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Terre des Éléments

Péripéties terranesques


Sheelah
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Épisode 1 : l'auberge

L'auberge de Kiar Mar n'est pas du genre peuplée. A part les quelques vendeurs et les lutins, il n'y a bien souvent que Aiakos et Zethyr. Parfois Shiver, lorsqu'il descend nous voir.

Ce soir, il n'y a que Zethyr et moi. Aiakos doit être dans sa chambre, ou en train de chasser. Zethyr est un peu plus calme ces derniers temps. Sûrement que la venue dans la forêt de la magicienne toute verte n'y est pas étrangère.

Je suis en train de rêvasser, lorsque je sens quelqu'un qui m'attrape par derrière. Un petit cri de surprise s'échappe de mes lèvres tandis que je tourne la tête pour voir qui est celui qui me soulève de terre pour m'emmener plus loin.

Zethyr.

J'aurais du m'en douter. Je me débats et il me lâche. J'en profite alors pour courir loin de lui. Mais il insiste le bougre ! Et me voilà à courir dans tous les sens, sous le regard mi ébahie mi moqueur des vendeurs. Ils pourraient m'aider un peu ! Lui faire un croche pied, un truc du genre !

Zethyr ne semble pas comprendre que je ne suis pas d'accord pour le suivre dans un coin de la pièce. Il me poursuit, avec un petit sourire au visage. J'arrive pas à deviner si c'est un petit sourire pervers, ou juste amusé de me voir le fuir.

Je commence à fatiguer. Et à en avoir marre en fait. Je ralentis un peu la cadence. Mauvaise pioche. Le voilà sur moi. Et cette fois, il emploie les grand moyens : il me met carrément sur son épaule, comme un sac, et il m'emmène.

Un moment, je me débats, avant de me dire que ça me sert à rien. Il a une idée derrière la tête, et il n'arrêtera pas. Pas la peine de me faire mal en essayant de me libérer.

Finalement, je ne peux pas m'empêcher de lui demander où on va. Après m'avoir répondu qu'il allait dans le coin derrière la marchande de fleur, le voilà qui me dit de me taire.

Ce qui réveille ma colère.

Enfin il me dépose au sol. Je me tiens devant lui, les bras croisés sur la poitrine pour montrer mon mécontentement.

Et le voilà qui m'offre une rose, pour m'amadouer sûrement.

Et puis finalement, ce n'est pas une rose, mais une dizaine de fleurs qui me tombent dessus. J'en ai partout. Dans les cheveux, entre les mains, sur les épaules et à mes pieds. En fait, je trouve ça joli. C'est peut-être un peu exagéré toutes ces fleurs, mais je trouve ça gentil qu'il m'en offre.

Même si ça doit être un plan drague pour que j'accepte ses avances.

Sacré bonhomme.

Mais je ne dis toujours rien. Il m'a dit de me taire, je l'ai pris mal, et je suis têtue.

Et puis, le voilà qui en rajoute une couche. Il est doué le bougre. Il présente une rose sous mes yeux.

-M'aimes-tu ?

Je ne réponds rien.

-Si tu ne parles pas, cela veut dire que oui.

Pendant quelques secondes, je suis trop estomaquée pour répondre quoi que ce soit. Je crois que j'ai même envie de... Je sais pas, le taper par exemple.

-Ça ne marche pas comme ça !

J'ajouterais bien un « idiot », ou bien encore « crétin ».

Ma réponse n'a pas l'air de le perturber. Comme souvent en fait. Et je le vois courir de l'autre côté de la salle en me criant de rester là où je suis. Et il revient, courant toujours, avec une coupe de champagne à la main.

-Tu crois que les bulles vont me faire changer d'avis, je demande.

Il est quand même drôle.

Et peut-être que finalement, il le prend pas forcément bien. Il a l'air vexé. Ca m'ennuie un peu. Jusqu'à ce qu'il se mette à parler.

-Non, dit-il.

Va-t-en.

Et ça m'énerve.

Et je le vois qui va boire plus loin.

