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Terre des Éléments

Saga Kaernos


Merr'Aos
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En l'an de grâce 79 après le cataclysme...

Quelque part, dans les nuages d'Aeris...

Non loin de la Taverne, Merr'Aos et Omphale sont tout occupés à chasser quelques serpents venimeux pour le repas du soir (chair maigre à la sauce de scarabée, un vrai délice!), pendant que leur progéniture joue entre les cactus, un peu plus au sud.

Omphale se laisse un instant distraire de sa tâche, attendrie par les rires des enfants qui leur parviennent aux oreilles.

« - Écoute, Merr'Aos, écoute nos enfants... Quelle chance nous avons de les avoir! »

Le mage sourit lentement, et tourne son regard vers son épouse. Ses yeux pétillent, et sans une parole un message muet est passé, de regard à regard, un message qui dit:

« - Oooh oui, nous avons de la chance... Merci de nous avoir fait de si beaux enfants! »

Et tous deux, enlacés, de se tourner vers la marmaille qui faisait leur fierté et leur bonheur : Toscane, sept ans et l'aînée, à l'ouïe si incroyablement perçante; Dobermann, le petit deuxième, six ans et déjà un bagarreur; Halite, la petite dernière de deux ans, espiègle et malicieuse.

Et le quatrième larron, Karka. De par le sang, il ne fait pas partie de la famille, mais par les liens du coeur il en est déjà un membre à part entière. Sa mère, Arysah, l'a porté alors qu'Omphale était elle-même enceinte d'Halite. Si leurs mères ont fait le voyage de la grossesse ensemble, les deux petits ne se sont jamais lâchés. Réunis dès le début par la proximité entre les deux couples de parents, des liens se nouèrent très rapidement entre les deux nourrissons, qui explorèrent le monde de concert.

Une relation fusionnelle était née, pour ne jamais mourir.

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En l'an de grâce 80 après le cataclysme...

La maison Kaernos...

Une pièce sombre, éclairée seulement par la lueur dansante des flammes qui brûlent au creux de la cheminée. Autour du feu, quatre silhouettes s'entretiennent à voix basse. Un mage, un guerrier, une magicienne et une rôdeuse. Le craquement des bûches dévorées par l'âtre couvre presque leurs murmures...

« - C'est terrible... Dredzed est venu nous trouver, accompagné de ses brutes épaisses habituelles. Il a dit vouloir Karka, vouloir le prendre avec lui, l'emmener pour le mettre au service d'une "grande puissance", pour "exploiter son potentiel"... Nous n'en avons pas cru un mot, évidemment, et heureusement Karka était chez vous. Nous leur avons dit que nous allions le leur apporter dès son retour. Seuls, nous ne pouvions lutter contre tant de gros bras!»

Arysah éclata en sanglots, ne pouvant contenir plus longtemps ses émotions. Omphale lui posa la main sur l'épaule, dans un geste de compassion :

« - Arysah, ne t'inquiètes pas. Nous allons trouver une solution.»

« - Oui... D'abord, essayons de comprendre ce qu'ils veulent à votre fils. Et QUI lui en veut...»

« - Nous n'en savons rien, et nous nous sommes déjà creusés pour comprendre. Le plus important est de sauver Karka!!»

Un silence de plomb s'abattit sur la petite assemblée, chacun se perdant dans ses réflexions... Après quelques instant, Omphale prit la parole:

« - Il faut que vous partiez. Dredzed a trop d'influence ici, il vous retrouverait. Je ne vois guère d'endroits sûrs, mais rester serait suicidaire. Vous pourriez partir sur Melrath Zorac, le hameau maudit... Ou vous réfugier dans la forêt?»

« - Melrath est plein de dangers... La forêt d'Aeris me semble plus sûre. Difficile d'accès, facile à défendre, encore plus facile de fuir. Nous seuls connaîtront votre lieu de vie, et nous pourrons vous ravitailler si nécessaire.»

« - Moui... La solution me semble valable. Arysah, viens, nous partons sur l'heure. Nous vous le laissons encore quelques heures, le temps de préparer notre départ.»

Quelques instants plus tard, les deux adultes se perdirent dans la nuit, rentrant chez eux pour la dernière fois.

« - Omphale, ma mie, il nous faudra redoubler de prudence, et ne rien laisser échapper quant à leur disparition soudaine. Leur vie et celle du petit bonhomme en dépendent.»

Omphale acquiesça, le regard fixé dans la direction où leurs amis s'étaient enfoncés dans l'obscurité...

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En l'an de grâce 80 après le cataclysme...

La maison de Karka...

