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Terre des Éléments

Amaranth

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Tout ce qui a été posté par Amaranth

  1. Elle n’avait jamais senti une odeur aussi nauséabonde. La pisse d’un ivrogne coulant le long d’un muret était une fragrance divine à côté. Reculant de plusieurs pas pour régurgiter, elle ne vit pas l’immondice quitter les lieux mais se douta rapidement qu’elle n’était plus là. L’air frais était revenu et elle pouvait à nouveau respirer, ou presque. Le vomi n’était pas tombé au sol et s’était longé dans sa poitrine généreuse, une aventure qu’elle connaissait à chaque fois qu’elle avait le malheur de tomber malade. Frottant ses seins avec le bas de sa robe avec difficulté, vu qu’elle n’avait rien d’autres sous la main et qu’elle ne pouvait pas s’approcher de la fontaine contaminée à jamais par l’autre puante, elle marmonna « J’en ai vraiment marre de cette vie de merde » en se dirigeant vers l’est. Granéné voulait en finir. Elle portait le poids du monde sous ses yeux et plus personne ne pouvait la convaincre de ne pas passer l’acte. Pour faire honneur à son existence ratée, elle décida d’aller en prison et demanda à un garde de l’enfermer dans une cellule pour la laisser crever au milieu des rats. Celui-ci la dévisagea avec dégoût puis balbutia quelques mots en prétendant qu’il fallait une autorisation de la maire et qu’il ne pouvait répondre à sa demande. Quel con inutile, il est au garde-à-vous toute la journée devant des pièces sans détenus et ne saisit pas l’opportunité qu’elle lui offre. Elle hésite à lui administrer un coup de pied dans les parties génitales pour le faire changer d’avis mais jugea qu’il ne devait pas en avoir après l’échec de sa requête. Désespérée, elle décida de se rendre dans les égouts. Un fumet d’eau stagnante et de bêtes mortes lui allécha les narines quand elle descendit l’échelle vers la passerelle. Rien de bien terrible comparé à ce qu’elle avait vécu quelques minutes plus tôt. S’avançant progressivement vers le cœur des lieux, elle fut cependant frappée une nouvelle fois par les effluves écœurantes de la clocharde fétide. Non, ce n’était pas possible. Elle la chercha du regard tout en posant ses mains sur la bouche pour éviter de déglutir. Des larmes s’étaient mise à couler sur sa joue tellement l’odeur était forte. Continuant sa route à moitié aveugle, elle contourna quelques cartons sans voir la boule puante allongée au milieu. Elle l’accrocha du bout des pieds et tomba en avant dans l’eau crasseuse des égouts. Elle tenta de se retourner pour prendre une bouffée d’oxygène mais ses deux grosses boules de graisse la traînèrent vers le fond sans lui en donner l’occasion. Granéné comprit que c’était fini, qu’elle avait réussi. Elle lâcha un pet de soulagement dans l’eau et la bulle remonta à la surface accompagnée du vomi qui couvrait sa robe.
  2. Les coudes et les seins posés sur le bar, Granéné regardait dans le vide en sirotant son orangeade. Les cheveux rouge vif de Géfin et Gésoif, s’excitant derrière le comptoir pour préparer les commandes, n’arrivaient même pas à la troubler. Elle était arrivée dans ce monde telle une fiente qui sort du cul d’une poule, avec autant d’élégance. La seule personne connaissant ses parents était une vieille folle dont les dents pourries menaçaient de tomber à chaque mot prononcé et elle avait une sœur qui devait se trouver dans le même état qu’elle actuellement, blasée. Elle avait envie de rire et de pleurer sur son sort mais ne sachant que faire, elle ne faisait rien. Elle aspirait juste le liquide dans son verre pour justifier sa présence sur le tabouret. Personne ne lui avait fait remarquer qu’elle absorbait de l’air depuis quelques minutes et qu’elle avait terminé sa boisson depuis bien longtemps. Ses pensées l’avaient quittée brutalement lorsqu’un type au bandeau rouge s’était introduit dans la taverne avec la discrétion d’un éléphant dans un magasin de porcelaine. « Allez, z’est partiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiie ! » Sentant les ennuis arriver, elle s’était levée précipitamment de son siège pour s’enfuir dehors. Elle n’avait pas été emmerdée jusqu’à présent, c’est pas maintenant que ça allait commencer. Les gens ici ne s’étaient pas encore ouvertement moqués d’elle, ils semblaient tous vaquer à leur occupation mais elle restait méfiante. La nuit commençait à tomber et elle se demandait si c’était bien prudent de s’aventurer dehors à cette heure mais elle ne voulait pas rester enfermée dans sa petite chambre malodorante. Une armure et des épées utilisées par un homme à l’hygiène inexistante trônaient fièrement dans sa piaule. Elle ne savait pas si cet attirail appartenait au précédent pensionnaire ou si c’était une décoration de mauvais goût, juste que l’odeur de sueur et de sang s’en dégageant ne lui apportait pas un confort olfactif optimal. Elle s’était décidée d’aller au lac de plaisance au nord et fut ravie de n’y croiser aucune âme. Les thermes étaient vides aussi et elle en profita pour plonger nue dans l’eau chaude. La vapeur humide réduisait la visibilité donc elle ne craignait pas d’être observée. Elle barbotait avec volupté lorsqu’elle entendit un murmure. Elle se retourna et chercha du regard l’auteur du son mais elle était toujours seule. Étrange. Elle reprit sa relaxation en se disant qu’elle avait rêvé sans réaliser qu’il y avait bien quelqu’un qui s’approchait d’elle ou plutôt une ombre. Elle s’apprêtait à se laisser glisser une nouvelle fois dans l’eau mais fut arrêtée par une main brûlante au niveau de l’épaule. Le contact la raidit instantanément. « Iltiah » « Pardon ? » « Iltiah » « Mais arrête de me toucher ! » « Iltiah » Elle ouvrit les yeux et remarqua qu’elle était en train de couler. Elle remonta à toute vitesse pour prendre une grande bouffée d’air et s’appuya sur l’échelle en crachant des gorgées d’eau. Elle ne connaissait pas d’Iltiah mais elle était sûre d’une chose, elle avait l’art de rencontrer des gens dérangeants. Après la cinglée grouillant de vers, une simplette ne sachant dire que son nom. Même pendant un malaise, elle arrivait à tomber sur des déséquilibrés. Elle sortit de l’eau, s’habilla et quitta les lieux en espérant que cette Iltiah irait hanté quelqu’un d’autre. Pourquoi pas le type qui s’était pointé en auberge d’ailleurs ? Granéné soupira en entendant la voix grave du trublion avant même qu’elle ait gagné le pas de la porte et décida de se balader vers l’est. Elle contourna les palmiers en se demandant si une noix de coco était aussi lourde que ses meules et se dirigea vers la fontaine. Les jets d’eau de celle-ci offraient un spectacle désolant, cherchant désespérément à faire des trous nets dans la couche de crasse. Elle s’approcha, dépitée, en se disant que les gens de cette ville n’étaient même pas foutu d’entretenir la seule chose qui l’embellissait. Pire encore, une sans-abri immonde avait décidé de s’endormir sur le bord en bavant dans l’eau et son corps difforme menaçait de s’effondrer dans la flotte. Le péquenaud habillé en bleu près de la fontaine ne l’avait même pas chassée. Elle attrapa une pierre aux pieds de la statue non loin de là et la balança sur la femme allongée. Il n’était pas question qu’elle la touche du bout des doigts. « Hé oh, lève-toi, tu vas tomber ! »
  3. Amaranth : Salut Adria Adria : Salut Ama Amaranth : Faut pas nous prendre pour des tanches Adria : C’est clair Amaranth : Et on va lui dire Adria : Okay Adria & Amaranth : Parle à ma main Tu m'fais trop pitié, tu m'saoules, vas-y parle à ma main Si t'as pas compris, ça veut dire oublie moi, hein, hein J't'écoute pas, t'existes pas, vas-y casse-toi sale musicien Si t'as pas compris, ça veut dire non merci, hein, hein Avec ma baguette de cuir, j'me déhanche dans la rue (niark niark niark) Derrière moi un gars me matte la capu (oh le Manrek) Ouais c'est normal j'suis belle, avec mes bottes trop classes (c'est clair) Elles rendent mes jambes sexy, pas comme ses sabots dégueulasses (huhu) T'sais j'ai que vingt-et-un an mais j'suis déjà bien torturée J’offre mon sceau de souffrance à tous ceux que j’peux rencontrer (huhu) Bref le mec m’approche, avec son bandeau vert très moche, "Hey, Amaranth, t'es charmante, tu peux répondre à mes attentes?" Ah, ah P.I. : Pas Intéressée Tu m'fais trop pitié, tu m'saoules, vas-y parle à ma main Si t'as pas compris, ça veut dire oublie moi, hein, hein J't'écoute pas, t'existes pas, vas-y taille-toi sale musicien Si t'as pas compris, ça veut dire non merci, hein, hein Grant Caurmalhad est nul (ah ouais?) Grant Caurmalhad est nul (ah ouais?) Grant Caur (ouais) Grant Caur (ouais) Grant Caurmalhad est nul (bah pourquoi?) Ce musicien est nul, il veut tout savoir de moi (alerte psychopathe) La petite culotte que je porte, ce que je veux manger comme plat Les AD aussi, ils me font tous pitié (c’est des boulets) Ils font que se toucher à longueur de journée (oui je sais) J’en ai vraiment marre d’être entourée de ces gens bêtes (tu m’étonnes) Ils comprennent pas que je suis là uniquement pour mes quêtes Si ça continue, j’te jure j’vais pêter un câble (t’as trop raison) J’vais rejoindre les Orii dans ton univers instable [Grand Caurmalhad se trémousse] Han, han, Ç.C. : Ça Craint Tu m'fais trop pitié, tu m'saoules, vas-y parle à ma main Si t'as pas compris, ça veut dire oublie moi, hein, hein J't'écoute pas, t'existes pas vas-y barre-toi sale musicien Si t'as pas compris, ça veut dire non merci, hein, hein Hmm, hmm, okay, c'est bon tu m'lâches Vas-y j’ai pas ton temps, c’est bon, fais tes prières Hmm, hmm, okay, c'est bon tu cesses Vas-y j’ai pas ton temps, cette fois c’est la dernière Bioooooo graphie, han han Ama n’est pas mon vrai nom, j’t’ai bien eu s’pèce de couillon Un tu m’crois, deux tu répètes Trois ta nana vit d’illusions Moi, moi, moi, j’suis une mytho Pas un seul mot est réglo Un je m’en tape, deux je me moque Et trois j’te prends pour un idiot (ouais) Rien qu’quand tu m’parles j’ai les nerfs, Disparais dans une fougère, Un j’te hais, deux tu m’perds, et trois tu vas apprendre à t’taire Décampe du lac dès demain, tes discussions mènent à rien Ouais t’as trop raison Ama, on a qu’à devenir des plots, P.L.O Euh FBI ; Fausse Bonne Idée Tu m'fais trop pitié, tu m'saoules, vas-y parle à ma main Si t'as pas compris, ça veut dire oublie moi, hein, hein (c'est clair) J't'écoute pas, t'existes pas vas-y dégage sale musicien Si t'as pas compris, ça veut dire non merci, hein, hein Parle, parle, parle à ma main c'est bon tu m’lâches (Allez, sois sympa, donne-moi ta vraie bio) Parle, parle, parle à ma main ou à Kernach (Oki d'accord t'as gagné, je te donne les infos) Parle, parle, parle à ma main c'est bon tu m'lâches (Tu notes?) Parle, parle, parle à ma main ou à Gordache (Je m’appelle Loxka, hahahaha, ah la tronche)
  4. Je pense que Baracil est peut-être un peu maladroit dans sa façon de communiquer mais l'idée est là. Juste un petit message pour dire que les musiciens se reposent et qu'on annoncera leur retour prochainement, ça permet aux gens de savoir qu'il ne faut pas cliquer dessus actuellement et que leur retour sera annoncé. Peu importe quand c'est, si c'est dans trois semaines ou 6 mois. Si ce n'est plus mensuel, ce n'est pas grave en soi s'il y a une petite communication qui couvre leur arrivée et leur départ.