Alors je m'en vais, comme il me le demande, énervée, et les fleurs de mes cheveux volètent dans mon sillon.

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Épisode 2 : Zethyr et l'art floral

Zethyr est un homme très particulier. Il a, quoi qu'on en dise, un petit côté attachant dans sa façon de faire. Même si, j'en conviens, le mot attachant peut ne pas être le premier mot qui nous vient à l'esprit lorsque l'on pense à lui.

En fait, il me semble que j'ai entendu bien moins de fois le mot attachant que le mot pervers.

Bon.

Peut-être un peu au premier abord. Avec sa manie de toutes nous trouver belles. Mais ça n'est pas non plus suffisant pour le traiter de pervers. C'est plutôt aimable de sa part, de nous dire comme ça, quand il nous voit, qu'il nous trouve belle.

Il est un des rares à le faire.

Après, il n'est pas non plus le seul. Loin de là. Avec plus de subtilité. De façon plus intime aussi, pas à la vue de tous. Ce qui peut nous laisser croire que la dite personne ne nous le dit qu'à nous. Contrairement à Zethyr, qui le dit à toutes les femmes. Et c'est justement là que les gens doivent commencer à trouver que le mot pervers lui convient bien. Ou vil flatteur.

Mais il faut bien se dire que, au moins, Zethyr est quelque part sincère avec nous dans sa façon de faire. Nulle entourloupe. Il ne se cache pas. Avoue, sans honte, qu'il aime toutes les femmes. Qu'il les veut toutes.

Il ne nous ment pas.

Et, de cette façon, nous, femmes, ne nous attendons pas à quelque chose d'autre. Il serait donc presque illogique de lui en vouloir.

Là où ça se gâte, c'est quand il essaie d'embrasser. Je passe sur le fait qu'il demande à toutes les femmes qu'il croise de l'épouser.

Zethyr est donc plus un sorte de Don Juan qu'un réel pervers. Même si le fait qu'il ait demandé à Aiakos de l'aider en enlevant des jeunes femmes puisse, encore une fois, laisser à penser que pervers lui conviendrait mieux.

Aiakos n'a pas dit ce que Zethyr lui a proposé en échange. Et je ne sais pas trop si j'ai envie de me renseigner. Bon, une part de moi si, en bonne curieuse.

Et puis, Zethyr m'aide pas mal. Sans que je lui demande forcément quelque chose. Il est donc plutôt gentil. Et assez prévenant avec moi. Les autres je sais pas, mais avec moi, il est plutôt bien. La plupart du temps.

Et, à d'autres moments... Disons qu'il se montre à la fois agaçant, attachant, et étonnant. Comme maintenant par exemple.

Agaçant parce qu'au lieu de me laisser dormir tranquillement là où j'étais lorsque je m'étais couchée, à savoir près de lui, de Shiver et de Aiakos, monsieur a décidé de m'emmener dans un coin. Le même que hier après-midi quand il m'a couru après.

Il est du genre buté.

Obstiné.

Borné.

Je comprends pas tout de suite que je suis plus là où je m'étais endormie. Je m'assoies, m'étire et vois Gésouaf et Géfin s'approcher en voyant que je suis réveillée. Je vois l'arme de Shiver dépasser plus loin, Aiakos qui dort.

De l'autre côté de la salle.

Mes sourcils se froncent en voyant ça, mais je n'ai pas eu le temps d'y réfléchir parce que Gésouaf me tend un bol de chocolat chaud que je prends sans réfléchir en le remerciant.

Géfin me donne à son tour des gaufres et de la chantilly sous mes yeux éberlués. Petit déjeuné offert par Zethyr me disent-ils.

Et voilà.

Voilà comment est Zethyr, pensé pervers par beaucoup.

Surprenant et gentil.

Mais il peut être chiant aussi, je ne l'oublie pas.

Mais pervers, bof.

A peine ai-je fini de manger que Géflora arrive avec un bouquet de rose. Rouges.

De Zethyr encore une fois. Ça me fait sourire, et je ne peux m'empêcher de penser que l'on pourrait refleurir Terra avec tous ses cadeaux.

