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Terre des Éléments

Euf

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Tout ce qui a été posté par Euf

  1. Euf

    Sans titre

    -Et ton père, ta mère? Tes frères ou tes sœurs de sang si tu en as? Qu'en est-il d'eux? Elle prenait conscience de la relation particulière qui liait l'Euf à sa famille, et en un sens, il fut satisfait de cette question. Jusque là, il avait évité de partager ses pensées mais elle semblait prête à accepter l'idée qu'il puisse exister des peuples éveillés à des principes qu'elle n'imaginait pas et aux desseins obscurs pour celui qui n'a pas reçu l'enseignement qui lui fut imposé. Je n'ai que des maitres et mes frères et sœurs ne sont pas de mon sang. Le guerrier parvint sans grande difficulté à capter le regard de Luxiya, l'encourageant à ouvrir son esprit à ces nouvelles choses. Lui qui avait tenté ces derniers mois de distancer son passé se trouva à cet instant dans la position de ses initiateurs. Il ne considérait pas comme tels ceux qu'il appelait ses "frères et sœurs", mais il lui parut important d'employer des mots aussi familiers pour éduquer un esprit qu'il savait corrompu par d'autres croyances. Peut-être en as-tu rencontré ici. L'Euf n'attendait pas de réponse. S'ils étaient toujours tels que lui, ils demeuraient discrets ou comme lui, ils s'étaient perdus dans le Doute. Dis moi, comment as-tu appris à lire les routes dans le ciel ?
  2. Euf

    Sans titre

    -Et Maintenant rien. Elle n'avait pas l'air dans son état normal, mais il haussa les épaules, se demandant s'il connaissait vraiment son état normal. Il n'avait cessé d'être surpris par cette guerrière parfois rude et défiante, mais si souvent insouciante comme une enfant. Encore une fois elle changeait de visage et d'intention, et encore une fois l'Euf se laissait entrainer par cet étrange personnage, lui qui évitait le monde et ses conversations chaque jour, préférant se fondre dans le décor à une table excentrée. -Dis moi, pourquoi es tu loin de ta famille? Pourquoi s'obstinait-elle à évoquer ces liens passés ? Il était clair que la conversation la perturbait mais elle ne pouvait s'empêcher d'en parler. Pourquoi à lui ? Il s'approcha d'un tonneau à quelques pas de Luxiya et s'assis dessus, cherchant les mots pour répondre le plus simplement possible à cette question qu'il se posait encore toutes les nuits. Mon apprentissage était terminé. Ils n'avaient plus rien à m'apprendre. Ce n'était pas tout à fait faux. Il avait ressenti le besoin de connaitre autre chose, et pour cela il avait renié ses croyances et son clan. Cependant, il ressenti une pointe de culpabilité en prononçant ces mots. Chaque chose qu'il découvrait depuis son arrivée à Aeris lui donnait tort. Il ne trouvait toujours de réponse que dans son initiation passée. L'Equilibre n'existe pas en ces nouvelles terres et pourtant..., pensa-t-il. Il jeta un coup d'œil rapide à son interlocutrice. Tous ici semblaient se contenter de ce Chaos.
  3. Diamants... Mine... L'Euf n'aurait fait aucun cas des marmonnements de cet ivrogne étendu sur sa chaise favorite si certaines de ces petites merveilles ne brillaient pas sur la table. ...oh ! Lui tapotant doucement la joue, le jeune guerrier tenta de réveiller le magicien qui sombrait lentement dans un autre monde, parlant de flute enchantée et de mélodies maléfiques. Si ce vieux machin avait pu extraire des diamants, pourquoi pas lui, jeune mineur ! OH ! Il le claqua plus fort, ce qui fit sursauter le vieux mage. Excusez ma maladresse, reprit l'Euf, vous ...déliriez. HEIN ? Sentant qu'il n'arriverait à rien, l'Euf prit le vieux fou par le bras, ainsi que ses diamants qu'il rangea dans sa propre poche, et le conduit à la sortie. Par ou la mine ? Il suivit le doigt à demi pointé dans une certaine direction, écoutant attentivement les délires du magicien titubant. Tu te baisses et puis BAM ! Un rat ! ...............Qui t'es toi ? ............ Au bout d'une courte marche durant laquelle l'Euf dut soutenir le poids du vieux, ils arrivèrent à l'entrée de la mine ou le jeune guerrier abandonna son guide. Il pénétra les lieux, pioche en main, observant les parois à la recherche de pierres précieuses. Non loin, une deuxième salle, haute, illuminée et soutenue par de grandes colonnes. Un chef d'œuvre des nains mais toujours pas de diamants ! Un petit homme se tenait dans un coin et l'Euf l'approcha, échangeant sa pioche pour une massue. Le petit homme ne semblait pas armé et son étrange accoutrement lui donnait l'air simplet. Ses paroles étaient aussi incompréhensibles que celles du vieux mage et l'Euf se dit que c'était son jour de chance. Il suivit donc Festoch, déterminé à revenir avec des diamants pleins les poches.
  4. Euf

