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Terre des Éléments

Un furtif et doux passage


Helevorn
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Le soir, elle m'avait remit une clé. Une clé qu'elle avait fait prisonnière de ma main avant de me souffler :

"Ma chambre t'es ouverte si tu veux passer..."

Le baiser qu'elle me donna avant de me quitter en disait plus long que ses mots, me révélant ce qu'elle espérait.

Ses gestes, ses regards exprimaient depuis notre première rencontre ce qu'elle se privait de me dire pour se protéger.

J'avais hésité, après un long moment seul en compagnie de Neala dans la taverne du Croc d'Argent. L'ombre de Guix planait dans l'auberge mais il restait muet, il restait là sans l'être, absent, comme une ombre...mais il me suivait.

Le long de la route, à travers le chemin sinuant dans la forêt, aux abords de l'ancien cimetière, aux portes du Manoir Sapere Aude que je franchissais désormais comme s'il s'agissait de ma seconde maison, puis le long de l'escalier qui menait à la chambre d'Exoriel. Lui seul, maître des lieux à son égal, pouvait se promener librement dans chaque recoins de la demeure, et je m'aventurais pour la première fois dans le lieu le plus privé de la bâtisse...

Ma main actionna la poignée de la porte qui s'ouvrit lentement. Une pièce spacieuse plongée dans les ténèbres, dont je remarquais chaque détail, aidé par mon don de vision nocturne. Un secrétaire, une commode, une imposante armoire, et un grand lit à baldaquin dans lequel était assoupis la belle nécromante.

Le pas léger comme un souffle, je m'approchais d'elle, l'observant quelques instants perdue dans ses rêves, avant de me pencher sur ses lèvres pour l'embrasser, tendrement. Me reculant lentement, je me dirigeais vers la sortie, espérant ne pas briser son sommeil...

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Je m'étais livrée à lui, un petit plus, encore une fois. Mes secrets, mon corps et à présent mon intimité ... Choix mûrement réfléchi et pourtant quelque chose n'allait pas.

Sur le chemin du retour, mon esprit vagabondait plus loin que mes pensées, jusqu'à mes souvenirs. De ces moments de faiblesse où l'on pourrait me surprendre et m'abattre. Ces moments qui n'étaient jamais bon de voir arriver ...

Les souvenirs s'enchainèrent jusqu'à ce que j'arrive au manoir, me terrant dans une profonde nostalgie. Une voile de tristesse recouvrait mon regard ensoleillé. Dans un soupir, je pensais au paradoxe qu'ils m'inspiraient. Leur douce couleur bleu, reflétant le ciel et l'océan en adéquation avec celui que mon cœur pleurait. A présent, dorée comme pouvait l'être l'étendard de sa déesse. Je détestais cela ...

J'avançais dans le couloir où se trouvait les chambres, peu était encore utilisés. Beaucoup désertées. Instinctivement, je m'arrêtais face à la porte à quelques pas des escaliers de mes quartiers et ceux de mes trois lieutenants. Et de la même manière, je posais ma main sur la poignet qui ne s'ouvrit pas. Manquant de quelques secondes de percuter le bois de la porte. De rage, je m'appuyais face contre elle, frappant un coup contre avant de laisser s'échouer ma tête contre celle-ci.

Une longue inspiration, ravalant ma peine, trop lourde, trop ... Une larme s'était tout de même glissée le long de ma joue, jusqu'à la naissance de mon cou pour mourir entre ma main orgueilleuse. Ne rien laisser paraître. Alors qu'il était clairement visible que mon âme était lacérée à vif. Il ne reviendrait pas. Ni ce soir, ni demain ni plus tard ... J'aspirais à ne voir jamais naitre jamais.

Leif m'avait abandonnée ...

Voilà l'unique conclusion à mes malheurs, à mes attentes, à mes désirs. Non, il n'occuperait plus cette chambre, et personne ne le ferait. Non, il ne reviendra pas. Oui, j'attendais sottement. Et c'était surement ça que je haïssais le plus. Je montais jusqu'à ma chambre, dans un flot de contradictions, d'excuses, de raisons à mes tourments. L'évidence était maitresse. Mot clef de ma délivrance. Mais il était évident que j'y arriverais pas les yeux fermés et l'esprit hermétique.

