Les enfers font du tourisme

[Tyrion]

Le vent soufflait dans la cité, entraînant avec lui une odeur peu commune dans cette ville isolée du reste de Melrath, mais qui n'en était pas moins désagréable. Le bureau des plaintes fût envahi par les citoyens. La crainte des habitants n'était pas veine. Une grève de l'équipe de nettoyage ne pouvait que nuire au bon fonctionnement de cette commune.

Il ne fallut que quelques heures pour calmer les soldats. Les nouvelles circulent vite, et il en fût de peu pour que la nouvelle se répande. Nous allions recevoir une visite inattendue en cette saison. La guerre faisant rage sur Melrath, les festivités dans la cité étaient rares, les soldats affairés à s'entraîner et les généraux préparant leurs plans de bataille. Et pourtant nos ennemis trouvaient le temps de s'adonner à de petites randonnées.

Une troupe de joyeux saltimbanques se dressaient devant nos portes, clamant haut et fort pour qu'on les entendent. Une fois n'est pas coutume, et malgré tous les désagréments que cela pourrait causer -du traumatisme subit par les petits enfants d'aeris à la démotivation engendrée chez les nouvelles recrues à la vue de tels pîtres, en passant par le dégoût total que pouvait éprouver nos femmes à la vue de telles horreurs. Dégoût partagé par les hommes, il y avait une femme dans le lot. Femme que votre narrateur n'a pu distinguer parmi tous ces mâles, sûrement à cause de l'armure qui cachait ce qui lui restait de féminité. Ceci dit, ne nous égarons pas, la suite de l'histoire est bien plus intéressante-.

Soldats ou hauts-gradés, nous éprouvions tous le même respect et la même estime, non pas pour ces prétendus démons qui venaient nous visiter, mais pour Chamsin qui insista à ce qu'on les laisse entrer et qu'on les emmèna à l'ambassade. Ce que certains d'entre nous firent, malgré quelques réticences.

Ce qui au départ, semblait être une visite de courtoisie, comme nous l'avait annoncé le célèbre comique spawn, encore méconnu sur ces terres, tourna vite au fiasco. Mais ne faut-il toujours voir le bon côté des choses? C'est avec un grand plaisir que nous assistâmes, à grand renfort de boissons alcoolisées, à un spectacle des plus hilarants, avec Aioros en personnage principal jouant le rôle d'un empereur qui n'avait rien d'impérial que le surnom, suvi d'une cohorte de gens à l'humour douteux.

L'entrevue se poursuivit à huis clos. Nos scribes ne se firent pas prier et les archives de cet entretien furent précieusement conservées pour les générations futures, une mine inépuisable de rires pour combler nos soirées.

Le discours fini, le diplomate qu'est Chamsin ne pu que répondre à de telles abbérations. Mais la colère des notres ne tarda pas à se faire entendre. Quelle idée de venir se présenter à un ennemi et déblatérer autant de sottises, s'armant de répliques dignes de l'intelligence d'un moskitos, et d'une vision du monde aussi bornée que celle d'un troll en chaleur à la vue d'une femelle en rût. Comble de désespoir et malgré nos différents, ils n'eurent pas eu la bienséance de faire preuve de politesse et de courtoisie.

Ses pauvres créatures furent invitées à rejoindre le monde d'en bas, elles qui sont destinées à pourrir en enfer. Sous les huées de la foule et le mépris des soldats, ils furent conduits en dehors de la cité et les portes se refermèrent à jamais derrière ses vermines. Seuls deux élus sont autorisés à rester parmi nous, eux qui ont fait preuve d'un minimum de civilité. Le respect qu'ils nous portent est réciproque, nous les combattrons comme de valeureux adversaires. Les autres, ne comptent plus. Nous les avons hissés au rang d'ennemis à combattre, nous avons été déçu, nous ne blâmons personne, ils seront traités en fonction de ce qu'ils sont.

Modifié (le) 31 mai 2008 par Tyrion