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Terre des Éléments

Le goût de l'immatériel


Helevorn
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Le goût du sang n'égale pas celui de la peau. Un cri de souffrance ne contente pas mon ouïe comme sait le faire un gémissement de plaisir. Un dos qui s'arque sous le coup de l'acier ne régale pas mon œil avec autant de satisfaction que s'il s'agissait d'une arme de chair. Mon arme.

Pourtant ce soir, ce n'est pas la petite, mais la véritable Mort que j'ai donné. Sans étincelle de compassion dans le regard. Une nouvelle fois le sang à éclaboussé le métal qui me couvre, et l'étoffe blanche de ma victime à servit à l'essuyer.

Quelques pièces d'or récupérées machinalement.

L'appât du gain ne me motive en rien. Tuer sans raison, sans motivation est sans doute la plus ignoble des manières d'agir. Ceci dit, ce soir, et depuis cette nuit noir où Melrath à vu ses pavés se transformer en ilots sanglants, peu m'importe la vie ou la mort du genre humain. Peu m'importe sa souffrance et ses joies. Une simple présence non désirée, et les cœurs seront arrachés des poitrines à mains nues.

Un regard indifférent pour les souillures pourpres imprégnées dans le tissu de mes gants et sur les bords de ma cape. La dépouille éventrée empeste déjà des fluides organiques qui se mélangent au sang.

Infâme pourriture...

Je pousse la porte d'une taverne sans avoir l'intention de m'y désaltérer, préférant peut être m'installer à une table de jeux comme je le fais souvent même si j'ai rarement la main heureuse. Le hasard m'a toujours fasciné. Tout comme le destin et ses méandres obscurs. On ne sait jamais sur quoi, ou qui on va tomber...

Parmi les tables branlantes, les chaises bancales et leur insignifiante clientèle, une chevelure blonde attire mon regard. Encadrée par deux hommes penchés de façon pressante vers elle, la guerrière dont je distingue l'épée -un très bel ouvrage en passant- me tourne le dos. La couleur d'Eolia pare par endroits l'étoffe de sa tenue des plus légère... De ce fait inutile de s'interroger plus longtemps sur la présence de ces mâles autour d'elle.

Étreins par la conviction de la connaître je m'approche, arrivant derrière elle et plante mon regard dans ceux des importuns. L'expression infiniment mauvaise prise par mon visage ainsi que les tâches de sang fraiches sur ma tenue éloignent rapidement les deux hommes. Lourdauds mais pas téméraires.

Je ne les lâche pas des yeux, leur faisant bien comprendre ce qui les attendraient s'ils prenaient le risque d'y revenir. Ce n'est qu'au son de la voix de la guerrière que je les abandonne enfin...

Modifié (le) par Helevorn
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Bénie fut cette soirée où elle avait retrouvé la perfection de son art. Les jours furent long après qu'elle soit arrivée en la cité d'Eolia. Déesse qui semblait l'avoir puni pour ses pêchés passé en la privant de son bien le plus précieux. Contraignant la guerrière réputée à devenir quel qu'once. Rapprendre les bases. Une période fastidieuse.

Quelle plaisir de se voir ouvrir toutes les portes, celles qui nous étaient fermées par peur du danger.

Ysande avait gagné Melrath Zorac, la ville dont tous parlaient. L'endroit où elle devait être pour se faire employer. Ses pas avaient arpenté la ville, avide d'exploration. Ils l'avaient même quitté, insatiable après des jours de prison sur Aéris. Ysande avait gagné ce que les nains appelaient le marais d'IssCanak.

La blonde finit par se poser dans une auberge, gagnant une taverne où elle pourrait observer le monde grouillant autour d'elle. Elle s'installa dans un coin, un verre d'alcool à la main qu'elle ne boirait qu'une fois dans sa chambre. Une fois assise, elle fut assaillie. Ils ne perdaient pas de temps. N'avaient-ils jamais vu de femmes ?

Ysande ne leur prêta pas plus d'attention, soupirant d'ennuis face à ces deux ivrognes. Elle s'apprêtait à leur mettre un coup de dague quand un troisième s'invita, faisant fuir les deux autres. Un sourire crispé naquit sur son visage en plantant son poignard sur la table, en reconnaissant le personnage.

Elle posa son regard améthyste sur l'homme et porta son verre à ses lèvres. Finalement, elle avait fini son hydromel plus tôt que prévu.

« Je pouvais me débrouiller. » engeaga t-elle la conversation en reposant son verre.

« Nous nous rencontrons plus rapidement que prévu, n'est-ce pas ? »

Elle se demandait si il entendait lui proposer à nouveau ses services de maitre d'armes.

Modifié (le) par Ysande
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Une voix claire et distincte s'adresse à moi, pleine de caractère et pourtant d'une douceur qui ne s'assume pas. Je baisse les yeux sur elle, assise, une corne d'hydromel posée sur la table.

La guerrière a le visage à demi tourné et m'observe avec des yeux de lavande claire me rappelant la couleur classique des iris Drow. Des cheveux d'un blond pur caressent ses joues avec souplesse et descendent en cascade contre ses épaules nues.

Mon œil avisé remarque ses gants longs aux reflets soyeux et ses cuissardes de fin cuir noir.

"Je n'en doute pas." un sourire avenant.

