Aller au contenu
Terre des Éléments

Naxorm

Membres
  • Message(s) posté(s)

    67
  • Inscrit(e) le

  • Dernière visite

Tout ce qui a été posté par Naxorm

  1. Je rajustais ma chemise sur mon torse humide, et frissonnais. Il faisait plus que frisquet les nuits dans l'oasis. Maussade, je grimaçais, me remémorant, que plus loin quelqu'un s'attendait à ce que je veille sur elle, non pas qu'elle en ait besoin .. Oh ça non. Mais nous y avions tout deux étaient contraints, d'ici quelques couchers de soleil elle me rejoindrait, que ferais-je alors ? Casserait-elle la monotonie de mes journées ? Ou bien lui laisserais-je tout loisir de vaquer à ses occupations lui épargnant par la même occasion ma présence ? Je n'en savais rien. J'en déciderais sans doute au seul regard de ses yeux azur. Et si je venais à me méprendre de nouvelles griffures pareraient mes joues me remettant ainsi dans le droit chemin. J'espérais qu'Aqua n'avait pas été victime de massacre, je souhaitais intimement qu'elle se soit fait à sa nouvelle nature autant pour elle que pour moi. Son instabilité et sa nature démoniaque n'arrangeraient pas mes affaires.. Même si je l'imaginais difficilement en jeune prude et chaste, j'escomptais qu'elle ait tempéré son caractère volcanique depuis mon départ. « Tu n'as rien oublié? J'espère que tu as pensé à Kech... » « Diantre Kech ! » Alors que je me précipitais maladroitement à l'endroit où je l'avais laissé, jem'interrogeais silencieusement, devais-je l'extraire de son habitation primairepour l'asservir .. J'en doutais, mais me refusais pourtant idiotement à lelaisser lui aussi seul. Un prédateur en aurait bien vite fini de lui. Egoïsme sous-jacent à peine dissimulé sous des inquiétudes puériles. Je trouvais aisément l'animal qui n'avait pas bougé d'une once, m'en saisis et héla Luxiya. « Je l'ai ! Il est temps de rentrer.. Je crois que si l'aubergiste aurait pu fermer les yeux sur ta seule venue, la présence de Kech va lui tirer de nombreux cris.. Tant pis ! », Finis-je mes propos en riant. Les sonorités des pas deLuxiya caressèrent mes oreilles, et enfin je me mis en marche en sa compagnie versla cité. Si les gardes nous laissèrent passer accompagnés de quelques sifflements grivois j'étais moins rassuré quant à l'attitude qu'adopterait l'aubergiste, mais ne pouvais me résoudre à me rendre ailleurs. Luxiya devait trouver un toit, et je le devais tout autant. Egaré dans mes pensées je n'entendis pas le claquement des bottes ferrées de badauds encapuchonnés, je ne me rendis seulement compte de leur présence lorsqu'ils soufflèrent leurs atrocités de leur haleine chaude empestant la vinasse. Un tressaillement secoua ma chair. Leurs silhouettes démoniaques à la lueur tremblotante des flambeaux ne me rassurèrent guère quant à leurs intentions. Je me rapprochais vivement de Luxiya en lui indiquant de poursuivre notre route. Elle m'obéit mais ce fut sans compter le bruit de course des brigands qui me fit me retourner, sourcils froncés. La vue d'éclats argentés se suivit d'une farandole de jurons de ma cuvée. Ils ne nous laisseraient pas en paix, pas cette nuit. L'idée d'en découdre ne me répugnait pas, mais la présence du lézard et de ma compagne me préoccupaient. Si les hommes se seraient lassés à la moindre de mes résistances, le fait qu'il y ait une femme dans le cas présent décupleraient leurs volontés de me faire la peau, de cela j'en étais amèrement convaincu. Redoutant ce qui adviendrait de Luxiya si je venais à périr, je dévoilais aux saoulards mon orbe à l'aura néfaste. Des rires accompagnèrent ma révélation et je ne pus que de nouveau tressaillir. Je n'en sortirais pas indemne.
  2. Là, elle était là.Tout deux étions présents, et il semblait qu'un malaise s'installe. Et je m'y refusais, ne supportant pas que l'on vienne me troubler en mon domaine. Egoïsme exacerbé. Luxiya s'était rapprochée, je n'y voyais aucun inconvénient mais son approche étrange m'interpellait. J'en ignorais la cause soudaine et cela m'enrageait. Trop tard ses lèvres s'étaient posées sur les miennes, et loin de la repousser j'étais demeuré là pendu à ses muqueuses salées. Incompréhension. Je ne la retins pas quand elle s'éloigna, trop perturbé par la scène qui se jouait devant mes yeux et dont j'étais le principal acteur figé et bâillonné. Rajoutant de l'étrange à ce spectacle absurde, je l'entendis.. C'était sa voix et pourtant l'onde aurait du m'en priver. Je ne comprenais pas et me résolvais à ne pas tenter d'élucider ce nouveau mystère. Je savourais seulement ses propos tout en les redoutant à la fois. L'ivresse du danger. « Pour te garder un peu plus près de moi... » Sourire figé. Qu'avais-je à lui répondre ? Pas grand-chose. Elle n'attendait de toute façon pas de réponse, et tant mieux. Je me détournais d'elle, cette dernière devait être déjà assez gênée comme cela sans que j'en rajoute avec mes mœurs pataudes. Un tour sur moi-même me rendit le sourire, soudainement convaincu qu'une chose étrange s'était produite, je levais devant mes yeux ébahis ma main et écarta mes doigts. Une fine membrane les reliait. J'étais palmé. Alors que je me demandais quels autres effets avaient pu avoir cette communion sur ma chair, je vis Luxiya fixer la surface. Peut-être était ce le moment de rentrer ? De regagner terre. Et de la même façon la paillasse qui m'attendait. A mon tour je m'approchais d'elle, lui saisis la main et l'entraîna à ma suite vers le haut. Elle n'opéra aucune résistance, sans doute satisfaite que je prenne une décision qu'elle n'osait prendre. Ma première goulée d'air fût des plus aigres, ce monde n'était décidément pas le mien, mais pourtant je sentais que celui d'en dessous ne l'était pas non plus. Je vivotais en somme, balloté comme à mon habitude. Entre ce moi et Naxorm, entre ce monde et l'autre. Là haut ils devaient bien se gausser. Les traces de ma communion s'étaient dissipées mais je resterais marqué de cette expérience, de cela j'en étais convaincu. « Je te remercie pour cela. » Je la sentais fuyante, et ne pus m'empêcher maladroitement de joindre mes mains et de proférer quelques paroles noires afin d'invoquer des étincelles carmin, juste de quoi éclairer brièvement son visage. Je voulais voir ses traits en cet instant. Je ne pus rien distinguer de particulier, son visage était figé, impassible devant le mien inquisiteur. Décontenancé, je repris la parole, « Peut-être devrions nous rentrer, la nuit est avancée. Accepteriez-vous de m'accompagner à mon auberge et d'y demeurer en ma compagnie, je ne serais pas rassuré de vous savoir seule arpentant ces terres de nuit. En tout bien, tout honneur Luxiya.. C'est une promesse. » Doutait-elle que je pusse en faire ? Peut-être .. Mais mon humeur n'était pas à la grivoiserie et je me refusais à ce qu'elle s'éloigne de mon horizon pour le moment. N'attendant pas même sa réponse, je soufflais un « Allons y, la vieille Germaine doit fulminer. Je compte sur vous pour vous faire la plus misérable possible devant elle, ou sinon tout deux nous devrons dormir à la belle étoile ou dans une grange poussiéreuse. » .