  5. Granéné détestait son nom, elle le trouvait insultant et c’était toujours un fardeau pour elle de le dévoiler. La plupart du temps, les gens pensaient qu’il s’agissait d’un surnom ou d’une blague de mauvais goût et elle devait confirmer que c’était vrai, à son grand dam. Comment ses parents avaient-ils pu lui attribuer un nom aussi stupide ? Comment avaient-ils pu lui donner ce sobriquet affreux sans penser aux diverses moqueries qu’elle allait subir ? Granéné avait le seum. Les passants prenaient un plaisir à l’appeler Granéné à chaque fois qu’elle empruntait les ruelles du village et elle avait arrêté de leur dire d’aller se faire voir car c’était inutile. Ces gens n’étaient pas très évolués, un caillou à la place du ciboulot et ils ne savaient qu’enfoncer le clou en s’étouffant dans leurs rires moqueurs. Elle avait pensé à se terrer quelque part pour ne plus faire face à la méchanceté des badauds mais ses amies, pour le peu qu’elle en avait, lui avaient conseillé de continuer à vivre normalement en ne se laissant pas abattre par ses médisances. Certaines lui avaient même confié qu’elles étaient jalouses de sa poitrine opulente et qu’elles auraient vendu leur âme pour avoir la même. Granéné avait des gros seins depuis son enfance, deux boules énormes mises en avant dans des décolletés plongeants. Elle ne portait d’ailleurs que des robes, trop oppressée dans tout autre vêtement couvrant ses nichons. Elle avait des formes qui excitait une galerie de pouilleux mais ne laissait personne toucher ses attributs. Les simplets pouvaient continuer de baver sur son passage en gardant leur main cachée dans leur pantalon car ils n’obtiendraient rien de plus. Granéné ne comprenait pas l’engouement ; quand elle se regardait nue devant le miroir, elle ne voyait que deux tas de graisse horribles tentant de toucher ses genoux. Ils ne se laissaient pas dompter facilement et elle avait du mal à mettre ses chaussures. Granéné devait reconnaître que sa grognasse de mère avait vu juste en lui donnant son nom. Elle avait manqué de courage en l’abonnant à la naissance mais on ne pouvait pas dire qu’elle n’était pas visionnaire. Elle avait déjà essayé de la retrouver en se basant sur un morceau de parchemin qu’on avait glissé sur elle quand elle n’était qu’encore un nourrisson, un papier avec l’illustration d’une carte du monde et l’endroit où elle aurait poussé son premier cri, mais elle avait juste rencontré une vieille folle à l’emplacement indiqué. Après une discussion lunaire avec celle-ci, elle avait espéré ne plus jamais recroiser cette femme immonde mais Granéné n’avait jamais de chance... - Arghargharghargh, mais c’est la p’tite orpheline, t’es revenue m’voir ! - Vous m’avez reconnue ? La dernière fois remonte à plusieurs mois. - Si je t’ai reconnue ? Bah oui que j’t’ai reconnue ! Une paire de meules comme ça, on l’oublie pô hein, von' bientôt exploser tes machins ! - ... - Bah quoi, qu’est-ce tu veux que j’te dise ? Ta mère elle est partie, elle est partie hein ! Elle reviendra pas t’voir ici ! - Je...Oui, je n’aurais pas dû revenir ici. - En tout cas, t’es pas la seule à être curieuse ! Une ôtre gamine, Moumoula, est venue m’voir il y a pas longtemps ! Elle avait des questions à la con comme toi, pô que vous me dérangez mais bon, je sais pas où elle est vot’mère ! Et vot'père, je sais pô non plus. Si jamais tu le retrouv’, tu lui diras de venir dire bonjour à la Crasseuse, argharghargh! Granéné s’éloigna de cette tarée qui avait soulevé sa robe pour montrer son bas-ventre grouillant d'insectes divers et partit en direction de l’auberge sud de Melrath en tentant d’oublier cette vision d’horreur. Elle avait une soeur qui s'appelle Moumoula, elle avait une soeur qui avait hérité, elle aussi, d'un prénom bien pourri.
  6. Bonjour, Il me manque cette distinction: L'ancienne distinction: Merci d'avance Edit Matagot : fait merci
  7. Festiva – Premier jour - de Melrath Zorac au lac côtier d'Irliscia [+ 114 AC] Traversant Melrath Zorac, j’observe la confusion générale. Beaucoup ont répondu à la Guilde, que ce soit pour aider les chasseurs ou leur mettre des bâtons dans les roues. Tous se toisent et se méfient en attendant le départ du convoi. Des clans se créent, des troupes partent de part et d’autres de la ville et les stratégies se mettent en place. Radegonde, Kalharaan, Elrindil, Edward Blackwood et Baracil ont décidé de se joindre aux forces de l’Au-Delà pour tenter de libérer le prisonnier. Les motivations de chacun sont floues mais je ne cherche pas à comprendre les désirs de l’aide des tiers. Patientant à la sortie de l’entrée sud de la cité entourée de quelques compagnons, j’essaye de faire abstraction des voix criardes qui s’élèvent. La cacophonie est exaspérante mais je tiens bon car je sais pourquoi nous le faisons. Des éclaireurs partent se positionner devant les autres portes de la ville et nous préparons nos armes. Quelle ironie, ces boutes-en-train de lutins préparent les festivités de Noël dans une ambiance réjouissante et féerique à l’intérieur des remparts alors qu’une course acharnée mêlant combats violents et cupidités va se produire juste à l’extérieur de ceux-ci. Un bruit sourd surgit derrière moi, des galops de chevaux. Je m’écarte du chemin avant de me faire piétiner et jette un regard en direction du chariot pénitentiaire. Des chaînes retiennent un individu qui ne laisse paraître son visage. Je me sens attirée par son aura, c’est étrange. Le Général avait raison, une intensité maléfique émane de cet homme. J’aimerais le regarder plus longtemps mais le convoi avance à vive-allure et les affrontements ont commencé. L’Alliance, les Gladius Vagor et une partie des Constellations ont répondu à l’offre de la Guilde pour escorter le prisonnier. Qu’ont-ils à y gagner ? Un parchemin de remerciement ? Je tente de me frayer un passage dans la cohue générale pour infliger un choc ténébreux au premier qui aura le malheur de se mettre devant moi. Onizuka en fait les frais mais mon sort ne le tue pas. J’espère qu’une lame ou des carreaux ont fait fléchir ses genoux au sol. Je continue et me retrouve face à Gamby qui réussit à m’affaiblir avec 4 flèches bien placées. Je m’éloigne un peu pour reprendre des forces et retrouve le chariot un peu plus loin devant le moulin. J’arrive à le toucher avec des sceaux de souffrance mais il ne s’arrête pas et poursuit sa route vers le sud. Je croise gregeon et lui présente mon attaque la plus puissante en sachant pertinemment qu’il ne tombera pas mais qu’il appâtera les vautours de l’Au-Delà et qu’il ne pourra plus protéger le convoi. Les prémisses de la forêt apparaissent. Je me faufile entre les arbres en évitant de me faire bousculer par tous les assaillants. Quand j’arrive à l’approche d’Irliscia, je me fais surprendre par Onizuka, tnerual et Manrek. Ce dernier me donne le coup de grâce après un enchaînement d’attaques bien calculé. Je mets du temps avant de revenir au combat. Je n’ai pas fait attention à mon lieu de réapparition, saluant la recycleuse d’âmes et lui expliquant pourquoi elle recevait du monde aujourd’hui, et je me suis retrouvée au marais. Erreur à ne plus commettre à l’avenir. Les coups sur le convoi se multiplient mais le camp adverse a des soigneuses efficaces qui réussissent à assurer la continuité du périple. Je me heurte à Aokan qui tente l’impossible pour m’entraver mais qui échoue. Melii me propose un second souffle mais elle rate également. Malicius, quant à lui, ne se loupe pas et me blesse grâce à ses assauts circulaires. Je suis en mauvaise posture et prend quelques potions pour me soigner. Edward vient m’aider en m’administrant quelques soins. Je ne m’attendais pas à ce geste de la part de l’elfe noir mais aujourd’hui nous nous battons côte à côte. Je repars vers le chariot et évite de peu la fente perçante d’Hydraktar. Je ne sais plus où donner de la tête. Le cocher du convoi ne contrôle plus son véhicule et effectue de dangereux allers-retours tout comme les adversaires. Nyxea parvient à souffler sa magie blanche sur moi et tnerual, mon parrain, m’octroie un second passage à la nécropole. J’ai été plus prudente cette fois et j’ai choisi le socle de résurrection du chemin de l’ouest pour mon retour. Cependant, je n’ai pas l’opportunité de revenir près de mes coéquipiers. Un comité d’accueil composé de Manrek et Malicius est à mes trousses dès ma sortie et je retourne vite fait d’où je viens. Après plusieurs tentatives et essais infructueux, Radegonde nous informe que le chariot est sur le point de tomber au lac côtier. J’oublie toute présence autour de moi et fonce sur la cage du prisonnier en compagnie de mes alliés pour le libérer dans un assaut ultime. Et ça fonctionne, Elrindil porte le coup final qui ouvre la porte. C’est l’effervescence, les cris de joie. Je veux me diriger vers l’inconnu mais il fuit à toutes jambes en direction de la forêt des elfes et je suis bloquée dans la masse. Son ombre disparaît et je reste sur ma faim. Nous avons à la fois réussi et échoué.
