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Terre des Éléments

Hagiographie


Yuwena
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HRP : Puisque je n'ai que peu de temps pour la suite des chroniques, voici un texte plus anciens que j'ai vite adapté au BG de TDE. Les Elfes y ressemblent plus aux gens du Moyen-Âge qu'au peuple aux oreilles pointus, il s'agit en effet d'un exercice de hagiographie (biographie d'un saint, ici fictif). Ceci dit, cela ne va pas tout à fait à l'encontre du fondateur du genre, Tolkien puisait son inspiration dans les légendes médiévales.

Des origines elfiques de Yùwéna

Lorsque Falen du pays aéride épousa la damoiselle Andelle, ce fut d’après les rites de son peuple : les Walanfilaya, les Elfes de la steppe. Falen prenait la main d’une fille de noble descendance, d’une lignée ancienne et révérée qui pourtant n’avait gardé d’antan que l’éclat d’un grand nom, mais ni l’argent, ni le pouvoir ancestrales. Nonobstant cet appauvrissement, la fierté de cette maison commandait la conversion de Falen à la religion des Walanfilaya et son ascension, nominale pour le moins, au titre de Môild c’est-à-dire de chevalier. Falen aux yeux jaunes, pris donc le nom elfique de Yùv. Il n’était plus dès lors un Aéride des hautes montagne, mais le chevalier de quelque rocher proche du siège familiale des parents de sa bien-aimée Andelle. Tout ce théâtre lui semblait ridicule, le faste, le pompe, le luxe n’existaient plus que les discours ampoulés d’Elfes qui confondaient amour-propre et arrogance. Sa fiancée lui rappelait à chaque occasion de supporter cette farce, pour que bientôt elle puisse le suivre dans son pays et y vivre en quiétude. En effet, Yùv et Andelle vécurent des jours simples dans la ville de Suspensia et oublièrent bien vite la vie poussiéreuse qui étouffait Andelle. La steppe et ses habitants oublièrent bien vite l’expatriée, le venin des reproches de trahison à son sang n’y était pas pour rien. Finalement, Yùv à sa mort fut enterré selon les coutumes de son peuple natal, d’après lesquels sa famille avait vécut sans se préoccuper de gentilhommerie à la mode de Elfes. Voici pourtant pour les cœurs curieux le conte du comté d’Eauclaire.

L’histoire de la famille Aviyù, d’Eauclaire dans notre langue, remonte aux premiers siècles de notre Grâce, quand Ste Èshnadira fuit son pays natal pour le pays de Walanfil. Pendant longtemps elle traversa une plaine déserte et balayée par le vent, l'été venu elle ne trouva plus d'eau. Elle grimpa alors sur la seule colline pour scruter les environs. Assoiffée, elle fit une pause sur un rocher, sans avoir aperçu aucune source que les soleils n'aie tarit. Elle pria donc le Seigneur de raisonner les Tyrans des Cieux. Sa prière fut entendue et un rayon de l'astre diurne jaune vint se planter devant elle. Sans hésiter Èshnadira le brisa à la taille d'un grand bâton et s'en servit pour déplacer le rocher. Un jet d'eau jaillit ! À sa suite, un ruisseau brun et malodorant se fraya un chemin vers la plaine. Èshnadira enfonça le rayon de soleil dans le ru, sa lumière clarifia et lava l'eau jusqu'à ce qu'elle soit plus limpide que du cristal. N'oubliant pas de louer le Seigneur, Èshnadira bu à grande gorgée. C'était le meilleur liquide qu'aient jamais touchée ses lèvres. Il était si froid, car venant des profondeurs de la terre, que malgré la chaleur estivale Èshnadira frissonnait un peu. Elle décida de s'allonger pour se reposer des derniers jours de marche sans répit. Le bâton posé à côté d'elle fit un arc de lumière par-dessus son corps, pour former une couverture scintillante et tiède.

Le soir venu, le berger de l'autre côté de la colline vit du sommet une chose luisante. En s'en approchant, il la prit pour une étoffe d'or pur. Il entreprit de la voler, tirant son couteau prêt à égorger sa détentrice, si elle se réveillait. Le rayon de soleil cependant protégeait la juste et ne voulait se donner à l'infâme. Il brûla la main du voleur et brilla si fort pendant un instant qu'il perdit la vue. Ses cris de douleur et l'éclair intense réveillèrent Èshnadira. Elle vit le berger plonger son moignon dans l'eau du ruisseau pour le rafraîchir. De l'autre main, il se frottait les yeux, croyant probablement à une cécité passagère. Èshnadira se leva et s'appuyant toute droite sur le rayon de soleil récita les mots du Dieu Créateur sur le vol, aussi bien que ceux sur le pardon et le repentir. Le berger était un adorateur des quatre divinités, il s'enfuit au village de tentes de ce qu'il croyait être un mauvais esprit.