Un pas pour me placer face à elle, la main posée contre le rebord de la table, jouant de la pulpe de mes doigts avec les aspérités de la matière.

"En effet..." lorgnant son épée. "Et il semblerait que je ne te sois plus d'aucune utilité." l'observant avec un petit sourire. "Porter une arme de cette qualité contre sa hanche en dit long sur ta maîtrise...à moins que tu sois une imposteuse..."

Ma phrase reste en suspend le temps que ma provocation fasse son chemin. Je continue dans un sourire, détachant mon regard du siens avec nonchalance.

"La corruption est une arme efficace pour obtenir ce qu'on désire. Tu en est au fait n'est ce pas ?" d'un ton piquant.

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Ysande l'écoutait, agacée. De là où elle venait, personne ne se serait permis de remettre en question sa dextérité à l'épée. Par crainte de se voir dépossédé d'un membre. Mais elle n'était plus dans ce royaume parti en cendre. Ici, les règles avaient changé. Inconnue parmi les renommés, la guerrière devrait se faire un nom.

Un sourire en réponse de l'arrogance de l'homme face à elle, tout en reprenant son poignard, le rangeant contre sa cuisse.

« Je ne vous ai jamais laissé voir une quel qu'once utilité. » lui asséna t-elle entre froideur et amusement.

Sa présence était plus occupante à ses yeux que celle des deux importuns de tout à l'heure. Elle décida de rentrer dans son jeu.

« Peut-être vous laisserez-vous essayer à porter mon arme d'imposture » piquée à vif, elle n'avait pas apprécié.

Sans se lever, elle dégaina sa lame au fil oscillant de noirceur et clarté. Un sourire faussement amère aux lèvres, elle la déposa sur la table, à quelques centimètres de ses doigts. Lui laissant ainsi tout loisir d'admirer l'unicité de son épée. Car c'est ce qu'elle était, unique, aucun autre n'en possédait une similaire.

« Laissez-vous tenter ... » lui offrait Ysande avec l'intime conviction que son arme repousserait l'arrogant Helevorn.

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Sa réplique est lâchée comme une pique. Satisfait de trouver là une compagne de jeu décidée à me tenir tête, mon sourire s'accentue avant de disparaître en faveur d'un air distrait.

Mon regard parcours l'arme déposée sur la table, écoutant sa voix comme un bruit de fond sans pour autant en ignorer sa portée. Faussement indifférent face à son offre, j'arbore une moue et esquisse un léger haussement d'épaule accompagné d'un soupir.

Si cela peut lui faire plaisir...

Une œillade aussi brève qu'espiègle et j'approche mes doigts du fil. Une vive piqure sur mon pouce, un infime froncement de sourcils. Une fine ligne rouge apparaît sur ma peau, s'épaississant jusqu'à former une lourde goutte de sang.

Extrêmement bien aiguisée..

La guerrière scrute chacun de mes gestes et semble s'amuser de ma blessure. Ne trahissant rien de ce qui se joue en moi, j'ignore la plaie suintant faiblement et caresse le plat de la lame de mes doigts laissant une trace rougeoyante jusqu'à la garde avant de m'en emparer par le pommeau.

Je la soupèse, effectue un mouvement de rotation qui fend l'air, en admire la légèreté, la létalité de sa pointe comme de son tranchant puis la lui tend par la garde, la lame remontant le long de mon bras jusque sous mon aisselle.

De mon pouce goutte toujours lentement quelques larmes écarlates noircissant les lames du parquet.

"La tentation appelle la tentation. Je te la rend avant d'y prendre trop de plaisir." lui lançant un regard vif.

Modifié (le) par Helevorn
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Ysande le regardait essayer sa lame, sa fidèle. Indéniablement, il était un guerrier puissant, il avait su reconnaître la qualité de son épée. L'appâter. Son visage souriait d'amusement en observant chacun de ses gestes, fluide. Il savait ce qu'il faisait. Du moins, il le croyait.

Rabattant ses paupières sur ses iris, elle se leva afin de reprendre son arme.

« Vous ne sauriez l'appréciez à sa juste valeur. » lui souffla Ysande en posant sa main sur la garde.

Il ne daigna lâcher celle-ci qu'une fois que les doigts de la guerrière touchèrent celle du guerrier. Un échange de regard, ceux d'émeraude ravi alors que ceux améthyste étaient contrarier de lui avoir céder ce geste.

Ysande, d'un geste leste ramena son épée à elle, appréciant son retour mais surtout ce qu'il n'avait pas remarqué. Un sourire en coin, elle la rangea à son côté, pendant que la trace de sang, qu'il avait laissé, était absorbée.

Elle contourna la table, lui lançant un regard acéré.

« Vous semblez être enclin à perdre votre sang. Montrez moi ce que vous vouliez m'apprendre. » lui jeta t-elle avec un sourire provocateur.

Elle détourna le visage, s'échappant en direction de la sortie.

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Sa remarque piquante comme une aiguille me tire un sourire amusé. La joute promet d'être intense.

La guerrière s'éloigne vers la sortie d'une démarche nonchalante en me lançant un défi maquillé en invitation.

Lui montrer ce que je voulais lui apprendre ? Sa présence sur Aéris était un leurre et elle en joue désormais sans bouder son plaisir. Comment aurais-je pu savoir en lui proposant mon art sur l'apprentissage du combat rapproché qu'elle n'en avait en réalité absolument pas besoin ?