  3. Pour seule réponse, Luxiya m'enserra le crâne et meurtrit mes joues de ses ongles jusqu'à ce qu'enfin ma mâchoire cède. J'allais crever. L'onde s'engouffrait rapidement en moi, j'allais vider l'oasis de sa substance. Soif inextinguible. Instinct de survie. Mes bras se débattirent en vain, il me fallait regagner la surface avant que les profondeurs ne me happent définitivement. Je tentais de me dégager d'abord en l'épargnant de la plupart de mes coups, puis finalement en m'agitant tel un aliéné. Les coups pleuvaient, la plupart du temps sur ma chair, sa position quasi inatteignable la protégeait partiellement. Visiblement perturbé par mon refus d'obtempérer, elle relâcha l'étau de ses bras avant de m'assener un violent coup de poing, qui à son tour fût l'élément déclencheur de l'inondation de ma chair. Trépasser dans son élément, il n'y avait rien de plus pathétique et inquiétant. Je me refusais à cette mort certaine. Sa communion loin de m'octroyer les grâces divines semblait destinée à m'envoyer tout droit en Enfer. Je m'interrogeais soudain sur lesraisons qui poussaient cette jeune femme naîve à me faire partager cette expérience. Dénuée de toute méchanceté à mon sens, je ne pouvais me résoudre à voir en elle le Mal et la fourberie.J'aurais pu certes pousser plus en avant mes réflexions mais la situation dramatique ne s'y prêtait guère, aussi me démenais-je encore plus lorsque je la sentis me relâcher avant de me saisir fermement par les chevilles. La fin venait, j'apercevais déjà les guenilles noirâtres dela Mort. Les ténèbres me gagnaient, sans doute m'entourait-elle déjà de sesbras pour m"˜emporter en son royaume obscur. Mes yeux s'étaient refermés, mabouche définitivement entrouverte, les flots finissaient de se déverser en moi.Qu'importe il était déjà trop tard. J'avais perdu. Du statut d'affranchi téméraire j'étais relégué au rang de serviteur aqueux. J'étais mort, j'allais mourir. Du pareil au même, les relents de la putréfaction ne m'atteignaient pas encore et ne m'atteindraient peut-être jamais. Etais-je encore charnu, ou bien m'étais-je mué en un autre chose... Je n'en savais rien, je ne savais plus, ne voulais plus savoir, et ne le pouvais plus. J'étais mort. Mort et pourtant je ressentais. Un quelque chose de désagréable. Un quelque chose que tout bêtement je ne devais pas ressentir. De mort je passais à comateux.. La sensation s'intensifia, dérangeante, oppressante mais pourtant douce et agréable. Indéfinissable mais appréciable. De comateux je passais à rescapé. Le flou qui m'embaumait s'estompa. Mes paupières clignèrent et mon regard se posa sur une nouvelle obscurité. Si je ne discernais par ce qui m'entourait avec précision, je pouvais m'en faire une idée. Je ressentais. J'avais communié. Ma bouche encore entrouverte caressait l'onde de mes lèvres meurtries par le soleil. Si j'étais immergé je n'en sentais pas les effets. La noyade me semblait être un phénomène grotesque et improbable. Je souris. J'osais troubler l'onde de mes bras. Nulle résistance ne s'opposa à moi. Je n'étais plus étranger au corps aqueux. J'étais l'onde. Suave. Dangereuse. Fuyante. J'étais la vie et la mort. J'étais maître en ces lieux. Mais je n'étais pas le seul. « Luxiya ? » Mes sourcils se froncèrent avant de tout bonnement lui hausser les épaules. Je ne comprenais pas ce qu'il venait de se tramer. Acteur inconscient.
  4. Loin de déstabiliser Luxiya, mes révélations n'avaient eu aucune emprise sur la jeune femme, je m'en étonnais quelque peu mais demeurais impassible. Sourire, il était évident que mes réponses n'en étaient pas, et je m'interrogeais sur ce qu'elle appelait communion, toutefois loin de la questionner explicitement, je préférais garder le silence. Cette sensation peut-être en avais-je déjà été témoin lorsque Posicillon m'avait par deux fois sauver de la mort, à moins qu'il ne se soit tout simplement contenter de me ressusciter, préférant me voir subir le martyr avant de trépasser. J'étais encore ignare en matière de divertissement divin,et je préférais le rester, mon expérience divine m'ayant définitivement convaincu de rester certes pieux, mais d'honorer mon Père à distance. Et s'il s'avérait que j'avais déjà moi aussi communié sans le savoir, je préférais en rester là. Sa mention des profondeurs me causa un tressaillement tandis que susurrant à mes oreilles elle m'entrainait irrémédiablement vers le fond. Je l'avais laissé se jouer de moi, mais n'était cependant pas près à me faire pantin entre ses doigts. Une nouvelle fois, une terrorisante sensation m'étreint, les profondeurs, celles de la magie, je les avais déjà arpenté c'était une certitude. Pas avec elle, mais avec une autre, qui lui ressemblait. Je pouvais sentir sa fragrance sur elle...Psaume d'un fou. L'étreinte de sa chair sur mon poignet me troubla. Le pouvoir des femmes était grand, mais souvent leurs charmes précédaient l'âcre saveur du venin. Aussi me surpris-je à me retourner pour lui faire face, je parvenais difficilement à la distinguer et pourtant dans l'obscurité ses traits éblouirent mon regard inquisiteur. Etrange phénomène... Que je me renonçais aussitôt à essayer de comprendre. Posicillon veillait, rien ne pouvait m'arriver après tout.. Je doutais un instant qu'il ne sedélecte pas davantage de mon trépas que de mon sauvetage mais me laissais entraîner braquant mon regard dans le sien. Où allais-je ? L'inconnu. Ce bastion insaisissable qui effraie les courageux et enthousiasme les aliénés. Etais-je courageux ? J'en doutais mais à défaut d'être empli de zèle je me parais de la témérité du dément. Dernière goulée d'air qui s'épancha voluptueusement dans ma gorge avant de gagner mon thorax. Ma chair goûta à la morsure de l'onde et je m'enfonçais dans les profondeurs, non avant d'avoir jaugé une dernière fois ma compagne d'un regard affolé avant que mon ciel ne se fasse aqueux. Le silence. La pénombre. La poigne de Luxiya. Les ballets de bullesfiévreuses qui filaient vers le firmament. Et moi, moi et mescraintes qui elles aussi m'abandonnaient pour sauver leurs peaux. Loin de m'approcher du céleste je poursuivais ma chute lente vers les abysses. Le paradis avait-il les apparats de l'Enfer ? « Luxiya ? »
  5. O-Naxorm, nécromancien air
