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Terre des Éléments

Un piège maléfique


Helevorn
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Un mauvais vin gît au fond d'une bouteille placée sur la table. Je pose ma main sur mon front brûlant, plissant les paupières de douleur.

Six jours qu'Exoriel a quitté le fortin, me laissant son anneau et cette plume en héritage. Un cadeau d'adieu à la saveur douce-amère...

Depuis cette fameuse soirée, mes absences se font plus longues, mes silences plus épais. Je détourne mon regard des étoiles, d'une en particulier dont je tairais le nom mais dont la lueur ne cesse d'illuminer les évènements de mes adieux. Elle met à jour ce que je dissimule au creux de ma lâcheté, ce que je devrais avouer et qui pourrais la blesser une nouvelle fois. Et à cause de la même...

L'air ambiant est d'une lourdeur insupportable, il me faut sortir, respirer la brise du soir. Me rafraîchir les idées.

Les ténèbres ont cette noirceur singulière des mauvaises augures dans les rues de Melrath. Malgré l'heure précoce, les méandres de la cité ont été désertés. Un pressentiment désagréable m'étreint, pourtant le besoin de m'aérer me presse dans les ruelles. C'est néanmoins l'œil acéré et la main prête à frapper que je chemine au hasard des artères.

A mesure de ma promenade nocturne, mon esprit attire à lui des hypothèses paranoïaques.

Et si mes dernières provocations avaient été celles de trop ? Si quelqu'un m'avait fait suivre et guettait le moment propice pour m'attaquer ? Une vengeance que les Melrathiens auraient mûris après la petite visite de mes fidèles venues les tourmenter...

Soudain un son mat suivi de chuchotements qui naissent et s'arrêtent précipitamment viennent corroborer mes soupçons. Mon regard balaye l'étroitesse de la venelle sans rien trouver. Un coup d'œil par-dessus mon épaule, ma main agrippe la garde de mon épée.

Le piège se referme....Inéluctable.

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La vibration de cordes qu'on bande frémit à mes tympans. Deux sifflements distincts fondent sur moi sans que j'ai le temps d'en déterminer l'exacte provenance. Mon dos heurte brutalement le mur. Un carreau d'arbalète file droit devant moi. Le second est repéré au dernier instant et provient des toits.

*velkyn*

Un simple mot et un pas de côté. La pointe d'acier me laboure l'épaule entamant ma fine cotte de mailles avant de rebondir sur la parois dans un son cristallin.

Je réprime un geignement de douleur en serrant fortement les mâchoires. Mon sang ruisselle le long de mon bras et goutte sur le pavé.

Ma colichemarde en main, je recule, repérant la position de mes agresseurs qui s'aventurent plus en avant.

Celui sur le toit descend le long d'une gouttière et atterris au sol comme un chat. Tous deux vêtus de noirs et le visage dissimulé, ne laissant apparaître que leurs yeux.

"Il a disparu." établit son acolyte.

La lueur d'une dague qu'on tire de son fourreau étincelle dans la nuit.

"Il ne doit pas être bien loin..."

La ruelle est étroite et longue. Le caniveau central accueil des restes de pluie pouvant trahir mon avancée si jamais mon pied venait s'y plonger, tout comme les amas nauséabonds de détritus entassés ça et là. Un craquement, un froissement inhabituel et je serais vite localisé par ces hommes qui semblent être tout sauf de paisibles habitants...

L'individu précédemment haut-perché s'avance avec prudence tandis que l'autre couvre sa progression après avoir ré-armé son arbalète.

Une goutte de sang file entre mes doigts et tombe dans une flaque, faisant retentir un "poc" minéral qui éveil soudain mon prédateur.

Sans attendre une seconde il se jette sur moi lançant son bras, frappant à l'aveugle. Son geste s'accompagne d'un cris rageur qui prend fin aussi rapidement qu'il est apparut. Un hoquet étouffé suivi d'un crachat sanguinolent bruine sur mon visage.

L'agresseur s'est empalé en plein sur ma lame.

Pris de panique, son compère décoche le carreau de son arbalète. Les mâchoires serrées, je déplace le corps de mon agresseur agonisant sur la trajectoire de la flèche qui vient se planter dans un craquement d'os entre ses omoplates, lui arrachant un dernier hurlement de douleur.

Le survivant lâche son arbalète avec précipitation et dégaine une épée courte. J'ai à peine le temps de retirer ma colichemarde du cadavre qu'il est sur moi. Je pare son coup à la dernière seconde, affaiblit par la blessure de mon bras, réapparaissant du même coup à ses yeux le visage souillé d'hémoglobine.