Combat intérieur dont personne ne pouvait se douter. Dont l'unique chose dont j'avais besoin été qu'il revienne, qu'il me revienne ... Ou de voir la vérité en face, mais il s'agissait d'une option qui me déplaisait encore. Que je refusais de voir.

D'épuisement, j'avais fini mes remords alitée, bercée par mes tourments. Me murmurant qu'Helevorn n'était surement pas ignorant à ce qu'il se tramait au fond de mon être.

Je m'endormis, envoutée par mes songes couplés à mes désirs. Le revoir, au moins une fois. Mettre fin à cette torture.

...

Une réalité onirique. Le choc d'un souffle chaud s'enivrant du mien avant de venir taquiner mes lèvres des siennes. Je ne bougeais pas, encore endormie, vivant mon rêve avec plaisir. Perdue entre les deux. Mon imagination me dictait qu'il se glissait auprès de moi, m'enlaçant ... Et pourtant, après ce doux baiser volé, mon corps ne sentait rien. Terrible contradiction entre mon corps et mon âme.

« Non ... » soufflais-je en une complainte encore dans le vague« Ne me m'abandonne plus ... »

Le réveil fut brutal, la compréhension se lisait sur mon visage. Il était trop tard. Helevorn s'était retourné au son de ma voix et me fixait de ses yeux émeraudes. Je le fixais sans le voir réellement. L'ombre de sa présence.

Un instant de faiblesse et il avait fallu qu'il soit là. Je fronçais les sourcils, me relevant sans un mot. A quoi bon en dire plus ... J'attrapais ma cape afin de m'apprêter à quitter ma propre chambre.

Je n'avais pas envie d'assumer et je n'avais plus à craindre ma malédiction. Je pouvais épancher ma colère comme cela me le chanter.

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Sa voix s'esquinta à travers la chambre, faible, comme une plainte émergeant d'un souvenir douloureux. Mon regard scintillant dans les ténèbres se braqua sur elle, plongeant dans ses yeux surpris.

A cet instant je su que ses paroles ne m'étaient pas destinées. Elle se perdait dans les méandres de la nostalgie d'un être qui ne lui reviendrait pas et dont elle n'avait pas encore fait le deuil.

Elle se leva, à peine vêtue, se couvrit de sa cape, honteuse de s'être fait prendre dans cet instant d'intimité avec ses souvenirs. Je sentais son aura pesante.

Fronçant les sourcils, je reculais dans le couloir pour partir, descendant les marches qui me menaient à la sortie.

Je n'avais pas ma place en cet instant, et je m'en voulais d'avoir accepté son invitation...Elle devait faire son deuil, et j'étais de trop.

Poussant les lourdes portes du manoir je m'engouffrais dans la nuit, laissant mugir un long courant d'air dans le hall.

Seule, elle devait affronter cette épreuve, loin de moi...

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Le frôlement de sa peau lorsque nos chemins se croisèrent. Une pointe de désir naissante aussi rapidement qu'elle mourut. Souvenir omniprésent de mes rêves, conséquences inéluctables de mes envies les plus profondes ...

Alors que je montais, grimpant les dernières marches du manoir, montant jusqu'au toit. Lui, il descendait, s'engouffrant dans le hall. Mais nous nous retrouvions tous les deux à l'air libre, dans les ténèbres de la nuit. Moi avec mes démons, ou plutôt mon démon et lui avec ses pulsions inassouvis.

Une brise d'air fouetta mon visage, je regardais la Lune, premier témoin de ma passion. L'éclat blanchâtre qu'elle renvoyait me rappeler son regard.

« Tu me manques Leif ... » Soufflais-je au vent en montant sur le rebord.

Le vide à mes pieds. Cette fois, personne ne me rattraperait si je sautais. Mais mourais-je si je sautais ? J'étais seule, depuis longtemps. Personne pour me retenir. Personne pour me rattraper. Personne pour m'empêcher d'agir.

