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Tout ce qui a été posté par Naxorm
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Je continue de parcourir les profondeurs marines d'un regard avide m'étonnant soudain de ma déconcertante facilité à évoluer dans ce monde pourtant naturellement réservé à d'autres que moi. Un sourire amusé s"˜esquisse au coin de mes lèvres, sur lequel vient se percher une farandole de bulles. Perçant régulièrement la surface afin de satisfaire mes besoins humains, je n'en continue pas moins ma découverte du monde bleu comptant silencieusement les nouveaux compagnons qui se joignent à moi dans un ballet amusé et amusant où les tons vifs et colorés sont rois. Emerveillement du regard. La vision de mes doigts fripés par mon contact pourtant récent avec l'onde pose cependant en moi les fondations d'une grande déception.. Ombre au tableau m'annonçant que jamais je ne serai de leur monde. Lévitant entre deux eaux, je rêve amèrement à ma vie perdue quand une vision cauchemardesque s'impose violemment à moi. Le regard ténébreux et dérangeant d'une murène plongé dans le mien me tire un tressaillement, faussant à jamais la représentation idyllique que les paisibles habitants de la mer jouaient devant mes yeux ébahis. Le contact visqueux et bouillonnant de l'invertébré s'attardant dangereusement sur ma cuisse gauche, je me décide, un rictus défigurant mon visage précédemment serein, à regagner ma piètre embarcation. Les insultes fusent dans mon esprit, invectivant violement l'hideuse bête, cause de l'arrêt brusque de mon épopée marine. Les mains agrippées à ma fidèle barque, je tente de me hisser à son bord, plus ou moins conscient qu'il n'est pas naturel que celle ci ne soit pas venue à dériver. Mon bras touche la coque interne de mon embarcation et puis le monde bascule.. Le ciel devient océan, et je suis irrévocablement attiré vers le fond par une force inouïe et fatalement inhumaine mais je n'ai pas le temps de m'en rendre compte, trop préoccupé par la faible quantité d'air qui emplit encore mes poumons. Au dessus de moi, mon embarcation coque au ciel commence enfin à dériver. Un cri de désespoir s'échappe de mes lèvres pervenches, annonçant aux malchanceux témoins de mon trépas ma noyade prochaine. Bientôt un corps blafard errera en leur compagnie, détonnant de façon insupportable avec leurs couleurs chatoyantes, synonymes de vie. Un ballet de bulles s'échappe de ma bouche tordue de douleur tandis que l'onde se précipite à l'assaut de ma chair. Le paradis devient enfer. ___ « Si tu ne peux t'éveiller seul, réveille toi. Je n'ai guère coutume d'accueillir âme qui vive en mon domaine il est vrai, mais plie toi à mon désir divin, homme. » Comme face à une injonction maternelle, mes paupières se plissent plus vigoureusement, contrariées d'avoir à satisfaire les désirs d'autres même de l'autre côté du miroir. Je suis mort, et je n'aspire qu'à ce que ce constat s'impose à lui. « Humain. » Une imprécation. Courte mais lourde de sous-entendu, toutefois je continue ma rébellion infantile, persuadé d'être dans mon droit. Persuadé d'avoir mérité le repos que cette voix rocailleuse se permet allègrement de troubler. Mon esprit vagabondant se glisse de mes lèvres entrouvertes et tisse précautionneusement un cocon à la blancheur éclatante dans lequel ils nous enferment tout deux, se coupant des tracas du monde constitués uniquement de la présence dérangeante d'un autre. Cet autre à l'aura inimaginable qui l'étouffe et le repousse plus loin, aux confins du possible, pour finalement briser les barrières dressées entre réalité et divinité. « Comment te nommes-tu ? » Approche judicieuse à laquelle je ne peux m'empêcher de soupirer un « Naxorm » entre les fils soyeux qui caressent mes lèvres. A ma réponse, une douleur sourde étreint ce qui reste de moi, suffisant à m'arracher des hurlements stridents. Mon enveloppe nacre se désagrège, imposant à mon esprit fragile celui terrifiant de l'auteur de mes meurtrissures. « Comment te nommes-tu ? » De nouveau la réponse implacable s'impose à moi, mais pourtant je la réprime durement derrière mes dents serrées, redoutant une nouvelle meurtrissure. « Comment te nommes-tu ? » Insistante la voix s'acharne sur mon corps pourtant lavé de toutes plaies carmins, s'insinuant partout, se faisant mon unique obsession. Partout où mon regard vide se pose, se dessine en lettres d'or la redoutable interrogation.. Le silence s'impose dans le paysage neige, mais la voix continue de résonner en écho dans mon esprit, percutant avec dureté mes parois crâniennes. Je rassemble les fils de mes pensées tentant en vain de broder un canevas qui, je sais, ne sera qu'éphémère.. Mais salvateur.. Je n'aspire plus qu'à réchapper à cette interrogation des trop dérangeantes, gageant jusqu'à mon intégrité psychique. Pure folie qu'il ferait d'accepter.. Sourire carnassier à l'idée de me jouer de lui. Bien vite suivi d'un brasier s'enflammant aux portes de ma chair. Une réponse, vite, quel qu'elle soit, mais vite ! « Je n'en sais rien ! » La douleur s'estompe à mesure de la croissance terrifiante d'un rire caverneux. Je me recroqueville sur ce qu'il reste de ce moi que je ne connais pas, pansant mes plaies de pleurs salés à l'excès. La douleur se ravive par l'épanchement de mes larmes, mais je ne peux me résoudre à les faire cesser. Tout n'est que peine et fardeau depuis mon arrivée sur ces Terres, j'erre à fleur de peau. « Inhumain cet entêtement dont vous vous comblez à vous parer sans relâche.. » Le déchainement guttural reprend tandis que mes mains se plaquent sur mes oreilles, se refusant à admettre l'impensable. Entre mes paupières, la vision d'un géant écailleux se dessine. Me dardant de son arme aux fourches acérées, il se moque allégrement de mon sort, poursuivant son monologue riant. « Tu ne sembles guère apprécier mon jeu de mots petit homme.. » « Par pitié, laissez moi.. » Supplication susurrée.. « C'est justement cette même pitié qui m'a fait te mener jusqu'à mon propre domaine. » L'incompréhension ne parvient à franchir les remparts pourtant malmenés par les intempéries mentales de mon esprit, la faiblesse s'étant définitivement imprégnée en moi, je ne porte plus que de l'intérêt à mes douleurs physiques Peinant à respirer, je renonce finalement à utiliser mes dernières forces en lui formulant une réponse. Il attendra. Le Dieu attendra. Si une lueur de lucidité a vacillé dans mon regard, elle n'est désormais plus. « C'est le moment. »ã€€ Sa voix lèche toujours mon corps enflammé, mais je sens sa présence se dissiper. Doux euphémisme à la vue de l'aura imposante de mon hôte céleste. La blancheur m'entourant se dilue cependant dans un ciel azur. L'air marin emplit de nouveau mes narines, je me sens revivre.