Il recule, écumant de rage, la lueur de la mort vibrant dans ses prunelles. Ma main droite se relâche légèrement sous le poids de ma lame. La gauche caresse ma ceinture avec discrétion et se saisit d'un poignard placé dans mon dos. Il revient à la charge. Je lâche ma colichemarde qui heurte bruyamment le sol, le prenant de cours. Mon poignard surgit du couvert de ma cape pour contrer le fil de sa lame jusqu'à la garde et je le frappe en plein visage d'un violent uppercut. Un craquement sinistre naît à l'écrasement de mes phalanges contre son nez.

L'homme lâche son arme, les mains sur son visage pissant le sang. J'enjambe le cadavre de son coéquipier, le visage impassible et l'empoigne par le col, plantant la pointe de ma dague contre sa carotide qui s'affole.

"Qui t'envoie ?"

Son regard se cristallise dans le miens, comme terrifié par la mort qui l'attend.

"Réponds !"

Il garde le silence, le corps tremblant. Un liquide coule sur le sol dont la chaleur et l'odeur me tirent une grimace. De l'urine. Cet homme perd ses moyens trop vite pour être un professionnel, mais j'ai l'intime conviction qu'il ne dira rien.

D'un geste de dégoût je sectionne son artère avant de le pousser à la renverse sans un dernier regard. Le sang gicle abondamment, décrivant un demi cercle de liquide noir dans sa chute.

Des mercenaires à la petite semaine engagés par ces hommes que j'ai croisé la dernière fois à coup sûr. Je me trouve non loin de leur quartier. Une petite visite s'impose...

Modifié (le) par Helevorn
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J'ignore où ces hommes habitent, toutes les bâtisses se ressemblent. Modestes, à étage, avec ou sans balcon, une façade de pierres simple traversée par quelques poutres.

Comment pourrais-je savoir où ils vivent à moins de pénétrer dans chacune de ces maisons ?

Comment savoir s'ils sont toujours dans le quartier ?

Mes succubes ne sont pas revenues, elles aiment trop hanter les nuits des hommes des cités...

J'arpente les rues sombres, épie à travers les fenêtres des maisons, scrute les impasses, jusqu'à atteindre une taverne dont la lueur et les conversations attirent mon attention.

Les tablées sont pleines d'hommes venus boire leur salaire journalier. Déjà sous l'emprise de l'alcool, certains s'autorisent des familiarités avec une serveuse au visage désabusé. Les jeux d'argent vont bon train, des pièces sont jetées sur la table, des choppes s'entrechoquent, des rires gras s'élèvent. Dans la multitude, je reconnais dans un coin de la salle mes trois gaillards aussi éméchés que leurs voisins de table.

Un sourire s'étire sur mes lèvres. Sans doute croient-ils que mon compte à été réglé...

Je choisis la noirceur d'une impasse perpendiculaire pour guetter leur sortie. J'ignore de quel côté ils vont tourner, je table sur la chance et j'espère qu'ils sortiront seuls.

J'essuie mon visage encore tacheté de sang d'un revers de manche et prend mon mal en patience.

Une heure passe, puis deux. Des individus sortent de la taverne mais ce n'est pas eux. Je commence à me demander si mon observation de la salle n'a pas été trop rapide. Peut-être ais-je survolé sans la voir une autre porte de sortie. Préférant en avoir le cœur net je m'avance à la fenêtre quand la porte s'ouvre. Je bondis à l'angle de la rue, dissimulant mon visage dans l'ombre de mon capuchon, ma main posée sur mon poignard.

Des paroles incohérentes, des rires aux accents stupides accompagnent l'avancée titubante des trois hommes qui se tiennent les uns aux autres. Ils passent à côté de moi au ralentis. Je serre les mâchoires. Il est quasi impossible qu'ils ne me voient pas en marchant à cette allure. Il me faut changer mes plans immédiatement.

Je lâche soudain ma nuque, mon menton tombant sur mon torse en vacillant lentement contre le mur auquel je suis appuyé, mimant l'état d'un ivrogne au bord de l'endormissement.

L'un des gaillard me remarque et m'interpelle en s'avançant lourdement vers moi. Ma main se resserre sur mon arme. Sans l'appui de ses acolytes, il s'écroule à moitié sur moi en lâchant un rire chargé de bière.

Je ne bronche pas, jetant un regard rapide à ses amis qui continuent leur route sans plus se préoccuper de lui.

