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Terre des Éléments

Froideur en vol


Sheelah
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Le Dîn m'avait suivi sans trop de questions ni de résistance. Certes, au début, ma main pouvait passer pour une obligation, mais je ne pensais pas que le Dîn était le genre de personne que l'on oblige d'une quelconque manière à faire quelque chose qu'il ne voulait pas. 

 
Si la fougue liée à ma proposition m'avait fait lui saisir la main, je n'en étais pas moins restée perplexe, tant devant mon geste que devant son absence de réaction. A peine avais-je réalisé mon geste que je m'étais crispée légèrement, dans l'attente de son emportement, ou quelque chose comme ça. Ou peut-être plutôt une grimace de sa part avant d'enlever sa main de la mienne. 
 
Mais rien. Il s'était laissé entraîner et je n'y avais plus pensé, me contentant de l'emporter vers la sortie. 
 
La forêt d'Irliscia était grande et, tout en devisant avec le Dîn, je ne cessais de réfléchir à quel arbre pourrait nous faire voler. Je ne la connaissais pas entièrement, et il avait des envies particulières. Envies qui me parlaient. 
 
La plupart du temps, n'importe quel arbre convenait. Mais ce n'était pas « la plupart du temps ». Cela allait être mon premier vol avec quelqu'un. Enfin, avec lui. 
 
Cette histoire ne devait pas avoir la même importance pour lui que pour moi, mais ça ne serait pas la première fois qu'une telle différence d'attente existait. 
 
La description de l'arbre dans lequel il voulait aller voler me rappelait quelque chose. Il me semblait avoir déjà vu un arbre tel que celui-ci. Je stoppais, presque net et, sourcils froncés, me mis à réfléchir à l'endroit où j'avais pu voir un tel arbre.
 
Etait-ce avec Kaimi, lors d'une de nos promenades ? 
 
Non... C'était lors de mes balades solitaires que je l'avais découvert, puis lors de ma balade avec le guerrier que je m'étais vraiment approchée de l'arbre. Je l'avais amené là-bas pour lui montrer un petit coin tranquille, où il pourrait s'isoler des autres. 
 
L'idée de pouvoir à présent y voler faisait monter en moi une certaine excitation, que je n'arrivais pas à cacher. 
 
De nouveau, je l'entrainais avec moi, nous faisant aller vers l'entrée de la forêt, sans y entrer forcément. Je marchais avec rapidité et le plus de discrétion possible, ne voulant pas que quelqu'un nous suive là-bas. 
 
Je n'avais plus envie de parler, juste d'arriver rapidement là-bas, et de voir sa réaction à la vue de l'arbre.
 
 
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Guest Elessar Dîn

Toutes les ères débutent avec de simples rumeurs. Deux prêcheurs, apparemment inoffensifs, qui sont venus faire l'étalage du dogme de Niue. Cette nouvelle a traversé les déserts, les monts et même les mers, et chaque jour davantage de curieux se sont joints à la foule de badauds qui buvaient les paroles des prêcheurs. Devant tant d'empressement, les autorités diverses, toutes versées dans le culte des éléments, ont décidé d'un commun accord d'interdire l'accès de la ville à ces prêcheurs, supposés dangereux. Tout ceci s'est passé il y a quelques mois, et maintenant... Je ne peux qu'être heureux de vivre un tel développement. Le dogme de Niue progresse à une bonne vitesse, et de plus en plus de convertis désirent prêter les vœux des Sentinelles. Le Temple, jadis en ruines, est presque entièrement opérationnel, aujourd'hui. Je ne suis pas surpris d'une telle avancée : notre cause est juste, et dirigée d'une main sûre et convaincue, celle du Commandeur.

 

Ce soir, cependant, je me suis permis un moment de repos. Même si toutes mes aventures et les expériences auxquelles j'ai été confronté, tout au long de mon existence de chasseur, ont fait de moi quelque chose de différent, je n'en reste pas moins un homme. Avec des désirs, des sentiments. Si refoulés soient-ils, il arrive qu'ils prennent le dessus. Et alors l'homme reprend le contrôle de l'être étrange qu'est le Dîn, abandonnant ainsi le précepte maître de l'assassin, ne jamais se détourner de sa mission. Mais parfois, ce rejet de ma condition me permet de me ressourcer, de voir avec des yeux nouveaux le monde qui m'entoure. Même si, finalement, je sais bien que c'est temporaire, qu'il adviendra bien un moment, dans cette soirée de détente, où l'assassin reprendra le dessus. Les habitudes finissent toujours par revenir, naturelles et insoupçonnables.

