Affliction

[Guix]

Tard, la nuit.

Le vent soufflait fort. Très fort, à un tel point que ma cape et ma capuche ne tenaient pas en place, et que ma démarche était irrégulière.

Mais qu'importe. J'avais trop mal pour m'en soucier.

C'était toujours le même cycle. Le jour, la lumière du soleil, aussi faible ou lumineuse soit-elle, calcinant ma peau abîmée. La nuit, la douleur venait de l'intérieur de mon bras, comme un feu qui brûlait lentement dans mes entrailles. Perpétuellement. Une seule et unique chose depuis toujours pouvait apaiser mes souffrances: Le sang d'êtres puissants. Qu'importe la façon dont j'ai pu me le procurer, encore chaud sur la victime, mon bras planté dedans, ou bien dans celui que je conservais et utilisais quand la douleur était insoutenable.

Mais cette période était fini, pour deux raisons.

D'une part ma magie noire qui est naturellement, mais pas seulement, basé sur le renforcement défensif de ma tenue magique. A vrai dire, depuis que je la possède, jamais mon sang n'a pu souiller ce tissu puissant. Presque comme si ma tenue possédait une volonté propre, protégeant fidèlement son porteur et créateur. Cela dit, ce " pouvoir " à ses limites. Une grande partie de mes pouvoirs nécrotiques sont absorbés par la tenue démoniaque, avec une avidité presque sans limite, rendant la majorité de mes sorts offensifs assez faible. De part cette protection magique qui affectait même les parties non recouvertes de mon corps, et donc mon bras maudit, le sang en avait un effet amoindri sur ma douleur.

Et bien sur, en conséquence du premier, une baisse flagrante dans le nombre de victimes sur lesquelles je pouvais prélever du sang, qui se raréfia rapidement.

S'en suivait donc de plus en plus de période ou je restais seul à renforcer mes pouvoirs pour tenter vainement de vaincre le maléfice de Rebom. Mais le fait est que, l'insatiable faim de mon habit mis à part, mes pouvoirs n'étaient largement pas assez grand pour m'en défaire une bonne fois pour toute. Je pensais même qu'avec tout les pouvoirs du monde entre mes mains, je ne puisse pas lever la malédiction.

Le vent avait cessé de m'atteindre directement, se contentant à présent de gronder dans les cavernes de la mine. Je m'approchais du chariot qui me conduisit vers le marais d'IssCaNak. Je m'y rendais dans l'espoir de trouver ce que je cherche sans pour autant savoir ce que c'est, avec un faible indice ...

Dans l'une de mes troublantes nuits passé à agoniser, un lointain souvenir à refait surface, en brides seulement. Quelque chose qui, sur le coup, n'avait pas réussi à captiver mon esprit. Un moment où la douleur a su être canalisé sans que je ne comprenne trop comment. Il en a résulté que l'adversaire contre lequel je me battais, sur le coup, s'est retrouvé plongé dans des ténèbres tellement profondes et noires qu'il en est mort, son corps ayant littéralement explosé par la saturation de l'énergie ténébreuse qui s'était insinué en lui.

Mais ce n'est pas simplement pour comprendre comment j'ai pu acquérir cette puissance momentanée que je vais retourner sur ces lieux, mais pour essayer de retrouver cette sensation de canalisation qui a réussi à faire disparaître la douleur de mon bras l'espace d'un long moment.

Je m'en souvenais à présent. Mon regard s'enflamma au moment ou le chariot s'arrêta. Je sortis lentement de celui-ci et sortit de la mine, tremblait presque d'impatience à la sensation d'être sur la première piste de la guérison de mon bras ...

Par ma victoire, je briserais ces chaînes. Ma volonté me libérera.