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Terre des Éléments

Salaha Luvia

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Tout ce qui a été posté par Salaha Luvia

  1. 2000 PO pour la tunique ? Je ne connais pas le prix de la vendeuse...
  2. Si je comprends bien la réponse d'Orus, le coût du soin de bien-être serait justifié par sa distance (2 cases contre 1 pour le médium et le mineur). Personnellement, je trouve que ça fait cher la case... mais ça reste une raison. Par contre, ce qui serait intéressant, du coup, c'est de comparer soin mineur et soin médium qui ont exactement la même portée mais des coûts différents (pi, mana, fatigue... et achat). Quelqu'un aurait-il fait des tests à ce niveau là ? J'avais l'intention d'en faire mais je n'ai pas encore eu le temps.
  3. Salaha Luvia

    Concours RP

    Jusqu'à quelle heure peut-on envoyer les récits?
  4. Tranduil, si je me permets de poster ce genre de message, c'est justement parce qu'il n'a pas répondu au MP (qu'il a pourtant bien lu). Et je lui offrais 20 fois le prix demandé ici... donc je pense avoir le droit de me poser des questions.
  5. Je souhaite toujours acheter 1 chemise usée, 1 bandeau usé, 1 bottes usées. Livraison sur Aqua, KM ou MZ... S'ils faut remplir certains critères pour commercer avec vous, ce serait bien de le préciser. Car là ça ressemble juste à de la publicité mensongère...
  6. Les mages ont 4 aptitudes de soin (que les autres n'ont pas). Ce sont ces 4 aptitudes qui créent la différence de prix. Sinon, si on regarde bien, les aptitudes "équivalentes" ont le même prix d'une classe à l'autre. Désarmement : Prix: 6.400 - Hallucinations : 6.400 Boule de givre : Prix: 22.000 - Foudre de mana : 22.000 Boule de feu : Prix: 51000 - Dégénérescence osseuse: 51.000 Perspicacité offensive : Prix: 2.700 - Résistance mineure : 2.700 Poudre aveuglante : Prix: 13.000, - Dégénérescence musculaire : 13.000 Châtiment de l'Unique : Prix: 27.000 - Cercle maléfique : 27.000 Connaissance de soi : Prix: 34.000 - Course maléfique : 34.000 Soif de victoire :Prix: 73.000 - Régénérescence : 73.000 Paix de l'Unique :Prix: 100.000 - Bulle de protection : 100.000 De plus, si on compte toutes les aptitudes, les nécromanciens ont accès à un boost que n'ont pas les mages et qui à THL vaut 86 000 PO. Donc cela réduit grandement l'écart. On est très loin des 150%. Avec cette nouvelle version du PvP, les mages ont un choix à faire entre soin/soutien et attaques. Ce qui parait logique. Soins et boosts mis à part, toutes les classes ont exactement le même nombres d'aptitudes (2 attaques de base, 1 attaque de zone, 3 attaques dégâts + effets et 5 aptitudes à effet). Les prix sont exactement les mêmes pour des aptitudes équivalentes. Comment faites-vous pour trouver des inégalités entre les classes ?
  7. Ton joyau brille comme un soleil, Scintillant de ses rayons bleus ciel. Il est la lumière qui guide mes pas, Le phare de mes nuits, mon aura. A tes côté, j'avance sans trembler. Ta présence éclaire mes pensées. De ton ombre tu me protèges, De mes soucis, tu m'allèges. Tu dois être un peu magique, Et moi surement romantique, Pour t'accorder tant d'importance. Mais c'est bien à toi que je pense. Voilà de nombreuses périodes, Que tu n'es plus à la mode. Pourtant nul diadème, nulle couronne, Ne ferait que je t'abandonne. Mon vieux chapeau, compagnon béni, Que l'Unique nous garde à jamais unis.
  8. Et dégénérescence osseuse ? Toutes les classes ont 6 attaques à dégâts : celle du tutoriel (inutilisée en PvP), celle a faible fatigue (explosion dégénrative pour toi), celle à forte fatigue (cercle maléfique), et 3 avec dégâts + effets.
  9. Salaha Luvia

    Parrainage

    Je souhaite également m'inscrire sur la liste.