 

Après une courte discussion avec Sheelah, celle-ci me propose de l'accompagner jusque la forêt d'Irliscia, réputée pour ses nombreux arbres gigantesques. Le but de la magicienne, qui, soit dit en passant, ressemble avec ses vêtements davantage à une rôdeuse qu'à une adepte de la magie, qu'elle soit blanche ou noire, est de « voler » au milieu de ces arbres. Si, au cours de ma jeunesse et de mon apprentissage de la vie, sur les îles Ollathir, j'ai côtoyé et grimpé après bien des arbres, la notion même de vol entre les arbres m'est totalement inconnue. Aussi, curieux, j'accepte bien vite de me laisser mener jusqu'à cette forêt. Je m'attends à une végétation comme celle de mes îles : très verte, claire, bruyante. Vivante, même, car en Ollathir certains arbres chantent les épopées des héros d'antan, berçant la nature de ces combats et quêtes épiques.

 

Au rythme de ces souvenirs qui m'assaillent, je marche aux côtés de Sheelah, goûtant à son pas léger et discret. En même temps que ma mémoire, le naturel du Dîn revient, et je me surprends, moi aussi, à scruter les alentours à mesure que nous avançons, dans l'éventualité d'un quelconque danger. Chassez le naturel, il reviendra au galop. Comme une leçon. Sans un mot, les deux aventuriers si dissociables en bien des points longèrent le chemin, jusqu'au sous-bois jalonnant l'entrée de la forêt d'Irliscia.

Modifié (le) par Elessar Dîn
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-Il est là.
 
Mon ton est bas, les mots sont presque sortis dans un souffle. Un arbre tel que celui-ci, lorsque je suis pieds nus, je peux le sentir à plusieurs lieux à la ronde... Cet arbre, l'Unique a du lui souffler des secrets pour qu'il grandisse ainsi. 
Du coin de l'œil, je regarde le Dîn. 
J'ai toujours un peu de mal à savoir ce qu'il pense, même lorsqu'il sourit "“ ce qui n'est arrivé que très rarement jusqu'à présent. 
 
Le mien, de sourire, a du mal à monter, crispée que je suis. Il avait déjà eu l'air surpris lorsque je lui ai parlé de voler, et maintenant que nous y sommes, que pourrait-il donc bien penser ? 
Je le regarde sans plus me cacher, d'un air un peu embêté. 
 
-La dernière fois que j'ai un peu volé en compagnie de quelqu'un, il est mort quelques temps plus tard.
 
Je m'approche alors tout près de lui, l'air très sérieux pour ne pas y penser. Je sens que la peine est là, sous la surface, mais je ne veux pas le montrer à qui que ce soit. Pas tant que je ne sais pas ce qu'il s'est vraiment passé.
Pas tant que je ne sais pas qui est impliqué.
 
Je ne sais pas comment lui dire la suite. 
Je réfléchis, mais aucune formulation ne me va. Alors, finalement, je me détourne, enlève d'un geste rapide mes bottes pour me retrouver pieds nus, et me mets à courir vers l'arbre. 
La fuite est vaine, j'ai beau faire le tour de l'arbre, je ne sais pas par où grimper seule. Les branches sont trop hautes pour moi. 
 
Poings sur les hanches, je me tourne vers le Dîn.
 
-Il semblerait que j'ai besoin d'aide.
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Guest Elessar Dîn
-Il est là. 
 
 
Ces simples mots signifient la fin de notre chemin jusqu'ici. Je m'autorise donc à relâcher ma garde, à couvert des arbres, et lève le regard pour contempler l'arbre. Le tour du tronc fait plusieurs dizaines de mètres, et les racines qui courent entre nos pieds, abreuvant l'arbre depuis des temps incertains sont aussi larges que le corps d'un homme. De nombreuses branches cachent à mes yeux la hauteur réelle de l'arbre, que je devine cependant comme étant suffisamment haute pour avoir un point de vue imprenable sur les alentours. Avec satisfaction, je remarque que Sheelah a pris mes demandes quant à l'arbre très au sérieux. Je m'avance, et pose une main sur l'arbre, comme si je veux entrer en communion avec la plante,  par la sève qui s'écoule, signe de bonne santé.
 
 
 
 -La dernière fois que j'ai un peu volé en compagnie de quelqu'un, il est mort quelques temps plus tard.  
 
 
J'acquiesce sans répondre aux mots de Sheelah. Qu'aurais-je pu dire ? Je cherche le sens de ces mots, attends un complément d'information qui ne vient pas. Je devine qu'elle me cache quelque chose. Veut-elle me mettre en garde quant au danger d'une telle pratique ? J'en doute. Veut-elle me signifier qu'elle ne montre pas ça à tout le monde ? Peut-être. Ou bien est-ce une autre raison, un tourment de son esprit, qu'elle ne peut apaiser. Elle a choisi le pire des médecins, en ce cas, la seule chose que je connaisse du cerveau humain étant son goût. Tout à mes réflexions, je ne vois que du coin de l'oeil son déchaussage ainsi que sa course autour de l'arbre, à la recherche d'une prise. A dire vrai, je ne sors de mes pensées que lorsqu'elle revient vers moi, ces mots à la bouche :
 
 
 
 -Il semblerait que j'ai besoin d'aide.
 
