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Terre des Éléments

La Cour des Miracles


Soraya
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"On dirait qu'il a trouvé quelque chose.

- Je sais pas... Ca voudrait dire que ce lynx sert vraiment à quelque chose.

- Suivons-le.

- Attends-nous si tu ne veux pas rejoindre la nécropole."

Cela faisait un certain temps qu'ils marchaient à travers le paysage désertique qui entourait Melrath Zorac ceci, sans avoir rien trouvé. Et chaque jour, alors qu'ils s'éloignaient considérablement, leurs vivres se faisaient de plus en plus maigres. L'urgence de trouver de quoi tenir pour faire le chemin inverse se faisait davantage ressentir. Mais c'était ici que leurs pas, du moins ceux de Lyncée les avaient conduit. Eux... cinq hommes et femmes, tous vêtus de longs vêtements sombres qui couvraient leur visage et les protégeaient ainsi du soleil meurtrier. Selene, Atalante, Caine, Yaninho et Ara. Sans oublier le fauve. Ils composaient la joyeuse troupe des survivants du Manoir, les adeptes de l'Ombre de Kilinaí«. Quant aux autres, ils étaient restés dans les auberges de la cité emmurée, attendant chaque jour des nouvelles de leur compagnons partis en quête d'une nouvelle vie.

C'est un à un ils s'enfoncèrent dans ce qui semblait être les ruines d'un village. A l'entrée, deux imposants piliers de pierre longs de plusieurs mètres donnaient déjà le ton: Entrez à vos risques et périls.

"- Je ne sais pas si c'était une bonne idée s'y aventurer...

- On s'en fout. Si on ne trouve pas de l'eau, Ata va faire une syncope.

- C'est peut être pas plus mal comme ça.

- Yan, avance plus vite... Ajouta la rôdeuse en tête du cortège.

- J'aimerais bien mais j'peux pas."

Plus ils avançaient le long de l'allée pavée, plus ils constataient qu'il n'y avait aucune trace de vie ici. La taverne, l'auberge, la boutique... Toutes aussi désertes les unes que les autres. Sans parler de leur état misérable que le temps et le sable avait rendu ainsi.

Le groupe s'étaient dispersés pour visiter les lieux plus en détail. Finalement ce n'était pas très grand. Deux, voire trois ruelles qui menaient toutes nul part. Le long de celles-ci des bâtisses. Certaines sans portes, ni fenêtre, ni toit; d'autres à peine entamées, et des outils qui traînaient par ci, par là. Tout laisser à penser que le village était encore en construction lorsque celui-ci avait été abandonné. Bien évidemment c'était en supposant que les habitants n'avaient pas disparus mystérieusement car à en voir l'aspect des lieux, cela pouvait bien porter à confusion.

Peu de temps après, les uns rejoignirent les autres, toujours sur cette même allée principale.

"- Alors, qu'avez-vous trouvé ?

- Rien.

- Des os mais je sais pas d'où ils proviennent.

- Rien de bien concluant...

- Des cailloux.

- Moi j'ai trouvé un puit, déclara t-elle en montrant sa direction du doigt. Et il y a de l'eau dedans. C'est vraiment étrange que les gens soient partis comme ça.

- Je sais pas mais la nuit commence à tomber...

- On fait quoi ? Demanda l'un d'entre eux pendant que d'autres étaient partis étancher leur soif.

- On reste ici pour le moment. De toute façon on peut aller nul part, rajouta t-elle en regardant l'Aéride. Autant prévenir les autres de nous rejoindre ici. Il y a sans doute moyen de faire quelque chose de ce trou."

Ceci dit, la plus jeune des trois mages s'empressa de sortir une missive sur laquelle elle y nota les instructions données par la Générale. Lyncée, quand à lui, n'avait plus qu'à apporter la lettre à bon port. Il ne leur restait désormais plus qu'à attendre.

Et les jours passèrent...

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C'était une nuit comme les autres sur nos terres de Melrath Zorac. La lune était à son apogée et les habitants vaquaient à leurs occupations. Les maisons s'étaient doucement endormies sous la lueur des chandelles alors que les tavernes étaient encore animées par les ivrognes et les catins de la ville. C'était le moment idéal. L'occasion parfaite pour nos étranges personnages de faire leur apparition. On aurait pu croire que ceux-ci avaient en tête de sombres desseins, mais il n'en était rien. Dès lors, les portes de la taverne la plus populaire s'ouvrirent devant l'un d'entre eux pendant que les autres se répandaient aux quatre coins de la ville. Nul ne savait ce que ces hommes venaient faire dans ces lieux qui ne semblaient pas leur correspondre mais les doutes furent bien vite estompés lorsque les capuches tombèrent dévoilant ainsi des visages des plus communs et des personnages qui souhaitaient simplement se mélanger à la populace nocturne.

