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Terre des Éléments

Soins sablés


Sheelah
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Sans bruit, je lance sur lui sort de soin après sort de soin. Le mur dans mon dos m'aide à ne pas tomber sous la fatigue que je ressens parfois, à le soigner trop vite. Mais je n'y peux rien, la moindre réplique des squelettes pourrait le tuer, s'il n'était pas si agile, alors je veille. Je ne laisse pas le temps aux blessures qui se forment sur sa peau de saigner, au sang de goutter sur le sable chaud.
Nous ne discutons presque pas, concentrés sur la tâche.
A peine quelques paroles, un peu plus tôt, sur la rumeur qui court à Melrath Zorac, à propos des chauves-souris. Nous irons ensemble a-t-il dit, nous sommes un clan.
 
En attendant, il se bat, et je le soigne. Encore et encore. Par deux fois, j'ai cru qu'il allait mourir sous mes yeux sans que je ne puisse y faire grand-chose. Par deux fois, j'ai dû puiser dans mes ressources pour repousser la mort qui menaçait de s'abattre sur lui, fermer les blessures conséquentes par lesquelles s'enfuyait sa vie.
 
Plus je le soigne et plus mes jambes flageoles. Ma fatigue est ininterrompue. L'autre jour pourtant, j'avais réussi à le soigner aussi longtemps, et à tenir debout ensuite. Mais l'autre jour, je n'avais rien fait d'autre de la journée, gardant mes forces afin de le soigner. 
Je ne pensais pas revenir à Til'Ra ce soir. J'aurais sans doute pu décliner, lui proposer d'attendre. J'aurais pu oui, mais je ne le voulais pas. J'appréciais ces moments où nous n'étions que tous les deux, même si le Dîn restait en toute circonstance concentré sur les tâches qu'il avait à accomplir. 
Malgré tout, à travers cette application légèrement indifférente perçaient parfois quelques signes d'attention.
 
Les foulards qu'il cherchait enfin entre ses mains, je le laisse finir et me dirige lentement vers l'auberge. Le début du trajet est éprouvant mais, grâce aux murs encore debout, je peux avancer. Lentement, parfois avec douleur tant mes muscles se crispent. 
Bientôt, je sens que je ne peux plus avancer. Je n'en ai plus la force depuis quelques pas, et c'est maintenant le courage qui me laisse. Je me laisse tomber à genoux sur le sable, voûtée, et ferme les yeux, brûlant d'envie de rester là et de dormir. Mais les brigands ne sont assez aimables pour me laisser me reposer tranquillement. Je les entends qui s'approchent, mais qu'y faire ? Qu'ils viennent donc et me dépouillent... 
 
Mais rien ne vient, à part le Dîn. En le sentant à côté de moi, je me redresse un peu afin de l'observer. Il est en train de faire je ne sais quoi avec les foulards que nous avons réussi à trouver. Ce doit être une chose très menaçante puisque les brigands se sont éloignés sans rien dire. Je regarde ses mains agiles, fascinée. 
 
Je me doute qu'il ne va pas me laisser ici alors qu'il voit, qu'il sait que je n'en peux plus. Mais de là à l'imaginer me portant... Non, ça, je n'y arrive pas. Pourtant, ça devrait être bien, d'être dans ses bras...
 
Comme à son habitude, le Dîn remet mes idées en place avec rapidité. D'un geste, il étend les foulards qu'il a noué les uns avec les autres, puis il me saisit et me pose dessus avant de tirer sur les foulards, me tractant ainsi sans peine. Je trouve la méthode, certes pratique, mais un brin désagréable pour moi. Enfin, au moins me ramène-t-il...
 
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