Voilà encore la preuve que Zethyr peut être tout à fait charmant quand il le veut.

Et puis Gésouaf vient à nouveau me voir, un verre de champagne accompagné d'un petit mot. Et je suis en train de me dire qu'il en fait quand même un peu trop, lorsque je me rends compte qu'il n'en est pas l'auteur.

Veuillez accepter cette modeste coupe de

champagne en l'honneur de votre beauté,

douce dame.

Une légère rougeur monte à mes joues tandis que je cherche du regard l'homme qui vient de m'offrir cette coupe.

Mais il est déjà parti.

J'ai presque envie de réveiller Zethyr pour lui montrer. Qu'il voit que la simplicité, ça marche tout autant. Mais bon, il fait des efforts, alors je vais juste attendre, et je lui dirai merci.

Mais il verra pas mon dos pour autant.

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  • 4 months later...

Episode 3 : principe Tellurique : un peu de lumière suffit à la vie

 

La mort de Kaimi m'avait mis un sacré coup au moral, d'autant plus que je n'avais plus de nouvelles de Aiakos, et que Zethyr semblait ne plus avoir envie de sortir. Ce dernier était occupé à je ne sais trop quelles affaires et nous ne nous voyions plus vraiment.

Notre petit groupe Tellurique semblait donc battre de l'aile.

 

Je passais tout mon temps dans la forêt d'Irliscia, cachée près de la fontaine que Kami m'avait fait découvrir. Rares étaient les missives que j'arrivais à recevoir ici "“ personne, mis à part Suyvel, ne savait que je me trouvais ici.

Personne... Et pourtant.

 

Zethyr survint un jour, pestant après les diverses créatures qui le séparaient de moi. Je ne savais pas comment il avait réussi à me retrouver. Le mystère de nos retrouvailles était presque aussi grand que le mystère concernant sa personne.

Il ne fallait certes pas le sous-estimer, ou ne voir en lui qu'un coureur de jupon un tantinet énervant. Cette idée que je me faisais de lui avait cependant bien des fois du mal à rester à mon esprit, tant ses manières étaient déconcertantes.

Il n'y alla pas par quatre chemins, comme à son habitude. C'était d'ailleurs un trait de son caractère que j'appréciais.

 

-Je me suis remis à l'entrainement, me dit-il pour tout préambule.

 

La surprise de sa venue ici, ajoutée à son abrupte façon de m'aborder fit que je ne pus tout d'abord guère dire mieux qu'un « oh » vaguement surpris et désintéressé. C'était très bien pour lui, mais je ne voyais pas ce que ça pouvait bien changer pour moi. J'avais plus envie de me morfondre sur l'absurdité de la vie et toute la clique d'idée qui allait avec, et il me fallait le lui faire comprendre.

 

Je tentais donc un « et alors » bougon qui n'eut guère le résultat escompté.

 

Pas démonté par ma réponse brève et peu enthousiaste, il se fendit d'un grand sourire avant d'asséner d'une voix emballée :

 

-Et alors, euh, tu viens ?

 

-Tu dragues encore ?

 

Ma question avait fusé sans que j'y fasse attention. Moi qui me pensais finie, sans intérêt pour ce que j'avais connu... Je me rendais compte que j'attendais peut-être juste quelque chose qui me sorte de cet état. Quelque chose d'immuable, qui me montrerait que la mort d'un être cher ne changeait pas tout.

Et ce quelque chose était en fait quelqu'un.

 

-Bien sûr, répondit-il en rigolant.

 

Bien sûr... Cette réponse me fit sourire, et puis finalement rire. Un léger étonnement me prit lorsque je m'en rendis compte. Je savais encore rire.

 

Ce n'était pas moi qui étais morte. C'était Kaimi. J'étais bien vivante, encore capable de ressentir des choses autres que de la tristesse. C'était étonnant et bon.

 

-Bon, si tu es là alors je reviendrai.

 

-Cool, comme ça je pourrai te re-draguer.

 

Oui, vraiment, il y avait des choses qui ne changeaient pas...

 

 

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