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Nouvellement inscrite, la demoiselle jouera avec moi ( savoir sur mon ordi ou sur ma connexion internet selon ). Et cela pour une durée indéterminée.
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Du coin de l'œil, je perçois le ballet incessant de son regard. Se cherche t'elle ? Sans nul doute. Aussi égaré que ma propre personne, elle semble errer dans les limbes de son moi, tentant en vain de saisir sa raison fuyante. Où veut-elle en venir ? La piteuse réponse m'apparaît : Nul part ou peut-être trop loin, elle n'en sait rien. Et moi, balloté par ses désirs inconscients et déraisonnés, je suis emporté à sa suite. Le piège s'est refermé, le jeu s'est dénaturé, d'acteurs nous ne sommes désormais plus que des vulgaires éléments du décor sans cesse modelés par une volonté extérieure dont nous ne parvenons pas à saisir l'entité même. La réponse fuse, le brasier s'empare à nouveau de mon regard affolé. La folie s'est éprise de l'étrangère. Si mon corps demeure immobile, mon intérieur bouillonne. Pensées et craintes se chevauchent dans un tumulte affolant. M'enfuir ? Demeurer ? La tuer ? Ou simplement la réveiller ? Des tremblements s'emparent de mon corps en un mélange incongru de peur et d'excitation. Une mélopée de mots s'échappent de ses lèvres, monologue incompréhensible proféré dans une langue familière mais dont je ne saisis pas ou que trop la teneur. Un voyage au plus profond de la folie, voilà ce qu'elle m'offre. « ... » Désespérément folle. Elle ne semble déjà plus maîtresse de son corps, sa voix a comme déraillé empruntant une voie inconnue qui ne lui appartient pas. La terran a disparu tout comme mon être se dissipe peu à peu. Je sens affluer l'essence de Naxorm et finalement me laisse bercer par ses mots terrifiants. Qu'elle joue, qu'on joue, je n'ai après tout plus rien à perdre. Tout comme elle semble t'il. Résigné, mon attention se reporte finalement sur la nécromancienne. Une terreur soudaine m'étreint à la vue de ce qui se propage dangereusement sur son bras. Mes yeux éberlués s'insinuent profondément dans les siens lui criant silencieusement de se débarrasser au plus vite du démon ténébreux qui court avidement sur sa chair. Si son corps s'agite, sa voix demeure imperturbable m'ordonnant plus que me proposant de me joindre à elle. C'en est trop. Cette femme aliénée n'est décidément, ne serait-ce qu'une once, lucide, et sa volonté de nous entrainer tout deux dans sa chute semble inébranlable. Dans une action altruiste ma main se jette inconsciemment au secours du bras ébène de ma compagne tandis que de mes lèvres s'échappe le cri de ma raison : Un «ã€€Non » qui se transforme funestement en un « Trop tard » .. Nos regards se mêlent pour venir s'épancher tout deux à l'endroit où mon poignet l'a enserré. Noirceur abominable. Des brûlures zèbrent désormais ma chair, du sang ocre suppure de mes plaies fumantes alors que de son côté la pénombre continue de la gagner. Des insultes fusent de mes lèvres convulsées par la douleur, je lui hurle ma colère, la traite de tous les noms et finalement fixe, la respiration saccadée, la course des langues noires léchant ma chair. Le silence se fait, nos regards terrifiés s'interrogent pour finalement revenir irrémédiablement se poser sur nos corps respectifs désormais tachetés par l'obscurité. Ma peau se craquelle, une forte chaleur m'étreint tandis que de la lymphe couleur soleil s'épanche de mes plaies béantes. Aveuglé, j'hurle tout en me jetant contre elle. Mal, tant mal.. Je la sens gémir sous mes griffures meurtrières et finalement basculer vers le sol, m'emportant dans sa chute. Mes sanglots s'étouffent en un unique cri déchirant « Qu'as-tu fait sorcière ! » .
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Ayant reçu un aval rassurant je candidate de mon côté pour une armure de sang ainsi qu'un bracelet de sang. Tout ceci en attente d'avoir reçu mon pack de soupe
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Oppression intestine. Sensation étrangère et pourtant ô combien délicieuse et familière. Mystérieuse impression de déjà vu semblable au retour d'un parent éloigné depuis bien trop longtemps. Saveur d'un vécu oublié. Une lumière que trop éclatante baignant mon monde ténébreux de couleurs. Une invitation. Un rendez-vous fixé à mon insu. Et pourtant je m'y rendais, la démarche maladroite, fantomatique esclave d'une divinité marine. Une barque pour seul moyen d'atteindre le céleste. Le départ pour un long cheminement intérieur. Agréable bercement marin. Ronronnement interne. Et pourtant la désagréable sensation d'avoir perdu le contrôle de sa destinée. De nouveau. Un clignement de paupières préludant un réveil difficile. L'océan à perte de vue. Michellus et son assoupissement suspect. Vil complice à l'auteur de mon égarement. J'aurais dû me méfier. Mais l'appel marin m'ayant interpellé en plein sommeil et ne pouvant décliner l'invitation de Posicillon même, j'avais gagné la barque du pêcheur. Mes bottes ensablées avaient rejoint l'onde et je l'avais laissée m"˜emporter au loin. Oui, j'avais cédé. L'air marin emplissait désormais mes poumons novices de ce contact tant salé, mes cheveux ondulaient dans la brise, et mes lèvres se craquelaient sous l'effet des morsures du sel et du soleil mêlées. Piégé sous les affres de l'étoile solaire. Sans aucun moyen de rebrousser chemin. Impuissant devant les impulsions marines. Laissé en pâture aux déchainements écumeux. Ni rame, ni gouvernail. Avec pour seul horizon l'onde. Mes mains s'y plongèrent avidement dans un élan insensé pour s'y rafraîchir physiquement et les idées par la même occasion. Volonté éperdue de se réveiller de ce cauchemar aqueux. Aux regards interloquéx des habitants des abîmes je compris mon erreur. J'y étais et je me rendais dans ce nul part où ce quelqu'un m'attendait. Les couleurs chatoyantes de la diversité marine surent animer en moi une lueur d'euphorie bien vite canalisée par la peur grandissante de la rencontre avec mon futur interlocuteur. Posicillon. Effarante certitude. Lui croquant des apparences de plus en plus farfelues je me le songeais. Celui que j'avais appris à vénérer, aduler ou peut-être simplement respecter. Difficile était de faire le vide et la part des choses dans mon esprit mais il ne faisait nul doute que ma future entrevue divine m'aiderait concernant ce dernier point. Ma tête rencontra l'onde. Un ballet de bulles vint saluer mes nouveaux compagnons écailleux tandis que mes doigts ancrés sur les rebords de la barque me maintenaient solidement du côté des abîmes marines. Mes cils sur lesquels des perles aériennes s'étaient perchées se refermaient sur mon regard d'enfant, ébahi devant ce monde aux merveilles aquatiques. Je sondais avec intérêt les profondeurs et me surprenais à distinguer des mouvements et lueurs écailleux. La barque se délesta de son voyageur et l'océan aimant m'accueillit. Un instant apeurés par ma soudaine et étrangère apparition en leur domaine, poissons et hippocampes finirent par me recevoir, en leur domaine, en des frôlements enthousiastes auxquels je répondis par de longues caresses. Ma tunique flottait autour de moi, me dissimulant par instant la magie des lieux pour mieux me l'imposer un battement de cils plus tard. Sans conteste le paradis avait des écailles.