    Perte de compte

    Regarde dans ton courrier indésirable (s'il y est encore...)
  5. Euf

    Sans titre

    -Sortons. Elle s'était levée et l'avait regardé en disant cela, puis se retourna et quitta la salle sans laisser le temps à l'Euf de lui répondre. Ce qui semblait d'abord être une suggestion lui fit l'effet d'un ordre par sa promptitude à quitter les lieux. Il la regarda se frayer un chemin entre les autres clients et remarqua qu'elle ne s'était pas retournée une seule fois. Drôle d'invitation. Savait-elle qu'il la suivrait sans autre explication ? Etait-ce un autre de ses jeux ? Bien que cela ne lui ressemblât pas, il se leva à son tour, poussé ou tiré par une force invisible qui lui dictait de ne pas la perdre des yeux. Le jeune homme était conscient qu'il cédait encore une fois à un caprice inutile et que ce n'était pas dans ses habitudes de suivre aveuglément une autre volonté que la sienne. Il se dirigea lentement vers la sortie en suivant ces longs cheveux bleus et s'arrêta à quelques pas de la porte. Il savait qu'il la franchirait mais voulait être sur de l'avoir décidé. Quelques secondes suffirent. Il poussa la porte et fut bousculé par un ivrogne qui précipita sa sortie. Enfin sur de ses appuis, il leva les yeux sur les alentours et l'aperçut, adossée au mur. Et maintenant ?
  6. Euf

    Tentation

    Je me retourne vers elle alors que se dessine un large sourire sur son visage. Ma remarque semble grandement l'amuser mais sa réponse est sans ironie. - J'étais de ceux là oui, c'est vrai. Mercenaire cherchant profit...c'était une belle occupation mais mon existence manquait d'un réel but.. Je crois qu'ici, c'est ce qu'il me faut.. Elle choisit ses mots, veut se faire bien comprendre. Une réponse honnête. Son sourire a changé, il demande ma confiance mais je détourne le regard en gardant le silence. Je les ai vus à l'œuvre, je sais de quoi elle est capable et je sais aussi que ce genre d'esprit ne renferme aucune bienveillance. Ce n'est pas elle, ce n'est pas son sourire. Elle me ment et fait de bien grands efforts pour le cacher. A quoi joue-t-elle ? Son regard est posé sur moi, je le sens. Arrive-t-elle à lire en moi ? Son approche change du tout au tout et elle laisse entrevoir son arrogance dans sa voix et dans ses mots. Voila qui est plus intéressant. - Ne me dis pas que le fait de semer la terreur te révulse.. les Gardiens n'affichent-ils pas un coté sombre et belliqueux ? Tous au fond de nous avons des pulsions de ce genre.. même ceux qui se disent les plus "harmoniques".. N'en va-t-il pas de même pour toi? Je la regarde de nouveau, dans les yeux cette fois, pour lui signifier qu'elle est sur la bonne voie. Malgré l'agressivité de ses paroles, ce nouveau langage me plait. Il m'a l'air plus vrai, plus franc. Pourtant, elle se laisse emporter, semble penser qu'il faut avoir une âme sombre pour servir de tels Généraux. Non, mes pulsions ne sont pas de ce genre. La lutte entre les puissances de ce monde ne m'intéresse guère. Les Gardiens protègent la Porte. Ce que tu fais de ton temps libre ne regarde que toi. Saura-t-elle lire entre les lignes...
  7. Euf

    Sans titre

    -Oui sur Aeris ou Oui sur Melrath Zorac? Il s'attendait à une question de ce genre et se demandait comment il allait y répondre lorsqu'elle changea brusquement de sujet. -Je n'ai plus de famille, mes parents ont disparus alors que je n'étais encore qu'une enfant. J'ai été recueillie et élevée parmi d'autres enfants dont les parents sont morts en servant la cause d'Aqua. L'Euf repensa à son clan et au visage de chacun de ses anciens compagnons. Eux n'étaient pas morts comme la famille de Luxiya mais ce qu'ils étaient devenus lui importait peu. Il se demanda si l'idée de "˜famille' tel que l'entendaient les melrathiens était comparable à ce qu'il avait connu, lui qui n'avait eu ni père ni mère. Il regardait la jeune fille avec intérêt et peinait à comprendre cette tristesse qui lui cassait la voix et lui faisait baisser les yeux. Les visages se succédaient dans sa tête mais nul d'entre eux ne lui procurait de tristesse. Que ferait-il s'il retrouvait l'un d'eux ? Ce n'était pas le moment d'y penser. -Que voudrais-tu savoir d'autre sur moi? As-tu encore des questions auxquels je pourrai répondre cette fois? Il fut étonné par la question. Les premières confidences avaient changé quelque chose à son attitude et l'Euf n'était pas certain de vouloir pousser cette porte là. Il ramena son regard au verre qu'elle serrait encore. Veux-tu boire autre chose ?
  8. Euf

