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Terre des Éléments

A la frontière de Terra


Helevorn
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Je sens les choses. Je sens dans l'atmosphère se mouvoir dans l'air l'esquisse de belles promesses, portées par le souffle d'Eolia.

Louée soit-elle, et les cadeaux qu'elle m'apporte.

Loué soit ce jour où j'ai saisi au vol l'intensité singulière d'une aura venue de Terra. La verte, la luxuriante, la festive, la viveuse Fimine génère parfois des enfants dont les silhouette entrevues dans le vent sont captivantes.

Et c'est son cas à elle, cette jeune nécromancienne à la douce aura et au tempétueux caractère.

Avide de défis je suis. C'est pourquoi je n'ai pas manqué l'occasion de lui donner rendez-vous dans la Taverne frontalière de Terra.

J'y suis déjà depuis quelque minutes, les jambes croisées, assis dans un coin de la salle, un bras nonchalamment posé sur le dossier, le nez en l'air, songeur. En pensant à notre courte correspondance, un sourire se dessine sur mon visage. J'ai hâte de la rencontrer, de voir si elle a dit vrai, et quelque part, je n'ai pas trop de doute.

Une chose est certaine, nous ne serons pas dérangés ce soir. L'établissement brille par son manque de clients. Nous serons seuls, accompagnés par le seul clinquement des verres rangés par le tenancier...et c'est peut être mieux ainsi.

Modifié (le) par Helevorn
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Une missive parmi tant d'autres a éveillé ma curiosité. Alors que la monotonie de la vie Terranne m'étouffait malgré mes quelques correspondances, une pointe d'intérêt a surgi soudain. La fine écriture entrevue porteuse de promesses enivrantes a réveillé des instincts enfouis en moi. Enfin, je vais pouvoir mesurer mon cynisme à un être qui semble en valoir la peine. Un être troublant.

Je lui ai promis de le rejoindre à l'auberge bordant Terra.Encore débutante dans le maniement de mes sortilèges, j'ai du user de toutes mes capacités de furtivité pour me plonger dans les ombres afin d'éviter les mauvaises rencontres de créatures qui auraient pu me ralentir. Bien sûr, j'aurais pu les terrasser, mais l'attirance que j'éprouve pour l'auberge ne me permet nul retard, et j'ai donc décidé de me glisser dans l'obscurité bienheureuse dont j'aimeà me repaitre.

Enfin, le bâtiment m'apparait. Malgré les lumières qui en émanent, il semble n'y avoir que peu d'agitation à l'intérieur. Nous serons probablement tranquilles pour cette première confrontation qui s'avérera orageuses'il n'a pas menti à travers ses mots. J'ai pris mes précautions.

Mes longs cheveux de nacre ont été disciplinés sous la capuche de ma cape. L'ombre qu'elle me procure parachève la furtivité que je cherche à adopter, désireuse de ne pas attirer l'attention. Je ne suis pas encore à l'aise avec toutes les subtilités de ma nouvelle fonction et préfère encore garder de mon côté les atouts que mon genre me procure.

J'atteins enfin la porte de l'auberge que je pousse d'une main à la peau diaphane, aux longs doigts terminés d'ongles à la coloration émeraude. Je prends soin de dénoter l'appartenance à mon élément par des touches discrètes qui renseigneront un observateur averti.

Avant même de l'avoir vu, je perçois sa présence, un mélange dérangeant qui me réjouit quant à la suite de notre confrontation. Mon regard clair se pose alors sur lui, assis seul à une table dans un coin de la pièce.Le sourire qu'il arbore me procure une chaleur nouvelle résultant d'une excitation grandissante sur la suite des événements. Je n'aime pas souffrir. J'aime jouer.

Je m'approche de la table et reste debout à côté de lachaise, attendant son assentiment. Le défi n'empêche pas la politesse... Afin de lui assurer de mon comportement non belliqueux, j'abaisse ma capuche afin de dévoiler mon visage et ma chevelure à la couleur si particulière. Enfin, le sourire qui nait sur mon visage lorsqu'il croise mon regard fait parfaitement écho au sien.

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J'aurais pu m'attendre à ce qu'elle me fasse patienter de longues minutes, voir des heures, au lieu de quoi elle pousse la porte avec ponctualité. Et au delà de la courtoisie qu'elle a eu d'arriver à l'heure, elle se révèle plus poli que je ne l'aurais imaginé.

Tout d'abord elle s'avance dans l'ombre de son capuchon. Je ne vois que ses mains à la peau clair terminés par des ongles fins vernis à la couleur de Terra.

Le soucis du détail.

Je la suis du regard, elle s'arrête et se découvre, me laissant tout loisir de scruter ses traits. L'obscurité laisse place à la lumière de ses cheveux de nacre, soyeux, encadrant son visage aux traits gracieux, aux lèvres rosées. Ses yeux sont d'eau, si limpides, que je me surprend à me perdre dans leur profondeur une seconde. Elle affiche un sourire. Inattendu.

Agréable surprise. Cette jeune Terran est des plus avenante...

Je me lève, décidé plus qu'a l'accoutumé de me faire gentleman. Je recueille délicatement sa main dans la mienne et m'incline pour un baise-main, effleurant sa peau de mon souffle chaud, sans la toucher de mes lèvres, avant de me redresser.

"Bonsoir Rhapsody. Ravi de te rencontrer." mes yeux émeraude à l'intérieur des siens.

Je l'invite à s'assoir, attend qu'elle soit confortablement installée avant de reprendre ma place, recroisant mes jambes sur le côté, posant un coude sur le bord de la table, le visage tourné dans sa direction.

"Que puis-je t'offrir ?"

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D'une exquise délicatesse, ses lèvres effleurent le dos dema main. Son souffle délicat génère un frisson qui parcourt mon échine, metroublant un instant. Pourvu qu'il ne se soit pas rendu compte de l'effet qu'ila sur moi...

Cela semble être le cas puisqu'il plonge son regard dans lemien et se présente avec délicatesse. Ses yeux sont de la couleur chérie de mon élément. Leur teinte pourtant me perturbe dans un sens que je n'arrive à exprimer. Cet être a plus d'impact sur mon monde atone que n'en ont eu les différentes personnes que j'ai croisé. Quelque chose est en train de se produire. Je me dois d'être prudente.

D'un souffle, encore trop troublée pour parler bien que je n'en laisse rien paraitre, je lui réponds.

"Helevorn."

