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Terre des Éléments

Sous la terre...


Keril Cahendirr
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Il y a peu les mineurs de Melrath Zorac firent une étrange découverte. Voici ce qui se passa.

L'un d'eux, moins fort que la plupart, était brimé par les plus anciens qui ne lui permettaient pas d'exploiter les zones les plus riches. Ils le forçaient donc à explorer les recoins les plus exigus et dangereux ainsi que les filons quasiment épuisés.

Le drame survint en fin d'après-midi alors que les ombres s'allongeaient pour recouvrir peu à peu les huttes situées non loin de l'entrée de la mine. A l'intérieur elles ne changeaient pas mais vibraient simplement au rythme des flammes qui les faisaient naitre. Ayant presque épuisé le maigre filon que lui avaient laissé les autres il décida de se mettre en quête d'un endroit plus propice à l'extraction.

Délaissant les passages fréquentés et surmontant sa peur, il s'engagea dans d'anciens couloirs en écartant les toiles d'araignée sur son passage. Il avait emporté une réserve de torches supplémentaires car s'il venait à manquer de lumière, il n'aurait aucun moyen de trouver la sortie, perdu dans ces couloirs que l'homme n'avait pas traversé depuis des lustres. Au bout de deux heures de marche il avait perdu tout repère quant à l'endroit où il se situait par rapport à l'entrée de la grotte à force de tourner, monter ou descendre. Cela dit, il savait pouvoir retrouver son chemin, ayant pris soin de marquer de la pointe de son couteau les montants de bois qui soutenaient chaque intersection.

Il s'impatientait car son parcourt n'avait pas été aussi fructueux qu'il l'escomptait. Accélérant le pas, il perdit un peu de la prudence nécessaire lorsqu'on se déplace ne terrain inconnu. A un embranchement, il trébucha sur une excroissance au sol. Pour recouvrer son équilibre il tendit un bras à la recherche d'une prise, lequel s'agrippa à un morceau de bois planté dan le sol. Reprenant ses esprits, il s'aperçu qu'il s'était en réalité pris les pieds dans des rails et que le bâton s'avérait être un levier qu'il venait de déplacer avec son poids.

Il en était là de ses réflexions lorsqu'un grand fracas retentit derrière lui. Le temps qu'il se retourne et aperçoive un chariot lui foncer dessus, il était trop tard. Il tenta bien de sauter mais fut tout de même percuté ce saut lui sauva temporairement la vie car il ne fut pas renversé. Le wagon le faucha au milieu de son saut, lui brisant net les jambes, et il tomba à la renverse à l'intérieur de celui-ci. Par chance sa torche retomba également avec lui ce qui lui évita de se retrouver dans le noir total.

Le vent provoqué par la vitesse le faisait pleurer et il plissa les yeux pour essayer de repérer la voie devant lui. Il avait beaucoup de mal à maintenir son équilibre et réprimait un cri de douleur à chaque fois qu'un cahot envoyait ses jambes blessées percuter les bords du wagon. Il était maintenant totalement perdu et sa survie largement compromise. Pour ajouter à son malheur, le chariot qui filait vers l'inconnu n'était pas vide lorsqu'il était tombé dedans. Plusieurs sacs s'y trouvaient et les chocs engendrés par le trajet les avaient vidés et leur contenu se baladait aléatoirement dans le véhicule, rebondissant sur les parois et le sol. Notre mineur risquait à tout moment de se faire éborgner par les pelles, pioches et autres outils qui volaient autour de lui

à suivre...

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Au milieu de cet enfer il cru sa dernière heure arrivée lorsque le chariot fonça tout droit vers ce qui semblait être un mur. Alors qu'il se trainait péniblement vers les freins, il s'aperçu que la paire de rails continuait tout droit sous le mur. Celui-ci était en fait constitué de planches de bois que le chariot pulvérisa sur son passage, faisant pleuvoir les morceaux sur les mineurs se trouvant de l'autre côté et qui avaient été attirés par le vacarme provenant de cette voie désaffectée.

Cette barricade de fortune ralentit à peine le wagon mais le choc mis fin à la tétanie qui avait prise notre pauvre mineur lorsqu'il avait cru percuter le mur. Il reconnaissait ces couloirs pour les avoir parcouru si souvent depuis des mois. D'autres y travaillaient et il pourrait donc obtenir de l'aide et se faire soigner s'il parvenait à stopper ce maudit chariot avant qu'il n'arrive en fin de voie. Malheureusement le véhicule avait été abandonné depuis trop longtemps et, aussi fort qu'il s'arcboute sur les freins, il ne parvenait pas à les enclencher.