  6. « Ce que je pense n'a pas d'importance. Pour te faireune idée de moi, apprends à me connaître par toi-même. » Je souris encore et encore, sa réponse n'est que celle d'unefemme blessée et orgueilleuse. Prendrais-je le temps de la connaître si celam'était permis ? Se doute t'elle de ce qui se trame en moi ? Non,elle assiste impassible et ignorante à la fin d'une ère. Le temps manque, et jene suis désormais plus qu'à l'affût de la facilité mais de cela elle ignoretout. Alors qu'elle s'amuse de l'onde, une lueur émane de sa main,d'étincelle elle devient flammèche, et j'imprime alors un mouvement de recul.Appréhension. Si ma mémoire s'avère joueuse, je ne peux que me souvenir de cesdémons de bluettes. Le mal. La douleur. L'aversion. Je fixe son regard en quêted'une funeste vérité pour finalement n'y rien détecter. Est-elle atteinte dumême mal qui me ronge ?.. A mon tour d'être ignare. Fascination du feu. A peine apparu la lueur disparaît. Je doute finalementd'avoir entrevu quoique ce soit, hormis sans doute la profondeur de masolitude. L'ais-je apprêté de mes traits afin de me la rendre plusappréciable ? « A vrai dire Naxorm, ton être est aussi changeant quelui .. » Je surprends dans ses paroles une part de vérité et ne peutqu'hausser les épaules. Non je ne suis pas changeant mais plutôt hésitant quandà ma propre nature, l'inévitable quête d'identité revenant au galop, et dans lebruit de ses sabots ferrés je distingue des milliers de « Quisuis-je ? » aux échos dantesques de « Naxorm, tel est ton nom.». Son regard s'est refermé sur le mien, hagard. Je ne sais sielle tente de distinguer ce dont quoi je suis fait, comme Selene aurait pu lefaire "“ Selene, qui est-ce déjà ?.. "“ , ou si elle ne veut encore une foisqu'aguicher ma curiosité à son égard. Joute bestiale verbale comme tentative deséduction. Je la vois se rapprocher de moi et hésite quant à l'adoptionde décisions. La fuite. Dans le sang ou dans la honte ? .. Si la solitudeme pèse, je peux difficilement accepter une proximité autre que temporaire.Constat destructeur. Je suis perdu. Son souffle chaud sur mon visage tremblant. « Quand à ce que nous allons faire ... » « Ce que je vais faire de toi, ma douce.. » « Sais-tu communier avec ton élément Naxorm ? » Les réponses fusent. Je ne sais d'où est-ce qu'ellesproviennent mais elle sont là, et bel et bien là. « Signifiez-vous par là que je suis moi aussi d'originedivine, car partageant avec les Suprêmes un caractère changeant .. Intéressant.Quoiqu'il en soit Dame Luxiya ne soyez pas impressionné par ma simple personne,il semblerait que je ne sois toutefois que de chair.. » Sourire éclatant. Le piège s'est refermé sur l'aqueuse. « Quant à communier avec mon élément, j'ai en effetquelques expériences en la matière. Des souvenirs de ma personne courent lesterres d'Aqua, en robes comme en jupons bouffants, en châles prétendumentchastes comme en guenilles. » Mon amusement se poursuit au grand damne de ma compagne quine peut que soupirer face à mes aveux concupiscents. J'ignore si elle pensait se retrouver face à un homme de mateneur, mais quoiqu'il en soit il semblerait que pour ma part je sois satisfaitde ma trouvaille. Ma langue se délie enfin, et même si les thèmes abordés sontgraveleux, je ne fais après tout que m'amuser.
  7. Patienter, demeurer là et attendre. Je doutais sincèrement pouvoir me noyer désormais, je savais que quelque part il veillait, et que sans doute amusé par la misère de mon existence, il refusait de se séparer de ce jouet charnu. Aussi me permettais-je de m'amuser de ce corps, que je savais être le piètre pantin disputé d'une divinité et d'une étrange aura. Alors que je m'apprêtais, ma foi, à redonner vie à mes jeux humains, reprenant mon amusement délaissé un instant, un contact ardent se fit ressentir contre mes lèvres. Violant mon intimité un fort souffle emplit douloureusement mes poumons. Incompréhension. Egaré entre l'intime conviction que cette familiarité ne pouvait être qu'humaine et la rage que l'on ait pu interrompre mes actes suicidaires et pourtant bien innocents, j'autorisais mon regard à se porter sur l'élément perturbateur et à coup sûr charnel. Luxiya.Ronde de mes souvenirs. Saveur de l'éphémère. Le cercle se brisera. Tant pis. Mes sourcils se froncent et je tente de l'invectiver violemment avant de prendre conscience de la barrière aqueuse qui la protége de mes jurons. L'innocence incarnée. Et pourtant je remets en doute la noblesse de ses sentiments et l'affublent d'apparats dépravés. Pauvre hère sur lequel je m'apitoie. Son regard se trouble sans doute partagé devant mes violents accèsde rage. Je lui désigne la surface d'un coup de tête, mes cheveux ondulant dans l'onde venant me dissimuler sa réaction. Ma chair s'ébat et bientôt la noirceur du ciel m'accueille, j'interroge silencieusement ma douce immergée sur sa réaction. La bêtise a élu domicile en moi, quant à elle elle n'a que le silence comme réponse. Les rides de mon front disparaissent, ce dernier se lisse et mes tracas s'effacent comme ils sont survenus. Je parviens à distinguer l'ombre de ma compagne et l'enlace. « Votre bonté vous perdra Dame Luxiya .. » Un sourire ravageur orne mon visage tandis que j'ironise sur sa méprise. Je la relâche et me retire. Je n'ai rien à lui dire de plus, et m'interroge sur ma présence en cet oasis. Qu'est-ce qui m'a donc pris ? Je sens les morsures timides des piranhas sur mes mollets et les chasse mollement d'un battement de jambes. Je n'ai que peu de chair à leur offrir. « Alors que faisons-nous ? » J'observe avec peine ses traits dans la pénombre, et tente de déceler ses pensées. Avec bien peu d'efficacité. Mes yeux se lèvent vers lesastres et je soupire. « Penses-tu que de là haut quelqu'un veille ? Eolia peut-être .. A ce qu'on raconte elle est douce avec ses fidèles. Bienplus douce que Posicillon ne le sera sans doute jamais. Apportant au proverbe méfiez vous de l'eau qui dort une certaine véracité n'est-ce pas.. » Blasphème. « Je ne sais que penser de ces terres et des protagonistes qui l'habitent. Je ne sais que penser de toi et des autres. » Soupir tandis que mes doigts dessinent des cercles amusés dans l'onde. « Et toi que penses-tu de toi ? » Silence gêné, a t'elle l'âge et le recul nécessaire à cette réflexion ? Les doutes m'assaillent, mais pourtant je ne peux pas prétexter une nouvelle imbécillité, faute d'imagination. Je me contente de sourire, bêtement et docilement. Je doute qu'elle s'en rende compte mais ne peux me priver de ce désormais tic facial.