    Tentation

    La porte s'ouvre enfin. Quelles que soient les affaires qui l'avaient amené au camp, elles avaient été vite réglées et la magicienne reporte son attention sur moi. Elle me regarde fixement et je ne peux détacher mes yeux d'elle. Les visites sont rares et je doute qu'Elnino partage les raisons de cette présence avec les autres Gardiens. Elle remet sa capuche et se dirige vers moi, que me veut-elle ? La curiosité est plus forte que les autres pensées et je la regarde traverser la cour et entamer la conversation à quelques pas de moi. - Alors..., M'imitant, elle prend place non loin de moi à l'ombre de la toiture. Sa voix est plus douce, son regard moins condescendant, mais aussi moins naturel. Quelque chose me déplait dans l'attitude de cette femme. ...c'est donc ça qu'on doit garder? Qu'y a-t-il derrière? Ainsi, elle est des nôtres désormais. Je n'ai pas pour habitude de questionner les décisions de mes Généraux et décide de lui répondre. Suivant son regard, j'observe la Porte qui restait une énigme pour moi aussi. Oui... c'est bien elle. Ce qu'il y a derrière, je le sais pas et ne vois pas l'intérêt d'en parler. Pense-t-elle vraiment le découvrir aussi vite ? Je t'ai déjà vu, dis-je d'un ton détaché, les yeux toujours sur la Porte. Tu étais de ceux qui sèment la terreur sur Melrath et au delà...
  9. Euf

    Sans titre

    Luxiya semblait avoir perçu le reproche dans la réponse de l'Euf mais elle ne dit rien, se doutant peut-être qu'il guettait la moindre réaction de sa part. Elle se pencha en avant et il cru un instant qu'elle s'était décidé à lui parler plus ouvertement, mais elle était aussi déterminée que lui à ne rien laisser paraitre. Sa meilleure défense jusqu'ici avait été l'attaque et elle prenait énormément de plaisir à se jouer de la naïveté de son interlocuteur. Une fois de plus, elle trouvait le moyen de corriger son audace. Quelques heures en compagnie de l'aéride avaient appris à la jeune fille beaucoup plus sur son caractère qu'il n'avait voulu partager et il payait à présent le manque d'artifices de son personnage. Lorsqu'elle posa les doigts sur ses lèvres, il comprit. -C'est la première fois que je te vois sourire. Tout était plus clair. Les pièces de ce formidable casse-tête s'imbriquaient une à une dans son esprit, créant des connexions dans un ordre qu'il n'avait pas imaginé auparavant... -Tu sauras peut-être un jour... De quoi parlait-elle ? Il ne fit aucun effort pour comprendre ces mots prononcés sur un ton énigmatique. Elle jouait encore et il se lassait de ce jeu d'où il ne pouvait sortir qu'un gagnant, toujours la même. Elle faisait les règles et les défaisait à sa guise, le menant par le bout du nez. Cependant, alors qu'il la regardait remuer le contenu de son verre, il ne ressentait plus aucune méfiance à son égard. -As-tu de la famille sur Aeris ou ici à Melrath Zorac? -Oui. Il avait toujours eu un doute, mais répondit toutefois par ce qu'il avait envie de croire.
  10. Euf

    Sans titre

    Pour la première fois, elle semblait déconcertée par la remarque de l'Euf, surprise et à la fois perplexe. Il n'était pas doué pour lire les émotions et la regarda en silence, attendant sa réponse pour juger du véritable effet que ses mots avaient pu causer en elle. Luxiya le regardait aussi, et lorsqu'elle ouvrit la bouche pour lui répondre, un étrange sentiment de curiosité le gagna. La déception qui suivit arriva tout aussi brutalement. Il avait espéré qu'elle lui réponde quelque chose, n'importe quoi. Vrai ou faux, il espérait une réponse claire plutôt que cet évitement. -Je ne sais pas, je saurai bien lorsque j'y serai confronté. Et toi, que cherches tu? Lui qui n'avait de référence que sa lointaine contrée d'origine, ne pouvait concevoir qu'un être à la capacité de se tenir sur deux pieds puisse n'avoir aucun but. Sur Aeris puis à Melrath, il avait découvert l'égoïsme et la cupidité. En devenant un Gardien, il s'était lui-même détourné de ses principes et de ses croyances. Pourtant, son but était inchangé, le chemin pour y parvenir importait peu. Il sourit à son tour et lui répondit posément. Je ne sais pas, je saurai bien lorsque j'y serai confronté. Il était décidé à ne rien lui céder tant qu'il n'en saurait pas plus sur ses intentions. Bien qu'il lui avait parlé plus qu'à quiconque, il avait conscience de ne pas la connaitre plus que les autres.
  11. Euf