"Ahahah...alors l'ami ! Tu cuves, hein ? Dis...Tu veux pas v'nir cuver 'vec nous ?! Hein ? Dis !"

Sa proximité et la lourdeur de son corps contre le miens m'exaspère à un point à peine imaginable. Hors de leur vue je dégaine mon poignard et d'un mouvement puissant lui enfonce en plein cœur.

"Avec plaisir..." murmurais-je.

L'homme écarquille les yeux sans qu'un seul mot ne lui échappe, je le rattrape dans sa chute et traîne sa dépouille dans une impasse.

Je rattrape ensuite les deux autres en quelques foulées, réfléchissant à la marche à suivre.

Ils se tiennent l'un à l'autre en écorchant un chant Melrathien, le pas mal assuré. Je pourrais sans difficulté les tuer tous les deux. Un œil par dessus mon épaule pour m'assurer que personne ne nous suit. La rue est tout ce qu'il y a de plus désert. Une chance qu'ils soient sortis en dernier finalement...

Mon poignard hésite sur la cible à atteindre. Celui de droite, ou celui de gauche ? Il faudrait tout de même que j'ai une petite conversation aussi brève soit-elle avec l'un d'eux avant de le saigner. Peut importe s'il saisit le moindre mot de ce que je pourrais lui dire, tant qu'il voit mon visage et qu'il sait que leurs mercenaires ont échoués...

"Ame...stram...gram..."

Ma lame fend l'air dans un sifflement et se plante dans la nuque du soulard de droite. Sa voix chantonnant se déforme en un cri de stupeur et il s'écroule en avant, entraînant l'autre dans sa chute. Ce dernier ne tenant pas sur ses jambes s'étale de tout son long et se cogne la tête sur le pavé.

Un râle de douleur. Il va falloir faire vite si je ne veux pas que cet imbécile ameute tout l'arrondissement. Retirant mon poignard de la nuque de son compère qu'il n'a pas encore regardé, je l'empoigne par les cheveux et le tire vers moi, pointant mon arme entre ses deux yeux. Son arcade sourcilière saigne abondamment et la brutalité du choc subit troublent encore sa vue. L'homme geint bruyamment.

"Regarde-moi, et tais-toi ou je te tranche la langue !" d'une voix glaciale.

Il me dévisage, jette un oeil à son ami baignant dans une mare de sang et commence à trembler. Je tire brutalement sur sa chevelure pour qu'il me regarde à nouveau. Il grimace.

"Tu croyais toi et tes petits camarades qu'engager deux assassins suffirait à m'éliminer ?" mauvais.

Ses sourcils se soulèvent, il secoue frénétiquement la tête.

"Tu crois pouvoir encore me tromper ! Regarde-le." désignant le cadavre. "Ton autre ami se vide de son sang au fond d'une impasse à l'heure qu'il est. Tu ferais mieux de reconnaître votre échec au lieu de nier, il est trop tard."

"Non...non.." brisé par la peur et l'alcool, il ne trouve rien d'autre à dire. Sans doute espère-t-il que je lui laisserais la vie sauve. L'idiot.

"Quelle perte de temps." dédaigneux.

La pointe de mon arme fait naître une goutte de sang à la racine de son nez. J'appuie consciencieusement, traversant sa peau, brisant l'os de son crâne jusqu'à ce que sa garde s'imprime sur ses sourcils. Son corps entier est prit de spasmes à mesure que la douleur le submerge, me laissant la vision de son regard exorbité.

Son visage se peint d'un rouge vif abondant.

C'est le pieds sur sa mâchoire que je m'aide à retirer mon poignard de sa cervelle, l'essuyant ensuite contre son veston.

Il ne faut plus m'attarder ici. Une telle sauvagerie ne saurait éveiller de pacifiques réactions chez les habitants du quartier.

Je me fond dans la nuit, savourant une vengeance consommée, pourtant un sentiment étrange m'empêche de me délecter pleinement de mon talion. Mon instinct me pousse à retourner sur les cadavres des mercenaires sans que je me l'explique.

Je ferais bien mieux de mettre les voiles au lieu de tergiverser et de faire des allers et retours entre les lieux de mes meurtres. Mais l'obsession est plus forte.

Sous la protection de mon invisibilité, je retrouve mes assassins étendus à la même place. Les sourcils froncés je m'accroupis auprès de l'un d'eux et découvre son visage. Cet homme ne me dis rien. Je me rapproche du second et fais de même. Inconnu aussi. Ça ne me satisfait pas. J'examine leurs vêtements qui semblent ne comporter aucune poche et finis finalement par trouver un bout de papier placé sur son torse.

