odriistfen Posté(e) 6 févier 2012 Signaler Share Posté(e) 6 févier 2012 (modifié) L'aube teinte d'améthyste l'eau frémissante La plaine alanguie reçoit ses rayons comme de fils partis depuis trop longtemps. A travers les arbres humectés de rosée où la brise chante La nature s'éveille rêveuse, comme hors du temps. Deux vols de geais s'envolent en croassant A l'arrivée d'un vagabond qui par les chemins va. Leurs cousins corbeaux relèvent la tête, le regard scintillant Vers cet intrus qui erre serrant dans sa main son long bâton de bois Soudain sa tête encapuchonnée qui bringuebalait au rythme de la marche se fixe Et, si seule l'ombre apparaît sous l'étoffe frangée de bleu , Il aurait semblé à qui l'eût observé voir son regard attentif Car son intensité le rendait tangible, même l'ombre de l'eau n'en couvrait pas le feu. A l'autre bout de la plaine, à l'autre bout du regard, se tient un autre homme Un jeune magicien, tout de noir et de vert, s'étant lui aussi arrêté pour contempler le vagabond Son bâton est couvert de lierre frémissant au vent, comme s'agitant en une plainte, à sa main une pomme Il se tend resserre sa prise sur son bâton, les deux êtres semblant de même force, se font face, de loin, sans dire mot. Avec peu d'écart, ces deux âmes opposées s'ébrouent et reprennent leur marche La lumière croissante de l'astre solaire tombant à travers les nuages par halos sur leurs chemins Les derniers oiseux se sont envolés, les vivants restants se taisant comme par temps d'orage; Le sol tendre et les ramures semblent trembler et vaciller comme tombent leurs pas d'airain. Ainsi les deux hommes sont opposés, ils avancent le regard dur Marchant l'un sur l'autre d'un rythme soutenu Nul n'eût pu dire lequel était le mieux doté par la nature. Mais dont on connaissait les valeurs semblables de justice et de vertus. La collision approche, les nuages semblent oppressant S'élevant sur les marches célestes la fatalité semble presque matérielle Les cors infernaux eussent paru trompettants Là où peu de temps avant le vent se ravissait des chants d'hirondelles Mais voilà le vagabond et le magicien presque côte à côte! Les âmes alentours, fermant les yeux voyaient surgir en éruption les flammes infernales! D'un changement de place, le nécromancien se supplanta à l'autre, Et tous deux suivirent leur errance en foulant leur chemin, ils eurent tôt fait de quitter le val. Chronique rimée première, de l'antimatière d'un combat. Modifié (le) 9 septembre 2020 par odriistfen Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
odriistfen Posté(e) 24 févier 2012 Auteur Signaler Share Posté(e) 24 févier 2012 (modifié) A travers les champs où veillent les paisibles rocchus Battus par les pesantes giclées de glace et de flammes Se dessine parmi les hommes le besoin jamais repu De sacrifier le corps pour servir l'âme Se battant pour qu'elle soit marquée d'un étendard, Pour qu'elle iradie le monde de son éclat Pour l'honneur, l'or, la gloire Pour tromper la fatalité qu'est l'ennui d'ici bas Les lames s'entrechoquent, ou siffle Lorsque les vents scintillants d'enchantement les giflent Trahissant le luth et la musique, l'arbalète, Sonne son glas pincé sous des malédictions comme venues de prophètes. L'acier trempé de sang s'efface à la lumière même en mettant fin aux malédictions La flêche blanchie par une âme noire se redresse sous un juste blasphème Alors que le ciel voit se déchaîner les dragons Le chaos envahit la plaine Et par l'éploration d'une plainte guerrière ascendante Sous les rayons de l'ardent zénith S'enfoncent sous Terre les pensées transcendante Dont la damnation éthérée hérite Sous les feux et les trompettes de l'apocalypse Le doux séisme flamboyant de la chute Précipite l'enterrement sous une éclypse Du luth Rageant de sang et crachant la terre Comme brûle la rosée pourrie par une aurore défraichie S'éviscère dans un maelstrom et dégénère La moralité atrophiée de l'obnubilation équarie. Et alors que l'immondice ravage la plaine Sous une forêt perdue dans l'ombre de la décadence S'illumine le surplomb à la résilience sereine A ses pieds la putréfaction s'étend comme une danse Dans le matin se levant comme chaque jour sûr la fange obscurcie et dévoyée Le vagabond connait bien mieux le vautour Que les cors victorieux de la postérité. Se présente un lui alors qu'il avance Un individu au regard vide Paraissant comme en transe Ne bougeant pas, le teint livide D'autres lui donnent la mort en échange Et ce geste sage délivre le pentelant de la Terre hostile Un pipeau n'est pas un cor ni une vendange Mais il vaut mieux que le vide stérile Cet acte vaut mieux que la bile d'un dragon Ce serait lui rendre service. Mais telle n'est pas ma vocation, Le diable m'emporte si un jour je tue un inactif. Seconde chronique rimée, de la geste et de l'esprit du combat et du serment sur les croix de bois et de fer. Modifié (le) 24 févier 2012 par odriistfen Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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