    Tentation

    Assis sur le sol poussiéreux du camp et adossé à la vieille pierre d'une maisonnette, je vois paraitre une ombre à l'entrée. Elle s'immobilise un instant, observant le campement d'un œil intéressé. Ce n'est pas le regard d'un voyageur égaré, non. Elle entre d'un pas assuré et je me relève lentement, effaçant avec ma botte les symboles que je traçais dans le sable avant qu'elle n'arrive. Je l'ai déjà vu, mais la dernière fois elle portait un blason sur le cœur... Reste concentré. Elle s'adresse à moi qui suis seul dans la cour. Elle est calme et son regard perçant. Le Général ? Ainsi, elle vient parler de politique. N'ayant pas vu Vorac depuis plusieurs lunes, je lui indique l'habitation où elle trouvera Elnino et la regarde s'éloigner. Elle frappe à la porte et attend, moi aussi. De ma position, je ne peux voir le visage de mon supérieur mais il semble l'inviter à entrer et elle disparait derrière la porte.
  12. Euf

    Sans titre

    -Rien du tout, je suis juste contente de te voir, toi et ton sérieux... Elle changeait si vite d'attitude qu'il avait du mal à suivre. Tantôt exubérante, tantôt calme et posée, toujours imprévisible, elle était à l'image de cette ville agitée, commandée par les caprices des uns et des autres. Tout le monde avait un but, des ambitions, un passé leur indiquant la voie à suivre. Plus il les côtoyait, plus l'Euf s'interrogeait sur Melrath et sur les terres au delà de celle-ci. Elle était loin la discipline de sa vie d'antan, loin aussi les préceptes d'Eolia, martelés par le régent d'Aeris. Il se demanda alors quel était le but de Luxiya, ses ambitions, elle qui ne voulait "rien du tout", tout juste "contente" de le voir. Son sérieux ? Il n'était pas sur de comprendre. Elle lui tendait sa vieille amulette, déjà lasse de son propre jeu. Le jeune homme considéra cette "˜proposition' quelques secondes. Il voyait dans ses yeux qu'elle comprenait sa méfiance et elle lui laissa le temps de la réflexion. Il referma les doigts autour de son bien qu'elle lui céda sans un mot. Il ne put s'empêcher de penser qu'elle jouait encore. Tu dois bien rechercher quelque chose. Il ne savait si elle y répondrait. Bien que bavarde, la jeune fille demeurait bien silencieuse sur sa personne.
  13. Euf

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    Elle avait l'air de prendre beaucoup de plaisir à l'agacer et avait toujours un coup d'avance sur lui. Devrait-il se méfier toujours ? Anticiper ses taquineries ? Imaginer le pire avant chacun de ses propres mouvements ? ...Qui ne finirait pas fou après une telle journée. Elle avait été plus rapide sur ce coup la. La main de l'Euf demeura figée à l'endroit même où ses doigts avaient frôlé l'amulette. Mais voila qu'elle pendouillait mollement au doigt d'une Luxiya triomphante. Encore. Toujours penché au dessus de la table, il l'observa un instant avant de se relever calmement. Le meilleur moyen de gagner était de jouer aussi. Et toi ? Que veux-tu ? Elle lui avait offert un collier sans rien lui demander en retour. Offert ? Elle ne lui avait pas laissé le choix. L'Euf s'interrogeait sur ses motivations et pour une fois, il soutenait son regard. Il ne voulait montrer aucun attachement à l'objet qu'elle tenait et manipulait pour le faire réagir. Il lui semblait voir ses yeux pour la première fois.
  14. Euf