Une brève analyse de la matière ne me révèle rien de particulier. Je le déplie et y découvre un simple mot. Mon prénom. Écrit par une main que je ne connais que trop bien....

Exoriel...

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La colère monte avec l'incompréhension.

Je pourrais remettre en doute ce que je vois, me persuader que ce n'est pas elle, mais la certitude détestable qu'elle est le commanditaire me noue la gorge.

Comment...Pourquoi ?

Après notre dernière nuit au fortin...Qu'est ce qui a bien pu la pousser à engager des assassins ?

Mon esprit s'embrume dans un mélange délétère. La rage culmine.

Je quitte le lieux du crime en courant pour la trouver, comme si je savais où elle était partie.

Je fonce dans la nuit, gorgé d'une haine incommensurable. Ma raison ne fonctionne plus, je bloque toute tentative de compréhension. Seul ce qu'elle pourra me dire aura un sens désormais. Et lorsque ce moment viendra, je jugerais quel sera son châtiment...

La nuit ne m'offre rien d'autre que l'immensité de ses ténèbres, dumoins c'est ce que je crois avant de lever les yeux vers les cieux. Les étoiles. Elles scintillent d'une bien étrange manière. Je ne sais si la folie meurtrière qui me passe dans le sang injecte dans mon regard des hallucinations, mais je prend comme indication la lueur des constellations. Son rapide passage dans la faction a peut être marqué la carte du ciel d'un nouvel astre qui désormais se consume par sa disparition. C'est cette lueur que je suis instinctivement qui me mène dans les cîmes, le long de sentiers sinueux jonchés de pierres d'éboulis, à travers une forêt de conifères aux senteurs puissantes, dans des hauteurs où jamais homme ne semble s'être aventuré, pourtant, tant que brille faiblement ce reliquat d'étoile je cours à perdre haleine, les muscles brûlants, transporté par une fureur sans nom.

Ma main s'abat sur un rocher, le souffle court. Une cabane délabrée, un torrent qui trouble ma perception des sons environnants. J'enjambe la barrière de pierre, ressentant avec force une aura maléfique à proximité. Mon regard s'aiguise, glisse sur la bicoque, puis se perd dans les remous du torrent avant d'en découvrir ses abords...

Là, une silhouette est assise, faisant danser l'eau contre ses chevilles nues. La pâleur de sa peau me lacère la poitrine d'une certitude, mes mâchoires se serrent. J'avance sans intention de discrétion vers elle qui ne se retourne pas, continuant ses mouvements dans la fraîcheur du torrent.

Une nouvelle provocation ? Qu'elle ne me fasse pas croire que le tumulte de l'eau ai suffisamment couvert mes pas pour qu'elle ne m'ait pas entendu arrivé. Entre nous, la vue n'est qu'un sens secondaire pour nous reconnaître...

Mon acharnement à assassiner ces citoyens innocents et celui de la trouver m'a fait oublier l'existence de ma blessure à l'épaule d'où s'échappe encore un maigre filet de sang. C'est avec cette main rougie que je l'attrape par le bras et la retourne vers moi, sans ménagement.

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J'ai erré quelques jours, m'éloignant toujours plus de la ville. Seule, complètement. Ni esprit perturbateur, ni équidé. Me perdant au gré des arbres, de la nuit, de la neige. La nature dans toute sa grandeur. J'ignore réellement combien de temps j'étais restée à contempler ces paysages, ces endroits que j'aimais côtoyé autrefois. Me réfugier afin d'y retrouver mon calme. Mais tout avait tellement changé, mes habitudes, mes goûts. Jusqu'à mes calmants.

Toutes ces nuits à l'air libre, sans plus aucune responsabilité. Presque. Une dernière chose était en cours, j'ignorais combien de temps cela prendrait, mais cela arriverait.

J'appréciais de me retrouver de jour en jour. Je ne m'étais pas réellement perdue, mais dans ces conditions, je retrouvais ce qui avait forgé mon pouvoir, mon esprit "“ parmi tant d'autres choses- mon corps. Mon être tout entier. Petit à petit, mon arrogance luxueuse s'éloigner pour une agréable sobriété.

Cette cabane n'offrait pas un grand confort mais elle suffisait à s'abriter au besoin. Elle était utilitaire et puis, dans quelques jours, je la quitterais.