  8. Avis par rapport au RP : - J'ai remarqué que Ginji avait été oubliée de la liste des Constellations. - Bon, le point suivant, j'ai peut-être l'esprit tatillon mais je trouve que ça aurait été sympa d'ajouter aussi les noms des membres de l'Au-Delà ainsi que ceux d'Edward, Kalharaan, Baracil et Radegonde). C'est plus sympa d'avoir les noms des deux côtés pour se rappeler qui était présent quand on fera une recherche à ce sujet dans 2 ans. Ça me chiffonne en fait, soit on met tous les noms, soit on en met aucun. Avis par rapport à l'anim PvP: Honnêtement, je n'étais pas très motivée mais finalement j'ai apprécié l'animation Des petits soucis d'organisation ça et là mais ça ne m'a pas empêché d'en profiter. Tout a déjà été dit ci-dessus mais si je devais rajouter certains points: - il faudrait préciser à l'avance les sorts de zones ou attaques à utiliser ou pas. Certains utilisaient des sorts et d'autres n'osaient pas le faire ou on leur a dit de pas le faire. Et si les admins ne définissent pas ce qui est à utiliser ou pas, s'arranger entre équipes et définir clairement ce qui est fair-play ou non. - Ne pas camper aux socles de résurrection, c'est du bon sens mais tout le monde ne semble pas l'avoir. Si vous le faites, vous n'êtes qu'une merde, voilà. - J'ai fait un peu n'importe quoi à cause du manque d'organisation. Peut-être que donner le trajet du convoi à l'avance aurait permis à chaque équipe de mieux s'organiser (aller à différents endroits, préparer des embuscades, savoir quel socle de résurrection utiliser pour réapparaître....)? Que du positif à venir!
  9. Ce n'est pas vraiment lié aux joutes mais vu que ça concerne les distinctions... Il me manque la distinction "chevalier de l'héroïsme" (tu as au moins 45 distinctions!). J'ai 49 distinctions et je me suis arrêtée à celle des 30 distinctions. En vous remerciant! Edit Matagot : modification faite Edit Ama: Merci
  10. Elle lut attentivement la missive en se demandant si ce n’était pas une plaisanterie. L’être humain est décidément fascinant, surtout quand il s’agit d’être idiot. Ces décérébrés de la Guilde ont contacté l’Au-Delà pour leur demander d’encadrer l’extradition d’un prisonnier particulier. C’est à peine croyable, ils ne doivent pas dialoguer souvent avec les Gardes de Melrath, autrement ils auraient déjà réalisé que certains membres du clan sont déjà restés en captivité dans les geôles . Elle écrasa le papier dans sa main et le jeta au sol. Les chasseurs peuvent aller voir ailleurs, ils ne trouveront pas de larbins ici. Elle allait reprendre le cour de sa journée lorsque Jackall leur annonça qu’un être malveillant éveillait sa curiosité. L’individu séquestré serait doté d’une grande puissance néfaste. Elle rit doucement. Si cet homme est aussi dangereux qu’il le prétend, ces empotés de la Guilde n’auraient pas réussi à le capturer. Et que viendrait faire ce bougre sur Melrath Zorac, la cité des plus faibles après les terres élémentaires ? Peut-être souhaite t-il une retraite paisible ? Qu’il ne parle à aucune des personnes alentours, il risquerait de voir son repos troublé par des quêtes sans aucun sens. Enfin, c’est déjà trop tard pour lui, sans avoir dit mot il s’est retrouvé au cachot. Après avoir enfilé ses gants noirs, elle se rappela que l’information ne venait pas de l’abruti du village mais de leur Général, un nécromant redoutable. S’il dit vrai et qu’une magie immensurable émane de cet être, ils ont tout intérêt à s’inquiéter ou à trouver une solution pour qu’il leur partage ses connaissances, de gré ou de force. Cette source de savoir risque également de tomber dans les mains de l’Alliance Etoilée et consort et de sombrer dans l’oubli. Et si cet homme avait accompli son dessein en se faisant arrêter? Et si cela faisait partie d’un projet bien plus grand qu’il n’y paraît ? Elle sera présente, elle se doit de l’être. Passer à côté de cette opportunité serait de la folie pure. Elle qui rêve de destruction, de chaos, de silence. En plus, cette demande arrive juste avant Noël. Fini les rires, les chansons niaises, les lutins affublés de leurs costumes verdâtres et de leurs bonnets ridicules, une étendue de cendres envahira les plaines de Melrath avant que tout ce cirque ne recommence. L’Au-Delà répondra présente, l’Au-Delà est toujours là.
  11. Laboria – dixième jour – Nuageux – Marais d’IssCanak [+ 114 AC] J’ai trouvé de l’aide en la personne de Karamelldansen, le plus excentrique de la faction. Armé de son fléau, il a esquinté quelques mantes guerrières pour me permettre de les achever avec un sort basique obscur. J’avais du mal à ne pas moquer de lui en le voyant dégainer ses boules tout en remuant sa chevelure fluorescente exagérément. Fort heureusement, lancer mon sort le plus ridicule ne me demandait pas une grande concentration. Nous avons éliminé ces monstres ensemble et j’ai clôturé le contrat que j’avais avec Aldon, le chasseur de mantes caché derrière les marécages. Ensuite, nous avons soulagé les oreilles d’un marinier égaré en éliminant des tyrano-sirènes autour de la forteresse. Il n’y a pas que lui que ça a soulagé, d’ailleurs. Ces dégénérées, qui ne devraient même pas se réunir dans l’herbe mais dans l’eau, poussent des cris aigus à chaque fois qu’elles aperçoivent un passant de sexe masculin. Elles s’époumonent devant mes compagnons dès qu’ils franchissent le pas de la porte, m’exaspérant au plus haut point. Probablement qu’elles voient en eux des hommes virils et faciles à séduire. Si elles savaient... Laboria – quatorzième jour – Ensoleillé – Melrath Zorac [+ 114 AC] J’ai rajouté une écaille de dragon glaciaire dans ma collection grâce à Yaninho. Rapide et efficace, le mage ne m’a pas fait attendre. A peine ai-je eu le temps de solliciter son intervention que le dragon ne menaçait plus de glacer le fortin des Gladius Vagor. Celui que l’on surnomme le youpin n’est pas avare de services même si sa réputation le précède. Silencieux, encapuchonné sous un vêtement noir aux broderies jaunâtres, il m’a offert moins de spectacle que Karamelldansen pour cette quête. Je pense que je l’engagerai pour d’autres missions en espérant obtenir autant de satisfaction. Laboria – quinzième jour – Ensoleillé – Accès aux cimes [+ 114 AC] Les conquêtes du jour furent infructueuses. Envoyée à la nécropole à deux reprises par Kiwae, rôdeuse de l’Alliance, je n’ai pas pu savourer son trépas en retour. Son duel avec Isaak, ayant un niveau d’expérience équivalent, s’est résumé en une course poursuite où elle a décidé de le geler avant de fuir. Nous avons essayé de faire tomber la tour des Constellations à l’accès aux cimes enneigées mais celle-ci n’a pas cédé. J’étais accompagnée d’Adria Oricy, une gamine affreuse, imbue d’elle-même, tenant souvent des propos dénués de sens, ainsi que de Falatapouet, un nécromant au patronyme horrible qui s’est auto-désigné comme étant mon maître et celui de Lily. Pour lui faire plaisir, j’ai accepté qu’il soit mon tuteur même s’il utilise des méthodes de combat assez douteuses. Ce même jour, les Thuatha de Chilandari ont été attaqué sur Kiar Mar par les Gladius Vagor. Je ne sais pas exactement pourquoi on s’inquiète du sort des FNous, c’est le nom que les membres de clan se sont attribués, mais leur nécromante rousse traîne souvent avec nous et prend part aux batailles. Elle a envie de sang, de meurtres et d’utiliser sa magie noire comme tout adepte de nécromancie qui se respecte. Je ne l’appréciais pas beaucoup du temps que j’étais avec Nolsvak et ça n’a pas changé depuis. Il faut dire que je n’apprécie personne. Laboria – dix-huitième jour – Nuageux – Kiar Mar [+ 114 AC] Cette fois, j’ai décidé de ne pas prendre part aux destructions de tours mais d’écouter la stratégie des imbéciles de ma guilde. Ils s’en sont mieux sortis que la dernière fois. Ils se sont arrangés avec les FNous pour s’échanger des tourelles. Je ne les croyais pas aussi malins et je ne pensais pas que l’ennemi était aussi désorganisé. Probablement désespérés par la situation, un certain vader n’a même pas détaché son regard de la bâtisse qu’il conquît, et s’est laissé asséner de coups avant de s’effondrer. Notre clan a obtenu une tour sur Kiar Mar et les FNous ont pris une tour au Lac de Melrath Zorac. Laboria – vingt-septième jour – Pluvieux – Marais d’IssCanak [+ 114 AC] Baracil, lieutenant du Culte de Nyx, a décidé de planter sa nouvelle tente au marais. Nous lui avons rendu une petite visite de courte durée avec l’Au-Delà et nous sommes repartis les mains pleines de ressources et de potions. Le but de l’excursion n’était cependant pas de remplir le coffre déjà plein à craquer de la forteresse mais de faire passer un message. En effet, si j’ai bien compris, le rôdeur terran est victime de sa langue trop pendue. Il se permet de temps à autres des commentaires déplacés et injustifiés envers Yaninho. Le fait-il par jalousie ? Par colère ? Par amour ? Nul ne le sait mais s’il a de la haine à évacuer, je lui conseillerais de s’en prendre au Gladius Vagor ou à l’Alliance Etoilée, il n’aura aucune répercussion contre lui. Azura – huitième jour – Nuageux – Accès aux cimes [+ 114 AC] Nouvelle sortie de groupe sur le chemin des cimes. Le blason des Constellations est tombé de leur tour en moins de deux. L’emblème a été remplacé par celui de l’Au-Delà. Accompagnée de prinny, Badackk, Shiver, Isaak et Radegonde, je n’ai pas vu les éclaireurs de l’Alliance Étoilée. Seuls les écureuils albinos et les porcelets ont été spectateurs de ce carnage. Ondilla – septième jour – Pluvieux – Marais d’IssCanak [+ 114 AC] J’ai un an de plus aujourd’hui. Personne ne me le souhaite car personne ne le sait. Je parcours déjà ces Terres depuis quelques mois sous l’identité d’Amaranth. Je n’ai plus pratiqué l’art divinatoire depuis des semaines car j’ai d’autres préoccupations : le suivi des différentes quêtes, les ressources à collecter pour les équipements des uns et des autres, les tours à conquérir, les réunions du clan. Je ne consacre plus les matinées et les soirées à la lecture des cartes ou de ma boule de cristal. Le constat est sans appel, je préfère toujours être seule à dépecer des animaux dans mon coin plutôt que d’être entourée d’humains hurlant des insanités bien que, parfois, j’essaye de me fondre dans la masse en acceptant leurs