L'oublié
Récit d'un amnésique
Des gouttes de sang tombants sur du sable, des bruits de lutte, des cris. Puis un silence de mort, un escalier en spiral s'enfonçant dans les ténèbres.
Il se redressa complètement éveillé, malgré la sueur qui coulait sur ça peau il frissonna. Il se leva et attrapa son masque ainsi que le turban qui allait avec et enfila le tout avant de sortir dans la nuit.
Il marcha sous les étoiles le regard perdu dans le vide. Il avait encore eu des flashs, rêves ou cauchemars il n'en savait rien. Il ne passait que trop peu de nuit sans être réveillé ainsi par les visions que provoquaient les flashs. Il lui arrivait de rester éveillé pour ne pas avoir à supporter ses flashs ou il n'arrivait pas à se rendormir une fois réveillé comme cette nuit. Il dormait donc peu. Cela pouvait en partie expliquer ses maladresses et les moments ou il était dans la lune. Se qu'il n'expliquait pas était ses pertes de mémoire. Se n'était jamais grand-chose, cela pouvait même faire rire mais au fond cela le troublait. Il savait qu'il y avait une raison à tout cela mais il lui était impossible de la découvrir.
Il s'assit au bord d'une mare et se pris la tête dans les mains. Le froid de la nuit ne le dérangeait pas bien qu'il ne soit vêtu que d'un pagne. Mais il n'aurait été contre de la chaleur, elle ne l'avait jamais dérangé. Il en était sur.
Lorsqu'il s'était réveillé sur la plage d'Aqua il avait apprécié la chaleur qui l'enveloppait. Couché sur le sable chaud, caressé par un doux vent salé venant du large et bercé par le clapotis des vagues. Il ne s'était pas étonné de son accoutrement qui semblait fait pour les zones sableuses. Ni du turban et du masque, qui ne troublaient pas sa vision, sans savoir pourquoi il lui semblait même mieux voir. Mieux que quoi, que qui tel était la question toujours sans réponse. Il avait apprit à connaitre et apprécier cette île. Sans posé de question il avait prêté main fort aux habitants qui lui demandèrent de l'aide ou tout simplement un coup de main. Cela l'occupait et il évitait ainsi de rester inactif et de trop penser. C'est aussi ainsi qu'il gagna de quoi subsister. Il pu même s'acheter une arbalète bien qu'il ne se sentait aucune affinité avec une telle arme. Il apprit donc à s'en servir, plus par utilité que par envies.
Il vécu sur l'île tranquillement au gré des vagues. Mais depuis son réveil sur la plage il n'avait cessé d'être assailli de flashs provocants des visions. A chaque fois il avait le cerveau en feu. Il souffrait de ces visions qui le perturbaient, il ne comprenait pas, il ne savait pas se qu'elle représentait.Ces visions marquaient son esprit mais dans sa chair étaient d'autres marques bien plus profondes. C'est lors d'une des premières nuits où il fut assailli par ces flashs qu'il découvrit la plus terrible.
Alors qu'il s'était réveillé en sursaut suite aux flashs nocturnes, il se passa un coup d'eau sur le visage pour se rafraichir et retrouver ses esprits. Pencher sur le récipient il entrevit son visage dans l'eau. Il ferma précipitamment les yeux et ses muscles se crispèrent. Il lui fallût un moment avant de pouvoir se détendre et ouvrir les yeux. Se qu'il vit alors jamais il ne pourra l'oublier. Il resta interdit devant sa propre image. Depuis son réveil sur la plage il n'avait jamais cherché à voir, sans doute le savait-il inconsciemment. Il projeta brutalement le récipient sur le sol pour rompre la vision. Personne ne devait voir, et encore moins lui-même revoir, se visage.
C'est suite à cet épisode qu'il entreprit de découvrir chaque marque sur son corps. Les questions sans réponses se multiplièrent alors dans son esprit. Depuis il passe bon nombre de ses nuits sans sommeil à y penser.
Il trempa ses pieds dans l'eau de la mare et les agita pour former des remous dans l'eau paisible. Les remous brouillaient l'eau, empêchant de voir dans le limpide liquide.
Si les autres marques étaient supportables. A la simple pensé de son visage il perdait tout ses moyens et palissait sous son masque. Il avait même failli tourner de l'œil une fois. Mais il n'y avait pas que cela qui le troublait. Lorsqu'il était arrivé sur Melrath Zorac il avait vite repéré ou acheter un hache. Un simple outil mais il se sentait attiré par celui-ci. Il aimait le contacte du manche dans sa main, et le poids du fer. Il n'éprouvait pas de difficulté à bûcher. Il sentait qu'il savait manier cette outil bien que plutôt par une autre utilisation de la hache que de taper sur des arabes. Mais quoi qu'il en soit, il appréciait se qu'il en faisait. Il passait des heures à bûcher. Ainsi concentré il ne pensait à rien, il s'épuisait et le bruit régulier du fer sur le bois emplissait tout son crâne. Il entrait ainsi presque en transe. La souffrance du corps masquant celle de l'esprit.
Ainsi vivait-il depuis sont réveil sur une plage inconnue. Il passait son temps à occuper son corps pour ne pas avoir à penser. Mais souvent il vivait de telle nuit. Et alors tout repassait tout dans sa tête mais ne trouvait pas de réponse. Au fond il n'était pas sur de vouloir savoir. Il sentait que tout ceci avait en sens, qu'il y avait une raison à sa mémoire perdue. Il ne devait pas y penser, il devait se vider l'esprit.
Il se releva et alla chercher sa hache. Puis dans la nuit il s'enfonça entre les arbres. Bientôt au loin résonneraient les coups du fer contre le bois.