  8. Up ( Maj faite ) ( Merci pour l'info )
  9. Luxiya me dépassa sans un regard, la peur qu'ellem'abandonne me saisit alors. Le ridicule de ma position en aurait fini de moisi elle venait à regagner les contreforts de la cité. Aussi ma tête se tournat'elle légèrement pour l'observer finalement elle aussi s'arrêter et se mettreincongrûment à se dévêtir ... Le rouge me monta aux joues tandis que je nepouvais me détourner de la scène innocente. Sans doute était-ce qu'avait prévula malicieuse... Il me sembla percevoir un murmure et bientôt sa nudité futrecouverte par un étrange apparat opaque. Mon front se stria devant la nouveautéde ce phénomène mais n'en démontra pas plus de mon étonnement. La guerrière seretourna vers moi, une étrange lueur dans le regard. Je me détournais uninstant de crainte qu'elle m'assène quelques noms d'oiseaux puis finalement luirépondis d'un sourire. « Et bien allons y alors. » Je m'avançais vers l'onde avec assurance pour finalementralentir mes pas et me raviser. Le trouble de l'eau n'augurait rien de bon, etje me serais bien muni d'une lumière quelque elle fusse si j'en avais eu lapossibilité.. Or l'art de la nécromancie loin d'être tourné vers la luminositése préoccupait davantage des noirceurs en tout genre. Je jetais un coup d'œildiscret à ma compagne encore sur la berge puis me décidais finalement à luifaire signe d'approcher prétextant la découverte d'une merveille, yeuxbrillants et gestuelle enthousiasmée à l'appui. Elle ne tarda pas à merejoindre, affichant toutefois une moue méfiante. Je la laissais se pencher,lui désignant un objet invisible dans l'onde et appuya fortement mes deux mainssur son dos dans l'idée de lui laisser goûter la première la fraîcheur del'oasis. Peine perdue, elle devait avoir senti mon excitation face à lamauvaise farce que je lui avais concocté et garda l'équilibre m'envoyant mêmepar cette occasion un poing qui eut bien pu me ruiner le visage si je nem'étais pas vite dégagé, me jetant dans l'onde un peu plus loin, un sourireaccroché aux lèvres. Je me l'imaginais fulminant de rage et ris de plus belle,l'invitant toutefois à grands cris à me rejoindre lui promettant de ne pas labrusquer cette fois çi. Un instant je redoutais qu'elle soit bien meilleurenageuse que moi, et qu'elle tente de me faire payer mon affront en me faisantvider l'oasis de sa substance mais me contenta de hausser bêtement les épaules,rien ne pouvait m'arriver. Posicillon veillait. Je sentis la surface de l'onde se troubler et compritqu'elle m'avait rejoint. Sans l'attendre, je me précipitais vers le centre dulac. Des contacts écailleux s'étaient fait ressentir le long de mes bras maisnulle morsure n'avait étreinte ma chair et cela me suffisait. Si la guerrièrene pouvait jouer de ses talents dans l'onde, pour ma part l'art noir mepermettrait de me débarrasser de toute vie gênante pourvu que la bête ne soitpas trop imposante. Mais il était évident que nul cachalot barbu ou autrebestiole toute aussi attrayante ne pouvaient se dissimuler ici. Je prêtais une oreille attentive aux sonorités de lapalmeraie mais ne distinguais aucune éclaboussure. Où était donc t'elle passée ?Redoutant une espièglerie de sa part, j'entrepris de tourner sur moi même, lessens aux aguets, veillant de cette façon autant sur les êtres aquatiques quesur la dangereuse disparue. « Si tu souhaites te divertir sache que je le souhaitetout autant.. » A demi susurré... Mes yeux se refermèrent, l'obscurité tombéede toute façon ne me permettait plus d'entrevoir quoique ce soit. Je laissais l'onde m'engloutir, mes jambes s'immobilisant.Le fonds sableux m'accueillerait bientôt j'en étais persuadé.. Plus quequelques mètres silencieusement décomptés.. Quatre.. Le manque d'air brûlait magorge mais pourtant je n'en fis rien. Trois.. Elle approchait. Deux. Vite, trèsvite. Que devais-je faire, qu'allais-je faire ? Un.
  10. « L'énigmatique flegme féminin ... » Une nouvelle pique verbale histoire de ne pas perdre leshabitudes nouvellement acquises. « Ainsi vous n'avez pas d'attaches particulières ?» Un marmottement venant calmer mon excès d'enthousiasme devant l'hypothétique ressemblance de nos êtres. Pensée susurrée.. Je renonçais finalement et enchaînais de peur d'avoir blessé mon interlocutrice dans son intimité, mes mains s'agitèrent dans la pénombre tandis que j'exposais une vérité idiote. « Ce que cela changera, et bien ma foi sans doute lasécurité que vous confère une auberge.. Sourire voilé. « Quoique si vousn'avez pas d'ores et déjà réservé une couche, je doute qu'à cette heure avancéeon ne vous propose guère mieux qu'une couverture mitée et le coin d'une piècepoussiéreuse. Toutefois ... » Ses mots s"˜étaient étouffés dans ma gorge alors que je m'apprêtais à l'inviter bien mal poliment à partager ma couche, et ce pourtant sans aucune arrière pensée. La naïveté de la jeune femme ne m'invitant qu'à la considérer comme une sœur de cœur au mieux et à une gamine égarée errant en vain sur ces terres maladroitement au pire. Une sotte en somme. « ... C'est mieux que rien. » Je la regardais, sourcils froncés, adossée à la souche. Aucune méfiance n'émanait d'elle, et je m'en étonnais. Peut-être était-elle davantage coutumière des ces plaines que moi toutefois notre proximité devait impliquer irrévocablement un danger. Un seul simplet dans ma position et armé d'un coutelas aurait pu aisément lui trancher la jugulaire. Se surestimait-elle ? Sans doute. Fichue suffisance féminine. Un instant je me vis m'emparer de sa gorge nacrée et la bleuir. Juste pour satisfaire mon raisonnement, et pour faire taire cette outrance de confiance en soi chez elle. Mon regard se détourna finalement pour glisser sur sa chevelure azur. J'y aurais bien fourré mes doigts, mais me retins. Décidément le comportement qu'elle arborait engendrait chez moi des fantaisies idiotes, et esquissant une moue je ne pus que m'étonner des manifestations différentes de mon seul être que je lui avais faite. Tantôt sous le visage d'un homme renfrogné, puis sous le masque d'un adolescent intéressé. Ame disparate.. Soupir. Toutefois le pire n'était pas, ou du moins pas encore advenu, ou alors ne l'avais-je pas remarqué ? Naxorm s'était-il montré ? J'en doutais, le regard qu'elle aurait porté sur moi aurait été comme ... Différent. « C'est une habitude chez vous de vous immerger en fin de soirée ? Je ne vous ai pour ainsi dire jamais entraperçu et pourtant sachez bien que je suis assidu dans mes visites à cette palmeraie, quel manque cruel de bonne fortune... » Joute de mots stérile au vu du mutisme qu'elle arborait.. Mon regard brilla d'intensité un moment, mes mains fouillèrent ma chemise pour se saisir de mon reptile et le poser délicatement aux pieds de la souche. Je me levais, un sourire au coin des lèvres, accrochais mes doigts au bas de ma chemise et m'en débarrassais vivement, puis me présentais à elle, torse nu, les mains posées malicieusement sur les hanches. Lui adressant cette fois ci un grand sourire, je la soutins du regard et lui adressa un « Et maintenant que fait-on ? » .. Nul n'aurait pu se méprendre alors sur mes intentions, toutefois je jouais sur l'ambiguïté d'un clin d'œil aguicheur.. « Kech ne peut plus se noyer par mes bêtises, quant à moi sachez que je me défends sans doute aussi bien que vous dans l'art de la nage. Alors que décidez-vous ? » Il était tout simplement idiot de se jeter à l'eau à cette heure avancée où les piranhas cherchent à se repaître, mais nous n'avions plus rien à perdre, et dans l'ivresse folle que cette nuit me procurait je n'avais nulle autre proposition plus névrosée. Nouveau sourire, ma main se tendit vers elle.