comportements puérils. Flamba – quatorzième jour – Ensoleillé – Plage d’Osnol [+ 114 AC] Aidée par Pantyn, j’ai réalisé plusieurs quêtes du domaine des elfes dans la forêt d’Irliscia. Le rôdeur s’est proposé gentiment pour trucider des orcs avec moi sur la plage d’Osnol. Son lit est à côté du mien dans la forteresse et je pense qu’il m’observe discrètement dès qu’il le peut. Il s’imagine sans doute que je vais le rejoindre dans son plumard pour jouer avec sa flèche. Il est un peu plus discret que les autres mais quand il est là, il s’impose par ses mots durs et son caractère un peu grognon. Sa présence ne me dérange pas, contrairement à certains, et je peux discuter avec lui pendant de longues minutes sans trouver le temps long. J’espère juste qu’il ne rapprochera pas son lit du mien ou pire encore, qu’il ne s’invitera pas dans le mien pendant que je dors. Dea – sixième jour – Pluvieux – Marais d’IssCanak [+ 114 AC] La tente du Culte de Nyx est tombée une seconde fois. Je n’ai pas pris part à cette petite sauterie car j’étais bien au chaud dans la forteresse et je n’avais pas envie de mettre mes bottes pour sortir cinq minutes dehors. J’ai quand même eu une pensée pour ce pauvre Baracil qui a encore lancé un pavé dans la mare alors que personne ne lui a rien demandé. Dea - onzième jour – Nuageux [+ 114 AC] Les conquêtes, que j’aime autant que je déteste, ont été mises à l’arrêt par les autorités des terres des Éléments. Plus aucune tour ne peut être détruite jusqu’à nouvelle ordre. Cette annonce, qui a d’abord empli mon coeur de joie, m’a fait réaliser que je ne verrais plus de gens s’entre-tuer pour des territoires, se lancer des sorts glaçant jusqu’au sang ou empêchant tout mouvement, s’éreinter en fuyant des charges ennemies, créer des alliances pour faire ployer les genoux des plus forts. Cette nouvelle, c’est une mise à mort de la violence, du chaos, de la douleur. Cette nouvelle, c’est une mise à mort de la vie. Dea - treizième jour – Nuageux – Marais d’IssCanak [+ 114 AC] Pour fêter l’anniversaire de l’existence de l’Au-Delà, le Général a organisé un vote pour détruire une forteresse. L’Alliance a gagné le plus de voix et nous nous sommes tous retrouvés à l’extérieur de leurs murs pour célébrer les onze années de la faction. Un choix ridicule quand on sait que leur édifice est indestructible. Mais être ridicule n’effraie pas les membres de l’Au-Delà quand il s’agit de s’amuser. Comme beaucoup, je n’avais pas voté uniquement pour l’anéantissement de ce fort, le score était même assez serré. Shiver le pivert a donné l’avis décisif qui a fait pencher la balance en faveur de nos voisins, planqués sur la butte des fourmis soldats. Montrant à tous son manque d’intelligence au quotidien, j’ai été assez surprise par sa stratégie. Il faut se méfier de tout le monde, même de ceux qui ne brillent pas en société. Ciella – premier jour – Tempêtes – Marais d’IssCanak [+ 114 AC] S’il y a bien une caractéristique qui semble commune aux Gladius Vagor et à l’Au-Delà, c’est le déchirement entre certains membres, les drames en tout genre pour un oui ou pour un non. Je ne comprendrai jamais comment on peut s’énerver aussi facilement. Je trouve ça fascinant, je préfère le conflit aux mièvreries. Avec Sepertina et prinny, on ne sait jamais lequel des deux va céder en premier. Souvent, ils partent au même moment. Aujourd’hui, c’est la mage qui a décidé de s’éclipser. Quand je vois ça, je me dis que je n’ai pas un si mauvais caractère finalement. Ciella – quatorzième jour – Ensoleillé – Melrath Zorac [+ 114 AC] Dans un moment d’égarement, je me suis rendue dans le salon de mon ancienne faction, les Gladius Vagor. J’ai toujours accès à l’accueil des visiteurs et j’ai été curieuse. Mal m’en a pris, je me retrouve maintenant avec un drôle d’admirateur sur le dos, Karz, et je vais devoir me coltiner Nyx, une nouvelle, pour la soirée d’Halloween. J’aurais mieux fait de ne pas y mettre les pieds. L’agitation et le brouhaha m’ont rappelé qu’un clan ne valait pas mieux qu’un autre. En ce jour placé sous le signe du non-sens, les autorités officielles des terres des Elements ont annoncé la protection de Baracil. J’avais lu l’annonce des gardes disant qu’ils interviendraient si des pleurnichards venaient frapper à leur porte mais je ne pensais pas que quelqu’un perdrait sa décence en allant se recroqueviller en boule derrière eux aussi vite. J’ai déjà été en nécropole plusieurs fois et j’y ai toujours passé un moment très agréable, il devrait remercier ses tueurs. Je pense qu’il faut avoir atteint le fond du trou pour se laisser aller de la sorte. Certains de ses lieutenants bénéficient de la même immunité. Que cette dernière soit levée ou non, si je les croise, ils auront droit à un choc ténébreux pour leur remettre les idées en place.
  12. Braisa – Vingt-et-unième jour – Pluvieux – Melrath Zorac [+ 114 AC] Edward a décidé de nous abandonner. Je pense qu’il n’a pas supporté la puissance des ennemis en face et les drames en tout genre de ces derniers jours. Il faut avoir le cœur bien accroché pour pouvoir supporter les dires du chef et savoir s’y retrouver. C’est dommage, j’appréciais beaucoup ce rôdeur malgré son regard hautain à mon égard. Bien que sa relation avec Marisa ne fût pas toujours très saine, il arrivait à imposer le calme par sa présence et je le trouvais réconfortant. Ce n’était pas un emmerdeur comme les autres. Je me souviendrai des moments passés avec lui et Nolsvak en salle commune. Braisa – Vingt-troisième jour – Pluvieux - Melrath Zorac [+ 114 AC] C’est au tour de Soraya de nous annoncer qu’elle va partir dans les prochains jours. La rôdeuse ne se reconnaît plus dans une faction où les décisions liées aux conquêtes et aux alliances sont plus aberrantes les unes que les autres. Je pense qu’elle doit se sentir un peu écartée des discussions importantes car j’ai le même sentiment. Nous obéissons mais nous ne savons pas vraiment à quoi, pour qui, pour quoi. Le chef essaye de mettre en avant les Gladius Vagor en nous impliquant dans un combat qui ne semble pas être le nôtre. Je suis perdue, je tente de suivre le bateau mais le capitaine boit trop de vin dans sa cave. Soraya a perdu une partie de mon estime en aidant l’Au-Delà à détruire une tour mais c’était une bosseuse solitaire qui se présentait toujours dans mon sanctuaire au bon moment pour proposer son aide. Elle a un projet original qu’elle souhaite développer. Je lui souhaite bonne chance dans sa nouvelle voie. Pluvia – Septième jour – Ensoleillé – Marais d’IssCanak [+ 114 AC] Je suis sortie en compagnie de Soraya, Nolsvak et Tulkas pour gagner de l’expérience sur les plantovors. Au lieu de nous cacher au fin fond d’Irliscia pour nous éloigner de nos ennemis coriaces, nous avons décidé de nous rendre non loin de leur forteresse au marais. Nous n’étions pas convaincus qu’ils allaient nous laisser tranquilles mais nous avons tenté le coup. Shay-Ra nous a rejoint plus tard. Nous avons vu plusieurs tortionnaires de l’Au-Delà traverser la zone mais aucun ne s’est arrêté pour nous occire. Ils nous ont observé, dévisagé mais ils n’ont pas dégainé l’épée ou lancé de sorts dans notre direction. Seul le dragon noir s’est permis de m’envoyer en nécropole. Son souffle chaud m’a surpris à deux reprises alors que je voulais soigner Tulkas. J’ai été brûlée vive en coursant le rôdeur aqueux qui fuyait le danger. Je dois me reprendre et penser à moi avant de penser aux autres quand ils ne peuvent rien m’apporter en retour. Pluvia – Vingtième jour – Nuageux – Melrath Zorac [+ 114 AC] Soraya a quitté les Gladius Vagor il y a onze jours. Le vide se fait ressentir. Sans Anubis, Lily, Edward et Soraya, je ne me rends plus en salle commune pour discuter. Je n’ai pas l’impression que cela touche tant que cela mes condisciples. Ma Liche se terre dans ses appartements, ce qui ne m’aide pas. Elle est fort occupée et même si cela devrait plutôt me plaire, je me sens seule, terriblement seule. Manrek est une fois de plus fort motivé pour les conquêtes et nous combattons aux côtés des Constellations. Je n’ai pas été d’une quelconque utilité et j’ai fait seulement une brève apparition. Le lac à l’est de Melrath n’a jamais été aussi rouge. Beaucoup de sang a coulé dont le mien. Bartimeus, un mage exubérant de l’Au-Delà m’a fait disparaître en un battement d’ailes. J’ai sombré dans le lac et quand j’ai voulu prendre une profonde inspiration, j’ai réalisé que le froid de la nécropole enveloppait mon corps à la place de l’eau. Une mage des Constellations, la terrane Selene, nous a même confié qu’elle avait rejoint la recycleuse d’âmes pour la deux-cent cinquantième fois. Même si j’aime la noirceur de ce lieu et l’ambiance qui y règne, j’espère ne jamais battre son record. Pluvia – Vingt-et-unième jour – Ensoleillé – Melrath Zorac [+ 114 AC] Aujourd’hui, c’est Eanas qui quitte le clan. Cette lieutenante très discrète avait été mise à l’écart lors des conquêtes car certains la trouvaient agaçante et se méfiaient d’elle. Manrek l’a invitée à prendre la porte. Je pense qu’il a pris la bonne décision. A partir du moment où la confiance avec un membre du clan est ébréchée, il vaut mieux l’évincer. C’est une force de moins pour les Gladius Vagor sans doute, mais lorsqu’une pomme est pourrie, il faut l’enlever de la corbeille à fruits pour éviter qu’elle contamine les autres. Pluvia – Vingt-troisième jour – Pluvieux – Melrath Zorac [+ 114 AC] J’ai décidé de retourner dans la crypte de Nolsvak pour rechercher mon perroquet et quelques affaires que j’avais posées. Je n’ai pas croisé la Liche. J’ai entendu du bruit dans l’une des pièces du fond mais j’ai préféré ne pas m’y aventurer. Difficile à dire si elle était là ou si c’était simplement une de ses créations qui se faisait entendre. Ces dernières semaines ont été chaotiques et m’ont montré que les hommes sont faibles, qu’ils ne pensent qu’à eux et qu’ils changent souvent d’avis. Je suis lassée, j’ai même délaissé la pratique de l’astrologie pour profiter des moments de silence afin de me calmer et de tenter d’y voir clair. J’erre sans but dans ce clan et je n’ai pas eu le soutien de celle qui se prétendait être ma moitié. Elle s’est elle-même terrée dans sa crypte en m’oubliant, en oubliant la vie. Avant de partir de son antre, j’ai