Une mort bien trop bâclée...

[Ophelia]

Comme un cri de désespoir... Est-ce un jour maudit ?

Période Azura, le 24 [+ 102 AC], heure solaire.

Toujours la même auberge, la même chambre, la même taverne. Et les mêmes personnes. Pourquoi les choses sont-elles tellement semblables ?

Chaque jours le même trajet, ou parfois quelques détours. Pour refaire les mêmes gestes, mais personne en travers de la route. Personne. Du moins, aujourd'hui.

Ce n'est que pure lassitude. Tuer des monstres, encore... Encore... Encore... Encore... Je ne peux compter au combientième je suis quand le dragon incendiaire me vole par-dessus. Je n'ai pas vraiment envie de bouger. Attendre quel sera le résultat... Jouer avec le feu... Juste une fois de plus. Mais au final, des blessures, des brûlures, mais toujours bien vivante.

Peut-être suis-je mélancolique ? Je ne sais le dire... Mais en cette soirée, je suis lasse de tout. Mauvais présage ? Sans doute. Mais un seul drame pour toute une vie me suffit.

Regard rapide vers le ciel, le soleil est toujours au rendez-vous. Eblouissant. Mais lorsque la lune le remplacera, et que les étoiles feront surfaces... Lui, en fera-t-il parti ?

Toutes ces idées me tourmentent, me fragilisent, me rongent... J'aurais du faire quelque chose... Mais quoi ?

Lasse de voir ces monstres je m'en retourne à la taverne. Résonne cris de joie, beuveries, chants... Comment peuvent-ils s'amuser ? Je n'y arrive pas moi...

Je tourne mon regard dans le coin où trône Gédelore. Je m'approche des caisses, et touche le mur, là où il se trouvait il y a encore quelques instants... Quelques instants... Mais ça me semble déjà des siècles.

Pourquoi as-tu fais ça ? Pourquoi es-tu parti ? Toi qui disais qu'il ne fallait jamais abandonner, toujours continuer ... Là, c'est toi qui es parti. Sans vraiment expliquer pourquoi. Tu es parti trop vite.

Je m'en souviens encore, c'est bien trop intact dans ma mémoire... Tu m'appelles, me demande de te retrouver, tu me donnes des objets... Encore trop naïve, j'ose te demander quand je dois te les redonner ? Pourquoi ne m'as-tu pas plutôt interpeller ? A cette demande, j'aurais préféré que tu te moques de moi... Mais que tu me le dises... Plutôt que de me laisser sur le fait accomplit, sans explication très concrète. Puis, tu me demandes de retourner à la taverne, près des caisses, là où je suis en ce moment même. Tu ne me regardes pas... Mais tes derniers mots, qui me resteront à jamais gravés dans ma mémoire ne sont que les suivants :

Oui... « Adieu Ophélia » c'étaient tes derniers mots. Tout ce que tu as su me dire. Je ne t'ai pas cru. Idiote comme j'étais. Je me suis détournée de toi, et quand je suis revenue, tu n'étais plus... Disparu.

Je crois que je réalise enfin que tu n'es plus là... Mais je ne comprendrai jamais le pourquoi. En guise d'héritage, j'aurais aimé des mots. Des mots pour me dire pourquoi cette décision. Pourquoi...

Même si tu n'es plus aujourd'hui, je suis sûre que tu existes toujours quelques part... Et j'attendrai toujours tes explications, même si l'attente sera longue, vaine, et interminable.

Au-delà des larmes...