  10. Bonjour, Quel serait le tarif pour : ... livrés à MZ ?
  11. Panda Man t'a donné l'explication : Augmenter ta dextérité diminue le temps entre deux recettes.
  12. Salaha Luvia

    Concours RP

    Cela veut dire qu'on devrait croire aveuglément en ton impartialité alors que tu doutes de celle de tout jury potentiel ? Ce serait peut-être mieux que les textes soient envoyés à un admin, non ?
  13. Mise à jour. Je ne cherche plus que les ressources bûcheron.
  14. Bonjour, Je recherche les ressources suivantes : - Morceaux de bambou x 6 - Aiguilles de sapin x 4 Je paie en pièces d'or ou en ressources herboristes (équivalent total, niveau 28 max). Merci de faire vos éventuelles propositions par MP. Bon après-midi à tous. Ps : pour des raisons de cohérence Rp, je n'échange pas avec des ennemis déclarés. Merci de votre compréhension.
  15. Bizarre cela fonctionne chez moi avec Chrome (version 24) sur le forum et sur le jeu.
  16. Bonjour, Suite à la mise à jour temporaire : J'aurais une petite question : qu'en est-il pour les joueurs sur connexion partagée ? Jusqu'à maintenant, le second joueur ne pouvait entrer dans la salle que 2h après que le premier soit sorti. Ce délai est-il réduit avec le changement d'horaires ?
  17. L'effet fragilité est plus efficace que l'effet brûlure qui se transforme le plus souvent en une immobilisation de la cible. Alors, à moins que la boule de feu ne fasse plus de dégâts que l'hypnose fragilisante, une inversion n'aura pour effet que d'affaiblir la magie des objets.
  18. Bonjour, Il m'est impossible de prendre mon "Bonus clic" aujourd'hui"hui. Sur Firefox comme sur Chrome, la publicité ne s'affiche pas. J'ai essayé à plusieurs reprises dans la journée, actualisé la page, vidé le cache de mes navigateurs... rien n'y fait.
  19. Au niveau bridage PvE, il y a quelques zones qui me posent problème : - forêt d'Irliscia niv. 200... les mages elfes sont assez costauds, sans parler des deux boss de la zone, - litoral irliscien niv. 250... il y a tout de même quelques monstres qui ont soit un haut niveau soit un nombre de vie conséquent. N'oublions pas non plus les tentes orcs et MZ qui sont déjà difficile à détruire sans bridage. - volcan oriental niv. 150... sauf erreur de ma part cette zone comprend la partie derrière les sables mouvants (présence de mante guerrière) et la grotte qui rejoint le marais (sirène des grottes, tristombre et cobraven). Tous les monstres cités sont équivalent à ceux du marais (ou présents sur les deux zones), donc logiquement on devrait avoir un bridage équivalent sur la zone. Plus globalement, je rejoins un peu la remarque d'Exoriel. Pourquoi ne pas se limiter à un bridage PvP ? Si je comprends parfaitement l'utilité de brider le niveau PvP pour permettre aux nouveaux joueurs de se développer et de rivaliser avec les anciens, j'ai plus de mal avec le bridage PvE. Tout d'abord cela nuit un peu à l'entraide entre THL et BL-ML. Ensuite cela crée une inégalité entre les joueurs ayant pu faire les quêtes avant bridage et ceux qui passent après. Enfin, ben je ne vois pas la raison de ce bridage tout simplement. Bien entendu, ce n'est que mon avis.
  20. Petit souci assez ennuyeux sur la carte de l'arche : La case à ma gauche n'est plus accessible, il ne reste qu'une case pour passer d'une carte à l'autre (et ce n'est pas celle à laquelle on s'attend ^^).
  21. Salaha Luvia

    Sheelah

    Bienvenue ici.