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Le contact vaporeux de la brume. Le souffle rauque du fait de la salinité ambiante. Le roulis singulier de l'embarcation. Egaré en pleine mer. ____ Du sang coagulé recouvrait le morceau de toile me faisant office de défroque. Vulgairement découpé dans une voile dénichée sur la plage, offrande journalière que me faisait la marée et qui venait s"˜ajouter aux désormais nombreux trésors tous découverts de la même façon qui remplissaient mon coffre. L'écume des vagues vint lécher mes mains rougies par les carnages que je venais de proférer. Les carcasses sanguinolentes des Muridés abreuvaient le sable brûlant. Comme satisfait de mes dons carmin, il m'adressait des tourbillons d'air chaud venant cajoler mon front brillant de sueur. Si l'orbe et le grimoire préservaient mon corps de l'empreinte du sang, les pulsions qui habitaient mon corps réduisaient à néant ces maigrelettes protections. Mes mains baignaient dans la lymphe à longueur de journée. Comme pour mieux se rendre compte du pouvoir dont mes membres s'emplissaient un peu plus chaque jour. Les viscères se perdaient entre mes doigts tandis que les relents du charnier m'invitaient à la vie. Les sangs se mêlaient, et parmi eux mon esprit se perdait. Tournoyant parmi les glaviots pourpres, il s'enorgueillissait de sa nature meurtrière. Si les larmes coulaient sur mon visage asséché par la brise cuisante, elles disparaissaient sous les revers de mes manches vermillons. D'être de chair j'étais passé au rang d'épouvantail vivant. Pauvre gars en guenille qui fouillait les carcasses d'une main assassine. Seul l'océan semblait se préoccuper de mes peines et de mes si soudains accès de rage. Et lui offrant mes caresses ensanglantées, je refermais les yeux sur mes crimes inavouables. Quoique dératiser ces terres ne me semblait pas un acte honteux. Soupir bien vite ravalé. Si seulement il n'y avait que la population muridienne qui devait craindre mon courroux.. Mon corps se délesta de la toile qui bon gré mal gré tentait de le protéger jusque là pour se plonger dans l'étreinte salvatrice de l'onde. Balloté amoureusement par la houle j'en venais à oublier mon occupation précédente. Le crépuscule vint, le ciel se drapa peu à peu de sa si singulière étoffe sombre et étoilée sous mon regard enflammé par le sel de mes draps aqueux.
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Etoile filante. Elle se perd à l'horizon tandis que mes membres torturés rechignent à effectuer un mouvement supplémentaire. Arrêt brutal alors que ma lumière file à l'horizon. Amer soupir. Elle ne l'aura pas remarqué, elle ne m'aura pas remarqué. Bercée par son univers sylvestre auquel tente de se mêler le mien avec peine. Impénétrable. La forêt repousse les assauts aqueux avec vigueur, misérable onde s'échouant régulièrement sur le rivage forestier. Je réprouve la métaphore de ma mystérieuse rencontre et reprends la route ayant réussi à me convaincre d'esquisser quelques pas de plus. Elle m'attend. Elle n'a désormais plus le choix. Si je reconnais sa volonté d'assumer ses actes, quoiqu'irréfléchis, jusqu'à la toute fin, je ne peux m'empêcher de réprimer le lot d'interrogations qui se bousculent au seuil de ma boîte crânienne. Que fais-je ici ? Loin de ce chez moi que je venais à peine de me créer. Qui est-elle ? Que me veux t'elle ? En a-t-elle fini de jouer avec ma carcasse ou me réserve t'elle encore quelques désagréables surprises?.. Mon sourire s'est mu en mutisme et je me contente de la suivre. Loin, toujours plus loin. Jusqu'à m'approcher dangereusement d'un foyer où je pourrais enfin me débarrasser dans les flammes de mes inquiétudes et remords. Mon regard se perd dans le brasier en un ultime appel à mes amantes ténébreuses. La carence, le manque. La solitude qui s'insinue encore davantage en moi. Abandonné de tous et par tous. Mes mains viennent soutenir ma tête dodelinant dangereusement tandis qu'une vision de mon inconnue dévêtue se dessine furtivement devant mes yeux. Douce chimère.. De chair. Là, à ma portée et pourtant si loin. Dans un instant de discernement je m'empare de la vérité pour finalement la laisser s"˜enfuir. Trop douloureuse ? Trop dérangeante ? Quoiqu'il en soit elle m'a échappé. Volontairement. La réprobation de son comportement me tire une moue désapprobatrice. Rencontrer un étranger. Le laisser pénétrer cette grotte utérine. Jouer pour finalement se dérober. « S'il n'y avait qu'une seule chose que vous pourriez espérer obtenir de moi, que me demanderiez-vous ? » Et rejouer encore. Mes yeux se braquent dans les siens. Dans un tumulte de sensations et de sentiments paradoxaux, je tente de lui transmettre mon incompréhension.. Sans pour autant lui refuser une réponse.. Que de nouveau elle interprétera à sa guise. « Ta vie . » Les dés tournoient encore, oscillant à octroyer la victoire si rapidement. La Terran. Je cherche à l'embraser de mon seul regard, désirant tout autant la punir de son amusement térébrant et l'inciter à le poursuivre. Drogué à la douleur. L'herbe finit d'infliger ses morsures pétuneuses à ma chair enflammée me causant un ravalement de salive inopiné. Je me détourne finalement d'elle pour céder ma place au silence s'insinuant profondément dans la faille qui désormais me sépare de l'étrangère. Le brasier soulage mes douleurs, m'offrant une occupation des yeux certes rustique mais salvatrice. Ne plus penser. Se contenir. S'enfuir. Se jeter à l'extérieur pour se noyer en Posicillon même. Devenir une entité propre et s'offrir enfin une identité. Loin des tourments du cœur, loin des tourments des êtres de chair.. .. Dont je fais partie. « Pourquoi suis-je ici ? Qu'attends-tu de moi femme ? » Une sourde envie de la gifler et de la bousculer jusqu'à ce qu'enfin elle m'offre une réponse. Mes dents se referment douloureusement sur mes muqueuses. Mes poignets se crispent, causant le blanchissement de mes phalanges fripées par les intempéries. Je la fixe de nouveau.