Mon activité quotidienne se limitait à m'asseoir dans un coin que je trouvais agréable, le plus souvent près de la cascade à côté de la demeure. Et à réfléchir. A faire le vide. A oublier. A canaliser ce que je ne contrôlais pas, encore.

Le soir venu, je profitais de celle-ci, me revigorant physiquement et ravivant certains souvenirs du temps où je vivais auprès de ma maîtresse d'armes. Il y a maintenant si longtemps ...

Mais cette nuit là, mes sens ressentaient une différence qu'ils ne sauraient expliquer. Quelque chose d'inhabituelle. Par précaution, j'avais gardé mon orbe auprès de moi, chose que je ne faisais plus, la laissant choir entre le tissu de ma cape. Je doutais que l'on me trouve ici, personne ne venait et personne n'était censé me chercher.

Je regardais le clair de Lune illuminait les vagues que produisaient mes mouvements en cherchant la raison de mon trouble. Sans doute m'inquiétais-je pour rien.

Les heures défilaient ...

Lorsque tout mon être se hérissa à la sensation de son aura. Différente. Ainsi donc, les deux hommes que j'avais envoyé venait de commettre leur œuvre. Un vrai délice. Mais il n'était pas censé savoir, peut-être l'ignorait-il ? Peu probable à la cadence de son approche, à la férocité de son aura. Il était furieux.

La question demeurait : comment m'avait-il trouvée ?

Je ne bougeais pas, jouant avec nonchalance dans l'eau, comme si sa présence n'était qu'une illusion. Une provocation qu'il n'accepterait pas. Je voulais qu'il s'approche. Je voulais ressentir chaque parcelle de ce que je venais d'achever. Contre son gré, il m'en voudrait forcément. Mon acte venait de détruire sa parfaite opposition avec sa compagne. Quelle douce victoire à mes lèvres, à celle qui avait osé me provoquer. Une vengeance contre ses mots lors de notre dernière rencontre. Petite sotte.

Je ne pus continuer ma délectation bien longtemps. Helevorn, à peine à porter m'avait attrapé le bras et retourné dans sa direction avec brutalité. Mes lèvres affichant un sourire vainqueur alors que je serrais les dents. Je le dévisageais, observant ses traits furieux.

«Â Tu n'es pas censé être ici. » lui disais-je en guise d'introduction.

En tentant de retirer mon bras de l'étreinte de ses doigts, qui me serraient avec plus de force plus je tentais de retrouver ma liberté, je remarquais le sang courant sur tout le sien, remontant jusqu'à la source à son épaule.

Ainsi donc, cela était arrivé il y a peu. Je tirais une dernière fois avant de replanter mes yeux dans les siens. Dur, froid, déterminé à ne pas me lâcher.

«Â Lâche moi, Helevorn. » exigeais-je froidement.

D'une bonté piquante, j'entrais dans le vif du sujet.

«Â Tu devrais me laisser te soigner. » lui proposais-je en essayant de garder le ton de ma voix le plus compatissant possible.

Cherchant, de cette manière, à mettre le démon hors de lui.

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Une rage sourde se cogne à tout mon être exigeant d'en sortir. Exoriel tente de se dégager de ma poigne qui se resserre d'autant.

Mes yeux sont des poignards dans les siens. Ne répondant à aucun de ses mots, j'entre dans le vif du sujet.

"Tu as cherché à me tuer !"

Première réaction instinctive, a cet instant, mon changement karmique et ce qui en découle est loin de mes pensées...

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Son reproche était légitime mais ridicule, presque dévalorisant envers notre confiance et moi-même. Mes iris se couvrent.

« C'est faux. Si j'avais réellement voulu ta mort, au mieux j'aurai réussi au pire, tu ne serais pas en état de me brutaliser. »

Je relevais mon autre bras, mon regard durement planté dans le siens. Qu'il m'en empêche et sa force ne sera plus la seule dans le jeu. Je posais ma main sur son épaule, appuyant fermement afin d'y appliquer un faible soin, seulement pour apaiser sa douleur, le temps qu'il se fasse soigner correctement.

«Â Ces hommes étaient seulement là pour mourir. Ils n'étaient pas de taille à rivaliser. Ils l'ignoraient. Ils ont apporté la dernière pierre à l'édifice de ton karma. Ne l'as-tu pas remarqué ? » lui expliquais-je en retirant ma main de sa blessure.

Pendant que je tentais en vain de me défaire de sa poigne toujours plus présente autour de mon bras.