Les yeux de la taverne se sont tournés vers moi. Je m'aperçois avec un déplaisir certain qu'on a pas perdu une miette de notre conversation. Comment Ysande aurait-elle pu passer inaperçu ? Première question pleine de sens. Comment l'attention de tous n'aurait put être captée en me voyant approcher cette jeune créature ? Une seconde interrogation des plus pertinente. Ma réputation est faite depuis longtemps, et les regards insistants de la clientèle parés d'un sourire mesquin en disent long sur le fond de leur pensée.

Comment va-t-il se dépêtrer de cette situation pour le moins délicate ? Assurément, la guerrière est une fine lame et il serait ridicule que je me fasse battre par une femme. Imbécile et sexiste charge pesant sur la gente masculine de cette société dirigée par l'humain.

Un sourire remonte à la commissure de mes lèvres. Je ne suis pas de cette race. Je ne suis pas mortel. Et je trouve déjà une délicieuse opportunité à cet affrontement, peu en importe l'issue...

Je rejoins mon élève transformée en adversaire, franchissant le seuil de la porte à ses côtés.

"Il faut toujours savoir faire preuve de générosité lorsqu'on manie une lame assoiffée." sans la regarder.

M'éloignant de quelques pas alors qu'elle s'est arrêtée, puis me retournant vers elle.

"S'identifier auprès d'une arme si unique est la plus élémentaire des politesses."

Les traits détendus j'observe la guerrière qui me scrute avec curiosité. Aux fenêtres ébréchées de la taverne se presse les nez des badaus qui lancent déjà leurs paris. A l'embrasure de la porte entre-ouverte apparait une rangée verticale de têtes.

Un fourmillement meurtrier me court dans la main. Si je n'étais occupé avec la guerrière, nul doute que j'aurais raccourcis les corps de ces spectateurs envahissants...

Modifié (le) par Helevorn
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Il relève le défi et la suis avant de la devancer. Se permettant un commentaire nébuleux suivit d'une remarque née d'une simple déduction. Ils étaient devant la taverne, elle l'ignora, profitant de celle du guerrier. Sa politesse le perdrait.

Une troupe de mâle assoiffé de combat. Leur vie devait être d'un ennui pour se rassasier d'un duel sans mise à mort, ni torture sanguine. Juste le fer qui allait se croiser, s'apprivoiser, chercher à dresser son adversaire.

Les yeux violets clairs de la guerrière fendent ceux du guerrier qui lui fait face. Aucun sourire. Épée dégainée, en garde, elle scrute un instant les gestes de son professeur de la soirée.

Première leçon, la patience. Lequel donnerait le premier coup ?

La poigne ferme sur la garde, la sensation de sa lame harcelait son corps. Ce ne serait pas pour ce soir, sûrement pour jamais. Cet elfe, malgré son arrogance agaçante était amusant. Cela serait dommageable de perdre un tel jouet. Sa folie passerait au prochain sang. Dans l'attente de celui-ci, son métal s'éclairait, en parfaite contradiction avec le personnage qui lui avait dit bonjour précédemment.

Ysande perdit patience. Elle n'était pas là pour en avoir. Un sourire éclaira son visage, un bruissement de terre et de tissu froissa le sol et l'air. La guerrière disparue de sa position et fondit sur sa cible. Il l'avait vu, elle le savait, il n'était pas ignorant des tactiques que l'on pouvait employer. Helevorn voulu parer mais aucun coup ne venu du côté où Ysande s'était laissée voir.

Deuxième leçon, attraper sa proie.

D'un pas sur le côté, elle se glissa sur la gauche. Elle venait d'effectuer un tour complet autour du guerrier et il n'avait encore rien fait pour l'en empêcher. Goûtait-il à son ballet ?

« Attrapez moi ! Si vous le pouvez ... » souffla t-elle dans l'air d'une voix clair, rieuse.

Ysande se posa dans son dos, sans aucun contact.

Modifié (le) par Ysande
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La lame sortie de son fourreau protecteur me lance un reflet acerbe. La guerrière baisse légèrement son centre de gravité en pliant les jambes, signe manifeste d'un surgissement imminent. Aucun sourire, elle arbore un visage de statue aux sourcils tendus par trop de dédain. Son mouvement, si discret est-il n'a su échapper à mon œil aguerrit. Bien plus qu'un guerrier traînant derrière lui des siècles de combats, mes facultés de naissance sont ici d'une grande utilité.

Je m'interroge alors sur ce qu'elle a en tête. Vu son caractère il ne serait pas étonnant qu'elle tente de me ridiculiser en étalant son art. Écraser l'adversaire pour s'élever sur sa dépouille. Un sourire insolent se lit sur mes lèvres. Elle en serait bien capable si la superficialité de ses penchants cupides gangrénait déjà à son jeune âge les autres parts d'elle-même.

D'un bond elle est déjà sur moi. Mes muscles se bandent, ma colichemarde pèse encore tranquillement entre mes omoplates. Mes doigts partent en arrière sous le couvert de ma cape, comme appelés par la garde de mon poignard.