  22. La porte de l'auberge s'ouvre sur un vieil homme vouté. S'appuyant sur un bâton noueux, il s'avance vers le feu. Aussitôt les enfants accourent. Un jeune garçon approche un fauteuil de la cheminée. Le vieillard s'y assoit comme d'accoutumé. Alors les bambins prennent place tout autour de lui. « - Quelle histoire vas-tu nous raconter ce soir ? - Celle de l'ourse et de l'enfant. » Sur le conteur sont fixés dix paires d'yeux émerveillés. Tout au fond de leurs prunelles brillent déjà mille étoiles. « - Notre histoire commence un matin de Campana... Le ciel était couvert, l'atmosphère humide. Il pleuvait depuis trois jours déjà. Pas la moindre éclaircie n'était visible à l'horizon. Jax était debout près de la fenêtre. Il contemplait avec envie les deux renards qui courraient dans le jardin. Il aurait tant aimé aller les rejoindre. Ce devait être amusant de courir ainsi, de sauter dans les flaques et jouer avec les feuilles. Si seulement sa maman n'était pas si peureuse. « Ce n'est pas un temps à mettre le nez dehors, tu vas tomber malade. » Malade ? Et quelle importance ? Il avait été malade une fois. Son nez coulait et il n'arrêtait pas de faire « atchoum ». Ce n'était pas bien grave. C'était vite passé, il n'avait pas eu mal. C'est tout juste s'il s'en souvenait. Il s'en moquait d'être à nouveau malade, s'il pouvait aller jouer dehors avec Truffe et Chaussette. Il s'approcha de la porte, posa la main sur la poignée... « - Jax, que fais-tu ? - Maman, s'il-te-plait. Je m'ennuie tellement. - Non. Si tu sors, tu vas attraper froid. Viens plutôt m'aider à préparer le repas. - Mais, papa est dehors lui. - Ton père travaille, c'est différent. Qui s'occuperait des réserves de bois si les bûcherons restaient chez eux à la première pluie venue ? - Mais... - Cela suffit ! » Le garçon fit la moue mais obtempéra. Le soir venu, il tenta sa chance avec son père. « - Papa, pourquoi je ne peux jamais aller jouer dehors ? - N'es-tu pas bien dedans ? Assis au chaud, près du feu ? - Non, on s'ennuie à la maison. J'aimerais tellement retourner jouer dans les bois. C'est beaucoup plus marrant. - Bon. Je vais te proposer un marché. J'ai prévu d'aller à la chasse dans deux jours. Si tu es sage, je t'emmènerais avec moi. - C'est vrai ? Vrai de vrai ? - Oui. Mais jusque là, tu restes sagement à la maison, d'accord ? » Le petit garçon sauta au cou de son père. Par un bisou, le marché fut conclu. Bien plus tard, alors que Jax dormait, ses parents veillaient encore. « - Tu es sûr que c'est une bonne idée ? - Ne t'inquiète pas, je veillerai sur lui. - Et qui veillera sur toi ? - Ellissa, tu t'inquiètes toujours trop. Nous n'avons plus vu trace de ce grizzli. Il doit être loin à l'heure qu'il est. Peut-être même a-t-il commencé à hiberner. Ne te fais pas de souci. » Il en fallait bien plus pour rassurer une mère, mais elle n'insista pas. Le jour de la chasse vint finalement. Hork troqua sa hache contre l'arc que lui avait offert son père le jour de ses dix ans. Ainsi le voulait la tradition de sa famille... rôdeur de père en fils. Dans deux ans, il offrirait à Jax un arc semblable. Il était temps qu'il assiste à sa première chasse. « - Tu es prêt ? - Oui ! » Ellissa regarda ses deux amours s'éloigner depuis le pas de la porte. Un étrange pressentiment l'habitait. Les deux silhouettes disparurent bientôt sous les conifères. « - Dis papa, pourquoi maman a-t-elle si peur des bois ? » Ils marchaient depuis moins d'une heure. La forêt allait s'épaississant autour d'eux. Le chemin disparaissait sous la mousse. Hork s'arrêta pour regarder son fils. C'est vrai qu'il avait grandi. « - Pourquoi penses-tu qu'elle a peur ? - Et bien, elle ne veut pas que j'aille dehors. Et puis, elle regarde toujours par la fenêtre quand tu n'es pas là. Je crois qu'elle a peur de la forêt. C'est depuis que tante Esmé est venue nous voir... - Hum. Bon, je pense que tu es assez grand pour savoir. » Posant la main sur l'épaule du petit