 
Troisième fois en très peu de temps que Sheelah me surprend. Elle est d'ailleurs la seule à avoir ce pouvoir sur moi. Une gène dont j'ai voulu me débarrasser très sommairement, mais cela m'a été impossible. Cependant, je me suis promis que si elle venait une nouvelle fois à interférer dans ma mission, je mettrais un terme au dérangement qu'elle me cause. Je la regarde de haut en bas, puis de bas en haut, songeant à la meilleure façon de la faire grimper sur la branche au-dessus de nous, à quelques mètres du sol recouvert de feuilles. Haussant les épaules du fait du nombre d'options très limitées qui s'ouvrent à nous, j'opte pour la propulsion. Avec un curieux regard pour m'assurer de son approbation, je vais derrière elle, et place mes mains au creux de ses reins. Puis, prenant une profonde inspiration, je force sur mes jambes, et mon corps suit. Pour quelques secondes, c'est moi qui lui apprend à voler. Espérant qu'elle atteigne la branche.
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Je reste sans bouger sous son regard, attendant qu'il comprenne la seule solution qui pourrait nous faire grimper là-haut. S'il me fait une courte échelle, je pourrais attendre d'une impulsion un des branches les plus basses de cet immense arbre. Bien que plus petite que lui, d'un bond léger et sous son impulsion, ça ne devrait pas être trop compliqué. 
Et ensuite... 
Oui, ensuite, comment faire ? 
Peut-être vaudrait-il mieux finalement que ce soit moi qui l'aide à monter, pour qu'il me hisse ensuite. Je le jauge du regard à mon tour. Il n'a pas l'air bien lourd. Et puis, si je me souviens bien, ça ne doit pas être bien dur. Il me suffit de lier mes doigts et de lui présenter mes paumes, et hop... 
 
Il me jette alors un drôle de regard, et je devine qu'il doit vouloir me faire passer la première. Peut-être n'a-t-il pas besoin d'aide pour monter lui. J'aimerais bien voir comment il compte monter. Peut-être qu'il pourrait partager cela avec moi, à défaut de pouvoir me permettre de l'accompagner lors d'un de ses chasses. 
Cette décision qu'il a pris, de ne pas accepter que je le suive, m'a quelque peu ennuyé, même si une part de moi arrive à comprendre. Pourtant, je n'arrête pas de me dire que je pourrais sûrement le suivre avec discrétion, sans qu'il ne me remarque... 
 
Ses mains me ramènent immédiatement à l'instant présent. Oublié, envie de le suivre avec discrétion. Je ne comprends tout d'abord pas ce qu'il fait. Pourquoi s'est-il mis derrière moi ? 
Ma respiration s'accélère brusquement tandis que la chaleur de ses mains traverse le fin tissus de mes habits.
 
Je n'ai pas le temps d'y réfléchir plus, que ce soit à propos de la méthode utilisée que de l'étrange sensation qui me traverse que déjà je me sens portée. 
Mes yeux papillonnent tandis que ma gorge libère un petit cri exalté. 
 
Il me fait voler !
 
Le vol est malheureusement trop court. Ou heureusement, je n'arrive pas à déterminer les sensations qui me saisissent. Sauf le bref instant de peur qui me prend en voyant la branche soudain si proche. 
C'est étrange d'arriver ainsi, par le bas, plutôt que par le haut comme à mon habitude. De voir arriver la branche au dessus de moi comme ça, c'est définitivement perturbant. 
Mais des années d'habitude, à monter dans les arbres, me font retrouver rapidement mes esprits et, d'un geste vif, je saisis la branche. Une fois la prise assurée, je bouge doucement mon bassin vers l'avant puis pousse sur mes bras pour me soulever.
Une fois assise sur la branche, je me penche vers le Dîn, le visage barré par un grand sourire, les yeux sans aucun doute pétillants. 
 
-Vous êtes le premier homme à me faire voler ! 
 
Un petit rire s'échappe de ma gorge.
 
-Vous pouvez monter seul ou vous voulez que je vous aide ?
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Guest Elessar Dîn
Heureusement, elle arrive sans peine à réaliser une sorte d'acrobatie aérienne qui lui permet non seulement d'éviter la branche, mais aussi de pouvoir s'asseoir dessus afin de me dévisager d'un air amusé, m'invitant à la rejoindre. J'apprécie autant son geste que ses mots, ne sachant toutefois pas très bien comment dois-je prendre le fait d'être le premier à la faire voler. Son rire agréable me confirme dans mes premières pensées, à savoir que ça doit être quelque chose qu'elle apprécie. J'espère ne pas laisser transparaître mon agacement à son égard. Non pas qu'elle m'importune, mais ce trouble qui se manifeste sitôt qu'elle est dans les parages m'empêche de raisonner clairement. Et dès lors, mes mots comme mes actes ne sont pas ceux qu'il conviendrait de faire en pareille situation.
 