Une nouvelle brise, plus forte, emporta ma cape dans mon dos, parcourant sur tout mon corps une flotté de frisson. Je n'étais qu'habillée de ma tenue de nuit après tout. Une simple robe de soie blanche, se mariant parfaitement avec ma peau. En contradiction avec mon être. Impie, ténébreuse, maléfique.

La nuit m'appartenait, ou plutôt, nous appartenait. Helevorn se trouvait en bas. Près des murs, sur le départ. Réaction normal. Je le regardais se mouvoir comme si nous étions en plein jour. Les avantages de la nuit, sans les inconvénients. Le voir partir, me dérangeait. Un sentiment d'un nouvel abandon. Ridicule alors qu'il n'était pas miens. Je n'étais pas sienne.

Je repensais à la raison de mon attachement. Je soupirais à nouveau me rendant à l'évidence que dans un premier temps, ce fut à cause de sa vague ressemblance avec son maitre. Je m'étais accrochée à lui comme je le faisais avec mes fantômes. J'étais tout simplement idiote.

Bien sûr, je savais, et j'étais revenue à lui à plusieurs reprises pour différentes raisons, bien éloignées de la première. Mais la première accroche est celle qui marque le plus. Il s'éloignait. Action la plus raisonnable à ce moment. Mais il n'était pas raisonnable et moi non plus.

L'endroit où je trônais était propice à un déferlement des éléments.

« Je t'ai aimé. Je t'ai pleuré. Je t'ai espéré. Puisses-tu ne jamais plus ne hanter que mes plus belles réminiscences. » hurlais-je en érigeant ma tornade.

Telle une marionnettiste, je me jouais des nuages, de la pression atmosphérique, de la magie qui m'entourait. Relâchant complétement les barrières des miennes. Déchainant ma propre puissance. Délectable. Rare étaient les moments où j'avais pu me permettre d'atteindre un si haut niveau d'exaltation lors de mes sorts.

Ma tornade finit sa croissance à quelques mètres du guerrier étoilé. Sous son regard stupéfait. Rien ne prédisait un avis de tempête pour cette nuit. Jouant un peu plus, j'agrémentais le tout d'un puissant orage d'où la foudre s'abattrait. Le ciel s'obscurcit complètement, ni Lune, ni étoiles. Aucune témoin. Lui et Moi.

Un éclair tomba à ses pieds, l'évitant de peu. Chance ou coïncidence. Ni l'une, ni l'autre.

Maitrise. Pouvoir. Précision.

Il ne pourrait pas s'enfuir. Il ne pourrait pas briser mes sorts comme lors de notre rencontre. Il ne pouvait aller au-delà. Je captais, pour une fois, sa présence avec bien trop de précision pour qu'il se joue de moi. Plus ses pas l'éloigneraient, plus la foudre frappera. Sa seule issue était le manoir.

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Un grondement. L'atmosphère changea en l'espace de quelques secondes. Le vent se leva, soufflant les branches des arbres dans un bruissement rugissant. Le ciel étoilé se chargea d'une nuée de nuages menaçants. Un œil par dessus mon épaule. Exoriel était sur le toit du manoir, invoquant mille tempêtes a travers ses mains chargées d'éclairs. Je l'entendais crier dans l'orage qu'elle faisait grandir, aussi puissant que sa douleur...

Les bourrasques rendaient mon avancée de plus en plus difficile quand la foudre s'abattit près de moi. La violence du son et de l'onde d'énergie fut telle que c'est plié en deux, les mains sur les oreilles que je me retournais vers elle, fou de rage. Je savais que cet éclair n'avait pas atterris là par hasard, je savais qu'elle allait tout faire pour me ramener au Manoir.

Me redressant dans la tempête, criant de toutes mes forces.

"JE NE SUIS PAS CELUI QUE TU PLEURES ! N'ESSAYE PAS DE ME RETENIR POUR DE MAUVAISES RAISONS EXORIEL !"

Je fis volte face, m'éloignant de quelques pas quand la foudre frappa à nouveau juste devant moi. Furieux, un simple mot et elle n'aurait plus de trace de moi.

"N'espère même pas faire de moi le pantin de celui que tu as perdu Exoriel..."murmurais-je.