curieux, il reprit d'un ton sérieux : « - Il y a six jours ton oncle a été attaqué par un grizzli. Il n'a qu'une blessure légère à l'épaule mais l'animal court toujours. Ta mère a peur qu'il ne vienne rôder près de chez nous. Voilà pourquoi elle ne te laisse plus jouer dehors. - Grand-père disait toujours que les ours ne sont pas méchants. Qu'ils sont les frères des rôdeurs. - Les grizzlis sont dangereux, Jax. Il faut être très prudent. Tu me promets de toujours faire attention ? - Oui, papa. Dis, c'est pour ça que maman était triste ce matin ? - Oui. Mais cet animal doit être loin maintenant. N'aie pas peur, je suis là. - Je sais, papa. - Bien, maintenant, silence. La horde ne doit plus être loin. » Ils reprirent leur marche à un rythme plus modéré. Hork avait appris à son fils à se déplacer en silence dans les bois. Le petit était doué. Même les feuilles ne bruissaient pas à son passage. Pour peu qu'il se débrouille avec un arc, il serait un bon rôdeur. Père et fils avancèrent ainsi une centaine de mètres. Comme leurs oreilles s'habituaient au silence, ils perçurent les bruits de la forêt. Là, un renard venait de se faufiler à travers un taillis. Ici, un oiseau prenait son envol. Plus loin, un écureuil s'élançait dans les branches. Jax adorait tous ces bruits. La forêt l'émerveillait et il rêvait de se fondre en elle. Son père s'arrêta soudain. Il plaça un doigt devant ses lèvres. Puis, il porta la main à son oreille. L'enfant écouta. Le bruit de l'eau lui parvint comme un murmure lointain. En se concentrant, il réussit à l'entendre distinctement. Ils approchaient d'une rivière. Les cerfs venaient souvent s'y désaltérer. La chasse commençait. Comme pour confirmer les conclusions de son fils, Hork sortit une flèche de son carquois et l'encocha. Il tira sur la corde sans la tendre complètement, puis reprit sa marche, plus discret que jamais. Jax lui emboîta le pas, avide d'expériences nouvelles. Une centaine de pas, une éternité pour un petit garçon. Sa patience était à rude épreuve. La chasse était-elle toujours aussi lente ? Son père s'immobilisa enfin. Lentement, il posa un genou à terre. Dissimulé derrière un fourré, il banda complètement son arc. La rivière était là, courant entre les berges vertes. Il se tenait de l'autre côté... un cerf majestueux. Son pelage était brun foncé. Ses bois étaient longs comme un bras d'homme. Immobile au bord de l'eau, il émanait de lui une véritable noblesse. Quand la flèche siffla, il tourna la tête vers eux. Un instant, l'espace d'une seconde, Jax perçut son regard. Il n'y vit pas la moindre peur, juste de la résignation. Alors quelque chose se brisa en son cœur. « - Viens. » Son père s'était levé et se dirigeait vers sa proie, morte. Il s'agenouilla près de l'animal. Il murmura quelques mots avant de retirer la flèche du corps encore chaud. « - Qu'as-tu dit ? - Un vieux poème elfe... ton grand-père me l'a appris. Je ne saurais te le traduire, mais il rend hommage à l'adversaire vaincu. C'est une tradition. - Le cerf était ton adversaire ? - Oui. Un noble adversaire avec qui je dois lutter souvent. - Pourquoi ? - Parce qu'il faut bien manger. - Papa... - Oui ? - Je n'aime pas la chasse. » Un sourire compatissant sur les lèvres, Hork se baissa pour ramasser la carcasse. Il avait été à la place de son fils un jour. Même s'il avait du mal à s'en rappeler maintenant. C'était un grand cerf. Ils auraient de la viande pour une période au moins. A l'approche de la saison froide c'était un cadeau. « - Fimine soit louée pour ce présent. » Alors qu'il se relevait, un grognement s'éleva derrière lui. Il eut tout juste le temps de se retourner. Le grizzli était sur lui. Une bête de trois mètres de haut. « Cours Jax ! » La patte de l'animal frappa l'homme à la tête. Le chasseur s'effondra, inconscient. « Papa ! » Le grizzli se tourna vers l'enfant. Terrifié, Jax s'élança dans les bois sans réfléchir. Persuadé que son père était mort, il courut pour sa