Sans trop tarder, l'un d'entre eux pris l'initiative de s'installer poliment à l'une des tables déjà fréquentées tout en réclamant au tavernier sa plus célèbre boisson.

Il en fut ainsi dans toutes les tavernes et tripots de la ville, mais aussi parmi les groupes de noctambules qui déambulaient sans but dans les rues.

L'alcool aidant, les langues se déliaient et ces étrangers commencèrent à deviser avec les habitants. Ils se mêlèrent d'abord aux conversations, puis acceptèrent peu à peu de raconter leurs histoires lorsqu'on les questionnait...

« Il est un lieu d'où très peu sont jamais revenu. Courageux comme je suis, j'ai tenté de m'approcher. Et ce que j'ai vu ! On aurait dit que les démons de l'Enfer étaient sortis en sabbat ! Il y avait même du sang partout sur les murs ...»

« A l'ouest de la ville, loin dans le désert, les ruines d'un ancien village se sont mises à s'animer. Des nomades m'ont raconté avoir vu des ombres fantomatiques se faufiler dans leur campement avant que des cris stridents ne résonnent dans un vacarme assourdissant, pour s'interrompre brusquement. L'instant d'après, plusieurs nomades manquaient à l'appel... »

« On l'appelle la Cour des Miracles ! Il paraît que tous les assassins et les bandits de grands chemins se réfugient là. Vaut mieux pas s'en approcher où vous êtes pas sûr de pouvoir en repartir ! »

Nuit après nuit, le rituel recommençait. Ces hommes n'investissaient la ville qu'après le lever du soleil et en repartaient toujours avant son lever.

Etaient-ce des nomades désireux de quitter la pesante atmosphère de leur campement, des rôdeurs inaptes à une vie sociale ou des ermites un peu illuminés ?

Nul ne saurait le dire, mais toujours était-il que très vite, de curieuses litanies revinrent sans cesse dans les conversations des habitants. Des prières psalmodiées comme pour exorciser la terreur qu'elles inspiraient :

« Là où tu sais... des gens pas humains, des écorcheurs... on n'en revient pas.... Ils l'appellent la Cour des Miracles... des rites sataniques... qui pillent pour survivre... un endroit sombre et effrayant, malfamé ... »

Les étranges histoires colportées par ces inconnus firent plus d'une fois le tour de la ville. Bientôt les ragots devinrent des rumeurs et ces rumeurs devinrent des légendes. Si bien qu'après à peine quelques temps, la Cour des Miracles fit partie intégrante de la vie quotidienne, nul ne mettait en doute son existence ni sa dangerosité, et on eut dit qu'elle avait toujours fait partie des croyances populaires.

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  • 1 month later...

En quelques temps, une étrange lassitude s'empara des parias de la Cour des Miracles. Malgré leur nouveau repaire et les efforts qu'ils avaient fourni, beaucoup choisirent de ne pas revenir sur ces terres après un passage chez la recycleuse...

Ara, Atalante, Spirit, et tant d'autres partis avant... Autant d'aventuriers qui ont marqués ces terres à jamais. Leurs noms resteront associés au pouvoir suprême de l'Ombre et à Kilinaí«.

Derniers héritiers de l'Ombre, quelques silhouettes fantomatiques hanteront désormais le village reconstruit mais abandonné aux vents du désert et à la chaleur de l'astre solaire.

Bien caché, s'y trouve le fameux grimoire, seul souvenir rescapé du Manoir, et témoin garant de l'histoire des Ombres.

La disparition des plus grands adeptes de Kilinaí« provoqua la dislocation des derniers vestiges de l'Ombre.

Ainsi s'acheva la Quête de l'Oeuf, qui demeure encore maintenant introuvable, et avec elle l'anéantissement de la prophétie du règne des Ombres et du retour des Phoenix...

En ce jour de Flamba, le 15, il n'est pas dit que personne ne se mette encore secrètement à sa recherche et poursuive l'œuvre du légendaire chevaucheur de Phoenix. Car peut-être la destinée de l'Ombre était-elle de se consumer totalement... avant de pouvoir, encore plus puissante qu'avant et tel le Phoenix qu'elle avait pour emblème, renaître de ses cendres.

...

Modifié (le) par Selene
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