Kez' Posté(e) 16 novembre 2007 Signaler Share Posté(e) 16 novembre 2007 La mer était calme, une de ces matinées sans vents ou l'océan miroitait sous les rayons solaires. Un amas de chiffon ballotté entre deux eaux finit par s'échouer sur la grève. Poussé par le sac et le ressac, il se révéla être un corps inerte, bleui par son séjour dans l'eau glacée. Le temps passait, des secondes, des heures sans doute. Déjà, les premiers charognards s'approchèrent, timidement encore, mais la faim les enhardirait rapidement. Contre toute attente, sa main droite se crispa dans le sable. Elle toussa pour cracher l'eau qui remontait de ses poumons. Le limon crissait sous ses dents et emplissait sa bouche. Épuisée, elle cherchait à reprendre son souffle entre deux quintes de toux et les vomissements qui les accompagnaient. Elle ouvrit un œil pour le refermer aussitôt...cette lumière intense et sa tête douloureuse. Où était-elle ? Que c'était-il passé ? Elle se souvenait d'un navire de guerre, d'une douleur dans la nuque et d'un grand trou noir. Du froid glacial de l'eau, du manque d'air. De cette étrange paix qui envahissait son corps, et d'une voix douce... Elle ouvrit de nouveau un œil, prudemment cette fois. Pour entrevoir entre ses cils mi-clos la plage déserte sur laquelle elle se trouvait. Elle cracha encore un peu d'eau salée en se tenant les côtes, son ventre la brûlait. La peau blême, les lèvres blanches, elle grelottait sans pouvoir contrôler les mouvements de son corps. Sentant qu'il en allait de sa survie, elle se força à faire quelques mouvements...au moins n'avait-elle rien de cassé. Elle jeta furieusement les galets qu'elle avait sous la main en direction des charognards pour les mettre en déroute. Enfin, d'instinct, elle se décida à quitter ses vêtements. Délivrant sa peau de cette étreinte trempée et collé à son corps pour se réchauffer un peu au soleil. Après tant d'effort, elle s'effondra sur le sol pour replonger dans un état comateux. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Kez' Posté(e) 21 novembre 2007 Auteur Signaler Share Posté(e) 21 novembre 2007 (modifié) Il lui fallait mener un combat pour la vie, chasser cette mort qui voulait s'emparer d'elle. Son esprit et son corps s'associaient étroitement dans cette lutte, même si les chances qui étaient les siennes étaient peu nombreuses. Si sa volonté avait toujours été la plus forte, cela suffirait-il aujourd'hui ?Des délires qui accompagnaient son sommeil agité, elle se réveillait en sueur pour quelques moments de lucidité avant de sombrer de nouveau.Elle était en route pour Ignis si elle avait bonne souvenance...La galère sur laquelle elle avait pris place pour s'y rendre était bondée. Combien étaient-ils à rejoindre un camp en ce jour ? Elle l'ignorait. Ce n'est que de justesse qu'elle avait pu acheter son voyage, une véritable fortune, qui pour bon nombre se résumerait à un aller simple vers la mort.Sur le pont arrière où elle avait pris place, elle regardait discrètement ses compagnons de voyage...Elle ouvrit les yeux, en poussant un gémissement. Bougea ses membres douloureux. Doucement elle se releva pour s'asseoir. Alors elle avait survécu, pensa-t-elle. Tout était flou dans sa mémoire, sa tête lui faisait horriblement mal. Son estomac criait famine, depuis combien de temps était-elle là ? En regardant autour d'elle, elle en déduit que ça faisait un certain temps, en tous cas, suffisamment pour que ses vêtements sèches. Elle essaya de se mettre debout, mais prise de vertige, elle tomba à genoux.Il fallait qu'elle mange, machinalement elle chercha la dague qu'elle gardait toujours cachée contre sa cuisse, mais évidement, la lame n'y était plus. Comme tous son équipement, elle avait disparu dans les flots... Modifié (le) 23 novembre 2007 par Kez' Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Kez' Posté(e) 23 novembre 2007 Auteur Signaler Share Posté(e) 23 novembre 2007 Son œil scruta les alentours. Là, un peu plus loin des cactus, de ces grands tenuchtli à première vue, dont les fruits rouges et feuilles vertes une fois débarrassées de leurs terribles épines étaient comestibles. Elle s'écorcha les doigts, s'y enfonça profondément des épines mais sans résultat, la peau est trop dure, les épines trop acérées, pour en venir à bout sans outil. Tout au plus parvenait-elle à faire couler la sève qu'elle buvait avidement. La saveur sucrée et bienfaisante réchauffait ses veines et les effets énergisants de la plante ne tardèrent pas à se faire sentir.Sur son corps, elle avait lavé le sang coagulé, remit ce qu'il restait de ses vêtements avant de s'assoire en tailleur sur le sable, les yeux perdus entre deux vagues. Elle se réfugiait dans ses pensées.Cet océan, noir, insondable, sans fond. Toute cette eau. Machinalement, elle recula.Pourquoi les dieux lui infligeaient-ils ça ? L'eau...De tous les éléments, c'était sans doute celui qui lui convenait le moins, celui qu'elle avait toujours craint. Peut-être était-ce pour ça ? Pour s'améliorer, pour grandir, il lui faudrait apprendre à dominer ses peurs, à dépasser ses phobies ?Elle serra les poings, elle ne pouvait pas rester là. Elle se leva et pris la direction du soleil couchant. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Kez' Posté(e) 29 novembre 2007 Auteur Signaler Share Posté(e) 29 novembre 2007 Quelques heures d'une marche harassante, au hasard, guidée par la côte qu'elle ne pouvait se résoudre ni à perdre de vue ni à approcher de trop près. Ses pieds s'enfonçaient dans le sable, la litière se faisait plus profonde, rendant sa progression pénible, lui laissant le loisir de pester à chaque pas. Maudire sa situation, maudire l'endroit, maudire ses dieux...Que diable était-elle venue faire dans cette galère !?Bien sur, l'appel avait résonné dans sa tête, on avait besoin de ses talents. Les anciens avaient ordonné. Elle avait obéi. Comme elle l'avait toujours fait, en d'autres lieux, en d'autres temps en d'autres mondes parallèles. Semer la mort, livrer combat, elle était née pour ça...Elle soupira. Si au moins il était là... si seulement ils lui accordaient le reconfort de sa présence...Puis derrière cette dune, la fumée vacillante d'un feu et la toiture dorée en jonc d'une petite masure. Sans doute une maison de pêcheur. Dans sa situation, elle n'avait pas le choix, mais son approche se fit néanmoins prudente. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Kez' Posté(e) 7 décembre 2007 Auteur Signaler Share Posté(e) 7 décembre 2007 (modifié) Entre les rameaux épineux des ajoncs en fleur, elle observa silencieusement. Une vieille dame assise devant la maison chantonnait. De sa main experte, elle ramandait les mailles déchirées d'un filet de pêcheur. Elle décide d'approcher. Son pied se serait voulu plus léger et plus discret. Mais les épreuves de la noyade et cette longue marche avaient émoussé ses facultés. Une brindille craqua derrière elle.- Plus un pas si tu tiens à la vie !Elle se raidi et s'immobilisa consciente que provoquer ne serviraient à rien. Elle senti la morsure froide de l'acier contre la base de son cou. La main qui la tenait n'était pas sûr, elle la sentait trembler. Ce n'était pas celle d'un homme aguerrit. Pas de celle habituée a donné la mort.Elle respira profondément. Modifié (le) 7 décembre 2007 par Kez' Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Kez' Posté(e) 8 décembre 2007 Auteur Signaler Share Posté(e) 8 décembre 2007 Garder son sang froid. Pas d'empressement pour ne pas le faire paniquer. Trouver les mots justes. Ceux qui apaisent, ceux qui convainquent, ceux qui rassurent.- Je viens en paix...j'ai fait naufrage... commença-t-elle. Sentant à son silence qu'il lui prêtait une oreille attentive, qu'il attendait la suite, elle lui conta le peu dont elle se souvenait. Elle s'arrêta à quelques reprises, cherchant à mettre des mots sur les images, sur les sensations qui avaient été siennes. La tête lui tournait, elle luttait pour chasser la douleur qui frappait de nouveau à ses tempes. La sueur perlait à son front. La fièvre s'emparait de son corps...le jus de cactus ne faisait plus effet. Un voile noir tomba devant ses yeux alors que ses jambes cessèrent de la porter. Elle s'écroula lourdement sur le sol. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Kez' Posté(e) 14 décembre 2007 Auteur Signaler Share Posté(e) 14 décembre 2007 Elle se réveilla le corps et l'âme reposée. Il y avait longtemps qu'elle ne s'était sentie si sereine.Ses doigts se resserrèrent sur des draps...du lin à en juger par la texture brute sur sa peau. Depuis combien de temps n'avait-elle pas dormi dans un vrai lit ? Bien trop longtemps pour qu'elle en garde la moindre souvenance. Elle s'étira comme l'eu fait un chat et profita encore un peu de ce confort auquel elle n'était pas habitué. Puis se leva, revêtit les braies, la chemise et les chausses qu'on avait laissées à son attention et sorti de la pièce.- Bonjour... dit-elle à la vieille femme qui se trouvait devant-elle.Comment pourrai-je m'acquitter de ma dette envers vous ?Je vous suis infiniment redevable...et j'ai tout perdu.- Pas tout... Elle sursauta quand la voix s'éleva derrière elle. Elle se retourna. Il se tenait dans l'encadrement de la porte, adossé nonchalamment, dans les mains, il faisait tourner son oliphant. Il vous reste la vie, et ceci... dit-il en le lui tendant et en la dévisageant de ses grands yeux bleus sans sourciller... Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Kez' Posté(e) 8 janvier 2008 Auteur Signaler Share Posté(e) 8 janvier 2008 Lentement, ses yeux glissèrent de ses longs doigts fins qui tenaient l'oliphant pour remonter vers son visage. Elle comprit pourquoi sa main tremblait lorsqu'il tenait la tenait en joue du bout de sa lame. Plus vraiment un enfant, pas encore un homme. Il n'était pas taillé pour le combat, frêle, de constitution fragile. Elle s'attarda un instant dans ses grands yeux mélancoliques et le sourire franc qu'il affichait.Sans lui laisser le temps de parler, il continua.- Vous pouvez nous aider... votre... vos talents ... il hésita, cherchant le mot approprié pour continuer avec un brin d'ironie... Vous vous-y connaissez en chasse au serpent ?il y en a beaucoup dans le coin, et j'ai... quelques difficultés à les maîtriser. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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