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Terre des Éléments

La Bête Féroce et Affamée... Et la pénurie de bière.


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Au tomber du quatrième jour de Pluvia, cela faisait cinq jours que la Bête n'avait rien trouvé à se mettre sous la dent. Elle errait au gré des odeurs qui parvenaient jusqu'à elle, cherchant vainement une proie. Elle était depuis deux jours sortie de son terrain de chasse habituel et avait atteint l'Est de Melrath Zorac. Nul ne connaissait cet animal dans la région, mais il n'était guère utile d'en avoir une quelconque connaissance pour mesurer le danger qu'elle représentait.

Sa migration n'était guère surprenante ; Pluvia n'avait jamais été aussi sèche et les terres loin à l'Est de Melrath Zorac qui habituellement étaient une source de nourriture considérable pour nombre de troupeaux d'herbivores étaient aujourd'hui bien trop arides pour constituer le repas de ces derniers. Même les hommes ne traversaient plus ces terres, et les cargaisons de bière en direction de Melrath Zorac étaient au point mort depuis plusieurs semaines. Et le jour sacré de la Saint Path-Rikk, courant Braisa, avait épuisé les stocks de mousse de tout Melrath Zorac. Il était donc naturel que la Bête, elle aussi, quitte ces terres devenues désertes.

Six pieds de haut, vingt pieds de long et une mâchoire qui s'ouvrait à plus de quatre-vingt-dix degrés et qui était plus puissante que celle du plus gros des Aligaterreurs jamais vu au Marais, voilà quelles étaient les caractéristiques de cette Bête. Ajouté à cela le fait qu'elle n'avait rien mangé depuis presque une semaine, et l'on obtenait le pire prédateur que Melrath Zorac n'avait eu sur ses terres depuis longtemps.

La Bête errait donc, au Sud du Camp des Nomades, dans la zone habituellement peuplée de Crapauds Urticants qui avaient préféré se faire discrets et silencieux à l'approche de ce nouvel animal. Quelques lampées dans une flaque d'eau pour reprendre un tant soit peu de forces, et elle se remit en route, s'approchant de plus en plus du Camp.

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Pendant ce temps, dans l'aride ville de Melrath Zorac, un pauvre lapin-limace commençait à avoir la bave bien épaisse.

Z'ai soif... Faut que ze fasse quelque chose, trop chaud, trop soif, z'ai bientôt plus de quoi baver...

Tapate enfila sa cape, se coiffa les oreilles, remit ses antennes en place et sortit. En rampant. Pas forcément un signe de bonne santé pour un lapin-limace...

Ze vais aller jouer avec les crapauds, dans l'eau...

Elle sortit de l'auberge en laissant des traînées de bave nauséabonde et gluante (oui, plus que d'habitude!) et rampa péniblement jusqu'au mur de la ville. Le garde qui surveillait la sortie ne la reconnut apparemment pas :

Dégage, sale larve, t'as rien à faire dans cette ville!

D'habitude tu m'appelles pas Sale, tu dis Erreur de la nature... C'est pas gentil de me traiter de sale, ze suis propre, mais z'ai soif...

Le garde, effrayé d'entendre une voix sortir du truc gluant, lui envoya un monumental coup de pied qui l'expédia jusqu'à la mare aux crapauds. Mais crochée dans un arbre.

Oh en fait c'est un gentil, comme ça z'arrive plus vite vers l'eau! Ze lui ramènerai à boire aussi, il a sûrement soif le Monsieur. Mais faut d'abord que ze descende de là. Il a beau être gentil, il ne sait pas viser, le Monsieur...

Du haut de sa branche, Tapate aperçut un Minou-bon-doux qui s'éloignait de la mare. Apparemment, il avait fini de boire et partait jouer plus loin.

Oh le Minou-bon-doux! Un câlin, un câlin!

Et ce qui devait arriver arriva. Elle agita les oreilles pour attirer l'attention du Minou-bon-doux, la branche plia, plia, puis cassa. Et paf, un lapin-limace dans la mare, qui heureusement n'était plus bien profonde, sécheresse oblige. Tapate en profita pour boire et se rouler dans l'eau, ce qui lui permit de récupérer rapidement des forces. Après avoir rempli une outre d'eau pour la ramener au Monsieur Gentil, elle joua un peu à faire exploser les crapauds en les tapant avec son grimoire, puis s'assit, pensive, au milieu de la mare. Elle avait l'impression d'avoir oublié quelque chose.