Affaibli par le sang perdu et ses blessures ce dernier effort fut de trop et il s'évanouit d'épuisement. Il ne vit donc pas lorsque son chariot prit le dernier virage pour pénétrer dans la grotte servant de remise qu'un autre wagon était arrêté sur la voie. Ils le percutèrent de plein fouet. Les deux chariots déraillèrent et leur contenu fut projeté en l'air avant de retomber tout autour des masses informes de tôles. Le mineur mourut avant de se réveiller car le chariot stationné était rempli d'explosifs qui s'embrasèrent au contact de la torche et des étincelles qu'elle projeta durant le choc. L'explosion fut assourdissante et ébranla la petite pièce.

Lorsque les mineurs arrivèrent sur les lieux pour se rendre compte du désastre, ils furent surpris car les débris qui jonchaient le sol étaient moins nombreux que le bruit l'avait laissé prévoir. Le sol s'était par ailleurs affaissé en plusieurs endroits sous l'effet de l'onde de choc.

Ils s'efforcèrent tout d'abord d'étayer la pièce afin que le plafond ou les murs ne s'écroulent pas puis rassemblèrent ce qui restait du corps de leur collègue afin de lui offrir une sépulture décente. Enfin ils s'attelèrent à la lourde tâche de déblayer la pièce. Ce faisant ils découvrirent pourquoi elle était moins encombrée que prévu. Au centre de l'explosion une crevasse s'était formée dans le sol et avait englouti un bon nombre de pierres.

(suite et fin demain)

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Une fois le plus gros du ménage effectué, certains voulurent sonder le trou afin de voir si la cavité ainsi creusée risquait de fragiliser le sol de la pièce sur une plus grande surface. Approcher une lumière de l'ouverture ne leur permit pas de distinguer suffisamment sa profondeur, ils aperçurent cependant quelques formes et reflets plus bas qui les intriguèrent. Afin d'en savoir plus ils descendirent une flamme placée dans un récipient en terre cuite. Ils découvrirent que le trou avait une profondeur d'environ cinq mètres et était trop étendu pour qu'on puisse en voir les bords mais au milieu des gravas qui tapissaient son fond quelques chose ressemblait à des restes de mobilier.

Les plus téméraires descendirent donc en espérant avoir la primeur d'une découverte extraordinaire et, en effet, ils étaient tombés sur quelque chose d'impressionnant. Située juste en dessous de leur réseau de mines, cette pièce aux dimensions respectables était une sorte de temple ou de mausolée d'après son aménagement. Entourée par des colonnes brisées, plusieurs rangées de bancs faisaient face à une grande statue de phénix, point de convergence de l'ensemble de la salle. Pièce maitresse, il émanait d'elle quelque chose d'indéfinissable comme si une conscience veillait derrière ces yeux, remplie parfois de bienveillance et parfois d'animosité. Dans une de ces serres l'animal tenait une simple flûte en bois. Légèrement tournée vers l'assistance elle incitait presque à venir prendre l'instrument pour qui oserait poser ses mains sur l'animal sacré.

Avides mais aussi superstitieux, ils n'osèrent pas s'en approcher de trop près, du moins avant de s'assurer de l'inoffensivité de la chose. Ils firent donc appel à une de leur connaissance, un archéologue nommé Phénor qui serait à coup sûr intéressé par la découverte. Celui-ci s'empressa de venir inspecter la pièce et la statue et réalisa divers croquis. Puis il s'absenta pour effectuer des recherches plus approfondies dans sa bibliothèque en enjoignant aux mineurs de ne toucher à rien avant son retour.

Lorsqu'il reparu deux jours plus tard il leur tint ce discours enfiévré :

« J'ai déjà vu des statues semblables mais elles n'étaient que de pâles copies en regard de celle-ci qui, malgré le temps écoulé, n'a pas perdu son éclat ou son aura. C'est également la seule qui tient de façon si particulière une vraie flûte en bois. Elle a l'air toute simple mais on dit que celui qui saura en tirer certaines mélodies sera craint de tous. Mais avant d'en jouer il faut d'abord être capable de s'en emparer et les anciens textes précisent que si de nombreux candidats se sont succédés, le phénix n'a été arrangeant qu'en de rares occasions.

La statue en elle-même pourrait être suffisante pour attester que ce n'est pas un instrument ordinaire malgré son aspect mais il y a un test facile à réaliser : si une flûte standard était enserrée ainsi elle serait soit facile à prendre car juste posée dans son réceptacle soit impossible à retirer sans la casser car elle serait enchâssée dans le matériau. Or vous pouvez faire le test, vous réussirez à la faire bouger dans son emplacement mais il sera presque impossible de la retirer et, quelque soit la force que vous y mettrez, elle ne sera jamais abimée.

Je n'ai pas plus de détails à ce sujet par contre je me souviens qu'il était mentionné l'existence de partitions permettant de jouer les mélodies bien particulières liées à cette flûte. Je vais tenter de retrouver ces compositions et les retranscrire. Si certains d'entre vous parviennent à recevoir le cadeau du phénix ils pourront se présenter à moi afin que je leur enseigne les mélodies que j'aurai pu reconstituées.

Au travail ! »

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