  11. Si la solitude m'avait assailli il n'en restait pas moins que je n'aurais aspiré pour le moins dumonde tomber sur un individu de sexe féminin, quoiqu'il était désormais évident que ces sujets ci m'accordaient leur intérêt, contrairement à la plupart de mes compagnons, sans doute mus par les réminiscences de leur nature bestiale. Je ne parvenais toujours pas, voire encore moins, à saisir la teneur de mes souvenirs toutefois de désagréables sensations m'assaillaient, finissant de me convaincre sur la mauvaise fortune qui venait de s'abattre sur moi. Une femelle... « Est-ce que tout va bien ? Naxorm ... Venez vous devriez vous asseoir. » J'hésitais à m'emparer de sa main, qui aurait pu me conférer une sécurité indéniable dans l'obscurité alors que ma boîte crânienne s'affolait dans ma chair, mais je renonçais, un quelque chose me poussant à me méfier du contact humain. La souche desséchée d'un palmier fut mon réceptacle, je soupirais. Pourquoi fallait-il que je fasse démonstration de ma faiblesse... Si elle ignorait encore mes tendances amnésiques elle ne pouvait désormais nier mes frêles facultés de résistance. Je sentis sa chaleur à proximité mais me contenta de n'en rien montrer, qu'avais je à lui dire de plus ? Je n'étais guère coutumier des réunions festives entre amis, du moins autant que je m'en rappelais et cela se ressentait lourdement. De quoi aurais-je à l'entretenir, de la brise chaude d'Aqua, de la dangerosité des terres de Melrath Zorac, de l'art de manier l'épée pour laquelle je n'étais qu'un sombre ignare, de la solitude qui m'étreignait un peu plus chaque seconde et qui un jour se tairait lorsque cet autre en aurait fini de ce moi... Secret, silencieux, renfermé voilà comment tous semblaient me désigner... Mais comment pourrait-ce être différent ? Je n'avais rien à leur conter, ou du moins rien qui n'en vaille l'intérêt. Certains s'en accommodaient, et particulièrement certaines après tout ces dernières devisaient pour au moins deux, d'autres non. Je comptais sur le petit nombre de ces premiers pour combler ce vide incommensurable. Le soleil nous avait définitivement abandonné, je percevais les battements réguliers du reptile niché contre moi et commençais moi aussi à ressentir l'appel de Morphée or la situation dans laquelle je venais de me fourrer ne me permettait pas de me lever et de marcher à pas lourd vers la paillasse que j'avais pourtant payé à prix fort, ignorant l'aqueuse. La paume de ma main vint accueillir mon menton broussailleux tandis que je tripotais maladroitement de l'autre main les manches de ma chemise, patientant là, sans doute se produirait-il quelque chose. De son côté elle non plus ne bronchait pas, attendant sans doute de ma part ce que j'espérais de la sienne.. Je souris instinctivement, et me rendis compte alors de mon habitude de dissimuler gêne et situation inextricable par l'éclat de mes dents. Pathétique. Risible. Oui risible et pourtant c'était là ma manière à moi de rester humain. Le rire, apparat que reconnaissaient et approuvaient tous mes compagnons d'un moment. Au manque de bavardage, ils me greffaient un côté mystérieux pour finalement se lasser au constat de la béance de mes secrets. Je soupirais de nouveau et sentit ma compagne se mouvoir, l'ennui surement la gagnait et la fatigue tout autant. Aussi je ne pus m'empêcher de lui rétorquer un bref « Ne vous préoccupez pas de mon sort Luxiya, l'obscurité est tombée. Regagnez en hâte l'auberge, demain une longue journée d'aventures vous attend. » Je ne m'en étais pas si mal sorti. Sans doute même faisais-je des progrès dans l'art de détourner les autres de ma personne. Nouveau sourire. Ma main quitta ma manche pour étreindre la boule chaude et vivante ayant élue domicile dans les replis de ma chemise.
  12. Le reptile sans doute attiré par l'agitation eu l'audace de passer sa tête hors du nid que je m'étais évertué à lui matérialiser dans les plis de ma chemise, et accueillit nonchalamment le regard de la nouvelle venue. « Je me nomme Luxiya et vous? Il est assez inhabituel de prendre un bain entièrement habillé, à moins que vous ne souhaitez vous noyez, ayez alors pitié de la pauvre créature qui se débat entre vos bras. » Mes yeux s'écarquillèrent un instant devant l'effronterie de l'étrangère à demi dévêtue sortant de l'onde en toute innocence. Si une réponse se bouscula sur mes lèvres elle s'évapora sous la caresse de la brise chaude. Je me contentai de refermer avec davantage d'assurance ma prise sur l'animal, sans doute au grand désespoir de celui-ci qui gargouilla me poussant à jeter un regard de biais à celle qui me faisait face, prêt à encaisser une nouvelle attaque verbale de sa part. Je demeurais immobile dans l'onde me léchant les genoux, sans trop savoir ce que j'allais désormais faire. Regagner penaud l'auberge ou bien rester à affronter mon destin dans l'oasis ? « Je n'ai pas l'intention de prendre de bain, et pas non plus celle d'en faire prendre à Kech. » Kech visiblement c'était le surnom idiot que je venais d'assener au lézard, j'étais épuisé et c'est me reposant sur cette prétendue excuse que j'adressa une moue désapprobatrice à Luxiya. « Toutefois je m'interroge sur le bien fondé d'une baignade à cette heure ci qui plus est quand on est de sexe faible. A moins que cela ne soit une de vos nouvelles lubies afin de retarder un peu plus la venue de Dame Sagesse sur vos traits.. » J'invitais d'un tapotement le reptile à regagner sa couche et m'en retournais vers les berges du lac. L'obscurité nous gagnait et j'hésitais désormais à rester dans l'onde, sentant les frôlements insistants des piranhas sur les pans de mon pantalon. Le sable m'accueillit bien que la sensation humide de celui-ci traversant le tissu de mes effets me refroidit quelque peu, un tressaillement s'empara de ma chair. Je jetais un regard précautionneux à l'étrangère qui venait elle aussi de gagner les dunes ensablées, curieux de savoir ce qu'elle allait faire ou entreprendre. La teinte surprenante de sa chevelure m'interloqua alors, me causant un haussement de sourcils interrogateur, sans pour autant m'en étonner davantage. Ces terres regorgeaient de multitudes de trésors de diversité, et de ce spectacle divertissant j'en étais désormais le spectateur. La solitude s'empara de moi en une seule respiration et je hoquetais de douleur avant de lâcher un « Je me nomme Naxorm pour ma part. »
