sourire ne me quitte pas. Elle prend des risques et j'aime ça.

A cette distance, je peux sentir son souffle sur ma bouche. Les muscles de mon corps se contractent, j'expire profondément...je le sent...

"Ussta ul-ilindith zhah d'har'luth jalilen...

Tu as encore le temps d'arrêter le jeu ma belle, mais le temps presse..."

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Il se délectait de ma douleur ... Sous ses allures de guerrier il aurait pu faire un bon nécromant.

Mon rythme cardiaque s'emballe à ses mots venus d'ailleurs. Je ne comprends pas son langage, d'où vient-il ? Je prend appuie sur ses genoux, lui imposant par là même ma présence.

" Continue ... " murmurais-je presque comme un ordre. Son désir de me protéger était trop oppressant.

Je n'en avais pas envie, il avait commencé à ouvrir une brèche puis une autre. Je refusais qu'il m'épargne les autres ...

Et je voulais voir si Il interviendrait en personne où si il m'enverrait à nouveau Marissa ...

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Exoriel décide de plonger dans mon abîme plutôt que de faire la chose la plus raisonnable : partir. La plus raisonnable pour elle, mais pour moi aussi sans doute...

Une part de moi entend encore raison, mais ses encouragements à mon égards accélèrent irrémédiablement l'éclosion de ma nature originelle.

Je le sent...plus présent encore.

Je ne pensais pas qu'il me submergerait aussi rapidement, et pourtant, il faut bien voir les choses en face. J'aurais dû le deviner...Au contact de son aura maléfique, il ne pouvait que s'épanouir davantage et avec plus de vivacité.

Ce sang qui coule en moi...

Je baisse la tête, fermant les paupières sur l'inéluctable.

La nécromancienne pose ses mains sur mes genoux avant de m'encourager encore, avec une de ces voix qui m'incite au crime...

Une vague d'énergie déferle dans mon corps. Je suis électrisé par ce contact. Je relève la tête et ouvre mes yeux, scintillant d'un éclat vert clair précis. A cet instant, tout n'est que sens.

Odeurs... Son parfum est partout autour de moi, le parfum de sa robe, le parfum de sa peau d'opale, fragrance légère se mêlant à la fraîcheur nocturne, si douce...

Son... Ses mots résonnent dans mon esprit..."Continue..."...délicieuse incitation à laquelle je suis incapable de résister. La brise déplace ses cheveux noirs tombant en cascade sur ses épaules nues, je perçois le froissement discret de ses vêtements...

J'observe le moindre de ses gestes, attentif comme un prédateur. Mes yeux se perdent sur les lignes de son visage, descendent le long de sa gorge...

Toucher...Ma main glisse sur sa nuque, remontant jusqu'à la naissance de ses cheveux...

Je me rapproche d'elle sans plus de cérémonie, mon torse se presse contre sa poitrine, juste assez pour que je puisse ressentir les battements soutenus de son cœur.

Goût...Mon visage croise le siens, ma joue effleure la sienne, j'approche ma bouche de son oreille et lui susurre ces mots...

"Ussta ssinssrigg zhah chath wun l'olath..."

..avant de perdre mes lèvres dans son cou, et d'y laisser la marque de mes dents...

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Tout s'accélérait et pourtant j'ai regardé chaque seconde défiler. Appréciant chacun de ses mouvements de ses gestes comme ceux d'un rituel qu'il préparait.

Les éléments étaient propices à une catastrophe prochaine, le murmure du vent, les yeux de la nuit ... Il saurait.

Je ferme à nouveau les yeux, laissant profit à mes autres sens de se délecter de son action. Tout en veillant légèrement, pendant que je le pouvais encore, avant de me perdre dans son charme.

Son souffle incompréhensible entraina de léger frissons le long de mon dos. De la peur ? En aucun cas ...

Et il passa enfin à l'acte. Tout d'abord la sensation de ses lèvres jouant dans mon cou, cherchant tendrement où frapper ... Tout cela m'était presque familier ... Ses dents s'insinuèrent dans ma chair, profondément. Dans un désir de me marquer ... Sauf qu'au plus tard, elle aurait disparu à l'aube.

Un fine goute de sang perla au travers de la plaie ... Si infime qu'elle en était risible, presque impensable. Si il désirait plus, il faudrait chercher plus loin ...