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Ebréché par ma réponse, le jeu s'est brisé dans l'attente de la sienne. Elle s'en est allée, fuyante. Victoire amère. « La liberté. Je vis pour m'affranchir des atermoiements sociaux voire humains. Mettre fin à la tyrannie de la raison sur les sentiments. » Sourire intérieur. Sourire de dépit. On la possédait déjà. Ma démoniaque compagne de jeu n'est ni plus ni moins qu'une femme alanguie. Apre désenchantement. La soumission suppurant de son seul propos m'oblige à détourner furtivement la tête, brisant le long échange de nos deux regards. Sentiment de honte que j'éprouve pour elle. Honte diluée par le respect que pourtant je me décide à lui vouer, fragile femme à la noble cause. Je doute soudain qu'elle le mérite. Si notre similarité d'être tourmentée nous ont réuni ici, un fossé béant vient de se creuser entre nous par le seul fait d'un échange bref. Mes tourments, quoique je puisse en dire, je m'en délecte allégrement, de ce que je perçois ce n'est nullement son cas. Naxorm a remporté la partie, les ténèbres m'entourent. Et si j'ai cru un instant trouver aide secourable en ce lieu, je me suis bien mépris. La dame courre un autre lièvre, et sa traque semble nécessiter toute son attention et énergie. Mon regard la détaille de nouveau, dépité de s'être ainsi fourvoyé. Sa force et son envie de vivre m'ont sauté aux yeux, me dissimulant cependant la cause de tout cet entrain. Lueur d'incompréhension. Je me repasse en silence les sensations que j'ai éprouvé et celle que j'ai cru partagé. Tout est bien ancré. Hurlement silencieux. Douloureux égarements. Les yeux hagards, j'invective violemment les sbires de Naxorm à me rejoindre et à me panser de mes maux. Les secondes s'écoulent, interminables, meurtrières. Elles ne viendront pas, seul l'écho de leurs rires amusés me parviennent rejoints par la désormais terrible et coutumière sentence. Les faveurs de Posicillon se sont fait pleurs qui s'épanchent sur mon visage déjà bien assez ruisselant. Mes dernières forces cascadant elles aussi à la suite des perles célestes. Mon corps s'affaisse mais elle s'est déjà retournée, son grimoire à la main. A défaut de parcourir un corps, mes mains furettent sur la lanière de mon sac qui céde sous la pression de mes doigts fiévreux de colère. Un ballet des sentiments ayant élu domicile en ma chair. De l'herbe, de l'herbe à chiquer. Son contact nocif et apaisant. Un pavé verdâtre qui vient se caler sous ma langue. La meurtrissure naissante qui s'installe à son toucher. La saveur de l'oubli qui s'épanche en volutes dans un esprit désormais de plus en plus embrumé. Maux et mots seront négligés pour un temps, seule la blessure corrosive de l'herbe perdurera. Brûlé à vif. Mes genoux quittent l'étreinte spongieuse de la boue. Un corps vidé de toute sensation domine le tapis mousseux avant de se diriger à la suite de l'étoile fuyante. Une seule pensée l'emplit désormais : la suivre, et si le courage revient, penser à faire un vœu.
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La fluidité de son corps, la grâce luciférienne de ses mouvements.. Et moi et mon immobilité récurrente. Je la laisse se jouer de moi et de mes sens jouissant avec délectation du plaisir qu'elle s'offre. Echange pernicieux sous le couvert de la forêt. Egarés. Et désireux de s'égarer encore davantage, de se perdre parmi les bienfaits de Posicillon et Fimine réunies. Echange de regards enjoués et espiègles rythmés par ses retraites successives. Mon visage arbore désormais un sourire impérissable, résistant à ses pics et ses questions qui aspirent pourtant irrésistiblement à une réponse de ma part. Riposte qui finalement ne franchiera pas mon visage rieur. Ténacité d'un sourire. Une douleur naît au cœur de mes joues, souffrance qui n'est que trop jubilatoire. Et là, détrempé par la bénédiction imbibée que m'accorde Posicillon, je goûte au renouveau de cette sensation si particulière qu'est l'oubli conscient et volontaire. Amnésie que m'offrent son regard, ses lèvres, et sa démarche tout autant assurée que maladroite. La teinte changeante de ses paroles tantôt douces, tantôt menaçantes finit de me permettre de graver dans mon esprit un croquis de mon inconnue. La terran. Ma terran. Les louves demeurent. La première s'amusant de moi, la seconde veillant sur la première. Désirant ardemment que la deuxième vienne à battre en retraite devant notre échange de plus en plus humain, je me surprends toutefois à redouter son départ qui briserait la sécurité étrangement rassurante que me confére sa présence. Incarnant à elle seule une limite qui ne doit être franchie, je me cogne pourtant avec ferveur à la barrière intolérable qu'elle représente. Ultime obstacle à l'union de nos deux folies. Ma peau savoure la caresse du divin. L'étreinte pluvieuse et l'effleurement de ses doigts se conciliant sur ma chair en une mignardise des plus goûteuse. Chuchotement. « Quel est le but de votre vie ? » Et celui de la tienne ? Soupir rieur. Exaspération amusée. S'intéresse t'elle vraiment de la réponse que je pourrais lui apporter ? J'en doute fortement. Le jeu dans lequel elle semble s'être lancé suite à mon invitation plus ou moins volontaire nécessite des moments d'accalmie, et ce n'est ni plus ni moins qu'un de ceux-là. Je sens ma peau se gondoler en une multitude de vagues ronronnantes sous l'effleurement de ses doigts gelés. La certitude que la réponse au phénomène se niche dans le ciel orageux plus que dans l'excitation de cette rencontre tant singulière, flanche peu à peu sous l'ascension assurée de ma main sur mon bras, traquant les restes de ses caresses. Mes doigts viennent se crisper sur mon épaule. Elle a sans doute retiré les siens avant que je ne m"˜en saisisse. L'ai-je frôlée ? C'est tout comme. Le silence du sous-bois en proie aux intempéries nous entoure. Les faveurs divines me ruissellent sur le visage, s'élançant avec frénésie de mon front glissant. Je me noie dans le divin, tandis que mes lèvres s'entrouvrent pour m'abreuver de cet hydromel. Beuverie céleste. Je la veux mienne, mais me la sait insaisissable. Impitoyable jeu aux intransigeantes règles et où les acteurs deviennent victimes. Mes paupières se referment pour mieux ingurgiter cette cruelle vérité tandis que son souffle chaud court toujours dans ma nuque. S'impatiente t'elle ? Le sourire mué en moue je me retourne et lui fais face, ma main toujours désespérément agrippée à mon épaule vierge de son contact. Confusion de regards inquisiteurs. « La rédemption de péchés par d'autres plus infâmes. » Le silence disparaît comme il s'est installé, et je lui laisse savourer ma réponse taquine mais pas moins porteuse d'une part de vérité. Ses yeux me sourient s'accompagnant d'un haussement de mes épaules causant le détachement de ma main, main rejetée qui vient trouver refuge au creux de sa sœur. Caresse de ma paume. Jeu enfantin aux conséquences inexistantes parmi les gondolements de ma peau fripée par l'humidité. « Et le votre ? » Nécessité d'accalmie perdurante.