 
 -Vous pouvez monter seul ou vous voulez que je vous aide ?
 
 
  Ses mots me ramènent à la réalité des faits. Un arbre, une magicienne assise à quelques mètres au-dessus de moi, une invitation à la rejoindre. J'observe le tronc. Pas de prise, c'est vrai. Mais le Dîn a sa manière à lui de grimper aux arbres. Je prends mon carquois, et sélectionne un certain type de flèche, dont la pointe ressemble davantage à un grapin, puis le plante délicatement, un peu au-dessus de ma tête. Ensuite, j'en plante un nouveau un peu plus loin, me servant de mes flèches sur l'arbre comme d'un pic sur une montagne à escalader. Me balançant de droite à gauche en grimpant, ce n'est pas sans efforts que j'arrive à rejoindre Sheelah. Prenant le temps de souffler, j'observe les branches à nos côtés. Au moins, la suite de l'ascension sera plus simple. En attendant de voler. Petit sourire à cette idée, puis un regard vers la magicienne qui m'accompagne.
 
 
-Veut-elle que le Dîn passe devant ?
 
 
 Je l'observe, là, perchée sur sa branche, tel un félin dans son élément. Malgré sa mise en garde quand nous étions en bas, cette ascension se transforme en un certain jeu, dont les protagonistes sont connus, mais les règles du jeu obscures.  
Modifié (le) par Elessar Dîn
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Sans prendre la peine de me répondre, il entreprend la montée pour me rejoindre. Cette absence de mots pourrait me déranger, pourtant, il n'en est rien. Cette utilisation des mots, avec parcimonie, est une des choses qui me plaisent chez lui. Pas de mots en trop. De mots pour parler, pour combler des vides qui n'ont pas besoin de l'être. 
Je sais déjà qu'il peut parler, lorsqu'il a des choses à dire. 
Il y a un temps pour tout...
 
Un sourire au visage, je le regarde me rejoindre. 
L'excitation grandit en moi et, comme toujours, j'ai du mal à le cacher. Cette débauche de sentiments sur mon visage n'a jamais été aussi problématique que depuis que je suis arrivée à Melrath Zorac. 
Ici, tout le monde semble cacher ce qu'il pense. Non pas que tout le monde m'intéresse. Mais certains...
 
Mes yeux se posent sur le Dîn qui arrive à mes côtés. 
Passée la surprise de le voir sourire alors qu'il avait jusqu'à présent un mine très sérieuse, je me relève et m'avance vers lui. Je ne dirais pas que je sais mieux marcher dans les arbres que sur le sol, mais je me débrouille plutôt bien. D'autant plus que j'ai un petit avantage d'ordre... Magique. 
Mais peut-être devrais-je l'utiliser avec discrétion, voire même l'éviter. Je lui ai déjà montré ce que je savais faire, avec la fleur de cactus, mais je ne sais pas s'il a compris ce que cela pouvait laisser imaginer comme autres capacités... 
 
De toute façon, je ne sais pas si je saurais grimper en me coupant de tout. Je suppose que si je n'avais pas été dotée de cette capacité magique, j'aurais appris à grimper aux arbres comme lui. Mais ça n'étais pas le cas, et je ne pouvais me couper des énergies qui m'entouraient. Cela aurait été comme de devenir aveugle. 
 
A petits pas légers, je viens plus près de lui. Il a beau s'envelopper dans toute un fatras de tissus, et se couper de ce qui l'entoure, j'arrive tout de même à le sentir, plus encore maintenant que nous sommes ici, dans l'arbre. Je me demande si j'arriverais à le retrouver, s'il se décidait à s'enfoncer furtivement dans l'arbre. 
Je ferme les yeux, et me concentre sur lui. 
A force de le côtoyer, je commence à reconnaître un peu son essence, mais ça ne me paraît pas suffisant pour une vraie chasse. 
 
Il est décidément très intéressant...
 
Rouvrant les yeux, je les pose sur lui, l'air sérieux. 
 
-Faisons plutôt la course.
 
Un petit sourire amusé monte à mes lèvres. On m'a dit qu'il était un bon grimpeur, c'est le moment de le découvrir.
 
Et, sans un mot de plus, je m'élance vers une branche proche.
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Guest Elessar Dîn
Toujours ce silence qui n'a pas besoin d'être troublé. Comme si, implicitement, chacun de nous respecte l'essence de la forêt qui nous entoure. Pour ma part, je la ressens au plus profond de mon être. Je me souviens, jadis... nos instructeurs dans l'art de la chasse organisaient souvent des courses à même les arbres. Avant même d'être un tueur reconnu et craint dans tout l'archipel, j'étais un champion de ces courses, bravant toutes les lois de la nature. Le peu de temps libre dont nous disposions dans notre enseignement de l'assassinat, je le passais à courir d'arbres en arbres. Et, quand un concurrent me talonnait de trop près, je m'arrangeais toujours pour qu'il finisse par tomber de son perchoir, exprimant ma satisfaction en le voyant s'écraser au sol, tapissant la verdure de son sang.
 