Politesse élémentaire, un signe de tête léger accompagne ce mot, faisant glisser plusieurs mèches hors de leur giron. Suite à son invitation, je prends place sur la chaise qu'il m'offre en prenant garde à ne pas extérioriser mon malaise. Mon sourire n'a pas été atteint par mes doutes. Alors qu'il prend place en face de moi, je me raisonne. Après tout, il n'est qu'un jouet de plus pour mesurer mes capacités.

A nouveau rasséréner, je l'observe sans m'en cacher, détaillant sa physionomie et son atittude. Il a l'air parfaitement à son aise, ayant adopté une attitude décontractée et ne se départissant pas de sa bonne humeur visible. Je suis agréablement surprise de cette rencontre, bien qu'elle tourne sous un jour que je n'avais pas anticipé. Malgré la perturbation de mes plans par le trouble qu'il génère en moi, je suis bien décidée à profiter au maximum de cette occasion pour me faire les dents sur un être dangereux. La tâche sera probablement ardue s'il est au moins aussi dangereux que son magnétisme me le laisse croire, mais après tout, ce n'est là qu'un jeu de plus. Qu'ai-je à perdre de plus précieux que l'excitation qui précéde le danger ? Rien n'équivaut à cette douce drogue...

Il me sort de ma réflexion par une question. Me recentrant sur la réalité qui m'entoure, je plonge à nouveau dans l'abime de ses yeux.

"Je ne connais les spécialités de la maison. Je vous laisse donc choisir, pourvu que la boisson ne contienne pas d'alcool. J'aime à être parfaitement maitresse des situations qui m'entourent et ne peux par conséquent laisser une telle substance altérer mon raisonnement."

Je me dévoile. J'entre dans un jeu qu'il devrait comprendre. Je veux goûter à la béatitude de l'angoisse.

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Une boisson sans alcool ? Un imperceptible haussement de sourcil.

J'ignore s'ils servent quoi que ce soit de ce genre ici, c'est la première fois que je m'aventure à la frontière de Terra.

Un coup d'œil en direction du tenancier qui nous regarde, grimaçant, serrant un cure dent usé entre ses lèvres.

Une idée point dans mon esprit, s'immisce, se développe, émerge, juste assez avant que je ne l'emprisonne dans son réceptacle machiavélique. Un léger sourire relève la commissure de ma bouche. Vais-je le faire ou non ?

L'entreprise est risquée. Si elle ignore les boissons qu'on sert ici, elle n'est peut être pas ignorante de la composition de certains breuvages. Je peux toujours prétexter avoir demandé un hydromel "sans alcool" par exemple, mais si son palais est délicat, elle saura déceler le goût du vin. Et ce ne sont pas deux ou trois larmes d'alcool qui parviendrons à lui faire perdre ses moyens, à moins qu'une telle demande traduise une extrême sensibilité et dans ce cas, cela suffirait à la griser.

Mais quel intérêt ? Si ce n'est celui de l'affaiblir alors que je souhaite la découvrir, savoir de quoi elle est capable en toute possession de ses moyens.

Je me ravise donc, et lance au tavernier.

"Un sirop de rose pour mademoiselle, et un hypocras pour moi."

Voilà bien longtemps que je n'avais savouré ce breuvage épicé, lui préférant l'hydromel ou la cervoise, mais ce soir j'étais d'humeur au changement.

L'homme disparut derrière le comptoir remuant bruyamment ses bouteilles.

Le sirop de rose n'est en général pas à la carte mais je tente le coup. S'il en a, je devrais débourser une coquette somme d'or pour qu'elle puisse y tremper ses lèvres, si il n'en n'a pas, peut être nous fera-t-il l'honneur de nous proposer autre chose, ou peut être se risquera-t-elle, incitée par l'odeur de ma boisson, à y goûter.

Le son caractéristique du liège tiré d'un goulot suivi de la douce mélopée du liquide glissant au fond d'un verre vogua jusqu'à nos oreilles. Depuis quelques instants, j'ai détourné mes yeux du tenancier pour les plonger dans ceux de mon invitée. Je l'observe, un sourire au lèvre tandis que l'homme se rapproche un plateau à la main...

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J'intercepte le regard de mon compagnon à l'énoncé de ma boisson et ne peux m'empêcher de sourire en mon for intérieur. Le refus de l'alcool est avant tout un choix gustatif, n'étant guère adepte de sa saveur. Toutefois, qu'il croit bien ce qu'il veut. Entretenir le mystère est le meilleur moyen d'éveiller sa curiosité et de lui faire prendre les risques à lui. Je maintiendrai pour ma part mon interlocuteur dans une douce ignorance tant qu'il n'aura pas posé les bonnes questions, ou bien lui livrerait des informations quelque peu erronées quant à leur raison profonde...

Il commande un sirop de rose, boisson qui m'est inconnue et choisit pour sa part un hypocras. C'était la boisson préféré de mon père. Cette pensée me plonge un instant dans un passé douloureux que j'écarte d'un revers mental. L'instant présent est bien plus intéressant. Le tavernier s'active pour répondre à ses attentes tandis qu'il plonge à nouveau ses yeux dans les miens. Ce jeu de regards m'intrigue et me met quelque peu mal à l'aise, du fait de la fascination que j'éprouve pour ses iris émeraude. Pourtant, je soutiens avec conviction l'intensité de sa contemplation, relevant légèrement le menton en un signe de défi à demi esquissé.

Une autre que moi aurait probablement engagé la conversation pour rompre ce silence quelque peu oppressant. Pourtant, je m'y plonge avec engouement, n'ayant ainsi rien à révéler sur moi. Je goûte ainsi en outre à un nouveau divertissement que je n'avais jusqu'alors jamais connu. Je suis pourtant interrompu par l'arrivée du tavernier et, malgré l'impression que cela me procure de perdre une lutte engagée à demi mots, je porte mon attention sur l'homme qui m'apporte un verre empli d'un liquide opaque à la couleur nacrée parsemé toutefois de reflets rosés. Attendant que mon compagnon soit servi et l'aubergiste reparti, je jette un oeil sur l'ensemble de la pièce. Je n'y vois rien d'intéressant, d'autant que je suis dos à la majeure partie de la salle, position qui m'agace quelque peu mais que je n'ai pu refuser. De toute façon, pour me porter du tort, Helevorn n'aurait pas besoin de faire appel à qui que ce soit. Je l'imagine très bien capable tout seul de me réduire à un état de silence... permanent... Si un danger arrive de l'extérieur, il serait probablement plutôt enclin à m'avertir je le crois, car il me parait digne d'un certain honneur, ayant jusqu'à présent montré la plus exquise des galanteries. Si la politesse n'est en rien gage de la dignité d'un homme, elle peut toutefois en être un indice. J'aime à croire que malgré les vices qu'il doit présenter, cet homme mérite mon estime.