« - Arysah, réunis le strict nécessaire pour nous, je m'occupe des affaire du gosse.»

Le guerrier fit rapidement un paquet des quelques affaires de l'enfant, se redressa et se dirigea vers leur chambre où sa femme s'activait.

Soudain, dans un grand craquement de bois, la porte d'entrée vola en éclats sous la hache d'un guerrier aux allures barbaresques. A sa suite, une douzaine de brigands pénétrèrent dans la maison familiale, armes aux poings. Le dernier à entrer, reconnaissable entre mille, fut Dredzed lui-même, le mage si redouté et si détesté.

Il parcourut du regard la pièce, et sur un signe de tête ses hommes s'élancèrent dans la maison, cherchant ses occupants. Quelques instants plus tard, ils ramenèrent à leur maître les deux parents, sous la menace de leurs armes.

Le mage les regarda longuement, alors qu'ils se débattaient dans les mains de leurs agresseurs, tentant vainement de se défaire de leur emprise. Après quelques instants, ils cessèrent de bouger, attendant de voir ce qui allait suivre. Laissant encore s'écouler de longues minutes dans un silence de mort, Dredzed prit finalement la parole, du ton sec et dur qui le caractérisait:

« - Alors comme ça, vous attendiez son retour pour nous le livrer... Très bien. La nuit est tombée, et nous vous retrouvons chez vous en train de préparer votre fuite. Dois-je en conclure que c'est un refus d'obtempérer? »

Silence de mort... Les yeux des deux parents fusillent le mage, à qui cela arrache malgré lui un sourire narquois.

« - Qui ne dit mot consent. Mais je crains de ne pouvoir me satisfaire d'une telle réponse... »

Vif comme l'éclair, il tendit le bras en direction d'Arysah, et décocha une boule magique qui vint roussir ses cheveux.

« - ARYSAH!!!» cria Kyror, le père. Se retournant vers Dredzed, il vociféra : « - Sale chien, ne la touche pas, ou...»

Dredzed se fendit d'un deuxième sourire, et, nonchalamment, comme par inadvertance, prononça quelques mots à voix basse en dirigeant sa main vers celle de la jeune femme. Un éclair jaillit, et vint arracher un doigt à la malheureuse, qui ne put s'empêcher d'hurler sa douleur, fermement maintenue par les guerriers du mage.

Dans les yeux des deux parents, la terreur avait fait place à la colère et la panique à la haine... Dredzed éleva la voix, les fixant tour à tour dans les yeux et prenant plaisir à y lire tout leur effroi...

« - Cette nuit sera votre dernière, mais vos souffrances vous poursuivront jusqu'au-delà de la mort... Dites-moi où il est, et je mettrai un terme à vos malheurs.»

Dans la nuit, la maison illuminée par les bougies résonna longtemps des hurlements de ses occupants...

A l'aube, dans le seul gazouillis des oiseaux les plus matinaux, la porte défoncée livra passage aux douze hommes, dont la plupart avaient les mains ensanglantées. Personne n'eut la satisfaction de voir leurs mines déconfites par le silence de leurs victimes...

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En l'an de grâce 80 après le cataclysme...

Chez les Kaernos...

« - Merr', il faut qu'on aille voir ce qu'il se passe... »

Depuis de longues heures, le couple était torturé par l'angoisse. Leurs amis tardaient beaucoup trop...

Merr'Aos se décida à laisser Omphale, pour aller voir ce qu'il se tramait chez eux. Poussé par l'inquiétude, il fit le trajet séparant les deux maisons en quelques minutes. A la vue de la porte défoncée, son sang se glaça...

Il franchit lentement le seuil, regarda autour de lui, s'attendant au pire, le coeur serré... Soudain, le soleil perça le nuage qui l'obstruait, et vint frapper de plein fouet la petite maison. Sous ses yeux, Merr'Aos découvrit les corps ensanglantés et mutilés de ses deux amis... Les larmes jaillirent, et il tomba à genoux devant les dépouilles sans vie...

Reprenant peu à peu ses esprits, chaque larme évacuant un peu de sa douleur, il se releva, ferma les yeux emplis d'effroi et de souffrances du couple, et se fit le serment solennel de les venger. Il ne trouverait de repos avant que les auteurs de ces atrocités soient morts de ses mains.

Il repartit chez lui au pas de course. Désormais, il faudrait vivre caché. Karka ne devait pas tomber entre ces mains souillées par le sang de ses parents... Il serait leur quatrième enfant, désormais. Et ses parents seraient vengés, parole de Kaernos...

Modifié (le) par Merr'Aos
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