Helevorn Posté(e) 4 novembre 2010 Signaler Share Posté(e) 4 novembre 2010 (modifié) La conquête. Un désir ardent ressentit dans les tripes de tout mâle un tant soit peu combattif. Conquête de villes, de terres, de provinces, de continents, de royaumes, de mer, d'océans...et de femelles. Qui dit conquête, dit soumission, notions ramifiées à l'origine du pouvoir. Peu importe dans quelles conditions un territoire est conquit, le perdant est soumis à la volonté suprême du vainqueur. Pour certains conquérants, la victoire militaire ne suffit pas. Le sang, l'incendie, la mort, la souffrance, ne parviennent pas a rassasier les appétits voraces des généraux. Pour que l'annexion soit complète, ils se doivent de posséder dans la chair les femmes du pays. Comme on prend une ville, pénètre dans ses maisons, pille ses richesses, assassine la moindre résistance, les envahisseurs prennent les filles et les mères qui portent en elles tout l'exotisme et le folklore de la contrée. En les violant, ils s'accaparent les derniers fruits de la récolte, les goûtent puis les jettent à terre pour les écraser sous leurs talons, déshonorant ainsi leurs maris et leurs frères. Du plus loin que je me souvienne, lorsque nous allions à El'lar d'Ssinssrigg, mon ancien compagnon de route Rizzen Jhalavar prenait grand plaisir à s'offrir une fille pour, je cite « Goûter la terre ». Sa misogynie était égale à son amour de la magie noire. Ses pratiques avaient eu raison de bon nombre d'entre elles. Les rares survivantes ne devaient pas la vie à une quelconque clémence de sa part, mais à leur chance et leur instinct de survie... Après ce que nous avions vécu, je comprenais son exécration même si je n'approuvais pas ses actes. D'une voix mélodieuse, encore frais de son expérience macabre, il me contait, fasciné, a quel point l'essence des femmes de chaque contrée lui révélait les subtilités du pays. Mes silences le faisaient rire, et il me traita souvent de « Wael », jusqu'à ce que nos routes se séparent brutalement... Au cours de mes longs voyages, j'ai remarqué que cette coutume était plus répandue que je ne le pensais, et particulièrement chez les humains. La domination, la possession du mâle sur la femelle livrée corps et âme pour quelques pièces, ou pour le confort et la sécurité toute relative d'un foyer semblait universel à la surface, alors que dans les profondeurs, il en était tout autrement. J'étais né dans une société tyrannique et matriarcale, alimentée par la haine de la lumière et de toute autre race, et je me retrouvais plongé dans l'exact inverse, le reflet maléfique d'un monde tout aussi tyrannique, mais patriarcal. Au départ l'incompréhension m'envahit, puis peu à peu je me rendis compte, tout comme dans les profondeurs pour les mâles, que la majorité des femelles en surface se soumettaient à la condition dans laquelle on les jetaient. Pas de rébellion, peu de grincements de dents, aucune révolte, les hommes décidaient pour elle, les éduquaient de sorte à accepter, subir et se contenter parfaitement de leur situation, et ils y parvenaient bien. Le monde à la surface chez la majorité des peuples et des races était phallocrate, quelques unes tendaient vers une égalité, mais quelques différences notables me ramenait sans cesse au même constat. Pendant un temps, j'ai été diaboliquement tenté de prendre ma revanche sur le genre féminin, et j'ai cédé plusieurs fois, sans pour autant tomber dans les extrémités de Jhalavar. Je me suis retrouvé bien souvent face à des femmes magnifiques a qui on avait confisqué toute étincelle de discernement, me mettant au pieds du mur face à mes instincts primaires. De la chair. De la chair à dominer, a prendre, a posséder, et a laisser au prochain, car je ne pouvais satisfaire ces êtres vides et formatés. Leurs besoins de sécurité, de protection et leurs désirs de maternité. L'homme en surface avait réussi le tour de force de réduire ses femmes en de jolies pondeuses obéissantes. J'ignorais combien de décennies, de siècles il avait travaillé pour parvenir à ça, mais le résultat était là. Pendant de nombreuses années, j'ai traîné mes guêtres de cités en cités, me rassasiant de cuisses, de fesses, de seins, sans espérer rien d'autre, mais en de rare occasions, j'ai fais quelques rencontres d'un genre nouveau. Des rencontres singulières et inoubliables, de femmes révoltées, de « virago » comme lançait les hommes de la surface avec dédains, furieux d'avoir à faire à une femelle trop éveillée et consciente pour pouvoir les serrer. Des guerrières, des mages, des archères, accusées la plupart du temps de sorcellerie, traquées par les mâles, violées puis brûlées vives sous les hourras de la populace ignorante. Des rencontres clandestines, passionnées et brèves, arrêtées brutalement par une fuite ou pour la mort. Cette femme. Farouche. Tiraillée entre le rejet et l'attirance. Elle m'intrigue comme ces rares autres, et dans ce royaume, si la chasse à la sorcière existe, elle a été supplantée par les affres de la guerre, alors...Peut être ais-je une chance de la connaître, et peut être aurons nous le temps, avant que la mort m'achève ou vienne la chercher, de nous trouver quelque part... Modifié (le) 4 novembre 2010 par Helevorn Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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