 
 Sheelah, ne sachant rien de ces souvenirs macabres qui m'animent, s'approche, me faisant remarquer au passage son aisance sur la branche. Je la vois exprimer cette facilité, se permettant même de fermer les yeux, aveugle au monde qui l'entoure. J'en profite pour l'observer attentivement, notant mentalement chaque aspect particulier de son visage, de son corps qu'il m'est donné de voir ici. Elle est entièrement vêtue, cachant ses bras et ses jambes au monde, dans une tenue qui n'est pas sans rappeler celle des rôdeurs traditionnels. Je suis loin de critiquer un tel fait, mais préfère de loin les robes discrètes des assassins d'Ollathir, comme celle que je porte. Je grave en moi l'impression de son visage, elle semble plus jeune que moi. Plus innocente, aussi, très certainement. Elle n'a certainement pas ces cauchemards des victimes, la nuit. Même si, au final, on finit par s'y habituer. Et se demander ce qui est le plus effrayant, au final : l'horreur, ou n'afficher qu'indifférence en face de l'horreur.
 
 
 -Faisons plutôt la course.
 
 Elle a rouvert les yeux, et, subitement, après ses mots, se lance. Le temps n'est plus à la réflexion. Des années d'entraînement et de pratique se rappellent subitement à moi, à mesure que je plonge sur la droite, me rattrapant à une branche un peu en contrebas. Elle a l'air d'avoir choisi un chemin assez difficile, mais qui supportera sans peine son poids léger. J'opte pour la facilité, devinant devant moi un chemin rapide, et facile, aux solides branches. Forçant sur mes bras habitués à l'effort, je me redresse sur la branche, et commence ma course. Je ne réfléchis plus. Je ne peux que gagner. Je suis le Dîn, après tout. Cette pensée me traverse, en même temps qu'une douloureuse question : et si je perds ? Reprendrais-je là encore mes habitudes d'antan, oserais-je la tuer ? Pour cette simple raison ? Je balaye cette interrogation de mon esprit, me concentrant sur la course. Je la vois, à ma gauche, plus haut. Nous sommes sensiblement au même niveau, elle la grâce, et moi l'habileté.
 
 
 Soudain, un détail sur ma droite retient mon attention. Je m'arrête net. M'a-t-elle vu m'arrêter ? Je n'ai pas le temps de m'en assurer. Fondant sur moi, un oiseau étrange aux plumes cendrées ne me laisse que le temps d'ouvrir les bras pour le réceptionner. Il porte en ses serres un parchemin cacheté d'un ourboros, le serpent qui se mord la queue. Le symbole des Sentinelles. Je reconnais dans la lettre l'écriture du Commandeur. Une mission. Maintenant, aux cimes. Mais avant, je dois prévenir Sheelah. Lui dire que je reviendrai. A cet instant me vient une certitude, étrange. La première fois que je ressens ça.
 
 
 J'ai perdu la course.
Modifié (le) par Elessar Dîn
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Je ne le quitte pas. Mes yeux sont concentrés sur les branches autour de moi, et pourtant, je ne le quitte pas. C'est un exercice difficile, que je n'ai pas l'habitude de faire, grimpant habituellement seule, mais je ne veux pas me fermer à lui pour me concentrer uniquement sur la montée. 
J'ai besoin de le sentir là, de partager ça avec lui, même s'il ne sent pas forcément cette connexion que m'offre la magie. 
 
Certains mages arrivent à conserver un lien avec leurs compagnons d'arme sans y réfléchir, d'après les recherches que j'ai fait. Cette découverte m'avait ouvert de nouvelles voies. 
Si je savais faire de même, qui sait les avantages que cela pourrait donner au Commandeur ? 
 
Mes gestes se font avec un sorte d'automatisme. Les branches se tendent vers moi, en douceur, comme pour m'ouvrir un chemin, même si j'essaie d'utiliser le moins possible ma magie. L'arbre est trop imposant, et a une identité propre, que de plus jeunes arbres n'ont pas encore développé. Je ne peux donc pas trop le déranger. 
Et puis, j'ai envie de montrer au Dîn ce que je sais faire, sans qu'il pense que je tributaire de la magie. 
 
Alors que je continue à grimper, le lien qui me relie au Dîn s'amenuise.
Je m'imagine d'abord que la fatigue en est la cause mais, une fois arrivée vers les branches les plus hautes, je ne le sens toujours pas, ni ne le vois. 
 