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Le néant. Le désappointement. La trahison. Le regret. La solitude. Fracassant réveil. « Naxorm, tel est ton nom. » A peine susurré à une oreille des plus attentive. Le regard doré m'engloutit, le monde des ténèbres m'accueillent. Une pensée fulgurante me coûte un frisson d'angoisse, Non pas ici, pas en ce moment ! , Plus tard, oui plus tard !, pensée qui se fait supplication silencieuse à mon hôte indésirable pour bien vite disparaître emportée par l'arrivée cauteleuse des entités spectrales. Vocation d'une haine croissante sans pour autant ne plus parvenir à la destiner à quelqu'un.. Valse effrénée dans laquelle je me perds. Manque qui se comble au toucher vampirique des lémures. La nudité me gagne, mes effets violemment happés par les frôlements incessants. Sous le couvert du regard d'or, je me recroqueville redoutant l'annonce d'un discours où seule la rédemption me serait offerte pour le salut de mon âme. Mais quel âme? Quels péchés à me faire pardonner ? Mes sourcils s'arque boutent; innocent, je suis innocent. Innocent et.. Irréversiblement amnésique. Pourtant douleurs et craintes font place à sérénité et apaisement. L'une des fumerolles plus consistante que ses sœurs, aussi paradoxalement que cela ait pu m'apparaître ne serait-ce que très brièvement, entame son ascension lascive sur mon corps glabre de tout apparat. Froideur réconfortante embaumant mon cœur d'un linceul fiévreux. Déclin doucereux. Caresses indolentes dont je suis le destinataire et la proie. Charme malin. L'étreinte forcit. M'enserrant de ses griffes chimériques, le feu follet rejoint dangereusement mon menton broussailleux pour venir s'épancher venimeusement aux commissures de mes lèvres. Meurtrière empreinte. Le vice s'insinue en moi, martelé par les uniques paroles que l'écho semble connaître « Naxorm, tel est ton nom. ». L'appel de la lumière retentit, et hurlant de souffrance de quitter mes tortionnaires sans adieux langoureux, je suis emporté au loin. « Que cherchez-vous en ces lieux ? » Mon âme. La rédemption de pêchés à venir, comme de ceux que j'ai pu proférer mais dont on m'a privé de l'âcre souvenir. Une femme campée sur ses pieds nus, aux habits détrempés laissant entrevoir négligemment ce qui relève de son intimité. Mon regard humide se perd dans la profondeur du sien. Violence, perfidie. Souffrance. Mes larmes roulent sur mes joues cernées pour s'égarer dans les broussailles de mon menton. La pluie les dissimulera. Une pluie battante nous dardant de ses javelots orageux. Son souffle. Le mien. La vapeur chaude de nos corps frigorifiés. La vie. « Sa compagne. » La réponse fuse, tandis que je tends la tête en direction de la louve. Elle ne se retourne pas, ma réponse n'en a rien de vraiment une. Ses yeux me hurlent qu'elle ne s'en satisfera pas. Mais qu'ai-je de plus à y ajouter ? Mes oripeaux détrempés m'oppressent, ma chair tressaille. Le froid se répand en moi tandis qu'une vacillante loupiote naît, brûlant de sa chaleur commençante la glace de ma solitude. « Une sœur de tourments. » « Une maîtresse m'enseignant le goût de la vie. » Je me joue du double sens de mes dernières paroles, et la laisse libre de son choix, attendant la réponse acide qui franchira ses lèvres bleutées par le froid. Du temps de gagné. Mes yeux délaissent l'intensité des siens, et la détaillent.Si elle n'était pas une fille de Terra, j'aurais parié à sa naissance en la cité d'Aéris. Mais bien trop de mystère et de mauvaises ondes l'enveloppent pour que j'ose finalement lui rattacher une enfance parmi les immaculés nuages. Mes pensées se raffermissent sur la quête de son identité, furetant entre les quelques prénoms dont je dispose en mémoire. Aucun de ceux là ne me convainquent. Aucun de ceux là ne lui conviennent. L'agitation de la louve finit par attirer mon attention, mes yeux se détournent de nouveau de l'inconnue pour se poser sur sa compagne. Brutal arrêt. Un grimoire à l'aura aussi, si ce n'est plus, maléfique que le mien repose adossé sur un tronc me dardant de sa seule présence de pics acides. Mauvaise, elle est mauvaise. J'esquisse un pas en arrière, tout en prêtant oreille aux sonorités s'échappant de mon sac toujours agrippé à mon épaule. Je sens l'aura de mon manuscrit, tout comme celle de mon orbe, dissimulée habilement dans une des poches de mes bas. Si cela devait tourner mal, j'userai de l'un des deux. Sans doute de mon globe nacré, le bien pour punir le mal. Ce mal que pourtant j'incarnais tout autant par moment.. Mes pensées se fracassent en masse contre les parois de leur geôle crânienne. Je souffre le martyr et elle le sait.
