Melancolie...

[Darkfox]

Cela faisait maintenant deux jours...

Toute la peine qu'il avait ressentie tout au long de sa vie n'était rien par rapport à ce qu'il endurait.

Il avait eu le coup de foudre dès le premier regard, et alors qu'enfin ils s'étaient trouvés pour mieux s'aimer, elle le quittait, déjà...

Qu'avait-il fait pour mériter pareille punition ?

Sa tête bouillonnait, cherchant le faux pas qu'il aurait pu commettre, expliquant le départ hâtif de Kerkmusiek.

Rien... Il lui avait semblé être irréprochable, sachant l'aimer comme il n'avait jamais aimé aucune femme.

Mais alors pourquoi a-t-elle quitté ces terres ?

Darkfox était persuadé qu'il était responsable de cet adieu précoce...

Il farfouillait en lui même, encore et toujours...

Et plus il réfléchissait moins il y voyait clair. Il sentait bien que si il continuait son esprit allait l'emporter devenant ainsi un fou au milieu de la populace.

Mais il pensa à tous es compagnons, pour eux il devait tenter d'oublier, de l'oublier...

L'ignes mit donc fin à toutes ses pensées qui circulaient dans sa tête, sortant de l'auberge pour se changer les idées.

Avec le temps peut être y arrivera-t-il ?

- Adieu -

[Darkfox]

Le temps passait, mais le bonheur lui ne pointait pas son nez.

Adossé à une chaise, le guerrier impassible se tenait, une plume à la main, face à une étroite fenêtre donnant sur les eaux marécageuses d'IssCaNak.

L'oublier, il ne pourrait jamais, et pourtant il se devait de tourner la page.

Alors il écrivit une lettre comme un ultime adieu, espérant, même si cela paraissait illusoire, que cette missive lui parvienne.

Kerkmusiek

Je sais au plus profond de moi que jamais je ne pourrai t'oublier, mais il le faut. La tristesse qui guide mes pas depuis ton départ, ne fait qu'accroître, et j'en suis arrivé à un tel point que je ne pourrait bientôt plus le supporter.

En écrivant cette lettre j'espère pouvoir ne plus penser à toi.

Sache que tu seras à jamais gravé dans mon coeur.

Darkfox, ton guerrier de toujours

L'ignes scella l'enveloppe et la fit partir.

Si le destin le veut alors elle arrivera à la nécromancienne...

Modifié (le) 6 mai 2009 par Darkfox

[Essénaï]

Trouver un nom, même pour un animal, c'est assez compliqué. J'aurais pu appeler le merle "collant", cela lui aurait parfaitement convenu tant il me suivait partout. Lorsque je m'entrainais, il se perchait sur une branche et m'observait. C'était au départ une sensation étrange et je m'évertuais à le chasser mais toujours il revenait.

Pour voir, un jour, je l'avais appelé ainsi. "Collant" ne sembla pas lui convenir car, toujours sur sa branche, il se mit à pépier de telle sorte que je ne pus que comprendre qu'il était en colère. Pas de nom pour le moment donc.

Je le trouvais étrange pour un merle en plus. Mais dans un sens il me ressemblait un peu. J'avais vécu recluse pendant un certain temps et, à la mort de mon maitre, je ne m'étais guère jointe à mes compatriotes. J'étais un peu à l'image de ce merle qui s'intéressait plus à ma propre personne qu'à ses congénères. Je ne pouvais donc pas vraiment lui en vouloir de rester continuellement avec moi, et puis, sa présence, petit à petit, me plut.

Alors que je me reposais, assisse à même le sol, je remarquais un comportement étrange de la part du merle. Il cherchait toute sorte d'insectes et de graines, comportement normal jusqu'ici. Ce qui attira mon attention, c'est qu'il allait avec son butin dans un buisson et en ressortait quelques secondes après pour trouver à nouveau quelque chose.