déposé un mot sur la table lui disant que je préférais arrêter notre relation ici. Je dois me concentrer à nouveau, plus de sentiments, plus de faiblesses. Pluvia – vingt-cinquième jour – Pluvieux – Melrath Zorac [+ 114 AC] J’ai profité de la soirée pour tenter l’haruspicine, l’art de lire dans les entrailles. Une dame du nom d’ysiandra m’a offert un poisson dans la tente des nomades il y a quelques semaines pour que je puisse lire l’avenir dans ses viscères. Je n’avais rien vu car j’avais essayé sans grande conviction. Cependant, cette inconnue avait attisé ma curiosité par ce don inattendu. Avoir des visions les doigts maculés de sang et plongés dans les entrailles d’un animal était une idée qui me satisfaisait bien plus que de perdre mon regard dans une boule de cristal. Cette fois-ci, n’ayant pas de prise aquatique, j’ai sacrifié le perroquet du défunt hombre. Il a souffert comme il se devait. Je l’ai regardé périr lentement, un divin spectacle. Je n’ai toujours pas eu de présage mais je m’entraînerai. Les animaux que je dépèce auront maintenant une double utilité. Pluvia – vingt-neuvième jour – Nuageux – Merath Zorac [+ 114 AC] L’envie n’y était plus, j’ai annoncé mon départ des Gladius Vagor. Je partirai demain soir. Les récents départs et les alliances alambiquées m’ont menée vers la sortie. J’aurais dû le faire plus tôt avant de commencer à traîner les pieds. Manrek s’est un peu emporté en demandant à ceux qui voulaient partir de se manifester mais les autres l’ont rassuré en affirmant qu’ils allaient rester. Certains m’ont souhaité une bonne continuation, d’autres non. Je les comprends, ils perdent quelqu’un qui se dévouait corps et âme à sa faction. Les nouvelles recrues semblent prometteuses mais combien de temps resteront-elles ? Je vais poursuivre mon évolution et ma découverte de ces Terres accompagnée d’un autre groupe puisqu’il n’est pas possible d’avancer sans être entourée. Après plusieurs jours de harcèlement pour me retrouver dans leurs rangs, j’ai finalement cédé aux caprices de l’Au-Delà. Je n’y prêtais pas attention jusque-là mais ils sont plus nombreux, plus puissants. Des maux de tête s’annoncent mais je devrais avancer plus rapidement et obtenir plus facilement ce que je veux. Peu importe qu’ils aient été mes ennemis par le passé, je suivais juste les ordres. Amis ou ennemis, ça n’a plus d’importance à mes yeux. Tout est une question de nécessité. Pluvia – trentième jour – Pluvieux – Marais d’IssCanak [+ 114 AC] J’ai découvert la nouvelle forteresse où je vais m’abriter ainsi que mes nouveaux compagnons. Elle est plus spacieuse, il y a plus de richesses mais aussi plus de...curiosités. J’ai aperçu un hurluberlu aux cheveux fuchsia, un drôle de type avec un filet à papillon qui me dévisage de la tête aux pieds, une danseuse de salsa qui hurle quand elle veut des cookies, ou encore un couple qui se susurre à l’oreille « Papillon » et « Boréal ». Ces deux derniers ne semblent pas briller par leur intelligence. Il y a même un pingouin et un panda. Je n’ai pas vu le Général, Jackall, car il a été écarté du clan avec un autre membre prénommé « le Youpin ». Je n’ai qu’une seule envie, faire demi-tour. Laboria – deuxième jour – Nuageux – Marais d’IssCanak [+ 114 AC] Le Général a reçu une missive l’informant de la disparition de son filleul, Nolsvak. Il a décidé de partir définitivement comme un lâche. J’ai cru en sa quête de puissance mais j’ai eu tort, il était avant tout torturé. Je me demande qui va s’occuper de toutes ses créatures dans la crypte. Les nécromants ne sont décidément pas les plus fidèles chez les Gladius Vagor. J’ai observé les comportements de mes nouveaux compagnons pendant ces premiers jours. Ils ont une fâcheuse tendance à se rentrer dedans et à s’exciter en utilisant un vocabulaire grivois. Ils se lancent des piques pour se divertir et un certain Badackk est leur cible préférée. Dire que je trouvais que certains de ma faction précédente étaient insupportables. Ils le sont tous ici, du moins tous ceux que j’ai pu croiser jusqu’à présent.
  13. Campana – Seizième jour – Pluvieux – Aqua [+ 113 AC] Je parcours les « Terres Elementaires » depuis onze jours et j’ai remarqué beaucoup de similitudes avec mon île natale. Ils ont les mêmes Dieux que nous, les quatre divinités. A la seule différence qu’il faut choisir l’une d’entre elle pour continuer son exploration. Mon regard s’est tourné naturellement vers Posicillon et j’ai reçu un pendentif bleu. Je ne comprends pas pourquoi il faut affirmer ses croyances pour visiter ces Terres, c’est étrange, mais je dois adhérer aux coutumes locales si je veux en savoir plus. A chaque fois que je croise quelqu’un, je reçois une mission à faire et je dois ramener des bricoles ou prouver que je peux affronter des monstres. Les locaux ne sont vrraiment pas débrouillards et semblent compter sur l’aide des étrangers pour survivre. Cela me permet d’avoir quelques piécettes et d’acquérir de l’expérience. Je ne le fais pas pour eux, je le fais pour moi. Campana – Dix-neuvième jour – Pluvieux – Aqua [+ 113 AC] J’ai rejoint la faction Gladius Vagor. Cette faction prometteuse est dirigée par un chef avide de nouveaux aventuriers, un certain Manrek. Il m’avait déjà écrit une fois mais j’avais décliné l’offre. J’ai rapidement découvert que l’entraide était capitale pour avancer dans les contrées et que je n’y arriverais pas seule. Il y a différents métiers correspondent à des classes spécifiques et il faut utiliser le savoir-faire de chacun pour progresser. Cette idée ne me plaît pas spécialement, j’aurais préféré continuer seule ou avec l’aide d’un seul guide mais je vais devoir accepter d’être entourée de plusieurs personnes. Les plus expérimentés pourront également me faire part de leurs conseils et des dangers. Une rôdeuse du nom de Soraya s’est présentée en même temps que moi. Nous avons été bien accueillies pour notre premier jour et nous avons maintenant une chambre privée plus confortable que celle en auberge. J’ai mon propre sanctuaire et Soraya a hérité d’un refuge pour prendre soin des animaux blessés qu’elle trouve sur son chemin. Festiva – Sixième jour – Nuageux – Melrath Zorac [+ 113 AC] J’ai fait connaissance avec les membres de ma faction. Certains sont très réservés et parlent très peu et d’autres sont plus enclins à la discussion. J’ai retenu deux noms: Edward Blackwood et Nolsvak. Le premier est un elfe noir discret qui ne se souvient pas de son passé ni pourquoi il est ici. Le second est une Liche, un squelette en quête de pouvoir. Il lui a appris qu’il reste une part d’humanité en lui bien qu’il déteste les humains, ce qui est un comble pour une Liche. Il s’est tourné vers la nécromancie, comme moi et a juste un peu plus d’expérience. Je lui ai demandé si je pouvais lui emprunter ses équipements et il a accepté. Le prix des armes est exorbitant et sans lui, j’aurais bien du mal à m’y retrouver. Je comprends pourquoi les habitants happent les visiteurs en leur demandant de les aider, ils galèrent à se nourrir. Festiva – Douzième jour – Ensoleillé – Melrath Zorac [+ 113 AC] Quand il a appris que je pratiquais l’astrologie, Nolsvak m’a offert une orbe en guise de boule de cristal. Il m’aide également dans mes quêtes sans rien demander en retour. J’apprécie sa compagnie. Il m’a même invoqué un petit serviteur, un cactus-squelette du nom de Pampa, pour faire les tâches ingrates à ma place. Il aura suffit de quelques jours pour que nous soyons attachés l’un à l’autre mais ce n’est pas totalement illogique. Quand je me suis entraînée à jeter mes sceaux de souffrance sur Pampa, nous avions la même passion dévorante, le plaisir d’infliger la douleur. Festiva – Quatorzième jour – Neigeux – Passage secret sur Melrath Zorac [+ 113 AC] C’est bientôt Noël et des festivités sont organisées pour tout les habitants. Les différents conflits sont mis de côté le temps de préparer cette fête. Nos grands ennemis sont les membres de l’Au-Delà, une faction qui a tenté de détruire le fortin de notre clan quelques jours avant que je rejoigne les Gladius Vagor. Ils sont connus dans la région pour semer le désordre et le chaos et leur bande organisée est redoutable. Je préfère ne pas les croiser sur mon chemin. Ils sont très expérimentés et nous ne faisons pas le poids face à eux. Le chef nous rassure en disant qu’un jour, nous grandirons et nous les vaincrons. Accompagnée par la Liche, j’ai aidé quelques lutins grévistes et une mère Noël boiteuse, une situation inhabituelle quelques jours avant Noël. Il y avait beaucoup d’agitation autour de nous, tous excités par les cadeaux et les batailles de boules de neige, tous insupportables. Je ne supporte pas la foule. Festiva – Vingt-cinquième jour – Pluvieux – Melrath Zorac [+ 113 AC] J’ai discuté un peu avec celui que l’on nomme le Dieu Chacal, Anubis. Je le trouve posé et c’est agréable de discuter avec lui même si je ne comprends pas toujours tout. Il faut dire qu’il a quelque milliers d’années ! Je crois qu’il tente de se rapprocher de la guerrière du clan, Shay-Ra. Elle parle très peu et s’isole dès qu’elle le peut, il va lui falloir beaucoup de patience pour la séduire. Elle semble avoir le combat dans le sang et je n’aimerais pas être l’ennemi en face quand elle est dehors. J’ai tenté de les rapprocher en leur offrant du vin et je suis partie ensuite. Creativa – Vingt-quatrième jour – Melrath Zorac [+ 114 AC] Hier soir, j’ai appris que Soraya a aidé nos ennemis en détruisant une tour. D’après le chef, elle aurait commis une erreur. Je ne suis pas dupe mais je ne vais pas m’attarder là-dessus. Pour quelques pièces, elle a accepté de fermer les yeux et faire ce qu’on lui demande. D’autres mercenaires auraient sans doute fait pareil vu les spécimens qu’il y a dans la faction. Uniqua – Treizième jour – Ensoleillé – Melrath Zorac [+ 114 AC] Le chef est très motivé par les conquêtes et j’ai cru comprendre que c’était l’activité belliqueuse principales de ces Terres. Posséder une tour permet de s’économiser, se reposer gratuitement et avoir une vue sur les ennemis alentours, ce n’est pas négligeable. Avec l’aide d’Anubis et Soraya, je me suis rendue à l’ouest de la forteresse de Fargol pour tenter de prendre une tour appartenant à l’asile d’aliénés. Drôle de nom pour un clan, certains de nos