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Terre des Éléments

A la chasse au Plumeteux


Sayanel
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Alors qu'une bruine légère venait chatouiller le visage des aventuriers, le rôdeur, drapé en son ample manteau, se demandait si, un jour, ils auraient la chance de trouver l'objet de leur quête.

Derrière lui, essayant de suivre sa vive cadence, la jeune magicienne pestait sur ce temps qui rendait le moindre chemin de plus en plus boueux, essayant de ne pas y laisser, engluée, l'une de ses bottes toutes neuves.

Tout au moins, elle avait arrêté de lui demander, à intervalles fort réguliers, quand est-ce qu'ils le trouveraient.

Sayanel se devait d'avouer, sans exprimer ses doutes, qu'en fait, il ne savait même pas vraiment où il allait. Certes, il était leur guide, certes, il était rôdeur et l'orientation était un jeu d'enfant pour lui mais, trouver un fichu plumeteux arc-en-ciel dans ce semi-brouillard, relevait d'un don de prescience, qu'à son grand dam, il ne possédait point.

Au franchissement d'une crête escarpée, il se retourna, avisa la magicienne à la peine et, avec un sourire compatissant lui tendit la main, l'aidant à gravir ce dernier obstacle.

Devant eux s'ouvrait une vue qui aurait dû leur permettre de survoler toute la vallée mais qui, compte-tenu de l'épais brouillard, ne leur laissait qu'une mince ligne d'horizon.

Une consolation toutefois, l'averse aurait pu être plus prononcée. La pensée n'avait qu'eu le temps de traverser son esprit qu'un grondement sombre retentit et l'averse redoubla.

Penaud, le rôdeur rabattit sa capuche, serra son manteau et avança lugubre vers... il ne savait trop où.

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- Pff, de la pluie toujours de la pluie, tu parles d'une période Flamba ! Ils sont où ces maudits soleils !?

Ruminant son mal-être, la magicienne relevait la tête vers son guide. Dans cet épais brouillard, elle distingua à peine la main qu'il lui tendait. Elle s'en saisit dès qu'elle l'aperçut, profitant de cette aide bienvenue. Ils arrivaient enfin au sommet, et elle espérait y trouver l'oiseau tant convoité...

- Zut !

Il ne lui vint rien de plus à l'esprit en son intense déception. Il n'y avait rien d'autre à l'horizon que les nuages noirs et la brume épaisse. Où pouvait-il donc se cacher ? Partout à première vue. Elle ignorait depuis combien de temps ils pataugeaient ainsi dans la boue. Elle avait cessé de compter deux dunes plus tôt. Elle enviait les chanceux demeurés au coin du feu. Quelle idée de sortir par ce temps de chien ! Si ce n'était pour la cause divine, elle aurait depuis longtemps rebroussé chemin. Pourquoi les prêtresses ne pouvaient-elles se contenter de plumes de coq ?

Comme elle pensait cela, la pluie redoubla.

- Manquait plus que ça...

Elle essora son chapeau, resserra sa cape autour de ses épaules et suivit Sayanel qui repartait au trot. Etrangement, se fier aux sens du rôdeur ne lui semblait plus une si bonne idée.

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La descente, glissante par endroit, ne permettait pas d'égarer son attention à la recherche d'un criaillant volatile chamarré. Toutefois, tous deux parvinrent au pied de la crête et purent s'engager plus sereinement au cœur de la vallée.

Le brouillard diurne s'étant quelque peu dissipé, ne laissant que ça et là, quelques volutes éparses, ils commencèrent à se détendre et purent s'imprégner des battements d'une nature sauvage.

Quelques mouettes virevoltaient un peu loin dans les terres, des rongeurs apeurés se glissaient entre les hautes herbes que le vent faisait bruire allègrement et, un ours brun, débonnaire et tranquille, les regardait passer, allongé sur le dos, se léchant les papattes imbibées de miel, une ruche posée sur son ventre rassasié.

En somme, tout pouvait aller au mieux comme dans le meilleur des mondes possibles quand, quelques lieues plus tard, un cri, d'un timbre féminin et altier, sortit le rôdeur de sa rêverie. Se retournant, il vit que Salaha ne l'avait pas suivi depuis une bonne vingtaine de pas et, pour cause, ne regardant où il marchait, il était à présent entouré de plantovors qui salivaient d'avance de ce repas inespéré.

Avec gravité, il sortit son arc, prêt à vendre chèrement sa vie, voyant, à l'extrémité de sa vision, que la magicienne, psalmodiant déjà des incantations de dernier espoir, allait essayer de lui épargner une fin atroce quand...

... le premier plantovor poussa un râle végétal avant de s'écraser, écrabouillé par une imposante forme velue ... puis ce fut au second de connaître le même sort... puis au troisième et... ainsi de suite, tous les plantovors furent réduits en bouille verdâtre par le sympathique ours qu'ils avaient croisé tantôt et qui, faisant des bonds pour essayer de toucher du museau un joli papillon, avait par inadvertance écrasé tous les vils plantovors.

Abasourdi à en lâcher son arc, de même que la magicienne qui en aurait certainement mangé son chapeau, il regarda, hagard, l'ours bondissant s'éloigner innocemment.

La question demeurant : allait-il réussir à toucher le papillon du museau... ?

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  • 2 weeks later...

Alors qu'ils arrivaient au pied de la pente glissante, la pluie finit enfin par se calmer. Le climat savait se montrer cruel, gardant ses plus mauvais coups pour les terrains escarpés. Loin d'apprécier la faune locale, la magicienne profita de l'accalmie pour essorer cape et chapeau. Pour sûr ce dernier était fichu, il lui faudrait en changer à son prochain passage au marais. Non, vraiment, chasser par ce temps n'était pas une bonne idée. Elle détourna le regard de son guide pour le porter en arrière. A quelle distance de l'auberge étaient-ils maintenant ? Surement trop loin pour renoncer. Au point où ils en étaient, autant continuer. Elle soupira, reprenant son chemin...

- Stop !

Trop tard. Sous ses yeux ahuris, le rôdeur s'était empêtré au milieu des plantovors. Comment s'était-il débrouillé pour se trouver ainsi encerclé ? Décidément, elle ne pouvait le quitter des yeux une seconde sans qu'il ne fasse une bêtise. Désespérée, elle se saisit de son orbe pour aider le maladroit. Toutefois, elle n'en eut guère le temps...

Tel sorti d'un conte de fée, un ours brun bondit sur les plantes carnivores les réduisant en bouillie l'une après l'autre. Salaha cligna des yeux plusieurs fois. Était-elle en train de rêver ? N'était-elle finalement jamais sortie de sa chambre ? Tout ceci n'avait-il était qu'un cauchemar ? Elle se pinça pour vérifier.

- Aïe !

L'ours s'éloignait maintenant, poursuivant... un papillon. Décidément ce monde était plein de surprises. Se frottant un bras douloureux, la magicienne s'avança vers le tas de plantovors écrasés. Elle y ramassa les feuilles qui n'étaient pas en trop mauvais état. Elle connaissait un nécromancien qui apprécierait d'en remplir son stock d'herbes à tisane. Elle se redressa finalement pour faire face à un rôdeur toujours rêvassant.

- Dîtes, je ne suis pas experte en la matière, mais il me semble qu'il vaut mieux regarder où on met les pieds quand on s'aventure en terrain hostile...

Sayanel était bien trop plongé en sa contemplation de l'ours chasseur de papillons pour prêter quelque attention à la remarque. Elle reporta alors son regard alentour... toujours pas de plumeteux à l'horizon.

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