Je ne savais pas que les merles entreprenaient de faire des provisions aussi décidais-je d'aller voir ce qu'il se passait dans ce buisson.

Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir un autre oiseau, à l'air plutôt mal en point. Je restais interloquée en comprenant que le merle nourrissait cet oiseau.

-Quel étrange merle...

Aussitôt ce dernier fut sur mon épaule, pépiant à nouveau. Il semblait... Fier de lui, ou heureux, je ne sais pas trop. Après tout que savais-je des oiseaux moi ?

-Tu es étrange, répétais-je en appuyant sur le dernier mot. Aussitôt il se remit à pépier. Le mot étrange semblait lui plaire, mais mon esprit était à nouveau accaparé par autre chose.

Je pris l'oiseau des buissons entre mes mains, remarquant au passage qu'il avait quelque chose à sa patte. Je l'emmenais là où j'avais établis mes quartiers. J'ôtais le mot à sa patte et le posais sur mes affaires, ne m'en occupant pas outre mesure.

L'oiseau reprit des forces mais ne fit pas mine de vouloir repartir. Voilà à quoi menait la bonté, on aidait quelqu'un, et, non content de ne pas nous le rendre, il ne voulait plus partir.

Saleté d'oiseau.

Ce n'est que un ou deux jours après la venue de cet oiseau des buissons que je me suis souvenue du mot accroché à sa patte.Je mis un certains temps à le retrouver entre les divers papiers de mon maitre. Une fois entre mes mains, j'hésitais un court instant puis l'ouvrit. Je ne lus que les premiers mots puis repliais le papier et le laissais tomber à terre.

Le mot ne m'était pas adressé et je ne savais pas qui était cette Kerkmusiek aussi m'en désintéressais-je.

Ainsi aurai-je voulu que cela se passe, mais, peu de temps après, je m'entendis demander, alors que je revendais certaines de mes affaires : "Connaissez-vous Kerkmusiek ?". En voyant l'étonnement se peindre sur son visage, je compris que ce n'était pas le cas.

Je me retrouvais donc avec un oiseau qui ne voulait plus partir, une missive qui ne m'était pas adressée et une inconnue.

La personne qui avait envoyé la missive n'aurait donc jamais de réponse. Lorsque je lu la missive en entier, je ne pus m'empêcher d'en vouloir à cette femme. Ainsi les hommes n'étaient pas les seuls à partir ?

Au départ je n'avais aucunement l'intention de répondre mais je ne pouvais le laisser espérer qu'il recevrait une quelconque réponse de la part de cette femme. N'ayant pas de papier vierge je me suis contentée de répondre à même le dos du mot.

"Messire, nulle Kerkmusiek là où votre missive est arrivée.

En espérant que vous réussirez à oublier.

Le muet"

Je ne pouvais, et ne voulais, faire mieux. J'attachais alors la missive à la pate de l'oiseau et, enfin, il ne fut plus un envahisseur.

[Darkfox]

- L'espoir fait vivre m'a-t-on dit, il fait plutôt crever ouais !

Darkfox bougonnait allongé sur son lit, voilà maintenant deux jours qu'il avait envoyé sa missive à Kerkmusiek, et malgré le peu de chance qu'elle lui arrive, le guerrier avait passé les deux pires jours de son existence, en espérant dérisoirement recevoir une hypothétique réponse.

Le soleil déclinait à l'horizon et l'ignes épuisé par cette interminable attente, commença à s'endormir.

Ses rêves étaient agités, il faisait sans cesse le même dans lequel il voyait Kerkmusiek s'éloignée, une maison brûlée comme pour lui rappeler qu'il avait prêté serment au dieu des flammes, et enfin cette étrange magicienne avançant d'un pas lent dans une épaisse forêt, avec sur son épaule, un merle, pépiant une douce mélodie.

Elle se rapprochait pas après pas, quand soudain elle se figea.

Darkfox ne comprenait pas, dans tous ses rêves elle continuait son chemin et disparaissait au loin avec la même grâce que Kerkmusiek.