Une étrange émotion m'étreint alors, rendant douloureuse ma poitrine. 
Je n'arrive pas à me dire qu'il a pu lui arriver quelque chose. Il était tout le temps sur mes talons, parfois même me dépassant. 
Et il semblait si agile !
 
Aurait-il pu tomber ?
Impossible.
Pas lui.
 
Je porte une main légèrement tremblante à mon front, chasse quelques gouttes de sueur, tout en réfléchissant à la situation. 
 
Et puis, soudain, je me mets à descendre avec rapidité, sans faire attention à ma sécurité. 
Un grand nombre de Sentinelles m'a parlé du Dîn, de ses capacités. Il n'a pas pu tomber. 
 
Et s'il n'est pas tombé, ne reste qu'une solution, qui me sert la gorge avec force. J'ai du mal à respirer, manque à plusieurs reprises de rater les branches. 
 
Pourquoi tant de précipitation, sinon pour avoir la certitude qu'il m'a abandonné ?
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Guest Elessar Dîn

Je suis encore sur le coup de cette nouvelle sensation. Pas de colère, ni de honte. Quelque chose de curieux. Je réalise que, même si je pensais prendre cette course pour ce qu'elle était, à savoir un bref moment de loisir au milieu d'une vie agitée, j'en suis incapable. Même si des sentiments peuvent m'animer, je ne peux me dégager de la voie tracée devant moi. La voie de l'excellence, du dépassement de soi, ce que mes maîtres sur l'archipel m'avaient enseigné. Le Commandeur avait parfait ma formation, m'enjoignant à développer mes sens ainsi que mes compétences pour la chasse. Et surtout, il m'avait offert la plus puissante des armes : la conviction d'utiliser mes compétences pour faire quelque chose de noble. Une idée, ancrée dans ma tête désormais. Habitant chacun de mes gestes, hantant chacun de mes mots. Quatre petites lettres, si anodines, mais si révélatrices. Niue.

 

Je repose mon attention sur le parchemin, caressant machinalement le sceau de l'ouroboros. Mach Gulam m'a enseigné que le symbole adopté par les Sentinelles possède une double signification. Ainsi, si les esprits faibles identifient dans le serpent qui se mord la queue l'illustration du combat perpétuel et fratricide des Hérétiques Élémentaires, les penseurs avertis préfèrent y voir le symbole de la continuité, de l'éternel recommencement, de l'immortalité à travers les âges.

 

Du bruit, non loin. Sheelah, certainement, qui doit se demander ce que je fais. Peut-être pense-t-elle que je suis tombé. Nouveau sourire suite à cette réflexion. Je note dans mon esprit que je souris beaucoup trop, ces temps-ci. Au moins, pour le coup, suis-je seul. Je tente de discerner la magicienne dans le feuillage épais des arbres qui nous entourent, mais ses vêtements, ainsi que son habilité à se mouvoir dans ce décor végétal la rendent invisible à mes yeux. Je décide donc d'avancer, sautant de branches en branches, parcourant une centaine de mètres, quand je la vois. Est-ce qu'elle m'a vu, elle ? Peut-être pas, toutefois elle semble se diriger vers ici. Aussi, je m'arrête, perché sur une branche assez fragile, hélant Sheelah.

 

« Le Dîn est ici ! »

 

J'attends qu'elle me rejoigne, essayant de trouver la manière pour la convaincre que mon départ imminent pour les Cimes est une nécessité, sans pour autant lui dévoiler ma nature de la mission. Fugace, l'idée de saisir ma dague et de lui trancher proprement -c'est un euphémisme- la gorge me traverse. Je secoue la tête. Toujours ces envies de sang. Je me rends compte que cela fait longtemps que je ne suis pas sorti chasser. Trop longtemps, j'imagine. De temps à autres, je remarque de légers tremblements parcourant mes mains. Est-ce dû à cette soif de carnage ? Il faudra que je pense à en parler au Commandeur. Il saura trouver la réponse. Ou l'inventera.

Modifié (le) par Elessar Dîn
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Pressée et possédée par une sorte de fièvre, je me ferme à tout ce qui m'entoure. Nulle magie soudain pour m'aider à grimper dans l'arbre, ne reste que mes autres sens, l'habitude du geste, le pied qui se sait sûr d'heures et d'heures passées dans les arbres. 
Je pourrais croiser un orque que je ne le sentirais sûrement pas, trop concentrée par ma descente, mon envie de voir, de m'assurer, ou de me rassurer, sur Lui. 
 
Certaines branches me giflent le visage, mais ce n'est que la voix du Dîn qui arrive à interrompre ma course effrénée. Je m'arrête brusquement, trop sans doute, et dois m'accrocher à une autre branche pour maintenir mon équilibre. Pourquoi m'attend-il avec un tel calme ? 
Peut-être n'était-il finalement pas si enthousiaste que ça à l'idée d'aller voler. 
 