La poussière se soulève sous ses pas, virevolte lorsqu'elle dévie sur la gauche, entamant un demi cercle ressemblant à une danse de combat. Dans le mouvement, elle me souffle à l'oreille quelques mots avant de se retrouver derrière moi, là où je ne peux voir ce qu'elle manigance, ni quel sourire railleur ou mauvais elle peut afficher. Je cherche une seconde la réponse dans le regard absorbé des spectateurs avant de me centrer sur moi-même.

L'attraper ? J'ignorais que nous jouions à "chat".

Mes doigts se délient du poignard.

J'ai une folle envie de changer les règles...

Ma bouche esquisse un mot et je disparais, lui offrant le vide à ma seule place.

Je me retourne et recule, appréciant son expression surprise et la ligne verticale se creusant entre ses sourcils. Ysande semble un tantinet contrariée...

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Une moue boudeuse contraria le visage de la blonde au moment où son dit adversaire se volatilisa dans son dos. Intriguée, elle observa la scène, cherchant par quelle magie ce guerrier avait-il bien pu devenir invisible. Un secret qu'il ne lui révélerait jamais, tout comme ses secrets lui appartenaient. Néanmoins, Ysande apprécia cette interlude inattendu.

« Impressionnant ... Je suppose que je n'apprendrai jamais une chose pareil. » souffla la guerrière.

Elle entama un cercle, sur le qui-vive. Elle lui avait lancé un défi, à cette allure là, il ne manquerait pas de la gagner. Cherchant du regard une trace au sol, qu'importe, un indice pouvant lui révéler sa position. Pendant que mon ouïe envahie des bruits cacophoniques produits par les spectateurs riant et frappant aux fenêtres, tentait de percevoir son approche.

Il ne paraissait pas bouger, mais au vu des apparences, il ne serait pas étonnant qu'il soit capable de les tromper.

D'un geste franc, la guerrière planta sa fidèle lame au sol. Celle-ci perdit de son éclat en l'absence du contact charnelle avec sa détentrice. Une épée banale. Ainsi, ses mouvements seraient plus fluides, mais la lame n'apprécia pas cette mise à l'écart. Son manque de docilité lui serait favorable si Helevorn venait à prendre, par plaisir, ce bijou létal.

Un piège.

Ysande s'éloigna de son arme en retirant son poignard de la lanière à sa cuisse, toujours à la recherche du sombre elfe. Sans cesser de bouger, alors qu'il pourrait très bien être en train de marcher dans ses pas comme on traque une proie en silence.

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L'épée sombre vibre dans la terre, laissant planer un long bourdonnement métallique.

La buée a recouvert les vitres obligeant les badaus à y passer régulièrement leurs doigts. Le spectacle prend une tournure palpitante.

La guerrière fait glisser sa dague hors du lacet de cuir entourant sa cuisse, les sourcils froncés, les prunelles vives tentant d'appréhender un vide mensonger. La lame de son unique est bien trop longue pour s'adapter à ce qui va suivre. Son choix est somme toute judicieux.

Sur ses gardes elle avance. Je perçois le grincement de ses bottes hautes en cuir, le léger froissement du tissus de son pagne. Je ressens sa tension et sa méfiance, mêlé au doux parfum de ses cheveux. Arôme caractériel.

D'une main je déboucle l'attache retenant ma colichemarde et la dépose à terre. Une fois ma main éloignée du contact de la lanière, elle apparaitra. Je prend suffisamment de distance le bras tendu avant de la lâcher.

L'arme se matérialise et tombe à plat dans une nuée poussiéreuse. La guerrière fait volte-face, serrant nerveusement le pommeau de sa dague.

Elle s'en approche tandis que je m'éloigne, déliant les liens de ma cape que j'enroule rapidement sur elle-même dans le sens de la longueur tout en décrivant un demi tour pour me placer dans le dos de mon adversaire.

Elle peste, tourne et retourne la tête, s'apprête à pivoter face à moi quand d'un geste vif, tenant chacune des extrémités de la cape, j'emprisonne la main qui tient sa dague la coinçant dans les pans croisés de l'étoffe et la tire violemment en arrière en direction du sol.

Entraînée par son bras, Ysande vacille dans un demi-tour, évitant tout juste de tomber à plat ventre. Une botte intraitable se lève pour s'abattre sur son poignet déjà entravé, l'écrasant brutalement dans la terre. La guerrière grimace de douleur lâchant son arme sous le choc. Un son de métal clair rebondit sur le sol. Désarmée et agenouillée, elle ne représente désormais plus grand danger, dumoins en apparence. Je garde l'œil vif sur sa position et ses gestes. Je lâche un des bord de ma houppelande et pointe l'acier de ma lame sous son menton, de quoi la dissuader d'un contre immédiat.

Mon invisibilité s'évapore sous les regards éberlués des spectateurs.

Un genoux à terre, le poignet agonisant sous ma semelle, les doigts recroquevillés comme des serres, elle me jette un regard méprisant. Son menton se lève davantage avec tout l'orgueil dont elle est capable, me défiant avec arrogance. Une ligne de sang file rapidement le long de son cou. Son bras gauche est à moitié levé, la maintenant dans un équilibre précaire.

A deux pas son épée.

Aucun doute sur ses facultés d'ambidextre, je ne peux rien lui lâcher, pas encore. Ma jambe ne s'allège pas. Un craquement. La guerrière laisse échapper un grognement, me fusillant du regard.