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    -Ça ne se voit pas? C'est un collier, plus précisément un pendentif du guerrier. Selon le vendeur il renforce la force, la précision et la résistance et comme tu peux le constater, la plupart des guerriers en ont... Elle détaillait les propriétés du collier comme elle s'adresserait à un enfant à qui il faut tout apprendre. Un enfant particulièrement lent puisqu'elle lui agitait nonchalamment le collier sous le nez pour illustrer ses propos. De la provocation. Il en sourit. Le guerrier avait déjà remarqué son désir de contrôle par moments ce jour là, dans la forêt. Dans le camp aussi. Elle avait testé ses limites, et elle jouait une fois encore. Son large sourire témoignait de cette malice et l'Euf eut l'intuition traître qu'il pourrait lui tenir tête cette fois-ci. Il pensait y être mieux préparé mais il n'en était rien. ... Je te le donne, il te sera sans doute plus utile que cette chose que tu as au cou. Toujours aussi imprévisible, Luxiya avait quitté sa chaise alors qu'il baissait les yeux pour regarder son amulette. Il n'y faisait plus tellement attention mais avait pris l'habitude de le tripoter lorsqu'il réfléchissait. De toutes ses possessions, c'était le plus ancien, la première récompense de cette nouvelle vie. A peine posa-t-il les yeux dessus que la main, la même, se referma sur le cordon ; emprisonnant le pendentif entre ses doigts, elle tira un coup sec, sous le regard alarmé du jeune homme. Sans s'en préoccuper, elle prit sur la table le lourd collier à la pierre rouge pour le lui passer autour du cou. L'Euf se laissa faire sans protester, toujours surpris par le manque de retenue de la jeune fille. Elle n'avait pas levé les yeux une seule fois et lorsqu'elle le fit, elle affichait son sourire victorieux, celui qu'elle avait si souvent lorsqu'il perdait lui ses moyens. Ses mots furent pourtant gentils et l'apaisèrent. Il regarda un instant ce nouveau collier, plus épais, plus lourd. Luxiya passait commande auprès du tavernier. Il en profita pour vider sa chope, puis se pencha et tendit la main pour récupérer son amulette, abandonnée négligemment dans un coin de la table.
  15. Euf

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    Une fois assise, Luxiya découvrit un collier que l'Euf avait eu l'occasion de voir en magasin et au cou de nombreux aventuriers. Elle ne portait plus le sien et le jeune homme en conclut qu'il s'agissait de celui là, posé sur la table. Il se souvint de ce corps inanimé sur le sol poussiéreux du camp et du pendentif rouge sang qui brillait à son cou ce jour là. Il n'y avait pas fait attention mais revoyait à présent ce scintillement presque aveuglant sous un soleil de feu. -Finalement on se rencontre de nouveau. Comment te portes-tu? Il leva de nouveau les yeux vers elle et la trouva changée. Fatiguée. Envolée, l'insouciance. C'était peut-être cela son quotidien. Rien d'étonnant à ce changement, se dit-il. Il l'avait rencontré dans des circonstances particulières, elle, loin de la ville et de ses compagnons, loin de sa routine. Pourtant, elle avait toujours ce sourire et semblait contente de le revoir, ce qui le mit totalement à l'aise. De nouveau, oui. A croire que tu me suis. Devrais-je m'en inquiéter ? Il avait un ton moqueur dans la voix et pesait lentement ses mots, ponctuant finalement sa question par un sourire. Il s'était parfois demandé ce qu'elle devenait lorsqu'il traversait la cour déserte du camp des Gardiens, ne pouvait s'empêcher de regarder du côté où le corps était apparu, se demandant s'il apprendrait un jour ce qu'il s'était réellement passé... Le vacillement d'une flamme proche teintait la pierre rouge de reflets dansants, lui prêtant des pouvoirs qu'elle n'avait sans doute pas, mais l'Euf ne put s'empêcher de la regarder une fois de plus. Sans laisser le temps à la guerrière de répondre, il enchaina par une nouvelle question. Qu'est-ce ?
  16. Euf