Ze devais faire quelque chose... De l'eau pour le Monsieur, ça z'ai fait. Mais z'ai oublié un truc...

Elle décida d'aller d'abord amener l'eau au Monsieur, en espérant se souvenir en chemin de ce qu'elle avait oublié. Pour un lapin-limace empli d'énergie, le trajet de la mare aux crapauds jusqu'à Melrath n'est qu'un détail, elle arriva en peu de temps aux portes de la ville. Le Monsieur lui tournait le dos et parlait avec un autre garde, elle décida de lui faire une surprise. Pour ne pas risquer de renverser l'outre, elle la déposa contre le mur. Elle se glissa ensuite dans le dos du Monsieur, prit son élan, sauta, lui mis ses pattes devant les yeux et cria :

Coucou, qui c'est!

... et s'envola à nouveau vers la mare sans comprendre ce qu'il s'était passé. Arrivée dans son arbre (le Monsieur ne savait décidément pas viser), elle se souvint du Minou-bon-doux.

Oh le gentil Monsieur, il m'a de nouveau aidée! Mais le Minou-bon-doux, il est plus là... Peut-être qu'il joue à cache-cache?

Elle fouilla les alentours de la mare, sans succès, puis décida de continuer ses recherches en direction du puits de l'oasis.

Modifié (le) par Tapate
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Soif...

Très soif...

Voilà déjà plus de deux jours que Stanislas n'avait rien bu. Il avait tenté sa chance dans tous les lieux susceptibles de fournir de l'alcool, et ce de Melrath Zorac au Marais. Tavernes, trous à rats, vente d'alcool au noir, tout le monde était à sec, et lui le premier. A chaque fois qu'il tentait sa chance, la négation de son ou ses interlocuteurs s'ajoutaient à la fatigue de son organisme après ces heures sans repos ni hydratation.

Soif...

Trop soif...

Il avait laissé dans une chambre d'auberge son armure et ses armes tant elles lui semblaient lourdes. Le simple fait de marcher était pour lui un calvaire, et s'il ne s'était pas fait occire par les personnes qu'il avait croisées durant les dernières heures de son parcours, c'est sans doute parce qu'il ressemblait plus à un sans-abri malade au bord de la syncope qu'à un membre de la Ligue dont il était le leader.

Soif...

Vraiment soif...

A l'entrée Est de Melrath Zorac, au milieu des scorpions, mieux valait qu'il ne s'effondre pas. Il ramassa un bâton, au prix d'un effort considérable pour se pencher et se redresser, et s'en servit pour soutenir son corps devenu frêle. Bien appuyé sur le bâton, il marque un arrêt, leva les yeux au ciel et essuya son front perlant de sueur. Son regard fut attiré par un lapin volant qui se dirigeait vers la mare aux Crapauds.

Lapin...

Lapin volant... Lapin volant ?

Un nouveau calvaire venait de s'ajouter à tous les autres. Ce qu'il croyait avoir été une hallucination lui fit s'imaginer être devenu dément. Il devait absolument se résoudre à boire autre chose qu'une bière s'il ne voulait pas mourir ici. Un croassement brisa le silence qui régnait devant l'entrée de la ville, et Stanislas se souvint qu'une mare se trouvait non loin d'ici. C'était décidé, il allait boire de l'eau. Il n'était pas loin, mais à chaque pas qu'il faisait il devait s'arrêter de longues minutes avant de trouver la force d'en refaire un.

Mare...

Crapauds...

Son sens de l'orientation en perdition, il prit un détour considérable en passant par le Camp des Nomades plutôt que de marcher un peu plus au Sud pour arriver directement jusqu'à la Mare. Comble du ridicule, il ne pensa pas à demander aux Nomades à avoir de l'eau et continua son lent chemin.

Eau...

Enfin...

Il la voyait. A une trentaine de mètres de lui. Fou à l'idée de reprendre des forces, il laissa de côté le peu de raison qu'il lui restait et essaya de courir - ou de faire plusieurs pas sans faire de pause entre chaque - jusqu'à la mare. Mais son organisme étant ce qu'il est, il s'effondra peu avant son objectif. Le bâton sur lequel il s'appuyait se brisa, et lorsque Stanislas tenta de se redresser, ses bras ne répondirent pas.

Non...

Non...

Il perdit connaissance.

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Elle se remit en route, s'approchant de plus en plus du Camp...