  13. Un oreiller à demi éventré reposait sur une couche poussiéreuse, couche qui me faisait office de matelas sommaire. J'avais payé mon arrivée tardive par l'attribution d'une paillasse défraîchie, d'un haussement d'épaules la tenancière de la masure m'avait signifié que d'autres avant moi s'étaient appropriés, à grand étalage de bourses dorées sans nul doute, les meilleures chambrées. Et à mon tour je lui avais répondu de la même façon que j'acceptais ce qu'elle m'offrait, tout courage m'ayant abandonné de m'aventurer au dehors pour trouver meilleure emplacement dans une autre auberge de la contrée. Aqua me manquait, ma solitude me manquait. L'appel de la mer s'était tu en mon cœur. Je continuais toutefois de trimballer la coquille vide que j'étais devenu pour occuper mes journées. Errance douloureuse parmi les plaines sableuses me rappelant que trop que là bas au loin j'avais laissé une âme qui m'avait été douloureusement confié. Sous peu elle me rejoindrait, m'offrant alors sans doute un momentané réconfort. Mes bottes s'entrechoquaient tandis que je reposais affalé sur ma couche, la tête posée dans mes paumes unies. La paillasse avait été rehaussée si bien que je sentais l'appel du vide cajoler mes jambes meurtries par mes escapades quotidiennes. Je me laissais de nouveau aller à la songerie après avoir esquissé une grimace à l'araignée ébène qui me fixait de tous ses yeux, sans doute préoccupée que je vinsse lui subtiliser son palais poussiéreux. L'ennui occupait toutes mes pensées, s'insinuant dans les moindres recoins de mon esprit torturé, chaque lever de soleil coïncidant à la mise en route d'une routine déjà que trop rouillée. La promenade le long des canaux entre les remparts, la sortie de la ville par la porte Ouest pour finalement retraverser la cité pour gagner les remparts Est, la sieste périlleuse sous les palmiers, et puis le réveil enjoué sous les caresses râpeuses des lézards éventails, et l'inévitable coucher de soleil me faisant regagner un abri. Morosité. Je renâclais, mes lèvres s'agitant bestialement en un râlement rauque avant de dessiner un « O » de stupeur .. Je les avais oublié. Mes bottes encroutées gagnèrent le sol et la porte de la pièce claqua, s'accompagnant inévitablement des jurons de mes compères de chambrée aux relents avinés. L'Est. Ma course effrénée mettant à rude épreuve un corps courbaturé sous le déclin du soleil et l'incompréhension lue sur les traits des gardes se poussant pour laisser passer un jeune fou qui avait oublié de saluer ses reptiles de compagnons. Une paire de botte ensablée plus tard et j'étais enfin parmi ceux qui ne représentaient rien d'autre que mes repères sur ces terres. Mes mains se perdirent parmi eux, et je souris une nouvelle fois de leur taciturnité. J'en saisis un avec tendresse et l'enveloppa dans ma chemise déjà bien rapiécée. Ses yeux globuleux se fixèrent dans les miens sans doute dans une tentative vaine d'apprendre ce qu'il allait advenir de lui, s'il parvint à lire en moi ce dont je ne saurais me convaincre totalement toutefois ses griffes cessèrent de lacérer mes effets et il se recroquevilla. Alors je rejoignis l'onde, cette onde qui n'était malheureusement pas salée mais dont je ne pouvais me priver en cet instant. Mes pieds se plongèrent avec mollesse dans ce que j'aimais me nommer un lac accentuant incontestablement l'étendue de l'eau, et je commençais à ronronner intérieurement balayant du regard ce qui n'était rien d'autre que mon domaine de prédilection. L'émergence de ballets de bulles à la surface me tirant parfois un sourire candide. Apaisement de l'âme. Mes doigts s'agitant toujours sur la peau écailleuse de mon petit protégé. Un bruit de forte éclaboussure me tira toutefois de ma léthargie jouissive, mes sourcils se froncèrent tandis que mon regard tenta de distinguer dans l'obscurité naissante ce qui troublait mon domaine. Une silhouette se dessinait au loin, du moins une portion de silhouette. Une vulgaire gamine jouant dans l'onde. Sur ce constat je reprenais le balayement du regard l'étendue azur, avant de retourner le braquer sur la fillette. Fillette ou femme je n'en savais réellement trop rien, mais préférais me présenter l'inconnue comme très jeune. La furtive conviction que ce qui était au loin n'était qu'un pic rocheux m'effleura mais suffit à me faire prononcer une interrogation des plus idiotes. «ã€€Qui va là ?! » Le lézard s'agita, puis finalement reprit sa position initiale accolé à mon corps. Si mon invité n'était que de roche, à coup sur le silence me répondrait.
  14. Petit Up pour vider mes étagères
  15. MAJ faite Echange réalisé avec Sizzle, merci à lui pour son honnêteté ! Echange fait avec Kuchikucha non sans difficulté
  16. Je prends contact avec vous, liste mise à jour.
  17. Comme prévu je viens vous exposer mon stock d'esprit, je ne mets volontairement pas de prix étant persuadé que nous saurons nous arranger pour les éventuels intéressés. Livraison qui se fera sur MZ, trop peutiot pour le moment pour s'aventurer témérairement plus loin en ces terres. Esprits de terre : - Scarabée *7 - Feuillus rouge *3 - Rocchus bleu mauve *1 - Rocchus rouge *1 Esprits de feu : - Moustique sanguinaire *3 - Serpent venimeux *4 - Scarabée *7 - Feuillus rouge *6 - Crapaud urticant *1 - Lézard éventail *4 Esprits de l'eau : - Scarabée *8 - Feuillus rouge *7 - Feuillus vert *3 - Lézard éventail *1 - Rochus bleu mauve *2 Esprits de l'air : - Feuillus rouge *5 - Scarabée *4 - Feuillus vert *3 Feuillus rouge *5 Peau de léopard *4 A vous !
  18. Double post pour annoncer que demain sera mon dernier jour sur Aqua. N'ayant reçu aucune commande de plus me demandant du temps suplémentaire je quitte les dunes chaudes. ( Je reste cependant tout ouïe jusqu'à demain soir. )
  19. Juste pour indiquer que j'ai bientôt de quoi satisfaire à la fois les demandes de ce post et celles reçues via missive, et que je ne vais pas pouvoir m'éterniser sur Aqua. N'hésitez pas si l'envie vous dit de commander une bricole.
  20. Eurf je ne vois que ça malheureusement en tant que "dropps", je ne demande qu'après qu'à ce qu'on me démontre le contraire.. Le souci avec les équipements c'est que ça pèse lourd, je pense donc dans un premier temps satisfaire les demandes de dropps s'il y en a, puis s'il me reste dans un second temps un peu de place dans ma besace et dans mon coffre alors à ce moment là j'ouvrirais ce topic à la catégorie "équipements". Mes excuses ..
  21. Une affaire qui marche, j'essaie de te réunir ça. Si mes yeux ne m'ont pas joué de vilains tours il te manque uniquement un bandeau usé, une chemise usée ainsi qu'un oeil de serpent dans les dropps que je peux t'offrir en provenance de Kiar Mar et d'Aqua.