La pointe pivote vers le bas. Le plat de mon poignard s'échappe de son menton. Je la libère enfin, ramenant ma cape que je lance sur mon épaule.

"Peut-être que si..."

La ruse, seul moyen de sortir vainqueur de ce duel. Si je n'ai indéniablement pas son niveau à l'épée, j'ai avec moi l'expérience et l'art de surprendre en fin resquilleur.

Modifié (le) par Helevorn
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Un bruit de métal l'attire à quelques pas de là où elle se trouvait. Il venait de lâcher sa lame. D'un trop plein d'espoir, la guerrière s'approche, pensant pouvoir s'en emparer. Mais il a semble t-il disparu. Un piège ... Elle s'en doutait, elle s'était laissée aller par sa confiance en elle, un trop plein d'orgueil qui pêchait contre elle. Agacée, elle tournait la tête en cherchant Helevorn, désespérément. Elle ne le verrait pas.

En venant ici, elle ne s'attendait pas à combattre l'invisible. Elle pouvait affronter quelqu'un dans une nuit noire, mais ici son adversaire dominait clairement le jeu. Ysande s'apprêta à revenir sur ses pas quand quelque chose ressemblant à une corde s'enroula à son poignet droit. Elle serra avec force sa dague pour ne pas la perdre dans sa chute.

Ysande fulminait, il avait été si proche et elle ne l'avait pas remarqué, ni senti, rien du tout ! Son invisibilité, elle avait quelque chose de particulière. Il était face à elle, toujours transparent à son regard. Ysande voulu lancer son poignard au hasard en direction d'un point non vital mais ses désirs furent très rapidement anéantis.

Ses dents se serrèrent avec force, afin de contenir la douleur infliger par le talon de sa botte qui écrasait son poignet contenant son arme. La douleur lui lacéra tout le corps par sa vivacité. Elle avait lâché sa dague sous le choc brutal. A genoux, elle pouvait encore l'attraper de sa main gauche, elle esquissa son geste quand un métal froid se présenta contre la chair de son menton. Intraitable.

Elle relevait les yeux plein de mépris alors qu'il se dévoilait, entaillant le menton de sa victime orgueilleuse avant de faire craquer un bruit d'os. Cette fois-ci, elle ne put retenir le râle de douleur, à la limite du cri, qui brûla son larynx.

Il s'éloigna sous un regard proche de la haine, lançant une réponse sans importance. Ysande se releva, une douleur lancinante dans son poignet. Sa dague était trop proche du guerrier, son épée était sa seule possibilité.

Elle fixait son adversaire, armé et en pleine possession de ses moyens. Un sentiment détestable de perte la prenait à la gorge. Horrible. Si il lui refaisait un tour pareil, elle saurait s'en méfier mais elle ne doutait pas qu'il pourrait l'avoir à nouveau. Sa seule chance de victoire était de l'avoir avant, mais surtout de ne pas le prendre à la légère. S'être fourvoyée lui avait coûté son poignet.

Serrant le poing, elle fit quelques pas rapides sur le côté afin d'atteindre sa lame. La prenant par la garde sans attendre, la sortant de son socle de terre de sa main valide. Elle réagit, avec plus de fougue, couvrant son bras gauche d'un étrange halo. Ysande leva sa main droite, non pas sans une grimace de douleur, le regard acéré dans celui du guerrier. De son index, elle récupéra une larme de sang qu'elle déposa d'un trait sur le plat de la lame, perdant ainsi tout attrait sanguin pour l'elfe,pour se concentrant sur sa maîtresse.

La tête de la guerrière se pencha sur la tête en arborant un sourire enfantin rempli d'innocence. Et d'un geste léger, elle s'élança dans un face à face. Ils n'étaient qu'à quelques pas l'un de l'autre, il pouvait disparaître à nouveau, parer ou bien tenter d'esquiver.

Il n'aurait le temps que d'esquisser un geste. Ysande était déjà au corps à corps, ou peut-être pas. Un bruit de métal qui s'entre choc puis plus rien.

Une ombre, une illusion. Elle avait été devant lui, à une proximité déconcertante, il avait bougé le bras mais pas assez vite pour que cède sa dague face à son épée. Ysande, à quelques mètres derrière Helevorn, tourna la tête, appréciant la vue de son arme au sol, morte. Accompagnée d'un maigre trait de sang sur son avant bras.

« Vous n'êtes pas le seul à prétendre aux mystères. » lança t-elle en serrant les dents, son poignet cognant férocement dans tout son corps après tous ses mouvements.

Modifié (le) par Ysande
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A peine l'ais-je libérée qu'elle se jette sur son épée, me tirant un froncement de sourcils contrarié.

Le combat était terminé à mes yeux, mais visiblement pas pour elle. Dévorée d'orgueil à l'idée d'accepter une défaite alors que la victoire lui était promise, elle poursuit les hostilités.

J'aurais dû être plus prudent.

Un coup d'œil à ma colichemarde trop éloignée. Un regard à mon poignard. Ma lame ne fera pas le poids. Je retourne à l'observation de mon adversaire qui déjà fond sur moi. J'ébauche un geste défensif balayé brutalement par un coup d'épée. Un cliniquement de métal. Une brûlure le long de mon bras. Ma dague est jetée au sol et Ysande m'a déjà dépassée.

Je me tourne vers elle, les traits marqués d'une froide colère, un filet de sang s'échappant le long de mon index.