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    Cela faisait plusieurs jours que l'Euf n'était pas rentré au camp. Plusieurs jours qu'il couchait à l'auberge de Melrath. Le confort y était sommaire, mais il s'était récemment épris d'une activité qu'il ignorait jusqu'alors : le jeu d'argent. Le talent de ces quelques escrocs de taverne le fascinait et le son de sa propre mise rejoignant la cagnotte lourdement suspendue à leur ceinture l'étourdissait. Bien que relativement chanceux, le jeune guerrier n'en avait que faire du gain. Il misait, doublait, toujours plus, toujours un tour de trop. Perdu ! Revenez plus tard ! Grisé, il s'en allait souriant s'affaler dans une chaise au fond de la salle. Une bière mousseuse à la main, il s'enfonçait dans son siège et se laissait bercer par le vacarme assourdissant de la salle, ces conversations animées qui ne l'intéressaient pas et il regardait sans vraiment les voir les corps valser d'un bout à l'autre de l'établissement sous l'influence de l'alcool. Quelques fois, il avait arrêté son regard sur l'un de ces visages, attiré par un détail, une posture, ou encore des yeux troublants de profondeur... Une main familière vint le sortir de ses rêveries ce soir là. Elle tenait encore l'objet déposé sur la table et il fut surpris de la reconnaitre. Lui qui avait tant de mal à retenir les visages, voila qu'il se souvenait d'une main. Il leva les yeux vers la jeune fille mais elle ne dit mot. Ca c'est nouveau. Elle semblait attendre un signe de sa part, une invitation peut-être. Assieds-toi... Le ton était calme, presque convivial. Il était d'humeur joyeuse et un peu de compagnie n'était pas pour lui déplaire. Ca aussi c'est nouveau. Il lui désigna une chaise, intéressé par cette soudaine apparition.
  17. Comment avait-il pu oublier ? Tout en la regardant dans les yeux, les souvenirs de la nuit passés lui revinrent et il se leva d'un bond. Elle avait le don de le mettre dans l'embarras avec sa familiarité. Les situations gênantes s'étaient multipliées depuis qu'il l'avait rencontré et il ne s'y faisait toujours pas. Elle, au contraire, ne s'étonnait plus de ses réactions d'animal farouche et s'étira longuement avant de saisir son sac. -Bonjour, bien dormi? L'Euf repensa au bien-être qu'il avait ressenti au réveil, puis aux songes étranges qui l'avaient précédé... Il s'apprêtait à répondre un Oui de convenances mais la guerrière n'attendait aucune réponse. Elle avait hâte de rentrer et attendait son réveil pour prendre congé. Il leva les yeux vers le ciel qui se colorait de bleu. Luxiya parlait désormais de direction, d'orientation. Il regardait mais n'y comprenait rien. Son repère était les routes, et bien qu'il fût disciple d'Eolia, le ciel ne lui parlait pas. ... Désolée de t'avoir causée tout ces soucis. Au plaisir de te revoir un jour et si je peux t'aider à quelquechose, n'hésite pas à me contacter, je te dois un service. Un service ? Il ne savait quoi répondre. Le Oui était adapté à une question simple mais elle enchaînait les hypothèses à présent. Se revoir, l'aider, rester en contact ...un service. Elle se tut brusquement, semblait attendre une réponse mais il n'en avait pas. Pour une fois, il aurait voulu qu'elle parle plus longtemps, qu'elle lui donne le temps de réfléchir. Il fit un léger signe de tête qu'elle ne perçut peut-être pas et elle lui tourna le dos. Il resta sur place à l'observer s'éloigner en direction de Melrath puis regarda de nouveau le ciel pour essayer de lire la route qu'elle suivait. Peine perdue. Les quelques traces de nuages essayaient de le perdre et l'ardeur le défiait. Il abaissa son regard en direction de la jeune fille qui s'était arrêtée et leva la main pour répondre au signe qu'elle lui faisait. Peut-être se croiseraient-ils encore un jour...
  18. Etrange personnage. L'Euf pensait l'encourager à poursuivre sa route seule en prononçant ces quelques mots. Il n'était plus utile de l'accompagner puisqu'elle savait où elle allait, inutile de se fatiguer ainsi et d'user ses souliers. Il s'était abandonné dans l'herbe haute pour reposer ses jambes et tous les muscles de son corps qui brûlaient intensément après tant d'effort. S'attendait-il à ce qu'elle revienne sur ses pas ? Il ne s'était pas posé la question. Il était bien installé dans ce lit d'herbe fraîche. Ses pieds lui faisaient toujours autant souffrir mais ce n'était que l'écho des efforts répétés des ces dernières heures. Bientôt la douleur se tairait. Il se sentait bien, ainsi immobile. Elle avait un air grave. Inquiet. Il vit d'abord un flacon vide qu'elle agitait au dessus de lui. Il aurait préféré qu'il soit vide ! Le récipient avait à peine touché ses lèvres qu'il sentit un liquide gluant se déverser dans sa bouche. Il était frais, emplissait sa bouche toute entière, forçait le passage de sa gorge, l'étouffait. Pris de panique, il bascula sur une épaule pour recracher le poison dont il pouvait sentir la rapide progression