Je porte finalement la coupe à mes lèvres, les y trempant délicatement afin de prendre la mesure du brevage. Ce que je goûte répond assurément à mes exigences et j'en prends une gorgée que je savoure avec béatitude. Cet homme aura au moins réussi à combler mes papilles, bien que je doute que ce soit le seul de mes sens qu'il soit capable de charmer. Me concentrant à nouveau sur mon interlocuteur, je finis par rompre le silence. Il ne faut pas abuser des bonnes choses.

"Cette boisson a un goût exquis. Je vous félicite pour ce choix qui me semble fort opportun, et vous remercie de m'avoir fait découvrir une telle merveille."

J'ignore les risques que je prends à laisser échapper une telle assertion. J'ignore tout de mon compagnon de table. Je brûle en découvrir plus.

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Quand le tenancier pose nos verres devant nous, je ne la lâche pas des yeux, pas même au moment de payer. Une sorte de jeu semble s'instaurer, et je ne veux pas perdre une once de ce qui se lit dans son regard.

Détachant d'une main ma bourse pleine d'or, je la glisse discrètement dans la main de l'homme et lui fais signe de partir. Pas question qu'elle sache combien j'ai dû débourser pour lui offrir ce plaisir, qu'elle ne boude pas soit dit en passant.

Ses lèvres rosées touchent délicatement la surface du liquide à la teinte jumelle, elle déguste. Surprise. Son regard se fige un bref instant, les saveurs se répandent sur sa langue, enivrent son palais d'une multitude de goûts suaves et parfumés, les senteurs subtiles la transportent dans une roseraie en plein Azura, un après midi. Voyage des sens. Elle y revient presque immédiatement, désirant ardemment confirmer ses premières impressions, son trouble...exquis égarement de son regard avant d'attester par des mots ses émotions.

Ma lèvre bute contre le rebord du verre, je lui souris, lui souffle un "Merci" et goûte à mon tour l'hypocras. Le piment du breuvage, son apprêté, son tanin, contraste parfaitement avec la subtilité de sa boisson. Je repose mon verre. L'observe, décèle son envie de jouer, de me défier, de me tester. Un vue commune...

Je décide de briser quelque peu la glace.

"Je concevrais parfaitement ton souhait de garder de la distance, ceci dit, et par souci d'équité, j'aimerais tout autant que nous soyons sur le même registre...ainsi...le tutoiement est une possibilité, si tu le désires..."

Je lui entre-ouvre la porte, elle en fera ce que bon lui semblera.

Modifié (le) par Helevorn
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Il poursuit ce jeu de regards dans lequel j'ai pris une certaine habitude désormais, découvrant ainsi le moyen de lui faire lire dans mes yeux ce que je tais. Mon humeur joueuse doit immanquablement y apparaitre, tellement j'ai du mal à la contenir. La volonté de le pousser à bout pour connaitre ses réactions m'aiguillonne, mais je résiste encore à cet irrépressible appel pour le dévisager toujours, appréciant le visage qui se porte à ma vue. Si je ne me méfiais pas des hommes comme je le fais, j'aurais pu éprouver beaucoup plus pour cet être qui différait tant de mes standards communs.

Je l'observe déguster son breuvage avec attention. Une telle grâce se dégage de chacun de ses mouvements. Il me semble un peu plus dangereux quand j'avise la facilité de ses gestes ainsi que la furtivité de ceux-ci,notamment quand il donne discrètement la bourse au tenancier. Chaque seconde passée me le rend plus dangereux mais aussi bien plus fascinant. J'ai tellement hâte de découvrir les facettes de cette personnalité que je devine tumultueuse...

Il m'invite alors à le tutoyer, arguant d'un souci d'équité. Je perçois alors qu'il est temps d'entamer une confrontation qui ne pouvait qu'advenir et que nous avions tous deux ardemment souhaitée... Sourire narquois.

« Cette proposition est certes alléchante, mais je préfère garder un vouvoiement qui traduit le respect sincère que je vous porte. Cette marque n'est pas essentielle pour ma considération à votre égard, mais elle est un héritage lointain que j'ai appris à garder, la leçon que l'on m'a infligé le concernant étant toujours cuisante à sa seule pensée. Le tutoiement ne pourra s'envisager qu'après une... intimité particulière, et peu de gens à ce jour ont eu droit à un tel traitement. Je choisis avec circonspection les personnes dignes de cet intérêt... »

Un nouveau regard à son attention. Un éclat d'amusement que je ne peux empêcher d'éclairer mes iris. Une douce chaleur alors que les joutes commencent. Il est l'heure de s'amuser.

Afin de me sentir à l'aise et jouer de tous mes atouts dans cette conversation, je délace ma cape, dévoilant une fine robe totalement décente mais qui laisse entrevoir de larges pans de peau. Afin de parachever l'image qu'il a de moi, mais aussi pour lui montrer que je joue franc jeu avec lui, je lui laisse entrevoir discrètement et avec fluidité une dague accrochée dans une lanière autour de ma cuisse, à portée de main. Il est probablement assez observateur pour ne pas la manquer.

A lui de cogiter pour imaginer où je peux bien avoir caché les autres...

Modifié (le) par Rhapsody
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Elle décide de refuser mon offre et de conserver la distance. Ses raisons, je les entends et les respecte, et n'y vois nulle trace de mesquinerie. Elle me livre quelques pistes que je garde en tête et que j'explorerais sans doute par la suite, puis évoque l'intimité. Je m'interroge alors sur ce qu'elle entend par là, et fini par me dire que je l'apprendrais si d'aventure nous étions amenés à nous revoir ou tout simplement qu'elle me le dévoilerait lors d'une conversation à venir.

Elle choisit avec soin les personnes dignes... Voici une attitude des plus prudente et des plus raisonnable. Le sentiment de trahison a dû l'étreindre par le passé pour qu'elle manifeste son instinct de sauvegarde aussi rapidement. Ainsi les règles du jeu sont posées dés le départ.

Je lui réponds d'abord par un sourire, lissant entre mes doigts un pan de ma houppelande.

"Alors ce sera moi qui m'adapterais."

Je reprend ma coupe d'hypocras. Une gorgée, plongé dans son regard, prenant le temps et de savourer mon breuvage, et d'apprécier la clarté singulière de ses yeux d'eau. Puis la pose, jouant de mon pouce et de mon index sur sa largeur la faisant doucement osciller.