Je n'ai plus d'arme à portée et n'ai pas l'intention de courir en chercher une.

D'une voix glacée. "Un point partout ma chère. Peut-être pourrions-nous passer à autre chose à présent, à moins que tu tiennes à ta victoire...ou à ta défaite."

Un regard acéré dans ses améthystes claires. Si elle prend le parti de poursuivre, je ne jouerais plus.

Modifié (le) par Helevorn
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Elle rangea son épée à sa hanche sans le regarder, écoutant seulement ses paroles censées. Ysande s'approcha d'Helevorn afin de ramasser sa dague encore au sol, à quelques pas du guerrier. Dans la fouler, elle prit celle de son adversaire à ses pieds.

« Il vaut mieux en rester ici pour ce soir. Nous n'étions pas là pour nous tuer. » lui répondit la guerrière en lui tendant son arme avant de pouvoir ranger la sienne. En signe de trève.

Une fois entre ses mains, la jeune femme put remettre son poignard à la lanière de sa cuisse.

Elle avait vu ce qu'elle voulait, ou du moins ce qu'il désirait lui montrer. Il aurait pu faire un maître d'armes tout à faire appréciable, talentueux. Peut-être reviendrait-elle vers lui afin profiter à nouveau de ce genre de combat.

« Savez-vous où puis-je faire soigner mon poignet ? »

Ignorante encore d'où pouvait-on trouver un guérisseur en ces lieux. Si ils en avaient, si ils n'utilisaient pas d'autres méthodes.

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Sage décision.

Finalement, cette orgueilleuse guerrière est un minimum sensée. J'empoigne mon poignard qu'elle a prit soin de ramasser, esquissant un léger sourire en guise de remerciement.

Aux vitres de la taverne, le brouhaha s'est calmé et le gros des badaus retourne vaquer à ses occupations.

Tandis qu'elle me demande où elle pourrait soigner son poignet, je passe mon pouce le long de l'estafilade superficielle courant le long de mon avant-bras, refermant la plaie au passage de mon doigt.

Un soin mineur s'avère suffisant.

Mon regard se porte ensuite sur sa main dont le poignet est enflé et bleuit. Je jauge Ysande un instant, n'attendant ni approbation ni refus de sa part et le saisit entre mon pouce et mon index avec précaution.

Ma paume s'applique sur sa blessure, l'irradiant d'une chaleur apaisante. J'examine sa peau sensiblement désenflée puis lève les yeux jusqu'aux siens.

"Il faudra trouver un soigneur pour parfaire la guérison. Mes capacités en la matière sont trop limitées pour le rétablir totalement."

Elle me regarde sans rien dire, une lueur d'étonnement et d'autre chose dans les prunelles. Un sourire plus franc marque mon visage.

"Peut-être pourrions-nous poursuivre notre discussion tout en partant en quête d'un soigneur ?"

Modifié (le) par Helevorn
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Elle pensait qu'il la renseignerait sur la demeure d'un soigneur, mais pas qu'il le ferait lui-même. Elle le laissa prendre son poignet entre ses mains, en serrant les dents, un signe de douleur. Mais Ysande n'était pas en moyen de faire du zèle. Les yeux rivés sur les doigts apaisants du guerrier, elle cherchait à comprendre comment il pouvait faire cela.

Intriguée et fascinée, elle appréciait son contact bienfaiteur. Sentant sa peau désenfler et la douleur refluer, ne lui laissant que quelques bleus encore douloureux au toucher.

« Oui bien sûr. »

Elle reprit sa main, caressant sa peau, médusée.

« Comment ? »

Sa demandé était brève mais en somme tout à fait explicite. Elle releva les yeux, les plantant dans les siens avec duretés.

« Vous savez, je pourrais presque demander une réparation financière pour m'avoir abîmée ! »

Elle ne perdait jamais de vue ce qu'elle aimait le plus. Dès que l'occasion se présentait, Ysande n'hésitait pas à exiger de l'argent.

Modifié (le) par Ysande
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Un rire discret s'échappe de ma gorge. Elle ne perd pas le nord. J'élude sa première question, ne pouvant m'empêcher de répondre à ses paroles embaumées de vénalité.

"Presque oui. Mais nous allons te trouver un soigneur, et ce vilain coup ne sera plus qu'un mauvais souvenir."

Je m'adresse à elle comme à une enfant, car c'est ce qu'elle est au demeurant. Insolente jeunesse gargarisée d'un trop plein de talent. Arrogant front auréolé de l'ondulation dorée de ses cheveux.

Statue dédaigneuse le pieds jeté sur un luxe plein de sang.

Je lève un sourcil mi-amusé mi-espiègle, lisant dans ses traits la réaction à cette douce provocation tout en replaçant d'un mouvement ample ma cape sur mes épaules. Les lèvres d'Ysande se pincent, sans doute ne sait-elle pas comment le prendre. Je m'éloigne pour ramasser ma colichemarde et l'ajuste silencieusement dans mon dos. Elle me rejoint.

"Suis-moi."

Je ne lui révélerais pas le lieu de notre destination, pas parce que je l'ignore, je sais parfaitement où trouver une guérisseuse, mais parce que je me laisse le champ libre sur la voie à emprunter, ainsi que le nombre de détours à prendre...