dans tout son corps. Etait-elle folle ? La main sur la bouche de l'Euf, elle l'avait plaqué de nouveau au sol. Il sentait le liquide se répandre partout, ses membres étaient lourds, son corps tout entier engourdi. Il savait la brise douce, mais elle lui griffait le visage. L'herbe sur lequel il était allongé l'irritait désormais. Il ferma les yeux et s'assoupit, rêvant d'un soleil brûlant, d'un désert aride et infini, d'un sol dur et poussiéreux. ... Le soleil s'était levé lorsque l'Euf reprit connaissance. Il avait bien dormi malgré les rêves étranges. Il avait la lumière dans les yeux et ne voulait pas les ouvrir tout de suite. Il devinait un ciel bleu, ce qui le mit de bonne humeur et un léger sourire se dessina sur son visage.
  19. Il l'avait vexé par son silence. Elle se leva brusquement mais c'est le ton sec de ses mots qui le surprit le plus. Pourquoi était-elle si impulsive ? Déjà elle avançait, rapidement. Il dût presque courir pour la rattraper. Elle marchait vite. Plus vite que lui lorsqu'il fuyait les voix. Mais que fuyait-elle ? L'Euf n'était pas un idiot. Il comprenait le besoin pour certains de parler, se confier, le besoin de se lier, mais il n'était pas de ceux-là. L'avait-elle envisagé ? Elle, cette capricieuse qui accélérait encore le pas. Le faisait-elle exprès ? Surement. Elle l'ignorait et avançait sans la moindre hésitation en direction de la ville. Elle semblait connaitre la route et c'était son guide qui la suivait péniblement désormais. Il avait eu l'occasion de voir ce blason auparavant et Balamus lui avait expliqué que ce peuple lisait les routes dans les étoiles. Il n'avait pas compris alors, mais n'était-ce pas ce qu'elle lui démontrait à cet instant ? Il avait mal aux pieds, les os de ses jambes menaçaient de se briser à tout instant. Ses bottes ne semblaient pas faites pour ce genre de voyage, rien à voir avec les siennes. Il les fixait pour ne plus penser à la fatigue, continuait de les suivre. Pour quoi faire ? Tu sembles savoir où tu vas. Les mots étaient sortis, sans doute par lassitude. Il se laissa tomber dans les hautes herbes, s'allongeant de tout son long, les mains ramenées sur sa poitrine, comme pour contrôler les battements de son cœur.
  20. ...j'espère que tu n'as pas trop mal. Il la regardait pendant qu'elle parlait et cessa instantanément ce mouvement. Bien sur que non, il n'avait pas mal ! Ce n'était qu'un tronc, et lui... et lui. Qu'était-il ? Cette question ressurgissait des profondeurs de son esprit. Lorsqu'il y pensait la nuit, dans la nuit noire de la pièce où il couchait, il lui semblait que les questions n'étaient pas que dans sa tête. Il sentait leur présence physique comme des corps sortant de terre. Alors il tentait de vider son crâne, de renvoyer ces êtres dans la tombe qu'il leur avait creusé... Mais il n'était pas seul cette nuit. Il ne faisait pas si noir. Il ressentit une chaleur agréable lui traverser tout le corps. L'Euf ne pensait plus à ses démons. Ils resteraient tapis dans l'ombre, patients comme toujours, dans l'attente d'une meilleure occasion. Mais lui, n'y pensait déjà plus. Il avançait, comme elle l'avait demandé. Il aimait marcher. Cette escapade loin du camp lui faisait le plus grand bien, et à chaque pas il distançait un peu plus ses frayeurs. Il les avait semées une à une sans vraiment les affronter mais ne se faisait pas d'illusion. Bientôt il referait la route à l'envers. Et bientôt il se pencherait pour les ramasser une à une. Il en aurait besoin pour retrouver son chemin. Cependant il n'y pensait pas. Il pensait au fait qu'il aimait marcher. -Enfin... Au sortir du bois, elle se laissa tomber sur le sol comme une enfant. Il la regarda faire sans vraiment y porter attention jusqu'à ce qu'elle lui fasse une remarque. Décidément. Elle n'était pas assez fatiguée à son goût.
  21. Attent"”, lâcha-t-il plus à lui-même qu'à la jeune fille qui s'accrochait désormais à son bras. Sans la présence du tronc contre lequel il s'était cogné l'épaule, elle l'aurait entrainé dans sa chute. Ils restèrent un moment immobiles, s'assurant que tout allait bien, et elle laissa échapper ce qui sembla être une excuse avant de se relever. Elle semblait fatiguée, chose dont il ne s'était pas soucié auparavant. Les évènements de la journée avaient du la vider de toute énergie et l'Euf se reprocha d'avoir voulu presser le pas. Elle avait ouvert la bouche pour parler et les mots qu'elle prononça l'embarrassèrent de nouveau. La guerrière sembla remarquer son air décontenancé puisqu'elle reformula vite sa demande, mais le jeune homme n'aimait pas les questions. Comment pouvait-il lui répondre ? Il hésita un instant. Il n'aimait pas non plus les regards insistants mais elle ne détachait pas les yeux de son visage. Sans doute oui... Il évitait de croiser son regard mais elle se tenait beaucoup trop près de lui pour qu'il ne perçoive pas ses yeux brillants le fixer. Il frotta machinalement son épaule encore douloureuse en se demandant dans quoi il s'était embarqué. Veux-tu faire une pause ? Profitant de sa question, il s'éloigna de quelques pas l'air de regarder si les lieux étaient propices à un arrêt.