*velkyn*

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Furieux, il se retourna vers moi. Sans bouger. Il avait compris mon petit jeu. Si il ne bougeait pas, rien ne lui tomberait dessus. Et il profita de ce moment de répit pour m'interpeller. Me disant qu'il n'était pas lui, qu'il n'était pas Leif. Un sourire stria mon visage, je le savais. Mais que savait-il de mes raisons? Rien ... Je ne lui répondis rien. Mon mutisme déclencha son nouveau désir de départ, ainsi qu'un nouvel éclair. Instinctif.

La rage se lisait sur son visage. Il n'appréciait pas. Il détestait même cela. Je pouvais le ressentir à travers son aura. Et il disparu de la même manière que lorsqu'il était passé outre ma bulle de protection. Je ne le voyais plus et sa présence était à peine perceptible. L'orage grondait, cherchant sa cible. Je pouvais me guider à son aura, il était toujours là, mais c'était un pari risqué. Il pouvait subir bien trop de dommage. Je pouvais contrôler aisément sa trajectoire, mais nullement sa puissance.

Tant pis. Quitte ou double. J'avais, approximativement sa localisation. Avec moins de précision, je faisais tomber la foudre, à quelques mètres cette fois, en espérant qu'il n'est pas bougé. Profitant de ce moment de trouble pour quitter mon piédestal.

Je dévalais les escaliers du manoir afin de regard la terre ferme où il se trouvait. Il m'avait fallu tout de même quelques minutes pour y parvenir. Et lorsque je fus sur place, le ciel commençait à retrouver son naturel. Cela demandait beaucoup d'énergie et de concentration et en perdant le dernier critère, le sort s'amenuisait jusqu'à s'éteindre. J'espérais seulement qu'il n'en avait pas profité pour partir réellement.

Le champ avait subi quelques dégâts, disons considérables, mais il s'en remettrait. J'avançais en direction de ce qui me semblait être son aura. Doutant quand à la véracité de celle-ci. Cela pouvait très bien être une trace de son passage comme lui. J'approchais au plus près ...

« Ne pars pas ... » demandais-je simplement.

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Malgré mon invisibilité, mon instinct m'alerta quelques secondes avant un nouvel impact. L'adrénaline m'envahit, frapperait-elle à l'aveugle ?

Mes craintes se matérialisèrent en une fraction de seconde. Dans un éclat de foudre, je fût projeté à quelques mètres.

L'éclair avait frappé plus près encore, m'expulsant de son chemin par sa déflagration.

Me relevant douloureusement, encore sonné par le choc, je perçevais les nuages se dissiper, les grondements s'éloigner progressivement. Un coup d'œil sur le toit, personne. Mon regard se braqua alors sur l'entrée dont les portes battaient bruyamment sous l'effet de la tempête. Exoriel déboucha sur l'extérieur, visiblement inquiète, et fit quelques pas dans ma direction.

Elle sent mon aura...constatais-je en moi même avec agacement.

Nous avions passé suffisamment de temps l'un avec l'autre pour qu'elle identifie la saveur et la puissance de mon énergie démoniaque, si caractéristique...

« Ne pars pas ... »

A ses mots, je décidais de me révéler, reprenant ma forme visible. Elle leva les yeux sur moi. Je l'observais le regard sec, la lèvre ensanglantée par ma chute, une rage sourde hurla en moi, elle avait bien faillit me tuer pour un de ces satané souvenir.

Je ne retins pas ma main qui s'échoua sur sa joue. Féroce. Orgueilleux. Si je n'avais pas sa puissance magique, j'en avais une toute autre, et je n'acceptais plus la comparaison avec ce guerrier mortel, autant qu'elle puisse l'avoir aimé.

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Il n'était pas parti. A ma requête, il retrouva forme visible, je voulus le sourire pour le remercier mais cela aurait été déplacé vu l'état dans lequel je venais de le mettre. Mon dernier coup avait eu l'effet escompté, mais de ne plus le sentir avec exactitude m'avait fait perdre en précision. Mes yeux se posaient tour à tour sur sa lèvre ensanglantée, sur ses égratignures.