Et c'est à cet instant que son flair capta une odeur fort alléchante. Affublée d'un regain d'énergie à l'idée de se remplir le gosier, la Bête s'approcha furtivement de l'objectif, se faufilant entre les arbres sans un son. Quelques secondes plus tard, le festin était dans son champ de vision. Ce serait encore plus simple que la Bête ne l'imaginait, son futur repas semblait déjà mort.

La Bête n'avait pas un caractère de charognard, mais la faim justifiait les moyens. Elle s'approcha donc du corps de Stanislas, fit le tour de ce dernier en le reniflant presque intégralement. Aucun autre prédateur n'y avait touché, l'humain devait donc être mort de façon naturelle... Sauf qu'il n'était qu'inconscient. Dans un coma profond.

Et ce qui devait arriver arriva. Les crocs transpercèrent la chair au niveau de la cuisse, puis plusieurs violents coups de mâchoires la déchiquetèrent et séparèrent la jambe du reste du corps. La Bête se repaissait enfin, et plus elle mangeait, plus sa hargne sur ce corps se développait. Il ne fallut que quelques secondes pour que les bras et l'autre jambe ne subissent le même sort.

S'apprêtant à dévorer le reste du corps, la Bête fut interrompue par un étrange animal...

Modifié (le) par Bête Féroce et Affamée
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Minou-bon-doooooooooooooooooooooooooooooooooooooooux!

Un câlin, un câlin, un câlin!

Tapate se rua sur Minou-bon-doux et se mit à le gratouiller énergiquement entre les oreilles.

T'es encore plus bon doux que ce que t'avais l'air! Gratouilliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiis! Oh, t'as un truc croché dans les dents... Ca doit faire mal, attends, ze l'enlève...

Elle grimpa dans la bouche de Minou-bon-doux, les dents se refermèrent lentement... puis se rouvrirent précipitamment, recrachant le lapin-limace et le pouce gauche qui était resté coincé entre deux molaires. Les quatre pattes en l'air, Tapate regarda Minou-bon-doux et ses grandes dents depuis dessous.

T'aimes pas la bave, Minou-bon-doux? Tu fais une drôle de grimace... C'est pas grave, tu sais, z'ai l'habitude que les gens n'aiment pas manger la bave, ça nous empêche pas d'être copains quand même!

En se balançant, elle sentit un truc bizarre par terre dans son dos. Elle se retourna, et trouva le pouce de Stan...

Minou-bon-doux! T'as pas honte? T'as croqué un quelqu'un! Vilain Minou-bon-doux, c'est pas bien, faut pas mordre les gens! Il est où? Faut que ze me dépêche de lui recoller son doigt, ça doit faire mal...

C'est alors qu'elle vit Stan, ou plutôt ses restes.

Minou-bon-doux t'es un méchant! T'as mangé un quelqu'un, et il est tout cassé maintenant!

Sans plus s'inquiéter du Minou-bon-doux pas beau, elle s'approcha du blessé, espérant pouvoir le soigner... Sauf qu'il n'en restait pas grand-chose, à peine un morceau de torse, un morceau de cou et un cerveau sans visage ni crâne. Mais il vivait encore. Sans hésiter une seule seconde, Tapate recouvrit le tout de bave. Nul besoin de réfléchir, son instinct de lapin-limace lui dictait ses gestes : elle était après tout une guérisseuse-née, comme tous ceux de sa race. Il était trop tard pour sauver le corps, mais l'esprit était en vie, et intact.

Elle sortit quelques dépouilles de crapauds encore fraîches de sa besace, et se mit à l'oeuvre. Ses talents de tisserande débutante laissaient encore à désirer, mais elle réussit néanmoins à fabriquer une grenouille en peluche à l'air sympathique. Elle détacha ensuite délicatement le cerveau du reste de la dépouille, et l'inséra avec précaution dans la tête de la peluche. Elle sépara ensuite quatre nerfs, qu'elle plaça un dans chaque membre, puis quelques autres pour permettre son patient de bouger son nouveau visage.

Tapate recouvrit ensuite chaque partie du cerveau, aussi infime soit-elle, d'une bave épaisse qui durcit, formant ainsi une couche protectrice. Elle récupéra sur le torse un morceau d'estomac, un poumon, deux yeux à moitié mangés et une bouche, qu'elle greffa directement sur le cerveau. Elle soigna tous les organes, portant une attention toute particulière aux yeux, afin que le cerveau puisse voir. Le malheureux était maintenant sauvé, elle termina donc de coudre la peluche, laissant deux ouvertures pour les yeux.