* Recule ! *Son ordre cingla dans ma tête violemment. Il était évident qu'un geste pareil ne pouvait être ignorer longtemps. Oh et il ne le sera pas ... Évidemment, son ordre ne sera jamais exécuté et il en avait conscience, mais cela m'amusait de le voir intervenir en personne. Jamais il n'avait osé venir me parler de la sorte, laissant toujours son pantin le faire.

Vaguement, je murmurais une formule de protection nous englobant tous les deux. Il n'était pas encore là, mais si Marissa échouait, Il viendrait. Et Marissa se trouvait dans la forêt en contrebas.

Il était encore perdu dans mon cou, mes lèvres brulaient de questions mais n'en firent rien. Le laissant continuer, si il le devait, mes questions attendraient. Elles devaient surtout attendre que nous soyons seuls.

Modifié (le) par Exoriel
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De mes dents sur sa peau naquît une fine larme de sang. Si je n'avais appris à me maîtriser durant ces siècles, nul doute qu'a sa simple vue mon excitation aurait culminé au plus haut et s'en serait suivi le déchaînement de ma bestialité.

Mais il n'était point encore l'heure de l'exprimer...

Ma respiration se fait plus profonde alors, comme puisée au fin fond des abysses, et le son de mon expiration peut trahir désormais un peu de mon origine...

Ma main devient plus pesante sur son cou sans pour autant la contraindre. Je ne ressent aucun besoin de le faire. Les choses s'écoulent d'une façon évidente, conférant à cette communion une aura irréelle et pourtant...

Envahis, j'en éprouve une satisfaction décuplée. Mon corps et mon esprit sont entièrement consacrés au lien qui s'ébauche, et désormais, j'ai la quasi certitude que rien ne pourra m'arrêter...

Nos corps se rapprochent avec moins de pudeur, les battements de nos cœurs se jumellent, s'offrant une mélopée égale, d'intensité et de rythme.

Ma toute première venue sur ces terres était motivée par mon penchant le plus noir, auquel au final j'avais décidé de ne pas céder pour me réfugier dans une faction où l'équilibre est le maître mot. J'espérais en faisant ce choix qu'il m'apporterait l'harmonie que je recherche depuis mon adolescence...

Des décennies entières passées à plonger d'un côté puis de l'autre sans jamais parvenir à me stabiliser.

Les Constellations étaient ma chance d'y parvenir, mais depuis le début du changement...l'espoir avait volé en éclats.

Après la défection du Mal, le Roy avait déclaré la guerre au Bien, abandonnant notre neutralité afin de rétablir l'équilibre sur la terre des éléments. Notre faction glissait alors rapidement sur une pente des plus obscures, et l'alliance avec les Sapere Aude en était la célébration...

Ma réticence des premiers jours avait peu à peu fait place à l'acceptation, et mon retour ici n'allait pas être sans conséquences.

Cette autre...Peut-être allais-je la perdre sans même avoir eu le temps de la trouver. Elle aussi était ma chance d'atteindre l'équilibre, encore aurait-il fallut qu'elle l'ai atteint elle-même pour être en mesure de m'aider...

Le parfum de la fatalité embaumait mon destin.

Du bout de la langue, je goûte avec délectation sa sève rougeoyante. J'ai faim d'elle...

Mon bras gauche entoure sa taille, je la serre contre mon corps. Elle murmure quelque chose, la formule d'un sort de protection sans doute, car se forme autour de nous un champ d'énergie qui nous englobe.

Etrange...L'air me porte faiblement l'odeur et le son de mouvements lointain, dont quelque chose qui me semble familier sans que je puisse encore l'identifier.

Je chasse immédiatement ces sensations qui me perturbent, ce n'est ni le lieu ni le moment. Je n'accepterai pas qu'on ose me déranger maintenant.

Mes lèvres reprennent là où elles s'étaient arrêtées, effleurant, embrassant son cou offert, faisant glisser mes incisives le long de sa jugulaire jusqu'à son épaule.

Mes doigts se perdent dans sa chevelure noire avant de l'empoigner, tirant tendrement sa tête en arrière.