Un instant de silence avant de déclarer.

"Les choses que l'on peut céder à tous n'ont grande signification que pour ceux qui ignorent l'indice de la rareté."

Ma phrase se perd un instant dans le froissement de sa cape qui glisse sur le dossier, dévoilant ses épaules, sa robe, et...une dague lacée à sa cuisse qu'elle me laisse subtilement entrevoir. J'esquisse un sourire, imaginant le métal froid contre sa peau, ses doigts glisser sous le tissu pour s'en saisir, la tirée lentement de son fourreau puis...

J'incline légèrement mon buste au dessus de la table, me rapprochant d'elle, la regardant droit dans les yeux un sourire esquissé sur les lèvres tout en surveillant ses gestes. Je murmure.

"La nécromancie n'est-elle pas votre seul talent pour dissimuler quelques lames à vos appâts ?"

Le vouvoiement dans ma bouche sonne comme un délice, comme un fruit entouré d'un mystère à dévoiler feuille par feuille, subtilement.

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Il ne semble pas troublé par ma réponse. Le goût de la déception envahit ma bouche de son amertume, et mon excitation devenue presque palpable retombe. La confrontation n'est pas encore lancée... Il faudra patienter plus longtemps. Il me répond qu'il s'adaptera. Me vouvoiera-t-il ? Voila une situation qui pourrait rendre notre jeu encore plus intéressant, tant j'aime à conserver une distance avec mes interlocuteurs tout en chargeant le "vous" de lourdes significations qu'ils ne perçoivent pas toujours aisément...

Puis j'aperçois l'étincelle d'intérêt qui illumine son regard tandis qu'il aperçoit ma dague. Finalement, tout amusement n'est peut être pas perdu dès maintenant. L'intensité émeraude qui parcourt ma cuisse me laisse entrevoir des possibilités intéressantes pour l'avenir. Une faiblesse tout du moins...

Effectivement, il se rapproche de moi par dessus la table, recentrant son regard dans mes yeux clairs, souriant d'un intérêt non feint. Le vouvoiement fait courir des frissons le long de ma nuque. A sa question, je ne peux m'empêcher de laisser éclater quelques notes d'un rire cristallin que je réprouve bien vite. Mes talents ? Multiples et pourtant si recentrés...

"Je jouais des lames bien avant d'envisager quelconque parcours dans la nécromancie... Si mon âme a toujours été destinée à cette voie, ce n'était pas là l'avenir que l'on me réservait."

Avisant que je m'égare en un sentier que pourtant j'évite ardemment traditionnellement, je préfére retourner sur des considérations plus légères et bien plus équivoques.

"Je ne vois pas pourquoi je me priverais d'un moyen si efficace de repousser les prétendants qui se croient un peu trop sûrs d'eux... Vous connaissez les hommes. Ils ont beaucoup de mal à accepter qu'une représentante du sexe faible les éconduise... Une dague menaçant une partie non négligeable de leur physionomie les encourage très fortement à joindre leur geste à ma parole, tout en me permettant de ne pas trop les abimer. La nécromancie entraine beaucoup de dégats, et j'en ai assez de devoir sans cesse nettoyer mes robes pour me débarasser du sang."

Tout le long, un sourire oscillant entre narquois et charmeur selon les sous entendus que j'aime à lui transmettre. Il est un sujet de choix que je ne dois nullement gâcher ou décevoir. Je dois donner la pleine mesure de mes capacités.

Afin de me donner une contenance, je croise les jambes et lisse ma robe sur mes cuisses, cachant définitivement la lame qui s'y terre. Pourtant, glacée, elle consume ma peau claire, me rappelant plus que jamais à son souvenir. Elle aussi apprécie l'atmosphère que notre confrontation a créé. Elle aussi brûle de se repaître de mon angoisse.

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Ainsi elle sait manier une lame. Ma curiosité en est éperonnée. La suite de son discours me livre encore quelques informations, accentuant les traits que j'avais ébauchés d'elle au départ.

Elle prend le partit de l'avertissement, préférant ne point m'inclure dans son discours mais le message passe sans mal.

La nécromancie entraîne beaucoup de dégâts... Du sang sur ses robes qu'elle rechigne à détacher, la jeune femme n'est donc point une lavandière passionnée ? Un sourire remonte à mes lèvres, accentuant l'espièglerie de mon regard. Je garde mon cynisme pour moi pour le moment, je la sens impatiente d'en découdre et la piquante attente que je lui inflige me procure une douce satisfaction.

Mon dos retrouve le dossier de mon siège, d'un geste en arrière je dévoile mon arme cachée dans l'angle du mur. Une colichemarde de belle facture, à la garde cerclée de métal, au pommeau de cuir noir, et au fil...faisant glisser la lourde épée hors de son fourreau, affûté d'une main de maître. Un reflet argenté scintille à la pointe lorsque je la lui présente, à la verticale.

"Les armes blanches sont avides de sang..." parcourant la lame des yeux avant de revenir aux siens "je serais curieux d'en constater ta maîtrise." jouant avec le miroitement de l'alliage et l'éclairage de la salle, projetant par alternance un rayon sur son bras avant de la ranger lentement dans son fourreau. Son aiguisé de l'acier s'enfonçant dans son refuge de cuir. "As-tu appris le maniement des épées longues ?" jetant un regard à sa cuisse où se tapit sa dague.

Là où les lames courtes blessent, les lames longues sectionnent, mais il faut être en mesure de les soulever et sa frêle stature laisse planer peu de doute quant à sa puissance physique...

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J'admire la lame qu'il me montre. Je n'y connais plus grand chose en matière d'armurerie, ayant tiré un trait sur mon passé à ce sujet, mais cette pièce me semble fort digne d'intérêt. Je songe à la dague couleur de neige qui me sert de compagne quand il évoque la soif de sang. Jamais il n'aurait pu toucher plus juste en évoquant ceci, à croire qu'il la connait. Ce qui est peu probable.

Je suis toutefois bien plus embêtée quant à sa volonté de me voir à l'œuvre. Ma maîtrise des dagues n'est certes pas mauvaise, mais je ne peux en rien rivaliser contre une personne mieux habituée à leur maniement si je ne profite pas de l'effet de surprise que leur localisation me permet habituellement. Ajoutée au fait que mon statut de nécromancienne rende peu,probable ma familiarisation à leur usage. Heureusement, la réponse suivant est facile et me permet d'éviter de commenter sa remarque.