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Il pleuvait sur ma vie tout comme il pleuvait dru sur mon âme. Plusieurs décans que j'errais par tous les temps, galopant après l'ombre furtive d'une louve et redoutant à chaque pas la nature de chimère de mon apparition. Traîner ma chair devenait une tâche des plus insupportables me coûtant une motivation que je n'avais pourtant jamais eu. Attirance singulière. Dirigée sans doute vers une nouvelle invention démoniaque concoctée par celui venu occuper récemment esprit et corps qui jusque là m'appartenaient en propre. Condition d'esclave dont je n'arrivais pas à m'affranchir. En avais-je réellement la volonté ? Si je renonçais à m'apporter une quelconque réponse, je ne pouvais toutefois nier que le fait qu'un autre endosse les responsabilités de ma réalité me délestait d'un poids considérable. Etais-je prêt à en supporter les conséquences ? Rien n'en était moins assuré, même si jusqu'ici aucun sang n'était venu m'entacher doigts et âme. Ce temps viendrait, mais semblable au bourdonnement dérangeant d'un insecte nocturne, j'avais fini par m'y accoutumer. Par deux fois j'avais tenté de m'en retourner. Echecs cuisants. Si l'animal m'en avait dissuadé une première fois crocs découverts, ma curiosité s'était chargée de me maintenir dans l'ombre de la louve la seconde fois. Piégé. Traquenard dans lequel je m'apprêtais à me jeter corps et âme. Si mon enveloppe charnelle n'avait jamais porté les marques d'une musculature proéminente, je pouvais me targuer d'une capacité de logique et de réflexe me paraissant somme toute satisfaisante. Quoiqu'il n'était pas à omettre que dans cette situation, celles-ci s'avérait considérablement amoindrie. Je m'avançais donc seul et abominablement nu aux devants de ma destinée. Quelle forme prendrait-elle ? Une femme. Cette femme dont j'avais maintes et maintes fois supplié la louve de me remontrer, vision furtive dont la réalité s'effritait à mesure de mon avancée en terre hostile. Peine perdue l'animal galopait au loin, ne me revenant que pour m'asséner de longs hurlements agacés à chacun de mes moments de faiblesse. Réduit à la dictature d'une louve. Je m'interrogeais sur l'hypothétique nature particulière du canidé, notant que cet instinct de messager était loin d'être innée à cette espèce. Apprivoisé ? Dressé ? Certainement pas. Ou alors par une personne à son image. Sauvage. Perfide. Dangereuse.. Et indéniablement exquise. La beauté à l'état pur à quelques enjambées, la grâce et la volupté de mouvement.. Une louve. La louve. S'ébattant à quelques mètres de moi. M'ignorant pour épancher son regard profond sur un tronc mousseux. Personne. Enfin si quelqu'un. Qui visiblement partageait les humeurs joueuses de sa compagne bestiale. Si un sourire enfantin me monta un instant aux lèvres craquelées par notre course effrénée sous un soleil ardent, il s'effaça bien vite au profit d'une moue désapprobatrice. Des milles et des milles parcourus pour jouer à un vulgaire jeu de cache-cache. Impensable. Inenvisageable. Tout simplement impossible. Et pourtant je me surpris à effectuer un pas de côté pour me plaquer avec maladresse contre l'humidité de l'écorce. Muscles crispés, respiration saccadée, coups d'œil furtifs.. Je m'étais pris au jeu. A un bien vilain jeu qui déboucherait sur un dénouement funeste où je serai assurément la victime. Haussant les épaules à mes pensées pessimistes et pourtant ô combien réalistes, je poursuivais mon avancée vers le fameux tronc dans lequel le regard de la louve était toujours plongé. Maladroit, bruyant, laissant parfois échapper un rire amusé. Idiot. Tout bêtement idiot et suicidaire. Mais que l'arôme de la mort pouvait se montrer irrésistible par moment.. Mon baluchon vulgairement balloté par mon excitation puérile émettait des sons cristallins qui en disaient long sur l'état de mes flacons d'hydromel et de vie. Je n'en avais cure, quant à mon grimoire sans doute tâché par les liquides poisseux, il m'était tout simplement sorti de l'esprit. Naxorm s'était envolé. Là, sautillant allégrement entre les vieux conifères je n'étais plus qu'un môme curieux et avide d'enfin goûter à sa surprise. Je touchais à mon but. Comme s'attendant à dénicher le trésor de plus d'une vie, un large sourire ornait désormais mon visage lourdement marqué par les stigmates d'un voyage harassant. Un puéril « Bouh » dissimulé sous une rangée de dents s'apprêtait à s'échapper de mes lèvres. Alors là, à quelques pas de mon coffre rutilent, les yeux rieurs, j'égrenais silencieusement les secondes tandis que la louve m'accompagnait malicieusement de jappements que je me désignais alors comme encourageants et amusés. ... « La Garce ! »
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Dès la première fois, elles ne m'avaient plus quitté. Et chaque moment de faiblesse était propice à guetter leur retour avec impatience. Frisson d'empressement, sueur sucrée, je les attendais. Haine et amour que je leur vouais de m'avoir présenté Naxorm. Mais la solitude qui m'étreignait ardemment le cœur pesait de tout son poids sur la balance si bien que la raison m'abandonnait et que je les adulais.. Admirables et taquins petits feu follets illuminant la funeste réalité de leurs étincelles ténébreuses. La folie me gagnait. Innovant à chacun de leurs ballets diaboliques, elles me charmaient par leurs danses effrénées, me frôlant de temps à autre pour disparaître entre mes doigts envieux. Les dessins lascifs qu'elles crayonnaient dans mon esprit torturé finissaient de m'arracher des murmures d'aliéné. Il me semblait même que par certains moments de totale perdition je leur envoyais des baisers ardents.. La nébulosité finissait de s'épancher dans mon âme, ses filets empoisonnés me dardant de leurs pics foudroyants. Je me brûlais à chacun de leur palper fantomatique, leur teneur glaciale s'insufflant en moi de façon vampirique. Aspirant jusqu'à la moelle de mes souvenirs les plus profonds je perdais la pleine mesure de mon être tandis qu'elles me martelaient d'une voie d'outre tombe ces quelques mots s'inscrivant sur ma chair contusionnée dans le sang. Sirupeuse obscurité dans laquelle rêverie et hallucination se mêlaient. Monstres et chérubins s'unissaient dans d'affolantes orgies sous mes yeux cupides. Des éclairs lumineux m'en laissaient trop ou bien pas assez entrevoir, et je fulminais ressentant à la fois convoitise et répulsion devant