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Terre des Éléments

Le Dîn


Guest Elessar Dîn
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Guest Elessar Dîn

On sait peu de choses sur les îles Ollathir, les Filidiens ayant traditionnellement un tel mépris pour l'eau qu'ils ne se sont jamais aventurés à explorer la Morfesae.  L'histoire commune aux Filidiens raconte que les îles étaient autrefois un seul et unique continent, territoire du Rugelroph, puissant dragon, avant d'être colonisé par le Delroth, et qui a succombé suite à la colère de l'Addanc, formant quatre îles issues des quatre pics de la chaîne de montagne d'Ollathir. La dévastation des anciennes plaines d'Ollathir eu pour effet, sans que personne ne soit au courant, l'apparition d'une certaine forme de vie : les Ollathiriens.

 

Les indigènes vivent donc, par le secret de leur existence, dans l'autonomie la plus totale, se désintéressant totalement des affaires du continent. De plus, l'archipel est situé à la même latitude que les  monts Findias, étant donc doté d'un climat pratiquement polaire, rendant toute culture impossible. Afin de survire dans ce froid et surtout de pouvoir se nourrir, les Ollathiriens sont divisés en plusieurs tribus d'une quinzaine de membres généralement, et si la plupart des familles peinent à vivre de la pêche et de la chasse des rares animaux sauvages présents sur les îles, certaines tribus ont adopté un caractère anthropophage, faisant de la traque et de la chasse des autres indigènes leur spécialité. Je suis l'un d'eux, et Elessar est mon nom.

 

Mon enfance demeure relativement simple : je suis né de parents normaux (du moins, autant que la norme le permet sur Ollathir) et aucun dragon ni aucune vengeance du meurtre de mes parents ne sont venus troubler mon apprentissage de la rude vie sur Ollathir. Aussi, je passerai sous silence les heures d'entraînement communes à tout apprenti héros rêvant de parcourir le monde en accomplissant des quêtes toujours plus dangereuses, les journées passées à s'efforcer de se fusionner dans la nature afin d'être le plus furtif possible, ainsi que les nombreux échecs pour tenter de confectionner des armes toujours plus mortelles. Il vous suffira sans doute de savoir qu'à l'âge de treize ans, je suis devenu chasseur de ma tribu.

 

A peine quelques années plus tard, on m'ordonne ainsi qu'à deux autres chasseurs d'attaquer et de capturer une tribu voisine. Nous nous exécutons, mais mes compagnons tombent dans un piège tendu par l'autre tribu, et sont exécutés froidement sous mes yeux impuissants tandis que je me suis dissimulé dans un buisson. Non pas par haine, mais bien parce que l'art de la chasse et du meurtre d'autres hommes est toute ma vie, j'ai réussi à anéantir la tribu entière à l'aide de mes flèches que j'avais auparavant empoisonné, faisant fi de l'ordre qui m'a été de les capturer vivant. Lorsque je suis rentré au camp, on me donne le titre de Dîn en raison de ce qui semble une traîtrise : je suis donc condamné à l'exil, ce qui signifie tenter de traverser la Morfesae sur une simple planche. Bien des années plus tard, et lorsque j'ai tiré les leçons de cette mésaventure, cette décision surprenante du patriarche de ma tribu devait signifier mon rejet le plus total de mes origines.

 

Etonnement, et certainement parce que les dieux voient pour moi, en toute modestie, un destin un peu plus épique que celui de périr avec un morceau de bois en pleine mer, je réussis à traverser, défiant les conditions climatiques les plus hostiles pourtant à une telle traversée. Il n'empêche que lorsque la planche qui me servait d'embarcation touche le sol de Goriàs, je suis évanoui depuis un temps incertain. Et plus incertain encore est le temps qui s'écoule avant que je ne me réveille, allongé aux côtés d'un feu de camp crépitant. Assis sur un rocher, un étrange homme, de forte ossature, aux cheveux cramoisis et longs me dévisage. A ses côtés, une lourde hache semble poser. Sans bouger, je devine que tout geste maladroit de ma part n'entraînera que ma décapitation, propre et nette.

 

L'autre se met à parler. Il dit se nommer Mach Gulam. Il est bien discret sur ses origines, et ne pose aucune question sur les miennes. Il se contente de me révéler qu'il m'a trouvé étendu sur le bord de mer, et qu'il m'a soigné pendant plusieurs jours avant que je ne finisse par me réveiller. A peine l'ai-je remercié de ses efforts pour le moins inattendus qu'il m'annonce faire route vers l'ouest, et me propose de l'accompagner. N'ayant aucun but et aucune connaissance du monde qui nous entoure, je ne peux qu'accepter, et c'est ainsi que nous partons vers les cités de Tailtia et Oengal, tandis qu'il me raconte tout ce qu'il sait sur le monde que je viens de rejoindre. Bien sûr, notre route est parsemée d'embûches et de quêtes, et il est fort à parier qu'un jour ou l'autre, ils feront l'objet de parchemins détaillés, mais là n'est pas le but de ces quelques lignes.

 

Lorsque nous arrivons dans la cité d'Oengal, je le quitte, et découvre la cité ainsi que sa vie et sa culture. Bien des choses me paraissent étranges, et complètement contraires à mes principes, le fait seul de me repaître de nourriture animale ou végétale est un acte difficile. J'apprends rapidement à mes dépends, en purgeant plusieurs peines de prison, que le meurtre et autres activités sanguinolentes sont proscrits dans la culture Filidienne. Aussi, afin de m'acheter une réputation et de vivre, je dois me résoudre à ne chasser que des animaux et à ensuite les vendre afin de gagner de l'argent, ces pièces de métal étranges et brillantes qui semblent avoir une grande valeur sur le continent.  Au vu de mes très nombreuses prises et toujours d'excellente facture, ma réputation de chasseur émérite croît rapidement, et bientôt les plus grands seigneurs font appel à mes services.

 

 

Bien des années plus tard, il m'est donné de  rencontrer à nouveau Mach Gulam. Une expédition formidable se prépare, dit-il, en direction d'autres Terres, éloignées de Filid. Un Ordre est créé, afin de protéger les pélerins qui se rendront de Filid à ces terres que personne ne connait. Seul lui, me révèle Mach Gulam, a fait le chemin jusqu'à ce monde et en est revenu, et fort de son savoir, a su convaincre les rois de Filid de l'importance d'une protection pour les aventuriers qui se rendront sur les Terres des Elements. Sans autres détours, il me propose de l'accompagner, une nouvelle fois, dans sa quête. Je devine quelle est l'invitation implicite... Là-bas, les lois sont sans doute autres, et le sang et les combats seront fréquents. A l'idée de pouvoir de nouveau ressentir l'impression fugace de toute-puissance lors d'un meurtre, je ne peux qu'accepter la proposition.

 

C'est ainsi que je prononce les vœux des Sentinelles de Filid, et que je deviens l'un des premiers d'une lignée que nous espérons longue. Personne ne connait la durée du chemin, mais tous devinent déjà l'issue du voyage. A notre arrivée sur les Terres des Eléments, nous sommes séparés selon notre résonnance élémentaire. A cause sans doute de mes origines pourtant détestées, je suis affilié à l'eau et à Posicillon. Mon rôle, sur les Terres Elémentaires, est de protéger Irenea, aimée de Lagaart, l'un des chefs des Filidiens. Le chemin sera rude jusqu'aux bois de Kiar Mar, où nous nous retrouverons tous, mais je suis confiant. Bientôt, nous serons tous réunis.

Modifié (le) par Elessar Dîn
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