Gagnant un peu de temps, je me redresse toutefois, repoussant une longue mèche blanche qui avait eu la mauvaise idée de venir voiler mon regard. Regagnant un peu de ma prestance, j'entreprends donc de lui répondre, tentant cette fois d'offrir une réponse plus courte afin de n'en pas tant dévoiler à chaque nouvelle prise de parole. Pourtant, cela fait aussi partie du jeu de lui faire découvrir un peu de moi sans qu'il ne puisse rattacher les éléments les uns aux autres. Que peut-il faire de telles bribes de toute façon ?

« Je n'ai été éduquée qu'aux lames courtes. On estimait par chez moi qu'elles étaient seules dignes de l'attention d'une dame, leur offrant un moyen de défense efficace tout en leur permettant de garder une apparence svelte et fine. Les lames longues avaient tendance à les pourvoir de musculatures qui étaient estimées fort peu élégantes sur une femme. Mais par manque de pratique, j'ai perdu quelque peu de mes facilités à cet égard, préférant me reporter sur un art plus à même d'exprimer mon plein potentiel... Les mots sont devenus mes nouveaux compagnons de jeu. »

Encore une assertion pleine d'indications. Quelle image s'échafaude-t-il de moi ? Je l'ignore mais brûle de l'apprendre toutefois. Je ne lui ferai pas le plaisir d'en découvrir assez pour avoir une vision précise de moi toutefois. J'ai appris que la distance est la plus sûre des protections et cette leçon est encore suffisamment gravée en moi pour que je ne l'oublie pas de sitôt.

Modifié (le) par Rhapsody
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Un haussement de sourcil amusé.

"Et bien peut être serait-ce l'occasion de revoir un peu quelques techniques, vous qui disiez préférer le maniement de la lame pour repousser vos prétendants. Il ne faudrait pas que vous perdiez vos moyens dans un moment critique..." soutenant son regard avec espièglerie "...cela pourrait entraîner de fâcheuses conséquences."

Une longue gorgée d'hypocras comme pour savourer ce qui allait venir. Égarant mon regard sur sa robe avant de revenir à elle. J'approche ma main de son bras et saisis un pan de sa manche entre mes doigts, le faisant rouler sous leur pulpe.

"Et le sang est si difficile à faire partir comme vous le faisiez très justement remarquer tout à l'heure...Il serait regrettable de souiller un si bel ouvrage."

Nous nous jaugeons en silence quelques instants, elle, cherchant sa défense, moi, me repaissant des préludes du jeu enfin lancé.

"Savoir dissuader d'un simple mouvement de dague est tellement grisant...Quand voulez-vous commencer ?"

Ma main toujours près de la sienne.

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Un basculement imperceptible. Un léger changement de ton. Un sourire légèrement plus espiègle.

Le jeu est lancé et je pars perdante. D'une facilité déconcertante, il a tiré partie de chacune de mes répliques pour m'emmener dans un cul de sac. Plus moyen maintenant de me défiler alors que je sais très bien n'avoir pertinemment aucune chance. Mais plus troublante encore, sa main qui caresse ma manche provoque un frisson le long de mon épiderme qu'il ne peut avoir manqué de sentir. Foutue sensibilité !

Après le silence troublant qui nous a entourés, il achève mes espoirs de couper à cette épreuve d'une sentence sans appel. Un léger moment de flottement pendant lequel je suis quelque peu désemparée, mais je me reprends bien vite.

Sourire carnassier dévoilant une dentition parfaite.

« Il serait en effet regrettable que je vous abîme. Mieux vaut donc que je vous dissuade immédiatement de toute tentative qui vous serait préjudiciable... »

Vaine tentative dont nous savons pertinemment tous deux qu'elle n'est que fanfaronnerie. Pourtant... Pourtant je n'ai trouvé mieux à répliquer pour le moment.

Je glisse une main sous le tissu rouge de ma robe, récupérant la dague blanche le long de ma cuisse, puis passe l'autre dans mon dos afin de récupérer celle qui se terre entre mes omoplates, beaucoup plus banale, et plante les deux lames dans le bois tendre de la table.

« Avez-vous de quoi faire ou bien dois-je vous fournir les armes ? »

Quelques autres sont encore disposées en des endroits improbables. Tant de lames n'ont pour but que de me faire me sentir à mon aise, moi qui ai grandi entourée de tels objets. Je n'ai en réalité que peu d'utilité à les garder, habituée désormais à manier mes mots. Les habitudes ont la peau dure.

Je reporte mon attention sur mon compagnon, ayant réussi à oublier pour un temps la présence de sa main si proche de la mienne et les frissons qu'il provoque en moi... Il ne sera pas dit qu'un homme se jouera à nouveau de moi. J'ai fait en sorte que ce ne soit plus jamais le cas.

Modifié (le) par Rhapsody
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Un petit rire.

"Qu'est ce qui vous fait croire que je suis votre prétendant ? Vous êtes bien prétentieuse Rhapsody." un sourire mi charmeur mi provocateur. "Tout ceci n'est qu'un simple jeu n'est ce pas ?"

Je la scrute, la détaille, observe chacun de ses mouvements. Elle se sépare de la dague qu'elle m'a laissé entrevoir, la plantant dans le bois de la table, puis d'une seconde, la tirant d'entre ses omoplates.

"Je n'irais assurément pas les chercher moi-même. Garder le secret sur leurs cachettes est bien plus dangereux car vous pourrez user de l'effet de surprise, dumoins si elles sont facilement accessibles..." glissant furtivement mon regard sur ses courbes pour deviner l'emplacement des autres avant de remonter à ses yeux "Rangez-les à leur place, je pense qu'une petite promenade nocturne sera le parfait cadre de notre mise en situation..."

Sur ces paroles je me lève, passe ma tête et mon bras droit dans la longue lanière tenant le fourreau de ma colichemarde et la coince contre mon dos. D'un sourire je l'invite à me suivre, slalomant entre les tables jusqu'à la porte de la taverne.

La nuit est fraîche et porte les senteurs d'une forêt proche. Une demi-lune éclaire nos chevelures à la teinte similaire, baignant nos visages d'une aura claire. Elle se place à mes côtés, et nous marchons en silence vers une destination inconnue, nous enfonçant dans les ténèbres...

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Son rire. Des grelots dans le vent qui caressent mélodieusement mes oreilles. Je me secoue mentalement pour me recentrer une fois de plus.

Sa réponse donne lieu à une fanfaronnade plus aisée encore.