  22. Au vu de mon arrivée prochaine sur MZ, je me propose de passer mes derniers PCs à chasser les monstres qu'il vous plaira afin de vous apporter les quelques bricoles qui pourraient aisément venir compléter vos collections. Propositions qui ne concernent donc qu'uniquement les dropps ( et non esprits pour lesquels un autre post leur sera consacré sous peu ) d' Aqua et de Kiar Mar. Sachant que je fais cela plus pour faire plaisir que dans un but réellement lucratif je me réserve le droit de refuser certaines propositions si par exemple commande trop importante, dropp trop dificile à obtenir ou si tout simplement limite de stock déjà atteint. Prix à convenir ensemble. Faites vous plaisir, passez vos commandes
  23. Le sang. L'onde n'est plus qu'une vaste mer pourpre où baignent les corps mutilés des reines des eaux. Diaboliques succubes.. Qui viennent encore m'assaillir lorsque mes jambes faiblissent. Mes mains poisseuses de lymphe poussent les cadavres au bas de mon promontoire rocheux, me matérialisant un espace préservé de tout vice. Nombreux, trop nombreux sont ces êtres pour que ma seule force en vienne à bout. Et pourtant je vacille mais me complais encore et encore à jeter à l'eau les corps sans vie. Mes lèvres pansent mes plaies de leur salive salée, pour cracher plus loin ce qui reste de leur passage.. Du sang et du venin aux saveurs amères. Qu'importe je vais mourir. Tachons donc d'être présentable aux auréolés en apparaissant lavé de tout pêché.. Une main crochue a pris appui sur mon domaine. Râle inhumain présageant l'émergence d'un corps aux milles plaisirs. Ma main se referme en étau sur mon arme improvisée. En voilà une autre. La chevelure poisseuse et pourtant ô combien délicieuse de l'être aqueux me fait face, dissimulant à mon regard désormais coutumier de l'obscurité son visage angélique. Je me décide à reculer pour la laisser gagner pleinement ce qui est devenu mon territoire, résolu à enfin admirer ce qui cherche hardiment à me tuer. Mon regard erre sur son corps. Ses formes généreuses, sa chair imberbe.. Ses mains éclatantes de blancheur se révèlent pourtant être dangereusement tachetées de carmin.. Qu'importe je relève mon regard pour venir le plonger dans la nudité de sa gorge. Beauté infernale.. Dont je n'aspire plus qu'à m'abreuver goulûment. Pourtant le silex reste imperturbablement ancré dans mon poing blanchi par la tension émanant de mon corps. Ma méfiance s'endort toutefois lorsque relevant de ses doigts ses cheveux vermeil j'entraperçois son regard de braise. Fille des eaux qui sait éveiller en moi les flammes du désir.. Flammes qui se font brasier quand ses lèvres s'entrouvrent pour découvrir une langue concupiscente. Ma main libre se tend vers elle en un égarement compulsif. Jaugeant mon invitation d'un battement de paupières, elle glisse son corps vers moi, lascive. Des perles de sueurs s'accrochent à mes sourcils, tandis que j'entrouvre mes mains devenues moites. L'étreinte avec mon silex se fait plus réservée, et je me perds de nouveau dans son regard. Les relents de la mort tourbillonnent avec affolement autour de nous. Mais je n'ai de yeux que pour elle, elle et sa beauté céleste. Fille de Poséidon. Poséidon ? Une vague appellation qui ne me rappelle plus grand-chose. Qu'importe, mon attention se reporte de nouveau sur ma muse aux écailles. Mon corps tremble d'excitation alors qu'elle s'approche encore davantage, s'arrêtant par moment pour mieux me faire languir. Eveiller ma folie.. Si c'est-ce qu'elle souhaite, elle l'obtiendra.. Mes dents se referment violemment sur ma lèvre inférieure et je gronde d'impatience. Dangereuse ? Certainement.. Et tant mieux, notre joute amoureuse n'en sera que plus jouissive. Mes doigts se lèvent vers son visage mais n'osent la caresser. Pudeur insensée. Son visage arbore un sourire carnassier, broyant l'humanité qui me reste. Ses mains crochues s'emparent des miennes pour mieux me les plaquer contre sa poitrine invitant à la débauche. Mes lèvres se jettent à l'assaut des siennes tandis qu'elle esquive et me mord sauvagement à la gorge. Des grenats gouttent le long de mon échine, réveillant les sens qui avaient pu jusque là rester assoupi. Ne faire plus qu'un. Volonté inébranlable partagée par nos deux corps, mais dont les moyens pour y parvenir différent. Sa morsure se fait plus brûlante, et je gémis d'impatience. Mais tandis qu'une nouvelle fois elle raffermit sa prise, un mauvais pressentiment m'assaille. Elle va me perdre, et me faire perdre. Pensée bien vite suivie d'un violent coup que je lui assène au niveau du bas ventre. La pierre s'enfonçant sévèrement dans sa chair, elle gémit mais ne lâche prise, me tailladant furieusement la gorge de ses crocs acérés. Je tente de me dégager avec difficulté et la poignarde de nouveau. Ma main meurtrière ne s'arrête plus, je tranche sa chair, la fouillant avec perversion de mon arme affutée. Ma respiration se saccade, essoufflé que je suis par mes efforts vains et par l'étau de sa gueule. La pluie de mes coups devient crachin. Blancheur aveuglante. Mon esprit vagabonde privé de sa geôle charnelle, et de nouveau une aura incommensurable l'oppresse et finalement le terrasse. « As-tu enfin saisi ta réelle teneur mon ami ? » Aucune réponse. Qu'ais-je à lui dire après tout ? Un simple et bête oui ou non.. Et pourtant je m'en abstiens, cherchant étrangement la présence maléfique de la succube afin de mieux la dissiper dans le sang. Je sens mes viscères se contracter : on me fouille. Mon esprit tente de se refermer face à ce contact obscène mais sans y parvenir de toute façon la sensation a déjà disparu. « Visiblement non. » Implacable. « Je ne t'oublierai pas, tâche d'en faire de même homme. Et veille sur elle, peut-être saura-t-elle davantage que toi un jour nous apporter une réponse. » La présence se retire, les limbes me laissent m'échapper et de nouveau je me retrouve en proie aux crocs de la bête. Le contact rassurant avec le froid du silex me tire toutefois un sourire. Tout ne semble pas être perdu. Une nouvelle fois je la darde de coups alors que ma main s"˜accroche à son bras poisseux de sang.. Puis.. plus rien.