membres auraient pu y postuler… Je n’ai pas trouvé cette mission fort excitante, plutôt endormante, même avec le café servi par le Dieu Chacal pour nous tenir éveillés. C’est donc ça les fameuses conquêtes ? Se mettre autour d’une tour et tenter pendant des heures de la faire tomber? Je pense avant tout à la reconnaissance des autres et à l’aide qu’ils pourraient m’apporter en me voyant contribuer aux activités de la faction. Alors que Soraya s’amusait à nous changer de place grâce à une compétence cocasse de rôdeuse, j’ai glissé dans le sable, ce qui nous a fait beaucoup rires. Même si parler gentiment me demande parfois beaucoup d’efforts au sein de la faction, je considère certains membres comme utiles, efficaces et méritant mon respect. Anubis et Soraya en font partie, même si cette dernière a agi stupidement récemment. Uniqua – Seizième jour – Ensoleillé – Melrath Zorac [+ 114 AC] Grâce à l’aide de Shay-Ra et gregeon, un mineur charmant ayant accepté de m’aider, j’ai obtenu les ressources suffisantes pour la création d’une orbe envoutée. Anubis s’en est occupé et il a même laissé une marque spécifique, un minuscule objet en forme de tétraède. Cette protection anubienne devrait amoindrir les coups reçus. Je ne sais pas si je dois le croire, je verrai comment je m’en sors avec cette nouvelle orbe. Je retiens juste le geste de sa part et espère lui rendre service un jour. Uniqua – Vingtième jour – Nuageux - Melrath Zorac [+ 114 AC] Le mardi, je me suis rendue à la tour au nord de la tente nomade en compagnie de Nolsvak et Edward. Tulkas nous a rejoint par la suite. Nous avons réussi à faire quelques dégâts sans être dérangés, contrairement à aujourd’hui. Nous étions occupés à détruire la tour avec Shay-Ra, Hydraktar et Anubis lorsque Sepertina, une vile mage puissante de l’Au-Delà se mit à nous courser et à contrecarrer nos plans. Je fus rapidement essoufflée et je me suis cachée dans la grotte de Van Pelt de justesse pour tenter de la semer. Heureusement, elle n’a pas pensé à visiter la cachette et j’ai pu compter sur l’aide d’Hydraktar pour me porter jusqu’à la tour dans les ruines de TiL’Unis afin de m’abriter. Uniqua – Vingt-troisième jour – Nuageux – Forêt d’Irliscia/Melrath Zorac [+ 114 AC] Accompagnée d’une mage du clan des Constellations, calyso, nous avons été jusque dans le campement orcs pour tenter de faire des dégâts sur la tour de l’Au-Delà. Nous avons mis quelques sapes avant d’être aperçues par leur rôdeuse, Melii. Nous nous sommes retirées par prudence avant de recommencer l’opération. Malheureusement, Yaninho, le mage noir, s’est joint à la partie et en voulant retourner vers Melrath et le fuir, il a réussi à m’avoir. J’ai décidé de me tourner vers une autre de leurs tours pour me venger, celle au sud de notre forteresse mais Krynn, un guerrier des Adventure Time, est passé par là pour me tuer du bout de son épée. Je n’ai pas dit mon dernier mot et je suis revenue aux pieds de la tour pour me défouler. J’aurais dû rester en forteresse car la suite n’a pas été glorieuse. Prise entre les deux dragons faisant leur ronde, je me suis retrouvée coincée et j’ai rejoint une troisième fois la nécropole. La soirée aurait pu se terminer là mais les discussions qui ont suivi au sujet des conquêtes m’ont épuisée. Trop d’animosité pour penser correctement, trop de décisions prises à la va-vite. Je les ai tous écoutés en perdant le fil au fur à mesure. J’ai décidé de ne plus participer aux conquêtes pour rester seine d’esprit et ne pas étrangler le prochain qui en parle. Comme si ça ne suffisait pas, Wombatt alias el hombre, nous a annoncé qu’il quittait la faction et ces Terres. Je ne lui ai pas parlé beaucoup mais à chaque fois que je l’ai fait, je passais un bon moment avec lui. Avant de partir, je lui ai dit de venir près du fort pour lui adresser mes adieux. Je l’ai tué sans crier gare et j’ai récupéré sa bourse pleine de pièces d’or ainsi que son perroquet. Même s’il était sympathique, j’ai trouvé son départ trop facile et injustifié, la leçon est méritée. Je prévois d’empailler prochainement son perroquet afin de garder un souvenir éternel de ce déserteur. Je ne peux pas toucher aux animaux dans la réserve de Soraya, à mon grand désespoir, ce perroquet est l’opportunité rêvée. Uniqua – Vingt-septième jour – Ensoleillé – Melrath Zorac [+ 114 AC] Ces derniers jours ont été difficiles. Je suis vraiment entourée d’une bande d’imbéciles, d’enfants capricieux. Le chef, Nanais et Marisa se sont introduits dans mon sanctuaire pour récupérer le perroquet. Marisa a même éclaté une vitre pour parvenir à ses fins. Ils n’ont pas comprit que je n’allais pas leur céder l’animal et qu’il avait une grande valeur sentimentale pour moi après la mort du hombre. J’ai eu du mal à contenir ma haine et mon dégoût face à leur intrusion. Suite à ses événements, j’ai décidé de passer quelques nuits dans le crypte de Nolsvak pour m’isoler de ces fous à lier. Personne ne viendra me chercher ici, ni moi ni le perroquet. Les serviteurs monstrueux, fruits des expériences de la Liche, protègent l’endroit. Être dans une faction est nécessaire pour avancer ou alors il faut commercer à l’extérieur, comme le fait Edward, pour répondre aux différentes demandes. Peut-être que je me tournerai vers cette option un jour. Pour couronner le tout, le chef a décidé de nommer Marisa, une fillette de dix ans, capitaine. Rien ne va. Uniqua – Vingt-huitième jour – Nuageux – Forêt d’Irliscia [+ 114 AC] Suite à une décision totalement inexplicable, Anubis et Lily nous ont annoncé qu’ils partaient faire un stage d’un mois au sein de l’Au-Delà. C’est grotesque. Lily est une mercenaire au caractère bien trempé qui n’en fait qu’à sa tête et avant de partir, elle a semé la discorde en détruisant une tour alliée. Les instructions du chef et de la capitaine étaient pourtant claires à ce sujet. Lily s’est justifiée en disant qu’elle n’appréciait pas nos relations avec les Constellations. Je ne sais pas trop quoi en penser. Je ne cautionne pas le comportement de la nécromante mais sur papier, tout est flou. Pour Anubis, il cherche des explications à la lueur qu’il a vue dans le ciel le jour de l’an. Depuis lors, il est devenu inquiet en nous informant qu’une grande menace planait sur nous. Il y a quelques jours, il est même rentré dans un état second en criant dans la salle commune. Je l’ai entendu mais je ne suis pas approchée de lui immédiatement vu que Shay-Ra et Edward l’ont entouré pour lui venir en aide. Avant leur départ, nous avons fait une sortie groupée pour leur montrer qu’on tenait à eux malgré leur décision aberrante. Shay-Ra a proposé d’aller dans la forêt d’Irliscia pour occire le petit minao taurus et Marisa a saisi l’opportunité pour s’emparer de la corne. Nous nous sommes rendus autour du feu pour se poser et discuter un peu quand Isaac a débarqué pour mettre fin à la discussion. Ce nécromant de l’Au-Delà nous a tous pulvérisé en moins de deux à l’exception de Soraya, qui a réussi à résister. Il nous a pris de court mais cela ne nous a pas empêché de continuer à marcher ensemble par la suite pour affronter les dragons griffu, incendiaire et de glace. Je ne sais pas si Lily et Anubis vont revenir vers nous une fois qu’ils auront effectué leur mission. Je ne sais pas non plus si nous allons accepter leur retour. Braisa – Sixième jour – Nuageux – Les égoûts - Melrath Zorac [+ 114 AC] Pour une raison que j’ignore, j’ai décidé de participer à nouveau aux fameuses conquêtes. Je me suis sentie bien seule. Mes compagnons n’étaient pas présents et je suis encore un nourrisson sur ces Terres. J’ai tenté d’enlever d’abîmer quelques briques de la tour de l’Au-Delà dans les égouts mais Shiver, un de leur guerriers, est arrivé pour mettre fin à la démolition. Le temps que je reprenne mes esprits et que je retourne sur place, il s’était caché dans la tour et a vite ressurgi quand il a vu de la poussière tomber à nouveau des murs. J’ai tenté de le faire courir un peu mais ne connaissant pas l’endroit, je me suis piégée moi-même. Je me demande vraiment pourquoi j’ai fait ça, je trouve que mes compagnons ne sont pas tous dotés d’intelligence mais cette fois, je n’ai pas fait mieux. Braisa – Onzième jour – Pluvieux – Melrath Zorac [+ 114 AC] Ce mois de Braisa a commencé assez tristement et il fait très calme. Ça ne devrait pas me déplaire et pourtant, je ressens un manque. Sans Lily et Anubis, partis chez l’ennemi ; sans la Liche, trop occupée par ses expérimentations ; sans le chef, préoccupé par on ne sait trop quoi ; sans Edward, préférant jouer les solitaires, l’ambiance est différente. Les décisions se prennent en petits groupe mais plus en collectivité. La confiance se perd, les avis divergent. Je donne mon opinion mais je sens que je n’ai plus envie de me mêler de ce qui se passe. Des petits nouveaux ont rejoint les rangs mais ces nouvelles recrues ne me plaisent pas plus que ça. Je me rends moins en salle commune. Je me demande si j’ai toujours ma place au sein des Gladius Vagor. Je vais continuer à apporter les ressources à chacun comme je le fais d’habitude et je verrai comment ça se déroule dans les prochains jours. J’ai envoyé une missive à la Liche pour lui dire de ne plus me prêter ses équipements, je les obtiendrai moi-même maintenant. Braisa – Quatorzième jour – Ensoleillé – Forêt d’Irliscia [+ 114 AC] J’ai proposé aux membres de la faction de sortir pour gagner de l’expérience. J’ai déjà entendu plusieurs compagnons parler de faire des actions groupées mais quand il s’agit de concrétiser les choses, il n’y a plus personne. J’ai donc été contrainte de motiver cette bande de mollusques il y a une semaine pour que ça se réalise enfin. Ils n’ont pas osé dire non de peur de subir mes remarques déplaisantes, je pense. Nous étions nombreux : Shay-Ra, Hydraktar, Nolsvak, Edward, Marisa, Eanas, Tulkas, Nanais et Soraya. Tantôt soigneurs, tantôt attaquants, nous avons inversé les rôles et chacun y a trouvé son compte. Nanais a malheureusement rejoint la nécropole à deux reprises suite à la hargne des plantovors. Elle est encore trop jeune pour sentir le danger mais elle apprendra au fur et à mesure. J’espère que d’autres prendront des initiatives à l’avenir, nous avons un chef et une capitaine, ils feraient bien de montrer l’exemple.