l'insupportable scène qui se jouait devant mon regard hagard. Me débattant contre les enlacements enjôleurs des fumerolles, je distinguais enfin l'un des chérubins à la nudité obscène me fixant de ses yeux rieurs et qui pourtant en disant tant sur la corruption qui le rongeait à petit feu. Je cherchais autant à m'y échapper qu'à m'y plonger avec volupté. Bousculade virulente, coup de poings échangés avec le souffle putride de la pénombre.. J'y étais. J'y étais presque. De mes phalanges s'échappaient des fumerolles grisâtres aux relents calcinés, je brûlais, mon sang n'étant plus qu'un vaste solfatare. Ses deux soleils blonds m'attirant irrémédiablement dans une chute éperdue, je me sentis basculer dans le néant où me léchaient déjà des flammes pourpres. Enfin.. Mes doigts ensanglantés se refermèrent sur ma proie en un contact duveteux.. Là, une femme ! Un loup ! Ou bien était-ce une femme louve qui me souriait de ses yeux larmoyants?! Je me jetais contre elle en un hurlement strident, de quel droit se permettait-elle d'apparaitre ainsi et de s'emparer de mes hallucinations.. Elle devrait payer de sa vie pour cet affront.. Et tandis que cette pensée s'imposait à moi, une douleur couleur carmin me foudroya. «ã€€í‚me tourmentée qui reçois cette étrange communication, si le désir de découvrir une sœur de paradoxe t'étreint à la découverte de son existence, regarde les étoiles. En découvrant la brillante sombre, tu trouveras ta route pour rejoindre une compagne d'infortune apte à éclairer ton périple en ces lieux. Sois courageuse. La louve glaciale » Mon souffle s'était fait rauque, et brassant l'air de mes mains rougies je l'invitais à s'engouffrer dans mes poumons mis à mal par mes délires insistants. La douleur revint s'insinuant plus profondément dans une âme déjà bien assez mutilée. Agréable, frais, soyeux, rassurant.. Dans quoi avais-je mis les pieds.. Ou plus exactement les mains.. Mes meurtrissures s'affolèrent un instant en un lapement de langue rugueux et salé. « Tire toi.. » Mon regard flamboyant de fureur se jeta dans le sien innocent et inquisiteur, volonté de destruction. Eclat d'images, de sensations étrangères se croquant en un panel nanti et interdit. Immersion exécrable dans l'esprit carnassier de la bête, danse démoniaque de mes ongles impétueux ne s'arrêtant pas sans avoir fouillé et vidé toute l'essence animale en de virulents hurlements. Notre sang s'était mêlé m'apportant enfin une salvatrice révélation. Je caressais maladroitement de mes doigts carmin son pelage tâché de sang par mes mots venimeux, excuse pitoyable pour ce que je venais de lui infliger.. Frissonnement devant cet afflux de pouvoir que je ne maîtrisais pas. Je me demandais furtivement pourquoi elle n'avait pas fui, là ainsi mis à mal par mon courroux dévastateur.. La réponse fusa, cette autre louve avait su la gagner à sa cause destructrice..Spasme de frayeur. « Mais emmène moi avant avec toi .. »ã€€
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Rien que parce que l'avatar et la plume me plaisent éxtrêmement .. La bienvenue !
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Elancements mentaux, souffrance crânienne. Une main endolorie qui se porte sur sa sœur de chair pour l'emporter en un geste bien plus haut sur un regard hagard meurtri par l'action solaire. « Naxorm.. » « .. Naxorm.. » Des chuchotements langoureux qui se font hurlements funestes pour ne jamais oublier la fragilité de ce qui me retient ici. « Naxorm.. » Soupirs qui se meuvent en soulagements à l'idée que plus aucune interrogation ne viendra me tourmenter sous peine d'être anéanti au seul rappel de mon nom, Naxorm. « Je suis Naxorm, et vous vous n'êtes rien. » Rappel à l'ordre. L'obscurité me quitte, les flammèches ténébreuses s'enfuient en un cri strident. Une mouette. Une mouette sur le ciel azuré. « Où suis-je ? Qui suis-je ? » Brûlure, ébullition sanguine, abrasion de la matière grise contre les parois osseuses en une unique clameur « Naxorm. » .. Térébrant émergement, Naxorm et moi nous nous relevions avec peine, endoloris par notre sieste cauchemardesque. Après quelques salutations échangés courtoisement, il me délivrait ma mission du jour. Å’uvrer sous les affres du soleil jusqu'à l'arrivée de la nuit. Mes bras tressaillirent, tentant de montrer physiquement leur désaccord à leur nouveau propriétaire. Peine perdue, l'homme les rabroua d'un regard meurtrier. Je me contentais de leur adresser un regard empli de pitié et d"˜impuissance, nous étions trop faibles. Mes jambes se mouvaient sous l'ordre psychique de Naxorm, je n'y opposais aucune résistance. Après tout mon nom était et demeurerait à jamais Naxorm. Les dunes défilaient sous les hurlement stridents des oiseaux de mer, les bâtisses aux portes ensablées apparurent enfin, et je redoutais silencieusement les raisons pour lesquelles je me rendais là-bas. Mes craintes furent réduites au silence par les crissements de mes pas monocordes. La case réservée aux commerçants d'armes se dressait désormais devant nous, du moins était-ce que j'avais appris lors de mes escapades de découverte quelques décans plus tôt. Si je tentais d'ancrer mes pieds dans le sable fuyant, il ne sembla pas s'en apercevoir, pénétrant dans la masure de bambous avec une détermination dans le regard qui était loin de me rassurer. Manara s'affairait à ranger ses étals dans d'effrayants tournoiements de cape, si celle-ci souhaitait terroriser ses visiteurs, preuve était faite que c'était bien réussi. Je refreinais ma marche rapide et tentais d'obliger mon corps à faire demi tour. J'avais compris. J'avais compris ce qu'il attendait de moi, et je n'étais pas prêt à lui céder. Certes j'avais atterri ici bon gré mal gré mais il était exclu que je participe à la vie de cette contrée. Je me laisserai mourir de faim plutôt que de me mêler aux habitants de ces terres et ainsi marquer mon appartenance à Aqua. J'étais étranger et je le resterai. Je fuirai, je retournerai chez moi.. Ce chez moi que je n'avais jamais connu.. Ni père, ni mère, ni passé.. « Assez ! » Silence durement imposé. Naxorm en avait décidément autrement. Un grimoire vint se placer entre mes doigts rougis par le soleil. Usagé, à l'aura pétrifiante il ne m'inspirait rien de bon. Mais Naxorm tel étant mon nom, je me devrais de l'utiliser. Et tandis que la commerçante me dévoilait un sourire disgracieux, je me détournais. Le sang d'autres m'attendait.