Modifié (le) par Helevorn
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Ysande fronça un sourcil agacé mais ne dit mot. Elle attendait qu'il lui dise où se rendre pour se faire soigner mais il n'en fit rien. Se parant de sa cape avant de remettre son épée en place et de lui ordonner de le suivre.

Elle le regarda faire quelques pas alors qu'elle ne bougeait pas. Réfléchissant au bien fonder de le suivre alors qu'il lui cachait, volontairement, leur destination. Il était déjà loin ...

Mince ...

Elle couru à sa suite, alors qu'il ne l'avait nullement attendue. Comme si son guide avait eu la certitude qu'elle viendrait. Un bref soupir s'échappa entre ses lèvres contrariées. Elle aurait pu demander une adresse à quelqu'un d'autre, elle aurait pu trouver quelqu'un pratiquant la même magie que lui. Sans doute n'était-il pas le seul à pouvoir prodiguer ce genre de soin. Mais Ysande suivit l'intriguant personnage.

« Où me conduisez-vous ? » demanda t-elle une fois à sa hauteur. Espérant une réponse qui ne viendrait sûrement jamais.

Elle voyait déjà s'éloigner les lumières de la taverne qu'ils venaient de quitter.

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Comme je me l'imaginais, la guerrière se refuse à faire preuve de la moindre docilité et ne me suit donc pas. Une hésitation ? Une crainte ? La volonté de me mettre le doute ?

Je n'en ai pas. Et certainement pas sur le fait qu'elle finira par me rattraper.

Une minute, peut être deux s'écoulent. Ma certitude se confirme à son pas hâtifs foulant la terre grasse derrière moi. Elle s'arrête à ma hauteur, la respiration légèrement saccadée par sa course. Sans lui prêter attention, j'observe la découpe des marais dans le gris flou d'un soir qui tombe, et examine précautionneusement le sol meuble.

Dans le bruissement des feuillages traversés par quelques bêtes rampantes et crapahutant sur la flore, parmi les bourdonnements agaçants des insectes gravitant autour de nos corps chauds, sa question reste en suspend dans l'air à l'épaisseur collante. Un moment de silence s'étire dont la longueur est propre à rendre mon interlocutrice nerveuse.

Ma botte s'enfonce à l'instant dans un GLOUPS repoussant, remuant le cloaque nauséeux d'IssCanaK.

"Là où réside une guérisseuse."

J'aurais tout aussi bien pu me taire, ma réponse ne l'avancera en rien, excepté à comprendre qu'elle n'obtiendra pas plus d'information sur le lieu de notre destination.

J'avance lentement mais le pas sûr. Le voile terne de la nuit pigmente le paysage de points imprécis rendant la progression aux non-nyctalopes bien difficile. Ma main se place en arrière. Une aide pour l'équilibre. Le siens, si jamais elle perdait pieds.

"Marche dans mes pas."

Un conseil prenant des allures de commandement, comme toujours. Une vieille habitude qui ne me quitte pas.

"La berge est proche."

De quoi la rassurer peut-être. Si Ysande brille par sa maitrise de l'épée, peut-être n'est-elle pas une baroudeuse...et il se pourrait parfaitement qu'elle n'en soit pas une aux vues de la qualité de sa tenue. Ses cuissardes risquent d'en prendre un coup, ainsi que son long pagne. Un sourire fend mon visage à cette idée. Elle doit me maudire de la faire passer dans un endroit pareil.

Afin de la distraire, j'engage la conversation sur tout autre chose.

"D'où te viens ce goût immodéré de la richesse ?"

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Sans un mot, elle suivit ses pas, déjà bien contrariée de se trouver ici. Quand elle s'était rendue compte d'où elle posait les pieds, elle avait commencé à le maudire intérieurement. Mais lorsque lui s'enfonça légèrement, un doute concernant ses compétences l'envahit. La conviction qu'il tentait de la perdre Eolia sait où la tenaillait. Il pouvait aisément s'y prendre, elle ne connaissait pas encore la cartographie des lieux.

Marchand dans ses pas comme il lui avait demandé, les siens se faisaient le plus léger possible. Afin de limiter les dégâts sur le tissu de son pagne et le cuir de ses cuissardes, s'humidifiant rapidement. Une vaine tentative pour se convaincre qu'ils n'étaient pas bons à jeter.

La guerrière jeta un œil derrière elle. Il était trop tard pour reculer, elle n'avait que pour seule option de lui faire confiance. Mais la berge qu'il disait proche n'était pas encore en vue. Ses iris améthystes fixaient le sol spongieux, gardant un œil sur le dos d'Helevorn de temps à autres. Cherchant à voir du mieux possible là où elle posait les pieds dans la nuit noire.

Elle releva brusquement la tête à sa question. D'aussi loin qu'elle s'en souvienne, c'était une chose naturelle à ses yeux. Unique récompense de tout acte accompli, depuis son enfance ...

« Je ne connais que cela. »

Une réponse bien vague, ne lui offrant nul renseignement sur ce qu'il désirait. Il se faisait mystérieux, elle lui rendait la pareille.

Son guide s'arrêta et Ysande manqua de buter contre son dos, mais pas de perdre l'équilibre.

Modifié (le) par Ysande
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Un remous. Je m'arrête, tendant l'oreille, balayant des yeux les alentours. Ysande frôle la main que j'ai laissé en arrière avant de reprendre l'équilibre.