vie. Les larmes brouillaient ses yeux, son souffle était court. Il courrait encore. Il avait froid, partout. Son cœur était glacé. Il courrait toujours. Ses jambes lui faisaient mal. Il ne devait pas s'arrêter. Il ne savait plus où il allait. Il était perdu dans les bois, la nuit allait tomber. S'il s'arrêtait le grizzli le dévorerait. Il devait courir, plus vite, plus loin... Il s'effondra, à bout de force. Quand Jax rouvrit les yeux, il se trouvait au pied d'un sapin. Le noir régnait autour de lui. La lueur des lunes parvenait tout juste à percer l'épaisse forêt. Quelques halos de lumière éclairaient de ci de là un rocher, un buisson, un tronc... Ce n'était pas assez pour se déplacer. Encore moins pour se repérer. Il s'assit et se blottit contre l'arbre. « Ne pas bouger, attendre les secours. Mais quel secours... » Il étouffa un sanglot comme lui revenait la vision de son père allongé au sol. Les bruits se multipliaient autour de lui. Les sons anodins de jour devenaient terrifiants de nuit. Un oiseau de passage, un renard en chasse, le vent dans les arbres... « - Fimine aide moi... » Un buisson bougea près de lui. L'ombre d'une immense tête se dessina dans les branchages. « - Non, pitié... » Jax s'évanouit. L'ours s'approcha de la créature. Il la renifla. Un grognement lui échappa. Son instinct lui criait « danger », « ennemi ». Pourtant, l'être était si petit. Il en fit le tour. Pas d'arme. Il le bouscula du bout de la patte. Pas de mouvement. Mort ? Non, ça respirait encore. Le corps frissonna. C'était petit, frêle, vivant et ça avait froid. Il sentit à nouveau. L'odeur se teinta d'un parfum plus familier. L'ours était une ourse. Elle avait été une mère, avant que les chasseurs ne lui prennent son petit. Les chasseurs comme celui qui avait voulu voler sa proie un peu plus tôt. Elle regarda l'enfant. Si elle le laissait là, il allait mourir. Elle l'attrapa et le plaça sur son dos. La grotte n'était pas loin. La charge était minime pour une ourse de sa taille. Elle fut bien vite chez elle. Elle posa le petit aussi délicatement qu'elle put. Le sol était de terre. Assez confortable pour un ursidé, il devait être rude pour un humain. Soucieuse du bien être de son invité, elle lui aménagea un lit de branchages. Puis, elle partit pêcher. Elle devait encore prendre du poids avant le long sommeil de la saison froide, et son invité aurait surement faim à son réveil. Quand Jax ouvrit les yeux, il faisait jour au dehors. Il était allongé sur un lit de branchages au fond d'une grotte. L'entrée de la caverne était assez grande pour laisser passer la lumière des soleils. Dans la pénombre, l'enfant distingua une source d'eau à quelques pas de lui. Un ruisseau coulait là, sortant de la paroi rocheuse pour donner naissance à un petit bassin. Il avait soif, il n'avait rien bu depuis des heures. S'il ignorait ce qu'il faisait là, il aurait tout le temps d'y réfléchir une fois désaltéré. Il se leva donc. Tout du moins, il essaya. Une vive douleur à la cheville le retint. Il s'assit, puis doucement retira sa botte. Sa cheville avait pris une couleur bleu-mauve. Libérée de la pression du soulier, elle enfla rapidement. Il se souvenait vaguement de sa course effrénée de la veille. Il avait du se faire une entorse. Comment allait-il rentrer chez lui maintenant ? Où était-il d'ailleurs ? Et... Un sanglot lui échappa comme l'image de son père inconscient lui revenait. « - Non, ce n'est pas possible... il ne peut pas... être... » Jax porta la main sur sa bouche comme pour s'empêcher de prononcer la suite. Il était seul, en un lieu inconnu. Il ignorait si son père était encore en vie. Il ne savait pas ce que serait demain, si seulement demain était. Il était perdu, blessé, assoiffé... « - Boire, je dois d'abord boire. Grand-père disait toujours, si tu es perdu, commence par chercher une source d'eau. » Luttant contre le désespoir qui lui serrait le ventre, il rampa jusqu'au bassin. L'eau était fraîche, revigorante. Il