Enfin...
Personne n'avait parlé d'enthousiasme, et surtout pas lui. 
 
Je reste un instant décontenancée, sans bouger de la branche où j'ai stoppé ma descente. 
Mes yeux scrutent son visage.
 
Je ne veux pas penser...
Je ne veux pas penser... 
 
Mes sourcils se froncent tandis que mes poings se serrent. Je me concentre uniquement sur son visage, ou du moins j'essaie. Supprimer toute pensée de mon esprit, surtout les mauvaises. Celles qui pourraient se dire par dizaine. Et tandis que je le regarde et que je pense à ne pas penser, je sens toutes ces idées noires, j'en entends les premiers mots, j'en distingue l'esquisse, celle qui tord les boyaux et brûle les yeux.
 
Alors c'est un peu trop dur de soutenir son regard, d'autant plus que je sais que je ne saurais pas lui dire ce que je pense vraiment, ce que je ressens. Je baisse donc les yeux, qui découvre la missive dans sa main. 
Léger instant de surprise que je n'arrive sans aucun doute pas à cacher. 
Quel intérêt de toute façon ? Autant laisser mon corps dire ce que mes mots ne savent pas exprimer. Et mes lèvres pincées, que je mords ensuite, ma respiration qui soulève avec difficulté ma poitrine, mes sourcils qui ne veulent pas se détendre sont pour qui sait lire un visage une vraie mine d'informations. 
 
Ai-je seulement le droit de lui imposer ça ?
Après tout, d'autres choses sont en jeu, il ne me l'a jamais caché. D'autres choses. D'autres gens. D'un bond, je me subtilise à son regard, plus pour essayer de reprendre une mine un peu plus sereine que pour lui faire croire que je vais partir. 
Une fois certaine d'être assez calme, je redescends juste devant lui, me posant doucement sur sa branche.
 
-Qui donc a vraiment perdu ici ? 
 
Une esquisse de sourire ironique passe sur mes lèvres. 
D'un signe du menton, je désigne sa main, et plus particulièrement la lettre.
 
-Quelque chose ne va pas ?
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  • 2 weeks later...
Guest Elessar Dîn
Elle m'a vu. Elle ne bouge pas, mais je suis certain qu'elle m'a vu. Elle doit se poser bon nombre de questions... auxquelles je ne peux que donner des réponses partielles. Un sentiment étrange m'habite à cette réflexion. Comme si finalement, le fait de trahir sa confiance m'importune. Alors qu'il y a quelques instants, j'avais envie de lui trancher la gorge. Doux paradoxe que je ne peux m'expliquer. Peut-être devrais-lui révéler tout ça, mes sentiments qui s'entrechoquent dans mon esprit, biaisant mes qualités de chasseur, son regard que je ne peux affronter. Sans aucun doute, elle s'imagine des choses à mon encontre. Mais je ne vais pas opter pour l'honnêteté. Pas maintenant. Elle n'a pas besoin de savoir, et puis, ses sentiments sont peut-être autres. Et je ne sais comment je réagirai à pareille déconvenue. Mal, certainement. Très mal.
 
 
 Alors je l'observe, tandis qu'elle m'observe. Long moment, nos regards s'entrecroisant. Nous sommes loin l'un de l'autre, mais je devine toute l'inquiétude qui l'habite. Est-ce une bonne chose ? A ce moment, son regard glisse sur mes mains, et la lettre que je n'ai pas pensé à cacher. Voit-elle l'ouroboros ? Devine-t-elle quel est l'ordre qui y est inscrit ? Certainement pas, mais elle ne doit pas en être loin. Plusieurs fois, elle m'a fait la démonstration de ses talents, qu'elle a tendance à sous-estimer. Je ne peux distinguer que brièvement et avec difficulté la moue qui habite ses traits, mais c'est toutefois bien suffisant pour comprendre qu'elle n'approuve pas. Sans doute ne s'imagine-t-elle pas que ceci n'a pas besoin d'être approuvé. C'est un ordre. Dont je suis l'exécuteur. Elle s'envole, se cachant de mes yeux scrutant la moindre émotion. Est-ce qu'elle va s'enfuir ? J'en doute, connaissant à la connaître, elle et sa curiosité. Elle veut savoir... et je la vois au-dessus de moi, descendant d'un saut léger sur ma branche, pour éviter que celle-ci ne casse.
 
 
-Qui donc a vraiment perdu ici ? Quelque chose ne va pas ?
 
 
Peut-elle me faire autrement comprendre qu'elle a tout compris, en utilisant un moyen différent que ces deux phrases à l'air si anodin ? Je l'observe, puis décide de ranger la missive. Elle n'a pas besoin de tout savoir. Pas maintenant.
 