"Tout ceci n'est en effet qu'un jeu, mais j'ai appris à me méfier des jeux des hommes. Ils incluent un peu trop souvent de profiter des attraits de la demoiselle qui les accompagne. Et même si je ne doute pas que vous soyez un parfait gentilhomme, je préfère faire en sorte que l'affaire soit bien claire entre nous. Il serait dommage que nous nous quittions en mauvais termes..."

Alors qu'il me détaille avec attention, je range avec lenteur les deux lames, prenant un soin délibéré à ne pas dévoiler plus de peau qu'il n'en est nécessaire. Je ne suis pas un vulgaire jouet. Je surprends son regard qui tente assurément de trouver l'emplacement des autres dagues, ce qui me tire un sourire d'amusement. Qu'il cherche donc.

Sans un mot de plus, je le suis dans la nuit. Jeme suis à nouveau revêtue de ma cape afin de me protéger du froid mordant, etje m'y enroule avec délectation du fait de sa chaleur protectrice. Lesfragrances rassurantes de la forêt me parviennent, m'attirant. Je suis unefille de la Terre.

Pourtant, je le laisse m'entrainer sans chercher à savoir où nos pas nous mènent. Nous demeurons à portée de mon domaine, là où les bois ont tous les droits. Tant que je demeure près de ces lieux, je ne peux pleinement être perdue, tant ils m'appellent inlassablement à eux.

Helevorn marche à mes côtés, silencieux. Nos pas n'éveillent nul bruit dans l'atmosphère fraiche de la nuit dominée par les hululements des oiseaux nocturnes. Heureusement pour moi, les étoiles sont lumineuses ce soir. La peur du noir... Pathétique.

Nous finissons par arriver dans un lieu qui semble convenir à nos attentes. Une clairière entourée d'un lacis de branches et de buissons épais nous cachant à la vue d'éventuels importuns. Une fois sur place, je délace à nouveau ma cape, la plie soigneusement et la dépose au sol. Y suit mon lourd grimoire qui semble hurler de ne pas me séparer de lui... Seules mes dagues me serviront ce soir. Avisant la longueur de ma robe qui entravera mes mouvements, je sors ma dague blanche et commence à la découper à mi-cuisse. Une fois ceci fait, afin de m'assurer parfaitement de ma liberté, je la pourvois de fentes sur les côtés. Encore une tenue bonne à jeter. Ce qui est fort regrettable considérant que celle-ci n'était pour une fois pas tachée... Remarque, elle a encore tout le temps de le devenir si je ne suis pas à la hauteur. Une fois ma tâche accomplie, j'entreprends quelques mouvements d'échauffement avec ma seule lame blanche.

Mon amusement a fait place à la concentration tandis que je tente de retrouver l'harmonie nécessaire. Ma dague scintille doucement dans la lumière nacrée, se délectant de la confrontation à venir. La seconde rejoindra ma main gauche au dernier moment.

Encore un peu rouillée, je mets toutefois fin à mon échauffement afin de faire face à l'homme. Je ne peux mieux me préparer pour le moment.

Modifié (le) par Rhapsody
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Une clairière arborée sera la scène de notre théâtre. Nul spectateur ne viendra y percer de son regard, nous sommes et resterons seuls, accompagnés par les bruissements de la nuit. Eolia souffle un baiser sur les enfants de Fimine, les caressant d'une brise fraîche, chantant dans leurs branches dans un frémissement. Sa délicatesse déplace quelques mèches de cheveux contre mes joues. Je ferme les paupières, faisant quelques pas dans l'herbe haute, emplissant mes poumons de son haleine maternelle.

Un crissement. Je tourne le visage. Rhapsody se livre au massacre méticuleux de sa robe. Un morceau de tissu rouge gît au sol, comme une mare de sang souillant la verdure.

Interloqué. Je la regarde fendre l'étoffe jusqu'en haut de ses cuisses. Elle se met ensuite en garde, sa dague légèrement en avant et lève enfin les yeux vers moi, repoussant d'un geste de tête ses cheveux indisciplinés.

Je remonte le long de ses jambes nues, son buste, son cou et retrouve son visage. Elle intercepte mon regard interrogateur et se sent soudain dépourvue.

Je viens à sa rencontre d'un pas déterminé, d'un mouvement lui confisque sa dague et braque mon regard sur son vêtement, un geste du menton pour le désigner.

"Crois-tu avoir le temps de te mettre ainsi à l'aise pour repousser le malotru qui s'en prendra à toi ?" haussant un sourcil interrogateur.

Je suis son maître d'arme ce soir, et quand bien même ceci est tout à fait improvisé, je ne me ferais pas moins sévère. Il s'agit de parfaire ses techniques de défenses, elle ne bénéficiera d'aucun laxisme de ma part.

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Sa remarque et son ton me blessent, mais un autre sentiment plus important prend rapidement le dessus. Une colère froide, enflammée par le retour à un tutoiement que je trouve insultant. Mon regard clair se plonge dans le sien, brillant désormais d'une lueur glacée que je n'avais pas prise depuis longtemps. Nulle trace de jeu désormais. Mes muscles se tendent sous l'ire qui est mienne, prêts à en découdre. Cela fait longtemps que je n'ai pas goûté à tel délice.

J'envisage un instant une réplique acerbe mais abandonne bien vite cette idée, décidée à lui montrer que je ne suis pas si mauvaise qu'il semble bien vouloir le penser. Cette robe était mon bien le plus précieux, et la plus longue que j'avais, une robe dont je m'étais revêtue exprès pour paraître à mon avantage ce soir. Le massacre que j'avais commis m'avait déjà suffisamment attristée sans qu'il ne soit obligé d'en rajouter. Toutes mes autres tenues étaient bien plus pratiques pour le combat, ainsi que mon père me l'avait enseigné. Mon père...

A cette pensée, mon sang bouillonne dans mes veines avec plus d'ardeur encore. Voix glaciale.

"Rendez-moi immédiatement ma dague !"

Dans la foulée, d'un souple mouvement du bras, une lame vient se glisser dans ma main gauche, héritage de l'ingénieux système issu de ma famille. Ambidextre à cet égard, je me jette sur lui, déplorant toutefois l'absence de ma lame de neige. La colère m'aidant à retrouver toute ma fluidité, je frappe sans regret aucun. Puisqu'il se prend tant au sérieux, qu'il m'évite.

L'art de la nécromancie est certes passionnant, mais on ne peut jamais vraiment renier le sang qui coule dans nos veines. Je retrouve dans la force qui m'envahit un plaisir exaltant. Faire jouer ainsi tout son corps afin d'atteindre la frappe implacable et mortelle... Un nouveau jeu a commencé.