s'y abreuva longuement. « - Ensuite, soigner ses blessures... mais je n'ai pas d'herbes. » Il se souvint avoir perdu sa besace pendant sa course. Il ne lui restait que le petit canif qu'il portait toujours à la ceinture. Il était capable de reconnaitre les plantes médicinales. Son grand-père le lui avait appris avant de partir pour le dernier voyage. Mais comment allait-il les trouver s'il ne pouvait marcher ? « - De la nourriture et un endroit où s'abriter. Au moins j'ai déjà le second. » Il regarda le lit de branchages sur lequel il s'était réveillé. Un tel amas de branches n'avait rien à faire dans une grotte. Quelqu'un avait du le fabriquer. Quelqu'un qui l'avait déposé là. Quelqu'un qui allait bien finir par revenir. Quelqu'un qui... était peut-être son père. L'espace d'un fol instant, Jax se mit à rêver. Son père n'était pas inconscient. Il était juste tombé. Mais il s'était relevé. Il avait vaincu l'ours, puis il était parti à sa recherche. Il l'avait trouvé dans les bois et l'avait amené ici pour le soigner. Oui, Hork ne devait pas être loin. Il reviendrait bientôt le chercher et ils rentreraient chez eux. Sa mère les attendrait sur le pas de la porte, inquiète comme toujours. Il revoyait déjà la petite chaumière au milieu de la clairière, à l'orée des bois. De la fumée sortait par la cheminée. Sur le feu mijotait un bon repas. « GrrrreumUnf » Jax releva la tête. Une ombre se tenait à l'entrée de la caverne. Une silhouette massive qui n'avait rien d'humain... L'ourse s'approcha de son hôte. C'était réveillé. Ça avait bougé jusqu'à l'eau. Ça devait avoir faim aussi. Elle jeta à ses pieds les deux poissons qu'elle avait ramenés. Ça la regarda bizarrement. Ça avait peur. Elle le sentait. « Grumph ? » Elle pencha la tête sur le côté. Ça n'avait pas l'air de comprendre. Elle s'avança un peu plus, poussa le poisson du bout de la truffe. Ça recula, terrorisé. Ça sortit quelque chose. Un objet brillant... Le grizzli était revenu. Il était là pour lui. Jax tremblait de peur. Que pouvait-il faire ? Ce monstre avait attaqué son père, et maintenant il allait le tuer, lui. Il recula jusqu'à toucher la paroi rocheuse. Sa cheville lui faisait horriblement mal. Il était piégé, il ne pouvait pas fuir. En désespoir de cause, il sortit son canif. Il était fils de rôdeur, homme des bois, il ne se laisserait pas faire ! Ça avait peur. Ça transpirait la peur. C'était fragile, et menaçant à la fois. Les humains étaient si étranges. Elle aurait pu le réduire en pièces d'un seul coup de pattes. Mais ça n'était qu'un petit. Elle recula. Ça la regarda bizarrement. Ça avait l'air de comprendre. Le grizzli reculait. Jax regarda son petit couteau dans sa main serrée. Un tel animal ne pouvait avoir peur d'une si petite arme. Puis il vit le poisson. La bête l'avait posé devant lui. Était-ce pour lui ? « - Ce n'est pas possible. » L'ourse s'était assise. Leurs regards se croisèrent. Une seconde, un instant d'éternité. Ils se comprirent enfin. Les jours passèrent, la saison froide vint. La neige recouvra la forêt de son blanc manteau. Jax reprit vite des forces. L'ourse lui apportait de quoi se nourrir. Plus étonnant encore, elle lui ramena des racines d'Arnica. Il en fit un pansement pour sa cheville et peu à peu l'inflammation se résorba. A l'abri dans la caverne, il passait ses journées à regarder au dehors. Il ignorait ce qui était arrivé à son père. Était-ce le même grizzli qui les avait attaqués, et qui maintenant prenait soin de lui ? Parfois il l'espérait. Il se disait qu'un être si gentil ne pouvait pas tuer un homme. Sans cesse les leçons de son grand-père résonnaient en sa mémoire. Il disait que les ours avaient une âme eux aussi. Il se souvenait de cette histoire qu'il racontait toujours... « - J'ai parlé avec un d'eux une fois. J'avais tué un cerf sur son territoire. Il n'était pas content, je peux te l'affirmer. Il était debout devant moi, gueule ouverte. J'ai cru qu'il allait me