«Â Comment as-tu su ? »

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A peine les a-t-elle prononcés que ses mots prennent tout leur sens.

Si elle avait cherché ma mort, évidemment qu'elle aurait réussi. Évidemment qu'elle aurait engagé des assassins digne de ce nom et non pas un duo d'amateurs. L'incompréhension et la stupeur m'ont tant aveuglé...mêlé à cette instinct de mort et de destruction si présent...Mon karma...

Et ces habitants ivres qui ont péris de ma main par la suite...

Tout devient d'une limpidité des plus glaciale pourtant je garde un aplomb qui me déconcerte moi-même. Le démon à gagné...Exoriel a gagné...Désormais, toute lueur de compassion, toute l'humanité qui aurait put protester et s'élever violemment contre le piège qu'elle m'a tendu ne trouve plus de source où puiser, et s'éteint avant même de s'être éveillé.

Sa main apaise la brûlure de mon épaule. Je la regarde avec dureté sans pour autant l'en empêcher.

Maléfique contre maléfique.

A sa dernière question, la lueur de mon regard se fait évanescente.

"Où que tu terres, tu ne saurais plus jamais m'échapper..."

L'homme à cet instant se serait tourmenté pour Rhapsody, pour les conséquences inéluctables de tout ceci. Mais le démon dominant à présent tout mon être n'en a que faire. La présence de mon amante de toujours à l'aura si parfaitement égale à la mienne mène dores et déjà mon sang à l'ébullition...

Modifié (le) par Helevorn
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Il ne répondit qu'à une partie de ma question. Sans doute parce qu'elle était évidente. Inexpérimentés, ils avaient du garder les preuves de ma culpabilité sur eux. Idiots. Mais sa réponse était néanmoins intéressante.

Ce lien qui nous unissait ... Je ne m'attendais pas à ce qu'il soit si puissant. A moins que ce soit autre chose. Cette harmonie incompatible qui nous enchaînait l'un à l'autre. Prisonnier de nos désirs et pulsions qui se repoussaient une fois assouvie. Un jeu sadique et masochiste pour le moins intéressant.

Mes iris dorées dans ses émeraudes, il ne semblait pas en colère. Évanouie suite à la compréhension de mon acte. Je m'avançais de quelques pas vers lui, observant ses traits, un sourire triomphant aux lèvres. J'étais si proche de son visage, je pouvais voir cette différence que je n'avais jamais vu encore. Sûrement une conséquence de son karma. A présent poussé dans ses plus profonds vices.

«Â Que comptes-tu faire, à présent ? » soufflais-je d'une voix enjôleuse.

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Elle s'approche toujours plus près comme fascinée par ce qu'elle peut lire au fond de mon regard. Elle dévore des yeux chaque millimètre de mon visage. Agitée par ma nature, son aura se presse contre la mienne comme pour s'y unir. Elle contemple son œuvre l'œil habité par une satisfaction diabolique.

Narcisse au bord du ruisseau se penche à son reflet jusqu'à s'y noyer, un sourire bienheureux gravé sur les lèvres...

Sa proximité, son parfum, la puissance qu'elle dégage tant par sa maîtrise nécrotique que par sa beauté m'attire dans les profondeurs d'une bestialité prête à surgir.

Sa question me renvoi à Rhapsody dont elle se délecte d'avance du mal qu'elle ressentira en apprenant la nouvelle. Rivales assassines...

Je pourrais partir sur le champ, laissant Exoriel se gargariser de sa victoire qui en somme n'est qu'un contre-temps à l'Amour naissant entre la Terran aux cheveux de neige et moi...dumoins c'est ce que l'homme croit.

Mais cette nuit, au beau milieu de ce no man's land aux allures de paradis perdu, la fureur du torrent ne saurait égaler la frénésie qui me gagne. C'est un tout autre sort que la solitude de l'abandon que je m'appliquerai à lui infliger...

Ma main se pose sur son épaule, remonte jusqu'à sa nuque pour trouver la chaleur de ses cheveux. Son sourire s'étire, ses paupières se ferment à moitié, elle apprécie la caresse sans se douter une seconde de ce qui va suivre. Mes doigts se mêlent à ses mèches brunes que j'emprisonne dans ma paume. Les muscles de mon bras se bandent et je l'entraîne en la tirant par les cheveux jusqu'à la cabane. Exoriel laisse échapper un gémissement douloureux, plaquant ses mains contre celle qui la brutalise. Arrivés à la bicoque, je la projette contre la parois de vieilles planches pleines d'échardes et de clous rouillés. Je ne prête pas attention au choc qu'elle subit. Le souffle coupé un instant elle cherche l'air qui lui manque avant que la douleur de son dos et ses bras éraflés par la ferraille saillante prennent le dessus. D'une main je déboucle l'attache de ma colichemarde qui chute dans un buisson, de l'autre ma cape vol au loin.