Voilà, t'es réparé! Ze sais pas à quoi tu ressemblais avant, mais là t'es mignon tout plein, Grenouillis! Et moi ze suis fatiguée... Mup...

Serrant la peluche contre sa poitrine, elle se roula en boule et s'endormit sur place.

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Modifié (le) par Tapate
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Mâchouillant énergiquement l'index gauche de Stanislas pour "se faire les dents", la Bête ne remarqua même pas le lapin-limace qui s'approchait d'elle. C'est lorsque Tapate lui grimpa sur la tête et se mit à la chatouiller que le fauve émit un rugissement rauque. Gueule ouverte, l'intrus se faufila entre ses larges mâchoires, provoquant un certain étonnement de la Bête. Jamais une proie n'était venue se jeter d'elle-même entre ses crocs. C'est à cet instant qu'une épaisse mare de bave inonda sa bouche. Quelques instants plus tard, l'index et le lapin-limace étaient projetés violemment hors de la gueule de la Bête.

Quel goût insoutenable pour ce prédateur habitué à ne se nourrir que de viande et d'ossements. Il devait absolument se rincer la gueule, et la mare dans laquelle il s'était désaltéré semblait être l'endroit idéal. Tant pis pour Stanislas, il n'en restait quasiment rien de toute façon, et il était bien repu. L'animal déguerpît alors, laissant Tapate "s'occuper" des restes du guerrier.

Une fois la gueule rincée et horrifiée par le souvenir de cet étrange animal baveur, la Bête se jura de se méfier de cette région et de ses animaux étranges...

Reverrait-on la Bête aux alentours de Melrath Zorac ? ... Peut-être...

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Réveil en sursaut. Stanislas se réveilla au milieu d'un épaisse créature visqueuse.

Où était-il ? Qu'était cette chose ? Voilà les questions qui jaillissaient de son esprit. C'est alors qu'il reconnut Tapate, à l'énorme filet de bave qui coulait se sa bouche alors qu'elle était endormie dehors. Que faisait-il sous son étreinte ?

"Aaaaaah mon Dieuuu !"

Quelle était cette voix ? Comment se faisait-il que... ? Puis, faisant passer les précédentes questions pour des broutilles, une sensation effrayante le submergea : il n'éprouvait plus la fatigue, l'usure de chacun des membres de son corps. Il tenta de passer la langue sur ses lèvres, de sorte à vérifier si elles étaient toujours aussi sèches qu'auparavant, en vain. Sa langue était différente, ses lèvres inexistantes. Il baissa les yeux et vit un corps frêle et verdâtre.

"Aaaaaah mon Dieuuu !"

Il s'extirpa non sans mal des pattes du lapin-limace et s'approcha d'une mare, dans le but de voir son reflet dans l'eau. La simple sensation que son corps offrait à son esprit lorsqu'il courait était différente. Il ne sentait pas de muscle agir à chaque pas.

Arrivé devant la mare, il se pencha et observa la surface de l'eau. Un crapaud ?

"Aaaaaah mon Dieuuu !"

Il se retourna, observant Tapate d'un air... neutre, étant donné que son nouveau visage ne lui permettait d'exprimer une quelconque émotion. Mais intérieurement, il était comme enragé.

"TAPAAAAAAAAAAAATE !"

Le crapaud s'approcha du lapin-limace qui venait de se réveiller en sursaut suite au cri strident du nouveau Stanislas.

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Réveil en sursaut!

Ma patte?

Tapate vérifia : chacune de ses pattes était à sa place, luisante de bave et en parfaite santé. Elle vit ensuite celui qui avait crié.

Grenouilliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiis! T'es réveillé! T'es trop mignon, ze t'ai réussi, ze suis trop contente! T'as pu voir ta nouvelle tête? L'autre était toute cassée...

Elle montra de la patte à Grenouillis ce qu'il restait de son précédent corps.

Heureusement que ze passais par là, sinon Minou-bon-doux t'aurais mangé en entier! Ze t'ai fabriqué un nouveau Toi, comme ça t'es réparé!

Elle lui souleva les pattes pour vérifier les coutures, puis le chatouilla pour vérifier les connexions nerveuses.

Y a tout qui fonctionne!

Elle attrapa Grenouillis avant qu'il n'ait le temps de réagir et lui fit un gros câlin baveux et plein de larmes.

Ze suis contente, t'étais vraiment tout cassé, mais maintenant t'es de nouveau en bonne santé! Et maintenant t'es en peluche, t'es fait pour qu'on te fasse des câlins!