J'aurai pu lui présenter mes excuses pour l'avoir blesser de la sorte, ce n'était pas mon intention. Mais à peine avais-je eu le temps de l'observer que sa main, de rage s'abattit contre ma joue, m'arrachant un râle de douleur, faisant vaciller mes jambes. Mon visage marquait par le coup, je saignais également. Il venait de nous mettre sur un pied d'égalité. Je m'y quelques secondes pour me remettre, retrouver un minimum de contenance.

Je resserrais la distance qui nous séparait, frôlant presque son corps du mien. Il me dominait largement de plus d'une tête mais il n'avait pas décroché son regard du mien qui s'était fait froid. Quand bien eu-je méritée cette claque, il aurait pu s'en passer. Je me relevais sur la pointe de mes pieds, de manière à venir caresser ses lèvres à chacun de mes mots.

" Ne recommence jamais Helevorn ! " ordonnais-je en appuyant plus particulièrement sur son nom.

A cette insistance, je pris plaisir à entendre l'écho de ce dernier résonner dans ma tête. Alors que ses yeux émeraudes affrontaient mes yeux dorées dans un duel silencieux. Après quelques secondes qui semblèrent de longue minute, je souris sans aucune raison apparente. Du moins, en apparence. Il n'était pas lui. La ressemblance frôlait l'inexistence, je le savais depuis longtemps et pourtant je m'étais bêtement accrochée à mes illusions.

Malgré tout, c'était à Helevorn que j'avais donné, il y a quelques heures, les clefs de mes appartements. C'était également à lui offrir à nouveau mes lèvres que je résistais, bien que faiblement, pour l'instant.

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Son visage pivota, accompagné de sa chevelure brune. Elle resta immobile, choquée par ce geste qu'elle n'avait pas vu venir.

Elle se tourna lentement, la lèvre tremblante, la joue rougie, une perle de sang naissant à la commissure de ses lèvres.

Son regard d'or liquide se jeta dans le miens. Elle s'approcha alors, d'un calme grondant, se hissant sur la pointe des pieds pour me murmurer un avertissement auquel je répondis d'une voix sortie des abysses, infiniment profonde, mon regard scintillant cristallisé à l'intérieur du siens.

"Ne t'avise plus de m'affliger de comparaison, quelle qu'elle soit, Exoriel." appuyant son prénom à mon tour.

Après quelques longues secondes a se jauger, elle sourit. Toujours marqué par l'orgueil je la dévisageais sans dire un mot avant de me reculer d'un pas.

"Qu'est ce qui te fait sourire ?"

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Un ordre. Un recul. Une question.

Colère. Contrariété. Curiosité.

Je passais ma langue sur mes lèvres afin de récupérer mon sang, ce dernier se glissant sur mes papilles avec un arrière gout d'amertume tout en le fixant intensément.

" La vérité " lui répondis-je simplement, en soit, je ne répondais pas réellement à sa question, mais un mot vaut plus que de long discours.

Je pouvais encore sentir gronder sa fureur pour mes gestes, si ce n'était la voir. Lisant la tension sur son visage, dans ses muscles bandés. Cette fois-ci, sur mes gardes, j'avançais jusqu'à lui, posant ma main sur son torse, sans le lâcher des yeux, fascinée. Glissant l'autre sur sa lèvre blessée afin de récolter une goute de son sang avant de poser mes lèvres sur les siennes, m'abreuvant à sa plait de son liquide vitale et de ses lèvres.

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Près, toujours plus près, je la laissais se rapprocher de moi, la transperçant d'un regard pillard, mes traits n'exprimant rien d'autre que la froideur.

Ma main s'empara de sa nuque. J'enfonçais mes ongles dans sa chair, lancinante griffure, appuyant mes doigts de sorte à ce qu'elle m'offre sa gorge.

D'un geste brusque je l'attirais plus prés de ma bouche. Elle était à ma merci, tenant juste sur la pointe des pieds.

"Ne fais pas l'erreur de te tromper sur mon compte." murmurant d'une voix coupante. "Pas une nouvelle fois."

Maintenant que mes pouvoirs démoniaques s'épanouissaient librement, je serais bien moins conciliant que je l'avais été au départ...

La relâchant.