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Elle dévoile son masque de colère, et c'est cet instant que je veux capter. Pour voir de quoi elle est capable rien de tel que sa ire.

Lui confisquer sa dague, mon tutoiement, mes regards sur sa tenue, tout ceci contribue à la faire sortir de ses gonds. Un léger cliquetis m'avertis à la fraction de seconde qu'elle a déclenché un mécanisme à son avant-bras gauche, procédé utilisé par les assassins qui m'est en tous points connu. Elle se jette sur moi avec élan, brandissant sa dague au dessus de sa tête pour me frapper au cœur.

Elle est rapide mais j'ai le temps d'analyser sa position. Je peux aisément parer son coup, et étant moi aussi armé, je pourrais sans mal atteindre ses artères, de quoi la faire expirer en quelques instants. Son cou dénudé m'offre d'un pas de côté son auriculaire postérieure, sa carotide. Ses bras à portée me laissent entrevoir la possibilité de sectionner sa veine radiale ou ulnaire près du poignet. Si je fais le choix de trancher la douce chair de ses cuisses c'est la fémorale ou la poplitée près du genoux que j'atteindrais.

Je me contenterais de la désarmer dans un premier temps. Je lève mon bras droit fléchi, parant de mon avant-bras le poignet de la jeune femme dans un choc brutal. Je passe mon autre avant-bras derrière le sien et enclenche une clé, en avançant contre elle, la faisant ployer en arrière, le bras tordu, elle lâche son arme dans une plainte. Pour m'assurer qu'elle ne soit tentée d'extraire aucune autre lame qu'elle m'aurait cachée, je pointe son arme à quelques millimètres de sa jugulaire, braquant mon regard dans le siens avant de la délivrer.

Je la laisse reprendre ses esprits, et lui livre mes observations.

"La colère ne doit pas vous priver de prudence, même si elle vous rend plus sûre de vous. Votre attaque était brouillon, et j'aurais pu en quelques coups vous vider de tout votre sang. Votre assurance pourra toutefois effrayer bien des malappris s'ils sont ignorants du combat au corps à corps, mais vous ne pourrez pas toujours compter là-dessus."

Retournant la lame de sa dague dans ma paume je lui tends son pommeau pour qu'elle la reprenne.

Modifié (le) par Helevorn
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En quelques secondes, je ressens le contact dur de ses membres musculeux. Ma vaine tentative est avortée avec une facilité déconcertante, me causant une douleur cuisante dans le bras. Sous la surprise et la douleur, mes doigts perdent leur force et lachent la dague qui tombe sur le sol avec un bruit mat. Je sens alors la présence de ma fidèle compagne effleurer ma gorge... Sensation connue. Sentiment éprouvé. Pendant un instant, infime, terrible, me voilà redevenue frêle adolescente molestée de semblable façon. La lame se fait alors plus pressante, et le liquide poisseux suinte le long de mon cou diaphane...

Retour à la réalité. Son regard émeraude vrille mes sens, me faisant prendre conscience de notre soudain rapprochement. C'est un tout autre trouble qui s'élève en moi, trouble que j'écarte prestement alors qu'il me prodigue ses informations. J'ai été minable, et la lourde chape de la défaite s'abat sur mes épaules tandis que je récupère ma dague de neige. A peine logée dans ma paume, un doux picotement caresse ma peau. Comme si ma compagne cherchait à me remonter le moral. Comme si elle partageait le découragement qui émane de ma personne et tentait d'y remédier. Une vraie soeur de combat.

Pourtant, le coeur n'y est plus. Mes souvenirs ont miné ma détermination plus sûrement que n'aurait pu le faire la plus grande déception. Complètement amorphe dans cette clairière, je sais pourtant ce qu'il pensera de moi. Je n'aime pas passer pour une lâche. Je répugne à fuir devant une épreuve qui me cause des difficultés. Pourtant, toute ma combativité a été sapée. Je n'ai plus envie d'écouter cet homme déblatérer contre ma colère. Assez de contrariété.

Cette rencontre avait bien commencé. Ma méfiance des hommes a repris le dessus, et je ne goûte guère au ton qu'il emploie désormais avec moi. Ces paroles doctes, bien qu'emplies de bon sens, ont le don de me hérisser. Je ramasse la lame que j'ai laissée tomber, peu important ce qu'il aura à me reprocher, et la glisse dans la fine lanière qui enserre ma taille tandis que je range la neigeuse contre ma cuisse. Je ramasse le tissu pourpre laissé au sol avec une grimace de dégoût, le jette par dessus mon épaule, puis me dirige vers ma cape laissée dans un coin.

Qu'il essaie seulement de me faire une remarque quant à ma réaction, et alors, il verra ce que signifie réellement mon mécontentement. Une colère froide, sourde s'est emparée de moi, au delà de la réaction à chaud que j'avais pu avoir. Plus jamais un homme ne me dictera sa loi. Plus jamais.

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Elle m'écoute mais je sens vite que la colère à raison de son entendement. Elle ne parvient pas à se calmer, son orgueil la dévore, je le vois dans son regard habituellement clair qui s'assombrit à mesure.

Je l'observe en silence. Me demandant si elle aura au moins pris la peine de retenir mes observations ou si j'ai vraiment perdu mon temps à vouloir l'aider.

Pas une parole, elle ramasse son arme, la range, soulève l'étoffe de sa robe déchirée puis la jette avec dédain.

Mes traits se durcissent, je pars en direction de l'orée de la clairière. Je ralentis mon allure à sa hauteur.

"Je vous raccompagne à Terra ?"

Inutile d'espérer poursuivre son apprentissage cette nuit, reste à savoir si son amour-propre est trop écorné pour qu'elle accepte que je la reconduise.

Modifié (le) par Helevorn
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Un regard pour cet être si mystérieux. L'expression que je lis sur ses traits douche quelque peu ma colère. Après tout, son geste partait d'une bonne intention... Et si mon amour propre n'avait été déjà entaillé par une situation semblable, je n'aurais probablement pas ressenti une si cuisante atteinte à ma fierté. L'ire couve toujours, adoucie quelque peu toutefois par ma tentative pour me raisonner.

Toujours sans un mot, je pose la lourde cape sur mes épaules et m'y blottit avec ravissement, surtout du fait de ma robe légèrement amputée. Je prends alors conscience de son indécence et me hâte de recouvrir mes longues jambes claires sous l'épais tissu. Mon grimoire frissonne lorsque je le récupère, mais malgré ses protestations, je le glisse dans une grande poche intérieure. Nous n'irons pas encore jouer ce soir.