  14. Carnet du narrateur Ondilla – Septième jour – Tempête [+ 93 AC] Le vent balayait les dunes et les faisait danser sous le regard médusé du vieux marin. Pendant un instant, il avait cru voir…non, ce n’était pas possible… La pluie fouettait la fenêtre qui se trouvait à quelques centimètres de lui et il n’avait vraiment pas envie d’aller dehors. Sa journée de pêche l’avait fatigué, la tempête avait presque réussi à emporter son bateau et sa femme lui tirait la tronche depuis le matin sans qu’il ne sache ce qu’il avait encore fait. La chaleur des flammes brûlantes dans la cheminée était son seul réconfort de la journée. Pourquoi affronter une nouvelle fois la colère de Posicillon ? Grommelant dans sa barbe, il savait pertinemment qu’il n’allait pas dormir sans avoir trouvé réponse à sa question. Énervé, il prit sa longue veste, ses bottes encore trempées devant le feu et ouvrit la porte qui résistait face au vent. Il fit plusieurs pas, le visage caché par son bras pour le protéger de la pluie qui voulait le flageller, et commença à chercher ce qu’il avait vu. Sa vision était altérée par les conditions météorologiques défavorables mais il avait l’habitude de par son métier. Avançant lentement, prudemment, ses yeux parcouraient le sable humide en évitant les tourbillons de grains chassés par le vent. Chaque pas était difficile mais ce qu’il avait vu nécessitait ses dernières forces et son courage. La mer était déchaînée, les vagues étaient hautes de plusieurs mètres et s’écrasaient sur la côte en parsemant des déchets, branchages et coquillages. Entre les objets coupants et les lises, sa démarche devait être étudiée pour ne pas trouer ses bottes ou se faire aspirer par le sable. Il aperçut soudainement ce qu’il cherchait et attrapa le paquet dans ses bras. Il fit vite demi-tour, porté par le vent qui soufflait à présent dans son dos et fut content de retrouver rapidement son foyer. Lorsqu’il rentra, sa femme était debout, les mains sur les hanches et la bouche tirée, mécontente. Cependant, ses traits changèrent pour laisser place à l’étonnement quand elle le vit déposer sur la table un nourrisson enveloppé dans un drap. Elle ne s’attendait pas à une telle capture de la part de son mari. Elle s’approcha du nouveau-né, enleva les grains de sable délicatement de ses petites joues et lui tendit son doigt pour qu’il l’attrape, ce qu’il fit en émettant un gémissement. De bons souvenirs revinrent en tête de la vieille dame, elle qui avait eu un garçon adorable il y a une trentaine d’années déjà. Elle avait toujours souhaité secrètement avoir des petits-enfants mais son fils en avait décidé autrement. Ôtant le drap sale du petit corps, elle sourit en voyant qu’il s’agissait d’une petite fille. Elle prit le nourrisson dans ses bras et se dirigea vers l’évier pour le laver. Les cartes qu’elle avait tirées ce matin lui avaient annoncé à la fois une tragédie et une nouvelle histoire, ce qu’elle n’avait pas compris au moment du tirage, mais à présent tout était clair. Elle avait déconseillé à son têtu de mari de prendre le large, sachant pertinemment qu’une tempête allait éclater et il était parti sans tenir compte de son présage, à ses risques et périls, la laissant se faire un sang d’encre. Il faisait toujours la sourde oreille quand elle lui racontait ses mauvaises prédictions mais avait l’ouïe attentive quand elle lui annonçait que la fortune allait rencontrer son chemin. Elle passa de l’eau sur l’enfant et fut surprise de voir des yeux vert émeraude aussi beaux sous ses paupières. La petite avait un regard envoûtant, différent des autres enfants. Une fois propre, elle l’enveloppa dans une couverture et s’installa dans son fauteuil à bascule devant la cheminée. Elle demanda à son mari d’apporter du lait chaud et la nourrit. Ondilla - Huitième jour – Ensoleillé [+ 93 AC] Le vieux couple se réveilla avec une boule au ventre. Ils étaient excités comme s’ils venaient d’avoir un deuxième enfant. La petite était restée silencieuse toute la nuit, elle avait respecté le sommeil de ses hôtes bienveillants, installée entre eux dans leur lit. Hier soir, ils n’avaient pas pris la peine de discuter, le vieil homme était affaibli par sa journée et la vieille femme, hypnotisée par le bébé. Ils ne pouvaient pas éviter la discussion aujourd’hui. Assis autour de la table, prenant leur petit déjeuner, ils parlèrent pendant une longue heure et s’accordèrent sur les points suivants : la petite fille avait été abandonnée le jour de sa naissance, elle n’aurait pas pu survivre plusieurs jours, surtout avec la tempête de la veille ; la petite leur appartenait désormais et ils répondraient aux questions des voisins, les plus proches étant à quelques kilomètres, en disant qu’ils l’ont trouvée dans un panier devant leur porte ; la petite s’appellerait Mila, ce qui signifie « miracle». Creativa – Deuxième jour – Pluvieux [+ 105 AC] Le vieux marin ne pêche plus depuis un an, son dos le faisant souffrir et son âge avancé ne lui permettant plus d’offrir un travail convenable. Il passe ses journées à faire quelques tâches quotidiennes ne demandant pas trop d’efforts et à se balader sur la plage quand le temps le permet. Il sent qu’il ne lui reste pas longtemps à vivre et il regrette que sa fille de onze ans le voit dans cet état. Il lui a déjà appris beaucoup de choses et elle est très débrouillarde mais il lui reste tellement de valeurs et d’informations à transmettre. Elle sait ouvrir les crabes avec un petit couteau et retirer la chair, elle aide déjà sa femme à vider les poissons, elle se propose pour chaque tâche, vraiment une gamine adorable. Il aurait aimé l’emmener en bateau avec lui au moins une fois mais sa femme lui interdisait toujours d’y aller avec la petite, non pas par crainte des dangers de la mer mais par crainte des dangers de l’homme. Un des marins pouvait essayer de lui faire du mal, ce n’était pas toujours des gars dotés d’une grande intelligence et la boisson coulait parfois à flots sur le bateau, les rendant encore plus bêtes que d’accoutumée. Il valait mieux la protéger. Mila avait rencontré d’autres enfants et il ne cachait pas sa présence quand quelqu’un venait de leur côté de l’île. Au début, ils étaient réticents de la laisser courir sur la plage aux yeux de tous mais l’enfermer dans un cocon n’allait pas lui rendre service plus tard. Au fil des ans, ils avaient compris que personne ne viendrait la chercher et que le risque de la perdre était écarté, pour leur plus grand bonheur. Braisa – Seizième jour – Nuageux [+ 106 AC] La main posée sur celle de son mari, la vieille femme écoute son dernier souffle et lui ferme les yeux. Elle est à présent seule pour élever Mila. Elles n’ont pas pleuré car elles savaient depuis plusieurs jours qu’il était prêt à partir. La petite s’est juste blottie contre elle en la serrant très fort. Elles étaient tristes mais fortes, c’est comme ça qu’il aurait aimé les voir de là-haut. En ce moment, il doit voguer sur les nuages avec un équipage de marins sous l’œil attentif de Posicillon. Flamba – Vingt-quatrième jour – Ensoleillé [+ 107 AC] Elles sont parties tôt ce matin pour aller relever les pièges à crabes. La pêche est fructueuse, les petits crustacés sont entassés les uns sur les autres. Elles en ont capturé une bonne trentaine et vont pouvoir se délecter ce soir. D’habitude, la vieille dame s’occupe de les ébouillanter vivants dans la grande casserole. Elle ne le fait pas de gaieté de cœur mais c’est la tradition et c’est ce qui rend la chair du crabe bien tendre. Elle attend toujours que Mila soit dans une autre pièce pour commencer la préparation mais cette fois-ci, la jeune fille est restée près d’elle et a demandé à s’en occuper. Elle a trouvé ça étrange mais elle lui a confié la tâche en se plaçant derrière elle et en la surveillant, en espérant que l’eau brûlante ne l’éclabousse pas. Un par un, les crabes ont disparu dans la casserole en faisant claquer leurs pinces en guise de salut, un par un, la jeune fille les a regardés souffrir avec un divin plaisir. Carnet de Mila Ondilla – Septième jour – Ensoleillé [+ 109 AC] Je viens d’avoir 16 ans et j’ai reçu ce carnet en guise de cadeau ainsi qu’une boule de cristal et un jeu de tarot. J’ai été gâtée. J’ai toujours voulu tirer les cartes mais mamy ne me sentait pas capable d’interpréter la signification des cartes avant. Je l’ai observée chaque matin faire son rituel avec sa boule de cristal et ses cartes et je me suis toujours demandé quand elle m’apprendrait l’art de l’astrologie. Pour la première fois, j’ai eu droit à ses secrets de voyances. La boule de cristal doit être exposée la veille au clair de lune avant d’être