"Va pleurer le fantôme de ton guerrier disparu, et reviens à moi lorsque tu auras fais ton deuil. Pas avant."

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Il me retenait à lui avec violence. Enfonçant précautionneusement ses doigts sur ma nuque, immisçant ses ongles dans ma chair dans un gémissement de douleur de ma part. Je le fixais, ma colère s'exprimant à travers mon regard.

" Ne prétend pas tout savoir." lui répondis-je d'un souffle glacial.

Je glissais ma main sur ma nuque lorsqu'il me relâcha et m'ordonna de m'en aller. Qu'espérait-il au juste ? Si j'avais voulu le laisser partir et continuer à me lamenter, je serai encore perchée sur le toit du manoir à déchainer les éléments.

L'or de mes yeux perdus dans l'émeraude des siens,je ne bougeais pas. Le temps filant sans un mot.

" Je ne partirais pas. " lui dis-je d'une voix posée.

" Et toi non plus. " enchainais-je, déterminée à le faire rester.

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Je le fixe, perplexe. Déclaration ou son départ. C'était une impasse.

Je soupirais.

" Tu les as vu. Marissa et Ek'tor. Ils ont renforcé leur contrôle, leur présence, agrémentant ma haine à un moment où elle frôlait déjà son paroxysme. Je me suis laissée tenter par les charmes de voir ma vie s'évanouir, de disparaitre et de la laisser me remplacer, ne plus jamais revenir. Lâcheté ... "

Il ne bougeait pas, attendait simplement la suite.

" J'ai lutté toute mon existante pour ne pas devenir celle que tu as face à toi. Parce que jamais je n'aurais pu lutter. J'ai usé d'un antidote pour combattre le sang d'Ek'tor, un poison qui aurait pu m'être mortel si j'avais continué. Il l'a compris, et il a tout détruit, jusqu'au produit de base de sa fabrication ... A ce moment là aussi, j'ai frôlé ma fin."

Je fis un brève pause en souriant tristement.

" Mais au cœur de tout cela se trouve celui qui m'a empêché de leur offrir ce qu'ils désiraient, sans le savoir. Canalisant chaque jours ma colère de diverses façons. "

Il était inutile d'entrée dans les détails, il avait forcément compris. Peut-être à une exception près, mais c'était un secret qui n'avait pas d'importance dans mon discours.

" Jusqu'à ce qu'il disparaisse et que la sourde colère qui m'animait laisse place à la tristesse et au dépit. J'ai erré à sa recherche en vain. Ils ont mis un peu de temps avant de s'en rendre compte, chose étrange mais possible.

Et je t'ai croisé dans le manoir, cherchant tes compagnons. Te souvenant parfaitement des circonstance, il est inutile de te rappeler ce qu'il s'est passé. Lorsque tu as disparu, les jours suivant je suis devenue ainsi. Je ne saurai même pas te dire ce que je suis devenue car je n'étais pas censée résister à la puissance cumulée d'Ek'tor et Rielle et pourtant. "

J'oblitérais volontairement tout ce qu'il s'était passé. Une prochaine fois peut-être.

Je baissais les yeux.

" Sans doute m'en voudras-tu pour ce qui va suivre...

La première je t'ai suivi bêtement pour satisfaire mes illusions. Mais en aucun cas les fois suivantes, malgré les violentes réminiscences que j'ai eu. Je ne suis pas masochiste au point d'apprécier m'infliger ce genre de torture. Je suis revenue à toi, à chaque fois uniquement pour toi, sentir tes lèvres, le contact de ta peau contre la mienne et tellement d'autre chose unique à l'unique Helevorn que tu es. "

Je relevais les yeux, pas une fois je n'avais prononcé le nom du disparu.

" Et non à Leif." finis-je mes explications, droit dans ses yeux.

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Je l'avais écoutée attentivement, pesant chacune de ses phrases dans mon esprit, pour discerner ce qu'elle avait au fond de l'âme, au fond de son cœur meurtrit.

Sincère. Elle l'était. Mais elle n'en n'était pas moins perdue. Je ne la lâchais pas du regard. Je voulais comprendre.