Puis Helevorn propose de me raccompagner. Je soupèse cette proposition, mettant en ligne de compte à la fois ma colère et ma sympathie pour lui. Aiguillonnée par le mystère qui plane sur sa personne, je cède à un appel que je sais pourtant destructeur. Et si tous les hommes n'étaient pas ainsi... ?

Futile espoir. Pourtant... Pourtant, je me surprends à lui sourire, bien que de façon relativement timide. Lui faisant face, j'incline légèrement la tête à son égard.

"Je vous remercie du temps que vous avez pris pour tenter de me dispenser cette leçon. Je ne suis toutefois je le crois pas dans les dispositions nécessaires ce soir..."

Elle ne s'attarda pas quant aux raisons qui la poussaient à réagir ainsi. Personne ne connaissait son passé. Plus personne ne pouvait témoigner.

"Je n'ai nulle envie de retraverser ce soir les forêts pour rejoindre l'auberge de Terra. Je pense que je vais retourner voir notre compagnon tavernier afin de lui demander s'il n'a pas une chambre à me proposer. Sinon, j'irai dormir à la belle étoile dans les douces branches d'un arbre accueillant. Mais j'accepterai avec plaisir de la compagnie jusqu'à ces lieux."

Lunatique, tel était le mot juste pour décrire mon comportement. En temps normal, je l'aurais gentiment envoyé sur les roses. Mais cet homme dégageait quelque chose qui me poussait à ne pas vouloir me l'aliéner... Stupidité de la jeunesse...

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Elle se radoucit et discipline suffisamment l'orgueil qui la mord pour me remercier et accepter ma proposition.

Mes traits se détendent par la même, je la dévisage un bref instant.

Le lieu dans lequel nous nous sommes retrouvés n'est qu'une taverne, pas une auberge, elle n'y trouvera donc aucune chambre, et je me vois mal la laisser dormir dehors, si peu vêtue et seule.

"Vous ne trouverez aucun lit où vous reposer à la taverne. Je rentre au domaine des Constellations, c'est un peu plus loin, mais si vos jambes ne sont pas trop épuisées, vous y trouverez une chambre et de quoi vous restaurer au coin du feu si vous le souhaitez."

Mon côté protecteur me perdra...

Son fort caractère m'a quelque peu irrité, et un second sursaut d'arrogance de sa part suffirait à me faire sortir de mes gonds moi aussi. Qui sait ce que je pourrais faire d'elle alors...Étant ce que je suis...sauf qu'elle l'ignore...Espérons donc qu'elle se montrera des plus agréable si jamais elle accepte.

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Sa proposition me désarçonne un peu. Moi, aller rencontrer des gens ? Aller quérir un hébergement pour la nuit ? Cette idée me met terriblement mal à l'aise. Il y aura probablement d'autres hommes là-bas. Si je peux en affronter un, et encore, pas sans mal, je doute être capable de faire front à plusieurs d'entre eux réunis... Pourtant...

La perspective de dormir à la belle étoile ne m'enchante guère. Bien sûr, je ne doute pas que la forêt veillerait sur moi si je le lui demandais fervemment. Mais si la solitude ne m'a jamais inquiétée, l'idée de passer une nuit dans l'obscurité des branchages qui cacheraient toute lumière me fait frissonner.

Toutefois, passer la nuit dans une pièce close en un lieu que je ne connais pas entourée d'autres hommes... Un nouveau frisson bien plus profond parcourt ma nuque et me fait claquer des dents à cette idée. Je me reprends bien vite, mais le mal est fait, j'ai laissé entrevoir mon trouble. Je relève alors le menton pour sortir de cette attitude abattue et laisse mon regard dériver un instant sur le visage de l'homme qui me fait face afin de prendre une décision. Jusqu'à présent, il a été d'une politesse exquise et n'a rien tenté qui puisse me mettre en péril. Puis-je pour autant lui faire totalement confiance ? Il ne lui faudrait qu'un instant pour me désarmer et même bien pire...

Mais j'ai pu lui exposer ma colère en plein visage sans qu'il ne m'étripe, même s'il n'a vraiment pas eu l'air ravi... Finalement, je décide de me lancer. Qu'ai-je à perdre après tout ? Beaucoup me souffle une partie de ma conscience que je fais bien vite taire.

"Je serai honorée de vous suivre en votre demeure messire Helevorn. Je pense être en état de marcher jusque là, d'autant qu'escortée comme je le suis, je doute qu'on ait la mauvaise idée de venir m'importuner."

Un maigre sourire à son égard pour le compliment à peine dissimulé. La colère a complètement fui désormais, remplacée par une sourde angoisse à laquelle je ne goûte pas du tout cette fois. Si l'excitation de la confrontation m'est délectable, l'impression latente de me jeter la tête la première dans un piège mortel m'enchante beaucoup moins... Non pas que j'ai peur de la mort. Mais pas dans ces conditions...

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Songeuse, elle prend quelques instants de réflexion avant de me donner son aval. L'idée de dormir dans le froid des ténèbres l'a finalement découragée.

Je lui réponds d'un léger sourire et emboîte le pas en direction du Domaine. Je suis assez rassuré par son choix, m'interrogeant néanmoins sur l'origine de ce ressentit. J'aurais tout aussi bien put la laisser à son sort, seule, livrée à la forêt, à la merci des rôdeurs nocturnes, tant des bêtes que des hommes.

Je remet rapidement ça sur le compte de mon empathie, si paradoxale mélange chez moi...Scindé entre bestialité et altruisme...Une autre réflexion étincelle dans mon esprit, ce qui me tire un franc sourire que la jeune femme ne manque pas de remarquer. Je la regarde alors, les yeux miroitant d'une magnifique lueur émeraude.

"Vous serez bien chez nous. Les étoiles sont des plus hospitalières."

Nous marchons côte à côte près d'une heure avant d'atteindre un épais bois baigné d'une atmosphère surprenante. Inquiétante pour ceux qui n'ont jamais entendus le chuchotement des Ents, effrayante pour ceux qui ignorent la force occulte de la nature. Un sourire à l'attention de mon invitée. Nul doute qu'elle aura le cran de s'y aventurer, son appartenance à Terra est un atout. Une consigne néanmoins.

"Ne me perdez pas de vue."

Puis je m'engouffre sous le couvert des arbres.

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