  22. Je ne sais pas. Il avait répondu d'un air détaché. A vrai dire, il n'avait pas réfléchi et avait répondu mécaniquement à une question qu'il se posait lui-même depuis des heures. Le son de sa voix le sortit de ses réflexions et il regarda Luxiya pour la première fois depuis qu'ils avaient quitté le camp. Encore ce sourire. Elle était très différente des personnes qu'il côtoyait au quotidien mais une pensée lui vint presque aussitôt ; il se rappela qu'elle était comme les autres, ceux qu'il ne voulait pas connaître. Elle n'était pas différente de ceux-là. Et pourtant, sa présence ne l'ennuyait pas. C'est très bizarre, poursuivit-il, ramenant son regard sur les ombres dansantes des grands arbres alentours. Peut-être sont-ils sortis... Il avait dit cela pour la rassurer. L'Euf n'y comprenait plus rien mais il ne voulait partager ses interrogations en cet instant. Sa journée aurait été semblable aux autres s'il ne l'avait pas trouvé. Il essayait de se persuader que ce n'était qu'une coïncidence, qu'il avait l'habitude de ne croiser personne durant des jours entiers, qu'il y avait une explication rationnelle à tout cela. Cependant, ses anciennes croyances lui revenaient avec force. Il tentait de les réprimer, mais elles résonnaient de plus en plus fort dans son esprit, comme déterminées à ne pas se taire. Elles criaient triomphalement qu'il avait eu tort de se détourner d'elles, qu'elles détenaient la réponse et qu'il devait abandonner. Se laisser aller à Croire de nouveau et à délaisser cette Eolia. Mais lui, l'Euf, n'était pas prêt. Il repoussa avec rage ces voix qui se turent presqu'instantanément, rétablissant un silence menaçant dans son esprit. Ce n'était qu'une coïncidence. Il se répéta ces mots plusieurs fois en accélérant le pas. Suis-moi. Nous devons faire vite si tu souhaites rentrer avant le lever du jour.
  23. L'Euf s'éffaça pour la laisser passer, lui désignant vaguement la direction à prendre. Pour plus de discrétion, le camp des Gardiens n'était bordé que de grands arbres, délimité par aucune clôture ni aucun sentier, de sorte qu'il ne soit trouvé que par mégarde. Et malgré les risques, le jeune guerrier lui avait indiqué la route la plus directe. Plus vite elle sortirait de là, plus vite il retrouverait une tranquillité d'esprit. Une idée soudain lui traversa l'esprit alors qu'ils approchaient des bois. Et s'il s'agissait d'une épreuve ? Il jeta un dernier coup d'œil par-dessus son épaule avant de franchir la frontière invisible. Tout en marchant, il repensait à ses compagnons qu'il connaissait peu. Il imaginait leurs regards accusateurs et en ressentait une légère culpabilité. Il avançait silencieusement aux côtés de cette étrangère mais dans son esprit, il rassemblait ses arguments, les classait par ordre logique et préparait son discours. Au cas où. Elle non plus ne parlait pas, et cela arrangeait bien l'Euf qui tentait de minimiser son acte. Ne pas lui parler c'était prétendre qu'elle n'était pas vraiment là. Il avait l'habitude.
  24. "Tas de gravillons sans importance apparente." Quantité négociable. Me contacter ici. Ou ici. Ou là >> ici.
  25. Encore une qui se moquait de son nom. Cela devenait une habitude. Loin de le vexer, ces remarques l'intriguaient. Là d'où il venait, les choses étaient différentes. Certaines images lui revinrent, des souvenirs de la cérémonie au cours de laquelle son nom fut invoqué et offert à lui. Il balaya ces images ; c'était une autre vie, un autre temps. ... j'ignorais qu'elle avait une certaine importance. Il baissait encore sa garde. Lui non plus ne connaissait pas la réelle importance de cette porte. C'était un secret bien gardé par l'organisation et il n'en était qu'un Gardien. Elnino n'abordait jamais ce sujet avec l'Euf, et Vorac, et bien... c'était Vorac. Un nom et un visage. Il l'apercevait parfois, mais c'est de la bouche d'étrangers que la jeune recrue entendait le plus parler de son Général. Il faut bien que les gens parlent, mais lui n'écoutait plus vraiment. J'aimerais moi aussi savoir comment je suis arrivée ici, j'aimerais retourner là où j'étais, quitte à me retrouver sous ce soleil brûlant... La nuit était tombée et il regarda un instant ces longs cheveux bleus, se demandant si la nuit avait un quelque rapport avec l'humeur radicalement changée de la jeune fille. Recroquevillée contre le mur, elle n'avait plus rien de l'exubérante insolente qui l'avait agacé toute l'heure. Peut-être pourrais-je te raccompagner jusqu'à la ville... Il ne savait si ses Généraux approuveraient qu'il guide une étrangère, lui révélant par là même le chemin de leur demeure, mais il lui suffirait de se taire. Ne rien leur dire. Ils n'avaient qu'à être là.
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