"Pourquoi ce que tu es devenue a mon contact te dégoûte tant ? Aurais-tu préféré rester dépendante d'un homme ou d'un antidote, plutôt que d'être libre ?"

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Sa question eut l'effet d'une lance acérée qui me transperça. Il avait raison, enfin partiellement.

" J'ai passé 13 années à lutter contre cette malédiction ... De la voir comme ma mort. A apprendre à maitriser chaque pulsion, chaque excès, chaque folie. Cet antidote, lorsque nous l'avons trouvé m'a permis de m'offrir quelques écarts ou même Leif, ils furent les seuls choses qui m'ont permis d'être libre ... Ma liberté au prix de dépendance passé ... "

Je fermais les yeux ...

" Ce n'est pas du dégout ... Plus de l'appréhension. Il me faut vivre à présent avec une partie inconnue de moi-même que j'ai méprisé tant d'années. C'est grisant cette nouveauté, mais parfois effrayant ... "

Je rouvris les yeux, un léger sourire au coin des lèvres.

" Entre nous, je préférais mes yeux bleus à ses yeux dorés. "

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"Je préfère ce regard là, ce regard signe de liberté. De ta liberté."

Je me perdais dans les méandres de mon passé. Tout ceci me remémorait une partie de ma vie. L'asservissement. Puis la liberté. J'avais pu à peine l'espérer, car j'ignorais tout de ce qu'elle était. Je n'avais pu que me l'imaginer...A l'époque, elle se caractérisait par la cessation des tortures, et la possibilité de disposer de mon temps. L'évocation de la surface était venue tardivement, plusieurs années après, lorsque j'ai été mit en contact avec des humains, qui eux me parlaient de la liberté qu'ils connaissaient. De ce sentiment particulier, grisant...Je les avais envié. Une décennie plus tard, j'avais découvert son vrai visage. Une part de lumière et de possibilités infinies menant à des chemins sombres, tortueux, dangereux...

Sortant de mes souvenirs, me fixant à nouveau sur son regard.

"Ne rejette pas une chose si précieuse. Embrasse-la..."

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Il insista sur ma liberté. La mienne. La signification de ce regard qui à présent était miens et plus siens. Je n'étais pas Rielle et elle n'était pas moi. L'océan de mon ancien regard était le passé, l'or le présent, le futur, la liberté à son apogée ...

Je le fixais, il semblait s'être évadé un instant avant de reprendre. Je lui souris, hésitant à suivre son conseil plus qu'au mot, mais le souvenir douloureux de ma nuque se rappela à moi. Et je préférais alors rester encore un peu sur mes gardes.

" Et puis-je le faire dès maintenant ?" lui demandais-je sur un ton faussement innocent qui ne le tromperait surement pas.

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Sa question était à double sens, elle savait que ça ne m'échapperait pas.

Remontant mes yeux le long de son corps jusqu'à son visage, jusqu'à sa bouche.

Légère trace de sang, persistante à la commissure de ses lèvres...

Je serrais les mâchoires. Je désirais me faire brutal, violent, impitoyable.

Une ombre passa au fond de mes yeux.

Ma respiration s'accéléra légèrement, pour la respirer. Humant l'odeur de son sang, le parfum de son inquiétude, de ses incertitudes. Enivrant.

Je laissais planer le doute durant quelques instants, jusqu'à la limite où elle aurait put perdre espoir que je lui accorde une réponse...

Pour répondre d'un bloc.

"Je te l'ordonne."

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Il mit du temps à répondre, laissant planer le doute pour se jouer de moi. Il n'avait pas fini de se venger ce soir. Mais je le fixais, mes doutes sur moi-même n'avaient en rien altérer ma vue, et j'appréciais particulièrement lire le désir croitre sur chaque trait de son visage.

Dès qu'il eut prononcer son ordre, qu'importe qu'il soit ordre ou conseil ou autre. A la fin de sa phrase, comme au aguets, attendant simplement le signal, juste son aval. Avec fougue et envie, je me jetais à ses lèvres, l'embrassant avec fureur. Mordant tendrement ses lèvres en glissant mes bras autour de son cou pour donner plus ferveur à notre langoureux baiser.

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