À l'aube, des Elfes de sa tribu vinrent vérifier les dires du berger. Lorsqu'ils découvrirent le ruisseau à l'eau pure, ils surent que ce ne pouvait être l'œuvre d'un esprit malveillant. Èshnadira les salua et à leur demande fit récit des évènements de la veille. Ils reconnurent alors la force et la justice de Dieu. Èshnadira leur raconta comment notre Créateur fut trahi et comment ceux qui ne le reconnaissent pas prolongent sa peine. Avec l'eau du ruisseau elle les baptisa tous au nom de Sa Sainte Vision. Le premier fut Zèldassar un jeune et riche guerrier.

Le berger entretemps avait entretenu le chef de la tribu qui avait rassemblé des hommes armés et deux druides pour combattre le mauvais esprit. Les Elfes baptisés prirent la défense d'Èshnadira, mais ne purent les raisonner. Le rayon de soleil s'était refroidi continuellement jusqu’à devenir un simple bâton de cornouiller.* Sans arme, les nouveaux croyants ne purent résister longtemps à la colère des païens. Ils furent fait prisonniers. Èshnadira fut condamnée à mort pour punir les blessures du berger et la disparition des moutons égarés pendant la nuit. Elle passa la nuit en prière entourée par ceux qu'elle avait convertis. Èshnadira n'appréhendait pas la mort, certaine que son âme monterait au paradis. Elle partagea ses maigres possessions, faisant don notamment de son Histoire de l’Origine et d'un petit reliquaire.

Le lendemain au milieu du jour, Èshnadira fut posée sur un grill. Les quatre soleils du haut de leur trône s’apprêtaient à occire la martyre. Le Seigneur envoya aussitôt une pluie torrentielle qui devait encore durer plusieurs jours. Les rayons des soleils furent alors remplacés par de longues aiguilles ardentes qui libèrent l'âme d'Èshnadira. Les Elfes baptisés furent obligés à assister au spectacle sanglant. Leur foi n'en fut qu'affermie. Ils se jurèrent de remplacer cette barbarie païenne par la justice et la miséricorde divine. Quand la sainte femme ne put plus être sauvée, les gardes relâchèrent leur emprise. Zèldassar parvint à se libérer et se précipita sur la grande colonne de bois sur la place entre les tentes. Il renversa ce qui était sensé servir de pilier au ciel. Personne ne l'en empêcha car tous était trop ébahis pour agir. Ils attendaient que le voûte céleste leur tombe sur la tête ou que la foudre punisse le mécréant. Mais rien ! Zèldassar prêcha alors de renier les dieux élémentaires impuissants et inutiles. L'Unique leur avait offert la pluie tant espérée, aucune de leur idole n'avait accédé à leurs prières. Les païens durent le reconnaître. Quelques-uns seulement persistèrent dans leur tort. Au bout de trois jours, toutes les idoles de bois furent rassemblées et jetées dans le ruisseau limpide, gonflé par l'eau de pluie. Ceux qui ne voulurent toujours pas se faire baptiser furent chassés.

Zèldassar fut choisi comme nouveau chef. Il fit construire une chapelle de bois sur la colline qui pris le nom d'Eauclaire. Èshnadira y fut enterrée sous l'autel. Par la suite cette chapelle fut remplacée par une église de pierre. Les Elfes se sédentarisèrent et les bergers et chasseurs devinrent des cultivateur. Pour ce protéger des païens belliqueux jusqu'à l’heure de leur conversion, un fort fut bâti au sommet de cette même colline. Zèldassar y résidait. Il prit Ste Èshnadira comme patronne et protectrice. En son honneur, il choisit un blason d'argent – dont la blancheur rappelait la pureté et l'innocence d'Èshnadira – paré d'une fasce de gueules qui évoquait le sang de la martyre et paré au cœur d'un soleil.

Sainte Èshnadira est invoquée pour que la pluie arrive au bon moment. Elle fait en sorte que la pluie ne gâche pas les récoltes avant qu'elle ne soit rentrée mais ne tarde pas trop pour éviter la sécheresse.

* Note sur le bois de cornouiller : Simple comparé à un prodigieux rayon de soleil, cela reste tout de même le bois le plus dur à pousser en Europe, il ne flotte pas tant il est lourd.

Sur les noms :

Èshnadira : celle que la lumière protège

Zèldassar : épée de loup

Falen : probablement faucon en langage Aéride

Yùv : faucon

Walanfil : de vert, pays et vent = la steppe

Môild : grand cœur, le moindre des titre nobiliaires

Défense contre les accusations de blasphème : le dieu Unique de TdE n'est pas un dieu de lumière, il faut prendre cela au sens figuré de vérité, clarté d'esprit, trouver la voix et vision, tout comme le païen rendu aveugle. L'Histoire de l'Origine est dite de tradition orale... sur la terre des éléments, la steppe qui est le lieu de cette action n'en fait pas partie (elle n'apparaît pas sur la carte du monde) et j'ai décidé que là-bas on avait une Bible :p

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