J'examine la surface de l'eau à la recherche de bulles suspectes. Les lieux sont le repère privilégié des alligaterreurs. Monstre a demi rampants aux mâchoires d'une puissance colossale, guettant leurs proies tapis dans la vase et les eaux troubles. Une rencontre qu'il vaudrait mieux éviter, d'autant qu'ils chassent en horde.

Tournant le visage vers Ysande.

"Nous allons sortir du marécage, la route sera plus longue mais la terre ferme offre des dangers que l'on peut voir."

Il ne faut pas s'attarder plus longtemps. Je bifurque et prend par l'est, accélérant le pas dans la vase et les roseaux qui me fouettent les cuisses. Un coassement retentit non loin. Ma botte se lève, entraînant avec elle une masse de terre flasque et heurte enfin le bord et son herbe grasse. Ysande me rejoint la seconde suivante, les cuissardes et le pagne dégoulinant de bourbe et le visage contrarié.

Un dernier regard à la surface menaçante des eaux poisseuses et je reprend la route. Nous marchons à présent sur un petit sentier à travers les fougères épaisses. Les ténèbres ont terminées de lever leur voile sur le ciel. J'entreprends de poursuivre notre conversation.

"Si je te disais que tu pourrais posséder des richesses illimités, que serais-tu prête à donner en échange ?" sondant son regard.

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D'un geste trahissant son refus de le laisser la toucher, elle reprit sa main. Les mots ne me touchez pas naissant dans son esprit pour y mourir aussi rapidement au bruit inhospitalier du marécage. Sans sa main, elle serait sûrement tombée entre ce qui grouillait là dessous. Par reconnaissance, elle se tut. C'était de sa faute si elle était ici.

Il changea de chemin, lui indiquant la marche à suivre. Contrainte, ses pas emboîtèrent les siens, les poings serrés. Le droit lui arrachant une grimace de douleur à son geste rageur. Ils finirent par sortir de ce marécage où vivait lui seul sait quelles créatures. Dans sa curiosité, elle voulu lui demander, mais conserva son mutisme.

Il était plus agréable de marcher ici, et elle pouvait le suivre à une distance acceptable. Sans risque apparent de dépendre d'un de ses sauvetages in extremis. Ses yeux imprimaient tant bien que mal la vision du paysage sous la couvert de la nuit, en regardant autour d'elle. Occupant son esprit à autre chose qu'à honnir son guide.

Il se rappela à la guerrière dans une sorte de proposition voilée. Instinctivement, elle ouvrit la bouche pour répondre tout, mais se ravisa.

« J'ai plus pour habitude de recevoir après avoir agi et non de recevoir pour agir. »

Elle cherchait à savoir ce qu'il pouvait bien vouloir d'elle pour lui faire miroiter tant de richesse. Si alléchante tentation qu'il lui mettait sous les yeux.

« Pensez-vous possédez une telle richesse ? »

Elle n'avait pas fait attention, mais elle avait rattrapé l'elfe, marchant à nouveau à son côté.

Modifié (le) par Ysande
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Un sourire fend mon visage.

Sans la regarder.

"Tu n'as pas idée..."

Retrouvant son regard de lavande soudainement plein d'intérêt. Un silence auréolé de mystère plane d'une manière parfaitement exaspérante pour elle, délicieuse pour moi.

"Serais-tu même prête à vendre ton âme au diable ?"

Ma question est des plus amusante pour moi, mais Ysande est à mille lieux de s'imaginer qui je suis...

Modifié (le) par Helevorn
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Son âme, que sait-il de son âme ...

« Prends la si elle t'intéresse. »

Le ton venait de changer, plus de formalité. Elle tourna la tête, de manière à planter ses iris sur son visage. Au fond, elle pouvait bien lui donner ce que d'autres lui avaient pris sans jamais rien lui offrir de bon. Elle n'avait rien à perdre.

Et pourtant, son sourire en coin lui murmurait que si. Les dés étaient lancés, il était trop tard pour reculer.

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En cinq mots elle me jette son âme aux pieds avec toute l'indifférence propre aux jeunes insolentes répondant sans réfléchir à la conséquence de leurs actes. Une réplique sèche dont le ton fleur le dédain. Un passage au tutoiement qui en dit long, mais dont je peine a choisir l'interprétation.

Ysande est-elle si assoiffée de richesses pour céder avec tant d'aisance une telle part de son être ?

L'âme...sans doute n'est-ce pour elle qu'un nébuleux concept dont l'importance est égale à sa matérialité...

Et qu'est ce qui lui fait croire que je suis en capacité de la lui prendre ? En saurait-elle plus que ce que je le pensais sur moi ?

Et surtout contre quoi ? Je ne lui ai rien dis. Lui faire miroiter des richesses considérables est-il suffisant ? Une simple annonce alléchante est-elle satisfaisante ?

Ou alors, mon pouvoir de persuasion a décuplé depuis mon changement karmique, et la pauvre enfant ne sait plus ce qu'elle dit...Ce qui serait fort navrant, moi qui ai tant le goût du jeu.

Mon regard interrogateur se fait précis dans sa lueur, débutant une lecture impudique de son être.

"On ne vend pas son âme à la légère Ysande... Surtout quand on ignore pour quoi on la vend."

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