Ma victime me poignarde du regard ne pouvant néanmoins s'empêcher d'afficher un léger sourire, car elle sait ce qu'elle a déclenché. Reste à savoir si elle pourra en payer le prix...

Je m'empare de mon poignard et tranche la lanière de sa ceinture retenant son orbe. Elle esquisse un mouvement pour la retenir mais son arme roule déjà le long de la douce pente qui mène vers les rochers, et qui plus est je lui barre la route.

Ma main gauche attrape sa gorge et la serre suffisamment pour lui faire passer l'envie de se débattre. Mon regard s'écrase dans le siens. Je lève le menton avec arrogance, arborant une attitude des plus dominatrice. La pointe de ma lame rencontre le creux de son décolleté. J'appuie. Le tissu se fend en deux, s'effiloche, descend dans un craquement entre ses seins puis le long de son ventre, laissant apparaître une fine ligne de sang par endroits...

Un gémissement étouffé, Exoriel est à ma merci.

Modifié (le) par Helevorn
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Sa main remonte avec douceur le long de mon bras pour se nicher dans ma nuque, caressant la naissance de mes cheveux. Une agréable douceur. Avant une violente douleur. Bêtement, je m'étais laissée envoûter par ses caresses et à présent, il m'entraînait en direction de la cabane alors que j'essayais de lui faire lâcher prise. Lorsqu'il le fit avec force en s'approchant dans ce qui me servait d'abris. Projetant mon corps contre la parois la plus proche avec force.

Le choc m'ébranla toute entière, fusillant quelques secondes ma respiration. Mes bras souffrant de nombreuses coupures. Je me relevais en serrant les dents pendant que mon souffle revenait peu à peu. Je tentais de lui faire face mais ne parvenait à me remettre droite alors qu'il s'approchait, arborant un regard sanguinaire, son poignard à la main. Je voulus attraper mon orbe mais il m'en déposséda. Je ne pus la rattraper, la regardant s'éloigner avec rage.

Je pouvais encore me servir de ma magie mais à une échelle moins grande, moins puissante, trop faible pour me défendre face à un démon.

Je le foudroyais du regard lorsque ses doigts enserrèrent ma gorge en me plaquant contre le mur en bois, m'arrachant un gémissement plaintif. Que cherchait-il au juste ? Ma mort ? Il n'avait pas besoin de faire autant de fioriture pour m'abattre. Cette vengeance ne mènerait à rien.

Helevorn me laissa seulement le plaisir de respirer pour ne pas sombrer. Me montrant ce que je venais de provoquer. Sa lame glissant sur ma peau, déchirant le tissu de ma robe, s'infiltrant légèrement dans ma peau avant d'aller plus loin. Ma chair s'abîmant sous l'acier alors que je me mordais avec férocité la lèvre pour ne rien lui céder. Ce dernier possédant déjà trop d'emprise sur moi. A force, une perle de sang finit par s'échapper de ma lèvre suivit d'un râle de douleur mélangé à un soupire. Cette fois-ci, ce n'était pas comme la dernière fois où nous avions jouer dans la douleur. Cette fois, je subissais ses gestes avec un plaisir et une douleur incertaine.

Modifié (le) par Exoriel
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Un soupir plaintif meurt entre ses dents de nacre.

Sa poitrine se soulève hâtivement, la gorge opprimée par l'étau de mes doigts. Bientôt ses poumons brûlerons de trop manquer d'air, et je serai le seul qui pourra ou l'en priver davantage ou la délivrer un instant afin qu'Eolia la remplisse de son souffle.

La grâce ou la mort ? Non... Il y a tant à faire avant de céder la fin...

Cet empire que j'exerce sur elle m'offre une délicieuse satisfaction. Je contemple l'expression de son visage qui se crispe. Son cou rougit laisse apparaître des veines dont le sang n'a plus sont soul d'oxygène.

Si belle dans la souffrance. Soumise, brutalisée. Un sourire démoniaque remonte à la commissure de mes lèvres.

L'acier froid de ma lame poursuit sa balade tranchante contre le tissu qui craque. Un à coup, puis deux. La pointe s'enfonce tendrement dans la chair de sa cuisse.