Mais alors pourquoi s'était elle arrêté ?

Le guerrier fut brusquement sorti de ses songes, par un coup répété aux carreaux de sa fenêtre.

Il était revenu ! Apportant avec lui une réponse. Cependant quelque chose frappa l'ignes, jamais il n'avait vu son oiseau aussi beau, ses plumes étaient parfaitement lisses et soyeuses et le chant enjoué de ce dernier prouvait qu'il avait bien été reçu par Kerkmusiek.

Kerkmusiek ? Non... Darkfox venait d'ouvrir le morceau de papier et il eu tôt fait de remarquer que le message n'était pas arrivé là où il l'avait espéré.

Cependant cette mystérieuse personne, « Le muet » d'après la signature, avait pris la peine de répondre et elle s'était gentiment occupée de son oiseau.

Prenant de quoi écrire l'ignes voulut remercier l'inconnu destinataire.

Je vous suis reconnaissant de m'avoir répondu, même si par là vous avez brisé tous mes espoirs de la retrouver.

Gardez l'oiseau il semble beaucoup plus heureux à vos côtés qu'entre mes mains.

Rusé Renard.

Puis se tournant vers le porteur de la missive :

- Envole toi, mais cette fois ne revient pas.

En quelques battements d'ailes l'oiseau disparu dans la nuit noire qui s'était installée.

Adieu Kerkmusiek...

[Essénaï]

Maudit envahisseur.

Fallait pas revenir idiot. C'est même plus la peine de penser que je m'occuperais de toi. Étrange fera ce qu'il voudra, et je pense qu'il t'aidera cet idiot, mais pas moi. Alors va-t-en !

Je pousse un soupir. Si je parle dans ma tête il ne risque pas de comprendre. Et pourquoi est-il revenu d'abord ? Je l'attrape, me saisit de la missive et le repose à terre un peu brusquement. En ouvrant le papier, je regarde en premier la signature. Rusé renard ? C'est qui celui-là ? Cet oiseau est vraiment stupide, ou alors il le fait exprès de se tromper de destinataire.

Je ne connais pas de rusé renard. D'ailleurs je ne connais personne. J'hésite à jeter un caillou sur l'oiseau.

C'est n'importe quoi...

Enfin, je me décide à lire la missive. Et là, étonnement. Rusé renard et l'autre... Hum... Darkfox je crois, seraient la même personne ? Il faut toujours que les gens compliquent tout. Pourquoi changer douze mille fois de prénom hein ? Surtout lorsque l'on en a un qui nous convient. C'est peut-être un grand indécis, remarque, je m'en moque. Sa lettre me servira pour allumer un feu si j'ai froid.

La fin de la première phrase m'intrigue un brin. Est-ce que je suis gênée à l'idée de lui avoir brisé tout espoir de revoir un jour l'autre femme ?

...

Non.

Pas du tout.

Au lieu d'être reconnaissant parce que j'ai répondu à une missive qui ne m'était pas adressée, il aurait du dire qu'il m'était reconnaissant de lui avoir brisé son espoir. Ça m'aurait grandement aidé moi, si on m'avait directement brisé tout espoir de revoir le beau parleur.

L'espoir, c'est pour ceux qui ont du temps à perdre.

Et puis de quoi je me mêle aussi ? "Gardez l'oiseau, il semble beaucoup plus heureux à vos côtés". Gna gna gna. Et à moi on me demande pas mon avis bien sur ? Qui lui dit que je veux le garder, son oiseau ? J'ai déjà bien assez d'un merle qui me suit partout sans en plus devoir me coltiner celui là. En plus il a un air idiot.

Je roule la missive en boule et la lance sur l'oiseau idiot qui s'envole sans qu'elle ne le touche. Je pousse un grognement, chose que je ne me permets seulement parce qu'il n'y a aucun humain autour de moi.

Rusé renard tu vas voir ce qui arrive aux personnes qui veulent choisir à ma place.