  24. Mon regard ne parvient plus à suivre les mouvements furtifs de mes amantes, toutefois je leur ai accordé, dans ce que je pensais être un moment de lucidité, la nature de sirène. Merveilleuses anges des eaux.. Les chants se poursuivent, mon bonheur n'a plus de fin. Mes rêves sont désormais réalités, mon corps gémissant cède sous leurs caresses. Entre songe et réalité, j'oublie jusqu'à même ma fin prochaine, désormais résigné à n'être plus que Naxorm. Jusqu'à la toute fin, jusqu'à ma toute fin je n'aspirerai plus qu'à mêler mon entité à la sienne. Un gémissement énamouré s"˜échappe de mes lèvres entrouvertes. Les baisers se font carnassiers, satisfaites de mon dévouement sans faille, elles entourent ma chair de les leurs. Seule l'onde me rappelle encore vaguement où se situent ciel et terre. Egarement et émerveillement se mêlent. Mais la musique change. Brutalement. Avec horreur, mes yeux s'écarquillent de douleur, des morsures lacèrent ma chair bleutée et des nuages pourpres tâchent mes draps aqueux. Je sens mon trépas approcher alors que les démons écailleux assouvissent seulement leur faim. Carnage. Des lambeaux de ma chair s'enfuient entre leurs crocs alors que je me débats furieusement. Leurs baisers continuent de me couvrir le corps toutefois je discerne enfin la brûlure que laisse chacun de leur passage. Salive empoisonnée. Je hurle de rage devant ma nouvelle déconvenue, maudissant encore une fois ces terres désolées. Mes mains se refermant durement sur la gorge de l'une de mes amantes, je tente de me frayer un passage vers un promontoire rocheux. J'ai certes pied, mais ne suis pas à même de vendre chèrement ma peau le corps entravé par l'onde. Les coups continuent de pleuvoir sur ma chair, la saveur du sang emplit désormais ma gorge. Goût ferrailleux. Le corps zébré de griffures, je me traîne vers ce que je pense être un refuge, mes amantes toujours durement agrippées à moi. Plus d'une fois je trébuche et chancelle, mais enfin le contact ferme et froid de la pierre se fait ressentir. Un regain d'espoir bien vite balayé par la fougue avec laquelle elles s'efforcent de me maintenir en leur domaine aqueux. Gifles griffues, coups de crocs, tout est bon pour que je ne vienne jamais à quitter vivant leur caverne. Mes muscles mis à nu par leurs heurts se contractent pour hisser difficilement le reste de ma chair sanguinolente sur le terre plein caillouteux, opposés à mon sauvetage que sont les tapis d'algues visqueux qui refusent avec ferveur mon ascension. J'hurle de nouveau, une nouvelle zébrure carmin orne désormais ma main, mais son origine loin de noyer mon courage le ravive. Un silex. Affuté. Tranchant. Présage de mort. Le coutelas improvisé fait son œuvre me libérant le chemin vers l'esplanade rocheuse. Un sourire désormais carnassier s'affiche sur mon visage tuméfié. Sauront-elles payer le prix ? Décidé à en emporter le plus grand nombre avec moi dans l'au-delà, mon corps entame une danse macabre dans laquelle elles ne sont plus que proies. Les membres sont sectionnés, les visages éborgnés. Quiconque parvient à se hisser jusqu'à moi est refoulé dans l'instant. Ma chair gagne de nouvelles meurtrissures mais qu'importe elles tombent une par une et moi je demeure, là, imperturbable face à leur rage démoniaque. L'odeur du sang les aliène, et bientôt elles gagnent plus nombreuses mon ilot rocheux, me mettant encore plus à mal. Mais une nouvelle fois je les repousse avec hargne. Les cadavres s'entassent, qu'importe mes pieds meurtris les foulent pour faire encore d'autres victimes à ma folie. La lassitude face à ces terres hostiles guide ma main tremblante, je n'en puis plus, je les hais tous, je hais ce que je suis et là où je suis. Et c'est de cette haine vivace que naît la mort. Pourtant au creux de mes reins la traitresse fatigue m'étreint et je me sens faiblir. A cette sensation honteuse, le combat reprend. Un combat qui ne semble pas avoir de fin. A chaque épanchement de sang, mon trépas semble s'éloigner et je m'en enorgueillis. De là renaît la vie.
  25. La salinité s'insinue dans mes pores alors que des milliers de lames me perforent la chair. J'hurle et broie violemment les quelques auteurs de mes tourments qui sont à ma portée. Mes doigts se referment avec dureté sur le sable que je griffe avec fougue. Ils me le paieront, tous. ___ De profonds sillons strient le banc de sable sur lequel je suis allongé de tout mon long. Le regard fixé depuis un temps immémorial sur la grotte caverneuse qui se dresse avec affront devant moi, je tousse violemment. Des glaviots de sangs s'échappent de mes lèvres pourpres que mes mains sableuses viennent essuyer machinalement, marquant mes joues de peintures de guerre improvisées. Je parviens à entendre une nouvelle fois leurs chuchotements lascifs qui ne cessent de m"˜inviter à les rejoindre, et leur adresse de nouveau un regard envieux. Regard tendre qui se brise sur l'épaisse muraille rocheuse qui nous sépare. Je laisse la brise caresser mon visage, tentant en vain de rassembler une once de courage pour me mouvoir jusqu'à elles. Mais de courage, j'en suis démuni. Comme de tout d'ailleurs, mis à nu sur une plage algueuse, je tends une main suppliante vers celles qui se prétendent pouvoir soulager mes peines. A ma supplique, un souffle marin s'engouffre dans la caverne pour me revenir paré d'images délicieuses, et d'exquises saveurs. La pénombre régnant dans mon corps mourant devient lumière éclatante. ___ L'onde lèche amoureusement mes doigts. Leurs chants désormais plus proches m'annoncent milles délices charnels, et je sens mon corps vaciller dangereusement sur le précipice sur lequel je me tiens. Des remous viennent finalement troubler la sérénité du champs cyan que je surplombe. Les chants deviennent mélopées érotiques tandis qu'un rayon perçant la grotte se répercute avec violence sur un rocher particulièrement écailleux. Les couleurs se jettent avec fougue dans mon regard blessé, tournoyant avec délectation dans le crépuscule qui jusque là l'habitait. L'onde semble soudain s'animer, habillant sa robe cobalt de milles parures. Ivres de ce spectacle inhabituel, mes épaules se penchent, m'entraînant funestement à leur suite. Plus bas, encore plus bas. Jusqu'à me faire devenir danseur de ce ballet hypnotique. Egaré dans cette peinture surnaturelle, j'admire les traits de pinceaux compulsifs qui ne cessent de me frôler voluptueusement ajoutant au croquis de nouveaux attraits charmeurs. Tourbillonnant entre les présences aquatiques, je me laisse enivrer par leurs saveurs écumes. Des baisers langoureux s'accrochant de temps à autres à ma chair aux sens enflammées, j'exhibe avec hardiesse mon corps meurtri. Des doigts cajoleurs glissent sur ma peau, et je m'enorgueillis de ces contacts présageant un aboutissement idyllique. Une langue salée se jette à l'assaut de mes lèvres, s'entrouvrant à cette invitation sans équivoque. Je ne parviens pas à distinguer ma nouvelle compagne de jeu mais me l'imagine avec force de détails. Autour de moi, l'eau s'agite avec davantage de violence que précédemment, ses occupantes semblant s'enrager de l'attention portée plus particulièrement à l'une de leurs sœurs. Des mains se précipitent sur ma chair pour se la disputer amoureusement, des langues salées s'y épanchent me tirant quelques tressaillements d'extase. Nouvelle facette à mon paradis.
×
×
  • Créer...

Important Information

By using this site, you agree to our Terms of Use.