Je lève les yeux. Une perle de sang roule contre sa lèvre, dégouline le long de son menton. Je suis sa course parfois rapide, parfois lente suivant la pente qu'elle emprunte.

Mon bras part soudain en arrière. La robe a été totalement fendue et s'ouvre impudiquement sur ses formes.

L'étouffement qu'elle subit fait naître au coin de ses yeux une larme, non pas de peur, mais de souffrance. Son corps réagit sans qu'elle ne le commande désormais. Ma main se desserre juste assez pour la laisser prendre un peu d'air. Son inspiration lui fait vibrer tout le corps et s'engouffre dans ses poumons dans un sifflement recru.

De ma main tenant le poignard, je déchire le reste de matière tenant encore son vêtement en place.

L'étoffe volte mollement contre ses formes avant de s'écrouler à ses pieds.

L'étau s'ouvre et glisse contre son thorax, l'appuyant puissamment contre le mur. La marque de mes doigts laisse une empreinte rose vif sur son cou délicat. Elle reprend son souffle malgré ma main qui l'oppresse tandis que j'observe son corps à moitié nu d'un air flatté.

Le dernier morceau qui la couvre est coupé avec succulence. Dentelle noire tranchée d'acier.

Je quitte le spectacle inconvenant de ses courbes livrées pour retrouver l'or de son regard...

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Il resserre ses doigts autour de mon cou, me privant du peu d'air que j'avais. Dans peu de temps, je finirais par suffoquer. Et la douleur croissait dans tout mon corps. M'arrachant des soubresauts de douleur incontrôlés accompagné de gémissements.

Je ne remarquais même pas le départ brutal de ma robe. Une goutte d'eau dans cette océan de souffrance. Ma cuisse me lacérant à vif. Voilant mon regard, embrumant mon esprit de toute raison. Je ravalais ma salive pendant que mes yeux commençaient à se fermer, laissant échapper une larme le long de ma joue. Ma tête commençant à vaciller cherchant à laisser tomber mon front contre son poignet. Ma main s'apposant difficilement contre ma cuisse ensanglantée en refermant mon poing sur ma plaie comme pour la serrer, m'arrachant un maigre cri de douleur au contact de mes ongles contre ma chair à vif.

La douleur se fait agonisante jusqu'au moment divin où ses doigts reculèrent. L'air affluait trop abandonnement dans mes poumons, brûlant ma gorge assoiffée. Même par là vie il me malmenait. Je le fusillais du regard alors que mon corps avait manqué de s'effondrer. Me retenant difficilement au mur telle une proie facile et docile devant son chasseur.

Je cherchais du regard mon orbe, espérant que je pourrais la rattraper alors qu'il me retenait plaquée contre la paroi. Espoir très vite brisée par la sensation, cette fois, délicieuse du fil tranchant courant sur ma peau. Mise à nue d'une manière bien désinvolte. Jouant avec mes vices. Effilant la corde jusqu'à sa limite sans jamais la détruire.

Je le fusillais du regard, cherchant à le détester mais n'y parvenait. Savourant le flux et reflux de la douleur lors des pauses qu'il m'accordait. Mon souffle saccadé reprenant une allure normal pendant que j'examinais ses traits plongés dans un sadisme méconnu.

J'étais à sa merci, totalement. Malgré que je voulais m'en révolter, tous mes sens s'alanguissaient, me plongeant dans un tourment à double tranchant.

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Mon regard se fait profondeur, ma voix abysses, mes ongles se font griffes, et c'est en murmurant d'un timbre rauque que mon appel se fait commandement.

Akarni...Akarni slaa, akarni aqshy...Aksho Nurgleth, leth kaar...Akarni...Akarni slaa, akarni aqshy...Aksho Nurgleth, leth kaar...

Litanie noire de ma langue originelle, dont je répète inlassablement chaque mot envoûtant ma proie qui se fait mienne. Docilité d'écorchée vive bousculée par le plaisir de la douleur. Le bon puisé dans le mal. Quintessence ultime d'une jouissance qu'elle réprouve encore, écartelée entre son besoin de survie, sa conscience de révolte et la volupté inavouable dont elle est la proie.

Ma lame dessine des volutes de sang contre sa chair. Douces coupures, dont la finesse n'a d'égale que leur piquant. Une griffure d'épine...

suite non censurée ici > http://constellation.winnerbb.net/t1691-un-piege-malefique-suite#46365

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