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Ici il est clairement indiqué que seuls peuvent participer ceux présents sur MZ or visiblement d'après ce qu'on m'a dit dès le level 5 les joueurs peuvent participer.. Les informations faussées risquent d'empêcher les jeunots de participer à un event qui à mon avis les sortiraient un peu de leur train train barbant des Terres élémentaires (Qui a dit que c'était mon cas!? ) N'espérant pas avoir commis d'impairs.. Merci par avance, Nax'
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« Naxorm, tel est ton nom.. » Une crispation de mâchoires pour accueillir cette ô combien miraculeuse révélation. Froncement de sourcils agacés suivi d'une danse effrénée du regard. Qui se jouait ainsi de moi ?! Qu'il se montre ce couard que je le dépèce avec application et délectation .. Le messager s'était envolé, me laissant avec ma solitude et ce parchemin à la teneur des plus étranges. Devant l'impossibilité de me saisir des indices même moindre qu'aurait pu me fournir le volatile, je fulminais de rage. C'en était trop. J'étais las. Las de ce monde et de ces mystères. Je n'aspirais plus qu'à me réveiller d'une paisible nuit de sommeil en charmante compagnie parmi mes couettes duveteuses.. Le doux contact de la chair chaude à mes côtés, le souffle rauque de ma compagne encore essoufflée de notre nuit de jeu.. Les arômes des mets en train de cuire un étage plus bas, du ragondin caramélisé aux figues.. Les murmures apaisants dont je berçais mon amie l'incitant sans doute autant à quitter le monde des songes qu'à y demeurer.. Sa chevelure blonde qui cascadait sur ses hanches couleur miel.. Le sucre de ses joues rosies par l'éclat de son innocence.. Mon exquise Evrâ.. Evrâ.. Evrâ.. Tintement éraillé, mélopée brisée.. Eclat du cristal. N'étions-nous pas frères et sœurs l'instant précédent ?! La traîtrise de mes souvenirs m'acheva et le sable chaud m'accueillait de nouveau. Faiblesse du corps, faiblesse de l'esprit. Furtif espoir que personne ne m'épiait avant de me perdre dans le néant. L'obscurité. La pénombre. Je m'y noyais avec avidité, m'enfonçant toujours plus profondément dans l'inconnu. Cet inconnu qui ne m'effrayait plus autant, celui qui en une phrase avait su me cajoler et m'apprivoiser à jamais. Ces quelques mots murmurés qui eux seuls suffisaient à m'ancrer dans la réalité. « Naxorm, tel est ton nom.. » Des feu follets d'ombre s'emparaient de moi avant de me rejeter vidé de toute sensation plus loin, leur ballet tourmenté durait et durait, il ne devrait jamais cesser jusqu'à la toute fin. Jusqu'à la toute fin, je ne serai que Naxorm, celui qui oublie. Naxorm.. Naxorm, celui qui n'a ni père, ni mère. Ni passé, ni futur et encore moins de présent. Seul, balloté par l'écume nacrée d'une destinée qui ne lui appartiendrait plus, il errerait parmi les limbes qu'on lui avait dévolu et désigné comme la Terre des Eléments. « Naxorm, tel est mon nom .. »
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Je tenais encore la missive dans mes mains, seul signe de ma non démence. De mes doigts écorchés je resserrais mon emprise sur ce parchemin salvateur. Il y avait de la vie ici. Soupir d'apaisement. Mais où étais-je ? Je jetais un coup d'œil aux alentours pour finalement n'apercevoir qu'avec inquiétude les dunes sableuses de la Terre d'Aqua. Le sable, toujours le sable.. J'avais eu beau faire le tour de ce qui semblait être une presque'île voire peut-être même une île à mon grand désarroi, je n'avais vu que du sable. Si des touffes herbes maigrichonnes tentaient de se rebeller contre leur adversaire rocheux de temps à autre, elles étaient bien vite réfrénées par les ardeurs marines. Ma chair n'était plus que sel, chair que je caressais de mes doigts enflammés afin d'en saisir la réelle teneur. Était-ce cela les vertus bénéfiques de l'eau ? La corrosion croissante de votre enveloppe charnelle et la sensation d'étouffement qui mord votre gorge.. Bien loin était sa semblante faculté de purification.. Ou alors était-ce justement ce qui se tramait sous mon regard perplexe ? Les écumes marines dans leur course effrénée me lavaient-elles de mes péchés.. ? Et là, le corps bercé par les relents salés, mes mains meurtries s'agrippèrent avec fureur à mes cheveux noueux. Où étais-je ? Qui étais-je ? Malheur de Malheur ! Quelle était cette punition divine que je m'étais vu infligé avec tant de hargne.. Saoul de ces interrogations tant déstabilisantes pour un esprit autant affaibli, je ne retins pas mon corps quand, ivre de détresse, il bascula dans l'immensité couleur soleil. -- Pépiements agacés.. Sourire intérieur. Il semblait qu'Evrâ se préparait à m'asticoter de ses pics bien sentis, oh oui, je l'entendais déjà la malicieuse puinée, elle et ses familiers râles exaspérés quand elle venait à me surprendre dans un moment de faiblesse. Mes muscles se crispèrent, prêts à bondir sur la teigneuse au prochain piaillement si propre à la gente féminine. Alors je décomptais silencieusement.. Quatre.. Trois.. Deux.. La grognasse m'avait griffé ! Douleur violente au poignet. La lumière s'était engouffrée sous ma paupière, j'apercevais déjà entre les interstices de mes doigts resserrés les boucles blondes de ma sœur. Ah Evrâ.. L'image s'est dissipée. Mon regard ne cesse de balayer l'horizon. Où suis-je ? Evrâ.. Evrâ ! EVRA ! Mon corps se meut, je le sens s'arquer de douleur et finalement s'élever pour fouler la plage en quête de son double charnel. Brisé, il apparaît comme brisé cet être qui parcourt la plage en tout sens les bras repliés en porte voix hurlant de tout son saoul des sonorités qui se perdent au vent.. Alors, je détourne le regard comme honteux de cette démonstration sentimentale. Mes mains se portent involontairement à mes lèvres abimées par le sel. Humide, gluant. De la salive. Ma salive. Elle s'écoule en abondance de mes muqueuses endolories au rythme saccadé de ma mâchoire. Il semblerait que je dise quelque chose.. Que je crie quelque chose, en prêtant attention je peux d'ailleurs le deviner entre mes hoquets larmoyants. Il serait question d'une «Edrâ» ou peut-être «Evrâ», oui «Evrâ» sans nul doute.. Ma.. sœur puinée ? Je haussais les sourcils avec perplexité. Une sœur ? Le ballet frénétique d'un volatile à proximité finit par attirer mon attention. Un réflexe des plus idiots me fit finalement me lever et me diriger vers lui. Las de ce corps qui ne m'écoutait plus je n'opérais aucune résistance. Un pigeon, c'était un pigeon. La bestiole à l'esprit visiblement quelque peu tourmenté ne cessait de sautiller sur le sable tout en me tendant l'une de ses pattes duveteuses. C'était à n'y plus rien comprendre. Que signifiait tout ceci ? Et tandis que je m'emparais du volatile afin de mieux me saisir du message qu'il me destinait mystérieusement, je songeais.. Avais-je réellement une sœur puinée répondant au prénom d'Evrâ ? J'en doutais sérieusement.