 
-Le Dîn a reçu une missive, importante. Puisqu'il est presque certain que Sheelah sait de qui elle provient, le Dîn n'aura pas besoin d'en préciser ni l'expéditeur, ni le contenu... D'autant qu'il ne le peut pas.  
 
 
Non, pas comme ça. Qui donc subirait de telles explications sans réagir ? La rassurer, la mettre en confiance.  
 
 
 -Le Dîn est désolé que cela arrive pendant le vol entre les arbres. Il tient à ce que Sheelah soit certaine que cela n'est en rien décidé par le Dîn. Sitôt que sa mission sera effectuée, il promet à Sheelah de revenir, afin d'apprendre cette compétence. Ainsi que passer du temps avec elle. Encore une fois, il est désolé, mais ça ne peut pas attendre.
 
 
Bon, c'est un peu mieux. Je m'écarte un peu, et choisit une flèche à corde dans mon carquois, que je plante dans le tronc, me préparant à amorcer une descente en rappel le long de l'arbre. Dernier regard pour tenter de comprendre l'émotion derrière ses yeux marrons, puis je m'élance dans le vide. La descente ne dure que quelques instants, et je me retrouve au sol. Je lève les yeux pour tenter d'apercevoir Sheelah, mais soit la branche sur laquelle nous étions se trouve trop haut dans les feuillages, soit la magicienne, aigrie de mon départ impromptu, s'en est déjà allée. Mordant mes lèvres, je commence alors le chemin qui doit me mener aux cimes. La déception s'efface bien vite, pour laisser place à une excitation que je connais bien.
 
 
 La chasse est ouverte.
Modifié (le) par Elessar Dîn
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Je ne pensais pas qu'il m'en dirait tant. 
Enfin... Je me doutais que je ne saurais rien du contenu de la lettre, il y a des choses qui me dépassent, des choses qu'il vaut sans doute mieux pour les Sentinelles que je ne sache pas. Ce fait m'est connu depuis longtemps et, étrangement, j'arrive assez bien finalement à m'en contenter. 
Plus encore après certaines discussions avec Woo, il faut bien le dire. 
Savent-ils tous les graines qu'il a planté en moi ? Sûrement que non. Après tout, l'Inquisiteur lui-même n'a jamais tourné son regard vers moi que pour me faire part de son irritation à me voir dans les parages. 
Qu'il se concentre donc sur Wilcomb, sur son éducation, que Woo aurait perverti. Que Khalula reste loin de moi. 
Sauf s'il s'avérait que, comme je le pense, Khalula a eu quelque chose à voir avec la mort de Woo...
 
Et le Dîn...
Qu'en est-il du Dîn, étonnamment prolixe aujourd'hui ?Un étrange sentiment, doux et amère à la fois, coule en moi à l'écoute de ses paroles. Comme bien souvent en ce qui le concerne.
Après tout, c'est par ce mélange que le Dîn m'a intéressé. Capable de suivre avec une force, une constance incroyable Mach Gulam, comme si toute autre voie ne devait exister, et, dans le même temps... 
Dans le même temps, me laisser l'emporter vers d'autres chemins. 
 
D'un petit saut, je me porte sur une branche plus solide et m'y assois dans un soupir. 
Mach Gulam aurait-il un moyen de nous surveiller, sans même être là, pour pouvoir deviner ce que nous faisons, et quand rappeler le Dîn ? Après tout, en tant que Commandeur, peut-être a-t-il un pouvoir, venu de l'Unique lui-même, lui permettant de suivre avec attention ce que font ses troupes.
 
Je ne sais qu'en penser. Une partie de moi rechigne à l'idée qu'il puisse partir aussi simplement, malgré sa promesse de retour. Sûrement ces ordres, cette hiérarchie que Woo n'avait pas voulu aborder avec moi et qui semble me faire défaut à présent. 
Pourtant, je comprends aussi, après les explications du Dîn, de sa façon d'être, qu'il réagisse ainsi, et n'ai pas envie de l'en empêcher. 
 
Ardu paradoxe qui me laisse perdue un moment. Je ne sais que faire, que penser. Je ne veux pas rester seule ici, à l'attendre, sans savoir quand il va revenir. Je ne veux plus être celle qui attend. 
 
Je me laisse donc tomber vers le sol, freinant ma chute en m'accrochant à certaines branches. Mes bottes à nouveau aux pieds, je n'hésite qu'à peine sur la marche à suivre. Cela se fait presque sans que j'y pense. Mes pieds se mettent en mouvement seuls, avec le plus de furtivité dont je me sais capable. 
 
Je ne veux pas réfléchir à mes actes, sinon, je ne doute pas un instant que je m'arrêterais net. Car suivre ainsi le Dîn, en sachant pertinemment qu'il est en mission, est très certainement la plus grande idiotie qu'il m'est arrivé de faire. 
 
Et me dire que je ne fais qu'assurer ses arrières n'est guère mieux.
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