tuer. - Qu'as-tu fait grand-père ? Tu as attaqué le premier ? - Non. Nos regards se sont croisés et j'ai compris. C'était son territoire, sa proie. Alors, j'ai reculé et je suis parti. Il m'a laissé en paix. Les ours sont nos frères, nous devons apprendre à vivre avec eux. » Son père était intervenu alors. Qu'avait-il dit ? Ah oui... « - Arrête avec tes bêtises papa. Le petit a passé l'âge d'écouter ces contes de bonnes femmes. Il ne deviendra jamais un homme si tu le berces d'illusions. Les grizzlis sont dangereux. Un jour, Jax devra les combattre lui aussi. » Pourtant, l'ourse qui partageait sa grotte avec lui n'avait rien de méchant. Elle était si douce, si gentille. Sans elle, lui aussi serait parti pour le dernier voyage. Son père pouvait-il se tromper ? Et où était-il maintenant ? Les journées se succédaient et se ressemblaient. Jax ne trouvait pas de réponse à ses questions. Plus d'une période avait du s'écouler quand, un soir, l'ourse vint le réveiller. Elle le poussa gentiment du bout de la patte jusqu'à ce qu'il ouvre les yeux. Alors elle s'exclama : « - Debout petit homme. » Il se redressa en un sursaut. « - Mais... tu parles !? Pourquoi n'as-tu rien dis jusque là ? - Aujourd'hui est un jour spécial », répondit l'ourse. L'enfant la regarda, hébété. Elle esquissa ce qui ressemblait fort à un sourire... un sourire d'ours. « - C'est Noí«l mon petit, le jour où tout devient possible. Viens avec moi. » Ils sortirent de la caverne. Alors l'ourse invita l'enfant à monter sur son dos. Ensemble ils s'élancèrent à travers la forêt. Ils parcoururent des milles et des milles. La neige défilait sous les pattes massives de l'animal. Elle courrait si vite qu'elle semblait voler. Défiant le vent, elle gagna rapidement la petite clairière à l'orée des bois. La nuit était sombre, les étoiles discrètes, mais la petite maison demeurait visible. Du toit blanc s'élevait de la fumée et les fenêtres étaient éclairées. « - C'est... c'est chez moi... - J'espère bien. Je n'aimerais pas avoir à courir comme ça plus longtemps. - Tu, tu crois que mes parents sont là ? - Il n'y a qu'une façon de le savoir, petit. » L'enfant descendit du dos de l'ourse et fit deux pas, avant de s'arrêter. Les souhaits pouvaient-ils vraiment se réaliser ? L'animal le poussa d'un léger coup de tête. Devant eux, la porte de la maison s'ouvrit sur une large silhouette. Un arc à la main, l'homme scrutait l'obscurité. « - Allez, ils t'attendent. » L'enfant se retourna une dernière fois. Il passa ses bras autour du cou de l'ourse, et l'étreignit de tout son cœur. « Merci », murmura-t-il, avant de s'élancer vers son père. Jax retrouva les siens cette nuit-là. Toutefois, au fond de son cœur les paroles de son grand-père étaient devenues certitude. « Les ours sont les frères des rôdeurs. Nous sommes semblables. Apprends à les comprendre, et tu n'auras jamais rien à craindre d'eux. » Dans l'auberge, le silence s'est fait. Les enfants regardent le conteur, les larmes aux yeux, le sourire aux lèvres. « - Alors Jax est finalement rentré chez lui ? - Il semblerait. - Il a eu beaucoup de chance tout de même. - De la chance ? Non, je ne crois pas. Pour qu'une chose se réalise, il faut y croire très fort. - Alors c'est juste parce qu'il le voulait qu'il est rentré ? - Peut-être, peut-être pas. Qu'en pensez-vous ? » Les enfants se regardent, hésitants. Puis, une petite fille qui ne doit pas avoir plus de sept ans se lève. Elle se dandine un moment, semblant réfléchir. Enfin, elle s'exclame : « - A Noí«l, tout devient possible ! C'est l'ours qui l'a dit. » Autour d'eux les adultes éclatent de rire. Mais dans son cœur la petite fille ne doute plus. Tous les rêves peuvent se réaliser, si on y croit vraiment.
  23. Oh ! Ai-je l'air d'avoir l'âge d'être mère !? Tiens, pour la peine je m'offre un ours de neige : Et une belle rôdeuse enneigée par inadvertance... dommage collatéral, désolée.
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