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Terre des Éléments

L'immortelle succombe aussi


Sheelah
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[immortelle, signification en langage des fleurs : douleur qui ne s'éteindra pas]

 

La pièce est sombre, à peine éclairée par une petite fenêtre dans un coin. Sa taille ne permet cependant pas aux rayons du soleil de passer. Presque comme s'ils n'osaient pas franchir la percée. Comme s'ils ne voulaient pas voir ce qui se passe ici. Qu'ils ne voulaient pas éclairer ça.

Un corps est pris de tremblement. Malgré une forte volonté, rien n'y fait. Le corps, ce corps voûté, est plus fort que l'esprit. Un bruit d'objet cassé retentit.

La main, voulant trouver un appui, a fait tomber le pot en terre qui se trouvait sur la table. Le corps s'affale sur cette dernière.

Flanche.

Les genoux tremblent.

Une première toux, horrible, qui racle la gorge avec souffrance, s'élève.

Les jambes ne soutiennent plus grand chose. Les bras cherchent à s'agripper à la table, retenir ce corps qui soudain semble si lourd. Et, dans le même temps, une main veut se porter à la bouche, comme pour retenir cette toux qui tord le ventre, brûle la gorge.

 

Le corps ne tient plus, tombe au sol. Un peu de poussière s'envole.

Le corps se plie.

Aucune position ne peut convenir. La toux est là, encore et encore.

Une étrange bile semble monter des boyaux. Et un quelque chose...

 

Un gémissement.

Il emplie la pièce, tandis que les larmes roulent sur le visage crispé.

La main se porte à nouveau contre les lèvres.

Nouvelle toux.

Est-ce de la salive qui se pose sur le dos de la main ?

Il faut que ce soit de la salive... Il le faut.

 

Le corps se traîne, douloureusement, lentement.

La fenêtre. Il faut..

Il faut atteindre la fenêtre.

Pour se rassurer.

Ce doit être de la salive. De la bave.

 

Le corps réunit ses dernières forces, se force à atteindre la fenêtre.

Une première main. Une deuxième.

Tirer de toutes ses forces sur les bras.

Les muscles crient de douleur. Ils résistent. Rien ne se passe d'abord. Juste l'impression terrible que tout est fini.

Et puis, finalement, le corps se dresse. Bondit vers la fenêtre.

D'où vient cette énergie subite ? Comme si le corps était plein de mystères.

 

Et, de fait, il l'est.

Les yeux se posent sur la main.

La main sur laquelle une traînée rouge se distingue parfaitement dans la lumière pâle.

Tandis que le corps lâche toute emprise, retombe comme une masse sur le sol, un long gémissement, de douleur, de peur, s'élève.

 

Puis le silence, uniquement coupé par la respiration dure du corps.

Malgré la faible lueur, on pourrait presque deviner, rien qu'à ce bruit, la poitrine qui se soulève, encore et encore, tandis qu'une étreinte douloureuse lui noue la gorge.

 

Peu de temps après, un bruit de poussière, comme quelqu'un qui marche dans cette pièce sombre. Bruit de corps qui bouge, ou qui est bougé ?

Murmure.

Paroles précipitées, indistinctes.

Magie qui illumine la pièce.

Le corps qui soudain se sait abîmé.

Nœud à la gorge qui diminue, puis disparaît.

Respiration qui se calme.

Étrange apaisement des sens, du corps, ou simple retardement de l'inévitable ?

 

 

 

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