Etincelle de lucidité.

Mais t'étais qui, avant de devenir Grenouillis? Il ne restait pas assez de morceaux pour que ze puisse te reconnaître, et ze suis curieuse... Z'espère que t'étais pas un prince, ze voudrais pas devoir te faire un bisou pour que tu te retransformes... D'ailleurs, ze suis sûre que t'es plus beau en grenouille qu'en humain!

Modifié (le) par Tapate
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  • 2 weeks later...

Étouffé par l'étreinte gluante du lapin limace, Stanislas en lâcha sa massue. Le seul avantage qu'il trouva de cette situation inconfortable, c'est qu'avec toute cette bave, il pouvait aisément se faufiler hors de ses pattes de lapin qui le serraient.

"J'étais... Je suis... Stanislas !"

Entre dépit et furie, la grenouille fit une tentative pour donner à son visage une mimique de bête féroce qu'il avait l'habitude de prendre lorsqu'il se lançait à l'assaut d'un ennemi ou d'un tonneau de bière... Mais malgré ses efforts, son visage garda le sourire niais de la peluche dans laquelle Tapate avait implanté son cerveau... et sans doute d'autres choses pour établir le fonctionnement du corps.

Observant le sourire encore plus niais du lapin limace ébahi de voir sa "fabrication" fonctionner à merveille, Stanislas devint - intérieurement - encore plus instable. Il en était presque à déchirer ses coutures.

"Tapate..."

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  • 1 year later...

Réveil en sursaut !

Cela faisait longtemps qu'elle n'avait plus rêvé du jour où elle avait cousu Grenouillis. Depuis son départ, elle avait parfois repensé à lui, mais elle n'avait pas pour habitude de ressasser le passé. Un lapin-limace vit au présent, les regrets ne servent à rien. Mais Grenouillis lui manquait. Il n'en avait pas fait toute une histoire, il était simplement parti. Après lui avoir offert plein plein plein de fleurs à manger et quelques jolis cailloux. Personne ne savait où il était allé, depuis le 21 Ciella de l'an passé, personne n'avait eu de ses nouvelles...

Impossible de lui écrire, personne ne connaissait son adresse... Mais ce rêve était un cygne. Il se passait dans une mare, il avait des ailes blanches, aucun doute n'était possible quant à sa signification. Elle devait tenter de retrouver Grenouillis.

Grâce au cygne, elle avait aussi un indice. Pour le retrouver, elle devait utiliser un truc qui vole. Et de préférence un gros truc qui vole, pour qu'on puisse le voir de loin. C'est à ce moment que naquit L'idée géniale.

Elle savait quoi faire, il ne lui restait qu'à réunir le matériel et mettre son plan en action. Avant le soir, elle aurait lancé sa grande opération de recherche.

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Acheter huit pieux : fait.

Coudre les peaux ensemble : fait.

Préparer la bannière avec le message : fait.

Trouver un endroit approprié : fait.

Planter les pieux en rond : fait.

Accrocher la peau géante aux pieux : fait.

Tendre la peau autant que possible : fait.

Guetter l'arrivée de la cible : fait aussi.

Grimper sur le Schboing que z'ai fabriqué : fait.

Sauter : fait plein de fois.

Rebondir : fait plein de fois aussi.

Atterrir sur le machin rouge : raté deux fois, mais fait.

Accrocher la bannière à la queue du machin : fait.

Depuis son trampoline improvisé, Tapate avait réussi, après deux atterrissages sur les cailloux, à grimper sur le dos du dragon. Elle y avait accroché la jolie bannière qu'elle avait fabriquée, de façon à ce qu'elle flotte dans le sillage du gros lézard. L'idée géniale était en fait très simple. La bannière accrochée à la queue du dragon de feu était visible de très loin, et le message de Tapate était ainsi visible de très loin. De cette façon, où que se trouve Grenouillis, tôt ou tard il lirait le message. Après avoir vérifié dans sa liste de n'avoir rien oublié, elle avait vérifié les attaches de la bannière pour être sûre que le dragon ne puisse pas s'en débarrasser tout seul avant plusieurs jours.

Ses vérifications terminées, elle prit son élan et sauta. Troisième atterrissage sur les cailloux. D'en bas, elle observa le résultat. Dans le sillage du dragon, on pouvait lire en grosses lettres brunes sur une jolie bannière de toile beige :

Grenouillis, reviens, on a une coquille maintenant !

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