L'extrémité de ma langue parcours sa gorge déployée, puis nos visages se retrouvent face à face, j'ai libéré ses cheveux de ma poigne, nos regards se mêlent intensément sous l'éclat nocturne...ma main glisse sur sa joue pour lui offrir une caresse avant d'approcher ma bouche de la sienne...J'aspire son souffle chaud...mes ongles dans son dos tracent une voluptueuse courbe, je la sent qui se cambre...

Le même parfum...je le sent plus clairement à présent...Je refuse d'y prêter attention, je refuse de le reconnaître.

Mes lèvres effleurent celles d'Exoriel...

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Il me contraint sans pour autant le faire. Il n'a pas besoin, si je ne désirais pas être ici, il n'aurait rien pu faire.

Mon corps vibre en accord avec ses actes, réagissant au quart de seconde.

Je glisse un de mes bras autant de son cou, resserrant notre étreinte. Sentir sa peau à travers nos vêtements, son désir omniprésent ...

Mes doigts s'enroulent autour de quelques unes de ses mèches. Sentir glisser sur ma peau sa douce chevelure.

Lorsqu'il s'abreuve de mon sang, un soupire s'extirpe de mes lèvres.

Au fond de mes entrailles, je sens la rage de Marissa, ce lien est si puissant ... Elle est outrée qu'il ait pris possession de mon sang, de ce qui appartenait à un autre.

Je la sens arrivée, elle est toute proche, bientôt elle passera à l'attaque.

Je frisonne en sentant le contact de sa joue contre la mienne, soufflant délicatement sur sa peau d'un léger mouvement de lèvres. Un faible contact ...

Il revient planter son regard dans les miens, à nouveau, il se fait plus audacieux. Ses lèvres viennent tenter les miennes ...

J'ai envie d'y goûter ...

Je m'y plongeais. M'en délectant avec passion en resserrant mes doigts autour de sa nuque.

A cette vision, Marissa perdit son sang froid, si l'on pouvait l'appeler ainsi. Elle se jeta violemment sur nous et je plaquais ma main au sol, renforçant par la même ma protection. Marissa la percuta de plein fouet sans que celle-ci ne scille, dans un froissement délicat de soie alors qu'il s'agissait d'un choc de puissance considérable.

A présent elle fulminait, elle rodait autour de nous. Sa chevelure blonde flottait derrière elle, ses yeux rouges brillaient plus qu'à l'accoutumer, sous l'effet de la colère.

Je l'ignorais.

Je déposais une dernière fois mes lèvres sur les siennes et lui souris.

« On dirait que certains n'ont pas aimé ton jeu ... »

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La saveur de son baiser m'exalta.

Lascive caresse de nos langues hissant mon désir plus indécemment encore dans le maelstrí¶m de la concupiscence...

Un mouvement survint accompagné d'un bruissement singulier, si discret pourtant qu'il ne m'inquiéta pas outre-mesure.

Exoriel se détacha de mes lèvres, et esquissa un sourire.

« On dirait que certains n'ont pas aimé ton jeu ... »

Je tournais les yeux. Une créature était là, le regard injecté de colère. Elle rôdait autour de nous d'un air menaçant. Ma main se posa discrètement sur le pommeau de mon arme.

Soudain, elle se jeta de toutes ses forces contre le bouclier de protection. Je me mis immédiatement sur pieds, l'épée pointée en direction du danger. La créature se heurta violemment à la barrière d'énergie, provoquant le même bruissement d'une légèreté invraisemblable, avant de reculer.

Je jetais un œil à la nécromancienne. L'extrémité de ses doigts touchait le sol. Elle n'avait même pas pris la peine de se retourner et continuais de me sourire. La puissance de son bouclier devait être phénoménale si j'en croyais l'aura d'énergie bouillonnant dans le corps de la créature.

Exoriel était imperturbable et l'ignorait royalement, ce qui, je le compris bien vite, accroissait sa fureur.

Pour se comporter de la sorte, cette situation devait lui être bien familière...

"Qu'est ce que c'est ?" demandais-je d'une voix posée.

Je suivais les allers et retours de la créature de la pointe de mon épée, envisageant tous les scénarios possibles.

Peut être venait-elle de m'entraîner dans un piège, peut être n'en n'avait-elle pas l'intention, peut être ferait-elle le choix d'annuler son sort de protection, peut-être pas...

Je restais concentré, prêt à user de mes dons de sorcellerie quand le rappel d'une présence de plus en plus proche troubla mon esprit...

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