utilisée. Avant la lecture, il faut nettoyer la boule avec un peu d’eau. Les premières fois, mamy m’a dit que je ne verrais sûrement rien, la divination étant un art complexe mais en persévérant et en me concentrant, je devrais réussir à voir des images. Après l’exercice, la boule doit être rangée dans un lieu sombre et personne d’autre ne peut la toucher. Je le note ici avant de ne pas oublier. Pour la cartomancie, c’est plus compliqué et je comprends que mamy n’a pas voulu se fatiguer plus tôt pour me l’expliquer. Il y a 22 cartes imagées à interpréter avec un tirage de 4 cartes en croix. La première carte représente la personne qui se pose la question, la deuxième la personne en rapport avec la question posée, la troisième réfère au passé et la quatrième l’avenir. La symbolique des cartes et l’intuition du cartomancien, la personne qui tire les cartes, sont les éléments clés pour obtenir un fil conducteur et une réponse. Le tirage des cartes peut servir d’appui à une vision dans la boule de cristal. Demain, je tenterai de voir ma première image, une fois que la boule se sera chargée de l’énergie de la lune. Flamba – Vingt-huitième jour – Ensoleillé [+ 109 AC] A force de m’entrainer chaque matin, j’ai réussi à avoir un présage correct. J’ai vu des flammes, du bois et des visages angoissés à travers la boule. J’ai trouvé ça terrifiant et je l’ai raconté à mamy Suzannah. Elle m’a révélé que son interprétation des cartes lui avait aussi indiqué une catastrophe et de la peur. Quand nous sommes parties faire des achats à l’autre bout de l’île, nous avons vu une maison incendiée et une famille paniquée. Le feu s’est déclaré vers dix heures à cause d’une bougie renversée par un enfant à l’étage, soit une heure après ma vision. La cabane de ses pauvres gens n’a malheureusement pas résisté à la puissance des flammes. Azura – Dix-septième jour – Pluvieux [+ 111 AC] Notre île n’est pas très grande même si nous sommes à quelques kilomètres des premières habitations. Nous vivons isolées, et même si j’adore mamy et que j’apprécie me rendre en ville et voir le port, je me sens terriblement seule. Il n’y a rien à faire ici à part quelques corvées, pêcher, se promener sur la plage ou faire quelques courses. Les hommes ont encore la chance de voyager en bateau pendant de courtes ou longues durées mais pour les femmes, c’est juste les tâches à la maison, s’occuper des enfants et l’attente des maris après leur labeur. Mon avenir ici s’annonce d’un ennui mortel. Je me demande pourquoi mes parents, enfin mes grands-parents vu leur âge, n’ont jamais pensé à partir d’ici, surtout mamy qui prend toujours beaucoup de plaisir à discuter avec les gens en ville et qui propose toujours à ses amies de leur tirer les cartes. Ils auraient pu visiter le monde, découvrir de nouvelles cultures... Je suis soulagée qu’ils étaient déjà vieux quand ils m’ont trouvée dans les dunes car je n’aurais pas aimé mettre à mal leurs ambitions. En fait, je leur suis reconnaissante de ne pas avoir quitté l’île, sinon je ne serais pas actuellement en train d’écrire. Ciella – Quinzième jour – Ensoleillé [+113 AC] Aujourd’hui, j’ai discuté avec un jeune matelot de mon âge. Il était impatient de monter sur le bateau pour son premier jour. Il m’a expliqué que son père était cartographe et qu’il voyageait neuf mois par an pour étudier et tracer les zones géographiques. Il ne le voyait pas beaucoup mais quand il rentrait chez lui, c’était un moulin à paroles qui transmettait la passion de ses aventures. Il y a une multitude d’îles à visiter, d’êtres vivants différents, de plats goûteux à savourer. J’étais rêveuse rien qu’en l’écoutant parler. Il a voulu m’embrasser avant de partir, j’ai accepté. Il a dit qu’il viendrait me voir une fois rentré de sa mission d’un mois mais je ne compte pas rester ici, je ne veux plus moisir ici. C’est décidé, ce soir j’annonce à mamy que je souhaite quitter notre île pour faire un tour du monde. Ciella – Seizième jour – Ensoleillé [+ 113 AC] Hier, c’est comme si j’avais annoncé l’apocalypse à mamy. Elle a mis un terme à la discussion avant même que je puisse lui expliquer pourquoi j’avais envie de m’évader. Je n’ai pas dormi de la nuit, je suis furieuse. J’ai cru qu’elle comprendrait mais elle a juste pleuré en disant qu’elle ne voulait pas me perdre et que c’était inutile d’y penser, que je suis sa fille et qu’elle n’aurait plus de raison de vivre si je partais. Je trouve ça trop facile et injuste. Je ne serais pas la première à quitter l’île pour revenir plus tard mais cette idée lui est inconcevable. Je retenterai ma chance plus tard. Ciella – Dix-neuvième jour – Ensoleillé [+ 113 AC] J’ai soufflé à nouveau mon envie de partir à mamy pendant qu’on se promenait le long de l’eau et elle est repartie vers notre maison sans piper mot. J’en ai marre de son comportement puéril, elle a fait comme si elle ne m’entendait pas sans même me regarder. J’ai crié pour lui faire comprendre mon mécontentement, elle m’a demandé d’aller dans ma chambre et d’oublier définitivement cette idée. Je l’ai poussée en courant vers la porte d’entrée et je suis retournée sur la plage pour observer l’horizon, la mer calme. Au loin, j’arrive à distinguer la côte d’une île voisine. Je commencerai mon périple par là. Campana – Deuxième jour – Pluies intenses [+ 113 AC] Ces derniers jours ont été une torture. Je ne parlais quasiment plus à grand-mère et je n’avais pas d’appétit. Elle était très attristée par la situation mais n’en démordait pas, pas question que je m’aventure en dehors de l’île. A cause de sa surprotection, j’ai réalisé que je n’ai aucune expérience à bord d’un bateau et que je ne savais finalement pas grand-chose sur le monde extérieur. J’ai juste été leur fille chérie pendant des années pour compenser leur manque d’affection, j’ai juste été là pour les divertir. Enfin, la divertir. Papy aurait accepté. J’ai donc décidé de prendre en main mon destin en étouffant mamy pendant sa sieste. Je me suis assise sur elle tout doucement et j’ai poussé fermement un coussin sur son visage pendant de longues secondes. Elle s’est agrippée à mes bras, à remuer ses jambes mais je n’ai pas cédé, j’ai maintenu mon geste jusqu’à ce qu’elle ne se débatte plus, jusqu’à ce qu’elle soit inerte. Plus personne ne peut m’empêcher de partir. J’ai caché son corps en dessous d’un tas de vêtements dans la remise. J’aurais aimé partir aujourd’hui mais il fait horrible dehors, il y a de grandes bourrasques de vent et une pluie intense. J’ai pensé à fuguer avant de tuer grand-mère mais elle aurait tenté de me retrouver par tous les moyens, en monopolisant la moitié de l’île s’il le fallait. Je ne regrette pas de l’avoir tuée, au contraire, j’ai aimé le faire. Campana – Quatrième jour – Pluvieux [+113 AC] C’est le jour du départ. Ma besace est pleine à craquer de rations de nourriture, de quelques vêtements, de ma boule de cristal et de mon jeu de tarot. Si j’ai bien interprété mon tirage de cartes, le parcours en mer ne devrait pas être de tout repos mais faisable. J’écris ses quelques lignes en attendant que ma barque à moteur soit prête, le loueur fait une dernière vérification avant de me laisser partir. Il ne semble pas très content de me laisser partir seule sur la mer d’Alcabh mais je l’ai payé généreusement avec une partie de la réserve de grand-mère. Il m’a dit que certaines vagues étaient trompeuses et que je devais me méfier...Que Posicillon soit avec moi ! Campana – Cinquième jour – Ensoleillé - Plateau d'Urgo [+ 113 AC] Je me suis réveillée dans une tente sans comprendre comment j’étais arrivée là. C’est en la quittant que je me suis souvenue de mon naufrage le jour avant. Je ne sais plus vraiment comment ça s’est déroulé mais la barque a percuté un rocher, j’ai perdu le contrôle et je n’ai pas su la diriger vers la plage. C’était violent, je ne sais même pas comment j’ai fait pour m’en sortir avec quelques égratignures et je ne peux même pas remercier la bonne âme qui a volé à mon secours. Cette personne a juste déposé mon sac et une lettre près de ma couche en me donnant quelques conseils de survie sur ces Terres à découvrir. Par chance, le jeu de tarot et la boule de cristal étaient restés intacts dans ma besace, protégés par les rations de nourriture gorgées d’eau. J’espère pouvoir croiser un jour ce bienfaiteur afin d’en savoir plus sur lui et de faire la visite accompagnée. Voyant comment je m’en suis sortie pour arriver jusqu’ici, être guidée par un local ne serait pas de refus. Je me souviens juste avoir donné mon nom à mon sauveur, enfin un nom d’emprunt, c’est plus sûr. Je m’appelle désormais Amaranth.
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